CHAPITRE I - Une voie pour quatre étoiles - Arcturus - Partie 4

Notes de l’auteur : Bonjour à tous, j’espère que ce prologue vous plaira et vous donnera envie de lire la suite
Dans cette partie, vous en apprendrez plus sur les amours d'Arcturus, et la situation très délicate dans laquelle il s'est mis. Alors, plutôt goujat irrécupérable, égoïste jouisseur, ou pauvre coeur partagé par le destin ?
N’hésitez pas à commenter ou partager mon travail autour de vous, et portez-vous bien.

D’ailleurs, à les voir, ses deux associés avaient d’abord cru qu’ils s’agissaient d’une partie éloignée de la famille d’Arcturus tellement ils étaient à l’aise. Mais les Neufs Printemps pouvaient bien festoyer à grands renforts d’alcools et d’opium, ils étaient chez eux après tout, et Arcturus n’était jamais le dernier à venir partager leurs soirées de camaraderie. D’autant plus que cela faisait maintenant sept ans qu’ils partageaient les aventures du président, de la fondation des Arthuries à sa protection dans la vie quotidienne ou ses ordres les plus exceptionnels – notamment lorsqu’il s’agissait de forcer des pots-de-vin ou de pister une nouvelle nappe contre le RFA rival. Et ces détails ne manquèrent pas de rappeler un micro-évènement à James, dont le sourire grimpait déjà jusqu’aux oreilles.

— Et la jolie rouquine des Springs qui est venue nous dire bonjour comme si nous étions de futurs très bons amis, qui reste avec toi depuis quelques temps donc, c’est…

— … Quelqu’un de poli ? » proposa maladroitement Arcturus pour que James éclate de rire, sous la surprise d’Eli qui ne comprenait toujours pas mais qui se soulageait de voir l’ambiance tendue virer à quelque chose de plus décontracté.

— Ah ! Sacré Arcturus ! Elle est mignonne faut dire, bien joué ! Et elle n’a pas l’air du genre à perdre son temps la nouvelle Dame Seafox ! » s’amusa James qui en profitait un peu pour décompresser, alors qu’Eli devenait plus mal à l’aise qu’autre chose.

— Jayde le sait ?

— Non, je … c’est difficile à avouer. » lâcha finalement Arcturus, avec une peine sincère sur le cœur, pour le mensonge odieux qu’il infligeait à son épouse si attentionnée.

— Surtout avec une fille du peuple. Les Wellington le prendraient très mal, même si son grand-père était un roturier … » compatit Eli comme si ce genre de problématique résonnait particulièrement à ses oreilles, alors que James allait enfoncer le clou en rappelant à quel point la famille Wellesley of Wellington à laquelle s’était lié Arcturus était de parfaits puritains – soit tout l’opposé de la personne qu’était en réalité le gendre idéal choisi pour leur unique fille.

 

Mais l’Israélite était quelqu’un de trop heureux en mariage pour ne pas demander à Arcturus comment il voyait cette situation, et s’il imaginait la peine que cela pourrait faire à son épouse, si elle apprenait qu’il allait voir ailleurs avec une vulgaire mercenaire écossaise.

Car Jayde adorait son époux au moins autant que lui se désintéressait d’elle, elle le voyait comme l’un de ces grands hommes toujours occupés, sans même savoir que certains de ses voyages n’étaient que des prétextes pour partir en vacances avec cette fameuse rousse des Nine Springs. Mais, après tout, entre ses activités de scientifique, son agenda de président d’entreprise, de membre de l’AP, plus les quatre villes dont il était officiellement le gouverneur-président, elle ne pouvait se douter de rien, il était tout à fait normal qu’il parte aux quatre coins du monde avec son escorte. Et c’était probablement ça qui pesait le plus sur la conscience de l’Anglais du Conseil, le fait que Jayde l’adore trop pour qu’il puisse espérer la quitter sans briser à jamais quelque chose en elle.

