Chap 29. Il est trop tard pour les regrets

« Vous me regardez comme si vous aviez vu un fantôme.
- Si vous me demandez mon avis, amirale, je vous dirais que vous êtes suicidaire.
»


Lewis était assis sur le rebord du bureau tandis qu'elle rassemblait ses affaires,. Tout s'était précipité depuis son altercation avec Hux. Après s'être enfermée seule un instant, elle avait décidé de partir au plus vite afin de laisser tout ça derrière elle.
Du suicide ? Peut être avait-il raison, mais au fond, cela lui importait bien peu. Elle savait que cette piste était sa seule chance, qu'elle devait la suivre.
Et finalement, que valait sa vie si ce qu'elle défendait en valait la peine?
« Lewis...
- N'y allez pas, c'est une très mauvaise idée. »

Elle souffla.
« Vous savez comme moi qu'aller là-bas, c'est prendre le risque de ne jamais revenir. Spencer, ces gens-là sont bien pires que les petits brigands qu'on a déjà croisés. S'ils vous attrapent, ils vous tueront, mais avant vous souffrirez et...
- N'essayez pas de me faire peur, j'en ai conscience, mais a-t-on un autre choix ?
- Evidemment ! »
siffla-t-il. « Vous pourriez y envoyer quelqu'un d'autre.
- Et encore sacrifier des hommes ? N'ai-je pas déjà assez de sang sur les mains ? »

Lewis grimaça.
« C'était un accident, et vous n'êtes en rien responsable de la mort de ces hommes.
- Bien sûr que si ! J'aurais dû être là et agir, ils seraient encore là ! »

Le regard clair de Lewis de perdit dans le vide, visiblement, rien ne semblait pouvoir faire changer l'amirale d'avis et cela le contrariait bien plus qu'il ne pouvait le reconnaître.
« Je comprends votre inquiétude, mais vous ne devez pas. Les choses se passeront bien, comme ça a toujours été le cas jusqu'à présent n'est-ce pas ? »
Lewis ne répondit pas tout de suite.
« Et si je meurs, je compte sur vous pour faire en sorte que le Donnagher ne tombe pas entre de mauvaises mains.»
Il pouffa de rire.
« Je dois me résigner à vous laisser partir donc ? »
Elle le regarda avec des yeux plus doux et s'approcha de lui.
« Je sais que ça peut vous paraître dingue Lewis, mais n'avez-vous jamais eu cette impression d'être investi d'une mission ? Que cette mission vous dépasse, dépasse votre façon de réfléchir ? Qu'elle vous obsède au point de vous empêcher de voir autre chose ? C'est exactement ce que je vis. J'ai l'impression que je dois y aller, moi et personne d'autre. Qu'il y a quelque chose que je verrai, que les autres ne verraient pas... »
Elle marqua une pose, terminant d'assembler son équipement.
« Enfin, vous devez me prendre pour une dingue... »
Spencer n'attendit pas la réponse de son capitaine, elle n'avait jamais vraiment aimé les aux revoirs, et ceux-là en particulier lui fendaient le cœur sans comprendre pourquoi. Alors, elle se contenta de lancer un dernier regard à Lewis avant de fermer la porte derrière elle. Le laissant seul à ses réflexions.
« Peut être pas tant que ça...Spencer. Peut-être pas tant que ça... » souffla-t-il en frottant son visage entre ses deux mains.

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« Wow, salut Mademoiselle Sergent... Vous avez l'air de mauvaise humeur ce matin... »
Brant s'était approché d'elle silencieusement et était apparu dans son dos. Sursautant, Roberta lui avait lancé un regard mauvais et avait croisé les bras, contrariée.
« Tu veux quoi ?
- Tu vas être sur la défensive à chaque fois qu'on va devoir se parler ? Avec ton nouveau grade ça risque d'être fréquent. »

Elle soupira...Évidemment qu'elle allait devoir bien plus souvent le supporter. Mais au fond, ce n'était pas vraiment ça qui la contrariait le plus. Attendant l'amirale pour lui donner les derniers éléments électroniques de son équipement, Roberta ne pouvait s'empêcher de penser que c'était une mauvaise idée.
Bien sur que c'était une mauvaise idée ! Aider l'amirale à se jeter dans un foutu piège, c'était presque une tentative d'assassinat. Car elle était persuadée que ce prisonnier n'était pas digne de confiance...
« C'est pas le moment de me taquiner, Brant.
- Tu t'inquiètes pour elle, hein ? »

