Le long du fleuve, les corps de deux soldats macéraient dans l’eau rougeâtre. Avec ses joues imberbes, l’Olmien ne devait pas avoir plus de vingt ans et le visage triangulaire du Gondrelonais arborait les traits sans âge des Elfes, de grands yeux noirs tournés vers le ciel. Le roulis des eaux fluviales qui balançait leurs têtes et leurs bras leur prêtait un semblant de vie effrayant. L’odeur des chairs gonflées saisit Kuara à la gorge et il se détourna, le poing contre les lèvres.
Transi de froid, il rabattit sa capuche, tira les pans de son épaisse fourrure, souffla dans ses mains raides. Il recula d’un pas et sursauta en découvrant son lieutenant, debout près de lui. Cet homme rude, aux paupières bouffies et au nez de travers, désigna du menton les deux dépouilles. Tordant sa bouche entaillée d’une longue cicatrice, il constata de sa voix rauque :
« Humains et Elfes se ressemblent dans la mort, Monseigneur, ne trouvez-vous pas ? »
Le corps de Kuara se raidit. Un frisson glacé courut le long de son échine.
« Quelles sont ces balivernes ? gronda-t-il. Nous n’avons rien en commun avec eux ! Allez plutôt réveiller les troupes, au lieu de philosopher. Qu’elles se tiennent prêtes à reprendre la route ! »
Son lieutenant resta coi, pendant un court laps de temps, les lèvres entrouvertes, comme s’il allait répliquer, mais finit par acquiescer. Il tourna les talons et s’enfonça dans les bosquets obscurs, d’une démarche gauche, comme une sorte d’ours. Kuara lui emboita le pas. Devant lui, les silhouettes réconfortantes de ses soldats apparurent dans la brume matinale, mouchetée çà et là par la lueur rouge des feux de bivouac. Roulés en boule dans leur couverture, ils ronflaient, les uns contre les autres. Certains dormaient assis, adossés contre un arbre, la tête enfouie dans leurs coudes autour des genoux. D’autres tisonnaient les braises. Les flammes qui se ravivaient teintaient leur figure fantomatique d’une clarté pourpre, presque surnaturelle.
Une large bannière se déployait au-dessus du camp. Kuara sentit une bouffée de fierté le parcourir à la vue de son blason : « d’argent à un cheval cabré de sable ». À l’instar de ses ancêtres, il défendait la race des hommes. Les Elfes mis en déroute lors de la bataille de Dhuyne se repliaient dans les montagnes vers la forteresse de Galmeric. Il n’était plus temps de se morfondre, mais bien de les poursuivre et de les anéantir. Kuara cria ses ordres d’une voix puissante et peu à peu, les hommes fatigués se levèrent et formèrent une longue colonne silencieuse.
Alors qu’ils longeaient le bord du fleuve, Kuara surveillait la rive, en selle sur le bas-côté de la route. Il étouffa un juron en apercevant les cadavres entraînés par le courant tels des troncs : une bataille s’était tenue en amont.
Peu après, sa crainte se confirma lorsqu’ils croisèrent des brancardiers portant les éclopés. Les râles des blessés aux membres amputés lui donnèrent froid dans le dos. Avec eux, des fermiers fuyaient les combats, de jeunes enfants en pleurs dans leurs bras. Kuara ordonna à sa troupe de se rabattre pour leur faciliter le passage. Il en profita pour héler un guérisseur à la tunique violette crasseuse, couleur d’Olme, et s’enquit de la situation.
« Gardez l’œil bien ouvert, Monseigneur, lui répondit l’Olmien. Des Elfes errent dans la région. Ils attaquent par surprise et font des ravages. Hier, à Valnoy… Ah ! Un carnage, ajouta-t-il en désignant le défilé macabre. Je vous conseille de rejoindre au plus vite les zérègues, massés sur les hauteurs. La nuit, ils vous protégeront.
— Depuis quand les Hommes ont-ils besoin de l’aide des inumas pour assurer leur sécurité ? cingla Kuara.
— Ne les sous-estimez pas, Monseigneur, souffla le médecin à l’air ahuri. Ils ont sauvé bon nombre des nôtres. »
Kuara secoua la tête. C’était bien ce type de pensées qui avait mené au déclin de leur grand empire ! Il tira sur les rênes et chevaucha jusqu’à l’arrière de la colonne.
En fin de matinée, ils rejoignirent le vaste lac Noure, cerclé de rubans de brume. Des rayons perçaient le dôme de nuages et s’allongeaient sur sa surface brillante, comme sur un parvis de marbre. Le bruit de pas cadencés et le cahot des chariots résonnaient dans la prairie muette, tandis que les premiers soldats dépassaient les décombres d’un beffroi, aux poutres noircies, et entraient dans le bourg désert de Valnoy. Des bourrasques glaciales balayaient les rues lugubres, bordées de maisons aux toits effondrés, aux portes barrées de planches et aux murs brûlés. Les arbres rompus pendaient leurs tristes rameaux vers la terre jonchée de débris : ici un casque sale, là des morceaux de meubles éclatés. Kuara tourna la tête vers les bois obscurs d’où les Elfes pouvaient surgir à tout moment. Il guettait le retour des éclaireurs, les yeux grands ouverts.
Le bourg passé, ils gravirent le sentier pavé, vers le col du Puillot, gardé par la puissante citadelle elfe de Galmeric. Les troupes de Kuara venaient grossir les rangs des Olmiens, positionnées sous ses hauts remparts. Le soleil sortit un court instant ; les mailles et les casques, touchés par la lumière, semblaient lancer des éclairs. Une vapeur fumante montait du poil des chevaux. Le poing de Kuara se crispa sur le pommeau de sa selle lorsque les tours blanches de la forteresse apparurent sur le versant ténébreux : la bataille à venir faucherait nombre d’entre eux. Son cœur s’accéléra en imaginant sa femme Masilde, les yeux voilés, qui déroulait le parchemin l’informant de sa mort.
« Place ! Laissez passer ! » entendit-il crier.
Un éclaireur, le nez et les joues rouges, courut vers lui, comme poursuivi par le démon Bachi. Kuara releva sa visière et la fraîcheur des sous-bois humecta ses joues.
« Les Elfes, Monseigneur, lança le messager essoufflé. Ils sont là, tout proches, presque sur nous ! »
Kuara fit ralentir la colonne. Peu après, le chemin pentu s’enfonça sous la voûte des hêtres et un rideau d’obscurité recouvrit leur marche. De chaque côté de la route se dressaient les troncs des mélèzes et des hêtres, silhouettes menaçantes. Kuara tressauta quand une flèche fila à un pouce de sa tête et s’enfonça dans la poitrine d’un soldat derrière lui. Son lieutenant, transpercé, s’affala sur le chemin. Un trait se ficha dans la cuisse de Kuara. La douleur fut telle que ses oreilles bourdonnèrent et il ne put retenir un cri étouffé.
Tout autour d’eux, une clameur sourde s’éleva. Une rangée de Gondrelonais, en armure laquée et le glaive au poing, émergea du brouillard. Kuara dégaina son épée, brandit son bouclier et hurla :
« Pour l’Empire ! Pour les Hommes ! En avant ! »
Son ordre, repris par ses lieutenants, se propagea le long de la colonne.
« Pour Olme ! » lancèrent ses soldats en menant la charge.
Humains et Elfes se fracassèrent les uns contre les autres, comme deux torrents d’acier. Les cliquetis des épées recouvraient les éclats de voix. Un Gondrelonais fonça vers Kuara qui s’empressa de baisser son écu pour parer. Il le repoussa d’un puissant coup de bouclier. Un nouvel assaillant tourna autour de lui, sans le quitter des yeux. Une profonde balafre déchirait son front. D’un bond, l’Elfe ficha sa lance dans l’encolure du cheval qui se cabra. Qu’y avait-il de pire pour un cavalier que d’être désarçonné pendant la bataille ? Entraîné par le poids de son armure, Kuara s’agrippa au cuir de sa selle. Sa résistance fut vaine : sa monture se renversa. Son dos heurta brutalement le sol. Ses poumons se vidèrent sous le choc. Un goût ferreux envahit sa bouche. Ahanant, il dégaina sa dague, juste à temps pour parer l’arme du Gondrelonais. Il attrapa ce dernier par le poignet et d’un geste vif, planta sa lame dans son cou. L’Elfe poussa un cri étranglé alors que Kuara la retournait dans la plaie. Son corps s’écroula sur le tapis de feuilles rougies. Kuara releva la tête vers la mêlée en crachant un filet de sang. Les vivants trébuchaient sur les morts dissimulés dans la bruine poisseuse.
