Nuit d'été (3)

Par Pouiny

La semaine avant la fameuse exposition photo fut en même temps très longue et très lente. Après tout, j’appréhendais quand même beaucoup de cet événement, même si il ne pouvait que bien se passer, et que je savais que je serai soutenu. Mais il me tardait d’avoir des avis extérieurs sur mes photos, et ne serait-ce que rencontrer le jury qui allait présenter les œuvres et expliquer pourquoi ils m’avaient choisi. D’autant plus, je mettais en place le plan pour que Béryl puisse voir le soleil comme elle me l’avait demandé. Je n’en parlais qu’à Bastien, devant compter sur son aide, et malgré son appréhension, il se fit un point d’honneur de continuer à me soutenir et m’aider dans mes décisions. Par un hasard du calendrier, l’escapade de Béryl en quête du soleil et mon exposition de soleil devait avoir lieu le même jour, ce qui ne m’arrangeait pas vraiment, même si ce hasard symbolique me plût quand même un peu.

L’exposition était un samedi, et durait toute la journée, de dix à dix-huit heures. Mais à sept heures, j’étais déjà debout et prêt à partir, faisant les cents pas dans ma chambre. J’avais enfilé un costume, que ma mère avait pris beaucoup trop de temps à choisir. Après tout, ce ne devait peut être pas être un si grand événement, et j’avais peur d’y accorder trop d’importance. Nerveux et impatient, je finis par sortir me faire un café dans la cuisine, et je fus surpris de voir que mes deux parents étaient déjà devant la cafetière, peut être encore plus nerveux que moi. La main de ma mère tremblait sa tasse, alors que mon père était déjà habillé et rasé, événement assez rare pour être souligné. Bien que nous remarquions que nous partagions la même angoisse, aucun de nous ne savaient quoi dire. Nous partîmes ainsi en voiture dans jusqu’au lieu de rendez vous.

La salle d’exposition était une toute petite salle louée à la mairie, si petite qu’on ne faillit pas trouver de suite où tout devait se passer. Mais quand j’entrai dans la pièce, alors pas encore ouverte au public, ce que j’aperçus augmenta ma tension d’un cran au dessus. Sur tous les murs, sous différents formats trônaient mes photos. Toutes représentaient le soleil, sous différentes formes, couleur et coutures. Il y avait beau en avoir de nombreuses, je les reconnaissais toutes au premier coup d’œil, me souvenant du jour et de l’heure. D’ailleurs, aucune de mes photos n’avaient de titre. Au lieu de quoi, en précision se trouvaient le jour, l’heure et l’orientation cardinale de chaque photo. Pas réflexe, je tins ma précieuse boussole que j’avais placé dans mon pantalon juste avant de partir. Sans mon sac et mon appareil photo, déjà, je me sentais mis à nu, mais alors sans ma boussole, je n’aurais sans doute pas pu tenir.

 

J’avais déjà un peu discuté avec le jury, notamment par téléphone ou par lettre. Ils m’avaient bien entendu posé la question de quels noms je choisissais de donner aux photos qui allaient être présenté, et à par ‘‘soleil’’ pour toutes les photos, je n’en avais aucune idée. Me signifiant évidemment que c’était bien trop vague, je leur avais dit que je pouvais leur donner le jour et les coordonnées cardinales de chacune, et ils eurent l’air impressionnés. Pour moi, ce détail avait son importance, car c’était avec ma boussole que j’avais recherché ces photos et cherché leur angle, mais à présent devant le fait accompli, j’avais l’impression que mon idée était bête. Me sentant minuscule au milieu de cette pièce aux murs jaunes débordant de photos, un bruit à la porte d’entrée me fit me retourner. La porte en question était une porte vitrée, et c’était Bastien qui me faisait signe. Pas trop déçu d’avoir une excuse pour quitter la pièce quelques minutes, je me dirigeai vers la sortie pour saluer mon camarade.

 

Si déjà je me sentais un peu ridicule moi-même d’être habillé aussi officiellement, je ne pus me retenir de rire en voyant la tenue de Bastien, si peu habituelle. Au lieu de ses sempiternels t-shirt noirs avec des groupes de rock dessinés dessus ou autre dessin sombres et populaires, je faisais face un pur costume avec une immense cravate qui semblait descendre bien trop bas. Il remarqua ma tentative ratée de ne pas rigoler, et fit semblant de s’en offusquer :

« Oui bon, j’ai volé les fringues de mon père, mais c’est toi qui m’a demandé d’être bien habillé !

– Oui, c’est bien, dis-je en riant encore. Très élégant. Ça te change de d’habitude.

