Épisode 6, partie 1: Absynthe

Par Reiko
Notes de l’auteur : Nouvel épisode !
On est enfin dans les chapitres de 2k mots ^w^
Les chapitres précédents seront sûrement remanier pour faire la même longueur.
Bonne lecture !

Notre propriétaire de Club favorite était chez elle ce soir, ne voulant pas se montrer au sein de son bébé pour plusieurs raisons. Toutes, bien évidemment en rapport avec la fuite d’Equinoxe. C’était une très chère amie pour elle. Avec son silence radio, la dominatrice se posait de plus en plus de questions. Est-ce que c’était de sa faute ?
Avait-elle trop négligé son amitié ?
N’avait-elle pas prêté attention à un détail important ?

Tout ceci la tourmentait, alors qu’elle buvait en ruminant seule dans le noir de son appartement simplement illuminé par la lumière de quelques bougies. Absynthe était d’une habituelle joie, bien que retenue, que ses moments de doutes et de pensées sombres étaient d’autant plus rare. Même Léo ne lui connaissait pas un moment comme ça. Elle était douée pour relativiser. Mais ce soir, elle se demandait si elle n’était pas en train de perdre un chaînon que formait sa bande d’amis. Après tout, c’était tout comme la jeune tatoueuse, les seuls amis qu’ils avaient. La brune s’était tout de suite senti à l’aise avec la jeune femme aux cheveux lilas. Elles se ressemblaient en pas mal d’aspects. Elle ne voulait pas perdre cela. Ce serait catastrophique pour elle. Oui, comme la dominatrice égoïste qu’elle était, elle ne pensait qu’à elle, d’abord qu’à elle. Mais elle pensait tout autant à la petite soumise qu’était son amie. Elle pensait aussi à elle. Qui devait se sentir si seule ce soir. C’était simple à imaginer, Equinoxe n’était pas aussi complexe que Charlotte…

C’est alors que la discussion que la tavernière avait eue avec son meilleur ami lui revint en tête. Ils avaient parlé d’elle à la fin de leur dernière séance. Il fallait qu’elle aille la voir. Il fallait qu’elle mette sur la table de venir dormir chez elle. Mais comment ? Aucune idée… Réfléchit, réfléchit Absynthe. Tu connais Equinoxe mieux qu'Elliot. Elle se confit toujours un peu plus à toi…

Dans cette bulle de concentration extrême, la jeune femme repassa en boucle tout ce qu’elle connaissait de son amie la tatoueuse. Ses passions, ses peurs, ses gênes… Et ses pêchés mignons. Mais oui ! C’est bien sûr ! Il fallait qu’elle l’amadoue, tel un petit animal apeuré, avec quelque chose auquel elle ne pouvait absolument pas résister. Certes, c’était assez traître de comparer Equinoxe à un animal qu’il fallait appâter, mais c’était bien le genre d’Absynthe par contre. Oui, elle était manipulatrice et stratège, une véritable salope dominatrice. C’était comme ça qu’elle arrivait toujours à ses fins. Autant grâce à son caractère dominant qu’à sa voix mielleuse et à ses plans personnalisés pour chaque situation… Même concernant ses amis, surtout si c’était pour éviter que celle-ci s’éloigne d’elle. Si Equinoxe disparaissait de sa vie, la brunette n’arriverait jamais à s’en remettre.

Finalement, elle s’allongea de tout son long sur le canapé, comme désespéré. Cela faisait plus d’une heure qu’elle se chauffait les neurones à la recherche de ce que pouvait adorer son amie. Mais c’était impossible à trouver. Buvant encore une gorgée de vin, regardant le plafond de son grand appartement, pensive. Il commençait à se faire tard, mais aucune solution en vue. Enfin, si, mais pas la solution finale. Elle n’avait qu’une hypothèse. Se levant alors, elle s’aventura lentement vers l’escalier qui menait à son sous-sol. Pieds nus sur le verre des escaliers, elle frissonna.
- Merde, j’aurais dû prendre un plaid avec moi… Il commence à faire froid en ce moment…

Se dirigeant vers un petit bureau qui semblait faire… Des plus tâche parmi l’amas de cuir et de latex. L’ouvrant, elle dévoila un tiroir au rangement parfait. Dans ce grand tiroir était déposé des petits carnets dans des cases. Sur chaque cases, un nom était inscrit. Chaque cases correspondaient au prénom d’un des amis de sa bande au Club. Et dans chaque cases étaient présents des petits carnets. Voilà le grand secret de notre patronne chérie. Elle tenait des petits carnets sur chacun de ses amis, avec leurs goûts, caractères et détails personnelles. La jeune femme qui avait quelques problèmes comme… Ce besoin d’être quelqu’un d’important pour ses amis avait fini par lui faire développer ce petit tic. Pour ne rien oublier d’eux, elle notait tout, pour ne faire absolument aucun faux pas. C’était pareil pour ses soumis, mais elle rangeait leurs carnets dans un autre tiroir, plus petit.

