Prologue.

Notes de l’auteur : Je préviens ici de quelque chose que vous remarquerez bien lors de votre lecture, mais mon récit est au présent, et écrit d'une façon très orale. Ce n'est pas une erreur. Je pensais que ce serait plus facile de lire et de s'immerger dans une histoire écrite au plus près de notre langage à nous, les jeunes d'aujourd'hui.

Mais apparemment cela en déstabilise un peu certains, alors n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire ! Je changerai évidemment si je vois que j'ai trop de "mauvais" retours par rapport à ça.

J'entre dans la salle de repos. Face à moi, deux rangées de lits disposées chacune le long des murs sur les côtés. Des lits tous vides. Tous sauf un. Au fond à droite. Pourquoi ? Pourquoi si loin, loin de moi ?! Quelle ironie en fin de compte, moi qui ai toujours voulu l'éloigner de moi, voilà que je brule de tenir sa main dans la mienne, caresser sa joue, voir ses yeux s'ouvrir pour la première fois depuis de si longs mois...

Les mains moites et tremblantes, je m'avance d'un pas pressé. Quand enfin j'arrive face à lui, mon cœur battant la chamade s'arrête devant l'horreur que je vois : il est là. Un sourire absent sur les lèvres et les yeux clos. Ce sourire, il l'a depuis le jour où il s'est sacrifié pour me sauver. Pour nous sauver tous. Toutefois le temps et la maladie ont marqué son corps : ses petites joues rondes de poupon se sont creusées, l'immobilité a fait fondre les muscles de son corps qu'il avait mis tant de temps à ciseler, à travailler, lui qui avait pourtant l'effort en horreur. L'évidence me frappe alors, c'est pour moi, pour que je le regarde, le remarque qu'il avait fait tout ça ! Et moi... Nom de Dieu, comment ai-je pu être aussi aveugle !

J'avance lentement à son chevet, mon esprit pris dans la tourmente de tout ce que j'ai failli perdre... Mais je ne l'ai pas perdu, je l'ai sauvé, non je me suis racheté. J'espère... Quoi qu'il en soit, maintenant que j'ai compris, je fais le serment de ne plus jamais le fuir, lui sans qui je ne peux vivre. En prenant sa main frêle, si froide et blafarde dans la mienne, les larmes coulent sur mes joues. Dehors, un soleil de plomb illumine le ciel sans nuages, et alors qu'on peste tous contre ce cagnard, lui aurait été le seul à rire aux éclats en se dorant la pilule sur un transat, s'il avait été réveillé. Si.

Au comble du désespoir, je serre sa main dans la mienne, si fort que n'importe qui en souffrirait. Mais lui n'est pas « n'importe qui », lui est spécial, il ne s'est jamais plaint, au contraire, il a toujours eu l'air de chercher mes étreintes fermes et parfois brutales, toujours cherché à apaiser mes colères, toujours à me résister quand je perdais le contrôle... et moi je lui ai refusé tout, pensant que c'était malsain... Pfff, je suis pitoyable.

Mais maintenant j'ai compris, c'est tard je sais mais maintenant je le veux pour moi, moi seul ! N'y tenant plus, j'approche lentement mon visage du sien, si jamais il ne pouvait ne serait-ce que m'entendre ou me sentir, si ce geste est mon dernier espoir de repentir...

À seulement quelques millimètres de ses lèvres, alors que je peux à peine sentir son souffle sur ma peau, des mots sortent enfin de ma bouche, entrecoupés de sanglots :

« Reviens, tu dois revenir. Adam j'ai besoin que tu reviennes. J'ai besoin de toi, je t'en prie ! ». C'est quand nos lèvres se touchent enfin, que je lui avoue :

« Je... Je t'ai- ».

*********

Mon cœur déjà sous tension, rate un battement quand un grincement strident se fait entendre à ma gauche. Mon regard délaisse dans la seconde les pages qui avaient happées mon attention, pour se braquer sur l'intrus. Celui-ci me fixe, sans ciller. Il est brin, les cheveux en brosse, bien bâti, vêtu d'une chemise bleu nuit et d'un jean noir. Rien d'exceptionnel en somme. Sauf peut-être...ces yeux. Oui, ils sont kaléidoscopiques, d'un bleu cristallin et par moment, j'y distingue des reflets or ou vermeils. C'est... Fascinant, il faut le dire.

