Arrivé à Zulla

Par Sebours
Notes de l’auteur : Bonjour, voila quelques temps que je m'interroge sur la catégorie de public qui serait intéressé par mon histoire. J'ai d'autant plus de mal qu'à 12-13 ans, je lisais déjà de la SF pure et dure. Et que je lis actuellement les chevaliers d'émeraude qui est destinée aux ados. Pourriez-vousm'aider à y voir plus clair?

Parmi les peuples alliés sous la bannière de Batum-Khal, seules les espèces présentant une utilité certaine sont parvenues à prospérer. La structure en dix castes de société elfe rejette inévitablement les poids morts parmi les proscrits, à la lisière des cités.

Nombre de races ont périclité pour n’avoir pas su apporter un écot jugé suffisant au royaume. Elles faisaient généralement doublon avec un peuple déjà implanté. Les derniers cas connus d’espèces disparues sont les lemmings, trop proches des lutins et les lycanthropes trop semblables aux cynocéphales. Pour tenter de s’affirmer et s’imposer au sein de la société elfe, ces races acceptent souvent de se placer en première ligne lors des grandes batailles. Mais nul n’a encore surpassé l’épreuve du fer pour s’extirper de la marginalité.

Par conséquent, le nombre des peuples alliés sous la bannière de Batum-Khal restent limité. On en distingue à peine une dizaine, les autres espèces étant rattachées à l’un ou l’autre en fonction de leurs ressemblances. Ces grandes catégories sont les suivantes :

  • Les géants regroupent toutes les créatures de type titanide. Les géants mesurent entre dix et quinze mètres et pèsent une à deux tonnes. Ils disposent cependant d’une durée de vie très courte d’à peine huit cents ans, ce qui explique leur nombre restreint sur le monde-bouclier.

  • Les cynocéphales regroupent indistinctement les vrais cynocéphales, elfes à tête de chien et les lycanthropes plus proches du chien-loup marchant sur ses pattes arrières. Avec leurs mains d’elfes, les cynocéphales présentent une dextérité bien supérieure aux lycanthropes, ce qui leur offre davantage de polyvalence et une place grandissante.

  • Les licornes regroupent tous les équidés intelligents, parmi lesquels on trouve aussi les pégases ou chevaux ailés, les hippocampes ou chevaux dont l’arrière est une queue de poisson, les sleipnirs ou chevaux à huit pattes et les hippalectryon mi-chevaux et mi-coq. La fécondité de ces chevaux merveilleux reste l’une des plus faible du bouclier-monde. C’est pourquoi les elfes ont développer l’élevage de chevaux traditionnels.

  • Les centaures sont apparus lors de l’avant-dernier cycle des guerres lemniscates. Ces créatures puissantes ont su se distinguer des licornes grâce à leurs mains. Si les satyres appartenaient à la bannière de Batum-Khal, nul doute que les centaures les auraient surpassés.

  • Les lutins regroupent l’ensemble des petits peuples elfoïdes. Ils mesurent généralement moins de quatre-vingt centimètres. Ces créatures ne présentent que peu d’intérêt sur un champ de bataille. Les elfes les tolèrent surtout pour leur utilité dans l’entretien des cités et leurs mains délicates efficaces dans l’artisanat.

  • Les basilics ne sont associés à aucune autre espèce. Ces batraciens intelligents à pattes de poulet participent avantageusement aux batailles en se montrant les plus coriaces adversaires des petits peuples adverses.

  • Les tarasques regroupent toutes les créatures monstrueuses dont cette tortue à six pattes et tête d’elfe est le symbole. On y retrouve typhons et yéti, loups ou sangliers géants. Leurs mœurs violentes et sociopathes les rapprochent néanmoins plus de la bête et toutes ces espèces périclitent rapidement du fait de leur isolement. Les tarasques sont parvenues à trouver un rôle défensif en occupant les douves des cités.

