Prologue : « Alors, on danse » (Stromae, 2010)

Par Fabe
Notes de l’auteur : Chère paire d'yeux, sache que mon premier roman est en cours de finalisation. Je suis ouvert aux retours les plus précis et bienveillants. Ils me seront précieux !

La vie n’est qu’un enfer dont on dissimule la véritable nature. Au milieu de sa meute de collègues bourrés, Lucas se sent seul. La bande éméchée danse torse nu debout sur une table du carré VIP. Ils ont l’air de bien s’amuser sans lui. Accoudé au bar, il noie sa mélancolie au fond de son whisky coca. Il a cette désagréable impression d’être toujours de trop. Avec tout le monde. Depuis toujours. Si, là, tout de suite, Lucas disparaissait de la surface de la planète, il ne manquerait à personne. Alors il décide de s’éloigner en toute discrétion. Comme à chaque fois, aucun d’eux ne remarque sa défection. Cela fait trop longtemps que ça dure. Il faut que ça s’arrête. Maintenant et une bonne fois pour toutes. Un jour prochain, il mettra fin à ses jours ; c’est une évidence. En attendant de trouver quand, il se paie une tournée supplémentaire. La charmante barmaid lui apporte deux verres. Un pour lui. Le second pour la jolie brune aux cheveux courts assise à sa gauche. C’est elle qui invite. Il enclenche le pilotage automatique et enfile sa tenue de mec sûr de lui. Sourire en coin, il la rejoint et la discussion commence tant bien que mal. La jeune femme ne maîtrise pas la langue de Molière alors ils dialoguent avec les mains. Le courant passe bien entre eux malgré la musique qui gueule. Si le plan se déroule sans accroc, ils rentreront s’amuser ensemble. Lucas ne pense à rien de plus que l’instant présent. C’est préférable pour ne pas perdre la tête.

Lorsqu’ils quittent l’établissement main dans la main, le videur s’enquiert de savoir si la jeune femme est consentante pour suivre Lucas. Le colosse croise ses énormes bras tatoués contre sa poitrine et toise le jeune homme avant de s’esclaffer. Dans un anglais approximatif, la jeune femme glisse à Lucas que le week-end précédent, elle l’a vu réduire en miettes un agitateur. De « manière préventive », pour reprendre ses termes. Lorsque la police est arrivée sur les lieux, elle s’est aperçue que la victime était un prédateur sexuel recherché pour de nombreux viols non résolus. Après lui avoir raconté ce fait divers d’une pertinence douteuse, la belle étrangère commande un taxi avec son portable. Confiant, Lucas lui donne son adresse. À peine posés sur la banquette arrière, ils s’embrassent à pleine bouche sous le regard interloqué du chauffeur. Lucas n’est plus vraiment lui-même tant l’alcool qui coule dans ses veines le grise. Après avoir emprunté quelques voies de bus pendant une vingtaine de minutes, ils arrivent en un seul morceau à destination. Lucas s’empresse d’attirer sa conquête vers son hall. Pas de bruits ni de présence. Après tout, il est tard. Les aboiements d’un roquet retentissent derrière eux. Lucas accélère pour monter chez lui. Dans l’ascenseur qui les emmène au septième ciel, ils continuent leurs préliminaires sans se soucier d’être dérangés. Une fois la porte refermée derrière eux, le grand huit démarre.

À son réveil, Lucas ressent toujours cette sensation de vide intérieur. Le sexe n’a pas effacé ses tracas. La demoiselle a profité de son sommeil pour mettre les voiles. L’un et l’autre ont obtenu ce qu’ils désiraient : un coup d’un soir. C’était agréable. Aucune chance qu’ils se rappellent un jour. En attendant, le corps de Lucas craque de fatigue. « Qui dit fatigue dit réveil. Encore sourd de la veille ». Bientôt l’heure de se lever ou pas. C’est le week-end et il est trop tôt. Cela lui laisse le temps pour s’en griller une sur sa terrasse. Il ne parvient plus à mettre la main sur son briquet. À coup sûr, sa conquête de la nuit le lui a chipé. Tant pis. De toute façon, il devrait penser à arrêter de fumer. Mais bon, ce n’est pas ça qui va le tuer ; il s’en chargera lui-même. La seule inconnue reste de savoir quand il rejoindra le royaume des cieux ? De mémoire, les suicidés n’accèdent pas au paradis alors il ira rôtir en enfer. Ce n’est donc pas demain la veille du jour où il rencontrera un ange. En plus, aujourd’hui, c’est son anniversaire.

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Lunereveuse
Posté le 27/06/2022
Coucou Fabe !

Je ne sais pas si mon commentaire sera précis, mais je tenais à t'en laissée un.
Tout d'abord ta plume est vraiment belle, elle est poétique et ton chapitre se laisse lire comme si les mots glissait. Je ne sais pas si c'est fait exprès, mais tes deux premiers paragraphes sont identiques. (peut-être que j'ai mal lue).

En tout cas j'ai hâte de lire la suite.
Au plaisir de te lire encore.
Lune rêveuse
Fabe
Posté le 04/07/2022
Bonjour Lune rêveuse ! Merci pour ton commentaire. Il s'agissait d'une erreur de manipulation qui a été réglée grâce à toi ! J'espère que la suite te plaira .
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