Prologue.

Notes de l’auteur : Bonjour tout le monde,

Voici le prologue, n'hésitez pas à me donner votre avis ou à me signaler mes potentielles erreurs (il y en a sûrement par ailleurs ^^')

Bonne lecture,

Rose.

Prologue.

 

24 Juin 2019

Léa Hall regarde sa patiente avec désespoir. Jamais elle n'a été confrontée à un cas aussi difficile. La jeune femme n'est pas diplômée en psychiatrie depuis longtemps mais, honnêtement, elle doute que ce soit la raison de son impuissance. Nombre de ses confrères ont laissés tomber le dossier au fil des mois, incapable de résister un jour de plus au regard mort de la patiente.

Cette dernière est couchée sur le dos, ses yeux vides tournés vers la fenêtre. Des attaches de contentions la maintiennent au lit par les poignets et les chevilles. Autant pour sa sécurité que celle du corps soignant. La dernière crise a amené l'infirmière Molly aux urgences. Et bien que lapauvre femme n'ait pas eu à aller très loin, ce regrettable incident a poussé l'infirmière à demander une mutation. Et le service de psychiatrie manque déjà assez de personnel comme ça.

La patiente est nourrie par sonde nasale, sonde qu'elle arrive à arracher au moins une fois par semaine avec son cathéter. Puisqu'elle est également hydratée par voie intraveineuse. Sans parler des innombrables traitements qu'elle reçoit pour la maintenir en vie.

Son état physique est déplorable. Ses joues sont creusées, des cernes mauves s'étendent à l'infini sous ses yeux mornes, rougis à force de lutter contre le sommeil. Ses lèvres sont gercées, blessées par endroit. Ses cheveux, ou ce qu'il en reste, sont ternes et cassants. Sa peau est aussi sèche que le désert.

Le docteur Hall déglutit difficilement, un frisson glacial lui parcourt l'échine. Le bruit brise le silence et les yeux de la patiente se tourne avec une lenteur horrible vers la psychiatre. Quand elle voit la lueur effrayée dans le regard de la psychiatre, ses yeux s'attardent un moment. Et Léa jurerait voir un putain d'éclair de satisfaction morbide dans les yeux de cette... morte. Comme si effrayer celle qui tente de lui sauver la vie était le plus grand succès de sa semaine.

— Vous ne comptez rien dire, aujourd'hui non plus ? tente la jeune femme pour reprendre contenance. Vous êtes comme ça depuis des mois. Je cherche simplement à vous aider.

Le regard de la patiente reprend vie le temps de quelques secondes. Mais rien de rassurant ou d'encourageant. Ce que Léa voit dans ses yeux, c'est une douleur innommable, une détresse sans fin, une lassitude mortelle.

— Vous vous acharnez sur un cadavre.

La réponse a fusée, lentement, d'une voix caverneuse dû à son silence prolongé et sa bouche asséchée. Et les yeux s'éteignent à nouveau avant que la psychiatre puisse se raccrocher à cette lueur sombre pour obtenir plus. Et Léa Hall sait à ce moment précis combien c'est vrai. Cette patiente, autrefois une jeune femme inébranlable, est morte. Elle a été tuée il y a un an. La seule chose qu'il reste d'elle est un corps brisé qui ne demande qu'à cesser de fonctionner.

Léa sent un profond malaise l'envahir. Elle comprend pourquoi ses prédécesseurs ont préférés se décharger du dossier. Cette fille a sombré et elle parvient à entraîner quiconque s'approche avec elle. La psychiatre ne se souvient plus de la dernière fois où elle a réussi à dormir correctement depuis qu'elle l'a prise en charge. Léa est littéralement obsédée. Et déprimée, ce qui ne lui est jamais arrivé de toute sa vie.

Alors la psychiatre quitte la chambre comme si elle avait le diable aux trousses alors que la fille regarde à nouveau par la fenêtre sans lui accorder plus d'importance.

Léa rejoint le bureau de son chef. Elle toque et entre quand il lui donne la permission.

— Je peux vous aider ? lui demande son chef en la voyant se tordre les mains.

— Je ne peux plus, lâche Léa en secouant la tête avec angoisse. Ce dossier... c'est un cas désespéré. Elle attend juste qu'on la laisse mourir et... J'ai vraiment honte de ce que je vais dire mais, je me demande si ça ne vaudrait pas mieux pour elle. J'ai bien lu son historique et, bon sang, à sa place je voudrais qu'on m'anesthésie !

À bout de souffle, la psychiatre s'arrête et regarde enfin son chef d'équipe. Ses yeux noisettes sont perdu dans le vide alors qu'il se laisse aller dans son fauteuil. Il passe une main dans sa tignasse brune en soupirant. Quand il remonte son regard dans l'océan de Léa, il est abattu.

— Vous savez ce qui m'empêche de m'occuper de cette patiente, hormis les restrictions imposées ? demande-t-il et Léa secoue la tête négativement. Il s'agit de ma nièce.

Le docteur Hall blanchit légèrement. Elle vient de dire à son chef, Cameron Randal, de laisser sa nièce mourir. Pas sa meilleure idée.

— Je... désolée, je n'aurais pas dû, bafouille-t-elle avec gêne.