Elle lui lança un regard en coin en soufflant.
« Allez, je te connais par cœur, tu peux tout me dire et...
- Hewels...
- Oui ?
- Arrête ça tout de suite ! »
siffla-t-elle.
« Quoi je peux pas détendre l'atmosphère ? »
Elle n'eut pas le temps de répondre que la porte du bureau s'ouvrit.
« Vous avez ce qui me faut, sergent ?
- Oui Madame, tout y est. Voilà votre traceur.
- Il ne risque pas de me lâcher ? »

Roberta hocha la tête.
« Aucun risque, la seule chose qui peut l'éteindre c'est la destruction. »
Spencer hocha la tête, reconnaissante.
« Bon travail Sergent Everson. Gérez la logistique dans la mission avec le lieutenant Brant, d'accord ? »
Roberta se décomposa.
« Mais...Je peux me débrouiller seule... » souffla-t-elle.
« Évidemment, mais j'aime travailler à l'amélioration des relations au sein de mon personnel. » Lança-t-elle en se dirigeant vers l'air de décollage. Laissant Roberta abasourdie... Elle était...Sérieuse ?
« Hey, j'crois qu'on va devoir bosser ensemble...
- La ferme, j'ai entendu ! »
siffla-t-elle.
« Elle est incroyable ! Elle va à la mort et elle arrive encore à faire de l'humour.»
Roberta adressa à nouveau à Brant un regard noir. Pas de doute que son humour à lui avait du mal à passer.
«Bon, allez, Miss Sergent, rendez-vous au poste de contrôle !»
Brant passa devant elle avec un grand sourire, se retournant pour lui adresser un clin d'œil. Roberta tenu bon, gardant une expression impassible, mais lorsque celui-ci fut hors de sa vue, elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire délicat.

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Après l'approbation des officiers, elle avait décidé de partir. Gardant son traceur à portée de main afin de pouvoir être facilement localisée en cas de problème, Spencer avait embarqué le prisonnier dès la première heure et c'était dirigée vers Jawa.
« Je te rappelle ce que je t'ai dit » lui lança-t-elle froidement. « Tu me joues un tour et la seule chose que tes amis verront de toi c'est le trou que tu auras entre les deux yeux. »
Elle n'avait pas dormi, toutes ses pensées étaient tournées sur ce qui s'était passé la veille.
Elle l'avait croisé, il avait évité son regard, elle n'avait pas eu la force d'en faire davantage. Spencer se sentait vide et elle peinait à rassembler les morceaux de son cœur. Elle n'en avait pas la force.
Elle n'avait plus rien à perdre désormais. Elle avait déjà tout perdu.
Tout était parti de rien du tout. Elle avait lu dans son regard la peur et avait perdu pied. Elle n'avait pas compris pourquoi il avait réagi, ou plutôt, elle n'était alors pas prête à la comprendre.
Il avait peur pour les mêmes raisons que les siennes.
Elle craignait de ne plus jamais le revoir, et cette nuit, elle avait réalisé qu'il craignait de la perdre elle aussi.
Au fond pourquoi avait-elle agit de la sorte ? Ses altercations avec Hux avaient-elles toujours été nécessaires ? Elle avait sans cesse cherché à les provoquer, car elle en avait besoin.
Elle avait besoin de lui pour avancer.
Elle avait besoin de lui tout court.
Et l'idée qu'il puisse ne plus être là la rendait dingue.

« On y est » siffla le prisonnier.
L'amirale avait enfilé des vêtements négligés et avait attaché ses cheveux mi-longs en une queue tirée sur l'arrière. Elle passerait inaperçue c'était certain.
« On nous attend, voilà le topo » commença-t-il. « Ils savent que t'es avec moi, t'es une trafiquante originaire de Bonadan et tu cherches du boulot. »
Elle hocha la tête.
« Tu n'ouvres la bouche que si on te le dit, le reste, je gère.
- Tu as bien intérêt.
» siffla-t-elle.
Ils avaient utilisé un vaisseau trafiqué, confisqué par le Premier Ordre quelque temps auparavant. Cette planète était bien à la hauteur de sa légende, étrange, lugubre. On pouvait y vivre une chaleur infernale et la seconde d'après être happé par un orage torrentiel.
L'ambiance était devenue glaciale, lorsque les portes s'étaient ouvertes, le comité d'accueil était déjà là, armé jusqu'aux dents, ils la toisaient du regard et Spencer commença à regretter son plan.
*Pas de doute, je suis au bon endroit...* pensa-t-elle. Et même si elle était terrifiée par ces hommes et ces créatures étranges ainsi que par leurs monstrueux chiens de garde, elle demeura impassible.
« T'ramènes des étrangers ?
- Relax, elle est avec moi. Cette fille cherche du boulot.
- Pas boulot ici ! »