  • Les ourfles regroupent toutes les animaux elfoïdes dotés d’intelligence autres que les cynocéphales. Les ourfles, mi-elfes mi-ours sont les premiers à s‘être distingué sur le champ de bataille, rivalisant avec la force brute des orcs. Leur vocable finit toujours par efle, comme les sanglielfes, les tigrelfes et les bélielfes.

« Les peuples alliés de Batum-Khal »

extrait du Traité sur les sociétés du bouclier-monde du maître architecte Vinci

 

L’exercice du pouvoir nécessitant une présence quasi permanente, le grand chambellan n’avait pas attendu ses nouveaux alliés pour quitter Panamantra. Il s’était empressé de rejoindre la capitale dès l’accord conclu. A marche forcée, et en précédant ses compagnons, le dignitaire avait ainsi gagné au moins cinq jours. Le baron Ugmar avait donc tout logiquement délégué à Slymock, son âme damnée, la gestion du transfert de ses nouveaux alliés.

Le maître espion profita du trajet pour se rapprocher de Ome et surtout de Fame. Le garçon le savait bien, la beauté de sa mère envoûtait les mâles de toutes les races du bouclier-monde. C’est pourquoi il ne put encore une fois que plier l’échine et subir sans intervenir les mille avances que l’elfe vêtu de noir prodigua sa génitrice. Il savait qu’elle demeurait toujours insensible à ce déballage d’attentions, mais encore une fois un brasier alimenté par la jalousie filiale le consumait, comme à chaque fois que cela se produisait. Au fil du voyage, Ome accepta progressivement la cour du triste sir. Ses chances d’arriver à ses fins s’approchaient du néant, au regard de l’attitude de la future espionne du grand chambellan.

Afin de ne pas éveiller les soupçons, lorsque Zulla apparut à l’horizon, Fame bifurqua en direction de la forteresse des trois oliphants. Elle entrerait dans la capitale deux semaines plus tard avec l’aide des agents du cabinet secret. La mère et son fils avaient choisi leur destin et ils étaient déterminés à l’accomplir. Ils avaient savouré chaque instant de ce dernier voyage commun. A l’heure de la séparation, nulle promesse de retrouvailles hypothétiques n’était nécessaire. Aucune scène d’adieux déchirants ne se déroula. Aucune larme ne coula sur leurs joues. Aucune plainte ne sortit de leurs bouches. Aucun regard en arrière ne fut lancé. Ils savaient tous deux qu’ici se trouvait le point de non-retour.

Slymock et Ome arrivèrent aux portes de la grande Zulla en milieu d’après-midi. Le jeune garçon fut effaré en découvrant les faubourgs de la capitale. Ses semblables vivaient dans des habitations de fortunes à l’extérieur de la ville, en dehors des remparts ! Tout en ces lieux respirait l’insalubrité et la promiscuité. Les maisons n’étaient qu’un assemblage hétéroclite de planches de bois vermoulues et de toiles à moitié mitées. La fange et les déchets de toutes sortes maculaient la route, rendant le pavage invisible. N’y existait-il donc pas de système d’égouts comme à Panamantra ? L’activité économique omniprésente animait les rues mais ce quartier respirait la misère. Des vieillards décharnés prenaient le soleil, assis sur des bancs accolés aux logements. Des enfants squelettiques, à peine moins âgés que Ome, jouaient dans cet environnement boueux, crottés des pieds à la tête. Les congénères de Ome, en âge de travailler, tiraient charrettes à bras bringuebalantes déraisonnablement chargées. Tous étaient vêtus de haillons et semblaient souffrir de la faim. Les derniers nés de Nunn souffraient de conditions de vie encore plus difficiles dans la capitale ! Décidément, la proposition de Slymock et son maître, le grand chambellan représentait une opportunité à ne pas rater. C’était même une bénédiction. Ome avait promis à sa mère de se montrer digne de l’honneur d’avoir été sélectionné.

