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- Il a tenu une garde parfaite pendant une minute, tendu a l'étude de son adversaire. Et au bout d'une minute il a posé son sabre par terre et s'est incliné. Sans qu'un (seul) coup soit échangé.

- Et il a été prit...

- Ma foi si Mashamra a pu juger qu'il était suffisament fort pour passer rien qu'en le regardant c'est qu'il doit avoir un sacrès potentiel !

- Non je pense que Mashamra ne pense pas comme ça. C'est une qualité qu'il a décelé dans cet affrontement. Il ne juge pas des plus forts. Mais de ceux qui pourraient l'être.


Peut être qu'au fond il souhaite qu'un jour quelqu'un puisse le battre.

 

 

Le somnifère n'agissait pas. Elle tournait dans son lit. Dans l'apréhension du lendemain. Incapable de laisser ses sens aller. Son Rève était tortueux, chargé d'un trop plein de courants. Il s'agitait dans tout les sens, se contorsionnant, loin du repos du calme serpent. Le dragon entier s'était élevé. Et il voulait la victoire a tout prix.

 

Un vague de fond. Lointaine, sourde. Le dragon s'écroule, (submergé). Lourd. Noir.

 

La tête vaseuse au petit matin. Se lever. Manger. Ses sens mirent plus de deux heures avant de lui revenir completement. Elle médita en pleine conscience, s'abreuvant de confiance pendant les deux heures suivantes. Puis elle s'équipa. Et prit son boken.
Se sentant nue d'aller au combat avec une seule arme.

 

La grande salle était comble pour la dernière épreuve. On avait plaqué la grand'table contre le mur et improvisé un gradin en posant les banc dessus. Il y avait aussi des bancs sur l'estrade. Il devait y avoir deux cents personnes. L'ambiance était surchauffée, tendue comme le fer battu au blanc. Isha sentait suer ses mains qu'elle essuya plus ou moins discretement.

 

Et l'accueil fut triomphant. L'air était rompu de cette clameur lancée dans la grand'salle, tel un bruit sourd évoquant la respiration d'un être titanesque. Et ce fut le premier jet d'adrénaline de la journée.

 

Le maitre leur fit signe de le rejoindre sur l'estrade. Il s'était atifé d'une livrée noire pour l'occasion. Il avait même l'air jovial. A moins qu'il ne soit juste ivre. Il les salua tous individuellement. Leur serra la main. Isha ne parvenait pas a voir s'il avait bu. Le doux parfum de menthe cachant les vapeurs acides de l'alcool.

 

 

L'on mit de longues minutes a rétablir le silence. Il suffisait d'un murumure et le murmure courait sur le mur quelques secondes. L'espace clot ne permettant le silence qu'en l'absence totale de bruit.

- Cher membres de la shinami, aujourd'hui débute l'épreuve finale, à l'issue de laquelle nous accueillerons le vingt-quatrième. Et l'escouade la plus puissante des terres de la mer jusqu'a la capitale sera, a nouveau, au complet !

Isha sentit une bouffée d'air nouée d'apréhension l'envahir. Ce serait bien d'en arriver la.

- Ils ne sont plus que huit. Et je vous propose, pour les départager, de les regarder se battre.

 

Lao se tenait a une bonne longueur d'Oko. Condensé, derrière ses tonfa. Une boule prête a jaillir. Oko était droit et tenait son boken levé une garde frontale. Il était immobile. Cela déstabilisa Lao, qui commença lentement a tourner autour de lui. Oko marcha en réponse. Tenant sa garde. Lao tourna de plus en plus vite. Pour éviter qu'Oko stabilise son attention. La foule trépigne, c'est le premier combat. Lao brise le cycle, se jette, échange trois coups et se retire. Reprend ses tours. Guettant la faille de cet adversaire plus grand et plus fort. Il rompt, feinte du bas et déploie son bras droit pour aller claquer la tempe d'Oko. Raté. Il se courbe pour éviter la riposte. Le moulinet de son poignet amène la pointe de son tonfa vers les côtes d'Oko. Ce dernier est obligé de conceder une parade.

Bien. Lao tel un arc éléctrique se tend.Enchainer.

Son pied d'appuit lui fournit l'impulsion néccéssaire pour s'élever d'une vingtaine de centimètres. Et son pied d'appel emboutit frontalement la joue d'Oko, dont la tête décrocha brutalement de sa trajectoire initiale.