– Tu peux parler ! Il n’y a pas que moi qui ait fait des efforts, à ce que je vois.

– En même temps, c’est moi qui suis censé être à l’honneur, je n’ai pas trop le choix. »

Je regardai à l’intérieur ; mes parents avaient l’air de discuter avec des adultes semblant faire partie de l’organisation de l’exposition ou travaillant peut être à la mairie. Je me disais que je devais sans doute aller les saluer quand Bastien me demanda avec un ton un peu plus sérieux :

« Ça va aller, pas trop stressé ?

– Un peu, avouai-je. Mais tu es arrivé tôt, toi, ce n’est même pas encore ouvert au public.

– Bah, j’habite pas très loin, et je me disais que quand tu serais assailli par des trousaines de fans en furies, je ne pourrais plus trop te parler.

– Tu sais, il risque juste de n’avoir que quelques vieux du coins et les passionnés de la photo, c’est tout.

– Tu plaisantes ? Je t’ai fait de la pub dans tout le lycée ! Il y aura sans doute d’autres gars des clubs, et au moins le prof de sport !

– Tu l’as dit à tout le monde ? »

Je m’attendais à rencontrer des inconnus, et je ne me sentais déjà pas tout a fait prêt. Mais l’idée que des personnes que je connaissais un peu puissent venir était une idée à laquelle je n’avais même pas pensé à me préparer. Je dus devenir blême, car mon compagnon s’inquiéta.

« Je n’aurais pas du ?

– Si, sans doute… C’est bien…

– Allez, t’inquiète pas, tout va bien aller ! »

Avec un grand sourire, il me mit une petite claque sur l’épaule, et sembla se rappeler de quelque chose.

« Ah oui, et d’ailleurs... »

Il se retourna et bougea un petit peu le vélo avec lequel il avait du venir, vérifiant le cadenas. Une fois ceci assuré, il tendit sa main vers moi.

« Tiens, les clés de mon superbe bolide. Dis-moi, tu es sûr de ton coup ?

– Je ne sais pas. Mais je le ferai, de toute façon. »

Il eut un soupir, et regarda vers la salle de l’exposition à son tour.

« Bon, est-ce que tu me fais un pass VIP ? Sinon, je peux toujours attendre, mais j’aurais peut être une tête de chien battu devant un super-marché.

– Non, c’est bon, je pense qu’il n’y a pas de problème si tu rentres, répondis-je en lui prenant la manche. »

Et nous entrâmes tous les deux à nouveau dans la salle aux photos. Bastien eut un petit sifflement, entre l’intimidation et l’admiration, et me murmura :

« Bon, je te laisse, j’ai de l’art à admirer, va rejoindre tes parents. »

Et avant même que je puisse lui répondre, il se dirigea vers mes photos de soleil. J’eus envie un court instant de le retenir, sans doute pour retarder le moment où il aurait un avis sur mon travail, mais sachant ça vain, je me retins, et me dirigeai vers les adultes. Le regard d’un vieil homme s’illumina en me voyant. Il me tendit une main chaleureuse en s’exclamant :

« Je suppose que vous êtes le fameux Aïden, n’est-ce pas ? Enchanté, je suis Henri Girard, adjoint à la culture de la mairie de la ville. Alors comme ça vous êtes passionné par la photo, si jeune ? C’est bien, vraiment, merveilleux, c’est rare d’avoir de si bonnes perles si jeune, je suis vraiment content de pouvoir assister à cet évènement aujourd’hui ! »

Le débit de parole du monsieur était tellement intense que je ne pouvais que sourire du mieux possible et acquiescer autant que je pouvais. J’étais jeune et je ne comprenais pas grand-chose à la politique, même au sein d’une ville. Je n’arrivais pas à déterminer si il était vraiment heureux d’être ici où si il disait ça à tout, même ce qui ne l’intéressait guère. Et alors qu’il commençait à me parler avec entrain de l’importance de l’art dans l’éducation, je me sentis comme un poisson harponné hors de l’eau, jetant le plus discrètement possible un regard de détresse aux alentour. Une femme d’âge mûr du sans doute le remarquer, car s’éloignant de mes parents, elle s’approcha calmement de moi avec un grand sourire. Elle interrompit sans vergogne l’adjoint pour se présenter :

« Bonjour, Aïden. Je suis Monique Thavan, et je suis la présidente du jury de ce concours photo. Est-ce que nous pourrions parler en privé quelques instants ? »

La question s’adressait moins à moi qu’à mon interlocuteur, qui ne se fit pas prier pour répéter plusieurs fois ‘‘oui, oui, oui, bien sûr, aucun problème’’. Plus calme et plus silencieuse, la personne qui me faisait face semblait aussi quelque peu sévère. Ma tension augmenta davantage avec l’interrogation de ce qu’elle voulait bien me dire.

