Le silence, ici, n'a jamais été comme chez les autres. Au-dehors, il est plutôt de ces choses qui pèsent et dont les gens se débarrassent par des petits mots tout faits, par des politesses qui font du bruit. Ici, le silence est assez doux - pas de ces silences de luxe, de feutre ou de velours, non. Un joli silence de coton déjà usé, un peu froissé, de ceux qui ne nous heurtent pas. En passant la porte sans carillon, les gens nouveaux se font légers, comme poussière sur la poussière, et se faufilent jusqu'au comptoir qu'ils osent à peine toucher. Ils inspirent ensuite par petits coups, des coups tout secs, presque en cachette.
Dans ces moments-là, les gens du dehors me font rire. Binocle me fait alors le gros sourcil par dessus ses montures, un sourcil brun et broussailleux, appuyé par les rides. Il n'aime pas que je dévisage les clients – « je les tourne à l'envers », il dit. Ce n'est pas vraiment vrai, la plupart ne me regardent pas. Ceux qui ont les yeux qui se perdent sur moi finissent toujours par les récupérer, presque fâchés de les avoir laissé traîner là où ils n'auraient pas dû.
Parfois, je me faufile au-dehors, parmi eux. Binocle me répète souvent que le dehors n'est pas si beau, qu'il vaut bien mieux rester à l'intérieur. « Il ne fait pas bon de trop pousser les murs. » Mais rester à l'intérieur, c'est comme être enfermé en moi-même - une cachette pas très droite, pas très vieille, minuscule. Une cabane à oiseaux qui voudrait se suspendre aux grands arbres qui tanguent, tout au fond du Grand Parc.
Il dit aussi que ma curiosité me perdra, alors je lui cache mes genoux qui se cognent au monde. Ils sont maigres, noueux et recouverts de bleus.
– Apporte-moi le flacon 420, veux-tu ? Et ne traîne pas des pieds.
Le flacon 420 est d'une jolie couleur bleue, un bleu d'eau pure et profonde. Manipulé avec précaution, il laisse de minuscules particules dorées flotter à l'intérieur comme une drôle de vapeur. Je tourne les talons en prenant garde à ne pas trop le serrer dans mon poing, coule mes pieds plus doucement sur le sol. Binocle a le nez dans son registre, mais je sais qu'il m'attend de l'oreille. Il a le don d'entendre tout ce qu'il y a dans le silence.
La femme devant lui n'est pas une habituée. Ses gants sont cousus de fils blancs et ses manières précieuses comme les pierres de couleurs qui valent cher, par-dessus. Elle est entrée chez nous entre deux coups de vent, ses longues boucles sombres roulant comme des serpents qui lui mordraient la nuque. Je dépose le flacon 420 sur le comptoir, pas trop près pas trop loin, puis attends les mains jointes. Les particules dorées coulent à nouveau vers le fond et s'éteignent, et comme à chaque fois, j'ai le ventre qui fait un noeud.
– Voici...
Binocle regarde la femme et je regarde Binocle, qui s'interrompt car la femme me regarde. La femme me regarde et le noeud remonte un peu plus dans ma gorge, pouce par pouce.
Sans y accorder une vraie attention, sa main maigre et blanche se referme sur le flacon et j'ai soudain la sensation que mon cou, ce petit cou noué, est un flacon de verre bleu. Mon air s'est enfui en courant et ses cheveux-serpents tressautent.
– Désirez-vous autre chose, Mademoiselle ?
Pour la première fois, le silence d'ici se fait flasque et lourd - il s'assoit mollement sur ma poitrine à mesure que la femme se rapproche. Elle paraît un temps vouloir frôler ma joue du bout des doigts, se ravise, ôte une poussière de mon épaule d'un revers de main que je n'attendais pas. Je vacille, et elle rit. C'est comme si la poussière, c'était moi. Son rire est aigu, cinglant, hideux. Il salive comme un vieux monstre.
– Il est inhabituel, cet enfant.
– En effet.
Binocle s'est tendu comme une pique, et je sens à son ton vif que la scène ne lui plaît pas. Il doit penser qu'une fois encore, j'ai « tourné un client à l'envers ». Je n'ai rien fait. Non.
– Me le prêteriez-vous ? Il plairait beaucoup, dans le monde.
– Je regrette, la maison ne prête pas de main-d'oeuvre.
Mademoiselle se redresse, laisse sa nuque reprendre le fil. Elle fait glisser ses yeux sur mon visage de travers et jusque sous le grain de ma peau, range la fiole dans un étui à cigarettes métallique qui tinte quand elle le referme. Je ne bouge plus. Seul le petit noeud de ma gorge respire.
– La vend-elle, alors ?
Je sens mes yeux s'agrandir et me tourne tout entier vers Binocle. Il cille, paraît un temps étudier la proposition, ne me regarde pas. Puis sa peau se défroisse et son corps se détend, sa mécanique habituelle reprend peu à peu le dessus. Une peur de batracien, froide et visqueuse, me colle comme un mauvais baiser.
Je n'ai pas une grande valeur - quelques couronnes, tout au plus. Je me faufile au dehors et rentre toujours trop tard, à ne plus y voir le bout de mes souliers tout noirs. Je casse souvent des fioles, brûle plus ou moins nos repas, j'ai fendu l'oreille du chat. Je ne sais pas siffler. Et je me cogne partout. Pourtant, parce qu'il m'a acheté, l'idée qu'il puisse me vendre me semble idiote. On ne laisse pas si facilement aller quelque chose qu'on a vraiment choisi. Si ?
Lorsqu'il hausse enfin les épaules et s'essuie les paumes sur sa poitrine, ses membres tout secs donnent l'illusion de longues branches craquant autour d'un trop vieux tronc.
– Nous ne vendons que des souvenirs, Mademoiselle.
La femme recule en se composant la moue des grandes gens qui n'ont pas ce qu'ils veulent. Elle effleure un peu les perles sur sa gorge, du bout des doigts, comme pour s'assurer encore de leur présence, de leur froideur, de leur rondeur. Toutes sont d'un blanc laiteux, soigneusement poli, et toutes semblent identiques.