Seulement, d’un autre côté, il n’avait jamais voulu s’enchaîner à une femme découverte au pied de l’autel, c’était son propre père, l’AP et des normes stupides qui l’avaient conduit à subir tout ça. Plus bête encore, c’était les Wellington qui avaient insistés pour s’unir à la nouvelle figure montante de l’AP, au disciple d’August et protégé de David. D’ailleurs pourquoi accepterait-il ces chaînes-là aussi, devait-il les rejeter au mépris des conséquences ou s’y plier au mépris de la vérité ? Finalement, il n’avait pas su trouver la réponse avant que ses instincts amoureux ne l’emportent et, maintenant que le bon cœur d’Arcturus s’y était empêtré, il ne pouvait plus s’en libérer, il ne pouvait plus que les justifier lorsqu’il y succombait. Seulement les propos de James, qui se voulait plein d’espérance, lui rappelèrent plutôt que ce calvaire ne faisait que commencer, puisqu’il avait été incapable d’y mettre un terme plus tôt – c’était à se demander si son associé ne sous-entendait pas qu’il devrait d’abord régler ses intrigues amoureuses avant d’agiter l’Alliance for Progress.

— D’un côté, elle t’a donné un enfant, ça crée des liens, il ne faut pas perdre espoir.

— Au contraire, ça sera encore pire. Et si Kennocha venait à tomber enceinte elle aussi … Je ne suis pas quelqu’un de mauvais, je ne mens jamais de bon cœur, tu le sais … Enfin, changeons de sujet si vous le voulez bien … » conclut Arcturus pour que ses deux amis ne se raclent la gorge en se jetant un regard mal à l’aise, visiblement plus que gênés à l’idée de reparler de David.

 

Mais heureusement Eli avait un véritable sens de l’improvisation pour briser les silences gênants, et changer de sujet comme le demandait son ami. Car Solar Gleam avait un petit problème qui nécessitait de s’y intéresser, un vulgaire souci que les deux associés avaient préféré garder pour la fin, sans se douter qu’Arcturus se mettrait brusquement à conspirer ouvertement contre le Roi des Marchands. Et, avec un peu de chance, les deux hommes d’affaires espéraient que cela suffirait à détourner leur ami de sa vengeance, quitte à devoir exagérer ledit problème, sans pour autant recourir au mensonge.

En effet, des grains de sable commençaient à entraver la belle et grande machine de Solar Gleam, la firme était confrontée à des fuites de LM de plus en plus massives, face auxquelles les gouverneurs des Arthuries ou les directeurs de sites semblaient impuissants. D’abord, c’était 50 litres qui avaient été égarés durant l’année dernière, mais le double avait déjà disparu au cours des six premiers mois de cette année, soit l’équivalent de près d’un million de dollars. Arcturus avait beau se défendre en disant que ce n’était que de l’argent de poche, à peine 1% du bénéfice mensuelle de ces deux villes indiennes, il devait bien reconnaître qu’à ce rythme-là, les réseaux clandestins à l’œuvre allaient bientôt pouvoir alimenter des petits États – puis lui prendre des bons clients. Cependant, personne parmi les hauts-placés de Solar Gleam n’avaient une idée sur l’origine de ces détournements de LM, alors même qu’aucun site ne semblait épargné, jusqu’à ceux qui se trouvaient au cœur des Arthuries, juste sous les yeux de Semper Peace. Il y avait bien eu des tentatives de braquage de LM dès les premières années de Solar Gleam, seulement aucune n’avait été fructueuse depuis la création de sa société de sécurité en 1872. Et il n’y avait eu qu’un seul incident au cours de l’année précédente, soit une tentative de vol conduite par des militants communistes extrémistes, des guignols comme le résumait sèchement James. Ainsi, il ne pouvait pas seulement s’agir de groupuscules révolutionnaires, pas pour des détournements de cette ampleur et de cette discrétion.