« On tient les rangs ! » beugla-t-il, haletant.
Il se remit debout ; sa jambe meurtrie l’élança. Il perçut l’éclat de la masse gondrelonaise trop tard. Elle se fracassa contre son bouclier et le brisa net. Puis une lance le transperça, déchirant la maille. Une douleur aigüe monta dans sa poitrine.
Kuara s’effondra sur la terre gelée.
C'est parti pour Le Darrain ! Je plante mon petit drapeau à côté du blason de Kuara.
On est dans un monde où les hommes et les elfes se détestent et se combattent. L'empire est en déclin et il est dangereux de tenir des propos sur "on n'est pas si différents que ça, finalement".
Dans cette intro, le point fort de ton texte m'a semblé être le monde. Avec les quelques descriptions que tu en fais et les noms que tu as choisis, j'ai envie de l'explorer d'un bout à l'autre. J'espère qu'il y aura plein de voyages. Comme t'as fait une carte en couleurs, je suppose que c'était pas pour garder tes personnages dans un bled, donc a priori je vais être servie.
En termes de structure, je ne suis pas fan des prologues en règle générale, parce que je ne suis pas convaincue qu'ils soient nécessaires. Souvent, j'ai l'impression que c'est un morceau d'action destiné à nous faire patienter le temps des premiers chapitres quand les choses se mettent en place. Pourquoi est-ce que toi tu as décidé de faire un prologue ?
Si Kuara est vraiment mort à la fin du prologue, je trouve ça osé et chouette comme concept. Tu nous présentes le monde à travers les yeux d'un personnage que tu retires immédiatement.
Ça me confirme par ailleurs d'un point de vue du style ce que je te disais un peu en réponse à ton commentaire sur La Traversée : à mes yeux, tu as une narration plus sensorielle, plus ancrée dans l'ici et le maintenant, assez directe. Tu utilises rarement des images (ce qui les renforce d'ailleurs quand il y en a). Et tu places ta syntaxe du point de vue du personnage, tandis que même si je raconte mon récit du POV de mes persos, je maintiens une voix de narratrice/conteuse par-dessous/par-dessus. On a des façons complètement différentes de raconter des histoires et ça me réjouit assez.
Au fil de la lecture :
◊ "le Gondrelonais montrait le profil d’un jeune Elfe" Comme tous les autres, je confirme que j'entends Gondrans dans Gondrelonais. Et "montrait" ne me semble pas être le bon verbe, parce qu'il ne désigne pas le profil de quelqu'un d'autre, si je comprends bien, c'est lui qui est un jeune Elfe.
◊ "Deux semaines plus tôt, sur la plaine de Dhuyne, Kuara avait perdu la moitié de ses troupes. À la fin de la bataille, il avait déambulé, hébété, entre les cadavres de ses frères d’armes. Face à lui, ces deux corps blêmes affichaient une expression de terreur similaire. L’odeur putride des chairs mutilées le saisissait à la gorge, comme ce jour-là, et Kuara se détourna, l’estomac noué." Je me suis perdue sur la temporalité, là. Il y a deux semaines, bataille horrible, odeur putride, Kuara hébété. Maintenant, fin d'une autre bataille ? Ou les deux cadavres sont morts dans la bataille d'il y a deux semaines ? (Si c'est ça, est-ce que les cadavres se maintiennent aussi longtemps en place ? Et l'eau reste rouge ?) Est-ce que le "deux semaines plus tôt" est vraiment nécessaire ? Parce que ça pourrait être plus clair sans ça j'ai l'impression : "Sur la plaine de Dhuyne, où Kuara avait perdu la moitié de ses troupes, il déambulait parmi les cadavres. Face à lui (...)".
◊ « d’argent à un cheval cabré de sable » Pourquoi est-ce que c'est en italique et entre guillemets ?
◊ "Les Elfes mis en déroute lors la bataille de Dhuyne" Manque le "de" après "lors".
◊ "souffla le médecin à l’air ahuri." Pourquoi il a l'air ahuri ? À cause de la réponse qui lui a été faite ou parce qu'il y a plein de morts ? Ahuri a une connotation de bêtise dans ma tête, est-ce que c'est le but ici ?
◊ "En fin de matinée, ils rejoignirent le vaste lac Noure, cerclé de rubans de brume. Des rayons perçaient le dôme de nuages et s’allongeaient sur sa surface brillante, comme sur un parvis de marbre." J'adore.
◊ "entraient dans le bourg de Valnoy désert" Peut-être "désert" après "bourg" sonnerait mieux ?
◊ "Un éclaireur, le nez et les joues rouges, courut vers lui, comme poursuivi par le démon Bachi." J'aime bien ce détail, qui donne l'impression que ce monde est grand et riche.
◊ "Humains et Elfes se fracassèrent les uns contre les autres, comme deux torrents d’acier." Jolie phrase.
Merci beaucoup pour ton commentaire 🙂
J'ai choisi d'ajouter un prologue pour présenter le personnage de Kuara, mais aussi pour que le lecteur tâte l'ambiance de cette guerre qui planera sur les personnages principaux. Sinon on ne la voit jamais. Et puis j'y amène un des thèmes principaux qui est le racisme, même s'il aurait pu venir plus tard j'imagine. Et il me permet de poser le ton un peu dur, ce qui donne un avant goût du ton du livre, pas forcément positif, contrairement aux chapitres qui vont suivre. Parmi mes lecteurs en IRL, il y a eu la team pro-prologue et la team anti-prologue, donc personne n'a pu m'aiguiller pour savoir que faire (garder/pas garder). Chacun avait de bons arguments et il y a aussi la team pro- et anti-prologue en général. Moi je n'ai pas d'avis spécifique sur les prologues et j'ai tendance à les juger au cas par cas en fonction de ce qu'ils apportent au récit. Pour l'instant, je garde. 🙂
"Si Kuara est vraiment mort à la fin du prologue, je trouve ça osé et chouette comme concept"
> As-tu lu Wastburg ? C'est un bouquin de fantasy français assez sympa. C'est ce livre qui m'a inspiré ce prologue. Wastburg est en fait un recueil de nouvelles liées par une trame principale et dans la première, le héros principal meurt à la fin, assez bêtement d'ailleurs. J'avais trouvé ça cool et c'était resté dans un coin de ma tête 🙂
Pour le style, je me place en effet à 100% du côté du personnage. D'où "l'air ahuri" que tu as relevé : c'est parce que Kuara trouve soudain bête ce guérisseur qui défend les inumas. Bien sûr, il ne l'est pas, mais c'est ce que pense le perso pdv.
Un grand merci pour les remarques sur le style. J'avais fait une grande pause de retravail du prologue, parce que je l'ai réécrit mille fois et que j'en avais marre, mais le week-end dernier, j'ai relu et rebossé dessus et les phrases que tu as relevées sont les mêmes que celles que j'ai surlignées du genre à revoir. Je vais tenir en compte tes remarques qui me permettent enfin de voir ce qui ne tourne pas rond dans ces phrases.
Merci encore ! 🙂
Oh, mais ça a l'air joyeux tout ça dis donc ='D Une histoire pleine d'amour, de papillons et d'arc-en-ciel, tout ce qui me manquait <3
Bon, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on est directement mis dans l'action et qu'on a pas le temps de se demander ce qui se passe que le narrateur est déjà mort. Ca tombe bien, je ne l'appréciais pas trop.
Pour le moment, je ne sais pas trop encore quoi dire. Je suis encore un poil perdue avec les termes inconnus (je suis extrêmement mauvaises pour retenir les nouveaux mots ^^"), mais j'aime bien les discussions et je suis très curieuse d'en apprendre plus sur cette guerre entre Elfes et humain =D
Merci de ton passage ici,
Héhé l'histoire est plutôt sombre même s'il y a quelques éclaircies parfois 🙂
Pas la peine de retenir tous ces termes, j'ai choisi de les mettre pour donner l'impression d'un monde vaste. Les termes importants seront toujours reexpliqués.
