VI. — À FAUSTUS

Par Hastur
Notes de l’auteur : Version 1 - 13/12/20

Cette nuit, l’Œil Stellaire a traversé la voûte étoilée. À Arpa, de notre terrasse faisant face à la mer poissonneuse, le spectacle céleste a certainement comblé tes yeux. Ici, au cœur des montagnes arides, il a émerveillé les miens. Une fois encore, le temps s’est incliné devant la majesté cyclopéenne de cet astre imprévisible. La lourdeur de son passage a ressuscité le silence primordial. Un silence plus profond que celui imprégnant la montagne. Avec les gens de notre caravane, nous avions tous le regard rivé sur cette immensité pourpre aux lentes danses nuageuses. Plus rien ne comptait alors. Seule la magnificence de l’Œil prévalait.

Une légère mélancolie a étreint mon cœur alors que l’astre fendait le ciel noir, les étoiles s’effaçant devant son aura nébuleuse. D’ordinaire nous partagions ces instants suspendus hors du temps ensemble, tous les trois. Pathie prédisait, les dieux seuls savent comment, la venue de l’Œil, puis nous courrions trouver la plus belle vue pour ne pas rater le spectacle imminent. C’est donc une émotion singulière que j’ai éprouvé à contempler l’Œil en compagnie d’étrangers. Loin d’Arpa. Loin de toi. Dans un monde dont Pathie ne fait plus partie.

De même qu’en cette époque bénie de notre jeunesse, le sort s’est brisé lorsque le dernier fragment de la grande tache rouge a coulé sous l’horizon. Le temps a repris son cours et sous son influence, nos esprits sont descendus du ciel pour retrouver le poids de nos préoccupations terrestres.

Comme tu peux l’imaginer, cette journée s’est révélée bien plus pénible que toutes les précédentes. Le deuil a pesé dans chacun de nos pas et le souvenir de Volus a accompagné toutes pensées. Devant la précarité de notre situation, nous avons décidé d’un commun accord de ne pas célébrer notre compagnon sur un bûcher. Nous nous sommes contentés d’ensevelir son corps froid sous les pierres. Toutefois, C. Pompus a tenu à débourser l’obole du Passeur. Il a ainsi généreusement déposé la pièce d’argent sur les lèvres violacées de Volus. Après quelques murmures intimes à l’intention des dieux, nous avons repris notre chemin, le cœur lourd de chagrin. 

Je me demande si Volus trouvera la route pavée d’opale où l’attend le Passeur. Rien n’est moins certain. Il payera peut-être notre manquement aux rites. Il ne franchira jamais le Fleuve. Son âme dépérira alors, gangrénée par une éternité d’errance sur ces berges de l’entre-deux-mondes, jusqu’à ce qu’il perde toute sa conscience d’être. Il mourra une seconde fois. Seul. Abandonné. Cette terrible idée me glace les sangs.  

Mais… existe-t-il seulement une route pavée d’opale ? Un Passeur ? Un Fleuve ? Où voguent donc les âmes Faustus, si tout ceci n’appartient qu’à un théâtre de fantaisies, si les dieux ne sont que machines ? S’il en est ainsi, j’aime croire que les âmes attendent aux pieds de leur chair morte, jusqu’à rejoindre les tourbillons empourprés de l’imprévisible Œil Stellaire. Et là, au cœur de cette tempête titanesque, elles se célèbrent les unes et les autres. Voilà une croyance plus agréable à porter au cœur.

Ces réflexions m’ont accompagné tout le long de notre périple de la journée, alors que nous empruntions détour sur détour afin de couvrir nos traces, et d’éviter toute nouvelle mésaventure. Des bandits se tapissent à l’abri de quelques endroits à la charpente rocailleuse selon Quintus. Au cours de ses reconnaissances, il a surpris plusieurs filets de fumée. La nouvelle, vérité implacable, a rajouté à notre malaise un terrible poids. Mais nul ne s’est plaint et nous avons poursuivi notre chemin jusqu’à ce que la montagne dévore le soleil dans une formidable flambée rose orangé.

