V - Rodeur

Notes de l’auteur : Un nouveau personnage est introduit ici et même si sa présence sera beaucoup moins grande dans le roman que celle de l'héroine, j'espère qu'il saura vous apporter une bouffée d'air frais. + j'ai des soucis quand a l'usage passé/présent et j'aimerais des avis

Dans les contreforts montagneux de la frontière. Derrière, dans la foret, la guerre gronde inlassablement. Les recrues de cette fournée sont toutes mortes. Une unité est tombé sur leur campement à la nuit noire. Le feu. Les murmures. Il avait fuit. J'ai engagé mon escouade trop loin dans le territoire ennemi. Il sauta sur une branche de l'arbre suivant. Elle trembla. Mais son équillibre eu tot fait de vaincre le tremblement. Le rodeur était un être petit. Sa chair est dense comme du plomb sa peau comme un cuir épais qui le protège du froid. Les vétérans sont déjà mort de vieillesse alors qu'il continue d'arpenter les charnier de la contrée du Fjord d'Emanon. Enfin bon, on n'est jamais plus efficace que seul.

Il a laissé son sac dans le ventre d'un arbre creux. Il a juste prit son arc et son carquois lourd de ses cinquantes flèches.

Il monte quelques degrès dans l'arbre. Il ferme les yeux. Inspire des profondeurs de sa barbe brousailleuse. Je suis dans l'arc des éclaireurs. Le bataillon s'est replié. Il a de grandes oreilles toutes cornées par le froid. A deux heures. Il sourit. Se tourne. Arme une flèche et se met en joue. Le chaitoiment d'une pièce d'armure entre les frondaison. Fshhhhhhhhhh. Tac. Lancé franc.

Il avance dans les branches comme un singe lourdeau et maladroit pour aller récupérer sa flèche. Il a trouvé des noix d'opionites dans une reserve de Lapins le matin même, cela germe dans sa tête. Si Lapins il y a, il y a de quoi tirer du bon. Il poursuit sa route sous la frondaison d'une foret épaissie par la neige. Au détour d'une éclaircie entre les pins un centaure apparait dans son champ de vision. La créature large et à la fourrure crasseuse fonce dans sa direction. Il mesure quatre mètres. Le Rodeur encoche une flèche. Qui s'y frotte s'y pique. Un beau morceau que voilà.

Il s'est arrêté.

- Vhirkta darbr o demuhda. Sort de l'ombre ou meurt. La langue grutturale du nord chatouille des choses enfouie dans le coeur du vieux hère.

Le centaure s'est saisit d'une javeline. Un tronçon d'un bon deux mètres qui ferait office de carreau de baliste.

- Arbrh'a e-o mituhra. L'ombre est ma parure. Quhiraste ? Suelo Askt har Rha Orc. Que veux-tu ? Je suis §seuleument a la chasse d'orcs.

- Orc. Que piehrrhye. Orc. -Action?- (pourrir mourrir perir massacre insignifiant racines communes)

Ehnta quiehr ? Qui es tu ?

- Absah Rhatarmsha. Je suis le -Rodeur?-

- Rhatarmsha. Te npaga npiktou, na nepodes, na. Tu n'es plus humain. (Nuances présentes)

Il garda le silence, la visage brut du centaure dans sa mire. Le centaure ouvrit a nouveau sa grande bouche pleine de dents.

- E Arksinehressmit'ar? Et qu'as tu a m'offir ?

- Nu. Rien. Sin Mu. Sinon la mort.

L'oeil borgne du centaure se dilata dans sa cavitée osseuse. Sa bouche s'ouvrit en grand jusqu'a se poser sur le renforcement de sa gorge. Et le tonnerre roulant dans son rire.

- N.. La fer se planta dans l'oeil et franchit les chairs jusqu'à pénétrer l'enchevetrement des connexions neuronales, déchirant le cerveau du centaure. Ses jambes cédèrent et il tomba sur le coté avec un mouvement lent. Suspendu. Ne jamais faire dans la dentelle. Une bonne flèche dans la tête vaut toute les paroles du monde. Qui avait dit ces mots, déjà ?

Il rangea son arc.

Fouiller le cadavre. Des fois que y'ai une babiole pour la collec'.

Il descendit de son perchoir et jaugea la zone. Le couvert était bon, l'accès limité et accessible au regard. Il s'approcha de la bête. Le bruit haché d'une respiration.

- Tiens, tu n'es pas mort.

Un rale indistinct lui répondit. Il se pencha. Ouvrit la gorge épaisse d'un geste sec au couteau. La carcasse tressauta avant de se détendre.

Les sacs. Les p'tites poches en dernier. Ou en premier ?