Chacune, en revanche, a plus de valeur que moi - un moi unique, un moi particulier. Je me rappelle alors que je n'ai rien d'autre que ce petit moi-même, et le noeud de ma gorge se met à palpiter, comme pour pleurer.
– Bien. Alors je vous achète le sien.
– Mademoiselle...?
Binocle a soudain pâli et ça la fait sourire, un grand sourire qui élargit son visage et fronce un peu son nez. Elle reprend en détachant ses mots avec soin, comme pour savourer le goût salé qu'ils donnent à ma stupeur.
– Vous m'avez entendue. Je vous achète son plus beau souvenir.
Non. Je ne veux pas.
Elle se penche à nouveau sur moi, son visage si proche du mien que je parviens à distinguer la finesse de ses rides au coin des yeux - des yeux d'un vert terni, d'un vert de gris. Elle pourrait être vraiment jolie, si elle était plus gaie. Je contemple un instant le rouge agressif de sa bouche, la boucle brune cognant contre les cils de son oeil gauche. Je respire son parfum de fleurs blanches, presque trop pâle, trop fin pour elle. Trop jeune pour elle. Ses yeux s'agrandissent, et je me dis que c'est facile, de mettre mes mains sur sa tristesse. Elle cille, se recompose un peu, tapote son index sur ma poitrine comme si j'étais un petit singe. Je sens alors que ce qui compte en cet instant précis, c'est que moi non plus, je ne sois pas heureux. Ce qui compte, ce n'est pas ce qu'elle achète, c'est ce qu'elle m'enlève.
– Voyez comme il fronce les sourcils ! Cet enfant est si drôle.
Elle ne rit pas. Binocle m'observe du coin de l'oeil, dans le silence, et je lui en veux. Il a le front figé par le temps et l'inquiétude, la vilaine inquiétude de celui qui ne rit pas, lui non plus. Je détourne mon regard pour le coller au mur, par dessus son épaule. Soigneusement, je compte alors les fioles portées au garde-à-vous le long des étagères, soldats fidèles de notre petite armée de souvenirs à particules. J'attends. J'attends qu'il refuse encore, que ce jeu cesse. Le silence est parfait pour compter - pour attendre que le temps ait fini.
– Bien.
Binocle accepte et la femme bat des mains comme une enfant. Je chancelle sous le poids d'un dégoût gigantesque, ouvre la bouche pour protester, vois à son sourcil que ce n'est plus le moment. Je me rapproche du comptoir tandis qu'il s'empare d'un flacon neuf dans un tiroir. Bien raide à côté de Mademoiselle, les poings serrés, le souffle lourd, je me sens porté par la nausée qui fait soudain flotter mon estomac. J'ai envie de rentrer en moi, ce moi acide, et m'y noyer.
– Lazare, s'il te plaît.
Je regarde Binocle et sens presque tomber sur moi le poids de son regret. Il a sa voix de quand il est trop tard, de quand il est plus vieux, sa petite voix lointaine de l'homme qui n'est pas tout à fait devenu un père mais n'est déjà plus un tuteur. De celui qui ne sait, au fond, s'il a su convenablement cueillir - accueillir - une jeune pousse un peu trop biscornue. Sa voix de Monsieur.
Je déteste Monsieur, mais je le laisse entrer.
J'aime beaucoup ta façon de jouer avec les mots. Quand au fond de l'histoire, tout ceci est extrêmement intriguant. Hâte de lire la suite ! :)
j'ai poussé par hasard la porte de ton univers et me suis laissée happer par la magie de tes mots, l'ambiance feutrée, calfeutrée ; la candeur douloureuse de ton personnage, l'ambiance troublante... C'est une véritable surprise qui m'a scotchée, m'a touchée et surtout m'a donné envie d'en découvrir davantage...
Un vrai bonheur.
A bientôt
Je viens enfin jeter un coup d'oeil à ton histoire, clairement une des plus emblématiques du site xD
On va pas y aller par quatre chemins : ton style est particulièrement abouti et riche.
Ca me donne envie d'en apprendre plus sur Lazare ce préambule. Je me lance sur le prochain chapitre !
Eh bien, quel merveilleux style, quel sens de la la métaphore, c'est incroyable de lire ça gratuitement !
Dès l'intro, sur le silence, j'étais subjugué. Elle m'a fait un peu penser au début du Nom du Vent, de Patrick Rothfuss.
Les dialogues sont exquis également. Je dis souvent que pour écrire de bons dialogues, il faut travailler la caractérisation de ses personnages en amont. Mais je ne sais pas si c'était ton cas, car ça semble si naturel. En quelques mots, on devine la personnalité du personnage.
Bref, félicitations. Le livre est ajouté à ma PAL et je m'y plongerai aussitôt que possible.
Je vais laisser mes impressions sur ce très beau texte :
Déjà, quelle jolie écriture! Fine, riche en vocabulaire, amusante... J'ai apprécié ma lecture.
Le préambule sur le silence est magnifique. On sent immédiatement que le lieu dont parle le narrateur est spécial, à part. Presque magique!
« je les tourne à l'envers » Une expression amusante et intrigante. C'est amusant que tu inventes des expressions à tes personnages. Et celle-ci me fait penser que Lazare provoque vraiment une drôle d'impression aux visiteurs
« Ses gants sont cousus de fils blancs » est-ce voulu de faire référence à l'expression? La confusion entre les deux me perturbe.
« Ses longues boucles [...] lui mordraient la nuque » Joli passage! On sent qu'elle est vénéneuse, dangereuse.
«Elle paraît un temps vouloir frôler [...] la poussière, c'était moi» Très joli passage! J'aime beaucoup tes tournures de phrases, elles sont surprenantes. On sent son mépris, qu'ils jouent pas "dans la même cour". Elle se joue vraiment de Lazare.
«Ce qui compte, ce n'est pas ce qu'elle achète, c'est ce qu'elle m'enlève.» Belle façon de traduire son caractère cruel!
«– Voyez comme il fronce les sourcils ! Cet enfant est si drôle. Elle ne rit pas.» Haha le mépris est si palpable...
