Chapitre 43 : Secret

Notes de l’auteur : Bonne lecture ! =^v^=

Hans n’approuvait pas la décision de Mathilde de garder le secret sur l’agression des Mauves. Il tenta à plusieurs reprises de la persuader d’en parler à quelqu’un pour qu’ils ne restent pas impunis. Mais Mathilde voyait les choses autrement. Le naïf Tarmaxien n’avait pas vraiment conscience de l’atmosphère générale de la classe envers elle.

Il ne s’intéressait que contre son gré aux affaires de la Cour et passait plutôt son temps à rêver dans son coin et discuter avec Rok ou Kaleb de thèmes qui lui étaient plus familiers, comme la chasse ou la charpenterie. Il ne voyait pas la jalousie des Filleuls envers Mathilde. Pour être tout à fait honnête, il ne prêtait pas attention aux dynamiques de groupe, et se contentait du petit cercle amical et indulgent qu’il avait réuni autour de lui.

De ce fait, il ne comprenait pas que Mathilde se taise pour éviter d’exciter plus encore la rancœur et la méchanceté des Mauves.

— Tu pourrais au moins en parler à Galis, insistait-il régulièrement. Il pourrait t’aider, vu qu’il n’a pas peur des Impériens.

Mathilde s’abstenait de répondre, car plus elle désirait se confier à son cousin, plus elle craignait d’obtenir la confirmation que leur amitié était brisée. Elle appréhendait sa réaction. Il pourrait se moquer, comme il le faisait souvent, ou tout simplement l’ignorer. Même dans l’hypothèse où il prendrait son parti, il affronterait alors les Mauves de front et elle revenait à son point de départ.

Il en allait de même pour Rok, d’ailleurs. Le géant avait un flair incroyable pour détecter lorsqu’on lui cachait quelque chose, et elle devait déployer des trésors d’ingéniosité pour détourner son attention.

Mathilde voulait éviter un conflit afin de protéger l’équilibre fragile de son équipe et la préserver d’un blâme supplémentaire. Son silence était de ce fait un prix sensé, bien que désagréable. Tant pis ! Elle se ferait une raison. Et puis elle finirait bien par surmonter son sentiment d’impuissance et d’amertume. Elle tentait en tout cas de s’en persuader.

Hans tint sa promesse… pendant un temps seulement.

Au bout d’une semaine, Mathilde constata que la conscience du Tarmaxien avait fléchi face à son inquiétude lorsque Artag la convoqua dans son bureau pour un entretien exceptionnel. Elle interrogea le Tarmaxien qui se défendit vivement.

— C’est ton Tuteur ! Il a le droit de savoir. Et puis, il est aussi Chambellan, ça doit le rendre important pour le Collegium, non ? Il pourra t’aider, c’est sûr.

Désarmée par la sincérité du garçon, Mathilde renonça à s’énerver et se contenta de soupirer. Le soir venu, elle monta dans le cabinet de son Tuteur en se demandant comment elle allait aborder le sujet. Artag n’acceptait que la vérité, elle n’avait pas le choix au fond. Elle espérait seulement le convaincre de ne pas perturber le statu quo entre Filleuls et garder le secret. Elle voulait pouvoir tourner la page.

En pénétrant dans le bureau du Chambellan, elle remarqua que les piles de documents avaient nettement décru, remplacées par des montagnes de caisses étiquetées. S’était-il enfin décidé à ranger ?

— Me voici, Sir, s’annonça-t-elle en le cherchant des yeux. Vous m’avez fait appeler ?

La voix caverneuse du Chambellan s’éleva d’entre les entassements administratifs.

— Approchez, Mademoiselle. Près de la cheminée.

Mathilde se faufila, escalada une pyramide de caisses et retrouva son Tuteur accroupi devant le feu, qu’il alimentait d’une massive bûche de chêne. Il referma la vitre sur l’âtre crépitant et lui indiqua d’un geste un des fauteuils.