Merci encore pour ton commentaire 🙂
Et bien voilà un prologue qui donne directement le ton de ce récit.
On est en plein dans la fantasy épique, la guerre fait rage et tu la relates avec une précision redoutable. C'est à la fois dur, précis dans les descriptions mais sans pour autant tomber dans quelque-chose de gore ou d'excessif. On sent que tu maîtrises ton style, tu poses les limites de la violence et c'est assez bien fait.
Ce que j'aime également, c'est que tu offres juste assez d'informations au lecteur pour saisir le contexte de la bataille mais sans le noyer sous les détails. On ignore pourquoi les elfes et les hommes sont en guerre, mais on comprend clairement quelles sont les factions qui s'opposent. Au passage, on sent une inspiration LOTR dans le terme Gondrelonais, qui oscille entre Gondor et Gondolin. Forcément, étant fan de l'univers de Tolkien, ça me parle et ça m'aide à me projeter dans ton histoire.
Merci beaucoup pour ton message,
C'est drôle, on commence un peu pareil dans nos romans, je suis contente que tu ais apprécié. Je laisse volontairement le lecteur dans le flou en me plaçant du point de vue de Kuara. Je sais que certains lecteurs s'y retrouvent et d'autres non 🙂 Il y a une inspiration du Seigneur des Anneaux, du moins au début, après un peu moins je pense. J'espère que la suite te plaira 🙂
Comme c'est le premier chapitre, je vais me montrer pointilleux :)
J'ai tiqué sur la phrase : "Le Gondrelonais montrait le profil d’un jeune Elfe, tourné vers les montagnes"
le fait d'utiliser le verbe "montrer" m'a laissé penser que le Gondrelonais n'est pas un elfe, mais qu'il ressemble juste à un elfe...
et il serait peut-être bien de décrire un petit peu ce qu'est un elfe... parce que selon les légendes, ils ne sont pas tous comme eux de Tolkien...
parler de ses oreilles pointues (s'il en a) ? de ses traits délicats ?
et attention avec la partie "tourné vers les montagnes", comme elle est placée à la fin, on a l'impression que c'est le profil qui est tourné vers les montagnes, ce qui fait bizarre lors de la lecture.
Attention aux phrases courtes, par exemple tu as écris :
Leurs cheveux blonds s’enroulaient autour de leurs mains gantées, comme pour les lier dans l’éternité.
Le roulis régulier des eaux fluviales balançait leurs têtes et leurs bras
cette lente ondulation leur prêtait un semblant de vie effrayant.
ça fait un peu énumératif... Tu donnes l'info 1, puis la 2, puis la 3.
Ton texte gagnerait en fluidité avec des phrases qui seraient reliées entre elle (pas toujours bien sûr, il faut trouver le bon dosage)
Un exemple de phrase liée :
Au lieu d'écrire (en mode énumératif) :
La charrette parvint à leur hauteur. Un petit homme au ventre proéminent et à la peau aussi noire que celle de XXX conduisait l’attelage. Celui-ci, était formé de deux chevaux gris. Derrière lui, s’entassaient une dizaine de gros sacs de toile rebondits.
l'auteur a écris :
La charrette parvint à leur hauteur. Un petit homme au ventre proéminent et à la peau aussi noire que celle de XXX conduisait l’attelage formé de deux chevaux gris, tandis que, derrière lui, s’entassaient une dizaine de gros sacs de toile rebondits
Idem pour "Le corps de Kuara se raidit. Un frisson glacé courut le long de son échine."
tu gagnerais en fluidité en reliant ces 2 phrases.
Idem pour "Le froid, le souvenir des compagnons tombés, le découragement minaient leurs forces."
Un truc comme : "Le froid, le souvenir des compagnons tombés, ainsi que le découragement minaient leurs forces." adoucit l'énumération...
En fait c'est une question de rythme...
Pour un combat, il faut des phrases courtes et précises, mais pour une description, tu peux te permettre de les allonger.
Et attention aux virgules, par exemple, la phrase :
L'odeur putride des chairs mutilées le saisissait à la gorge et lui rappelait ce jour-là.
Sauf erreur, il faudrait une virgule après "gorge".
Si tu écris "L'odeur putride des chairs mutilées le saisissait à la gorge et au nez" pas besoin de virgule, mais vu que tu changes de contexte en disant que cela lui rappelle quelque chose (donc rien à voir avec la gorge) il faut une virgule.
Idem pour la phrase : "Il tordit sa bouche entaillée d’une longue cicatrice et constata de sa voix rauque"
si tu dis "Il tordit sa bouche entaillée d’une longue cicatrice et d'un bec de lièvre", pas besoin de virgule, mais comme tu change de contexte, il faudrait en mettre une après cicatrice.
Attention aussi aux énumération qui terminent en "queue de poisson" :
par exemple dans ta phrase : "Transi de froid, il rabattit sa capuche, tira les pans de son épaisse fourrure, souffla dans ses mains raides."
Le fait de ne mettre que des virgules comme séparateur, m'a donné à penser qu'il y avait une suite, une action supplémentaire, alors que ce n'est pas le cas...
En mettant un "et" sur la dernière énumération tu évites ce problème et on sait que cette série d'action est terminée et on passe à la suite :
"Transi de froid, il rabattit sa capuche, tira les pans de son épaisse fourrure, et souffla dans ses mains raides."
Petite remarque sur la phrase : Son lieutenant resta coi, pendant un court laps de temps, les lèvres entrouvertes.
Je me suis demandé pourquoi le lieutenant était surpris... et j'ai eu l'impression d'être devant un poète plutôt qu'un soldat...
est-ce parce que c'était la première fois qu'il voyait des cadavres ? parce qu'il ne ressent aucune animosité envers ses ennemis ?
Et un point n'est pas clair, je n'ai pas réussi à savoir si tu décrivais une troupe de soldat qui est arrivé sur un champ de bataille sur lequel se sont affrontés 2 autres armées, ou s'ils avaient eux-mêmes participé à la bataille...
parce que s'ils ont participé à la bataille, c'est surprenant que le lieutenant éprouve autant de compassion envers ses ennemis (ou du moins, il faudrait peut-être expliquer pourquoi il réagit comme cela)
"Les Elfes mis en déroute lors la bataille de Dhuyne se repliaient dans les montagnes vers la forteresse de Galmeric."
Le fait de donner un nom à la bataille sous-entend qu'elle s'est déroulée dans le passé... (mais pas la veille, genre des années avant), si c'est le cas c'est ok, mais si tu parlais des combats de la veille ça fait bizarre...
"L’échine courbée, les hommes fatigués se mirent en branle. Peu après, la colonne longeait le bord du fleuve."
La transition est brutale...
Il m'a manqué l'info de savoir où les soldats avaient établis leur campement (dans une forêt ? plus loin dans un champ ?)
rien que le fait de dire qu'ils ont quitté le champ dans lequel ils s'étaient établis pour longer le fleuve permet une transition plus fluide.
"Ils croisèrent des brancardiers portant les éclopés. Les râles des blessés aux membres amputés lui donnèrent froid dans le dos."
Attention, éclopé suggère une blessure légère... ce qui ne semble pas être le cas.
Et attention, tu es encore dans un style énumératif :)
tu peux tenter un truc genre : "Ils croisèrent des brancardiers, et les râles des blessés aux membres amputés lui donnèrent froid dans le dos."
(la suite dans un autre post)
Rq : n'hésite pas à me dire si je vais trop dans les détails !!
ça fait très moderne, je me suis imaginé des soldats/guérisseurs, un peut comme les médecins militaires modernes, sauf que dans une armée médiévale c'est plutôt rare, mais bon, c'est un détail...
par contre, ce qui m'a un peu plus gêné, c'est que tu parles de brancardiers, sans indiquer s'il s'agit de rescapés d'une autre armée ou de civils...
Idem pour le guérisseur, j'ai supposé qu'il s'agissait de l'un des brancardiers, mais ça conforte ma question au-dessus : qui sont ces brancardiers/guérisseurs ?
le plus logique serait qu'ils fassent partie d'une armée, mais ils semblent être de simples civils, et il parait improbable qu'un village possède dans ses rangs un grand nombre de guérisseurs comme cela semble être le cas vu que tu suggères que ton personnage en croise beaucoup...