Les personnages sont intéressants, Lazare est touchant, il m'attendrit avec sa bizarrerie. Et l'intéraction avec la femme, manipulatrice et condensante renforce mon affection pour lui. J'étais triste que Binocle cède et vende le souvenir. Il n'a pas le droit de refuser? C'est pourtant précieux, un souvenir, aucun consentement du propriétaire n'est donc nécessaire pour en acheter un ?
En tout cas bravo, tu as un univers tout à fait charmant. On s'y sent déjà à l'aise des les premières lignes. J'espère lire beaucoup de toi à l'avenir.
Bonne soirée!
Tout d'abord j'admire le travail effectué sur le maniement des mots qui est exceptionnel. Je ne sais pas vraiment comment décrire mon ressenti face à ce préambule qui nous aspire directement dans cet univers qui paraît si décalé du monde et pourtant si ancré dans une réalité. Ce n'est que le début et il est déjà possible de se poser tant de questions alors que parallèlement on en apprend déjà tant.
Lazare est attachant, j'ai envie de mieux le connaître, de savoir qu'est-ce qui l'a conduit à être sous la tutelle de Binocle, qu'est-ce qui l'effraie . Je veux aussi découvrir d'où proviennent ces souvenirs vendus en flacons, à quoi servent-ils ? pourquoi Binocle en a-t-il fait un commerce ? découvrir plus en détails quel est le fonctionnement de ce commerce inhabituel tout en étant tiraillée par une envie de savoir comment se passe la vie à l'extérieur de cette boutique qui semble former un monde à part à elle-seule, pouvoir suivre cette femme qui semble n'avoir rien à faire dans ce lieu, connaître sa vie, ce qui la menée à entrer et bien d'autres choses encore.
En résumé, je trouve ce préambule fascinant et je vais m'empresser de poursuivre ma lecture.
Je viens tout juste de m'inscrire et je découvre votre roman.
Votre plume est d'une rare élégance: fine, juste, douce et on sent tout le travail d'écriture et de création des personnages et leur univers derrière.
Chapeau bas !
Je vais le dévorer !
J'ai hâte de lire la suite de l'histoire qui s'annonce prometteuse, ces souvenirs qu'est-ce qu'ils peuvent bien cacher ?
Je pourrais le relire encore et encore, tant que c'est fascinant.
Ta plume est magnifique, j'ai déjà hâte de lire le roman au complet.
Car non seulement l'écriture est belle, poétique et fluide, mais l'histoire est captivante. Qui est Lazare ? Qui est Binocle ? Et surtout, quel est ce monde ?
Je pense toutefois que ton tour de force réside dans cette capacité à poser le contexte de ces questions sans la moindre lourdeur, avec une délicatesse absolument merveilleuse !! Je ne sais pas ce que Binocle vend, mais je sais que je ne pourrais pas en trouver chez moi. Je ne sais pas dans quel monde ces personnages évoluent, mais la hiérarchie des classes est flagrante et extrêmement bien amené.
Enfin (après je me tais), l'atmosphère est superbement prenante. J'en sentirais presque la poussière douce des vieilles échoppes.
J'en redemande et vais de ce pas lire la suite !!
Et merci pour les compliments ! :)
J'écris depuis jeune, et mes premiers balbutiements avec Lazare datent d'il y a dix ans, maintenant. Cette histoire est donc une très longue et très lente gestation... :)
Houa!!!! J’ai pris du temps à trouver le temps de commencer cette lecture mais je crois que je vais y passer les heures à venir! Quelle écriture! Les mots m’en manquent, a l’opposé de cette plume magnifique que je découvre là… Il y aurait mille compliments à faire: l’intrigue m’intrigue, les personnages m’appellent et m’attachent à eux, les descriptions m’émerveillent, les dialogues me percutent… bref! J’adore! Ce qui m’épate le plus, je crois, c’est l’usage des images et métaphores si parlantes et fluides, chapeau bas!
Je tiens à te prévenir, je suis partie pour te remercier un grand nombre de fois, vu les très jolis commentaires que tu m'as laissés ce mois-ci...
Je suis toujours très heureuse de découvrir les commentaires du préambule - non que les suivants n'aient pas d'importance ou moins d'impact, ils sont juste généralement plus installés, plus méthodiques, parfois plus sereins. C'est aussi précieux, de constater que quelqu'un se love un peu dans une histoire qu'on a voulu écrire. Mais les commentaires du préambule dégagent souvent un enthousiasme, une énergie qui me collent un vrai sourire.
Merci, donc, pour ce superbe premier pas. <3
Je ne sais pas du tout si cette histoire est promise à se balader un jour dans un rayon, la décision ne tiendrait pas qu'à moi, mais j'ai fait beaucoup de chemin autour de cette idée depuis mon arrivée sur PA, et ce qui est sûr, c'est qu'elle ne me fait plus aussi peur qu'avant. :)
Ton style est vraiment beau, c'est très fluide et assez surprenant !
j'ai hâte de continuer la lecture !
Superbe (le mot est faible) préambule, style d'écriture à faire pâlir, d'une fluidité déroutante. On ne peut que poursuivre notre lecture, c'est imparable.
Bravo !
Je vais de ce pas continuer!
Plus sérieusement, je trouve ta plume magnifique. Elle réveille tous les sens, et les répétitions qu'on y trouve, peut-être un peu troublantes au début, lui donnent un rythme très mélodieux. J'avais l'impression de lire une chanson.
Les personnages sont très bien écrits et donnent directement envie d'en savoir plus sur elleux. C'est intrigant, chaque phrase nous donne envie de lire la suivante immédiatement.
Je suis très heureuse du rapport que tu fais avec la mélodie, la chanson... Le rythme des mots est très important pour moi alors ça me laisse à penser que je ne fais pas tout à fait fausse route !
Celles et ceux qui me connaissent par ici savent que la relation que je possède à l'écriture est effectivement très intime. En revanche - et malheureusement - l'acharnement y a une part tout à fait conséquente. Je suis néanmoins très heureuse que cela ne se ressente pas à la lecture !
Je recherchais un (énième) livre à lire sur PA et je suis tombée sur le tien ! Cette préambule est très intrigante ! On rentre directement dans le vif du sujet ! Je ne sais pas encore dire si la femme est "gentille" ou "méchante"...