Lao jubilait. Il allait l'avoir. La salle était en délire. Il allait l'avoir. Son bras gauche fusa et le tonfa pénetra séchement dans l'armature abdominale.

 

Le puissant coup de taille cueillit Lao a l'épaule. Le jeta au sol et résonna dans sa tête. Pavuvenir celui la

 

Il se retourna. Vit Oko penché sur son sabre de bois, la main crispé sur son ventre. Il s'était écarté de quelque pas pour récuperer. Je doit le finir maintenant avant qu'il ne soit remit. Quatre mètres. Deux pas avant la frappe. Il se leva, oscilla un instant suspendu, encore étourdi, avant de prendre appui sur son pied gauche et bondir en avant, rejettant son bras d'appel en arrière. Il jetta son premier tonfa de toute ses forces, s'arc-boutant pour accelerer au maximum le projectile. Oko eu a peine le temps de lever les bras pour se proteger le visage. Et il ne put retenir un cri de douleur a l'impact. Tu l'avais pas vu venir celle la hein, je suis pas un chevalier moi, je suis un vainqueur, tant pis si...

Le sabre d'Oko siffle et fend la chair sur son front. Lao ne sent même pas la douleur, impulsion pied gauche, mageri au bas ventre. Imparable. Oko se contracte pour encaisser l'impact. Tsuki au visage. Oko lache son sabre, inutile a cette distance et parre de la tranche de la main. Il a marché ! Bras droit en arrière, déjà tendu. FSSSSHHHHHHHTAK. Le tonfa explose la pomette d'Oko, dont la tête heurte le sol avant le corps. Lao arme son bras pret a renchainer. Le sang lui coule dans les yeux. Il est sourd. Il n'entends pas la foule qui salue sa victoire. Il n'a pas encore gagné. Oko est encore vivant, il est là gémit par terre en se tenant la tête. Lao se jette sur lui. Lève encore une fois le tonfa vers le ciel.

Josua le ceinture et le plaque au sol. Il se débat comme un beau diable et c'est seulement lorsque la clef est sur le point de lui déboiter l'épaule qu'il reprend conscience. Il s'affale, a bout de souffle sous les acclamations de spectateurs enivrés par la violence. L'éraflure qu'il a à la tête saigne abondamment, et son bras gauche est engourdit du coup reçu a l'épaule. Il se relève pesamment, encore dans l'adrénaline du combat mais suffisament lucide pour percevoir ce qui l'entoure. C'est le délire autour de lui. Les gens applaudissent ce petit guerrier au visage peinturluré. Il essaye maladroitement de s'essuyer ce qui a juste pour effet d'étaler encore plus le sang qui continue de couler de la blessure. Comment c'est possible une si petite plaie, je ne la sent même pas... Une civère emporte Oko. Lao est encore hébété, un peu étonné d'être parvenu a le vaincre. Une bouffée de fierté lui remplit alors le coeur. Il relève la tête et dans un simulacre de salut, adresse un sourire narquois à cette foule avide.

 

Ils ont trainé Oko dans l'antichambre, derrière la grande salle, aménagée en infirmerie pour l'occasion. Olga, la guerrisseuse, lui a administré une dose massive d'anesthésiant. Il est inconscient. Le coté droit de son visage enflé au point de devenir méconnaissable. On ne le distingue pas bien dans la pénombre mais la peau est tendue et violacée, son oeil droit est imbibé de sang et ne réagit plus à la lumière. Olga ne sait pas si l'oeil est condamné, il est trop tot pour le dire. Elle ne sait pas non plus si son cerveau a été touché. Il faudra attendre son reveil. La violence du coup à peut être occasionné des lésions plus profondes que celles simplement constatées dans la chair. Sa pomette est brisée en trois ou quatres morceaux et l'un d'eux emèrge de sa joue comme un petit picot blanc au milieu de cette bouillie sanguinolente.

 

Isha aimerait ne pas se préocuper de l'état d'Oko. Mais lorsqu'elle le voit partir sur la civière, incapable de marcher, elle a un petit pincement au creux des côtes. Elle voudrait le rejoindre, s'occuper de lui, mais...

Merde. Tant pis pour les convenances.