« Je tiens tout d’abord à vous féliciter pour le travail que vous avez produit, qui est vraiment, à mon sens, vraiment intéressant pour un garçon de votre âge, bien que perfectible. Est-ce que vous compter continuer dans la photo, après cette exposition ?

– Oh… J’aimerais beaucoup. Je vise quelques écoles, pour l’année scolaire prochaine, et même si je ne sais pas si je ferai un métier là dedans, je ne compte pas arrêter et en apprendre le plus possible pour m’améliorer. »

Elle hocha la tête lentement, comme satisfaite de ma réponse.

« A dire vrai, quand nous avions pensé à faire une exposition tremplin lors de ce concours, nous ne pensions pas que le candidat aurait une quelconque thématique entre toutes ses photos, et nous nous attendions à un résultat plutôt patchwork. Mais vous avez une belle thématique, et une pléthore de photo sur le même sujet. Pourquoi ça, en particulier ? »

La question fit rater un battement à mon cœur. La réponse était lourde et complexe, et je ne savais pas trop comment annoncer à quelqu’un qui n’était en rien au courant de ma vie personnelle, comment ces photos ont pu apparaître un jour dans cette petite salle aux murs jaunes ? Me voyant sans doute hésiter, elle continua calmement :

« Si la raison vous est trop personnelle, ce n’est pas très grave. Sachez simplement que je vous demande ceci en vu de la présentation que je vais faire ce midi et j’aimerais savoir ce que je pourrais dire d’informatif sur votre vision de vos photos. »

D’un seul coup, la vision de mon professeur, ce jour de printemps, me parlant de faire entendre mon histoire aux jeux olympiques comme une boutade, me revint en mémoire.

« J’ai fait ces photos grâce à ma sœur jumelle. Elle est atteinte d’albinisme très rare et très poussé, qui la prive de tout contact avec le soleil, et même de la vie extérieure a cause d’une constitution très fragile. Elle m’a demandé un jour à quoi pouvait bien ressembler le soleil, qu’elle aimerait le voir, et j’ai donc commencé à prendre ses photos, et lui en montrer une chaque jour.

– C’est pour ça qu’on peut retrouver un coté très cru, très organique, à vos photos, je me trompe ? Mettant l’emphase sur la couleur au développement pour lui montrer tout ce que permet la lumière blanche du soleil. »

J’acquiesçai, pour ne pas lui avouer que je n’avais jamais pensé une seconde à tout ça.

« Si j’ai bien compris, ces photos sont donc pour votre sœur, privée de soleil, n’est-ce pas ? »

Je réfléchis à ce qu’il était mieux de dire, et fini par avouer.

« Non, ces photos sont pour moi, mais elles représentent ma sœur, à mon sens. »

Elle eut tout d’abord un regard étonné, puis repris son sérieux.

« Très bien, merci pour les informations. Nous allons pas tarder à ouvrir au public, donc je vais devoir vous laisser. A plus tard, Aïden. »

Et elle tourna les talons.

 

La journée se passa au final assez calmement. Plus de gens que je ne le pensais vinrent, au moins sans doute pour le buffet gratuit. Quelques heures s’écoulèrent, ou j’étais assis sur ma chaise, en train de siroter un jus de fruit pour canaliser mon stress. Beaucoup de gens s’approchaient de mes photos, les contemplant en mettant parfois presque leur nez sur le cadre. Il y avait de tout âge, mais surtout des personnes mûres, voire vraiment âgée. Parfois, les gens m’interrogeaient, ou me disait des banalités, étonnés de mon âge ou de mon talent. Je vis passer au bout d’un moment le vieux vendeur photo, avec ses petites lunettes rondes, et je me levai alors de ma chaise pour aller le saluer. Il eut un grand sourire en me voyant.

« Je n’étais pas sûr que c’était toi quand j’ai entendu parler de l’exposition, mais maintenant que je peux voir les photos, je n’ai pas un seul doute. Bien joué, mon garçon.

– Je ne vous remercierai jamais assez pour le matériel que vous m’avez offert et pour l’apprentissage que vous m’avez donné.