Afin de garantir notre sécurité au mieux, nous participons désormais tous aux tours de garde. Les relais sont ainsi plus fréquents pour maintenir vifs les veilleurs, et pallient aussi la cruelle absence de Volus. J’ai partagé le premier tour de garde avec Quintus. J’en ai profité pour échanger avec lui. Je l’ai questionné sur la bataille de la veille, sur ses aptitudes dignes d’un héros et ses yeux étranges que j’avais cru voir brisés en demi-lune.

« Rien d’grand à tuer comme j’le fais. » m’a-t-il répondu, la mine assombrie. « J’suis pas l’seul comme ça. On est beaucoup même. Tous les grands d’Vale sont pareils. Des bandits aussi. Ici dans la montagne. Peuvent être plus forts même. C’est juste que d’là d’où tu viens, c’est rare. L’imperium nous fait faire ses trucs. Mes yeux font ce truc bizarre. Y s’fracturent à ma demande et ça affute mes sens. Juste comme ça. Curieux qu’t’y connaisses rien à l’imperium. Tu fais ce truc dans ta tête avec les étoiles. Vous avez c’drôle d’regard aussi quand vous l’faites. Pas l’même, mais presque. J’me souviens d’une gamine qui f’sait pareil à Vale. C’y a longtemps. Longtemps. »

Après cette longue réponse, il s’est tu tout le reste de notre quart, muré dans le silence des souvenirs. Je n’ai pas osé le relancer, de peur de perturber quelque chose de trop intime. Je me suis moi-même enfoncé dans les remous de ma mémoire, mais l’œil toujours veilleur, alerte à la moindre ondulation sous la garde de la lune argentée.

Nous venons d’être relevés par Titus et Lucius. Le pauvre poète avait encore le visage tout engourdi de sommeil. Le mercenaire quant à lui semblait impassible. Il n’a pas prononcé un seul mot depuis la mort de Volus. Au matin, il avait pleuré à chaudes larmes. Et après avoir séché ses yeux rougis par le chagrin, il avait prêté un serment connu de lui seul. Son attitude m’inquiète.

Je m’apprête à rejoindre mes songes, aux côtés de C. Pompus, Vala et Philos. Je te retrouve sous peu. Je garde l’espoir fou de t’écrire des mots plus réconfortants dans les prochains jours.

Bien à toi, mon frère. 9e jour du Solstice Jaune.

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Cherry
Posté le 09/01/2022
Coucou Hastur ^^

la tortue que je suis s'est enfin mise de nouveau à tes correspondances et me voici plus heureuse que jamais à lire ^^

j'aime beaucoup la réflexion sur la mort. En soi, j'aime beaucoup tout ce qui touche à l'au-delà (peut-être parce qu'on finira tous là-bas lol) mais aussi parce que cette peur de la mort et les questions autour sont tellement humaines, tellement touchantes. Scaevius est si vulnérable face à la mort, et ses craintes d'errer dans l'entre-deux-mondes sont si compréhensibles... Je pense que la religion nous aide à ne pas penser à ce qui va se passer après la mort et qu'elle agit comme un voile menaçant de se déchirer d'un moment à l'autre. Je trouve ça chouette que Scaevius ait du recul et qu'il ne soit pas trop embrigadé par la religion.

Cette lettre était vraiment trop courte xD j'en aurais voulu plus pour plonger dans les pensées de notre petit personnage principal !

sinon comme d'habitude, je ne vois rien à redire sur le fond ou la forme car te lire est aussi facile et simple qu'un chocolat chaud en hiver ^^

à bientôt !
Hastur
Posté le 10/01/2022
Hello !

Très content que toute la partie autour de la mort ait trouvé un bon écho :). C'est une thématique que je trouve toujours intéressante à aborder car elle nous concerne tous et tend d'une certaine manière à nous rapprocher des personnages.

Oooooh, je suis joie d'être comparé à un chocolat chaud en hiver ! :D

Merci beaucoup pour ton retour !

A bientôt !
Helasabeth
Posté le 13/10/2021
Re !