Quant à ton style d'écriture, rien à redire ! Il est poétique, envoûtant, les figures de styles sont bien insérée, le récit est fluide !!
C'est un concept assez original que de vendre des souvenirs... Ça me plaît bien...
Je m'en vais de ce pas lire la suite !
Extraordinaire ? Non, pas assez fort. Sublime ? Non, toujours pas.
Je crois que je ne trouverais pas.
Ton style est formidable. Vraiment. J'aime tellement !
C'est direct, droit, sans fioritures. Les phrases vont à l'essentiel, le tout est cohérent, et on a le droit à des métaphores superbes, des descriptions au petit oignons, un amour du détail et du vocabulaire...
Et puis on te lit si facilement, sans effort ! Je suis sous le charme...
S'il y a des défauts dans ce récit, qu'on me le dise car je n'en trouve pas !
Bravo pour tout ton travail et merci pour cette histoire !
Je vais de ce pas continuer ma lecture en grande hâte !
Pétrichor.
Ton enthousiasme me va droit au cœur, et je suis heureuse de voir que tu trouves ce prologue "sans fioritures". C'est l'une de mes craintes, que mes métaphores soient "en trop", d'écrire quelque chose d'indigeste. Donc ce genre de retours est toujours extrêmement rassurant. <3
(Oh, et très joli pseudo ! Petrichor est l'un des mots que je préfère au monde.)
Fauchelevent ! Ben écoute (j’ai du mal à te tutoyer tellement je suis sidéré), merci. Non, mais voilà, je te remercie. C’est du grand art, ce que tu écris, c’est du grand art comme j’aimerais en lire plus souvent.
J’ai été profondément ému (j’ai versé ma petite larme) par ces personnages que je ne connais pas, par cette ambiance que je ne connais pas, par cet univers que je ne connais pas. Alors merci.
Sans savoir pointer du doigt tout ce que j’ai infiniment apprécié, je peux déjà te dire que ton style est comme un archet qui joue sur mon âme (j’ai volé la phrase à Stendhal, j’espère qu’il me pardonnera), et que je n’ai qu’un hâte, c’est de découvrir. De découvrir tout, de découvrir ce que tu peins avec tes mots, de découvrir toutes les teintes que tu vas utiliser.
Bravo pour ce début de chef d’œuvre, et merveilleuse continuation :)
Je n'ai certainement pas la prétention d'écrire un chef-d'œuvre (évidemment, haha), écrire à mon échelle est déjà suffisamment difficile, suffisamment épuisant. Mais je suis vraiment très touchée que tu puisses voir un potentiel dans mon histoire. J'espère que les couleurs que tu y découvriras plus tard sauront te procurer ce sentiment de satisfaction que donnent les choses qui nous plaisent, même sans savoir pourquoi. <3
Merci pour ton texte, le premier que je lis sur ce site. Ce n'est sans aucun doute pas le dernier commentaire que je te laisserai, car il ne m'a pas fallu plus de trois paragraphes pour être conquis par tes mots et leur sujet. C'est donc par un premier commentaire bien maladroit, un peu balbutiant mais très sincère que j'ai le plaisir de te remercier pour ces quelques instants hors du reste, et te dis à très vite, pour la suite !
L'ambiance est là, la plume aussi. J'aime ce côté simple mais très direct de ta plume. Son "sarcasme" aussi. On est directement dans l'émotion du personnage et je trouve que tu gères bien la voix d'un enfant.
Les personnages font vrai, font solide. Je retrouve un côté "Pinocchio et Jepéto" dans ce vieux marchand de fioles et Lazare.
Les fioles intrigues aussi, comme tu univers, même si le point de vue très interne empêche de bien tout comprendre. Je regrette peut être un peu de ne pas cerner ici le besoin de vendre des souvenirs, ou bien comment cela fonctionne; D'ailleurs j'ai bien compris dès le début que cela était des fiols de souvenir, car j'ai lu ton résumé. je me demande, si je ne l'avais pas lu, aurais-je compris ? Ne serais-je pas trop perdu ? A voir. Peut être parler de souvenir pour la première fiole amené par Lazare ? une petit phrase pour ceux qui n'auraient pas lu le résumé de 4ème ?
Si je devais retrouver quelque chose à redire, je dirai que tu as un style très haché. C'est super, j'aime, mais parfois, peut-être que cela l'ai un peu trop et que quelques phrases mériteraient d'être allongées, lissées, pour varier le rythme et alléger la lecture.
Et j'ai relevé ce paragraphe :
"Binocle regarde la femme et je regarde Binocle, qui s'interrompt car la femme me regarde. La femme me regarde (j'avoue que la répétition ici, même si elle est voulu, alourdie un peu ma lecture)et le noeud remonte un peu plus dans ma gorge, pouce par pouce.
Sans y accorder une vraie attention, sa main maigre et blanche se referme sur le flacon et j'ai soudain la sensation que mon cou, ce petit cou noué, est un flacon de verre bleu. Mon air s'est enfui en courant et ses cheveux-serpents tressautent. (je ne comprends pas cette fin de phrase. On parle de qui , de quoi ?)"
Sinon rien à dire, j'ai hâte de lire la suite. C'est vraiment sympa et sache que c'est rare de me happer aussi facilement dans une lecture ;)
Merci pour avoir pris le temps de me décrire ton ressenti, il est toujours précieux et constructif de recevoir ce genre de retour. J'espère que la suite ne te décevra pas !
Je ne sais pas si tu as remanié le texte ou si c'est moi qui y suis plus sensible, quoi qu'il en soit, je trouve cette fois ton écriture délicate et fine, l'ambiance immersive et ce prologue intrigant à souhait, que ce soit pour le personnage de Lazare ou pour ce commerce de souvenirs.
J'ai eu une interrogation sur cette phrase : "La femme recule en se composant la moue des grandes gens qui n'ont pas ce qu'ils veulent." à cause du "ils veulent" qui se rapporte à "grandes gens". Est-ce que ça ne devrait pas être "elles veulent" ?
Je continuerai en tout cas ma lecture avec plaisir et curiosité !