De la bouffe. Du materiel de chauffage et de campement. Des couteaux bien trop grands. Rien vraiment rien ? Un assortiment d'oreilles. Ah. Et un oeil. Etrange. Il semblait réel et pourtant lorsqu'il l'a prit dans sa main c'était inerte, figé. Comme une sorte de sculpture. Ca j'aime. Il le fourra dans sa poche. Il chaparda le litron de liqueur que le centaure trimballait; Il sectionna le majeur pour récuperer une chevalière en argent qui entre ses mains faisait plus office de tempon a sceaux que d'ornemment. Belle pièce. Il beccquetta deux boulettes viande aux baies et envellopa les quatre autres avant de repartir, se repliant sur son arbre creux. Se soûla et vomit l'alcool du cerf. Du centaure. Dormit a moitié debout, a moitié allongé sur l'interieur du tronc.

J'ai vomit donc j'ai pas la gueule de bois fut sa première pensée au reveil. Guaillard et content de lui, il commença la matinée à se gaver conscencieusement des boulettes prelevées la veille. Il se tailla une flèche pour remplacer celle perdue (oubliée) sur l'éclaireur et redressa celle qui avait servit pour le centaure. Il la soupesa dans sa main. Une des plus lourdes.

Il rangea ses affaires avant de se remettre en route avec son sac à dos, sur le dos.

Il remonta la chaine jusqu'a sa planque et s'y reposa. Trop tot pour rentrer se faire casser du sucre par le recruteur. Tient donc la gueule qu'il va tirer quand je vais lui dire qu'ils sont tous morts.

Le deuxième jour il apperçut la queue d'une grosse unité au fond de l'estuaire derrière le renfort de l'une des racines de la montagne. Cinquantes flèches.

Il redescendit vers la vallée a pas de loup. Les derniers temps avaient étés mauvais et l'influence millitaire du royaume devenaient de plus en plus laxe dans cette partie de la Plaie des Rois, à tel point que des contingents entiers d'orc pouvait y transiter sans risque. L'ost avançait tel un père peinard la garde basse, les troupes d'éclaireurs quasiment absentes. Un gros pelotons paré à se faire embusquer au moindre détour, quelle meilleure occasion... peut être cette journée serait elle bonne. Il repensa au centaure en sinuant entre les arbres à flanc et les méplats encores eneigés. Pas commun le bestiau. Il avait vu plein du trucs de ce coté ci de la frontière. Mais c'était la première fois qu'il butait un centaure. Un beau tir, en plein dans l'oeil. A l'arc il était le meilleur. A une dizaine de pas il était capable de trancher sa propre flèche une dizaine de fois d'affilé. Il parvenait à frapper une cible a cent pas de distance. Y'a pas a dire, je suis bon.

 

Puis une autre pensée. Z'étaient trente minots cette fois la. Il haussa les épaule en signe de dénégation. Et s'arreta a l'encoche d'une corniche qui lui dévoilà la bordure d'un campement de taille respectable. Ils sont quatre cents, peu ou prou. Un enclos à Krull a l'embouchure Est. Les reserves au fond en retrait. Deux mirador de bois. Mais impossible qu'on le voit a cette distance. N'empeche l'un des plus gros groupe armés de la saison. La logique dictait qu'il rentre prevenir les responsables millitaires. Ses méninges s'engrenagent pour élaborer un plan. C'est l'heure. C'est parfait. Avec l'astuce de l'autre felé et la Lune qui tourne bien c'est l'occasion. Il remonta à sa planque et s'accroupit à quelques centaines de pas de l'entrée du nid. Que la nuit tombe. Que les Lapins sortent de leurs antres. Il abattit une femelle enceinte dans le retrait de la meute et la traina sous les ramages d'un pin. La bête devait peser un bon quintal et la soulever n'était pas une mince affaire, même pour le rodeur. Il la roula sur le coté, dégaina son couteau et ouvrit les bajoues d'un geste sur avant de cisailler la chair en dessous de la machoire. Il plongea sa main dans la cavité et en sorti précautionneusement la poche à glandes dont il sectionna la fascia qui liait les chairs. Il emmaillota son butin dans un sac de peau, puis abandonna la dépouille.

 

Lorsque le face gibbeuse de la Lune latta la plaine de ses rayons il redescendit jusqu'en amont de l'entrée du campement, derrière une congère. Il se concentra et hurla très fort dans sa tête sans faire un bruit. Comme le vieux. PATTE ! PATTE ! PATTE ! PATTE ! PATTE ! PATTE !

Des couinements aigus transpercèrent la nuit. Le froufrou d'ombres vivantes et par trop véloces carressant sa conscience. La peur. Son instinct lui dictant de fuir.

