Chapitre 3

Notes de l’auteur : Voici le chapitre 3

Chapitre 3

 

Devant Udiir, sur le plateau, se tenait Mathias et deux jeunes filles. L'une était brune, les cheveux longs, vêtue d'une robe de bataille sur laquelle étaient brodés un trident et deux éclairs croisés : l'emblème du royaume d'Erganane. La seconde femme, portait une armure de plaques rayonnante d'acier argenté et doré, ses cheveux roux étaient coiffés en une longue tresse. La rouquine mesurait, aisément, un mètre quatre-vingt-dix, soit presque deux têtes de plus que sa camarade.

En dépit de leur apparence intimidante, Udiir souriait de toutes ses dents. Leurs tenues indiquaient leur profession et leur grade dans l'armée erganienne : une lieutenante des mages de bataille et une commandante des chevaliers sacrés.

S'adressant à la rousse en armure il dit :

« Salut Kiara...

Udiir voulut finir sa phrase mais il s'en abstint : sans fioritures, la guerrière venait d'enlacer le jeune homme et le serrait à présent fort contre elle. Bien que pris au dépourvu Udiir rendit son étreinte à sa sœur, et sans le moindre effort il la souleva, malgré l'armure de cette dernière.

-Oula ! Du calme frérot, repose-moi s'il te plaît.

-Pardon Kiara. Dit Udiir avant de s'exécuter.

La fille aux cheveux de jais, lui sauta au cou aussitôt que Kiara eut relâché son étreinte. Udiir mesurait deux mètres de haut, la différence de taille l'amena à se retrouver la tête la première dans la poitrine de sa sœur.

-Bonjour aussi, Arya. S'empressa de dire Udiir, autant que les formes abondantes de sa sœur lui permettaient.

Après plusieurs secondes Arya libéra son frère, avant de poser -de concert avec Kiara- un regard inquisiteur sur ce dernier. Sans cette capacité identique à foudroyer les gens du regard, il aurait été impossible de croire que ces deux femmes étaient jumelles.

-Udiir qu'est ce qui ne va pas ? Demanda à nouveau Kiara.

***

Une demi-heure plus tard Udiir était assis avec ses sœurs et Mathias sur le perron de sa maison, une pipe fumante à la main. Après plusieurs minutes de conversation, Udiir avait résumé son entrevue avec les esprits. Les paroles de leur frère n'avaient pas manqué de secouer Kiara et Arya.

« Je crois que ce n'est pas la peine de tergiverser sur la signification des paroles des esprits. Dit Mathias.

-Comment ça ? Demanda Arya, surprise par la certitude de son ami.

-Udiir va devoir prendre part à la guerre.

Kiara eut un hoquet de surprise.

-Tu es dingue ! S'exclama-t-elle.

Il était dingue, c'était vrai au premier abord. Personne en dehors des membres du clan Arginanes, et de la famille du seigneur Jayce, ne connaissait l'existence d'Udiir, et il valait mieux que cela reste comme ainsi. Roy et Allisya étaient convaincus que si le reste du royaume apprenait l'existence de leur fils, la réaction ne manquerait pas d’être hostile. La conversation entre les deux sœurs et Mathias monta d'un ton.

Le jeune chaman se leva, la situation le stressait et le mal au crâne que son entrevue avec les esprits lui avait laissé ne l'aidait pas à se calmer. Il mit sa pipe de bois en bouche, inspira une grande bouffée de fumée, puis expira longuement. Udiir savoura la sensation de soulagement que les herbes médicinales lui procuraient, il sentait déjà sa migraine se dissiper et ses muscles se détendre par la même occasion. Il aurait bien voulu prendre part à la discussion mais il n’y arrivait pas, beaucoup trop de questions se bousculaient dans sa tête.

Les deux sœurs et Mathias continuèrent à discuter jusqu’au coucher du soleil.

        -Déjà, s’étonna Arya.

En effet l’automne avançait, les journées raccourcissaient et l’hiver approchait inexorablement. L’air se rafraîchit vite.

-Udiir, dit Mathias, tu ne veux pas descendre au village pour que l’on parle de tout ça encore un peu ?

-Désolé Mathias mais pas ce soir, les soldats sont encore trop nombreux au village.

