Une ombre dans la nuit

   Dehors, les lumières de la ville se dessinaient au loin. Elles m'attiraient à elles et de manière purement instinctive, je pris leur direction.

   Tout en avançant, le peu de conscience qu'il me restait tentait de comprendre, d'analyser la situation.

   Je ne faisais qu'avancer vers les lueurs telle une mite, et je n'aurais su en définir la raison.

  Si l'âme eut été un feu, elle s'était réduite en une simple flamme voire même une étincelle qui menaçait à chaque pas de s'éteindre.

 Je n'étais plus que l'ombre de moi-même, l'ombre qui se mêle à la nuit, qui se meut sans un bruit. Un courant d'air furtif dans la nuque. Celle que l'on ne pouvait voir mais dont la présence se faisait ressentir.

J'allais dans une un silence de mort, un mutisme lugubre avait enveloppé l'atmosphère qui se faisait de plus en plus pesante.

J'atteignis l'orée d'un bois. Les arbres feuillus à cette époque de l'année vinrent masquer la lumière de la lune, et sa lueur faiblit à travers l'épais feuillage.

D'après quelques débris de souvenirs, il me semblait que j'aurais dû en être angoissé, tant je n'appréciais guère les lieux sombres, surtout en extérieur.

Néanmoins, dans mon état actuel et guidé plus par mes instincts primaires que par ma raison, je fis fi du danger potentiel et continuai mon chemin.

J'allais toujours tout droit, je finirais bien par sortir un jour de ces bois et atteindrais la ville que j'avais aperçu au loin.

Cette ville. Pourquoi donc avais-je été attiré par elle ? Qu'avais-je à y trouver ? Sûrement rien ; et puis les gens fuiraient en voyant l'horrible chose que j'étais devenu.

Bien sûr à me lire comme ça on pourrait croire que j'eus pleine conscience de la situation ; seulement, de cette histoire je n'en fus que le colporteur et j'avais juste usé du quelque peu de lucidité qu'il me restait pour conter à mon ami Jacob cette triste mésaventure.

Mais bon, il n'était pas encore temps de parler de lui. Rappelez-vous simplement que c'est grâce à lui que vous aurez le droit à mon récit. Et je m'excuse d'avance s'il vous en retourne l'estomac.

Enfin bref, j'étais donc arrivé aux abords de la ville. Personne dans les rues. Plutôt normal à cette heure-ci. Il devait déjà être bien tard, et tout le monde devait dormir. Seule la lumière des lampadaires veillait.

Je m'arrêtai un instant, humai l'air. Une délicieuse odeur me parvint alors aux narines, et telle une bête je suivis sa piste.

 

 

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nolween_eawy
Posté le 12/12/2022
Je suis une lectrice lambda, j'ai bien du mal à faire des critiques constructives, j'apprécie simplement le bonheur de la lecture. Il est difficile de lire l'autre et voir aussi ce qu'il faudrait améliorer surtout sur des chapitres qui se suivent. C'est plus simple à faire sur des nouvelles courtes et indépendants. Néanmoins, ton écriture et ta conjugaison sont plus fluides et simples, par rapport au début. C'est la seule chose qui m'avait interpellé.
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