Il sortit de sa cachette et se rua vers l'entrée du camp. Les gardes dégainèrent séchement à son approche. L'un d'eux braqua un arc double vers son visage. Il jetta le paquet de glandes femelles -ouvert- de toutes ses forces. La flèche passa en vombrissant à un pouce de sa gorge. Il se retourna et courru comme un dératé. Ils le suivirent. L'un sonnant l'alerte d'un cor lourd. L'avalanche les fracassa alors qu'ils étaient encore dans le champ dégagé qui bordurait le camp.

 

Le massacre est d'une violence rare. Les Lapins enragés sont comme d'immenses mouvances blanches de poils furieux qui labourent leur proies de l'interieur goulu de leur machoire. Des hurlement brefs et pitoyables. Il en arrive toujours plus. Il détache son regard et se replie. Il récupère son arc et se positionne a son poste de tir. Il faut qu'il en abatte le plus possible pour les forcer à sortir. Utiliser les Lapin comme subterfuge pour une attaque a l'orée et invisible. Qu'ils paniquent. Qu'ils oublient que tout ça n'est qu'une distraction. Les deux premiers tombent sans bruit sur le muret. Tous ont le regard rivé sur l'entrée qui n'est plus qu'un charnier ou les Lapins poursuivent leur lancée sanglante. L'un d'eux bondit a plus de quatre mètre, une moitié d'orc qui dépasse de ses crocs, l'autre moitié entre ses pattes. Ca marche encore mieux que prévu.

Le troisième prend sa flèche dans la gorge. Le suivant le voit tomber. Il hurle.

- IRKSH'RAM ! ARI'RSH IRKSH'RAM !

Il meurt. Rodeur continue. Il a planté trente flèches devant lui. Lorsque sept sont parties le muret de défense est vide. Mais courtes secondes avant qu'il ne s'emplisse a nouveau de soldats plus nombreux. Huit. Neuf. Il prend une flèche. Il tire. Gestuelle implacable a l'impecable rythmique. Ils ont franchit le muret et des archers se positionnent. L'un deux se prend la flèche dans la cuisse et reste cloué sur le sol. L'autre dans le ventre et a gonise. Au diable précision. Le premier a franchir le barrage d'épieux se prend une frontale juste au dessus de l'oeil. Un tir tendu qui lui transperce la tête. Il est temps. Il prend la fumigène l'allume et la plante dans la terre devant lui. Il tire a deux reprise avant que l'écran de fumée ne masque sa vue. Il court. La riposte se plante dans un tronc a sa gauche et se perd dans l'ombre que le nuage masque. Il tue trois des quatres guerrier qui l'ont suivit avant de se mettre a couvert. Il hoche un coup d'oeil furtif, qu'ou se cache le dernier. La flèche passe la corde se tend. Le temps s'allonge. Aller sort enfoiré. Fait moi pas le coup de me glisser entre les pattes. Un couinement bref dans l'air glacé. Aller les Lapins. C'est presque bon. Des vetements. L'autre est sortit de sa cachette sous la candeur de la lueur lunaire. Rodeur tire. La flèche parfaite. Il l'a vue en plein coeur. L'hork trébuche. Fulmine. Premier raté blanc. Il rencoche et décoche le fer se plante dans le dos. Il reste a terre. Il rampe. S'instille un brin de colère dans la troisième flèche qui lui perce le flanc. Rodeur se retourne vers la foret, vers la suite, ca marche, ils l'ont perdu de vue.

 

Il court entre les rammages bas des pins, arrivé sur l'arrière du campement il escalade et se juche sur un branche qui lui donne une vue dégagée sur le campement. L'enclos à Krüll, deuxième cible. Il brique une incendiaire et tire sur la cloture. Les bêtes piaffent, mais la panique peine à se déchainer. Rodeur arme deux autres incendiaires et les envoie se planter dans le fessier des deux plus gros males du groupe. Le chaos suit les brames furieux des deux bêtes, le troupeau se précipite au sein du campement au loisir du ravage. Avec un peu de chance les deux gros propageront le feu qu'ils ont au cul aux tentes. EJ EJ EJ

 

C'est le bran le bas de combat. Les orcs courrent dans tout les sens affolés, les tentes sont abbatues par les Krülls qu'ils peinent a calmer, tout en étanchant les pertes a l'entrée et sur le mur. Bienvenue au dernier spot, mon pote a la compote. Rodeur sourit. Chose que d'aucun n'ait jamais vu. Ils ne sont que trois a proximité immédiate des reserves. Il cherche. Il fouille du regard. La nourriture. Les armes. Les équipements. Les Munitions. Mieux vaux il tenter un tir direct ? Quatres incendiaires. J'en ai quatre. La lucarne sur les tonneaux mesure dix centimètres de large et la distance de tir est de soixante pas+. Sur la longueur je suis tranquille mais sur la puissance va falloir que j'assure. Non.

J'ai pas le temps de réfléchir.

Mieux vaux abattre les trois pour avoir le temps de tirer mes quatres chances.