Pour le président, la meilleure chose à faire était donc de lancer immédiatement des enquêtes internes dans tout Solar Gleam, car les fuites provenaient forcément de l’intérieur. De plus, Arcturus avait bien une autre idée derrière la tête car, après tout, autant faire d’une pierre deux coups. Si l’Anglais du Conseil voulait se libérer de David, il devait déjà libérer son entreprise de lui, et ces enquêtes allaient être une occasion en or pour préparer la mise à l’écart de son rival, avant la suite. Car si le maître de l’AP était du genre soupçonneux et averti, les inspecteurs du président allaient pouvoir traquer le moindre écart de cet actionnaire et associé si envahissant, grâce au prétexte d’enquêter très innocemment contre les détournements de LM. D’autant plus que les entreprises de David étaient connues pour s’immiscer dans les affaires de leurs partenaires, quand ce n’étaient pas les patrons desdits partenaires qui se pliaient tout naturellement à ses exigences, sans qu’il n’ait vraiment besoin de forcer. Arcturus était donc sûr de trouver une fraude ou une magouille à retourner contre son rival, de trouver les preuves nécessaires pour casser ses partenariats et contrats, voire d’envoyer quelques entreprises de David devant les tribunaux histoire de l’affaiblir, au grand désespoir de ses deux amis qui le voyaient ressasser sa vengeance.

Heureusement pour eux, un frappement poli à la porte vint enfin interrompre cette rengaine pour leur laisser le temps de profiter des boissons – et seulement du thé pour Eli. Le président demanda alors au visiteur d’entrer, pour voir arriver une jeune femme qu’il trouvait trop potelée, au visage trop rond et joufflu, aux yeux bruns ternes et aux cheveux noirs sans rien de plus que ceux de tant d’autres femmes. C’était Jayde, et même si elle n’était pas un canon de beauté aux yeux de son époux, c’est pourtant avec un charmant sourire et une belle voix qu’elle s’adressa à son mari.

— Arcturus, tes hommes font beaucoup de bruit dans le jardin, je n’arrive pas à coucher notre fils. » annonça timidement son épouse, légèrement mal à l’aise à l’idée de devoir le déranger en pleine réunion d’affaire.

— Ah ? Qu’est-ce qu’ils font ? » demanda le président, sans trop s’étonner d’entendre ça, ni l’explication qu’Eli lui proposa aussitôt.

— Ils étaient en train de boire quand nous sommes arrivés. » expliqua-t-il au président presque rassuré par cette situation banale, avant que Jayde n’ajoute qu’ils y étaient encore, ou que le plus jeune d’entre eux s’était même déjà vomi dessus, ce qui ne manqua pas de faire ricaner son mari, jusqu’à ce qu’elle conclue sa plainte sur des mots qu’il espérait ne jamais entendre.

— Et il y a cette femme qui est très impolie avec moi, je veux que tu lui dises d’arrêter sinon je vais devoir me montrer impolie moi aussi. » lui asséna-t-elle, pour qu’Arcturus lui demande nerveusement de qui elle parlait – bien qu’il ait déjà une idée de la personne en question. « L’Écossaise avec les cheveux roux et son comportement méprisant.

— Ah, Kennocha. Oui, je vais lui faire comprendre.

— Elle s’appelle Kennocha ? » lui sourit alors James, pour taquiner son ami sans que Jayde n’en comprenne rien.

— Vous la connaissez ? » s’intrigua-t-elle, en voyant les deux hommes s’attarder sur le prénom de la plus sulfureuse guerrière des Neufs Printemps, juste avant qu’Arcturus ne saute sur l’occasion de renvoyer l’amitié à son vieil ami.

— James a été légèrement troublé par ses yeux, je crois. C’est vrai que Kennocha a un regard farouche, mais tu ne devrais pas te fasciner pour rien, mon ami. » ajouta-t-il en se tenant fièrement au côté de son épouse qu’il enlaçait à la hanche, avec toute sa gêne maîtrisée, alors qu’elle bouillait d’entendre ça.