Au bout d’une demi-heure d’avancée dans les bas-fonds de la capitale, les deux voyageurs se retrouvèrent devant la grande porte Nord de l’enceinte extérieure de Zulla. Les gardes demandèrent aux cavaliers leur laissé passer et le but de leur entrée dans la cité. Slymock mit pied à terre, confia ses rênes à son nouveau protéger. Pendant que le maître espion s’occupait des formalités administratives, Ome contempla la muraille de granit gris. Celle-ci n’éblouissait pas les arrivants comme les blanches et scintillantes pierres de Panamantra. La rugosité brute des remparts s’opposait également aux surfaces lisses et polies de la perle du Nord. Les blocs semblaient avoir été entassés à la va-vite après avoir été grossièrement taillés ! Pourquoi et comment la plus grande ville du monde elfe ne dépassait pas en magnificence un simple pôle régionale ?

En passant la lourde porte, Ome compris progressivement la raison de ces constructions mal dégrossies. Effectivement, l’enceinte avait sans aucun doute été construite dans l’urgence pour contenir l’expansion galopante de Zulla. La structure urbaine demeurait anarchique à l’intérieur de ce précaire premier édifice de protection. On ne retrouvait aucune répartition des castes en quartiers distincts, seulement des derniers nés de Nunn un peu plus fortunés au regard de l’élaboration un peu plus sophistiquée des constructions. Néanmoins, l’impression crasseuse de la ville demeurait, notamment car le pavage disparaissait toujours sous les déjections et la boue.

Soudain, Ome constata qu’il longeait un cimetière. C’était pourtant impensable de retrouver les morts enterrés au milieu des habitations ! Il en tenait de la salubrité publique ! Déjà mille questions brûlait les lèvres du jeune garçon et il ne put garder cette observation pour lui. « Seigneur Slymock, comment se fait-il que l’on retrouve des tombes en pleine ville ? C’est totalement contraire aux principes hygiéniques de base que l’on nous enseigne en cours. »

Slymock ralentit sa monture pour se porter à la hauteur de son protégé. « Zulla est victime de sa prospérité et de la vitalité de ta race mon enfant. La population a connu une croissance exponentielle ces dernières années qui était inimaginable à l’époque où les cimetières ont été implantés. Tu es vraiment très perspicace Ome. La question des morts est un sujet problématique pour lequel aucune solution convenable n’a encore été trouvée. As-tu d’autres interrogations ? »

« Pourquoi une partie des derniers nés de Nunn vivent-ils à l’intérieur des remparts et l’autre à l’extérieur ? A Panamantra, tout ceux de ma race vivent au bord des remparts. Il existerait plusieurs groupes dans la caste des proscrits ? »

Slymock sourit devant la naïveté de son interlocuteur. « En fait, le roi voulait créer une enceinte pour les derniers nés de Nunn dans toutes les cités du royaume. Mais malgré leur compétence, les artisans de la sixième caste n’ont pas pu faire face aux besoins. Ils ont beau avoir engagé des bras au sein de la dixième caste, rien n’y a fait. La banlieue de Zulla s’étendait toujours plus loin et toujours plus vite. C’était la même chose pour Miul et Baroma. Le gouvernement a dû se faire une raison et construire arbitrairement une muraille destinée à terme à accueillir les futurs quartiers de vos castes, lorsque celles-ci se seront développées. Il était techniquement impossible de créer une enceinte pour ceux de ta race comme celle des centaures que nous allons bientôt passer. »

En effet, une fortification commençait à poindre au-dessus des habitations. Quelques instants après, arrivé au pied de l’édifice, Ome constata la différence flagrante de finition avec la précédente enceinte. Ici, les pierres magnifiquement ciselées dessinaient des bas-reliefs représentant des centaures ! Et de l’autre côté de la porte, les voyageurs entrèrent dans un autre monde. Architecturalement, les habitations se reprochaient des écuries. Cela paraissait normal pour accueillir des centaures. Le secteur résonnait des bruits de sabot des puissants ongulés. On distinguait clairement que la rue remontée par les deux cavaliers marquait la frontière entre les quartiers des gens de foi et des gens de peu. Sur leur gauche Slymock et Ome, au bord de rues rectilignes et nettoyées, dans le quartier de la deuxième caste se dressaient des maisons en brique de bonne facture. L’implantation des bâtiments s’organisait autour du temple dédié à Batum-Khal. Sur la droite de l’axe de communication, de modestes habitations à colombages éparpillés de manière plus chaotique accueillaient les membres de la neuvième caste. Cependant la disparité de traitement entre castes choqua moins Ome que le sort réservé aux siens. Il ne flottait pas dans l’atmosphère des quartiers centaurains cette sensation de misère et d’insalubrité omniprésente au-delà des remparts. Les membres de la race des centaures avaient réussi à trouver une place dans la société elfe.