Je fronce les sourcils pour reprendre contenance. En parallèle j'essaie désespérément de trouver quelque chose à dire qui ferait déguerpir ce type. En une fraction de seconde, mes yeux balayent la salle : des pistes, des quilles, des gens qui prennent leur élan pour balancer de grosses boules sur ces pistes, pour faire visiblement tomber ces quilles (et pour tomber eux-mêmes accessoirement). Mais j'ai atterri où moi ?!

Ah je me souviens ! Une salle de bowling plutôt branchée, quelque part dans Paris. J'y suis avec ma bande de potes : treize étudiants de deuxième année, qui sont actuellement répartis en deux équipes, et en plein match de bowling très serré. Et moi dans tout ça ? Vous vous demandez ce que je fous à bouquiner pendant que mes amis s'éclatent ? Ben... je suis une quille à ce jeu (et je dis pas ça pour faire un jeu de mot d'occasion) et je l'ai encore prouvé ce soir.

« Cette place est prise, dis-je sèchement. Ce qui a pour effet de scotcher littéralement l'intrus.

-Bonsoir à toi aussi », répond-t-il après s'être raclé la gorge.

Visiblement il ne s'attendait pas à ce genre de réaction. Il se relève donc et... vient s'assoir à mes côtés, sur MON canapé ! Enfin, c'est celui du bowling... Mais c'est moi qui suis assis dessus !

« Bon Isaac, respire. Tu es un être humain civilisé donc tu ne vas pas faire de scandale parce qu'un mec louche s'est assis sur le même canap' que toi. Ignore-le et il fichera le camp tout seul. »

Je me replonge donc dans ma lecture. Enfin j'essaie pendant dix minutes. Sauf que l'autre là, en plus de prendre ses aises, il me fixe toujours et ça me tape sur les nerfs. Déjà qu'il a bousillé mon moment ! Je referme mon livre dans un claquement sec, pour passer mes nerfs et éviter de l'étriper sur place, et le fusille du regard.

« Qu'est-ce que vous voulez ?

-Je suis curieux, dit-il d'un ton innocent.

-La curiosité est un vilain défaut, répond-je du tac-au-tac.

Il hausse les épaules. Ce mouvement tire légèrement sur le tissu de sa chemise, juste assez pour que je me rende compte qu'elle moule parfaitement le haut de son corps, sans que cela en devienne indécent.

-Je pourrais presque te croire, à voir la situation dans laquelle elle m'a mise. Presque. Mais je prends quand-même le risque, dit-il en s'accoudant sur la table. Je me demande comment tu peux lire dans un endroit pareil, et être concentré au point d'en oublier jusqu'à où tu te trouves et pourquoi. »

Il est accoudé sur la table, sa tête reposant sur sa main gauche. Cette position me permet de voir à travers le tissu de sa chemise les courbes de son corps : ses abdominaux qui se dessinent légèrement, sa large poitrine aux pectoraux ciselés (que le premier bouton défait semble m'inviter à mieux découvrir)... je suis obligé de revoir ma première impression : il est plutôt bel homme en fait.

Hein mais, qu'est-ce qu'il vient de dire ? Non enfaîte, qu'est-ce que moi je suis en train de dire ?! Concentres-toi Isaac ! Y'a pas deux minutes, tu pouvais pas l'encadrer et maintenant, tu le reluques ? Mais non enfin, tu le reluques pas, tu... Ah, et merde !

« Qu-Quoi ?, dis-je en bégayant. Mes yeux remontent vers son visage et son regard malicieux me montre qu'il a perçu mon trouble.

-Tu as l'air d'apprécier ce que tu vois, dit-il d'une voix basse et apaisante. Il me regarde bizarrement, comme on regarderait un tableau mystérieux qu'il essaie de décrypter, genre la Joconde. Moi, ajoute-t-il sur le même ton, je te trouve plutôt mignon, tu sais ?