"Il tira sur les rênes et chevaucha jusqu’à l’arrière de la colonne"
La colonne formée par ses propres soldats ? (donc il faut demi-tour ?)
Ou la colonne formés par les brancardiers ? (mais ils sont combien pour faire une colonne ????)
Après, j'aime bien parce qu'on sent bien que Kuara a un problème avec les autres peuples^^
"Les arbres rompus pendaient leurs tristes rameaux"
la phrase m'a paru étrange à cause du verbe pendre et du fait que tu l'utilises comme un verbe actif qui s'applique à sois-même (quand on dis : je pends, ça implique qu'on pend quelqu'un ou quelque chose d'autre, sinon on peut dire "je laisse pendre mon bras", mais pas "je pends mon bras", ou alors on imagine le bras attaché à une corde...)
"Le bourg passé, ils gravirent le sentier pavé qui menait au col du Puillot, gardé par la puissante citadelle elfe de Galmeric. Les troupes de Kuara rejoignaient celles d’Olme, positionnées sous ses hauts remparts"
Un peu difficile à visualiser...
C'est la même route qui mêne aux deux citadelles ?
"Il tressauta quand une flèche fila à un pouce de sa tête et s’enfonça dans la poitrine d’un soldat derrière lui. Son lieutenant, transpercé, s’affala sur le chemin."
tu peux enlever le mot "soldat" et dire juste qu'une flèche s'enfonce dans une poitrine derrière lui, c'est suffisant vu que juste après tu révèles que c'est le lieutenant qui s'est pris la flèche.
"une rangée de Gondrelonais, en armure laquée et la dague au poing"
Aie...
pas crédible ça... sauf si tes elfes sont tous petits et que pour eux une dague est une arme longue, mais sinon se lancer au combat avec une dague, face à des ennemis à cheval, en armure, avec épée et bouclier, c'est juste suicidaire...
et en plus, plus bas tu parles des lances des elfes...
il vaudrait peut-être mieux rester générique et juste dire qu'ils ont des armes (ou alors tu énumères quelques exemples de leurs armes si elles attirent l'attention, si elles sont étranges etc.)
"Une profonde balafre déchirait son front."
elle concerne qui ? Kuara ou son adversaire ?
"L'Elfe poussa un cri étranglé alors que Kuara la retournait dans la plaie. Son corps s’écroula sur le tapis de feuilles rougies"
toujours le souci de liaison des phrases, avec en plus le fait de parler du corps qui s'écroule, et qui fait sonner la phrase bizarrement.
Relier les deux et enlever le mot corps pourrait être intéressant.
"Elle se fracassa contre son bouclier, brisé net"
je suppose que c'est la masse qui a brisé le bouclier, mais à la manière dont tu le dis on dirait que le bouclie avait été brisé net avant le coup...
tu peux juste dire : "Elle se fracassa contre son bouclier, et le brisa net" ou "Elle se fracassa contre son bouclier, le brisant net"
Merci pour ces remarques très détaillées, je vais piocher dedans pour corriger :-)
Il me manque parfois une petite explication ou ton ressenti. Parfois tu me fais une suggestion mais je ne sais pas trop pourquoi, du coup c'est dur pour moi de bien faire le tri et j'ai peur de passer à côté de quelque chose. Par exemple, le récit un peu haché est au service de la narration, de l'état émotionnel de Kuara, car on est dans ce point de vue. Si je lisse, je perds ce ressenti important chez le lecteur. C'est ici mon intention de se placer du point de vue de Kuara et qu'on se sente comme lui. Pour moi, savoir si tu as bien suivi et ce que tu as ressenti à la lecture, c'est le must :-)
"J'ai tiqué sur la phrase : "Le Gondrelonais montrait le profil d’un jeune Elfe, tourné vers les montagnes"
> Je décris les Elfes plus tard, là je laisse volontairement le lecteur dans le flou. Il ne sait ni ce qu'est un Gondrelonais, ni un Olmien, ni un Elfe, mais mon perso Kuara, lui, le sait. C'est un parti pris.
> C'est bien son profil qui est tourné vers les montagnes, tu as juste
"Attention aux phrases courtes"
> Oui, c'est volontaire ici pour accentuer l'émotion du perso. C'est la guerre, ils sont entourés d'ennemis, ils sont hébétés et ont peur.
Tu me cites une phrase d'un autre livre, mais je ne veux pas écrire comme cet auteur, cela n'aurait pas de sens pour moi de faire ça. Et si ça se trouve, elle provient d'un récit qui n'est pas un récit de guerre. Et même, je ne vais pas commencer à écrire comme Barbusse par exemple. Car je veux mettre ma plume au service de mes persos et de leurs émotions.
"Le froid, le souvenir des compagnons tombés, le découragement minaient leurs forces."
Un truc comme : "Le froid, le souvenir des compagnons tombés, ainsi que le découragement minaient leurs forces." adoucit l'énumération..."
> J'ai pas envie d'adoucir l'énumération au contraire, si je pouvais la rendre plus sharp encore, je le ferai.
"Et attention aux virgules, par exemple, la phrase"
> Je suis trop nulle en ponctuation, je vais corriger :-)
"Attention aussi aux énumération qui terminent en "queue de poisson"
> Comme avant, c'est au service de l'émotion du perso. Le geste ne finit pas vraiment car le perso hésite, ne va pas bien.
"Le fait de donner un nom à la bataille sous-entend qu'elle s'est déroulée dans le passé... (mais pas la veille, genre des années avant), si c'est le cas c'est ok, mais si tu parlais des combats de la veille ça fait bizarre..."
> Non, c'est faux, si tu lis des récits de guerre, tu verras que les soldats nomment toujours les batailles auxquelles ils ont participé. Je suis en train de lire Barbusse (j'adore l'argot !) et c'est bel et bien le cas, rien de surprenant à ça
"rien que le fait de dire qu'ils ont quitté le champ dans lequel ils s'étaient établis pour longer le fleuve permet une transition plus fluide."
> C'est normal que tu ne ressentes pas de transition, il n'y en a pas : Kuara est au bord du fleuve au tout début, ils campaient déjà le long du fleuve et reprennent leur route (le long du fleuve). Ils ne quittent pas un champ ou une forêt.
"éclopé suggère une blessure légère... ce qui ne semble pas être le cas."
> Non non tu peux vraiment le prendre au sens littéral du mot : (Larousse) "Qui marche avec difficulté ; estropié."
"sauf que dans une armée médiévale c'est plutôt rare"
> Pas du tout, je t'invite à lire sur le sujet. La présence de guérisseurs sur les champs de bataille est attestée depuis l'antiquité. Souvent, les guérisseurs avaient un titre, comme centurion par exemple. C'était en effet des corps importants, personne ne voulait voir ses effectifs fondrent lors d'une campagne et ce n'est un concept pas moderne. Celui de la croix rouge qui soigne indifféremment les ennemis de chaque camp, ok.
"le plus logique serait qu'ils fassent partie d'une armée, mais ils semblent être de simples civils"
> Ils portent des soldats, il n'y a aucune raison que ce soit des civils.
"Il tira sur les rênes et chevaucha jusqu’à l’arrière de la colonne"
La colonne formée par ses propres soldats ? (donc il faut demi-tour ?)
Ou la colonne formés par les brancardiers ?
> Pourquoi les brancardiers formeraient-ils une colonne ? Ils portent les blessés loin de la bataille. Kuara fait demi-tour.
"Le bourg passé, ils gravirent le sentier pavé qui menait au col du Puillot, gardé par la puissante citadelle elfe de Galmeric. Les troupes de Kuara rejoignaient celles d’Olme, positionnées sous ses hauts remparts"
Un peu difficile à visualiser...
C'est la même route qui mêne aux deux citadelles ?"
> Les deux citadelles ? Que veux-tu dire ??
""une rangée de Gondrelonais, en armure laquée et la dague au poing"
Aie...
pas crédible ça... sauf si tes elfes sont tous petits et que pour eux une dague est une arme longue, mais sinon se lancer au combat avec une dague, face à des ennemis à cheval, en armure, avec épée et bouclier, c'est juste suicidaire..."