Remontant en haut, elle tourna la molette de son thermostat pour augmenter la chaleur de son appartement qui se refroidissait au fur et à mesure des heures qui passent. Son petit carnet contre son coeur, elle rejoignit sa chambre, sans oublier sa bouteille et son verre. Se déshabillant pour se glisser, toute nue sous ses couvertures fraîches, mais douillettes à souhait. Elle était bien installée ici, dans ce cocon qu’elle s’était créée.

Il fallait qu’elle relise ce petit carnet mauve qu’elle n’avait pas ouvert depuis déjà trop de temps. Réfléchissant d’ailleurs à quand était la dernière fois qu’elle l’avait ouvert…
- C’était… À son anniversaire, non ?

Oui, à son anniversaire… Il y avait des mois de cela. Entre temps, elle n’avait presque pas pensé à son amie. Se rendant alors compte que oui, elle l’avait beaucoup laissé de côté ses temps-ci. Elle ne lui avait presque pas parlé pendant les trois derniers mois alors qu’elles se voyaient tous les vendredis soirs. Comment leur relation en était arrivée là ? C’était horrible. Elle avait été horrible. Pourtant, elle savait très bien que la soumise était la personne la plus sensible de ses amis. Celle qui avait le plus besoin d’attention, hors Elliot, qui n’était pas vraiment une réelle attention dans son cas, mais simplement de lumière pour briller pleinement. Ce n’était pas le cas d’Equinoxe. Elle… Elle avait besoin de cette lumière pour se sentir vivante. Sinon elle dépérissait à vue d’oeil. C’était ça qu’il était en train de se passer. Mais… Absynthe arriverait-elle à ramener son amie sur le chemin de la vie ? Un affreux doute l’a pris tout à coup. Sa respiration s’accéléra d’un seul coup, sans qu’elle n’arrive à reprendre son souffle. Sa poitrine lui faisait mal… Elle hyperventilait. Cette impression de mourir sur place ne l’avait pas reprit depuis la dernière fois qu’elle s’était inquiétée pour cette même personne. Étrange… Elle hyperventilait toujours pour la tatoueuse et jamais pour son propre meilleur ami. Alors que lui était son meilleur ami et pas elle. Était-ce parce que c’était la seule amie fille avec qui elle s’entendait vraiment bien ? Elle n’en savait rien.

Prenant le petit carnet qu’elle avait posé sur sa table de nuit, elle regarda son verre à pied complètement vide. Non, elle devait arrêter de boire pour ce soir. Avec toutes ses pensées sombres, elle allait finir par à peine dormir. Il ne fallait pas, demain elle surveillait la répétition d’un nouveau spectacle pour le Club et avait pas mal de coups de téléphone à passer. Feuilletant de ses doigts fins et manucurés, ses ongles vernis de noir les pages noircies de son écriture fébrile. Des informations précieuses sur son amie. Sauf que la fin de la lecture arriva bien trop vite à son goût… Il n’y avait qu’une vingtaine de pages remplies… Le reste du carnet était vide et blanc. Merde alors ? C’était quoi ce bordel ? Absynthe écarquilla les yeux, ses mains commençant à trembler sans le vouloir, feuilletant toutes les pages blanches en quête d’un trait de stylo à encre noir sur le papier à ligne vierge.
- Non… Non… Ce n’est pas possible !…

Lâchant son carnet, celui-ci tomba à terre sur le côté. Comment se faisait-il qu’elle avait aussi peu d’informations sur elle ? C’était à n’y rien comprendre. Elle avait pourtant deux à trois carnets remplient avec les autres membres de la bande. Même avec Charlotte alors qu’elle avait trop peu d’atomes crochus avec elle. Tout ceci était bien étrange… Pourquoi ? La question était toujours sans réponse… Absynthe se remit alors en question… Était-ce véritablement de sa faute ? Prenant son téléphone, elle s’empressa de contacter Elliot. Ne voulant pas déranger Léo, car elle savait qu’en semaine c’était compliqué pour lui de répondre au téléphone aussi tardivement. Et même si c’était un sujet très important, ce n’était pas une urgence, alors elle contactait son confident. Celui passant après son meilleur ami, qui n’était pas comme son meilleur ami, mais à qui elle pouvait en raconter beaucoup.