— Prenez place, je vais chercher le thé.

Mathilde s’exécuta sans un mot, et accepta la tasse fumante qu’il lui offrait, replie à ras bord d’un breuvage brun et embaumant la menthe et l’amande. Il prit la sienne et s’assit à son tour avec un soupir de contentement.

— Buvez, Mademoiselle. Nous parlerons après.

Mathilde plongea le nez dans sa tasse de thé brûlant tout en réfléchissant. Elle oscillait entre le besoin de se confier et sa résolution de préserver le statu quo. Après un moment, elle remarqua que le Chambellan ne la scrutait pas du regard comme elle s’y était attendue. Il fixait la cheminée, ses iris incandescents parés d’un ocre inhabituel, comme si le feu s’était répandu jusque dans ses orbites. Il paraissait calme, mais ses yeux le trahissaient. Il était en colère.

Mathilde rentra la tête dans les épaules. Qu’allait-elle dire ? Comment le rassurer ? Elle ne pouvait ni ne voulait lui mentir, mais la vérité crue pourrait achever de le mettre hors de lui…

Artag posa sa tasse sur la table basse.

— Je sens votre confusion, aussi irai-je droit au but, dit-il en croisant ses bras sur sa poitrine. Hans m’a parlé des quelques difficultés que vous avez rencontrées ces derniers temps. En tant que votre Tuteur, j’entends avoir connaissance de ce qui vous arrive. C’est tout de même extraordinaire que je doive passer par vos camarades pour apprendre le moindre écueil sur lequel vous butez. D’abord Rok, ensuite Hans… vous avez de la chance d’avoir un entourage aussi soucieux de vous.

Mathilde baissa la tête, confuse. C’était des reproches mérités. Artag caressa son bouc, ses yeux luisants d’un orange ardent.

— Ainsi, les Mauves s’en sont pris à vous ? Hans m’a dit ne pas avoir vu la scène, donc je n’ai pas les détails qu’il me faut pour les sanctionner.

Mathilde frissonna. Ce qu’elle avait tant cherché à éviter allait donc se réaliser malgré tout ses efforts ?

— Je ne pense pas que ce soit nécessaire, murmura-t-elle, cela fait déjà une semaine et il n’y a pas eu d’autres incidents. Je ne voudrais pas raviver leur animosité.

Sa voix mourut sous le feu des yeux du Chambellan. Son visage osseux se plissa et il secoua la tête, désapprobateur.

— Savez-vous que moins vous m’en dites, plus je penche vers une décision drastique ? D’un point de vue purement pratique, le règlement du Collegium interdit les Filleuls de s’en prendre les uns aux autres. S’ils ont enfreint les règles, ils doivent être punis. Il ne s’agit pas seulement de vous, mais de leur éducation.

Mathilde doutait que la moindre correction suffise à changer le comportement des Mauves, et se contenta de dodeliner de la tête sans croiser son regard. Artag se pinça l’arête du nez.

— Vous vous obstinez à ne pas répondre ? Mademoiselle, vous ne semblez pas le comprendre, mais je suis votre allié dans cette histoire. Je suis là pour vous, et il est de mon devoir de vous protéger. En vous taisant, vous m’empêchez de faire mon travail.

— Désolée… bredouilla-t-elle. Mais ce n’était pas si grave que ça… un peu d’intimidation et d’eau, personne n’en est jamais mort.

L’orange vif des iris d’Artag vira à un jaune incisif.

— Ils ont usé de leur charisme, n’est-ce pas ? Qui ? Comment vous êtes-vous débrouillée ?

Mathilde grimaça à ce souvenir désagréable. Puis elle céda. Artag ne la lâcherait pas tant qu’elle ne lui aurait pas raconté l’événement.

— Petra et Tycho. J’aurais pu résister à un, mais deux à la fois c’est encore trop pour moi.