Concernant ton interrogation, j'avais reçu un commentaire il y a plusieurs années qui me rappelait à juste titre que "gens", lorsqu'il est précédé d'un épithète ne se terminant pas par un "e", doit être considéré comme féminin. En revanche, il me semblait assez confus de continuer le reste de la phrase au féminin, je l'avoue... Il va falloir que je me penche là-dessus pour tirer ça au clair, néanmoins.
J'espère que la suite te plaira autant, en tout cas ! <3
Merci mille fois pour ton enthousiasme (et pour les commentaires qui suivent ^^), ils sont tous très précieux. :)
Comme un peu tout le monde, je me suis laissée portée par ton texte tricoté de poésie, avec des mailles plutôt régulières, c’est très agréable, je trouve. Les ambiances sont bien posées et un rien devient aussitôt captivant, rassurant ou glaçant. Bravo pour ces caractérisations réussies !
Pour moi, néanmoins, ton texte manque un peu de description pour me satisfaire totalement. Quelques phrases qui nous planteraient le décor de la boutique seraient selon moi bienvenues.
« Il dit aussi que ma curiosité me perdra, alors je lui cache mes genoux qui se cognent au monde. » Je ne comprends pas très bien le lien entre les deux, je l’avoue
« pierres de couleurs qui valent cher » je pense que tu pourrais enlever « qui valent cher », car comme tu évoques les manières précieuses juste avant, on fait naturellement le lien avec les fameuses pierres citées
Plein de bisous !
Le personnage de Lazare est évidemment intriguant, mais il nous rassure par sa bizarrerie, si je puis dire. La grande dame, par contre, m'inquiète bien plus, comme tous les personnages qui pensent pouvoir tout acheter.
Je suis très curieuse de lire la suite !
J'espère que la suite ne te décevra pas !
Ce préambule est une petite merveille et ce Lazare immédiatement attachant. L'univers qu'on entrevoit dans ces quelques lignes ressemble à ceux dont on s'immerge comm dans un rêve et dont on n'a plus envie de sortir. Une chose est certaine, je vais déguster tes prochains chapitres comme un bonbon au miel (mes préférés !).
Bravo Fauchelevent, vraiment, et je plussoie ce qu'ont déjà dit d'autres plumes : tu as une vraie voix. Et quelle voix !
Outre que je suis très heureuse que mon travail soit comparé à des bonbons au miel (sans rire, cette analogie me colle un sourire gigantesque), je suis également très surprise de lire les plumes qui me parlent de ma "voix"... Je n'ai jamais eu conscience de ça avant de venir poster sur PA, et ça a quelque chose de bizarrement réconfortant. Comme un endroit qu'on aime bien et qu'on reconnaîtrait facilement.
J'espère vraiment que la suite ne te décevra pas, en tout cas. <3
Un début d'histoire qui intrigue et donne envie d'aller voir plus loin ! (entre ces souvenirs qu'on achète / arrache aux gens, et des enfants qu'on pourrait acheter ? non mais sérieux, on est ou la ?? )
Bon je me le met de côté pour lire la suite quand euh... quand je pourrai ! ;-)
Je suis heureuse de savoir que ce petit début t'a suffisamment plu pour continuer, et j'espère que la suite ne t'a pas déçue !
<3
Je savais que ta plume était délicieuse, mais elle l'est encore plus que ce que je pensais ! La rythmique, le vocabulaire... tout y est, c'est savoureux. Je me suis laissée absorbée comme dans un songe.
Ce préambule donne tr!s envie de lire la suite, de découvrir qui, quoi, comment, où, quand. Je sens que je vais me régaler ^^
Je suis heureuse de savoir que ce petit préambule t'a plu (il me semble d'ailleurs que tu as poursuivi ta lecture). Chaque commentaire encourageant laissé ici rend l'écriture plus facile.
Ça fait beaucoup de "suite", non ? Bon, assez parlé, je vais aller la lire ! ;-)
J'apprécie beaucoup que tu ressentes d'emblée le côté imparfait de Lazare, c'est l'une des choses qui me tient le plus à cœur quand j'écris, la question de "l'imperfection".
J'espère que la suite ne te décevra pas, et qu'elle te permettra de trouver la réponse à certaines de tes questions...
<3
J'espère sincèrement que la suite te plaira également, si tu choisis de t'y pencher... :)
c'est le nom de l'histoire qui m'a attiré. je le trouve simple et rigolo. le préambule est toute de suite accrocheur et à la fin, j'ai bien eu envie de poursuivre ma lecture. les personnages m'ont l'air attachants, avec de vraies personnalités et originaux. j'ai été immédiatement touché par Lazare, qui me rappelle un peu moi dans sa grande maladresse aha. enfin, ton style d'écriture est vraiment très joli. c'est poétique, c'est tout doux à lire. j'aime beaucoup.
bonne journée !
Le titre est simple pour une raison tout aussi simple : je suis incapable de trouver de jolis titres pour ce que j'écris, je choisis donc le plus souvent la solution de facilité (ou de paresse, selon le point de vue). :) Mais j'aime beaucoup le prénom de Lazare, pas si courant, donc jusqu'ici je ne me suis pas trop posé la question !
Merci, en tout cas, pour les compliments... <3 J'espère que la suite te plaira au moins autant, si tu choisis de poursuivre ta lecture !
Je découvre enfin ton histoire, je l’avais vu passer à plusieurs reprises et elle m’avait fait très envie ! J’adore ce premier chapitre très poétique mais également très accrocheur.
Une boutique de « souvenirs » c’est très intéressant et tu arrives en très peu de temps à nous plonger dans ton univers. Par ailleurs, le personnage de Lazare – j’adore ce prénom ! – est très attendrissant. On sent qu’il a beaucoup plus à offrir au monde que ce qu’il montre. Il a l’air mystérieux, mais également très doux. On a vraiment hâte d’en apprendre plus sur lui.
Et cette cliente…Brrr, elle me donne des frissons ! Tu la décrites à merveille…Elle est tout à fait normal…mais la description subtile que tu en fais est glaçante.
En espérant que Lazare garde son souvenir au creux de lui.