-Euh, circulez y'a rien à voir, je réponds les joues rougissantes.

Cet homme est vraiment étrange. D'habitude personne ne me prête la moindre attention, je n'ai qu'à me mettre dans un coin un peu sombre, en silence, et tout le monde m'oublie. Et il me suffit de cinq minutes pour faire fuir ceux qui m'approchent trop près, avec l'attitude exécrable que j'ai. Lui au contraire, en dix minutes il a réussi à me perturber ! Non enfin, je suis pas perturbé ! Ah, qu'il m'énerve lui !

-Isaac détends-toi. Tu n'as rien à craindre de moi, je ne te veux aucun mal », dit-il d'une voix basse et vibrante.

Je le sens passer son bras sur mes épaules. C'est vraiment très bizarre, je devrais le repousser, je devrais me méfier, peut-être même faire une scène pour attirer l'attention des gens et l'envoyer paitre définitivement et ostensiblement. Mais... J'y arrive pas. Je veux dire, c'est physiquement impossible : mes yeux picotent de façon étrange, je ne peux les empêcher de papillonner et il m'est de plus en plus difficile de les maintenir ouverts, je sens tous les muscles de mon corps se détendre. Et je dirais (enfin d'après ce qu'on m'a expliqué) que c'est comme après une éprouvante séance de sport.

Je tente malgré tout de repousser sa main, mais comme je m'y attendais, dans mon état actuel c'est inutile et si vous m'aviez vu faire, vous auriez sans doute trouvé ça pathétique. Avec sa main gauche (dont le bras est sur mes épaules) il attrape ma main au vol et la tien délicatement dans la sienne.

« Je suis là pour t'aider Isaac », l'entends-je murmurer à mon oreille.

-Je...vous ai...rien...demander. Dis-je faiblement, aux prises dans une lutte acharnée avec mes paupières, pour les garder ouvertes.

-Bien sûr que tu n'as rien demandé... Bien-sûr, dit-il dans un soupir toujours au creux de mon oreille. Mais il en est ainsi. Un jour tu comprendras. Un jour. »

Alors que je suis sur le point de sombrer, les paupières quasiment closes, je sens le livre sous mes mains glisser sur la table, vers lui. J'entends le bruit d'un fermeture-éclair qu'on ouvre et qu'on referme, après quelques instants. Honnêtement je n'ai même plus la force de me demander ce qu'il fiche, je suis fatigué, je veux dormir et de préférence ne jamais me réveiller. Je me sens tirer maintenant, il me relève et je me laisse totalement faire. D'ailleurs, s'il n'avait pas rencontré son corps sur sa route, le mien serait tombé la tête la première par terre. Et pas sûr que même ça, ça m'aurait réveillé.

Un claquement de doigts fort et clair parvient à mes oreilles. Il a sur moi l'effet d'un coup de fouet. Aussitôt la fatigue se dissipe. Mon corps m'obéit enfin à nouveau. Quoique mes muscles sont toujours aussi fatigués qu'avant. Mais ça me dérange pas pour tout vous dire... Vraiment louche tout ça.

Le mouvement de sa main qui descend, de mes épaules le long de ma colonne vertébrale, rappelle mon mystérieux inconnu à ma mémoire. Ce geste me procure une série de frissons le long de la nuque et jusqu'à mon bassin. Là où sa main passe, c'est comme s'il électrisait ma peau, elle qui d'aussi loin que je me souvienne a toujours été quasi-imperméable à toute sensation.

Je peux d'ailleurs sentir en ce moment même, dans chacune de mes vertèbres que ses doigts effleurent, comme de très fins fils se briser. C'est si...agréable ! Plus ça va, plus je peux sentir mes perceptions et mes sens s'aiguiser, pour tout dire, c'est miraculeux ! Le monde que j'avais toujours eu l'impression de ne percevoir que sous un voile d'insensibilité, m'apparait maintenant sous un jour nouveau, à mesure que celui-ci se délite presque sous mes yeux !

Je tente alors d'avoir des explications, pour savoir ce que cet homme providentiel a bien pu me faire, mais avant même que je me retourne, de sa main gauche il me retire délicatement mes lunettes.