Mathias soupira visiblement déçu par cette décision, puis tourna les talons et s’engagea sur le sentier menant au bas de la montagne. Arya et Kiara enlacèrent leur frère encore une fois avant de lui emboiter le pas. Mais avant d’être avalé par la végétation, Arya fit volteface et dit :

        -Udiir ce n’est pas en restant ici toute ta vie que tu sauras d’où tu viens.

La jeune sorcière reprit sa marche sans laisser à son frère le temps de répondre, le laissant seul avec ses doutes. Cette nuit-là Udiir Al’Dann eut beaucoup de mal à trouver le sommeil.

Les jours suivants Udiir, continua de réfléchir à ce que lui avaient dit les éléments. Il tenta à plusieurs reprises de les recontacter, mais ils restèrent muets. Son quotidien fut alors rythmé par son travail à la forge et de longues heures de méditation et d’exercice sur ses pouvoirs élémentaires. Le matin du cinquième jour, voyant que la méditation ne lui apportait rien il fit alors le choix de se focaliser entièrement à l’exercice de ses pouvoirs.

Il se concentra sur sa respiration et ouvrit son esprit à la terre. Aussitôt il retrouva cette sensation familière : c’était comme s’il était la montagne et la vallée, il sentait les pas de chaque animal sur le sol, du plus gros mammifère à l’insecte le plus minuscule, ainsi que les racines de tous les végétaux allant de l’arbre centenaire à la plus jeune pousse. Il trouvait cette sensation grisante, mais il ne se laissa pas aller plus longtemps et recentra son esprit sur le plateau rocheux. Il donna un ordre à la roche et la terre autour de lui et une dizaine de monticules s’éleva, le jeune chaman avait à présent ses cibles d’entrainement.

Il en appela au vent et à la foudre, son esprit s’ouvrit à la puissance de l’air et du ciel. Le tonnerre gronda, et l’air s’emplit d’une odeur d’ozone. Les yeux de Udiir se mirent à briller d’une lueur bleue et la foudre se mit à crépiter entre ses mains. Plusieurs arcs électriques parcoururent le corps du jeune homme pendant quelques secondes, puis d’un geste vif tendit ses bras vers l’une des cibles. Un éclair fut projeté droit sur le pilier de roche, le tonnerre retentit à nouveau et la roche éclata sous la puissance du choc électrique. Udiir tissa un nouveau sort et un nouvel arc de foudre se déploya. Contrairement au précédent, celui-ci se propagea aux quatre cibles entourant la première. Les cinq tas de pierres furent transpercés par la foudre de part en part, et explosèrent dans une gerbe de feu et de poussière.

La moitié des cibles était à présent réduite à l’état de cendres, un large sourire se dessina sur le visage du chaman, ses dents et ses défenses brillaient dans la lumière du matin.

Il ouvrit son esprit une fois encore, cette fois il en appela à Ignis l’esprit du feu. Ses yeux se tintèrent d’une lueur rouge flamboyante et les paumes de ses mains se mirent à fumer, deux flux de magma incandescents se mirent à affluer. Les mains à présent nimbées de lave, Udiir les joignit d’un geste vif et projeta la lave en un jet concentré droit sur une cible. Avant même que le premier tir ne touche sa cible le jeune homme réitéra son geste sur tous les monticules restants, une détonation en chaîne retentit dans tout le plateau.

Le souffle un peu court, Udiir prit une grande inspiration puis s’assit en tailleur et reprit sa méditation, libéré de son stress. Il fit le vide dans son esprit, se concentrant sur la couleur bleue, celle qui représentait sa paix intérieure. Mais alors que le bleu prenait peu à peu place dans son esprit, un rouge violent et agressif fondit droit sur son âme tel une vague de mort. Une vision de cauchemar déferla dans son esprit : du sang, des flammes, une horde de guerrières et de monstres sanguinaires venant de l’Est, les esprits et la nature hurlant à la mort, le sang du clan maculant la terre. L’emblème du royaume qui brûle et la vague rouge se répand dans tout Erganane et Inguadia comme une pandémie.