Intéressant, cet Œil Stellaire ! Surtout qu’en pourpre, je m’imagine quelque chose comme une nébuleuse qui passe dans le ciel, c’est magnifique. *.*
« Le temps a repris son cours et sous son influence, nos esprits sont descendus du ciel pour retrouver le poids de nos préoccupations terrestres. » : J’aime beaucoup l’image, le fait que ce ne soient pas que leurs yeux qui se soient tournés vers le ciel mais aussi que tout leur esprit ait été happé et emporté par cette simple contemplation.
Oh, j’ai dit que j’étais aussi une inconditionnelle des rites funéraires ? xD Du coup, je trouve le passage dessus très beau <3 Par contre, les lèvres violacées, ça m’évoque la cyanose alors je ne sais pas si c’est voulu. ^-^’ Et je me pose une question, du coup, par rapport à l’incinération/inhumation. C’est donc équivalent pour eux ? Ou alors, comme le laisse sous-entendre la suite, c’est très mauvais de l’enterrer (et dans ce cas, pourquoi ne pas avoir laissé un bûcher se consumer ? pour ne pas avoir à attendre pour récupérer les cendres ?) Parce que théoriquement, d’un point de vue croyance, ça peut avoir deux significations et conséquences opposées sur l’âme. Et pour l’obole, « toutefois… a tenu » me fait comprendre que ce n’est pas une obligation. Ça se ferait aussi de laisser aller un mort mais sans la payer ? (Voilà, désolée si je t’agresse sur les rites funéraires et conceptions de la mort dans ton univers mais c’est un sujet qui m’intéresse particulièrement et dans lequel je suis en plein pour le Sortilège, en plus, mais côté égyptien du coup x))
« la route pavée d’opale où l’attend le Passeur » : J’aime beaucoup l’image.
« si les dieux ne sont que machines » : oh, très moderne comme image ! J’ai l’impression d’être propulsée dans le steampunk, là, par contre x)
« J’me souviens d’une gamine qui f’sait pareil à Vale. » : Vas-y, je dis que c’est Pathie.

Eh beh, quel chapitre ! Suivre les réflexions sur la mort et les rites m’a beaucoup plu (je pense que ça s’est senti xD) ! Et les jalons que tu continues de poser sur l’imperium et les arts de la Nuit m’intriguent de plus en plus. Curieuse de voir où ça va nous mener (et j’ai un peu peur des ténèbres que ça va ouvrir, j’avoue xD des persos sympas vont sans doute encore mourir…)

Je repasserai à l’occasion. À peluche !
Hastur
Posté le 14/10/2021
Re :) !

Très content de ce que tu imagines de l'Oeil Stellaire. La description est volontairement "nébuleuse" (on peut retrouver mon spectacle de jeux de mots tous les soirs au théâtre Michelet à Paris à 20h x)) pour qu'on s'imagine ce que l'on souhaite comme une nébuleuse dans ton cas, ou bien une planète qui possède une grande tâche rouge à l'image de Jupiter, ce qui est mon cas ah ah ^^. Je trouve ça vraiment chouette de découvrir les différentes interprétations :).

Oh non les lèvres violacées n'ont rien avoir avec le cyanose. C'est juste que comme un corps mort refroidit, il me semblait que les lèvres pouvaient virer dans ces tons de couleur. ^^

Du coup, la tradition c'est l'incinération. Mais comme ils ne doivent pas faire de feu pour ne pas signaler leur présence, ils sont obligés de s'en affranchir et de ne pas respecter leur tradition. Et c'est pour ça que Scaevius s'interroge si cela aura un impact dans l'éventuel monde d'après ;). Pas de soucis pour l'"agression" sur les rites funéraires, je suis toujours très preneur quand quelqu'un est calé sur le sujet ;).

Alors je suis assez ému, parce que tu es la première à proposer que la gamine mentionnée est Pathie. Et c'est tout à fait juste. C'est une sorte de petit truc planqué que j'ai mis là, qui pour moi ajoute une certaine dimension au personnage de Pathie. Qu'on le remarque ou non, n'a pas d'impact sur la suite de l'histoire, puisque ça ne sera plus mentionné. C'est simplement un petit indice, une petite information sur le background du personnage :).

Je suis très content que ce chapitre t'ait plu, d'autant plus que les rites funéraires sont ton dada ! (Je n'aurais jamais pensé écrire un jour cette phrase x)).

Oh les ténèbres ? ... ... :D Il y a toujours des étoiles qui brillent :).