« Tu n'auras plus besoin de ça désormais », susurre-t-il à mon oreille. Et effectivement, j'ignore par quelle magie mais je vois maintenant nettement mieux sans mes binocles, que je voyais avant avec. « Va maintenant, profite de ta dernière soirée ici, avec tes amis ».

Il saisit alors délicatement mon cou de sa mains droite, alors que la gauche vient lentement enlacer mon ventre. Ces mouvements me procurent des vagues de frissons dans tout le corps, me poussant malgré moi, à chercher encore plus son contact. Un soupir de contentement franchit mes lèvres alors que je savoure toutes ces sensations que je n'avais jusque-là, jamais connu. Il dépose un baisé appuyé sur mon front, et alors que je ferme les yeux et me laisse aller contre lui...

Il disparaît.

Alors qu'il s'évapore, je sens sa main pousser légèrement sur ma nuque, juste assez pour me remettre debout et m'évité de m'étaler par terre. Il a raison : fini de rester seul dans mon coin, fini de rester au second plan par peur d'attirer le regard des gens sur l'insensible que je suis...non, que j'étais. C'est décidé ! A présent je vais croquer ma vie à pleines dents, avant qu'elle ne me file entre les doigts.

Encore perturber par ce que je venais de vivre, me demandant si mon esprit, torturer par une abstinence vis à vis des plaisirs solitaires bien trop longue à son goût, ne m'avait pas envoyé cette image pour me faire flancher ; je sens un bras lourd peser sur mes épaules et m'attirer sur ma droite, alors que j'arrive au niveau des pistes de bowling.

« L'ermite de la bande se serait-il enfin décidé à lever le nez de ses bouquins ? La voix basse et suave que je connais si bien me fait frissonner. Mais qu'est-ce que j'ai ce soir ?

-T'étais devenu tellement braillard à force d'enchaîner les strikes, que je me suis dit qu'il était temps de te la fermer à clef, puisque tu le feras jamais de toi-même, je rétorque en détournant mes yeux orageux vers le visage de l'athlète aux yeux émeraudes à mes côtés.

-Voyez-vous ça, s'exclame-t-il en partant d'un rire franc, tu veux tenter ta chance, toi aussi ?

-Au bowling ? Contre toi ?? Beurk, je suis pas suicidaire aux dernières nouvelles, dis-je la mine faussement surprise par son défi. »

-Tu l'étais jusqu'à ce qu'on mette les pieds ici !, s'exclame Clarissa dans mon dos.

Je me tourne vers ce plantureux petit bout de femme, enjoué et qui a cet « effet doudou » qui me donne toujours envie de lui faire de gros câlins.

-Peut-être mais ça, c'était avant, je rétorque en abaissant mes lunettes sur mon nez, comme une secrétaire.

Je ne sais pas si c'est la réplique tout droit sortie d'une pub pour une célèbre marque de lunettes, ou bien la pose plutôt comique que je prends, mais elle éclate de rire. Un rire sonore, tout à fait caractéristique (d'une chèvre) et surtout, si communicatif que personne n'y résiste. Pas même moi, qui me fends d'un léger sourire.

-Alors, reprends Cole, le grand sportif à ma droite, t'as décidé à quel jeu t'allais perdre bébé ?

Je me dégage du poids de son bras et me dresse devant cette armoire à glace d'une bonne tête de plus que moi (qui fait dans le mètre soixante-quinze), nos regards se défient et je plisse légèrement les yeux. Je m'avance d'un pas...

« Tu n'as aucune chance contre moi... »

Puis d'un autre. Nous ne sommes maintenant plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Si bien que si je faisais un pas de plus, je buterais contre son torse taillé par les multitudes de sports qu'il faisait à longueur de temps, et aussi par à un petit caprice trop injuste de la génétique, qui lui avait donné un satané métabolisme mésomorphe... Pfff.

« Au billard, chéri. »

Ah si, je suis suicidaire. Si si, j'vous jure. Je viens de défier Cole dans une de ses disciplines préférées (si tant est qu'il en existe une qu'il n'apprécie pas). Et maintenant, comble de la poisse sous le signe de laquelle j'ai vu le jour, ça vient de partir en tournoi général. Je soupire alors que les treize âmes qui constituent le plus grand (et le seul d'ailleurs) cercle d'amis que j'ai jamais eu, se dirigent vers le coin billard de la salle pour réquisitionner toutes les tables.