Ces images d’horreur arrachèrent un cri de douleur et d’effroi à Udiir. Ruisselant de sueur, il se releva et s’avança vers l’autel presque plié en deux. Tombant à genoux au centre du cercle, il eut à peine le temps de formuler une demande aux esprits que les quatre apparurent devant lui en un clin d’œil, tous affichaient une mine grave.

« Cette vision…Commença Udiir.

-C’est la mort, le coupèrent les esprits, la mort et le Chaos.

Le jeune homme déglutit bruyamment, il savait ce que cela voulait dire, et il était mort de peur.

-L’ennemi va attaquer le front par le nord en passant par la vallée, dit-il dans un sursaut d’effroi.

        -Tu es à la croisée des chemins, chaman Udiir, tu sais ce que tu dois faire.

Et une fois encore, sans lui laisser le temps de répliquer, les quatre élémentaires disparurent, le laissant seul avec ses questions. Udiir passa le reste de la journée à méditer et à réfléchir aux paroles des esprits ainsi qu’à sa vision.

Alors que le soir tombait, le chaman en était arrivé à une certitude : une troupe ennemie approchait et fonçait droit sur le front nord-est, à cinquante kilomètres du village. Les ennemis longeaient la frontière entre les terres amazones et le royaume pour prendre la ligne de front à revers. Les troupes alliées n’avaient aucune chance de survivre sans renfort, mais le temps d’en demander et qu’ils arrivent, le front serait perdu et l’ennemi ferait une percée.

Arya, Kiara et Mathias étaient partis pour le front deux jours auparavant. Udiir n’avait aucun moyen de les prévenir, et même si c’était faisable rien ne garantissait qu’on le croirait. Il ne restait qu’une solution, la pire : Udiir allait devoir descendre de la montagne et aller au front lui-même. Les éléments savaient ce qui allait se passer. Mathias ne s’était pas trompé : s’il voulait sauver ses sœurs et le village, il allait devoir prendre part au conflit. Il était certes effrayé à l’idée de se montrer au grand jour mais cette peur n’était rien comparée à l’idée de perdre ses sœurs et le village.

Résolu il se dirigea vers la forge. Une fois dans son atelier, il prit un grand sac de toile situé sur une étagère. Il en défit le nœud et en sortit une grande hache à double tranchant dont la lame était en acier brillant constellé de reflets noirs et des runes y était gravées. Le manche était taillé dans un bois massif inconnu. A la vue de cette arme, Udiir sentit une boule d’angoisse se former dans son ventre. Resserrant ses mains sur le manche de la hache, Udiir ouvrit son âme aux esprits leur formulant une demande qu’ils connaissaient bien, car il l’avait déjà faite à de nombreuses reprises. Une nouvelle vision s’offrit alors au chaman, mais contrairement à la précédente celle-ci était claire et montrait un évènement du passé.

La scène se déroulait dans une forêt sombre à la végétation dense, il pleuvait des cordes.  Plusieurs cadavres jonchaient le sol à moitié inondé, des femmes à la peau brune couverte de tatouages colorés, des amazones. Elles étaient armées de lances, de cimeterres et diverses autres armes. Certains cadavres étaient décapités, éventrés ou encore littéralement coupés en deux. A une dizaine de mètre de là, un combat faisait rage, trois amazones armées jusqu’aux dents encerclait un individu encapuchonné. Ce dernier serré dans sa main droite la hache ornée de runes et dans l’autre un nourrisson emmitouflé dans une peau d’animal.

Deux amazones tentèrent une attaque coordonnée, mais en un instant leur adversaire leva sa hache et l’abattit si fort qu’elle se brouilla sous l’effet de la vitesse. Les deux guerrières furent balayées par le coup comme des fétus de paille par le vent. Elles s’écroulèrent à une dizaine de mètres du guerrier, éventrées.

Un éclair zébra le ciel nocturne et sa lumière permit à Udiir d’entrevoir le visage de l’individu encapuchonné. Il était en tous points identique à celui du jeune forgeron, à l’exception de ses défenses plus courtes, sa peau elle était plus claire et sa silhouette plus épaisse.