Le canon de son arme avait effleuré sa poitrine, mais elle se tut, ne réagissant pas à la provocation.
« Elle a bossé pour le Premier Ordre, elle connait leur combine...Elle va rapporter cher mon gars, très cher.
- L'étrange créature bleue lança un regard perçant.
- Elle vient d'où ?
- Bonadan.
- Planète de merdeux ! »

Elle regarda le sol, le prisonnier semblait sur de lui.
« Circule ! Et que ta nana fasse pas de vague ou je la shoote t'as compris ! On va lui trouver des choses à faire... »
Spencer sentit une tape sur son épaule et elle avança avec le prisonnier.
« Pas sympa tes copains...
- La ferme, s'ils t'entendent, t'es morte. »

Alors qu'ils marchaient dans un long couloir désert, l'amirale avait eu le temps de poser son regard partout autour d'elle. Ces gens étaient installés là depuis assez longtemps pour avoir élu domicile dans cet endroit. Sans doute un ancien site sacré, abandonné lorsque le climat de la planète a soudainement changé. Les appareils et les armes qui se trouvaient ici n'étaient pas de la camelote, loin de là, elle en venait à se demander d'ailleurs comment ils possédaient pareilles armes.
« Tu veux me faire croire que c'est le trafic quoi vous rapporte ce genre d'appareil ? » lança-t-elle.
« Pas de question.
- Je dois te rappeler ton statut ? »

Elle sentit alors une main ferme la plaquer contre le mur.
« J'ai pas de statut ici, et toi non plus...Essaye déjà de survivre ...
- C'est une menace ? »

Il relâcha sa prise sur sa gorge.
« Notre poste de commandement est là. Viens, on va jeter un œil. »
Lorsqu'elle entra dans la pièce, seule la lueur des écrans reflétait sur les murs, car des écrans, il y en avait partout et de toutes tailles.
« Vous faites quoi ici ?
- Je suis pas dans la confidence...
- Tu dis ça alors que cette pièce est accessible à tous ?
- La pièce...Pas les écrans... »

Elle y regarda de plus près, il avait raison, les écrans semblaient tous verrouillés avec un système de cryptage pirate. A ce moment, l'amirale regrettait l'absence de Roberta.
Mais elle flairait aussi, quelque chose de plus grand encore...
Elle sentait qu'elle était sur la bonne voie.
Renonçant à agir tout de suite, Spencer avait photographié la pièce en quelques claquements de cils. * Porte ouverte* pensa-t-elle * Cinq écrans, trois générateurs ... Un tableau de bord...* Son regard se porta sur ledit tableau, une sensation étrange lui tordait l'estomac. Était-elle face à ce qu'elle était venue chercher ? * Peu de circulation, facile d'accès, je repasserai plus tard*
« Hey »
Une voix s'éleva derrière eux, un homme armé apparut dans l'encadrure de la porte.
« Le chef veut te parler, Nah've »
Elle supposa donc que le prisonnier se nommait de la sorte. Et alors qu'elle voulu l'accompagner, l'homme lui bloqua le passage.
« Pas toi. Juste Nah've et le chef, pigé ? »
Celui-ci lui lança un regard confiant en hochant la tête, et alors que Spencer les laissa s'éloigner, elle sut qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps pour trouver ce qu'elle cherchait.

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« Le traceur fonctionne parfaitement. »
Roberta avait regardé les écrans de Donnagher, assise à son poste de commande. Pour elle, Spencer se réduisait en un simple point lumineux. Tant que ce point existait, tant qu'elle l'avait en visuel, elle avait le droit de respirer.
« Bon boulot Sergent, le traceur est d'une précision incroyable, on pourrait même voir quand elle va aux toilettes... »
Roberta lança un regard noir au lieutenant Brant avant de retourner à son écran.
« Vous semblez nerveux Cap' ! »
Lewis lança un regard à Brant, en effet, il avait du mal à cacher sa nervosité, mais au fond, n'était-ce pas normal ?
« Qui ne l'est pas ? » commença-t-il avant de désigner Hux du menton. « S'il continue, il va faire un trou dans la passerelle. »
Il avait raison, si Lewis trahissait sa nervosité par un mouvement du pied répétitif, Hux était bien plus démonstratif et avait visiblement du mal à rester calme. Brant ne comptait plus le nombre d'aller-retour qu'il avait déjà fait de part et d'autre du poste de commandement.