Mais pourquoi j'ai lâché mon livre moi déjà, hein ? Bon eh ben il me reste plus qu'à prier pour que la partie que j'ai jouée (et lamentablement perdue) il y a de cela une semaine chez des amis de la « famille », ait été TRES instructive. Sinon ils se feront un plaisir d'assécher mon compte en banque tous ces vautours, là. Et cette fois, je ne pourrais pas les esquiver...

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Loup pourpre
Posté le 28/01/2023
Bonjour AW Zephyrus,

Je suis passé ici par hasard et j'ai bien aimé. Pour une romance homo, cela commence sous les meilleurs auspices. Seulement, il y a deux petites fautes: ''ballaye la salle'' c'est balaye et il y a un ''vien'' quelque part où il manque un s. C'était un peu caliente entre le personnage principal et l'homme fantôme. Je me demande pourquoi le héros n'a pas demandé: ''Comment savez-vous mon nom?'' puisqu'il le savait pas avant. Mais bon. A part ça, ça va. Ouh, des abdos en béton. Hi hi hi. Hâte de voir la suite.

A bientôt.
A.W. Zephyrus
Posté le 28/01/2023
Bienvenue dans l'aventure, Loup pourpre !

Merci d'avoir relevé mes coquilles, je les corrige de ce pas. Si tu as trouvé leur rencontre impromptue hautement intéressante, je te retrouve au chapitre suivant avec la certitude que tu vas tout autant l'apprécier...

Quant aux priorités d'Isaac, il me faudra les revoir (comme pas mal de choses dans cette histoire) et je m'y atellerai dès que j'en aurai fini avec la Rose d'Epines.

À très vite,
A.W. Zephyrus.
Eälindë Surion
Posté le 21/01/2023
Voici ma première impression, j'ai bu ton prologue, il m'a absorbé. Tu as une belle plus et ton imagination est plutôt sympa. J'ai hâte de lire la suite. Effectivement, le style "parlé" m'a au début, comment dire... étonné ? car je suis plus friande des textes à la Tolkien. Mais très honnêtement je me suis vite adaptée et j'ai oublié rapidement mon étonnement.
A.W. Zephyrus
Posté le 21/01/2023
Oh my, je ne m'attendais pas à un tel commentaire ! Tu n'as pas idée d'à quel point ça me fait plaisir. 🥰 Je vais t'avouer un sombre secret : moi-même j'ai parfois du mal avec certains passages quand je les écris, mais il n'y a rien n'a faire, je n'imagine pas Héritiers Perdus autrement. Ainsi, je suis rassuré que tu aies apprécié en fin de compte. Je pense vraiment que l'histoire vaut la peine de s'accrocher !

Sinon, le tome 1 de La Destinée des Âmes Sœurs, que j'ai commencé à publier récemment, te conviendra peut-être plus : le récit est toujours au présent mais le personnage est beaucoup plus posé, moins dans l'"action/réaction" qui caractérise Isaac.

Merci pour ton commentaire !

A.W. Zephyrus.
JeannieC.
Posté le 09/11/2022
Alors tout d'abord pour répondre à ta question, personnellement le style oralisant me va très bien. Je me souviens notamment de ma lecture de "L'Attrape-coeur" où le style est clairement l'oralité d'un adolescent, et le rendu est prenant. Tu as une bonne plume, énergique, maîtrisée. Même assez sensuelle pour rendre la corporalité, les émotions via le ressenti du corps - et ça c'est plutôt rare, je déplore souvent que ça manque dans les récits que je commente en ligne.
Je pense que par moments, tu peux même carrément assumer à fond l'oralité. Par exemple dans "Nom de Dieu, comment ai-je pu être aussi aveugle !" > comment j'ai pu ? Et plus loin, "Bonsoir à toi aussi, répond-t-il" pourrait donner "qu'il me répond" - en plus, ça marquerait l'agacement du personnage. Mais ce ne sont vraiment que des chipotages et des suggestions.