> Je me suis trompée, je voulais dire glaive :-)
Et seul Kuara est à cheval, car c'est le chef. Les autres forment une colonne et vont à pied.
Merci pour ta remarque, ça permet toujours de réfléchir et de revenir sur le texte :-)
j'avoue que je ne comprends pas l'intérêt de dissimuler au lecteur l'aspect des elfes, tout en révélant que ce sont des elfes...
j'ai du mal à voir ce que ça va apporter au récit, et de mon point de vue, ça le dessert plus qu'autre chose.
Normalement un suspens fonctionne mieux lorsque le lecteur est associé au personnage (aucun des deux n'a l'information), mais lorsqu'il s'agit de quelque chose que tout le monde voit, ça devrait figurer dans les descriptions, parce que c'est quand même sous les yeux des gens...
on parle sans arrêt d'utiliser les 5 sens lors des descriptions, et là on dirait que tes personnages ont un voile qui les empêche de "voir" à quoi ressemble un elfe, et ça donne un effet artificiel.
En tout cas c'est mon ressenti... mais le souci vient peut-être de moi
pour le nom de la bataille, le souci c'est que le lecteur ne sait pas de quelle bataille tu parles... parce que lui ne connait pas le nom de toutes les batailles qui ont eu lieu.
si tu veux nommer la bataille, pas de souci, mais dans ce cas il faut expliquer qu'il s'agit de celle qui a eu lieu la veille (enfin je crois que c'est celle-ci, mais en fait je n'en sais rien, ils pouvaient très bien parler d'une bataille qui a eu lieu il y a 50 ans)
c'était surtout ça le problème...
c'est comme si tu disais que Kuara avait un blix à la main sans dire ce que c'est qu'un blix... le truc a beau avoir un nom, ça n'aide pas le lecteur...
pour les phrases courtes, attention que tu en utilises partout, même lorsqu'il n'y a pas d'émotion violente...
et en parlant d'émotion, tu parles d'être entourés d'ennemis, mais ça ne se ressent pas, c'est presque le contraire, je n'ai senti aucune appréhension, aucune peur chez tes personnages, ils étaient plus comme 2 policiers devant une scène de crime.
et à l'heure actuelle, je ne sais toujours pas si ce sont eux qui ont livré bataille ou s'ils sont arrivés après une bataille livrée par d'autres personnes...
et en fait, pour moi, les phrases courtes n'ont pas fonctionné du tout pour aider à montrer des émotions.
elles auraient fonctionné pour des visions d'horreur, mais pas pour décrire une atmosphère lourde ou angoissante...
mais là aussi, ça n'engage que moi
> Pourquoi les brancardiers formeraient-ils une colonne ? Ils portent les blessés loin de la bataille. Kuara fait demi-tour.
=> c'est tout le problème de la scène : elle est incomplète... si les brancardiers sont nombreux (genre 50) ils forment obligatoirement une colonne parce qu'ils ne vont pas marcher tous de front.
Et s'ils ne sont que 2 ou 3, effectivement ils ne forment pas une colonne, mais comme tu ne le dis pas, la scène est brouillon.
et par rapport aux brancardiers, je me suis visiblement mal exprimé, mes questions portaient sur les brancardiers et non sur les gens sur les civières : qui sont ils ?
est-ce qu'il s'agit d'une autre armée ?
si oui on dirait que cela n'a pas l'air d'émouvoir Kuara... pourtant c'est un fait important car cela signifi que sa propre armée va en rejoindre une autre et au niveau militaire ça change tout.
et ça change tout aussi de savoir si l'autre armée s'est faite décimée ou si elle est encore nombreuse...
et comme il n'a pas l'air de s'y intéresser, j'en ai déduit que les brancardiers ne sont pas des militaires mais des habitants d'un village, ce qui soulève une autre question : pourquoi un village aurait autant de guérisseurs ?
à moins que ce ne soient pas des guérisseurs ?
en tout cas c'est confus...
et ces brancardiers, ce sont des gens dont le métier est de porter des brancards ou ce sont des gens qui se sont portés volontaires pour les porter ?
j'ai eu l'impression qu'il s'agissait d'un corps de métier, et ça a ajouté à la confusion...
en gros j'ai eu du mal avec cette scène, en fait il ne manque pas grand chose pour bien la visualiser, mais à mes yeux il y a des trous à combler...
et je n'ai pas compris pourquoi Kuara fait soudainement demi-tour...
est-ce qu'il entraine son armée dans une autre direction ? est-ce qu'il a peur ? est-ce qu'il va aller se chercher un sandwich ?
"Le bourg passé, ils gravirent le sentier pavé qui menait au col du Puillot, gardé par la puissante citadelle elfe de Galmeric. Les troupes de Kuara rejoignaient celles d’Olme, positionnées sous ses hauts remparts"
Un peu difficile à visualiser...
C'est la même route qui mêne aux deux citadelles ?"
> Les deux citadelles ? Que veux-tu dire ??
=> ben tu parles de la citadelle de Galmeric et ensuite de celle d'Olma, donc 2 citadelles...
de manière générale, j'ai été gêné par le manque d'information sur la guerre, tu ne dis rien sur son ampleur (est-ce qu'il y a plusieurs armées ? est-ce qu'elles sont de grands tailles ? est-ce que le pays est ravagé ? )
et sans connaître le contexte il est difficile de se plonger dans les sentiments des personnages et de partager leur peur ou leur colère vu qu'on ne sait pas ce qu'il se passe.
par exemple, si ce sont les hommes qui ont décidé d'envahir les elfes, le ressenti des hommes sera différent que si ce sont les elfes qui ont décidé d'envahir les hommes, et savoir qui a déclenché la guerre est une information importante
en tout cas, ça m'a gêné dans la lecture
Non, je ne veux surtout pas apporter des explications interminables sur les elfes ou la place des guérisseurs dans mon monde. Pareil pour qui a attaqué qui. Tout sera expliqué en temps et en heure.
Kuara ne voit peut-être pas bien le visage de l'elfe mort ? Il n'a aucune raison de se pencher dessus et de détailler son visage, au contraire, il est écoeuré.
Pour la bataille, on sait qu'elle a eu lieu il y a pas longtemps puisque je le dis : "Deux semaines plus tôt, sur la plaine de Dhuyne". Encore une fois, l'idée est de poser le ton, une atmosphère, pas de faire de longues expositions. Ce qui s'est passé à Dhuyne n'est pas si important. Ce n'est pas du tout mon intention de tout expliquer de A à Z ici, je dirais même que je souhaite l'inverse. Je préfère "jeter" le lecteur aux côtés de Kuara qui ne sait rien et marche dans les montagnes vers la citadelle ennemie.
En gros, si le lecteur veut en savoir plus dur le monde, la guerre ou Kuara, il lui faudra lire la suite 🙂
Le ton est donné dès la première phrase. J'aime beaucoup.
Très bon prologue, très immersif. Tu réussis en quelques lignes à nous plonger dans l'ambiance. On ne sait pas encore si on doit s'attacher à Kurua, mais l'univers que tu proposes promet d'être riche, sombre à souhait (c'est un compliment) mais aussi poétique (ça m'a fait un peu pensé à la Charogne, de Baudelaire. Notamment le premier paragraphe, c'est censé être moche, mais tu le rends beau.) Les jeux de lumières sont très bien amenés.
Mon attention est accroché.
Petite remarque :
"Puis une lance le transperça, perçant la maille." La répétition "transperça/perçant" m'a un peu perturbé. > Une lance transperça la maille et la chair" ou un truc du genre peut-être...
Au plaisir de lire la suite.
Oui pour le début je me suis inspirée du tableau Ophélie de Milais, avec la noyée. Je suis contente d'avoir réussi à t'accrocher, je dois être à la millième version de ce prologue haha !
Merci pour ta remarque sur le style, je cherche à m'améliorer sur ce point donc n'hésite pas à me dire si tu as des phrases que tu trouves pourries, comme ça je peux corriger,
Merci encore d'être passé par ici 🙂
Un premier chapitre qui donne tout de suite le ton ! J'aime beaucoup l'atmosphère angoissante, toutes les émotions et les états d'esprits que tu fais passer. En grande fan du Seigneur des anneaux, j'ai hâte de voir ce que tu feras de cette guerre entre Elfes et Hommes :)
Il y a quelques mots spécifiques que je n'ai pas compris, comme Olme. C'est un nom de personne ? De royaume ?