La troisième amazone profita d’une ouverture dans la garde du combattant et lui transperça le dos avec son javelot, l’arme s’enfonça profondément dans la chair de son adversaire. Malgré cette blessure le guerrier riposta et trancha le bras droit de l’amazone d’un seul coup de sa terrible hache et la repoussa d’un coup de pied au sternum étouffant le cri de douleur de la guerrière.  L’amazone dévala la pente montagneuse et disparut derrière les rochers et la végétation.

Blessée, la créature encapuchonnée mit un genou à terre, il cracha plusieurs fois du sang avant de parvenir à reprendre sa respiration. Le nourrisson se mit à pleurer à chaudes larmes, comme s’il était conscient de l’état de son père. Ce dernier le berça en chantonnant, ce qui le calma le bébé aussitôt. Visiblement satisfait, le colosse se releva et reprit la route d’un pas ferme. C’était comme si la lance qui lui transperçait le corps ne lui faisait rien. Le bras de l’amazone qu’il avait tranché était encore accroché à la hampe de l’arme, comme mû par sa volonté propre, le poing restait fermement serré sur la tige d’acier, cette pensée fit frissonner Udiir.

Le temps sembla accélérer et le décor de la vision changea : il faisait jour à présent, un grand soleil brillait dans le ciel, le colosse avait délaissé sa capuche laissant apparaître son visage et son crâne rasé. Mais sa peau avait pâli et la plaie dans son dos s’était de toute évidence infectée, du pus en coulait, se mêlant au sang séché. Au loin se dressait une montagne qu’Udiir ne connaissait que trop bien : c’était la sienne, la montagne des éléments.

Le temps défila une fois de plus, cette fois l’étranger était au pied de la montagne à deux doigts de s’effondrer et face à lui se tenait deux humains dont les visages étaient très bien connus : Roy et Allisya les parents de Udiir.

La vision se dissipa, sans doute parce que Udiir connaissait déjà la suite. En effet ses parents adoptifs et lui avaient déjà eu cette discussion. Son père biologique était arrivé à moitié mort, brûlant de fièvre à cause de l’infection de sa blessure. En dépit de son apparence, le clan Arginanes l’avait accueil lui avec son bébé, fidèles à leur code d’honneur stipulant d’aider les êtres dans le besoin présents sur leur territoire.

Les guérisseurs du clan avaient pris en main les soins du guerrier et de son enfant. Malgré tous leurs efforts ils ne purent que stabiliser son état pendant quelques jours, durant lesquels il leur avait transmis plusieurs informations sur lui-même et son enfant. Il leur avait donné son nom, Garam Al’Dann et celui de son fils Udiir Al’Dann. Il ne put que leur dire de se méfier des amazones et de ne surtout pas dévoiler son existence au reste du royaume. Après quoi, il avait succombé, l’âme en paix. En dépit l’appréhension de certains membres du village Roy et Allisya avaient adopté Udiir et l’avaient élevé avec leurs deux filles jusqu’à aujourd’hui.

Udiir s’arracha à la mélancolie que la vision lui procurait. Il s’essuya les yeux devenus humides, contempler cette vision lui était toujours très pénible. Il ne pouvait s’empêcher de se questionner quant à la raison qui avait amené son géniteur à les conduire tous les deux au pied de la montagne et l’agressivité des amazones à leur égard. Depuis le temps il s’était résigné à l’idée de ne jamais avoir de réponse à cette question, mais aujourd’hui les paroles des éléments lui donnaient un faible espoir d’obtenir une réponse.

Udiir sortit de la forge la hache en main, s’il voulait combattre il allait avoir besoin d’une bonne arme et la hache n’était pas son arme de prédilection. Seulement l’acier de l’arme était d’une résistance et d’une qualité hors norme et ne pas en tirer profit aurait été une grossière erreur. Mais il savait que le feu de sa forge ne suffirait pas à faire fondre le métal de la hache, le forgeron avait besoin d’un feu plus puissant, il avait besoin du feu primordiale d’Ignis.

Son marteau de forge dans une main et la hache dans l’autre, Udiir se plaça une fois encore au centre du cercle rocheux. Il invoqua la force de la terre et modélisa une enclume de pierre noire. Il ouvrit la bouche, mais avant même qu’il ne puisse dire un mot, Ignis se matérialisa devant lui dans une colonne de flammes et dit :

« Il est inutile de formuler ta requête jeune chaman, nous la connaissons déjà.