- Luciole ? Je te réveille ?
« Pas vraiment. Je suis encore bien debout pour trois heures encore. »
- Tu travailles sur de nouveaux patrons de vêtements ?
« Ouai, tout à fait ! Mais que me vaut l’appelle de ma dominante préférée ? Surtout à deux heures du matin ? Ça ne va pas ? »
- Tu as tout juste, ça ne va pas. J’aimerais avoir un conseil, si tu le veux bien.
«  Bien sûr, je t’écoute, raconte donc à Tonton Luciole. »
- Pourquoi je connais si peu de choses de Nox' ? Alors que je l’a voit tous les vendredis et que je suis plus liée à elle qu’à la rouquine ?
« Ah… C’est une question que j’attendais un jour en plus. Bon, pour Charlotte, c’est normal, c’est un véritable moulin à parole qui ne cache absolument rien en plus de ça. »
- Mouai… Tout ça, je l’ai remarqué… Mais c’est quoi le rapport avec Equinoxe ?
«  Réfléchit Absynthe… Charlotte est un moulin à paroles et Equinoxe, quant à elle… Elle parle peu d’elle-même et est assez timide aussi. C’est en partie pour ça. Mais il y a autre chose. Et ça, c’est en rapport avec toi. J’en ai déjà parlé avec Léo. Pour t’aider, je ne vais pas te dire de quoi il s’agit. Rappelle-toi tes comportements avec nous, surtout avec elle et tu seras. »

C’est après quelques banalités et remerciements que le styliste raccrocha. La patronne était un peu perdue. Comment ça, il fallait qu’elle se rappelle son comportement ? Alors… C’était vraiment en partie de sa propre faute ?… Les yeux mauves de la jeune femme se mirent à briller. Elle se retenait de toutes ses forces de ne pas pleurer. Finissant par se blottir sous ses draps. Décidant que s’en était terminé pour ce soir, qu’elle devait absolument dormir. Elle ferma les yeux après avoir éteint les lumières pour essayer de tomber dans un sommeil réparateur.

Sauf que celui-ci n’était pas si réparateur qu’elle l’aurait voulut. Son sommeil resta agité et infesté de souvenirs dont elle ne voulait pas. Elle devait se rappeler de son comportement, d’accord. Mais elle ne le voulait pas tout de suite, en plein dans son sommeil alors qu’elle voulait simplement oublier et rêver d’une chose agréable. C’était comme si son inconscient voulait la faire travailler et souffrir encore plus. Pour qu’elle se sente encore plus coupable.

Le lendemain, quand Absynthe se leva, elle n’avait pas bonne mine. Ses rêves avaient été emplit de souvenirs. Son inconscient s’acharnant à vouloir impérativement lui rappeler son comportement avec Equinoxe. Ce qui lui avait donné la réponse à la question qu’elle se posait. Oui, en effet, tout était de sa faute apparemment. Elle n’avait été qu’une dominatrice odieuse et arrogante avec son amie. Ne la traitant pas en amie, mais en soumise alors qu’elle était avec sa bande d’amis au complet. Elle s’était laissé emporter par ses envies et simplement les siens. La tatoueuse n’avait sans doute jamais rien redit là-dessus car justement, c’était une soumise de nature.

La jeune femme s’en voulait. Se regardant dans le miroir alors qu’elle se préparait, elle n’arrêtait aucunement de grimacer devant son reflet.
- Tu n’es qu’une imbécile Absynthe.

Soupirant, elle alla ensuite dans sa cuisine, mais son petit-déjeuner habituel n’allait pas pouvoir passer ce matin. Son estomac lui refusait obstinément l’entrer. Ce n’était pas grave, après tout, c’était une punition bien méritée. Maintenant, il ne restait plus qu’à faire ce pas en avant qu’elle redoutait depuis hier soir.

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Lydasa.
Posté le 20/10/2020
C'est pas un peu malsain d'avoir des carnets ou tout est noté sur ses potes? ça fait bizarre quand même. Et Eliot fidel a lui même, il donne des conseil mais juste assez pour faire réfléchir les autres.
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