Une nouvelle muraille se dressa bientôt. Les bas-reliefs sculptés dans la pierre indiquaient l’entrée dans le secteur des cynocéphales. Ces immenses créatures anthropomorphes à tête de chien étaient également parfaitement insérées dans la vie de la capitale. Slymock guida ainsi son nouveau protégé jusqu’au cœur de Zulla. L’avant-dernière enceinte contenait une zone mixte regroupant lutins, griffons, licornes et basilics. Chaque espèce occupait un espace adapté à ses caractéristiques. Les griffons avaient établi leurs aires dans le crénelage du chemin de garde de la muraille. Au pied de celle-ci, les basilics s’étaient approprié les douves qui l’entourant. Des habitations similaires à celles des centaures accueillaient les licornes. Mais ces bâtiments comprenaient des étages dans lesquelles logeaient apparemment les lutins.

L’entrée dans le centre historique de Zulla provoqua un choc au jeune garçon. La magnificence des quartiers le laissa coi. A sa gauche, les monastères du quartier religieux rivalisaient de beauté. Toutes les façades s’ornaient de statues et de mosaïques racontant les grandes heures de Batum-Khal. Ces bâtiments s’orientaient vers le bout de la rue, en direction d’un gigantesque temple de marbre blanc qui trônait majestueusement au centre d’une non moins imposante place pavée de marbre noir. Étrangement, de l’autre côté de la rue, le quartier des gens de peu de la neuvième caste n’avait rien à envier à celui des gens de foi. Malgré le statut de serviteurs de ses propriétaires, les habitations arboraient une opulence criarde et surchargée symptomatique des nouveaux riches. Ome savait que cette affirmation ostentatoire de réussite trouvait son origine dans le monopole de sous-traitance des services des proscrits au bénéfice des elfes de la neuvième caste. Cependant, il n’imaginait pas que cette réussite était telle que des gens de peu puissent rivaliser avec la deuxième caste. Le phénomène semblait bien plus ample qu’à Panamantra !

En se retournant sur sa monture, Slymock constata la surprise de son jeune acolyte. « Alors mon garçon, Zulla la Grande t’éblouit ? Sache que tu n’as encore rien vu. Le quartier central de la première caste va te laisser pantois ! » Le maître espion avait raison car lorsqu’ils arrivèrent dans le quartier noble, plus aucun superlatif ne parut suffisant pour décrire les paysages que découvrait le garçon. Pourtant, les propriétaires des lieux ne cherchaient pas à affirmer leur supériorité à travers une architecture imposante. Ici, le luxe se retrouvait dans l’équilibre des façades, la délicatesse des sculptures et surtout la présence de parcs arborés. L’alliance parfaite du minéral et du végétal retranscrivait la dualité des nobles à la fois liés à la capitale et le territoire de leur titre. Des bâtiments fonctionnels marquaient la frontière entre le quartier noble et les autres. Le secteur central se trouvait ceint d’une couronne composée des hauts lieux des autres castes. Le grand temple à la gloire de Batum-Khal marquait la limite avec les gens de foi. L’université et l’école militaire symbolisait cette rupture avec les gens d’armes. Un chapelet de banques indiquait la limite avec le quartier des gens du commerce et les archives royales avec celui des gens de l’ordre. De gigantesques halls couverts regroupant un marché aux poissons, un marché aux primeurs et un marché de l’artisanat serpentait sur la frontière avec les gens de l’eau, de la terre et de la manufacture. Enfin un complexe hydraulique associant des thermes sophistiqués et d’immenses lavoirs séparaient les gens du sang de leurs serviteurs, les gens de peu. Le palais royal se trouvait au centre du plan de la cité et une rue rectiligne le reliait à chacun de ces lieux stratégiques. C’est le long de ces artères que les grandes familles avaient implanté leurs hôtels particuliers. Par ce plan en étoile strictement respecté par les urbanistes, Ome comprit qu’il se trouvait dans le nombril du royaume Elfe, au cœur de son pouvoir. Et pour la première fois, il conceptualisa la portée d’avoir été choisi par l’assistant du grand chambellan. Ce n’était plus une vague évocation, il allait rentrer dans les arcanes du pouvoir.