Ce qui s'était passé la dernière fois qu'il l'avait vue hantait son esprit, ces mots se répétaient sans cesse dans sa tête lorsqu'il avait un moment de calme. Blessé tout d'abord, il y avait réfléchi. Cette colère qu'il avait ressenti à ce moment-là, cette envie de la gifler ne lui ressemblait pas. A ce moment, plus encore que les mots de Spencer, c'était cette rage qui lui faisait mal. S'il lui en avait réellement voulu, c'était désormais à lui-même qu'il s'en prenait.
Car au fond de lui, il savait à quel point elle avait eu raison en lui disant ça.
Elle était partie sans même qu'il ait eu le courage de lui en parler, peut être pas s'excuser, ça, il en était encore incapable, mais au moins lui dire un mot, lui faire comprendre...Qu'il ne lui en voulait pas tant que ça.
Mais c'était trop tard, elle était partie sans même se retourner.
« Je suis nerveux car cette mission est un fiasco ! » siffla-t-il.
Brant haussa les sourcils alors que Roberta lui souffla.
« Je pense que si tu fais un seul commentaire, tu es fichu.
- Je tiens à ma vie ma jolie.
- Tu es vraiment sûr de ça ? »

Le lieutenant haussa les épaules.
« Ouep ma jolie !
- Appelle moi encore une fois comme ça, et ce stylo bille que tu mâchouilles depuis tout à l'heure va finir entre tes deux yeux. »

 

Levant les mains en l'air comme s'il était cerné, Brant se remis dans une position plus professionnelle sur sa chaise et adressa un regard entendu à Roberta, son tempérament n'avait visiblement pas changé d'un iota depuis leur dernière rencontre.
« Tiens, t'as vu ? Le point n'avance plus.
- En effet... »
Everson scrutait l'écran à travers ses lunettes. « Je pense qu'elle doit être arrivée sur place. Peut être qu'elle a déjà trouvé quelque chose...
- Laisse-lui le temps, c'est Spencer, mais quand même ! »

Roberta ne savait pas trop si cette immobilité devait l'inquiéter ou la réjouir. Ne sachant pas trop dans quel genre d'endroit se trouvait l'amirale. Mais soudain, quelque chose d'étrange se produisit, quelque chose de suffisamment étrange pour qu'elle retire ses lunettes et attire l'attention de Brant assis juste à côté d'elle.
« Capitaine Lewis... ? »
Celui-ci sauta de sa position pour s'approcher.
« Un souci Sergent ? »
Lewis regarda l'écran à son tour, et il ne lui suffit que de ça pour comprendre...

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Elle était restée un moment, paralysée, analysant la situation.
Deux possibilités se dressaient devant elle, la première était que le prisonnier avait simplement été appelé par routine, qu'il n'y avait rien de grave... Mais la deuxième, cependant, n'annonçait rien de bon. Si ce connard avait décidé de la balancer – et c'était plus que probable- alors elle n'avait plus beaucoup de temps pour faire le tour de cette pièce et prendre ce qu'elle pouvait. Tout ce qu'elle pouvait.
C'est-à-dire pas grand-chose.
Elle aurait pu empêcher ce type de partir, mais elle était coincée. Si elle avait insisté pour le suivre elle se trahissait toute seule, tandis qu'ici, même si le risque était énorme, elle avait peut-être une infime chance de passer inaperçue.
« Putain ils m'ont bien eue » Souffla-t-elle doucement.
Pas le temps de pester, il fallait agir rapidement. Jetant un œil autour d'elle, elle scruta d'abord, sans faire trop de bruit, l'ensemble des dossiers posés sur la table. Aucun ne semblait attirer l'œil, tous parlaient de prototypes pirates de vaisseaux défensifs ou de réaliser de droïde soldat... Mais rien ne semblait concerner le premier ordre.
Elle continua à marcher, respirant nerveusement. Faire le tour de la salle sans faire trop de bruit, sans trahir sa hâte ...C'était crucial. Car sinon tout était fichu.
Premier ordinateur, rien de bien intéressant. Sur l'écran flottaient des codes qui lui rappelaient ses années à l'académie et elle aurait préféré les oublier définitivement.
Elle fit de même avec les autres, mais rien. En dehors des codes de verrouillage, rien ne semblait la mettre sur la piste de quelque chose d'intéressant.
Sa tête tournait, pourtant elle en était sure, elle savait que quelque chose ici était important. Son instinct l'aurait-il trompé ? Hux avait-il eu raison de lui dire ça?
Fermant les yeux, Spencer repensait aux mots difficiles qu'elle avait eu envers lui, mais aussi à ceux qu'il avait tenu...Son instinct qui lui jouait des tours hein ? Eh bien, peut être qu'il avait raison, peut être qu'elle avait été tellement aveuglée par son orgueil qu'elle en avait oublié sa clairvoyance.
« Merde... » souffla-t-elle.