À bientôt pour la suite!
Je suis contente si ce prologue a réussi à t'accrocher. C'est en effet l'ambiance cracra de la guerre. J'aime aussi beaucoup le Seigneur des Anneaux (et pas du tout la série 😱) et je voulais écrire une fantasy à l'ancienne, avec des Elfes et des Nains (et des Darrains !). J'espère que tu aimeras,
Un petit point qui me gêne toutefois est que les mots spécifiques ne sont pas vraiment expliqués. Mais ce n'est que mon opinion, et je vois qu'au vu des commentaires que cela plait à certains donc tu es libre de faire ce que tu souhaite de côté.
Bonne continuation pour cette histoire prometteuse
Oui je crois que cela plaît ou non, selon les commentaires. Normalement tout devrait être compréhensible par la suite, mais fais-moi signe s'il y a soucis pour que je puisse corriger les éventuels passages bizarres ou les incompréhensions futures,
Merci pour ton message encourageant 🙂
Je vais laisser de côté les petites maladresses et virgules qui t'ont, je crois, déjà été signalées. C'est vraiment les seuls petits détails qui ont pu troubler ma lecture, et encore !
L'atmosphère que tu décris prend largement le pas sur cela, et nous livre cet angoissant écrin de silence et de corps meurtris. Les couleurs tranchent, le froid s'étend, la tension pèse autant que les montagne sur cette attente.
En soi, la scène est assez convenue, mais la façon dont tu l'amènes est intelligente : on sait ce qui va se passer, les flèches qui vont surgir et annoncer l'assaut, mais l'ambiance lugubre et anxiogène est si bien portée que cela sert finalement l'appréhension de l'inévitable.
J'aime aussi comment tu as pu donner en peu de mots une dimension particulière à Kuara à partir de son intransigeance et de sa radicalité face à ses ennemis. On a l'impression qu'il est peut-être un peu le seul à projeter autant de légitimité à ce conflit.
A bientôt pour la suite !
Merci beaucoup pour ton commentaire, il me touche beaucoup <3
J'ai du mal à accrocher. Pour ma part, trop de textes, trop de descriptions. Je préfère lorsqu'il y a davantage de dialogues (mais c'est avant tout une préférence personnelle et ne change donc rien pour moi).
Tu nous mets dans l'ambiance immédiatement et tu n'expliques pas le monde ou les mots spécifiques, ce qui est, je trouve, une excellente chose.
Je vais continuer ma lecture :)
C'est vrai qu'il y a peu de dialogues dans ce prologue, je voulais poser le contexte, donner l'ambiance en quelque sorte. C'est vrai que c'est difficile d'écrire un début accrocheur, j'avais tenté plusieurs versions du texte avant de me fixer sur celle-ci et j'ai pris le choix de commencer doucement niveau rythme, afin de pouvoir l'accélérer au fur et à mesure du récit. À voir si ça fonctionne...
Merci pour ton message, j'espère que ce début ne t'a pas trop découragé et que la suite te plaire plus :-)
J'aime beaucoup l'atmosphère de ce premier chapitre. Le froid, les paysages comme taillés dans la montagne et la glace, la cruauté, l'action et déjà on se retrouve au cœur de l'histoire sans perdre de temps.
Le personnage principal a tout d'un héros. Pour l'instant, tous les ingrédients sont présents pour une histoire haletante.
Merci pour ce moment, je passe à la suite.
Merci beaucoup pour ton commentaire, j'espère que tu aimeras la suite :-)
J'ai bien aimé ce prologue, intense et fort en descriptions. Mis à part quelques maladresses, je trouve que tu as une belle plume, mais après je ne suis pas forcément une pro de l'écriture pour en juger mdr J'envie tes descriptions de combats, elles sont presque vivantes ! Beaucoup de points forts dans ce prologue, c'est bon signe pour la suite !
J'ai relevé quelques maladresses, espérant que l'on ne te les as pas déjà signalées.
Pour cette phrase : "L'odeur putride des chairs mutilées qui le saisissait à la gorge lui rappelait ce jour-là." tu pourrais l'alléger et la rendre plus percutante en écrivant plutôt : L'odeur putride des chairs mutilées le saisissait à la gorge et lui rappelait ce jour-là. Si tu peux te passer de pronoms relatifs, n'hésite pas ;)
Ici, c'est plus une question de sonorité. À l'oreille quand tu dis à voix haute "Ces deux corps, en face de lui, affichaient sur leur visage blême la même expression de terreur que ses propres hommes." la phrase sonne bizarrement. Essaie quelque chose comme : Face à lui, les deux corps affichaient sur leur visage blême la même expression de terreur que ses propres hommes. Je ne sais pas, mais j'ai l'impression que ça sonne mieux. Je te laisse en juger ^^
"Kuara se détourna, la gorge nouée." Tu as déjà utilisé le mot gorge un peu plus haut dans le paragraphe. On sait que ça lui prenait à la gorge. Pourquoi ne pas dire qu'il se détourne parce qu'il a l'estomac noué ? Comme une envie incontrôlé de rendre.
Kuara ordonna à sa troupe de se ranger sur un côté, pour leur faciliter le passage : Pour cette phrase, tu n'es pas obligé de préciser "sur un côté". S'ils s'écartent, c'est forcément sur les côtés ^^ À mon sens, c'est implicite.
Je poursuis la lecture ^^
Merci beaucoup pour ton commentaire.
J'aime bien tes suggestions, merci de me les avoir faites, je valide ! :-) Je vais les inclure dans le texte.
J'espère que tu aimeras la suite,
Ce prologue tient sa promesse : il met dans l'ambiance. J'ai lu peu de livres dans ce genre (qui dérive du JDR, non), mais ce début me donne envie de plonger dans l'aventure.
J'aime bien les noms propres utilisés, ils sonnent bien (c'est important!) et j'ai hâte d'en lire plus.
Merci beaucoup pour ton retour, j'espère que tu aimeras la suite.
Pour la géographie, j'ai tenté de trouver des noms à sonorités françaises, pour que le lecteur puisse mieux s'immerger (j'espère !).
Très élégant premier paragraphe déjà <3 Une plume maîtrisée, de jolies descriptions et tu poses direct l'ambiance en quelques mots. J'aime bien cette idée de mains attachées dans l'éternité, et que tu ne t'interrompes pas dans le fil de ton action pour nous expliquer ce que sont respectivement un Olmien et un Gondrelonais - on comprend que ça viendra. Juste un petit chipotage peut-être : "Le roulis régulier des eaux fluviales" > "fluvial" n'est peut-être pas nécessaire et fait un peu redite, vu que dès la première phrase il est question de fleuve.
Un peu plus bas : "Les Elfes, mis en déroute lors la bataille de Dhuyne, se repliaient dans les montagnes, vers la forteresse de Galmeric. Il n’était plus temps de se morfondre, mais bien de les poursuivre, et de les anéantir." > passage un peu saccadé je trouve, pour moi les virgules après "montagnes" et "poursuivre" ne sont pas nécessaires.
Autrement rien à dire, c'est un chouette prologue et j'aime notamment ta plume. On se figure aisément l'ambiance rougeâtre, les cadavres - j'ai été pas mal prises côté odeurs et descriptions de morts, brrrrr ! Ensuite, tout le passage d'attaque est bien menée et tu poses bien cette détestation entre humains et elfes, on sait où on va et tes thématiques se dégagent déjà bien. C'était un bon moment de lecture ! Je repasserai pour la suite -
A bientôt !
Je m'en vais de suite corriger ces satanés virgules, j'ai vraiment un soucis avec la ponctuation, grand défaut de ma part, c'est une traque de tous les instants ! Merci beaucoup,
Tu as raison, je peux enlever fluviales, ça se répète,
Merci beaucoup pour ton message, j'espère que la suite de plaira,
N'hésite pas à me taper sur les doigts si tu n'aimes pas une phrase ou quoi, car je suis en pleines corrections de ""dynamisme" si je puis dire, j'aimerais rendre le texte bien fluide
Je suis en pleine correction du texte en vue d'améliorer le style, donc n'hésite pas à me faire signe si tu détectes une phrase louche (ou quoi que ce soit de bizarre),
J'espère que la suite te plaira, merci encore pour ton message :-)
Bon, concernant le texte ! J'ai lu plusieurs chapitres déjà, donc je vais utiliser des exemples du prologue, mais les commentaires que je fais sont plutôt généraux, ce sont des choses que j'ai remarquées dans la longueur et qui sont présentes partout. SI tu veux des commentaires sur une scène ou un chapitre en particulier, n'hésite pas à demander !