 

D’autant plus qu’elle était très amie avec l’épouse de James, elles étaient d’ailleurs toujours côte-à-côte pour assister à la messe lorsque leurs maris étaient à l’étranger. Mais heureusement pour eux, James et sa femme s’étaient très bien trouvés, tout l’inverse d’Arcturus et Jayde, dont la morale outragée fusa aussitôt pour faire balbutier le plus honnête des deux hommes dans des explications gênées. Ensuite, le président s’éclipsa donc quelques minutes pour aller régler ce problème en compagnie de son épouse, qui lui emboîtait le pas d’un air enthousiaste, impatiente à l’idée de pouvoir vite retourner auprès de son fils – et de punir cette paysanne écossaise arrogante.

Mais, quand il revint une quinzaine de minutes plus tard, alors que James et Eli avaient déjà sorti les bilans financiers et les rapports des directeurs de sites de leurs mallettes, Arcturus clarifia immédiatement la principale raison de cette entrevue avec ses deux meilleurs associés, sans la présence d’aucun autre cadre ou partenaire de la firme.

— Les gars … Si je pars libérer mon père, David le prendra très mal. Je ne pourrai pas fuir sa colère comme vous avez fui le sujet. » lâcha-t-il gravement en se rasseyant à son siège, sous les regards autant étonnés que désespérés de ses deux amis – à vrai dire, ce devait être la première fois qu’il les appelait les gars …

— Ça, je crois qu’on peut le dire … » se désespéra James en imaginant comment le maître de l’AP allait réagir à cet affront, ou plutôt le genre de sanction qu’il allait faire pleuvoir sur tous ceux qui participeraient à une rébellion contre lui.

— Vous ne lui direz rien et vous ne ferez rien pour m’en empêcher ?

— Ah ça, non ! Je ne lui dirai pas un mot sur ce que l’on vient de se dire aujourd’hui, je te rassure. Et je te connais trop pour avoir déjà lâché l’affaire de te raisonner …

— Même Eli ? » s’acharna Arcturus en voyant son ami baisser le regard, mal à l’aise.

— … Oui, David est un bon ami de mon père, mais … Je ne dirai rien du tout, même à mes frères. » confirma-t-il en relevant mollement la tête, non sans hésitation dans la voix, avant de se faire réassommer par une énième insistance de son ami.

— Merci. Mais lorsque mon père sera libre, les choses commenceront à se gâter sérieusement. Je pourrai toujours compter sur vous ?

— Autant que ça sera possible, à notre échelle … Euh - de quoi aurais-tu besoin ? » s’étonna Eli, sur un ton aussi gêné que sincère, lui qui réfléchissait déjà à comment gérer cette situation critique pour le mieux.

 

D’ailleurs, dès les premières phrases, Arcturus sentit bien qu’il en demandait beaucoup à ses amis d’enfance, alors même qu’ils ne le suivaient déjà que par amitié - et il leur était déjà reconnaissant pour ça. Pourtant, il avait espéré que ses deux associés pourraient l’aider concrètement à mener ce coup d’état qu’il souhaitait réaliser, bien qu’il ne le formule pas comme ça, car il s’agissait plutôt de ramener l’AP sur les rails qui avaient été ceux de sa fondation, pas de prendre la place de David. Seulement, tout le cartel était sous emprise, à tel point ses deux amis voyaient mal comment ils pourraient convaincre ne serait-ce qu’une poignée d’alliés, tout ça au nom des idéaux d’un jeune entrepreneur parvenu un brin rebelle. Car ni les belles paroles, ni l’argent, ni toutes les promesses de l’Anglais du Conseil n’auraient de prises sur les autres millionnaires de l’association des marchands. Cependant, James comme Eli n’étaient ni incompétents ni peureux, ils étaient probablement juste prudents et sincères, alors Arcturus pouvait bien les croire lorsqu’ils lui assurèrent qu’ils feraient le maximum pour le défendre des assauts de David.