Des bisous :)
Je suis heureuse de savoir que Lazare t'a touchée, à sa façon, et j'espère sincèrement qu'il continuera de le faire dans la suite de son histoire (si tu choisis de lire la suite de son histoire, évidemment). :)
Des bisous aussi ! <3
Un prologue qui donne envi d'attaquer la suite de la lecture immédiatement !
Le personnage de Lazare est immédiatement attachant alors qu'on ne sais pas encore grand chose de lui...
Binocle m'a bien tapé dans l'oeil aussi et j'ai envi d'en apprendre plus sur leur relation !
L'ambiance est agréable et j'ai trouvé la description du silence très douce et joliment écrite.
J'aime avoir quelques détails de descriptions des lieux, ce qu'on à pas ici mais pourtant cela ne pas tellement gêné !
Merci pour cette lecture, je vais lire la suite avec plaisir je le sens :)
Je prends tout de même note pour ce que tu soulèves concernant la description des lieux, parce que c'est effectivement quelque chose qui m'interroge quand j'écris (je ne suis jamais trop sûre d'en faire trop ou pas assez). :)
J'espère que la suite te plaira tout autant !
C’est un vrai régal de te lire. Tout y est, la plume qui sonne juste, l’ambiance particulière, le caractère des personnages qu’on visualise, l’intrigue originale sur ce marchandage de souvenirs, les émotions du perso principal, tout ! Et c’est très inspirant :)
Oh, et j’adore cette phrase que tu as écrite « On ne laisse pas si facilement aller quelque chose qu’on a vraiment choisi. » Ça m’a beaucoup fait penser aux si jolies phrases du petit prince :)
Très bonne continuation à toi ! Je vais certainement poursuivre ma lecture :)
Elo
La comparaison avec Le Petit Prince me va droit au cœur, j'ai réalisé un très gros mémoire sur cette oeuvre et même si ce préambule a été écrit plusieurs années avant ce mémoire, il est probable que mon attachement à ce personnage y était déjà apparent sans que je ne m'en rende bien compte. :)
J'étais persuadée d'avoir posté un commentaire sur ce premier chapitre, chapitre que j'ai lu il y a quelque temps déjà. J'ai cherché, en vain. Tant pis, je m'y attèle.
Ma première impression est celle d'avoir découvert une autrice (jeunesse ?) avec une voix. Le début de ton histoire n'est pas seulement intriguant et bien écrit, non, on pourrait le mélanger avec des dizaines d'autres prologues et, à la minute où l'on commencerait sa lecture, être persuadé que c'est toi qui l'a écrit.
C'est très impressionnant.
Tu n'arranges pas l'état de ma PàL, dis donc ;)
Belle narration, belle intrigue.
Je me suis sentie soudainement oppressée lorsque la femme dit qu'elle veut acheter le plus beau souuvenir de Lazare, et je me suis sentie encore plus dégoûtée quand Binocle a accepté. Cruel !
En résumé, je dirai que tu as réussi à me happer dans ton histoire :D
Je suis aussi impressionnée par le travail à la fois du style et du fond - souvent quand le style d'une histoire est très travaillé, le fond en pâtit un peu, on s'attache moins aux personnages ou alors on suit moins l'intrigue... Alors que là, on peut à la fois apprécier la forme et en même temps, les personnages pèsent leur poids émotionnel et l'intrigue... Ben, intrigue ^^°
Juste un poids qui m'a gênée à la lecture : ne pas avoir d'alinéas, je trouve que ça permettrait de mieux séparer les paragraphes et de faciliter les choses pour le regard.
Les personnages sont toujours le premier élément (et le plus important), pour moi... Je suis contente de savoir qu'ils possèdent déjà un peu de poids pour vous. :)
Je prends note pour la mise en page, je ne m'en sors pas très bien avec le site donc je vais voir ce que je pourrais améliorer pour la suite !
Je découvre ta plume et... Que dire...
C'est magnifique, des détails qui rebondissent, une atmosphère sublime. J'ai adoré ce que je viens de lire !
Ça me donne clairement envie de découvrir la suite !
(j'aime vraiment pas du tout lire sur écran, mais impoooossssible pour mes yeux de se décoller de ton texte. )
Le concept que tu développes est aussi très attrayant et donne envie d'en savoir davantage :)
J'aime beaucoup le premier paragraphe sur le silence.
Je n'ai pas vraiment compris cette phrase : (Je traîne souvent des pieds, à cause de ces jambes maladroites qui tricotent sans qu'il sache.) Je ne sais pas qui est ce "il".
Par contre, j'ai trouvé celle-ci particulièrement parlante : Une peur de batracien, froide et visqueuse, me colle comme un mauvais baiser.
On ressent bien la tension quand la cliente remarque le personnage principal, je me demande ce que ça veut dire, pourquoi elle s'intéresse ainsi à lui. J'imagine qu'il a une particularité physique, peut-être des déformations.
Et cette histoire de souvenirs vendus, de fioles étiquetées, je me demande comment ça marche !
J'ai trouvé ce premier chapitre très intéressant, on a envie d'en découvrir plus sur les personnages, cette boutique et ce qui s'y trame. Le choix du présent et de la première personne est pertinent, on est tout de suite avec le personnage principal.
Par contre, j'ai eu un peu de mal à imaginer les décors, un peu plus de description n'aurait pas été surperflue (les décors c'est mon point faible alors j'y fais particulièrement attention chez les autres ><)
J'espère en découvrir un peu plus au prochain chapitre ;)
Le Cirque des Rêves est l'un des (nombreux) livres qui m'attendent patiemment sur mon chevet, on me l'a offert et je ne sais pas vraiment de quoi ça parle, c'est à mon tour d'être intriguée... J'espère vraiment que mon histoire ne fera pas doublon, du coup, même si elle est faite sans prétention.
Pour ce qui est des décors, ta remarque m'a fait sourire, parce que j'ai justement tendance à partir dans des descriptions sans jamais trop en voir le bout, d'ordinaire. J'ai voulu faire plus simple et plus concis, ici, mais ça ne m'étonne pas vraiment d'être tombée dans l'extrême inverse. Je vais tâcher de me montrer plus mesurée, la fois prochaine !