Il se met en joue. L'un est seul et les deux autres se font face. Celui au fond s'écroule sans bruit. Vient le pas difficile. Il prend deux flèches. Ins pire. La première part. La corde se détend, revient, trouve l'encoche, l'arc se redresse. le premier la prend dans la tempe et part en arrière sous la force de l'impact, la corde se tend, la flèche siffle, le second se tourne vers lui. La flèche lui perfore la poitrine. Il va crier. Il ouvre la bouche, sa poitrine se contracte par spasmes comme pour expectorer le flots de sangs qui lui remplissent les poumons. il tombe. Rodeur expire l'air qui brule ses poumons. Les bras contractés et le coeur battant. Le campement est toujours tourné a l'Ouest.

Il prend une incendiaire. Ote le briquet amadou de sa ceinture. L'allume. Elle est plus lourde et moins équillibrée. Il va falloir ajuster. Rodeur arrête toute sa concentration, il désaprend sa position. Il s'agit juste de faire. Il laisse son corps tirer la flèche. Elle se plante dans un bruit mat. Il l'a eu, la poix enflammée est sur l'un des tonneaux. Ca crépite. Ca crachotte un peu de fumée. Et ça s'éteint. Bordel. Son cerveau triture a toute vitesse. Ca pue. Y'a anguille sous roche. Nonon ça me va pas cette flèche qui s'éteint toute seule. Il vont sentir l'odeur de brulé. Il vont voir les cadavres. Merde. J'y vais. Pas le temps louper un autre tir.

Cinquante pas. Quinzes secondes. Les plus longues de sa vie. Il a vérifié qu'il n'y avait personne mais l'accran au coeur n'en est pas moins rude. Un pic de bois durci au feu se plante dans son tibia alors qu'il courre vers la palissade. Il se tend sous la douleur et d'un souffle il retire sa jambe avant de se jeter sous le renfort de la palissade. Une branche mal équarrie lui facilite l'escalade et c'est le souffle court qu'il tombe par dessus le rebord. Il rampe jusqu'à se plaquer derrière la toile tendue du premier abri. A la main, ça va le faire. Se relève et regarde plus avant. Vide. Ils ont marchés. Il s'avance la posture basse entre les resèrves entassées. L'excitation le gagne alors qu'il s'approche de sa cible, Il crève un tonneau d'un coup de dague dans le joint entre deux douelles et récupère dans ses mains le filament de poudre qui s'en écoule. Il forme une ligne qui court au sol jusqu'à la palissade, brique la pierre. L'épieu se plante dans sa cuisse.

- HNNNNNNNNNNN

D'aucun n'ayant jamais sentit ce genre de douleur ne peuvent transposer, mais la chair transpercée qui se déchire lorsqu'il arrache la pointe est une aiguille de souffrance aigue qui court et s'allonge le long du muscle courrant des nerfs jusqu'à lui secouer l'échine.

 

- AVRAM DARBRAK ! Hurle l'orc, donnant l'alerte quand à sa présence. Le couteau que lance le Rodeur se fiche au milieu du front avec un bruit mat, le figeant dans sa posture. Trop tard, le mal est fait. L'urgence se niche, prend le pas sur la douleur; les gestes pour briquer le départ de feu deviennent frénétiques. Son attention, l'air même s'épaissit, le temps comme ralentissant sous l'effet du jet d'adrénaline. Froufrou des bottes sur la neiges se précipitent, clinquement des pièces d'armures se détachent comme un piano dans l'orchestre.

 

La flamme part. Le temps reprend son court, le rodeur se rue ventre contre terre malgrès les élancements de sa jambe, une flèche siffle suivie d'une seconde. L'onde de chaleur l'atteint alors qu'il escalade le remblai, le souffle le précipite par dessus le rebord, la chute de trois metres se reverbère dans sa cuisse comme un rasoir cisaillant le long du fémur. Un gémissement pathétique franchit la barrière de se lèvres raccornies par le froid, heureusement couvert par le vombrissement des flammes qui illuminent le ciel nocturne. Le rodeur clopine sous le couvert des arbres, boitant jusqu'entre les bras aimants de la foret, dans les draps que jette la nuit. L'empire de ses sens renait alors que la tension retombe; La douleur et le froid reviennent. Le soulagement aussi, lorsqu'il s'arrête une centaine d'empans plus loin et s'accorde un regard au feu de joie qu'il a déclenché, ainsi qu'aux fourmis qui se débattent pour l'empecher de s'étendre. Trois distractions consécutives, au moins une trentaine d'orc abattus, la reserve partie en fumée, les bêtes dispersées.

 

- Une bien belle oeuvre.

 

Il se retourne et traine sa carcasse entre les ramages séculaires du bois de Chalme, la bise glaciale déposant un linceul de neige sur ses épaules.

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