Elle saute au bas de l'estrade, profitant du chaos engendré par le combat et se faufile dans l'antichambre. La foule n'est qu'une lointaine rumeur derrière les lourds panneaux de bois. À tel point qu'Isha soupçonne un quelcquonque sortilège d'être a l'origine de ce silence ; Il règne une torpeur surnaturelle dans la salle. Quleque chose d'appaisant. Les deux disciples d'Olga s'affairent un peu partout, dans un semblant d'éfficacité, plus pour briller au yeux de leur mentor que par réelle néccessité. Olga se tient sur une chaise acoudée, pensive. Un lit a été aménagé, et Isha devine le corps d'Oko étendu sur les draps blancs. La guérisseuse lève les yeux vers elle et l'autorise a approcher d'un hochement de tête. Son coeur se serre lorsque celle ci lui fait part, a voix basse, des ses constats. Et encore. Olga, compatissante et désireuse d'éviter a la jeune fille le trouble avant son combat, ne lui parle pas des séquelles mentales que pourraient causer le traumatisme.

- Va, va, Il s'en sortira, il est robuste, ne t'inquiète pas. Va rejoindre les autres, le maitre n'est pas du genre à tolerer ce genre d'incartade. La voix se veut chaude et rassurante, mais Isha distingue la felure qu'il y'a dans le ton de la guerrisseuse. Elle lui adresse un pale sourire pour se donner contenance avant de se diriger malgrès tout vers le blessé. Elle glisse ses doigts dans la main entrouverte d'Oko. Ce n'est pas toi qui te soucierais de moi comme ça hein... Elle touche son arcade et la croute qui n'est pas encore sèche, se remémore la première epreuve. Non toi, avec tes principes tu es capable de m'envoyer ton pied dans le visage sans aucune hésitation...

Elle se penche, et lui embrasse doucement le front avant de se détourner.

 

 

- Bien, Mesdames, Messieurs, nous allons sans plus tarder, assister au deuxième quart de finale, opposant Gil a Rustha'li'lan Kerishar !

Isha arrive juste à temps pour assister au deuxième combat. Ils ne sont plus que cinq sur le prapontin Lao se tient en retrait un pansement sur le crâne. La foule trépigne, avide de massacre. Isha repense a ce front brulant qu'ont effleuré ses lèvres. J'espère qu'il va bien. Elle se pince l'avant bras pour s'oter a cet instant de faiblesse. C'est bientot mon tour.

Les deux combattant se tiennent déja l'un face a l'autre. Rustaud arbore un sourire glouton et gonfle la poitrine, sur de lui. Il faut dire qu'il prend une tête et une bonne vingtaine de kilo a son adversaire. Son arme est un baton lourd de plus de deux mètres. Son adversaire fait pale figure en comparaison avec son boken. Pourtant il se tient droit et sa mine est résolue.

 

C'est partit ! Rustaud se jette en avant et balance son baton comme un bélier en direction des côtes de son adversaire. Le bois claque séchement contre le bois et le baton dévie de sa trajectoire. La parade donne l'initiative à Gil qui s'empresse de lancer une taillade a la gorge. Parée. Continue. Il ne faut pas le laisser se remettre a distance. Feinte a gauche. Coup de taille éffréné qui érafle Rustaud a la joue. Gil pivote. Enchaine. Un coup passe a l'avant bras, un autre a la main. Il a sentit un doigt se briser sous son sabre.

Bien.

Il recule d'un pas se repositionne et repart a la charge. Les coups pleuvent et Rustaud ne parvient plus a suivre. Il encaisse. Silencieusement. D'un coup, il hurle et fonce en avant, surprenant Gil. Il le repousse violement, le jetant au sol.

Le baton s'abat en vombrissant a un pouce de la tête de Gil. Ce dernier se relève immédiatement avant de reculer. Il a eu de la chance. Un coup comme celui la est déstiné a aporter la mort.

Ils ont passé la frontière du simple affrontement. Gil est désorienté et met un peu de temps a se ressaisir. A saisir l'enjeu nouveau du combat.

 

Rustaud respire bruyament. Il passe sa main sur son visage et sent le sang qui coule de sa joue. Il se passe la langue sur les lèvres. Sourit de cette saveur. Il ricanne. Cela fait longtemps qu'il attend ce combat, pourquoi l'écourter ?