— Vous pensez comme toutes celles qui ont gérés ce dossier avant vous, avoue Cameron en haussant les épaules. J'imagine que je ne peux pas vous en vouloir. Cependant, je viens d'une famille où la faiblesse n'est pas tolérée et j'aime à penser que je n'ai jamais succomber à cette facilité. Ma nièce est également une force de la nature, elle l'a oublié, c'est tout. Quoiqu'il en soit, il n'y a que deux options. Soit elle redevient elle-même, soit elle meurt de vieillesse dans ce lit avec ses foutus contentions. Et comme vous êtes la dernière personne vers qui je peux me tourner pour son suivi, à vous de voir ce qu'il adviendra d'elle... docteur Hall, finit-il avec froideur.

Léa va ouvrir la bouche quand un hurlement à glacer le sang retend. Léa sait d'instinct à qui appartient ce cri et détale du bureau en courant, son chef sur les talons.

La psychiatre retrouve un regroupement féminin dans la chambre alors que sur le lit, la patiente explose. Un hurlement déchirant leur vrille les tympans alors qu'elle s'arc-boute sur le lit comme une démente. Les infirmières sont figées dans la pièce, ne sachant par où commencer, prise entre la peur et la tristesse. Une jeune infirmière, sûrement une nouvelle, est dans le coin de la pièce, pleurant silencieusement avec culpabilité.

La patiente réussit à libérer une main de ses entraves et avant que quiconque ne puisse intervenir, elle arrache sa sonde nasale. Léa fonce sur elle avant qu'elle ne s'attaque au cathéter. Grimpant sur le lit, elle enjambe la patiente, passant une jambe de chaque côté de ses hanches, redoublant la férocité de la crise. La fille passe de dévastée à terrorisée dans la seconde. Léa savait qu'elle provoquerait une forte réaction mais, il vaut mieux que la patiente se focalise sur elle plutôt que sur le docteur Randal qui prépare une dose de neuroleptique d'une main experte. Alors que Léa maintient le bras libéré du mieux qu'elle peut, que la patiente tente de se libérer comme si elle avait à faire au diable en personne, Randal injecte le neuroleptique.

L'effet est rapide mais, trop lent au goût de Léa. La fille finit par sombrer et la psychiatre descend du lit avec un regard dur.

— Quelqu'un peut me dire ce qui l'a mise dans cet état ? s'emporte-t-elle.

— Je suis désolée, renifle la jeune infirmière. J'ai laissé traîner mon rapport sur sa table de nuit et elle a vu la date. Elle est devenue hystérique.

Léa ferme les yeux. Cela fait un an jour pour jour. Une année est passée depuis cette tragédie. Si la psychiatre savait que sa réaction serait vive, elle ne s'attendait pas à ça. Elle a pourtant demandé à ce que le personnel soit prudent et cache la date. Léa lance un regard furibond à la jeune infirmière et prend les paramètres de la patiente.

La psychiatre s'arrête au poignet de la fille, orné d'un bracelet en argent. Ce dernier est simple avec une gravure.

L+L=N

Le cœur de Léa se serre malgré elle. La psychiatre récupère le dossier sur la table et caresse le prénom de la jeune fille. Elle lance ensuite un regard déterminé à son chef et acquiesce sous son regard satisfait.

 

À nous deux, Lydia Randal.

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LineP_87
Posté le 12/02/2021
intro accrocheuse, bravo :-)
Cela donne envie de connaître le contenu de ton histoire. Certaines tournues mériteraient d'être revues, mais personne n'est
LineP_87
Posté le 12/02/2021
intro accrocheuse, bravo :-)
Cela donne envie de connaître le contenu de ton histoire. Certaines tournures mériteraient d'être revues, mais personne n'est Voltaire ou Hugo ici, n'est-ce pas ?
RoseliaThomson
Posté le 12/02/2021
Merci, je suis contente que tu aies aimé :) Certes, je vise pas Voltaire ou Hugo ( même de loin mdr) néanmoins, n'hésite pas à pointer les tournures qui mériteraient d'être retravailler, je cherche à m'améliorer au maximum et cette histoire n'a subie encore aucune correction extérieure ^^
LineP_87
Posté le 12/02/2021
Pas de soucis, je relis demain et je te dirai quelles phrases pourraient être revues ! Moi non plus je ne suis ni Voltaire, Ni Hugo, ni aucune ou aucune autre auteur, d'ailleurs ! C'est pas facile de se lancer !
RoseliaThomson
Posté le 12/02/2021
Non c'est certain, outre le fait qu'on ne voit pas clairement ses propres erreurs, notre univers ne peut pas plaire à tout le monde. Partager ses écrits, c'est aussi s'exposer à la critique. Mais si elle est constructive, il faut savoir en tirer profit
limapearl
Posté le 12/02/2021
J'aime bien, on se pose des questions pour la suite et ça donne envie de continuer. Néanmoins, il y a des répétitions et ça freine la lecture, certaines phrases sont un peu mal tourné mais dans l'ensemble ça va. C'est ton premier roman?
RoseliaThomson
Posté le 12/02/2021
Merci beaucoup, n'hésite pas à pointer les répétitions ou les phrases mal tournés. Je cherche à m'améliorer et toutes critiques est la bienvenue ;) C'est effectivement mon premier roman, j'écris de la fanfiction d'ordinaire ^^
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