VI¨

Elle n'entendit que très vaguement la Cloche du Réveil. Dans les sous bassements des niveaux de sa conscience. Un murmure. Elle s'affermit. Elle voullait se tirer du sommeil. Elle remonta vers la surface. Sortant de ces profondeurs amorphes. Reveillant la vie en elle. Isha ouvrit les yeux. Et jura.

Elle resta emmitouflée dans sa couverture. Incapable de faire le moindre mouvement. Lovée dans cet étau de confort. Elle replongea. Demain c'était le tournoi, elle pouvait bien se payer une grasse matinée jusqu'a l'heure de repas.

 

Elle se rendit chez Felwar après avoir mangé. Le vieux attendait devant la porte, il la sermona pour ses absences des derniers jours. Isha arbora une mine génée pendant quelques temps et il finit par se résigner en soupirant. Il tira une latte de sa pipe pour clore la vindicte.

- Bon est ce que t'as au moins fait tes recherches par toi même ? Tu visualises mieux ton énergie ?

Cette fois elle joua l'ingénue.

- Oui, enfait il m'arrive parfois de discerner des courants et dans certains se cachent même des dragons. Un petit sourire en coin.

Ca lui arracha une quinte de toux. Il racla les remugles dans sa gorge et cracha devant l'entrée.

- Bon, bon. Des dragons donc. Tu peux les toucher ?

- Non.

- Tu peux les sentir ?

- Les sentir ?

Le vieillard paru réflechir un moment, cherchant la bonne réponse.

- Hmm. Il faudrait que tu percoive le vent qui est chassé par leurs ailes. Quand tu sentiras ce vent je pourrais commencer a t'apprendre des trucs.

- Ils n'ont pas d'ailes.

- Pardon?

- Mes dragons. Ils n'ont pas d'ailes.

- Ha. Hmmm. Je m'exprime mal, laisse le symbolisme de coté, le principe primordial est qu'il faut que tu parviennes a tirer parti de leur existence. Comme si tu construisais une digue pour dériver une partie des courants dont ils sont a l'origine. Enfin n'importe quoi qui te permette de penser que tu récupère une partie de leur énergie. C'est de l'imaginaire donc même si quelques principes de bases restent les même ça fluctue énormément d'une personne a l'autre. Par exemple moi je m'imagine être la roue d'un moulin sur une rivière. (Isha eut un sourire en imaginant le dit moulin en lieu et place de la silouhette grossière de Felwar, Felwar qui, imperturbable, poursuivit son exposé) Les courants qui m'effleurent, me transmettent leurs mouvement et selon la pièce que je choisi de racorder a la roue je peut matérialiser cette énergie sous différentes formes. C'est grace a ce petit tour de passe passe que j'ai pu me voiler a ton regard la première fois que tu es venue.

 

Un tour de passe passe, un tour de passe passe. Cela lui semblait bien plus ardu qu'un simple tour a vrai dire. Elle voyait ses dragons. Mais il y avait un pas entre les appercevoir et pouvoir les approcher. Et une lieue au moins avant de pouvoir les toucher.

 

 

Felwar la précéda dans sa piaule, simple comme l'impliquait une société battie au sein de la roche, mais non point dénudée, plus qu'encombrée. Assez grande mais d'aspect petite le meublier créant une atmosphère somme toute sympathique. Elle tiqua lorsqu'elle apperçut le bureau. C'était comme..

Le vieux avait dénudé une partie du mur et entassé des craies sur un coin de son bureau. La fit s'asseoir d'un mouvement d'oeil et d'un'n infime hochement de tête.

 

- Je t'ai libérée pour la journée. Un petit cours s'impose pour t'apprendre les bases théoriques de l'exploitation de tes facultés.

Il tapota le mur avec la craie.

- Je ne suis pas plus content que toi d'être ici, alors fait moi au moins l'effort de t'tenir droit et d'arrêter d'émettre cette aura désagréable. On va parler des mushi et des sprènes.

[...]

Bon, tu as l'air perdue. On va essayer autrement. Assar m'a dit que tu passais pas mal de temps a méditer.

Hochement de tête affirmatif.

- Tu vas plonger profondément a l'interieur de toi même. Tu ne vas pas entrer dans ton monde, tu vas laisser les choses venir a toi. Peu a peu, comme ca a du déja te le faire auparavant, tu devrais sentir quelque chose en toi. Ca peut être ta respiration, les battement de ton coeur ou quoi que ce soit d'autre. C'est un va et vient. Une certaine forme de ton énergie interne. Une fois que tu auras conscience de cette énergie il faudra que tu la concentre au coeur de ta main. Et que tu lui donne forme.

Felwar ferma le poing et souffla pronfondément. De la lumière parut percer de la jointure de ses doigts. Et lorsqu'il ouvrit la main une petite flamme dansait. Et Isha fixait, emerveillée, cette petite flamme qui dansait au creux de cette main.

- Lorsque tu seras capable de faire ça, je t'apprendrais d'autre choses.

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