Car le roi des marchands n’allait pas rester passif, tout comme il n’allait pas agir de façon irréfléchie et essayer d’assassiner le Rebelle, il était trop subtil pour ça. D’une façon ou d’une autre, il allait sûrement chercher à paralyser Solar Gleam, en faisant monter les prix de tous les fournisseurs et en écartant les acheteurs. Évidemment, il pouvait aussi faire grimper les intérêts des banques ou financer les syndicats, faire démissionner les meilleurs pour faire embaucher les mauvais, ou pire, ses partisans à lui, pour attiser la colère contre le Président. Et pour qu’Arcturus ne finisse pas isolé, puis trahi par sa propre entreprise, il avait besoin de soutiens certains du niveau d’Eli et James, des alliés qui n’étaient pas seulement de fidèles employés, mais des pairs, des associés et des amis. Bien sûr, il n’avait pas qu’eux sur qui compter, Maria et le site d’Indochine ne risquaient pas de céder à l’influence de David, tout comme les immenses entrepôts de l’Arthurie Valdôtaine et de Gênes, gérés par un certain Massimo Sforza di Lodi - un cousin d’Alessia. Mais aucun d’eux ne valait ses deux amis d’enfance lorsque cela concernait l’AP, ne serait-ce que parce qu’ils étaient des fils des deux plus proches associés de David, ou parmi les plus appréciés de la seconde génération de l’AP.

Et même s’ils ne semblaient clairement pas faire le poids face au Roi des Marchands, Arcturus était soulagé de trouver ses amis pour l’aider à libérer son père, son entreprise et son rêve. Un jour, nous boirons un verre tous ensemble dans l’une de mes cités en plaisantant de tout ça, se prenait à rêver Arcturus, sous les regards certes nerveux mais bien souriants de ses deux associés, qui s’étonnèrent de le voir ensuite les remercier avec un ton si solennel.

— C’est normal entre amis, après tout. Bon, bonne chance pour cette aventure, Arcturus … » en conclut James sans trop savoir quoi dire à son ami qu’il avait l’impression de voir très volontairement partir au suicide, avant qu’une idée ne lui traverse l’esprit pour réconforter son ami. « Et au fait, tes recherches, elles avancent ? L’immortalité c’est pour bientôt ? » essaya-t-il de lancer avec un ton enthousiaste, en espérant encore réussir à raviver en Arcturus l’âme paisible et curieuse du savant.

 

Car en bon membre du Conseil, l’Anglais avait aussi son grand projet scientifique, un but qui s’accordait parfaitement à son rêve d’une vie de plaisirs éternels. Le président de la puissante Solar Gleam avait en effet l’objectif de vivre éternellement jeune et fringant, même une éternité de vieillard ne le satisfaisant pas. D’ailleurs, c’était même devenu son rôle dans le Conseil secret du Graal, chacun ayant deux des Huit Maux Terrestres à vaincre, Arcturus avait donc choisi d’œuvrer à la défaite de la Vieillesse et de la Mort. Mais jusque-là, ni lui, ni tous les chercheurs de Solar Gleam n’avait réussi à obtenir un quelconque résultat contre l’implacable usure du Temps.

— Et malheureusement, mon temps devient de plus en plus précieux. Tout ça risque de traîner encore plus à cause de David, je ne saurai même pas prédire notre prochaine avancée en la matière, sans parler des autres recherches que nos chercheurs ont à conduire …

— Ah, je m’en doutais déjà à vrai dire, il faut bien faire tourner boutique mais … Tu pourrais peut-être prendre le temps de t’y consacrer davantage et t’occuper du reste après, non ? » tenta James, en attrapant son verre de whisky pour le finir avec entrain – comme pour motiver son ami aux petits plaisirs de la vie.

— Et attendre que mon père crève tout seul dans son manoir pendant que je joue au chimiste ? » répliqua-t-il soudainement, sous les yeux baissés et l’air hésitant d’Eli qui comprenait bien l’envie de son ami, même s’il aurait aimé avoir l’aplomb pour insister comme le faisait inlassablement son autre associé.