Tout d'abord, l'un des points forts de ton histoire, c'est très évidemment ton univers et la manière dont tu le décris. C'était d'ailleurs ce qui m'avait donné (à moi et sûrement aux autres plumes) l'envie de venir lire depuis que tu en avais parlé sur ton JdB. Edouard a raison en disant qu'on sent l'inspiration SdA, mais au final pas tant que ça, ça reste original et très solide ! Tu fais aussi quelque chose que personnellement j'adore en décrivant ton monde, c'est de ne pas faire de concessions : tu l'expliques comme si c'était le seul monde possible, ce qui est normal pour tes personnages. Par exemple, tu utilises les mots "Gonedrolais" ou "Olmien" sans les expliquer tout de suite, et ça, ça donne une vraie cohérence au monde. Je sais que ça a été décrié dans un autre commentaire, mais perso je pense que c'est une force plutôt qu'une faiblesse. Ce n'est pas grave si le lecteur ne sait pas tout, tout de suite : c'est aussi ce (tout petit) désarçonnage qui donne envie de continuer à lire. Surtout qu'on comprend vite, dans le même chapitre, d'où le mot vient ! Pour moi, ce serait illogique de surexpliquer ces détails : la ficelle serait trop visible, et ce ne serait pas cohérent avec l'univers ou l'action (Kuara est 1) général d'armées, il *sait* que les Gonedrolais existent, et 2) il est en pleine campagne, il va pas faire un cours de géographie à un lecteur qui n'est pas censé exister. Tu as raison d'écrire comme ça, en tous cas à mon sens !)
Tes descriptions sont aussi généralement très bonnes, surtout les scènes d'action, que je trouve souvent difficiles à rendre intéressantes à l'écrit. La manière dont tu les écris est très fluide, elles ont un vrai côté cinématographique qui les rendent super faciles à suivre ! La bataille dans ce chapitre en est un très bon exemple.
Après, je dois t'avouer que plusieurs choses m'ont fait tiquer pendant ma lecture. Dans la forme, je trouve qu'il y a pas mal de problèmes de rythme et surtout de virgules, ce qui rend beaucoup de phrases assez bancales alors qu'elles sont plutôt bien écrites en elle-mêmes et qu'il y a peu, sinon pas de fautes d'orthographe. Je ne vais toutes les relever, mais c'est quelque chose que j'ai vu dans tous les chapitres et qui bloque vraiment la lecture. Par exemple, dans ce prologue :
La première phrase : "Le long du fleuve, sur une nappe d’eau piquée de joncs étaient échoués les corps de deux soldats" - je ne veux pas t'expliquer comment fonctionnent les virgules parce que je pense que ce serait insultant et qu'en plus c'est pas si facile, mais là, par exemple, il en manque clairement une entre "piquée de joncs" et "étaient échoués" ; le groupe "sur une nappe d'eau etc" est complémentaire, et comme il est déjà précédé d'une virgule, on s'attend à ce qu'une virgule le talonne. Je pense que même à l'oral, ça s'entend si tu essaies de lire la phrase : ce serait bizarre de ne pas faire de pause après "joncs". Autres exemples :
- "Ces deux corps, en face de lui, affichaient sur leur visage blême, la même expression de terreur que ses propres hommes" - là, la virgule entre "blême" et "la même" n'a pas lieu d'être : il n'y a pas besoin de pause, surtout que le complément mis à l'écart dans la phrase ici c'est "en face de lui".
- "Il grinça des dents en apercevant les cadavres entraînés par le courant, comme des troncs." - pareil, pas besoin de virgule, à moins d'étoffer la comparaison avec un peu plus de mots pour balancer les deux moitiés, mais là, tel quel, le rythme de la phrase est bancal. On retrouve la même impression avec "Ils croisèrent bientôt des brancardiers, portant les éclopés." ou "[...] et entrèrent dans le bourg de Valnoy, désert." Le manque d'équilibre rend les phrases maladroites, et c'est dommage.
- "Un éclaireur, le nez et les joues rouges, courut vers lui, comme poursuivi par le démon Iblis, lui-même." - pas besoin de la virgule avant lui-même ! Surtout que lui-même cible directement Iblis, donc ça fait presque faute de français d'en mettre une ici.
Je sais que ça a l'air d'être tout petit comme détail, mais ça saute vraiment aux yeux dans la lecture, et ça tronque tout le rythme de l'action. Les sauts de temps font un peu le même effet. Edouard en a déjà parlé donc je ne vais pas m'étendre dessus, mais celui qui m'a marqué, c'est "Kuara cria ses ordres d'une voix puissante. Peu après, la colonne fatiguée longeait [...]". En plus, il a passé plusieurs paragraphes à décrire ses hommes endormis, donc que leur réveil soit complètement passé sous ellipse, ça fait vraiment brusque, on dirait qu'on a sauté une scène (dans un film, je vois bien l'idée du perso qui crie et puis un travelling sur une troupe qui avance, mais là, ça ne s'emboîte pas bien).
Enfin, un autre détail dont j'aimerais parler, c'est la surexplication dans les dialogues. Je disais justement que j'aimais beaucoup la manière dont tu expliquais le monde dans lequel les personnages évoluent, non pas en l'écrivant textuellement, mais avec des indices de contexte, qui permettent au lecteur de comprendre de manière naturelle ce qu'il se passe autour de lui. Ce que je trouve dommage, c'est que c'est beaucoup moins évident pour tes personnages, qui du coup perdent en subtilité.
Tu en as parlé dans ton JdB, tu veux évoquer les thématiques de racisme dans ton histoire, ce que je pense être une excellente idée (la fantasy/la sci-fi ont toujours été des genres proches de la fable, parfaits pour traiter de problèmes sociaux). Et je pense aussi qu'entrer en matière avec un personnage rempli de haine, c'est aussi une bonne chose. Mais là, je trouve qu'au contraire du contexte géographique, la colère de Kuara est *beaucoup* trop appuyée, ce qui le rend un peu cliché et beaucoup moins cohérent. Le lecteur voit déjà, quand il répond à son second, que malgré ses propres pensées, Kuara n'a pas d'affection pour les Elfes.
Après, il rencontre le guérisseur, et là le dialogue devient trop lourd. Déjà, le guérisseur répète ce que Kuara s'était dit très naturellement dans le paragraphe plus haut ("Les Elfes se repliaient"/"Les Elfes se replient"). Ensuite, la réaction de Kuara semble un peu trop appuyée : utiliser le mot "dégénéré", c'est déjà très fort, mais le marier à "cingla" et "en crachant", déjà ça fait une sacrée grosse action de la part de Kuara, et en plus, ça le rend presque hystérique, et ça casse avec l'image que tu donnes de lui jusqu'à présent. Si c'était le but recherché, alors c'est maladroit, et si c'était juste pour que le lecteur comprenne qu'il n'aime pas les Elfes, je pense que tu peux alléger la phrase ! J'ai l'impression que tu ne voudrais pas tomber dans le cliché et en faire un personnage avec de la profondeur, ou en tous cas un personnage qui est intimement persuadé de faire la Justice : je dis ça parce que tu prends du temps pour parler, même brièvement, de son amour pour ses hommes et son affection pour sa femme. Mais dans ces moments-là, sa réaction paraît un peu trop exagérée. Tu insistes en plus juste après : "il n'avait maintenant qu'aversion pour cet ignorant à l'air ahuri" - pas besoin ! Le lecteur a compris qu'il avait changé d'avis sur le guérisseur à travers ses mouvements et son attitude ! Pas la peine de le dire puisque tu l'as déjà montré (en plus de manière très habile en disant un truc du genre "c'était ce genre de raisonement qui avait entraîné la chute de leur Empire").