Spencer sursauta lorsque des bruits de pas se firent entendre dans le couloir, des voix s'élevèrent mais elle ne parvenait pas à distinguer les mots. Prudente, elle entreprit de se cacher derrière la porte en se faufilant entre le mur et l'un des bureaux. Mais alors qu'elle posa une mains sur ce dernier, elle sentit un micro-processeur, posé là depuis visiblement peu de temps.
« Prjt Stardust... » Ces mots étaient ceux inscrits sur le boitier de protection... « Prjt » souffla-t-elle. Qu'est-ce que cela pouvait être d'autre que l'abréviation du mot « projet ? »
A la hâte, elle chercha un endroit sûr pour y glisser ce processeur mémoire, pourquoi celui-là ? Elle n'en savait rien ... Probablement pour se convaincre que son instinct était bon et se dire qu'elle n'était pas venue pour rien.
La glissant finalement dans son soutient gorge, elle n'eut pas le temps de se faufiler suffisamment lorsqu'une poigne violente l'attrapa et la projeta contre une table en bois. Sa tête percuta le coin de celle-ci et elle perdit connaissance.

Du sang...
Du sang encore chaud coulait le long de sa tempe.
Lorsqu'elle avait ouvert les yeux, sa vision était floue, elle distingua la lumière, les couleurs grises des murs et deux silhouettes debout devant elle.
Elle était couchée sur quelque chose de dure. Le sol ?
« On a trouvé ça sur elle. »
Les mots raisonnaient par écho, sa vue se stabilisait et elle vit un des soldats tenir en main son transmetteur, celui-là même glissé dans la poche de sa combinaison.
Lorsqu'il le fit tomber au sol et que son énorme chaussure l'écrasa, elle n'entendit que le bruissement du métal se briser en mille morceaux. Et dans sa tête, seul un mot raisonnait, juste un seul.
« Merde... »
Elle vit un visage se pencher devant elle, un visage bien trop familier, celui de l'homme qui était censé être son prisonnier.
« Plus personne ne va venir te chercher maintenant. »
Elle n'eut pas même la force de parler où de faire un geste, elle s'en fichait totalement, elle avait ce qu'elle voulait et ils ne l'avaient pas trouvé. Même en la débarrassant d'une grande partie de sa tenue. Spencer gisait sur le sol, là, et le froid commençait petit à petit à pénétrer les ports de sa peau nue.
Mais en fermant les yeux, elle savait que rien n'était encore terminé.
Elle trouverait un moyen de partir d'ici, vivante.

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« C'est beaucoup trop long »
Le temps semblait passer au ralenti aux yeux de Hux qui faisait toujours les 100 pas, traversant de part et d'autre lesécrans de commande. Comme un lion en cage. En théorie, Spencer devrait reprendre contact avec eux, pour leur signaler qu'elle avait sécurisé la zone ou avait trouvé quelque chose.
Mais rien, toujours rien.
Lorsque la voix de Roberta avait interpellé le capitaine Lewis, Hux avait senti son estomac se tordre. Il avait vu l'expression de la jeune femme changé en une fraction de seconde tandis qu'elle regardait sa console. Mais n'avait rien perçu d'autre qu'une énorme tension.
« Redémarrez l'écran sergent, il doit s'agir d'un bug
- Je l'ai fait plusieurs fois capitaine, ça ne change rien.
- Il se peut qu'il y ait une panne ? »
lança Brant d'une voix visiblement très différente de d'habitude.
«Non c'est impossible, ce type de système est infaillible, on l'utilise toujours pour des opérations risquées et..."
Tous s'agitaient chacun à leur poste dans un vent de panique, Hux s'arrêta net.Il repensait à tout ce qui s'était passé ces dernières heures. Allait-il unjour se pardonner de l'avoir laisser partir sans même un mot ou unregard ?
« Où en est l'amirale Spencer ? » lança-t-il au capitaine Lewis, alors qu'il se dressait à côté de lui.
Aucune réponse, Lewis hésitait, le visage sombre.
« Lewis bon sang dites quelque chose ! » lança-t-il. Ses mains tremblaient soudainement, son coeur battait dans tout son corps. Au fond de lui, il savait que quelque chose n'allait pas. Et lorsqu'il lança un regard à l'écran vide...Il n'eut pas besoin des explications de Lewis pour comprendre l'horreur de la situation.

 

« Aucune réponse, général.... Son transmetteur...a arrêté d'émettre il y a dixminutes. »

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