— Non, tu vas pouvoir prendre le temps de te consacrer à autre chose et - » se justifiait désespérément James lorsqu’un autre frappement à la porte vint encore interrompre les discussions du président de Solar Gleam.

— Oh putain, elle ne va jamais me lâcher … » grogna le propriétaire des lieux en soupirant, puis que la porte s’ouvre sans qu’il ne l’ait autorisée pour laisser surgir une belle rousse, aux yeux vert brillant émeraude et, surtout, d’une lueur si … énervée.

— T’étais obligé de me rabaisser comme ça devant ta pétasse ? » lui lança Kennocha des Springs, sa très fougueuse amante, tout en s’approchant d’un pas menaçant vers Arcturus, déjà désespéré à l’idée de comment il allait la calmer - sans attirer l’attention de Jayde, peut-être encore dans les couloirs de cet étage.

 

Décidément, les affaires de cœur ne sont pas plus simples que celles de l’argent… Mais, d’un côté, les embrouilles amoureuses d’Arcturus avaient au moins le mérite de faire sourire ses deux associés – ils en avaient bien besoin. Et puis, il fallait bien profiter de quelques bons moments avec Arcturus, tant qu’il était encore aussi insouciant de la voie vers laquelle il s’engageait, tant que les trois amis pouvaient continuer à faire prospérer leurs idéaux à travers la puissance que l’AP leur offrait.

En plus, comme toujours avec Arcturus, il n’allait pas tarder à devoir repartir d’Angleterre pour l’expédition qu’il devait mener au nom du Conseil du Graal, avec la Lune Pâle de France – une autre femme au caractère des plus farouches.

 

« Non, Maria, je ne suis peut-être pas aussi libre que toi, mais je suis loin d’être une marionnette de l’AP, et je pourrai perdre notre temps à vous le prouver même si, comme à chaque fois que William affirme que je ne cherche que le profit, il faudra subir votre mauvaise foi, avant de vous faire supposer que vous ayez tort. Et pour finir, non, Alessia, je ne suis pas indécent non plus … c’est juste qu’à côté d’une bonne sœur, j’apparais comme un peu … extravagant, voilà tout. »

 

 Arcturus Seafox aux trois autres Sages du Second Conseil du Graal, après qu’ils aient sous-entendu que son engagement puisse être insincère, peu de temps après la création de Semper Peace, réunion estivale de 1874, Milan, Italie.

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Edouard PArle
Posté le 11/03/2022
Coucou !
Intéressant cet enjeu de recherche d'immortalité et plus précisément de jeunesse éternelle. J'espère que ce sera développé plus en détail par la suite...
Ce chapitre change pas mal de ton en s'intéressant plus en détails de la vie d'Arcturus. Ca permet de donner du relief à sa personnalité et son caractère, c'est plutôt intéressant. (même si je préfère les intrigues géopolitiques xD)
Cette histoire de fuites est toujours très mystérieuse.
Mes remarques :
"qu’ils s’agissaient d’une partie éloignée" j'ai un peu de mal avec le ils s'agissaient au pluriel mais c'est peut-être moi
"Jayde est le sait ?" je n'ai pas compris le "est"
"Arcturus était de parfaits puritains" -> était composée de ?
"Cependant, personne parmi les hauts-placés de Solar Gleam n’avaient" -> n'avait
"qu’il enlaçait à la hanche," je trouve la tournure un peu étrange
Un plaisir,
A bientôt !
Deslunes
Posté le 13/03/2022
Bonsoir, merci du commentaire.
Tous les personnages vont avoir leur petite quête mystique, leur petite quête personnelle et leurs questions politiques\nationales. Normalement, elles sont toutes amorcées dès le premier chapitre, j'espère que celles des autres personnages te plairont.
Je note toutes ces corrections\remarques, et j'enlève tout de suite le mot en trop sur le phrase avec Jayde (à l'origine, la phrase devait être "Jayde est au courant" mais j'ai sûrement enlevé à cause de l'expression "être au courant" qui est un peu trop moderne pour du dialogue).
Bonne lecture pour la suite.
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