Rencontres

Par Taranee

N°1, N°5 et N°2

    La lumière envahit son champ de vision, l'aveuglant pendant un instant éphémère. Quand elle se dissipa,  n°1 pût enfin voir le monde qui l'entourait. C'était un monde immense ! Et elle n'en voyait qu'une toute petite partie. La partie du cimetière. Comme elle se l'assaut de ce désolant paysage, elle prit la route de la sortie pour voir ce qu'il y avait derrière les limites du cimetière. Elle prit néanmoins le temps d'observer cet endroit silencieux. Ce qui était étrange, c'est qu'il y avait une multitude de tombes mais beaucoup d'entre elles ne comportaient pas de nom. Peut importe. Ce n'est pas grave. Pensa la jeune n° 1 en continuant son chemin. Elle parvint devant une partie grillagée du cimetière. On approche de la sortie... Cette pensée la soulagea sans trop qu'elle ne sache pourquoi. Elle continua sa marche un certain temps jusqu'à ce qu'elle découvre un dessin tracé dans la neige. 

    Il n'était pas si récent que ça... Les trais étaient à peine visibles, ils avaient été recouverts par les flocons de neige qui ne cessaient de tomber. Mais en se concentrant assez, n° 1 réussit à lire ce qu'il y avait écrit : N°2. Elle n'était donc pas seule ? Il y avait d'autres numéros ? Combien alors ? Tant de questions venaient se rajouter à celles qu'elle se posait déjà... La jeune fille décida de tracer à son tour son numéro dans la neige. Comme ça on saura que d'autres personnes sont passées par là. 

    Elle détourna le regard des deux matricules tracés dans la neige et s'apprêtait à continuer sa route mais un visage était apparu à quelques centimètres du sien. N°1 hurla. Elle poussa l'inconnu de toutes ses forces et pût ainsi le voir tout  entier. 

    C'était un jeune garçon. Une quinzaine d'années à première vue. Il paraissait déboussolé et surpris. Sa silhouette frêle contrastant violemment avec l'aura intimidant qui émanait de lui. Les yeux sombres de l'adolescent croiserent ceux de n°1 :

- On a pas idée de réagir d'une telle façon ! s'indigna-t-il. 

- Excuse-moi mais je ne t'ai pas fait de reproche sur le fait que tu m'ai causé une terreur sans nom en t'approchant de moi si furtivement ! Qu'est-ce qu'il t'a pris au diable de venir te coller contre moi ?! Tu aurais juste pu me dire que tu étais là ! 

- Il fallait que je vérifie si tu étais une bonne ou une mauvaise personne ! 

- Et il fallait que tu viennes à deux centimètres de mon visage pour faire ça ? T'es qui d'abord ? 

- Je suis le n°2 ! Enfin c'est ce qui est écrit ! Et toi t'est le un ! 

- Oui mais on m'a d'abord dit que j'étais One. 

- One c'est un en anglais donc dans tous les cas tu es le numéro 1. Comment t'es arrivé là ? 

- J'aimerais bien le savoir... répondit 1.

- Bref. On a pas que ça à faire. Si tu veux me suivre... Je cherche la sortie du cimetière. 

- Ben il suffit de suivre les grilles... Elles sont censées fait le tour du cimetière alors si on les suit on trouvera forcément la sortie... 

- Pas bête. Bon ben bien numéro 1! Mettons nous en route ! Je suis heureux de savoir que je ne suis pas seul ici ! 

Les deux adolescents s'approchèrent de la grille et la suivirent jusqu'à disparaître dans la blancheur hivernale. 

    Ils cherchaient depuis presque une heure lorsqu'ils trouvèrent enfin la sortie. Sans réfléchir, il se précipitèrent en dehors des grilles. À ce moment, celles-ci se refermer ent dans un grincement macabre, donnant l'impression aux jeunes gens de n'être plus en sécurité. Ils prirent leur courage à deux mains et décidèrent de rechercher qielqu'7n, n'importe qui. 