— Vous êtes-vous pliée à leurs suggestions ? Avez-vous dressé vos barrières mentales comme je vous l’ai appris ?

— Elles n’ont pas suffi. Le charisme de Petra était puissant, mais celui de Tycho l’était bien plus. Il m’a fait penser à Berlioz.

Le Chambellan s’appuya contre son dossier, la main à son bouc.

— C’est normal, marmonna-t-il. Il appartient à une branche cousine de la famille impériale. Contrairement à Petra et Fineas, il est né dans la Citée Impériale, dans une des dépendances du Palais.

Cette affirmation grommelée à mi-voix laissa Mathilde perplexe quant à ce qui de sa famille ou de son lieu de naissance était responsable de la puissance de son charisme. Elle reprit une gorgée de thé, et les questions de son Tuteur affluèrent de nouveau. Qu’avaient-ils fait exactement ? Pourquoi ? Qui était présent avec eux ?

D’abord, Mathilde répondit avec réticence et précaution. Soulever un épisode qu’elle s’était forcée d’enfouir en elle toute une semaine était un exercice plus dur qu’il n’y paraissait. Elle avait souhaité en oublier les détails pour étouffer son amertume, effacer son impuissance pour retourner à un quotidien serein, anesthésier ses sens pour chasser le souvenir de la peur fourmillant sous sa peau.

Lorsqu’elle se décida à tout raconter à Artag, son cœur se brisa en morceau et déversa en elle une pluie de colère, de frustration et de peine. Ses mots de moins en moins ordonnés et sobres, Mathilde fondit en larme et se laissa aller à la confidence. Alors, Artag cessa de poser des questions et se contenta de l’écouter d’un air grave, ses yeux passant d’une couleur à l’autre au rythme de son récit.

Emportée par son élan de confiance, Mathilde s’étendit au-delà de l’incident concernant les Mauves. Elle parla de l’ambiance générale des Filleuls, de ses difficultés avec Galis, de son inquiétude pour le Prince, et surtout de son profond sentiment de solitude, isolée qu’elle était de sa famille par la disparition de ses lettres. Artag ne dit pas un mot, hocha la tête de temps en temps et la resservit en thé autant de fois qu’elle lui tendit sa tasse.

Mathilde acheva de déverser sur son Tuteur le trop-plein d’émotion qui congestionnait son âme et lorsqu’elle se tut enfin, elle se sentit épuisée, mais légère et se surprit à pouvoir de nouveau inspirer et expirer à fond. Artag lui laissa le temps de se reprendre. Il avait dans l’œil un éclat compréhensif, et l’orange colérique était peu à peu envahie par un bleu triste, formant un camaïeu mélancolique. Après quelques minutes de silence, il ouvrit la bouche, étrangement hésitant.

— Je dois avouer ne pas être étonné par la tournure des événements. Votre parcours au Collegium n’est pas sans me rappeler le mien.

Il se leva et prit un des cadres photos disposés sur le manteau de la cheminée. On l’y voyant debout en compagnie de trois autres Filleuls et des Augures qui entouraient les adolescents de leurs bras, comme s’il s’agissait de leurs propres enfants. À dix-huit ans, Artag était déjà maigre, mais il était rendu méconnaissable par l’éclatant sourire qui fendait sa figure, ses yeux pétillants de vie. À l’inverse, les autres Filleuls affichaient des mines abattues et grinçantes. Le Chambellan lui tendit le cadre.

— Ceux qui réussissent à l’entraînement ont tous un point commun : ils se sont exercés au contrôle d’eux-mêmes et de leurs émotions plus que les autres. Ce n’est pas en poussant les autres à l’instabilité psychologique qu’on se fait choisir par un Sylphe, mais en apprenant à se maîtriser. Cette photo date de mon entraînement, et a été prise juste après notre cérémonie d’Imprégnation. Aux têtes que font mes camarades, vous devinez que j’ai été le seul à être choisi dans notre groupe. Cette amertume que vous lisez dans leurs yeux, cette déception profonde et violente, ils la doivent à avoir passé un an à rabaisser mes capacités, pour me voir céder à la colère ou la panique et, selon eux, me rendre impropre à accueillir un Sylphe.