-Vraiment ? Répondit Udiir perplexe.

-Ne vas-tu pas nous demander de t’aider à reforger cette hache, répliqua l’esprit du feu.

Surprit Udiir bredouilla :

-Comment…Vous ??

-Je t’en prie Udiir nous te connaissons depuis longtemps. Nous savions que tu te déciderais à prendre les armes et qu’il te faudrait une bonne arme et que tu choisirais cette hache.

Vexé de paraître si prévisible, Udiir jura dans sa barbe.

-Bon, dit-il d’un air résolut, vous allez donc m’aider ?

En guise de réponse, les trois autres esprits se matérialisèrent dans un fracas des forces naturelle.

-Je prends ça pour un oui ! dit le jeune forgeron.

Il prit son marteau et s’avança vers l’enclume, mais les esprits l’arrêtèrent.

-Si tu veux travailler ce métal tu vas avoir besoin de ça.

Les quatre esprits levèrent les mains et dans un tourbillon de roche, de flamme, d’éclair et d’eau un immense marteau se matérialisa. Le manche était fait de pierre et d’eau, et la tête était de feu et de foudre.

        -Sur ce maître forgeron, dit Gaïa, fait ton ouvrage.

A ces mots Udiir saisi le marteau éthéré et posa la hache sur l’enclume. Il en sépara le fer du manche et déclara.

        -Très bien, alors seigneur Ignis j’ai besoin de feu.

Le seigneur du feu s’exécuta et souffla une gerbe de flamme dont la chaleur aurait été insupportable pour n’importe quel être vivant. Mais pour Udiir cela faisait l’effet de la douce chaleur d’un feu dans ce rude début d’été, la température extrême était les seules à pouvoir lui faire de l’effet, d’où sa passion pour la forge. Le feu de celle-ci lui permettait de sentir une vraie chaleur. Alors qu’il gelait à pierre fendre lui ne sentait qu’une fraicheur agréable et lorsque la canicule frappait lui vivait cela comme une chaleur de printemps.

Udiir leva son marteau et martela le métal, le son métallique que produit le choc semblait aussi violent que mélodieux aux oreilles du forgeron. Le jeune homme leva sa masse à nouveau, Ignis cracha une nouvelle gerbe de feu et Udiir frappa encore, puis Balash, le seigneur de l’air, fit gronder la foudre. Un éclair s’abattit sur l’enclume et le métal en fusion l’absorba, Udiir martela à nouveau son œuvre et une gerbe d’électricité s’en échappa. Le jeune homme répéta cette opération jusqu’à en perdre le nombre ainsi que la notion du temps.

Il était minuit passé et Udiir continuait à forger, le double tranchant de la hache avait cédé la place à un block rectangulaire d’acier. L’épée et la hache n’avait jamais été les armes de prédilection du jeune guerrier, il préférait les masses d’armes et les marteaux de guerre. Et c’est ce qu’il voulait forger, un puissant marteau de guerre.

Udiir poursuivit son labeur pendant des heures qui lui parurent durer une éternité. Le feu d’Ignis et la foudre de Balash se mêlèrent dans un balai de puissance rugissant. Le vacarme était tel que le jeune forgeron se dit que l’on devait voir la lumière de la forge depuis le village. Ce ne fut qu’au première lueur de l’aube que Udiir donna le dernier coup de masse. Il souda un nouveau manche en chêne et en acier à la pièce de métal rougeoyante et dit alors d’une voix presque inaudible :

        -Seigneur Aquos de l’eau s’il vous plait.

Le grand esprit de l’eau s’exécuta et une gerbe d’eau aspergea l’arme tout juste forgée. Un épais nuage de vapeur s’éleva de l’enclume, puis Udiir sortit une longue tige de fer de son tablier, sont l’extrémité se terminait en un symbole complexe. Le forgeron enflamma la tige de métal plaça l’extrémité sur la base du manche du marteau. Lorsqu’il retira le tison l’arme un emblème représentant une tête d’ours de face montrant les crocs. C’était sa signature en tant que forgeron qu’il apposait sur chacune de ses créations. Cette tâche accomplit Udiir tomba à genou devant l’autel et glissa dans les bras d’Hympha la déesse du sommeil.