Une autre bricole de forme aussi :
>> "Mon cœur déjà sous tension, rate un battement quand un grincement strident se fait entendre à ma gauche." > pour moi il faut une virgule aussi après "coeur" sinon l'articulation de la phrase est bancal.
Le personnage est attachant, et d'entrée de jeu on s'interroge sur cette affaire de sacrifice. Apparemment, la personne qu'il aime a trinqué. Curieuse d'en savoir plus.

J'enchaîne !
A.W. Zephyrus
Posté le 10/11/2022
Merci pour ce commentaire rassurant et pertinent à la fois JeannieC.

J'étais, au départ, très friand des formes de phrases comme celle que tu me conseilles pour souligner l'agacement d'Isaac. Il faut dire que l'inversion sujet/verbe ne sonne pas toujours bien à mes oreilles au présent. Je me suis ravisé car les premiers avis que j'ai eu (pas sur cette plateforme) étaient un peu mitigés. Sur ce point aussi, le jury n'a pas tranché. D'autant que je n'avais pas perçu une telle utilité à cette tournure de phrase.

Pour ta dernière remarque, c'est typiquement une situation dans laquelle je ne sais jamais me décider. Avec virgule, mes yeux sont d'accord mais j'ai l'impression que cela ralenti le rythme de la phrase, ce qui ne colle pas avec la situation (on ne mets pas dix minutes à sursauter). Sans virgule, c'est l'inverse... Quel dilemme ! Heureusement que les pinailleurs(euses), chipoteurs(euses), aiguilleurs(euses) sont là pour trancher pour moi !
Liné
Posté le 02/11/2022
Hello, et enchantée !

Je découvre ce texte via les Histoires d'or. Une première petite question : si tu insistes sur la présence d'homo-romances dans ton intro, c'est parce que tu t'es pris des remarques... ? Ou simplement pour prévenir ? J'espère que c'est la 2e option... Auquel cas, j'aurais bien envie de te dire : je pense que tu peux te permettre de surprendre tes lecteurs et lectrices (quoique ça ne devrait même pas être de la surprise, des couples gays. Enfin bref).

J'ai l'impression que la toute première partie n'est pas du point de vue d'Isaac, je me trompe ? Tu ne peux sans doute pas me répondre sans spoiler, ceci dit... En tout cas, il y a quelque chose dans le style qui ne fait définitivement pas oral, contrairement au reste.

D'ailleurs, le style oral fonctionne très bien ! Pareil, j'espère que tu ne t'aies pas trop pris de remarques, parce qu'en réalité... Du moment qu'on sait pourquoi on veut adopter tel ou tel style et qu'on s'y tient, tout est possible ! D'ailleurs, ça change un peu d'avoir un récit imaginaire qui n'embrasse pas complètement les codes stylistiques de la littérature plus "classique".

Un peu plus sur le fond du récit, j'avoue avoir eu un peu peur que l'homme mystérieux agresse sexuellement Isaac. Dans le vocabulaire et les sensations décrites, je trouve qu'il y a quelques indices (la fermeture-éclair, l'état de non-conscience, la main qu'Isaac repousse, l'homme mystérieux qui susurre à son oreille etc.) qui m'y ont fait penser. Est-ce que c'est intentionnel ?

Ah et histoire de pinailler sur la forme : les verbes à l'impératif ne prennent généralement pas de "S" ("Isaac, respire", par exemple).

A bientôt !
A.W. Zephyrus
Posté le 03/11/2022
Bonsoir à toi !

Je te rassure : deuxième option. Même si l'idée est de fait, de ne pas avoir à s'encombrer avec la première.

Si tu parles de la partie avant les "*********" effectivement ! C'est pour cela que c'est en italique, (même si ce n'est pas évident à discerner quand on ne l'a pas écrit). C'est un extrait du livre que lit Isaac. Pour l'instant, il est surtout là pour faire ressentir au lecteur ce moment bieeennn désagréable ou un autre être humain vient éclater notre petite bulle quand on est à fond dans un récit.