Il remit la photo à sa place sur la cheminée avec un sourire triste.

— C’est ce qui attend vos camarades s’ils continuent sur cette voie… Quant à vous, je comprends votre sentiment d’impuissance, je le ressens pour être exact.

Artag revint auprès de Mathilde et lui prit les mains avec délicatesse. Elle s’étonna de les trouver douces, presque parcheminées et violettes de froid malgré la cheminée.

— Je vous proposerais bien de l’effacer, vous savez que c’est en mon pouvoir, cependant cela ne vous aidera pas vraiment. Il ne tardera pas à resurgir de lui-même, et vous ne saurez toujours pas comment le dépasser.

Assommée par la longue confession qu’elle venait de faire, elle se secoua intérieurement et considéra la suggestion de son Tuteur. Il était tentant d’imaginer son chagrin disparaître en un battement de paupière, retrouver en un instant l’état de satisfaction et de repos le plus agréable qu’elle eût ressenti. En une seconde, Artag pouvait la plonger dans un bien-être sans pareil.

Malgré tout, il avait raison. Ce n’était pas la solution dont elle avait besoin. Elle releva le menton en forçant un sourire sur son visage encore trempé de larmes.

— Je suis d’accord. Je dois surmonter cette épreuve par moi-même… allez-vous les punir ? Je ne voudrais pas…

Artag secoua lentement la tête.

— Vous aviez vu juste. Une action frontale ne ferait qu’empirer votre situation. Je parlerais néanmoins à Lady Thiang et Sir Malik pour leur demander d’ouvrir l’œil et vérifier que le petit groupe de gêneurs soit toujours occupé à autre chose que vous importuner.

Mathilde s’inclina avec reconnaissance. Il n’allait pas utiliser la manière forte. Elle ne pouvait mettre en mot son soulagement tant il était grand. Artag eut l’air rassuré de la voir reprendre des couleurs. Il se redressa et jeta un œil vers l’horloge. L’heure du couvre-feu était passée. Mathilde serra les dents, il allait la renvoyer dans sa chambre, cet instant précieux s’achevait.

Pourtant, le Chambellan ne le congédia pas. Il fixa le pendule pendant un moment, puis se dirigea vers son armoire avec un pli résolu au front.

— Avez-vous sommeil, Mademoiselle ? demanda-t-il en fouillant à l’intérieur.

Mathilde se mordit la lèvre. Bien sûr, elle était fatiguée, mais elle avait aussi terriblement envie de prolonger cet entretien.

— Je peux encore tenir.

Le Chambellan sortit alors deux grandes pèlerines et lui présenta la plus petite avec un sourire ferme et un regard topaze plein de détermination.

— En ce cas, enfilez ceci et suivez-moi. J’ai quelque chose à vous montrer.

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Fusca-history
Posté le 27/03/2022
J'ai envie d'écrire un pavé, mais je ne sais même pas par où commencer !
Peut-être par la tristesse que j'ai ressenti quand Artag prend enfin la parole après le récit de Mathilde ? C'est un des plus beaux moments du chapitre je trouve "Il avait dans l’œil un éclat compréhensif, et l’orange colérique était peu à peu envahie par un bleu triste, formant un camaïeu mélancolique. Après quelques minutes de silence, il ouvrit la bouche, étrangement hésitant." Ces quelques phrases et les paroles qu'il dit juste là m'ont tant touché, j'ai eu cette légère boule dans la gorge de regrets, tristesse, mélancolie... ton livre a le charisme de Berlioz a ce stade-là !