Lorsqu’il émergea, le soleil était haut dans le ciel. Udiir se leva, fit jouer ses épaules, et fut heureux de constater l’absence de douleurs musculaires. Son endurance hors du commun lui permettait de forger pendant de longues heures sans s’arrêter, et elle venait encore de faire ses preuves.

Le jeune homme saisi sa nouvelle arme et l’inspecta sous tous les angles. L’acier de la masse était sombre avec des reflets bleus, le marteau avait deux têtes de forme carrée reliée par un block compact sur lequel le nom de l’arme était gravé en rune primordiale, la langue des esprits. Sans trop savoir comment Udiir avait gravé le nom de son œuvre dans l’acier avant même de l’avoir terminée. Le nom du marteau était apparu dans son esprit de façon naturel alors qu’il le forgeait.

GAL’RASH, le briseur de ciel dans la langue primordiale. Fier de son travail Udiir sourit à pleine dent, il rangea le marteau de guerre à sa ceinture puis se dirigea vers sa cuisine réalisant à quel point il était affamé.

Un copieux déjeuné composé d’œuf brouillé de saucisse et de viande séchée grillé, eu tôt fait de rassasier le jeune forgeron. Son repas consommé Udiir retourna dans sa forge, il avait certes une nouvelle arme à présent mais s’il voulait combattre il aurait également besoin d’une armure. Un épais classeur de cuir dans les mains Udiir l’ouvrit sur son plan de travail et en tira plusieurs schémas. Le jeune forgeron se mit à dessiner, quelques minutes plus tard il avait terminé.

Une grande pièce de cuir et une de maille ainsi que quelques morceaux de plaque dans les mains Udiir découpa, cloua, perça et cousu le tout. Ce travail lui pris toute l’après-midi, à la fin le soleil descendait vers l’occident. Udiir enfila son nouvel équipement pour s’assurer qu’il ne s’était pas trompé dans les mesures. Le plastron était fait de maille, renforcée avec des pièces de cuir greffé au niveau des côtes et de la taille, l’emblème de l’ours propre au jeune forgeron était cousu en relief au centre du torse. Le pantalon était en cuir renforcé avec le la maille et de la plaque au niveau des genoux. Les bottes et les gantelets étaient de cuir renforcé avec de la plaque, les gants laissaient libres les dernières phalanges des mains.

Plus que satisfait du résultat Udiir voulut retirer son armure, mais alors qu’il dégrafait son plastron une violente douleur lui transperça le crâne. Le jeune homme s’écroula au sol, les esprits de la terre lui envoyèrent un flot d’image : une horde de démon et de guerrière en armure orné d’une lune rouge sang. Il les sentait se déplacer comme si son corps était la terre elle-même, l’armé se déplacé à l’est en longeant la vallée à l’est, fonçant droit sur le front nord-est et les forces alliées.

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Dodonosaure
Posté le 08/09/2020
"Notes de l’auteur : Voici le chapitre 3 " ça m'a fait sourire, je te l'avoue. Le fait d'en être au chapitre 3 est écrit juste au dessus de cette petite affirmation.

Blague à part, J'ai tiqué sur une phrase "autant que les formes abondantes de sa soeur lui permettaient". Je ne crois pas que les formes de quiconque, fusse-t-il surchargé, l'empêchent de saluer Arya.

Enfin, au niveau du style cette fois. Je conçois que tu veuilles maintenir le suspens sur la nature d'Udiir. Mais puisque tous les personnes rencontrés jusqu'à présent en savent long sur lui, il serait temps d'en informer le lecteur. Au delà du suspens, on se sent frustré d'être tenu à l'écart de la confidence.
Hunter_of_Shado
Posté le 12/09/2020
Alors en vérité personne ne sait à quelle race Udiir appartient et cette information est un élément important de l'intrigue alors je peux pas le dévoiler comme ça
Hunter_of_Shado
Posté le 12/09/2020
N'hésite pas à lire le chapitre 4, il est long je le concois mais c'est là que l'intrigue passe à la vitesse suppérieure
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