A la prochaine ici ou chez toi ! ;)
Alice_Lath
Posté le 05/09/2021
Encore un superbe chapitre. Tu régales pour le coup! Le moment avec l'Oeil était vraiment très beau je dois dire, et je me suis trouvée happée dans la description. Le deuil aussi est très bien écrit, avec cette espèce de retenue très réaliste. Je suis pas certaine d'avoir tout saisi des propos de Quintus huhu donc j'ai hâte d'en savoir plus sur les notions qu'il évoque pour mieux saisir leur implication
Un bref point historique, pour ma curiosité surtout, pour savoir si j'apprends des trucs ou si c'est la licence artistique 😄 : l'obole dans la bouche se faisait encore en Rome antique ? Et je pensais que les Romains ne croyaient pas aux mythes comme celui des Enfers ?
En tout cas, merci encore !
Hastur
Posté le 06/09/2021
R'hello,

Très content que tout le passage de l'Oeil t'ait plu. Je l'aime beaucoup. C'est super, même si il parait sortir de nul part, qu'il fonctionne :).

Pour la question sur l'obole et des Enfers, honnêtement je ne sais pas. Tu me poses une colle ^^. Si c'est le cas, alors là j'ai pris tranquillement une petite liberté côté Grecque :). On en apprend tous les jours ^^.

Merci pour ton retour et tes remarques pertinentes ! :)
Emmy Plume
Posté le 19/05/2021
Eh bien ! Quel chapitre poignant !

Comme je m'en doutais, le deuil a prit le dessus de la petite troupe, et la soumission au silence de la montagne semble plus lourde que jamais.

J'ai bien aimé en apprendre plus sur les croyances du héros et leurs rites funéraires. L'inspiration greco-romaine se mêle parfaitement à ta propre imagination et cet Œil est très intéressant. Il permet au narrateur de replonger dans ses souvenirs et dans un deuil plus ancien (celui de Pathie si je ne me trompe pas). J'ai beaucoup apprécié que la mort de Volus le pousse à remettre en question ses croyances et leurs aspects parfois cruels.

Et puis il y a eu le passage avec Quintus... Là, tu m'as eu, c'était vraiment un moment que j'attendais sans trop y croire. C'était super de le voir s'ouvrir ainsi, je ne crois pas qu'il ai déjà parlé autant dans les lettres précédentes.

Tu nous sèmes des indices sur ton monde et l'imperium petit à petit et j'adore ça. C'est vraiment un plaisir de découvrir ton univers au même rythme que le héros !

Au plaisir de te lire à nouveau !
(Au passage, félicitations pour tes 2642 vues ☆v☆ *applaudissement en folie*)

Emmy
Hastur
Posté le 20/05/2021
R'hello :)

La remise en question a été une bonne excuse pour raconter un petit peu de la culture, sans que ça paraisse trop artificiel "Bonjour, voilà un pâté de world building/folklore". En tout cas j'ai l'impression d'avoir réussi à le faire et ton retour me conforte dans l'idée :). Et c'était l'occasion de bien mettre en avant l'influence greco-romaine, qui n'est peut-être pas si évidente si je n'avais pas nom latin pour mes personnages.

A mon sens, le fait qu'il s'ouvre un peu montre que l'attaque et la mort d'un compagnon de voyage l'a quelque part déstabilisé.

Semer des petites choses, c'est ce que je préfère :D.

Encore merci d'être passé ! Hu hu je suis loin derrière tes 3000 et des patates ! Peut-être est-ce parce que je ne profite pas de l'influence des Sylphes... :D

A bientôt ici ou chez Mathilde :).
AnonymeErrant
Posté le 10/02/2021
C’est chouette, l’idée de nous faire découvrir et d’explorer les croyances de ton Univers et de tes personnages à travers la mort de Volus. Ca nous immerge un peu plus dans ton monde. Et puis, tu nous en dis juste assez sur la magie avec le retour de l’Imperium pour que ce soit frustrant. Le lien qu’il paraît y avoir avec la nuit, les étoiles, etc. offre de nombreuses possibilités, ainsi que celles d’y mêler des mythes, en partant d’un de ces éléments pour y ajouter la touche Fantasy et les revisiter. Une fois de plus, je suis curieuse de voir comment tu vas mixer tout ça =D.