La haine brille dans les yeux de Gil maintenant. Il esquive facilement les deux premières attaques du lourdeau et abat son sabre comme une massue. Le baton ne tremble même pas lors de la parade. Gil loin de se démonter, lache son sabre d'une main et décoche un crochet du gauche qui atteint Rustaud a la tempe. Celui ci chancelle, fait deux pas en arrière et alors que Gil arme déja le coup suivant, Rustaud lève sur lui un regard mauvais. Il n'a pas laché son baton.

Il saute. Un saut monstrueux, qui noue la peur jusque dans le fond des tripes de son adversaire. Rustaud ramène ses deux bras au dessus de sa tête. Gil frappe dans le creux des reins et redresse son sabre en une vaine parade. Sabre qui se brise, baton qui poursuit sa course. Qui vient s'écraser sur la clavicule. Un petit gemissement franchit les lèvres de Gil. Puis le revers implacable vient lui fracasser la machoire. Tout le monde la salle voit l'angle que forme sa bouche avec le reste de son visage. Tout le monde entend le craquement sinistre d'os rompus. Et tout le monde dans la salle comprend lorsque le baton se dresse a nouveau.

Et le baton éclate la boite cranienne de Gil sur les dalles de pierre.

L'arbitre se précipite mais il est déja trop tard. Plus rien n'est possible pour ce pauvre gus. Rustaud hurle comme un dément. Puis il s'écroule a son tour. Lothar range son étui, l'air contrit.

Personne dans la salle n'ose parler. Le silence a tout engloutit. Tout ces coupes jarrets, entassé dans la même salle, pas un ne murmure. Ils connaissent la mort, la fréquentent au quotidien et pourtant. Et pourtant l'execution sordide auquelle ils viennent d'assister a imprimé le dégout dans leurs yeux et ils détestent ce massacre inutile et barbare.

C'est finalement le maitre qui reprend la parole. Doucement. Demandant discretement a ce que la civière évacue le corps.

 

Les rumeurs reviennent. Les échanges reprennent, chacun ayant retenu sa respiration le temps que la dépouille soit déplacé. Les esprits on fermés les vannes, cloturés les portes et l'évenement n'a eu besoin que de quelques secondes pour disparaitre des consciences. Il n'en reste qu'a peine le sentiment, l'arrière gout de cette mort promise a l'oubli. Un vague remou a la rigueur, peut être en discuteront ils dans la semaine, ou peut être pas. La tache de sang sur le sol est si petite. Chacun parle a son voisin et le cadavre a été trainé hors de la salle.

Les voix se superposent et la somme de ces voix est pareil au murmure vombrissant d'un vol de criquet. Le maitre siffle entre ses lèvres serrées pour rétablir un semblant de silence.

 

  • Bien, Bien. Suite au décès de Gil il est de notre devoir de rappeler que nous ne somme pas sur un champ de bataille, et que la mort d'un camarade est la dernière chose à souhaiter. En conséquence de quoi Rustha'li'lan Kerishar est éliminé et subira une sanction qui sera décidée ulterieurement avec le conseil restreint. -reportant son attention sur les candidats - En bref reprenez vous, et, dans les règles, livrez nous de beau combats. Surtout qu'en terme de règles je ne vous demande pas la Lune, seulement de ne pas vous entretuer.

Le ton de sa voix sur la fin de la phrase permit aux spectacteur de comprendre que c'était le moment de rire ce que certains firent allègrement, tandis que d'autres se contentaient de sourire discretement et que les derniers arborraient une mine renfrognée, comme si cette vague plaisanterie était un affront personnel. Isha s'amusait bien de ces visages qui se tordait, ne sachant pas trop quel émotion adopter et qui finalement donnaient lieu a des expressions plutot étonnantes. Des demies grimaces. Des vrillement de sourcils épars. Des sourire en boites ou en coin.

  • Je demande a Isha et a Joanas de bien vouloir descendre dans l'arène.

Un battement de coeur. Merde.

Elle était contre le garçon au regard vide qui se tenait avec eux dans le couloir avant la seconde épreuve. Isha ne connaissait ni la personne ni son style de combat. Elle ne connaissait même pas son arme, en débutante accomplie qui ne se soucie de ses adversaires qu'au commencement de l'affrontement. J'suis débile.

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