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Peridotite
Posté le 04/03/2023
Coucou Sébours,

On découvre la capitale elfe à travers les yeux du jeune garçon. J'ai bien aimé ces descriptions, certaines pourraient même être developpées pour qu'on voie bien les différences d'habitations et d'architecture. J'ai trouvé cette organisation de ville originale et ça m'a fait penser au dessin-animé Zootopia qui était chouette et plein de bonnes idées.
Je trouve la fin un peu abrupte, j'aurais aimé une dernière action avant de clore ce chapitre ou celui-ci n'aura été que purement descriptif, du genre une rencontre avec le roi ou une difficulté quelconque. Sinon , c'était sympa.

Pour répondre à la question en début de chapitre, je pense que le récit s'oriente plus vers un récit adulte, même si on pourrait l'imaginer tout public. Après tout, ado je lisais le Seigneur des Anneaux, mais je ne pense pas qu'il s'inscrive dans ce qu'on appelle YA, car dans un YA, les héros sont toujours stéréotypés. Ça suit un schéma bien défini : ce sont des ados avec des traumatismes qui doivent les surmonter, rencontrer des amis et l'amour pour passer à l'âge adulte. Comme un shonen en fait. Rien de tout ça ici, tu as une multitude de personnages adultes. C'est vrai que l'histoire peut faire penser à Hunger Games mais en mode guerre, pas avec des affrontements individuels dans une arène. Et tu n'entres pas dans le gore ou le sexuel, donc je dirais tout public ? 🙂

Mes notes de lecture :

"la cour du triste sir."
> Sire en français s'écrit avec un -é et en anglais sans -e. Par ailleurs, il y avait une BD sympa avec le triste sire en héros principal : le Roy des Ribault. Le dernier tome est paru l'an dernier et il était hélas très en dessous des trois premiers.

"laissé passer"
> Je crois que ça s'écrit "laissez-passer"

"à son nouveau protéger"
> protégé

"Ome compris"
> Comprit

"les douves qui l’entourant"
> "qui l'entouraient"
Sebours
Posté le 06/03/2023
Merci pour tes observations Peridotite.

A l'origine de mon projet, Ome était mon héros principal (voir unique). Et la construction de mon lore débutait ici. Du coup je ne sais pas si c'est étrange d'intégrer un personnage humain à ce niveau du récit. Sur la réécriture, je réfléchit à intégrer un arc narratif sur les ancêtres de Ome (qui est la quatrième génération). Comme ça, on toucherait du doigt le côté éphémère des hommes vis à vis des autres races qui possèdent une grande longévité voir sont immortelles. Qu'en penses-tu?