Ah c'est vrai ?! Vraiment ça me rassure beaucoup. Il faut savoir qu'au départ j'ai "adopté" ce style très naturellement, au regard de ce qu'il me manquait dans mes lectures, je suis donc en totale découverte du rendu en soit (comme sur à peu près tout sur cette œuvre. Vos retours sont vraiment très importants pour moi. D'autant plus que j'ai lu des commentaires sur des livres écrits au passé et c'était : "Je suis rassuré de voir qu'il y a encore des jeunes qui se souviennent que le passé est le présent du récit !"

So... 😅

Alors... Oui ? Mais je ne le voyais pas comme ça. Je voulais, au moment où j'ai commencé l'histoire, faire de ce cher monsieur un personnage important en toile de fond du récit. En gros sa rencontre avec Isaac (et Cole aussi mais je n'en parle pas) était censé "activer leurs pouvoirs" ou "lancer leur destinée", comme un genre de prophétie. Du coup ce n'est pas tellement l'étranger qui devient excessivement tactile, mais plutôt Isaac dont les perceptions s'aiguisent de plus en plus. Cependant, pour être honnête au vu de comment l'histoire tourne, je me demande si je vais garder cette scène et ce mystérieux inconnu...

Mais en tout cas non, il ne se passera jamais rien entre eux ! 😂 (Isaac n'en aura vraiment pas besoin pour avoir une vie intéressante.) Sauf que comme ce personnage est très ancien, il n'a pas les mêmes codes que les gens d'aujourd'hui... J'essaie d'être clair sans spoil. 😅 Quoiqu'il en soit tranquille là-dessus au moins.

Et enfin... Pinaille-donc ! Personne n'est aussi efficace qu'un(e) lectrice/lecteur intéressé(e) et certainement pas l'auteur.

Bonne lecture !
Edouard PArle
Posté le 01/11/2022
Coucou !
Clairement la première chose qui me vient c'est que tu as très beau style. Ta plume est précise et sensuelle. Elle rend très bien la tension qui se dégage des interactions physiques avec l'inconnu.
Pour le fond, ce premier chapitre fonctionne bien. On a envie de connaître le résultat de la partie de la billard et de savoir ce qui attend le narrateur après cette "dernière soirée"
Mes remarques :
"sa mais dans la mienne, caresser sa joue" -> main
"mon esprit prit dans la tourmente de tout ce que j'ai failli perdre.." -> pris
"Il est brin, les cheveux en brosse," -> brun
"quelle moule parfaitement le haut de son corps," -> qu'elle
"et la tien délicatement dans la sienne." -> tient
"Je...vous ai...rien...demander" -> demandé
"il me retire délicatement mes lunettes." Tu peux enlever le me
"juste assez pour me remettre debout et m'évité de m'étaler par terre" -> éviter
"Encore perturber par ce que je venais de vivre," -> perturbé
Je poursuis !
A.W. Zephyrus
Posté le 03/11/2022
Merci pour ce retour positif et pour les corrections ! Je ne les ferai pas immédiatement mais je t'assure les garder sous le coude pour la réécriture.

Bon voyage vers l'improbable !
J.J.Canovas
Posté le 13/11/2021
Whoua ton style d'écriture est génial ! L'histoire est tout de suite très prenante et on a vraiment envie de découvrir la suite. Je sais ce que je vais lire ce soir !
A.W. Zephyrus
Posté le 14/11/2021
Tu verras qu'au bout de deux/trois chapitres, la concordance des temps va partir en CaCaHoUèTeS. 😅