Ils visiterent donc les quartiers abandonnés, cherchant d'autres personnes. Au bout d'une trentaine de minutes, ils crurent voir du mouvement dans une rue et décidèrent d'aller vérifier si ce qu'ils avaient aperçu était vrai. Ils s'avancèrent entre les murs de brique qui évoquaient de vieilles usines mais tombèrent finalement sur une impasse. Il n'y avaient pas laa moindre trace de vie. Ils allaient rebrousser chemin quand une jeune fille apparût silencieusement devant eux. 

    Une adolescente elle aussi. Une petite cicatrice effleurant son œil pour passer sur sa pommette. Malgré cette légère de figuration et ses cernes imme ses, la nouvelle arrivant était très belle. Sa peau était très noire et de longues et fines tresses virevoltaient en dessous de sa taille. Elle était de grande taille avec une silhouette musclée. Il ne fallait pas l'énerver. Malheureusement, un mélange de colère et de peur s'opperait en elle et ces deux sentiment ressortait dans sa posture menaçante :

- Mais qu'est-ce que vous avez tous à apparaître comme ça sans bruit ?! s'exclama n°1.

- La ferme ! Vous êtes qui vous ? Qu'est-ce que vous faites là ? Vous sortez d'où ? les agressa la nouvelle venue en de gainant un couteau pointu.

N°2 s'approcha prudemment, les mains tendues en avant. Il allait parler mais l'adolescente au couteau l'en empêcha :

- Bouge pas le gringalet ! Je t'ai juste demandé de répondre aux questions ! Je suis armée alors vous feriez mieux d'obéir ! 

- OK ok ! Moi je suis le n°2 et elle c'est le 1. On s'est réveillé dans le cimetière et on en est sorti. On cherchait juste quelqu'un d'autre. On ne te veut pas de mal.

L'adolescente au couteau poussa un soupir de soulagement et baissa son arme pour le plus grand bonheur de n°1 et n°2 :

- Désolé. Je me suis réveillée sans aucun souvenir de comment je suis arrivée là ni de quoi que ce soit d'autre. Je suis juste à fleur de peau, terrorisée. Je me pose tout un tas de question et j'ai cru que vous étiez méchants. Je suis n°5. s'expliqua-t-elle.

- Oui c'est normal d'avoir peur. Moi je me suis réveillée dans un mausolée. répondit n°1 : Je n'ai pas de souvenir non plus et je ne comprends rien. Mais je crois que je suis morte. Un cercueil portait mon matricule.

- Dans ce cas j'aimerais savoir qui je suis et comment je suis morte... 

- À première vue, je dirais que tu as 16 ou 17 ans. 

Les trois jeunes gens continuèrent de discuter et de se poser des questions tout en se remettant à marcher dans la ville.

 

~*~

 

Tout le monde. 

    N°4 et son nouvel ami déambulaient dans les rues dévastées de la ville tout en faisant connaissance. Du moins en essayant car ce n'était pas facile de connaître quelqu'un qui ne se connaissait pas lui même :

- Et donc tu as quel âge ? demanda l'adolescent 3 à sa compagne.

- Entre 13 et 15 ans je dirais... 

- Quand je t'ai rencontré, une plante était sur le point de te tuer... Comment en es-tu arrivée là ? 

- Je ne sais pas... Je m'étais juste assise sur un banc. J'étais fatiguée. Et la plante m'a attaqué. La suite tu la connais. J'ai beau ne pas avoir de souvenirs d'avant, je sais que cette situation n'est pas normale...

- Nooon sans blague ? Tu ne trouves pas ça normal de te réveiller dans un cimetière au beau milieu d'une ville abandonnée et en ruine pour au final te faire attaquer par du lierre ? ironisa le jeune homme.

- Non mais je veux dire... Oui. Déjà ça c'est pas normal. Mais il y a aussi le fait qu'on ai aucun souvenir de qui on est, de qui on était... Et aussi le fait qu'on soit morts. Il me reste quelques bribes de pensées... Et dans ces pensées, je me dit que normalement, quand on est mort on est dans un état... Comment dire... Justement... On est pas dans un état ! Parce qu'on est plus rien, on ne ressent rien, ne pense rien. Alors pourquoi on est là ?

- Je... Je n'en sais rien. Mais c'est vraiment bizarre. Et douleureux. Moi je me souviens un peu de ma mort. Je me souviens de la souffrance et de la trahison. Je me souviens d'avoir été manipulé. Mais qui étais-je ? Ça je ne m'en souviens pas. 