Sinon, la fin du chapitre est un peu abrupte parce que j'ai découpé le chapitre d'origine en trois. Et c'était l'endroit le plus logique pour découper. Après, c'est vrai qu'il n'y a pas le suspens, le page turner ou le cliffhanger de fin de chapitre. Enfin, on reste quand même sur la surprise du panorama. D'ailleurs, je me rends compte que le dernier paragraphe est mastoc!
A ce moment du premier jet, je me suis mis à découper mes chapitres pour qu'ils soient digestes pour Plume d'Argent. Depuis, c'est une contrainte que je m'impose. Des chapitre de cinq à 8 pages (9 maxi). Je pense que ça donne un rythme de lecture adapté aux usages actuels. On peut lire un chapitre dans le métro ou quand on a que dix minutes à tuer. Et moi, ça me permets de me fixer un objectif de production raisonnable d'écriture d'un chapitre par semaine. (Mais je crois que je te l'ai déjà dis tout ça ailleurs, avant! Mon dieu je radote déjà!)
Peridotite
Posté le 07/03/2023
Ah oui d'accord, il y a eu masse de changements entre temps. Ce n'est donc pas purement le premier jet, tu as déjà retrituré du côté du début. C'est une bonne idée d'introduire les ancêtres de Ome plus tôt. Je les imagine dans la misère, voire esclaves. Ça permettrait de les ajouter au tableau de la guerre, autrement que par la vision des autres races, d'autant que c'est des Humains, donc le lecteur aura illico plus d'empathie pour eux. Mais tout dépend du rôle que tu leur attribueras lors de la bataille finale. Je pense que leur construction devrait être en rapport. Mais bien sûr, tu es seul juge.

C'est vrai que tu m'avais dit que tu essayais d'avoir des chapitres à peu près de la même taille, quitte à les couper. Mais du coup, il manque peut-être une petite action finale. Côté chapitres descriptifs, je prends toujours l'exemple de Dune, 2e tome je crois, lorsqu'on a la superbe description du palais de Paul à travers les yeux de la Révérende Mère qui est amenée à lui. La description des pièces, des murs, des portes et finalement du trône est géniale et Herbert aurait pu s'arrêter là, mais il nous offre encore tout l'échange passionnant entre les deux protagonistes et j'ai trouvé ça très cool comme choix. C'est mieux que d'avoir juste une grande description, car cela amène direct les enjeux par derrière. Enfin, je dis ça comme ça. :-)
Sebours
Posté le 07/03/2023
La fin du chapitre viendra peut-être naturellement après avoir écrit les chapitres sur les ancêtres de Ome.

En fait, la thématique de mon histoire est comment gagne-t-on au pouvoir? Chaque personnage va accéder à la tête de son peuple d'une manière différente. Et tu te doutes bien que les derniers nés de Nunn y parviendront par la révolte.

Quand tu parles d'empathie, j'ai des difficulté à écrire le personnage de Ome. Il est trop parfait. Je ne parviens pas à lui trouver des failles significatives. Devrais-je le rendre colérique et impatient? Tu me diras au fil de la lecture. Pour l'instant, c'est un peu un Mary Sue je trouve.
Peridotite
Posté le 07/03/2023
"Pour l'instant, c'est un peu un Mary Sue je trouve."
> Haha
> Pour l'instant, ça ne me choque pas, car il est très jeune.

S'il est trop parfait par la suite, je te conseillerais en effet d'équilibrer. C'est souvent un défaut de la fantasy d'avoir un héros trop parfait. En même temps, je me demande si c'est pas un choix d'écriture parfois, comme si le héros était une page blanche pour que le lecteur se calque dessus (comme un avatar de jeu vidéo) ? Perso, je trouve que ce n'est pas le meilleur des choix de faire ça, car tous les autres persos qui gravitent autour de lui seront plus intéressants, donc le perso principal ne sera pas mémorable, ce qui n'est pas top.