Mais Quintus sait parler ! x) Dommage que ce soit juste pour nous laisser sur notre faim, avec l’évocation de ce qui s’est produit et de ses étranges « capacités », qui semblent faire écho à celles de Scaevius, bien que différentes. Le vilain.

A bientôt pour la suite.
Hastur
Posté le 13/02/2021
R'hello !

Merci pour ce nouveau retour.

Content que l'exploration de cette petite partie des us et coutumes t'ait plu. J'étais content de pouvoir l'insérer de manière assez naturel au vue des évènements. J'ai le fâcheux défaut d'être avare en information très souvent. Pour une fois ici, j'ai l'impression d'avoir rempli ma mission hu hu :).

Quintus peut parler. Bon il faut le pousser un peu et ça ne marche pas bien longtemps ^^'.

Ta curiosité devrait être en partie satisfaite (plus ou moins) dans les prochaines lettres... :D

Encore merci !

A bientôt :).
C. Kean
Posté le 02/01/2021
Hey ! Me revoilà !

J'ai trouvé le premier paragraphe peut-être un peu chargé, mais passé cela c'est une lettre pleine de profondeur écrite avec un soin de mots très appréciable.
Une lettre pleine de recherches aussi, entre ce qui divise et ce qui réuni : les deux magies, la mort, les différentes croyances qui peuvent s'y enraciner, et Oeil Stellaire qui donne une sens poétique à ces constellations de pensées.
Hastur
Posté le 04/01/2021
Merci pour ton retour :). Content que ça t'ait plu.
C'est noté pour le premier paragraphe !
MariKy
Posté le 27/12/2020
"L’Œil Stellaire a traversé la voûte étoilée" : encore une fois, c'est très bien écrit et tu amènes de belles images, sans être parfaitement explicite : s'agit-il d'une lune ? D'une comète ? Je penche plutôt vers la comète, car tu évoques une "aura", comme les trainées derrière une comète... Mais le fait que Scaevius ne donne pas le terme permet de garder une part de mystère et de magie.

Après la mort de Volus, on arrive forcément à une scène plus émouvante, et des réflexions sur la mort qui permettent de glisser subtilement les croyances des personnages. J'aime beaucoup les références au Passeur de l'Antiquité, tout autant que l'idée de Scaevius des âmes emportées par l'Oeil Stellaire... Il a un lien indéniable avec les astres, et j'ai hâte d'en savoir plus sur sa magie ! D'autant que le dialogue avec Quintus m'a intriguée : ils utilisent finalement la même magie, mais de manière différente ? (bon et ce choc quand il se met à parler : moi qui suis habituée à la belle langue de Scaevius, j'étais choquée du niveau de langue de Quintus... mais par ailleurs très réaliste, puisqu'il est seulement soldat !)

Sur la forme :
"le souvenir de Volus a accompagné toutes pensées" => toutes nos pensées ?
"Où voguent donc les âmes Faustus, si tout ceci n’appartient qu’à un théâtre de fantaisies" = il me semble qu'il manque une virgule devant "Faustus" pour bien le démarquer.
Hastur
Posté le 01/01/2021
Hello ! Merci beaucoup pour ton retour :). Très content que l'écriture te plaise toujours autant.

Hu hu, la vie de Quintus et les rencontres qu'il a pu faire par la passé ne lui ont pas données le même goût pour les mots que Scævius. ^^'

Je prends en note tes deux remarques :).

A très vite :).
AnatoleJ
Posté le 22/12/2020
Hello :D

Une lettre assez chargée émotionnellement ! J’aime définitivement beaucoup l’importance que les objets astronomiques ont dans ton univers, ça donne de très jolies images. Surtout en opposition avec la présence de la mort qui pèse décidément beaucoup sur ce pauvre Scaevius, entre la mort fraiche de Volus et celle plus ancienne et personnelle de Pathie...