J'espère sincèrement que la suite te plaira. :)
Tout sonne juste, tout est en accord avec l’univers, et puis vraiment je peux te le confirmer, tu ne décevras personne. C’est vraiment chouette : c’est bien rythmé, bien écrit, on sent les atmosphères, tes personnages sont bien caractérisés, on les voit bien… Je sais pas quoi dire de plus ! Je te disais tout à l’heure que PA était super pour s’améliorer et bam je te dis que j’ai rien à corriger, hahaha, je suis désolée xD
J’ai hâte de lire la suite pour découvrir le plus beau souvenir de Lazare. Quelle cruelle dame que cette Mademoiselle ! J'aimais beaucoup ses insistances sur la drôlerie de Lazare.
Deux détails que j’ai notés :
« La vend-t-elle, alors ? » : vend-elle
« l'homme qui n'est pas tout à fait devenu un père mais n'est déjà plus un tuteur » : pour moi ces deux choses sont plutôt des additions qu’une contradiction ; pour moi, il n’est pas père mais en plus il n’est même pas tuteur. Je sais pas si c’est clair… En lisant je le comprenais comme « pas tout à fait devenu un père mais presque, déjà plus qu’un tuteur » je sais pas si tu vois ce que je veux dire. Et puis avec la suite et Monsieur on comprend tout à fait, mais voilà, ce « mais », ça m’a un peu butée dans ma lecture (sinon très fluide)
J'ai un peu de mal à saisir lorsque tu m'écris "En lisant je le comprenais comme "pas tout à fait devenu un père mais presque, déjà plus qu'un tuteur"", puisque c'est précisément ce "mais" que je souhaitais utiliser... Ce n'est pas tant un "mais" de contradiction que quelque chose qui indique que dans la hiérarchie père > tuteur, Binocle possède pour Lazare une sorte de non-place, un entre-deux indéfinissable. Il n'est certainement pas un père, mais il n'est plus non-plus un véritable tuteur, il est à placer dans une zone floue entre ces deux notions, et non en-dehors de ces deux notions. (Peut-être que c'est ce que tu voulais dire et peut-être ai-je mal compris...). Je ne sais même pas trop si c'est vraiment plus clair. ^^
J'espère que la suite te plaira aussi en tout cas ! :)
Ton style est très agréable à lire et l'ambiance de ton texte aussi intriguante qu'attirante.
Je suis contente aussi de découvrir des chapitres courts. Non pas que je n'aime pas les chapitres longs hein mais je préfère souvent ce format, même dans l'écriture.
Je rejoins les précédents commentaires sur l'utilisation de l'italique en sus des guillemets pour les dialogues. Je trouve également que ça gène un peu la lecture.
Ayant déjà lu le deuxième chapitre, j'en fais le commentaire en même temps. J'ai beaucoup aimé ce premier aperçu de l'histoire de Lazare même si on reste sur notre faim de ne pouvoir en savoir davantage.
Vivement la suite !
J'étais très intriguée par tes réflexions sur les détails, sur les sons... Et effectivement, ton écriture n'en manque pas et c'est très agréable !
Contrairement à tes inquiétudes, ces particularités de ton écriture fonctionnent à merveille ;-) Moi qui ai aussi "l'oreille à la plume", cette lecture était un régal ! Un détail qui n'en est pas un et qui me saute toujours aux yeux (enfin, à l'oreille), est l'usage de la ponctuation, qui chez toi fait faire des petites vaguelettes très agréables au rythme de ton récit (je sais pas si tu comprends... oO)
Et puis, tes expressions sont superbes, très imaginées ! Mettre le client à l'envers, un silence rempli par des politesses qui font du bruit,... Lorsque tu mentionnes la peur de batracien, le personnage qui salive comme un monstre, je me suis même demandée si certains de tes personnages n'étaient pas des sortes d'animaux anthropomorphes ! Je supppose que j'en saurai plus au 2e chapitre...
Bravo et à très bientôt !
Liné
J'espère que la suite te plaira au moins autant (les compliments ont ceci de délicat qu'ils me paralysent assez vite...).
Je viens de découvrir une perle. Depuis les premières lignes, tu as retenu toute mon attention. Ta plume est si délicate, si belle, elle sonne si juste. J'adore la façon dont tu décris un sentiment ou le silence et tu lui donne une texture, une température, une connotation. C'est juste... ouah. Les phrases coulent toutes seules, c'est fluide, on ne trébuche pas à la lecture; très agréable !
Ton univers me semble à la fois magique, mystérieux et unique, avec cette vente de souvenirs (ça m'a fait penser aux souvenirs qui peuvent être « visionnés » dans Harry Potter, ainsi que les rêves gardés dans des bocaux comme dans le Bon Gentil Géant, et pourtant, ça se voit que tu as ta propre vision originale des souvenirs, ça promet ! ), ces personnages très différents et 3-dimensionnels et leurs noms particuliers.
On sent la tension dans la salle, quand Mademoiselle (quelle méchante, celle-là), veut prendre le souvenir de Lazare. Je me demande ce qu'elle va faire avec !
J'ai beaucoup d'empathie envers Lazare, tu nous fait ressentir sa révolte, son désarroi.
Bref, j'ai adoré ! Bravo pour ce beau début, et vivement la suite !
À bientôt !
Jowie
PS : C'est un mini détail de rien du tout, mais je pense que visuellement, c'est plus facile à lire sur l'écran quand le texte est justifié :)
Ca me met une certaine pression pour la suite, j'espère qu'elle ne te décevra pas !
(Pour ce qui est de la mise en page, je ne peux qu'être d'accord, mais il m'est impossible de toucher au texte... Je suis sur Linux et pour le publier, j'ai dû le réécrire quasi-intégralement, il ne se produit rien quand je clique sur les icônes - hormis concernant la police - et la fenêtre n'accepte pas les copier-coller. Je me suis arrachée les cheveux, et pour quelqu'un d'aussi perfectionniste que moi, c'est une plaie visuelle de ne pas le voir bien mis !)
Toutes sont d'un blanc laiteux, soigneusement poli[...]Je ne suis pas sûre d'avoir compris : c'est le blanc qui est poli ?
