Pourquoi ces histoires font-elles peur ?

Premièrement, on se les raconte le soir ou la nuit (cf. Pourquoi le soir ou la nuit ?, dans les chapitres suivants), parfois dans un lieu particulier (comme une forêt, une vieille maison, un lieu abandonné…), et, si vous avez de la chance, on vous la raconte avec un ton particulier… Tout cela nous crée un contexte dans lequel nous sommes déjà, naturellement, plus aptes à flipper.

Ensuite, ces histoires sont bien souvent apprises étant jeune – en tout cas, elles peuvent rappeler des histoires entendues à cette époque. À cet âge-là, on est un peu plus crédule, plus sensible, et notre imagination est foisonnante. En conséquence, lorsque ces histoires nous reviennent plus tard dans notre vie, les images qu’on posait dessus étant enfant ou ado nous reviennent elles aussi, la peur avec.

Également, le contexte dans lequel on se pose lorsqu’on se raconte ces légendes urbaines est plutôt confortable, vous remarquerez (dans des fauteuils, des sacs de couchage, près du feu…). Un peu comme le début de chaque histoire : tous les personnages semblent mener une petite vie tranquille et bien installée. Pourtant, aucune de toutes ces situations initiales ne peut assurer une parfaite sécurité, comme nous le fait remarquer le reste de chaque histoire. On réalise alors qu’il existe une sorte de « paradoxe du confort » : « pourquoi suis-je à l’aise actuellement, alors que je ne suis jamais sûr à 100% d’être en sécurité ? ».

Ainsi, l’histoire elle-même nous rappelle sans cesse que « ça peut tout aussi bien nous arriver, à nous ». Après tout, c’est déjà arrivé à la cousine du petit ami de la grand-mère du chat de celui qui la racontait, non ? Il s’agit de situations de la vie quotidienne, mais qui partent en sucette, et ce n’est la faute à personne. Ça n’arrive qu’aux autres… Mais peut-être bien que nous sommes les autres des autres, n’est-ce pas ?

Et puis, même si l’histoire est UN PEU improbable… Libre à vous de ne pas y croire ; cependant, certaines histoires vraies, ayant bel et bien eu lieu dans la réalité de la vraie vie, paraissent tout aussi improbables : n'importe quelle liste d’« histoires vraies ayant inspiré des films d'horreur » trouvable sur le net le confirmera.

Alors pourquoi les faits contés dans ces légendes urbaines ne se seraient-ils pas vraiment déroulés, un jour, eux aussi ?

●●●