Pareil juste avant la scène de bataille : "sa haine profonde des Elfes lui fit oublier la souffrance". Ce genre de phrases jure vraiment avec le reste du texte qui est beaucoup plus subjectif. Si tu disais simplement que "le sang de Kuara ne fit qu'un tour, et il oublia la souffrance pour se jeter au combat", le lecteur comprendrait (et a déjà compris au cours du texte) que cet élan guerrier vient de sa colère.
Pour moi, c'est vraiment la même chose qu'avec le contexte du monde : tout comme ce serait super bizarre si Kuara, d'un coup, se disait "hmm, je suis un citoyen de X pays, célèbre pour sa culture qui fait ci et ça", alors c'est tout aussi bizarre qu'il chemine en se disant "ah là là, je déteste vraiment les Elfes". Il est censé le savoir, le sentir depuis longtemps : sa haine va se voir de manière naturelle à travers ses actions.
Pour un exemple plus lointain, la scène de réconciliation entre Medhi et Hjartan : on voit bien à travers les actions et les mots de Medhi, même maladroits, qu'il regrette ce qu'il a dit et que sa vision des Darrains change rapidement. Pas la peine d'asséner un "Son opinion sur les Darrains avait évolué. Meghi ne les voyait plus comme des monstres, bien au contraire." - ça brise toute la subtilité des émotions de Medhi que tu avais très bien retranscrites plus tôt.
Bref, tout ça pour dire que ton histoire a beaucoup de potentiel, mais que je pense que tu peux te faire beaucoup plus confiance, à toi et à ton histoire, et que tu peux lâcher la bride sur les explications. Tes scènes de dialogues sont souvent très bonnes, et tes idées de worldbuilding aussi ! Je suis certain que si tu laisses le lecteur être porté par les sentiments, il ne sera jamais perdu (et puis en plus, perso, je pense qu'un peu de largage dans un texte fantastique, c'est toujours une bonne chose. Après tout, c'est un autre monde - ce serait bizarre de tout comprendre du premier coup ! :p)
Un grand merci pour ton message précieux. Tu soulèves là des points importants que je vais m'empresser de corriger. Tu as raison, j'ai voulu bien faire passer l'idée à certains endroits et ton message me confirme que c'est trop, que c'est trop asséner. Je vais voir à alléger, voire carrément enlever certains passages "explicatifs" comme celui de Meghi réconcilié avec Hjartann. Il est là pour enfoncer le clou, mais tu as raison, le lecteur a bien compris.
Pour les virgules, quelqu'un m'avait fait la remarque et j'avais corrigé. En corrigeant, je crois que j'ai ajouté des erreurs de ponctuation au lieu d'en enlever ! Je vais aller recorriger ces virgules. Je crois que je devrais lire une bonne fois pour toute comment bien placer les virgules en bon français ! :-)
En tout cas, un grand grand merci à toi pour m'avoir envoyé tes ressentis. C'est vraiment quelque chose de chouette. Je vais retrousser mes manches et faire une bonne séance de corrections dès que j'ai le temps !
Et d'ailleurs, je m'excuse platement pour avoir écorché les noms de Megdi et Hjartann, c'est ça de ne jamais se relire x_x Je suis vraiment cruchon. Désolé !
En tous cas je lirai la suite bientôt, et je laisserai un commentaire si je trouve le temps ! Bon courage pour la suite !
J'ai vérifié une règle qui dit que quand le sujet est inversé, il n'y a pas de virgule :
"Exception : lorsqu’on inverse les sujets, les éléments placés en tête de phrase ne sont pas séparés par une virgule. Exemple : dans le salon attendent les invités. (ça vient de ce site https://www.lalanguefrancaise.com/articles/les-regles-de-la-ponctuation-en-francais#0 mais ça peut se vérifier ailleurs), donc ça je vais devoir garder, même si ça sonne bizarre. Pour le reste, je vais changer, comme tu me l'as suggéré, afin de ne pas hacher les phrases.
Je vais voir à alléger certains dialogues ou enlever certaines sur-explications. Pour être franches, je m'étais déjà dit ça, il y a quelque temps, mais j'ignorais si les enlever ôterait en compréhension ou non. Du coup, le fait que tu me dises ça me conforte dans mon idée de départ. C'est aussi en correction que j'ai rajouté ces phrases, pour que ce soit bien clair. Il va falloir que je trouve la bonne balance. Merci de ton commentaire en tout cas,
Oui pas de soucis pour les noms, je suis terrible avec ça moi-aussi, j'ai aucune mémoire des noms en plus, une cata !
Pour la couverture, c'est en effet moi qui l'ai faite. Je voulais avoir un truc type bande-dessinée, j'adore la BD, et c'est bien LSDA qui m'a inspiré ou plutôt le Hobbit avec sa couverture montrant une jolie porte ronde de Hobbit. Je me suis dit que comme le roman s'appelle le Darrain, la porte du quartier darrain serait classe sur la couverture. J'ai fait quelques essais et je suis restée sur celle-ci.
Encore merci pour ton retour, il m'est très utile. J'aimerais entamer pendant les mois qui viennent une sorte d'ultime séance de correction. Ou plutôt les corrections des corrections des corrections... Hihi :-) Merci !
je te remercie d'avoir mis mon histoire sur ta pile à lire. Apparemment, tu as aussi un univers peuplé de nains et d'elfes. Ça me donne déjà envie. Je n'avais pas repéré ton histoire car je n'arrive déjà pas à suivre toutes celles que j'ai dans ma PAL...mais je te rajoute quand même car ce début est prometteur.
J'ai juste eut un problème de compréhension au début "L’Elfe gondrelonais". Je n'ai pas tout de suite compris qu'il s'agissait des elfes habitant Gondrelon?
Excellent prologue, on rentre dans le bain de ton univers violent et impitoyable sans passer par quatre chemins ! Le protagoniste est assez bien exposé pour qu'on s'attache à lui (ses motivations, sa femme) et la chute est donc très puissante !
Même si j'ai trouvé quelques broutilles, le style est très beau. Franchement, les descriptions sont très sympas.
On sent évidemment l'inspiration LSDA ce qui n'est pas pour me déplaire, même si ça a l'air encore plus "dur" / réaliste. Ca donne envie de découvrir l'univers plus en profondeur, j'imagine que tu as construit de belles choses. Curieux aussi de découvrir les futurs personnages principaux vu que ça a l'air un peu foutu pour Kuara mdr
Mes remarques :
"Le long du fleuve, sur une nappe d’eau piquée de joncs étaient échoués les corps de deux soldats." j'inverserais : Les corps des deux soldats étaient échoués...
"Il y a deux semaines, sur la plaine de Dhuyne," -> deux semaines plus tôt ? "sans plus réussir à les reconnaître." j'enlèverais le "plus"
"déclin de leur grand empire." un empire est forcément grand non ?
"lança le messager, époumoné, une fois à sa hauteur." -> s'époumona le messager ?
"Humains et Elfes se fracassèrent les uns contre les autres," je pense que l'expression pourrait être améliorée même si' j'ai très bien compris ce que tu voulais dire.
"Un nouvel assaillant tournait autour de lui, sans le quitter des yeux." au passé simple ? l'imparfait casse un peu le rythme de la bataille.
Un plaisir,
A bientôt !
Je vais m'empresser d'aller corriger les phrases que tu as soulevées. Je vais garder grand empire, car je l'entends plutôt au sens de "grand homme" ici, donc pas en lien avec sa taille. Merci pour ton retour précieux !
"Deux semaines plus tôt", tu me suggères ça pour éviter le "il y a " ?
Je vais voir pour l'inversion. J'ai l'impression que j'ai tellement lu cette phrase qu'elle me sonne bien, mais c'est parce que je la connais par cœur ! Je vais voir...
Sinon, j'ai changé le reste.
"Je ne suis pas convaincue par le "s'époumona le messager", c'est pas très élégant non ?" Ca ne me choque pas personnellement, je trouve que plus direct.
"Je vais voir pour l'inversion. J'ai l'impression que j'ai tellement lu cette phrase qu'elle me sonne bien, mais c'est parce que je la connais par cœur ! Je vais voir..." Je comprends, mais j'ai l'impression que la tournure est un peu plus facile à comprendre si tu commences par "les corps"
Tout ça, ça n'est que des suggestions à prendre ou pas. C'est toi qui décide !