Et sa douceur quand il lui parle, et sa colère avant, qu'elle ne parle pas, qu'elle subisse tout seule, qu'elle refuse de se confier à lui, alors qu'il ne veut que l'aider... j'ai ressenti presque comme si c'était le mien le soulagement de Mathilde, d'avoir porté cette histoire avec elle.

Et puis mine de rien, ne fais pas semblant, mais tu as lâché une bombe dans ce chapitre, la révélation du siècle à propos du charisme des Mauves ! Parce que c'était forcément intentionnel de préciser la confusion de Mathilde ; est ce que la puissance est liée à l'ascendance, ou au lieu de naissance ? Je vais devoir échafauder plein de théories à ce sujet maintenant !

Merci énormément pour ce chapitre magnifique (un de mes préférés jusqu'à présent, si ce n'est pas mon préféré, tellement les émotions sont décrites avec justesse et beauté et délicatesse...) et heureusement que je lis les chapitres avec du retard, parce que j'échappe au suspens de la fin (qui est intenable, franchement ^^), parce que c'est monstrueusement intriguant de savoir ce que le mystérieux et étonnant Artag peut bien vouloir montrer à Mathilde...!
MarenLetemple
Posté le 30/11/2021
Excellente fin de chapitre et heureusement que j'ai commencé ma lecture si tard, car comme ca j'ai encore quelques chapitres. J'ai peur... qu'adviendra-t-il de moi quand il faudra que j'attende la fin de tes partiels ? Je n'ose l'imaginer.
Emmy Plume
Posté le 22/01/2022
Maintenant que je réponds à tes commentaires, le rythme normal de mes publications a repris
(chaque vendredi, tu l'as compris), alors j'espère que la transition s'est bien passé et que tu as supporté l'attente ;)
Timie
Posté le 28/10/2021
Flavie tu ne PEUX PAS terminer comme ça !
j'espère vivement pouvoir lire le chapitre demain matin, hâte de connaître la suite et de voir ta prochaine illustration sur Insta !!
des bisous ! <3
Emmy Plume
Posté le 14/11/2021
Hum... une fin de chapitre comme je les aime XD
Blague à part, je fais de mon mieux pour poster régulièrement les vendredi, donc à priori, tu trouveras mon chapitre au rendez-vous ^^
Hastur
Posté le 24/10/2021
Hello !

Ma première réaction à la fin de chapitre:
"Bah non. Mais non. Le chapitre ne peut se terminer ainsi si le suivant n'est pas là !"
Ah ah, en vrai, du coup c'est une excellente fin, car là, on ne veut que tourner la page pour savoir ce qu'un personnage aussi intriguant qu'Artag peut vouloir montrer à Mathilde !

"Votre parcours au Collegium n’est pas sans me rappeler le mien."
J'espère que pour l'Imprégnation, il en sera de même hi hi ^^.

Enfin bref, toujours un très bon chapitre. J'aime beaucoup dans la mesure dans laquelle réagisse les personnages, surtout Artag, où l'on voit bien qu'il considère avant tout Mathilde en choisissant de ne pas réagir frontalement. Les craintes et les peurs de Mathilde quant aux conséquences au début sont très claires et réalistes. Et Hans, de la même façon, après quelques détails sur son caractère, on le voit agir selon celui-ci avec cette bonté toute naïve !

Toujours aussi chouette :)

Bon courage pour la suite !

A bientôt ! :)
Emmy Plume
Posté le 14/11/2021
Hello Hastur !

Me revoici ^^ contente de retrouver tes commentaires enthousiastes !
La fin de chapitre laisse en effet un suspens plus grand, et à voir les commentaires, tu partages cette envie d'obtenir la suite rapidement XD

Je suis contente que le développement de mes personnages continuent de te plaire. Artag fait en effet preuve de beaucoup de patience ici, surtout étant donné ce que Mathilde raconte.

J'essaie de prêter le plus possible attention au réalisme des émotions de mes personnages, donc ton commentaire m'a rassuré et remplie de joie.

A bientôt ! =^v^=

Emmy
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