Par contre, colérique et impatient, c'est fait et refait pour les hommes de la fantasy, comme si tu disais douce et chialeuse pour une fille. Il y a pleins d'autres défauts que tu peux lui trouver : radin, orgueilleux (du genre n'écoute personne), plus porté sur l'intellect que l'épée (ce qui peut être un défaut au moment de prendre les armes), attiré par le luxe, par l'alcool ? Par les filles (quand bien même sa mère est prostituée) ? Ce qui le fera mal voir par les Elfes ? Ou alors obnubilé par le pouvoir au point qu'il s'y accroche en prend de mauvais choix pour son peuple (ce n'est que 2-3 trucs qui me viennent à l'esprit l'instant en mode brainstorming). En fait, je te conseille de choisir ses défauts en fonction du moment clef du récit, lorsque Ome sera face à un choix (au moment de la rébellion par exemple ?). À ce moment, il devra aller contre ce défaut (ou pas), ce qui aura des conséquences définitives, en gros le point de non retour. Pour rendre son arc des plus intéressants, le défaut devrait donc être choisi en fonction de ce chapitre-là. Enfin, ce n'est que mon humble avis :-)
Sebours
Posté le 07/03/2023
A l'origine, je voulais écrire un héros parfait qui peu à peu était perverti par le pouvoir. Un peu comme dans "les chroniques de la lune noire". Au début il était pur, idéaliste et généreux mais faible, à la fin il se retrouvait puissant mais totalement corrompu, pragmatique et égoïste. C'était aussi la thématique du pouvoir.
Et puis mes autres personnages sont arrivés. Et chacun a un peu déshabillé le petit Ome. Le grand chambellan surtout possède déjà ces caractéristiques.
Du coup, j'ai changé l'arc de Ome car je m'arrête bien avant qu'il devienne tout puissant comme je l'avais prévu au départ. (Pour l'instant, si je trouve un éditeur, ça ferait une bonne suite!) Donc je trouve Ome un peu fade. Je ne lui ai trouvé que l'amour de sa mère et un peu de manque de confiance en soi. La confiance, c'est pour la révolte. Peut-être un esprit de contradiction très appuyé. J'avais pensé au refus de la hiérarchie, mais ça ne colle pas avec son recrutement pour moi.
Sylvain
Posté le 24/02/2022
Hello!
De retour après une absence d'un mois et demi, je suis content de reprendre l'histoire où je l'avais laissée^^
On est dans un chapitre très descriptif, c'est intéressant de voir la façon dont Ome appréhende son nouvel environnement.
Je trouve que tu as beaucoup progressé dans tes descriptions, elles sont précises et de qualité. On sent que tu visualises parfaitement ton univers malgré sa grand complexité. Tu ne t'y perds jamais?^^
J'aime le rapport qui se dessine entre Ome et Slymock.
Sans trop l'avoir encore vu, Ome semble prometteur, quant à Slymock... J'attend toujours de le voir se révéler à travers ses compétences, j'aime beaucoup ce personnage. En tant que lecteur, j'espère que tu ne me laisseras pas sur ma faim! (je te met la pression^^)
J'ai l'impression que l'histoire commencera réellement avec Ome et Fame. A suivre.
A bientôt!
Sebours
Posté le 24/02/2022
Moi aussi j'avais fait un break pour les vacances. J'ai posté un chapitre hier et je me remets à la lecture aujourd'hui.

Je suis heureux d'entendre dire que je progresse! C'est le but de la Plume d'Argent. D'ailleurs, toi aussi ton style s'affirme à chaque chapitre.
Pour mon "lore", j'invente selon le besoin de mes chapitres puis je note l'important dans un fichier calc (excel).

Je ne voudrais pas te décevoir mais j'ai déjà beaucoup de personnages et Slymock passe de plus en plus au second plan au fil du développement des intrigues. En fait, je suis en plein doute actuellement. Soit je prends mon temps pour montrer toute la jeunesse et l'apprentissage de Ome, soit j'élude pour avancer jusqu'à la fin que j'imagine depuis le début. Dans le premier cas qui me tente de plus en plus, je suis parti pour écrire une saga! Et Slymock aura son rôle à jouer dans l'enseignement du gamin. Mais est-ce vraiment sérieux une saga pour une première histoire? Aurais-je le courage d'aller au bout?
Sylvain
Posté le 24/02/2022
Je pense qu'il faut que tu ailles dans la direction qui te plait. Ne vise pas la clôture de ton histoire coût que coût. Profite plutôt du moment où tu écris. S'il y a bien un domaine où on a aucune limite, c'est bien celui-là!
Qu'est ce qui t'empêche de développer tes personnages et de sortir de ta trame originale si tu en as envie? Tu n'as pas d'impératif, personne n'attend après toi, tu es libre^^
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