A part ces deux minuscules fautes, j'adore ton texte ! Bien qu'il soit assez horrible... J'aime beaucoup cet univers particulier, mystérieux. J'ai hâte de la suite !
J'espère que la suite te plaira au moins autant, en tout cas !
Tu m'as fait ressentir parfaitement bien les émotions de ce pauvre Lazare, vendu en partie pour faire plaisir à une bourgeoise. (Si j'ai bien compris. C'est un peu trouble, mais ça rajoute du mystère et me fait encore plus aimer ce texte!)
Lazare m'a tout l'air d'un petit garçon extrêmement discret et silencieux, mais aux pensées bien vivantes. Il se cache, pour se protéger, pour se trouver un endroit réconfortant - qu'il a trouvé en lui. J'aime beaucoup l'idée :)
Quant à Mademoiselle, je ne l'aime pas trop. Elle m'a tout l'air d'être une enfant de riche qui, si elle n'a pas ce qu'elle veut, fera que les autres regrettent de ne pas l'avoir satisfaite. Ce qu'elle fait à Lazare est très égoïste...
D'après ce que j'ai compris, les souvenirs des gens sont mis dans des fioles et vendus à d'autres, et leurs anciens propriétaires les oublient?
En tout cas, c'est très intéressant!
Si cela peut te rassurer, tu es très bien parvenue à saisir les enjeux et les ébauches de personnalités dessinées ici : à défaut de pouvoir acheter ce petit garçon un peu étrange sur lequel, ce jour-là, Mademoiselle daigne poser le regard, elle demande de lui son plus beau souvenir. Il s'agit - par caprice - de le priver d'un peu de ce qu'il est, d'un peu de son bonheur.
J'espère pouvoir continuer à conserver une part de mystère tout en rendant les personnages et l'intrigue attachants (ou repoussants, pour certains). :)
Ton écriture m'a tout de suite frappée par sa délicatesse. C'est très agréable à lire, parce que très soigné et bien "calculé" - je comprends ce que tu voulais dire par rapport à ton travail sur le son. Vu la qualité, c'est un travail qui en vaut la peine ^^
Deux choses m'ont étonnée. La première personne, d'abord. Il n'y a pas de raison, mais en lisant ce que tu en disais dans ton jdb, je ne m'étais pas imaginé une première personne. Cela dit, ça ne me pose pas de problème, principalement parce que ça n'empêche pas la narration d'être belle et riche. Ma seule crainte avec la première personne, surtout quand le narrateur est jeune, c'est qu'on se sente obligé de simplifier le style, mais comme tu ne l'as pas fait, tout va pour le mieux ! La seconde chose, c'est ta façon de mettre en page les dialogues. Ça ressemble un peu à la façon de faire des anglo-saxons, mais tu as mis les paroles en italique également. Dans ce chapitre, ça m'a plus surprise que gênée ; ça contribue à créer une ambiance feutrée, comme si tout ça se passait sous l'eau. Par contre, je pense que ça risquera de me gêner si les dialogues se poursuivent sur plusieurs lignes... Principalement les italiques, à vrai dire. Donc je voulais juste te le signaler, mais bien sûr, c'est toi le chef ! J'aimerais tout de même te demander si tu as fait le choix conscient de délaisser les normes françaises de la mise en page des dialogues (c'est-à-dire les tirets, pas d'italiques, etc.), et si oui pourquoi, ou si ça s'est simplement présenté comme ça ?
Sur l'histoire en elle-même, je trouve que tu as très vite réussi à installer une drôle d'ambiance, un brin angoissante, et franchement mystérieuse. Pourquoi Lazare a-t-il éveillé l'intérêt de cette femme, et pourquoi vouloir lui enlever son plus beau souvenir ? (ne me réponds pas, bien sûr, je m'interroge juste ^^) D'ailleurs, je me demande aussi ce que peut bien être son plus beau souvenir. Et puis, j'ai envie d'aller découvrir le monde extérieur en compagnie de Lazare. Enfin, le monde extérieur où on se fait des bleus aux genoux, pas celui où des grandes dames avec des colliers de perles achètent des petits enfants... à moins que ce soit le même. Je me demande aussi quel est le processus pour fabriquer un flacon de souvenirs.
Bref, je suis bien harponnée, et donc pour moi ce premier chapitre fonctionne très bien ^^ Vivement la suite !
Pour ce qui est de la première personne, je comprends tes propos, je n'ai pas caché l'importance de Lazare pour moi et il aurait semblé plus naturel de le représenter avec mes yeux, avec un focus externe (ou omniscient). Lorsque j'ai commencé à écrire, j'ai adopté assez naturellement le "je", puis je l'ai délaissé justement par volonté de lui laisser une vraie place, la sienne... Avant d'y revenir, parce qu'au final, j'étais bien moins à l'aise. Je peux simplement dire que ce ne sera pas toujours le cas ! ;) Et effectivement, je ne souhaitais pas tomber dans la simplification du propos, dans le babil... Mais Lazare est un enfant possédant un vocabulaire, une vision peut-être un peu particuliers (je l'espère), ce n'est pas difficile jusqu'ici de le laisser vivre tout seul, à l'intérieur.
Concernant les dialogues, je tenais à ce qu'ils soient représentés ainsi pour le premier chapitre parce qu'il y en a peu et parce que l'accent est porté sur le silence habituel, sur le côté feutré de la boutique (tu l'as très bien ressenti, ça me fait plaisir !). Lazare ne parle pas, Binocle le fait avec réticence, et Mademoiselle est sèche, je voulais que cela se ressente... Plus qu'un véritable dialogue, il s'agit ici de phrases ponctuelles, servant à éclairer très brièvement les identités de chacun. Par la suite, lors de propos destinés à s'enchaîner, je serai obligée de repasser aux traditionnels tirets pour que ça reste compréhensible (ça serait un casse-tête, sinon). Mais pour être honnête, l'une de mes craintes principales en postant ce premier chapitre était justement que ça ne soit pas évident à saisir, je suis contente de constater que jusqu'ici, ça n'a pas semblé trop poser problème ! :)