J'aime bien écrire au présent, mais. Que. C'est. Fffatigant. Parfois. Et concernant le style, je suis ravi que ça te plaise, j'ai trop peu de retours dessus même si je fais que d'en demander. 😒
SybelRFox
Posté le 07/05/2021
J'ai vu ton histoire dans la page d'accueil et ça m'a tout de suite attirée ! Je trouve que tu as une très belle plume et un style d'écriture très fluide ! Le début nous tient tout de suite en haleine, je vais de ce pas lire la suite !
A.W. Zephyrus
Posté le 08/05/2021
So much love here. ;)
Maritza
Posté le 07/05/2021
C'est donc parti ♥.♥
quelle il manque la majuscule. devant l'horreur de ce que je vois =>tout simplement devant l'horreur que j'observe/que je vois ou autre. C'est plus fluide que le "de ce que".
Mais en début de phrase c'est à éviter le plus possible, c'est pas interdit, c'est à limiter. Y a des variants qui sont plus jolis : Or, / Toutefois etc. Surtout qu'il est répété un peu plus loin :S
Il manque l'accent sur le A majuscule.
"le t'en prie ! " je t'en prie plutôt non ?
"ballaient" balayent ?
Trop de ça rapprochés. C'est assez impersonnel et oral. Que représente ce ça ?
"et je dis pas ça pour faire un jeu de mot d'occasion" => "je ne confesse pas cette information pour faire un jeu de mot d'occasion <=. C'est transformé là.
Bon les dialogues, il faut mettre des tirets cadratins :S
Faut essayer d'éviter deux pp ou deux adverbes dans la même phrase, ça alourdit.
"Il est accoudé sur la table" on le sait, c'est dit juste avant ^^
Faut harmoniser soit c'est toujours "réponds-je" soit je réponds (même si je trouve ce terme moche xD), mais pas l'un ou l'autre.
Pourquoi pas au niveau de mouvement de sa main, ça pourrait être plus fluide, moins mécanique, mais c'est bien franchement !
Oooh il voit mieux maintenant ♥.♥
Attention à l'abus de ponctuation double.
"que moi (qui fait dans le mètre soixante-quinze)," c'est donc le protagoniste qui fait ? moi qui fais <=
Bon les dialogues sont assez dynamiques après ça fait presque chapitre 1er plutôt que prologue, à voir pour la suite !
Des répétitions, y a quelques fautes. La description au début est assez classique, faut toujours trouver un moyen de l'intégrer, par exemple c'est bateau mais "il passe ses doigts dans ses cheveux bruns" bon on comprend qu'il est brun ^^
C'est bien amené, c'est assez fluide et j'ai lu ce texte assez vite, j'étais dedans !
A.W. Zephyrus
Posté le 08/05/2021
Bahahahahahaha, merci beaucoup pour avoir relevé les majuscules manquantes, je viens de voir pourquoi je ne les ai pas remarqué avant (j'ai bidouillé mon ordinateur un jour d'égarement, et j'ai changé les polices par curiosité). La police que j'avais me faisait voir toutes les lettres en majuscules.
Je corrige de suite !

Concernant les "ça" à répétition, je me doutais bien qu'ils pourraient poser problème, mais ils sont fait exprès. Je vais le préciser dans l'avant propos, ou les notes de l'auteur au début des premier chapitres, mais je veux justement écrire de la façon la plus orale possible, parce que selon moi, comme c'est de cette façon qu'on parle dans la vie de tous les jours, elle est plus facile à lire que les langage plus littéraire utilisé en général.

Mais peut-être que j'ai tort, qu'en penses-tu ?

Ensuite concernant les "réponds-je/je réponds" oui ok, au fur et à mesure que j'écrivais (parce que j'ai encore plein de chapitres qui n'attendent que d'être publiés) j'ai fais le même choix que toi donc je ne changerai pas de suite (trop la flemme de leur faire à la chasse) mais je changerai.
Pour les pronoms personnels et adverbes dans la même phrase pareil, je changerai ça.

En vrai, je pense changer le prologue (j'en ai déjà pondu un autre qui se rapproche plus d'un récit de génèse de l'univers) et donc comme tu l'as suggéré, ce chapitre deviendrait le chapitre 1. Mais je ne vois pas comment intégrer l'inconnu sexy dont il est question ici, donc je pense que je vais le transformer en gros pervers qui se ferai salement rembarrer par Isaac et son tempérament de cactus.

Que penses-tu de lui d'ailleurs ?
Maritza
Posté le 08/05/2021
" en gros pervers qui se ferai salement rembarrer par Isaac et son tempérament de cactus." xD ahah ! À ta guise :P c'est ton oeuvre, toi qui choisis :P tout comme le reste. Je ne suis que l'aiguilleuse comme je dis toujours :D !
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