Mes petites notes de lecture :
- A la mention de l’oeil stellaire, je me suis d’abord demandé si c’était la Lune, mais vu que c’est rouge et exceptionnel, c’était forcément autre chose ! Je trouve ça assez amusant ce travail de puzzle qu’on doit faire entre le familier et le moins familier, je n’ai pas cette sensation là quand je lis de la fantasy non épistolaire
- « C’est donc une émotion singulière que j’ai éprouvé à contempler l’Œil en compagnie d’étrangers. Loin d’Arpa. Loin de toi. Dans un monde dont Pathie ne fait plus partie. »
C’est très joli cette nostalgie douce-amère, ce sentiment que certaines choses restent immuables malgré les pertes.
- « De même qu’en cette époque bénie de notre jeunesse, le sort s’est brisé lorsque le dernier fragment de la grande tache rouge a coulé sous l’horizon »
Je n’ai pas compris tout de suite cette phrase : je pense qu’il y a trop de distance entre la fin du premier paragraphe où il dit que le temps s’arrête et cette phrase ci (qui y fait référence si du coup j’ai finalement bien compris)
- « Toutefois, C. Pompus a tenu à débourser l’obole du Passeur. »
J’aime beaucoup ce genre de détails, et le fait que le lieu de la mort de Volus pèse autant dans son accès à une sépulture décente/un adieu décent.
- Quintus n’a jamais autant parlé et c’est bien intéressant ce qu’il nous raconte, en plus ! Les yeux ont décidément l’air important dans le système magique local, et il le fait limite passer pour le plouc de campagne qui n’y connait rien, c’est marrant. Et ça m’interpelle aussi sur les capacités de Scaevius : est-ce que ce qu’il fait avec les étoiles est courant de là où Scaevius vient et rare où il va, ou juste rare partout ? Je suis tenté de penser que c’est courant de là où il vient, même si vu comment il en parle comme un truc familial et non communautaire au sens large, ça peut aussi être rare partout ... Encore un mystère que la suite expliquera peut-être ^^
- « Au matin, il avait pleuré à chaudes larmes. »
Je suis toujours agréablement surpris de voir des mentions d’hommes qui pleurent décrit comme un acte tout à fait normal, parce qu’il n’y en a définitivement pas assez ! (en plus s’il était proche de Volus, il a de très bonnes raisons d’être dans un sale état, le pauvre)

A bientôt :)
Hastur
Posté le 22/12/2020
"J’aime définitivement beaucoup l’importance que les objets astronomiques ont dans ton univers, ça donne de très jolies images."
Très content que tu apprécies :).
J'aime l'astronomie depuis très jeune. Je trouve qu'avoir une histoire qui se passe dans une sorte d'Antiquité est un bon contexte pour faire des liens avec.
Bon bien sûr personne ne va fabriquer un radiotélescope d'ici la fin de la correspondance ^^'.

"(qui y fait référence si du coup j’ai finalement bien compris)"
Oui tu as tout à fait compris !
Je vais voir comment remédier à ça !

Effectivement nous avons un Quintus très bavard pour une fois !
C'est peut-être sa manière à lui d'être perturbé par les évènements, blablater un peu plus que d'habitude ^^

Ah ah ! C'est intéressant les questions que tu te poses autour des capacités de Scaevius.
Les réponses viendront par la suite :).

Les héros Grecques pleurent très souvent la mort de leurs compagnons, je trouvais ça, rien que de ce point de vue là, très logique.
Et puis de toute manière, un bon bol de larmes ça apaise l'esprit :).

Encore merci pour ton retour :). Ca me fait beaucoup cogiter comme toujours !

A très vite :).
Mathilde Blue
Posté le 14/12/2020
Coucou :)

J'ai beaucoup aimé ce chapitre qui nous en apprend plus sur le monde dans lequel évolue Scaevius. Les émotions nous parviennent également avec beaucoup de force.

J'ai juste eu un peu de mal à comprendre ce paragraphe :
"De même qu’en cette époque bénie de notre jeunesse, le sort s’est brisé lorsque le dernier fragment de la grande tache rouge a coulé sous l’horizon. Le temps a repris son cours et sous son influence, nos esprits sont descendus du ciel pour retrouver le poids de nos préoccupations terrestres."
Il m'a fallu le relire pour le comprendre, peut-être qu'il gagnerait à être un peu remanié !

À bientôt :)
Hastur
Posté le 16/12/2020
Merci pour ton retour. Content que tu es appréciée la lecture. Je prends note de la difficulté au niveau de bloc :). A bientôt !
Vous lisez