- Quoi qu'il en soit, la journée avance et on a encore trouvé personne. J'ai l'impression que cette ville s'étend à l'infini ! se lamenta la jeune fille. 

- Alors on ferait mieux de se dépêcher ! 

Les deux enfants se mirent à courir avec détermination. Il fallait qu'ils couvrent le plus de terrain possible avant la nuit. Qui sait ce que les ténèbres leur reservaient ? Mais bien vite, ils furent à bout de souffle. Ils s'arrêtèrent, haletants. Le jeune homme dit à son amie :

- On ne peut as continuer avant d'avoir fait une pause. Arrêtons nous ici. 

Il désigna une boutique de vêtements aux vitres brisées puis il continua :

- Il te faut des chaussures et une veste, tu as l'aire frigorifiée. 

    N°4 leva et à baissa son menton en signe d'affirmation. Les jeunes gens entrèrent dans le magasin et y prirent une veste et une paire de chaussures. L'adolescente se sentait mal à l'idée de prendre quelque chose sans demander... Et sans payer. Du vol. C'est comme ça que ça s'appelle. Se souvint-elle. Elle parla de ses doutes à son comparse mais celui-ci la réprimande en disant qu'il n'y avait personne ici et que c'était soit ça soit mourir de froid. Ils ressortiront de la boutique. 

    Soudain, ils aperçurent trois silhouettes au loin. Nous ne sommes donc pas seuls !  Se réjouit n°4. Elle commença à courir en direction des silhouettes tout en faisant de grands gestes mais son acolyte la retint :

- Arrête ! T'es folle ? Ils sont peut être mal intentionnés ! 

- Où peut être pas. Peut être aussi qu'ils cherchent d'autres personnes comme on le fait ! Peut être qu'ils détiennent nos souvenirs. Ou alors peut être qu'ils veulent nous tuer. On peut pas savoir tant qu'on y sera pas allé. 

Le jeune homme eu quelques secondes d'hésitation mais il accepta finalement d'aller à la rencontrer de ces trois personnes. 

    Les deux adolescents se mirent à courir, ignorant leurs points de côté et leurs crampes. Quand ils rejoignirent les silhouettes, ils étaient à bout de souffle, on aurait pu croire qu'ils venaient d'échapper à une attaque terroriste :

- Bonjour, haleta n°4 : Je... Vous êtes ici depuis longtemps ? Nous on cherchait d'autres personnes. 

    La plus grande personne du groupe, une fille à la peau noire, se retourna, ses longs cheveux tressés créant un mouvement hypnotisant :

- Vous êtes qui ? demanda-t-elle. 

- Je suis n°4 et voici mon acolyte... Euh... Il n'a pas de nom. 

La jeune femme sembla plonger dans un moment de réflexion intense avant de daigner se présenter :

- Je suis le n°5, mes compagnons sont le 1 et le 2.

Elle semblait vouloir ajouter quelque chose mais une voix retentit dans l'air. Une voix grave à la diction lente :

- Vous êtes donc réunis... Vous êtes 5. 5 adolescents dénudés de souvenirs, dénudés d'eux mêmes. À vous de jouer maintenant... Voulez-vous vivre, ressusciter ? Voulez-vous savoir qui vous êtes ? Je vous laisse le choix. Vous avez une chance de ressusciter. Alors ne la gâchez pas.

    La voix disparut, laissant derrière elle une atmosphère lourde de mystères. Oui ils voulaient vivre, ils voulaient se souvenir, ils voulaient rêver, espérer, rire et pleurer. Et pour cela, ils n'avaient qu'une seule option : Chercher. Se chercher encore et encore jusqu'à se rappeller de ce qu'ils étaient, chercher et survivre dans ce monde étrange. Ils ne se connaissaient pas encore. Ils ne savaient pas qui ils étaient. C'était l'occasion de se forger une personnalité. 

    Ils ne se connaissaient pas encore... Mais ils savaient d'ores et déjà qu'ils formeraient un groupe soudé, une association solidaire, une unité combative. 

 

 

 

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