– Si, cette petite exposition est un ‘‘merci’’ déjà bien assez fort. Et je te répondrai ; ‘‘de rien, c’est un plaisir.’’ »

Il semblait vraiment heureux pour moi, les yeux mi-clos sous ses lunettes, un grand sourire jusqu’au oreilles. Je ne pus m’empêcher de lui demander, presque honteux :

« Au final, si j’y réfléchis un peu, vous êtes véritablement le premier à m’avoir fait confiance, alors que j’étais un garçon revanchard et ignorant qui rentrait pour la première fois dans votre boutique. Pourquoi vous avez autant fait pour moi ?

– Il y a besoin d’une raison pour être généreux envers une jeune personne qui demande de l’aide ? »

Je restai interdit. Il eut un petit rire un peu étrange :

« Je n’avais pas vraiment de raison. J’ai choisi d’être accueillant, en me disant que ça me rapporterait sans doute bien plus que d’être méprisant. Au final, il me semble avoir fait le bon choix et j’en suis heureux. »

Je ne savais pas vraiment quoi lui répondre. Alors après un moment de silence, il me salua silencieusement pour retourner à nouveau voir les photos accrochées sur les murs. Je retournai à ma place, avec mon jus de fruit et mon stress.

 

Vers midi, il y eut une demande de silence pour que la présidente du jury fasse un discours sur l’intérêt du concours, tremplin pour jeune talent, et parla des autres candidats qui avaient reçus des lots d’encouragement et leur photo sur une table près du buffet pour les curieux. Puis elle parla de mes photos en détail, avec une analyse très poussée, tellement lourde qu’il me semblât que ce n’était pas de mes photos dont elle parlait. Elle parla finalement de ce que je lui avais révélé dans la matinée, et le mit en place dans son analyse sur le symbole du contre jour, du contraste et de la couleur, la blancheur lumineuse du soleil par rapport à l’albinisme de ma sœur, l’ombre par rapport ce à quoi elle était contrainte pour le reste de sa vie… Même moi, perdu, finis par décrocher de la description longue et dithyrambique, mais du plaire à monsieur l’adjoint, qui en rajouta une couche sur le dynamisme de la jeunesse et la place de l’art dans la société. Au bout d’une éternité, et plusieurs verres de jus de fruit pris le plus discrètement possible, la prise de parole prit fin. Il y eut quelques applaudissements timides, et le brouhaha revint vite dans la petite pièce aux murs jaunes. Alors que je cherchai du regard mes parents pour savoir ce qu’ils en avaient pensé, Bastien s’approcha de moi :

« Si tu as vraiment pensé à tout ça en prenant ces photos de soleil, je voue un autel en l’honneur de ton génie.

– Ne le dis pas aux gens présents, mais je crois qu’en vérité, j’ai juste pris des photos de soleil. »

Il rit de bon cœur. Bastien avait bien plus de fibre artistique que moi, étudiant dans une filière bien plus littéraire que la mienne, mais il avait eu l’air aussi perdu que moi dans les discours alambiqués analytiques, ce qui me rassura quelque peu.

« Sinon, à part ça, notre professeur est arrivé, tu veux le saluer ?

– Oui, évidemment ! »

Il me prit la manche pour me guider, et je le suivi sur quelques mètres avant d’arriver, un peu gêné, devant mon professeur.

« Euh… Bonjour… »

C’était la première fois que je voyais un professeur autre part que dans une école, l’expérience me perturbait quelque peu, assez au moins pour qu’il le remarquât.

« Tu sais, je suis un être humain normal, Aïden, qui vit en dehors du lycée, déclara-t-il amusé.

– Oui, pardon ! m’exclamai-je en me redressant. Je suis heureux que vous soyez venu !

– Et bien, ce n’est pas vraiment ce à quoi je m’attendais, mais je suis plutôt content de voir ton travail ! Désormais, quand quelqu’un me dira que le sport est un milieu de brutes, je parlerais de ton exposition.

– Vous aimez bien son travail ? »

Je failli donner un coup de pied à Bastien pour qu’il se taise. Notre professeur sourit.

« Je dois avouer que je ne suis pas assez amateur pour bien apprécier ce genre de choses, mais ça ne me déplaît pas. Mais du coup Aïden ? Vas-tu délaisser le sport pour le monde de la photo ?

– Vous savez, monsieur, j’ai toujours fait les deux en parallèle. Je compte juste continuer à faire comme ça le plus longtemps possible.

– Bien. Je ne peux pas te dire pour la photo, mais pour moi Aïden, tu as un véritable avenir dans le monde sportif, et je continue à t’encourager dans ce milieu là. Maintenant, les jeunes, je vais vous souhaiter une bonne journée… »

Avec un signe de la main, mon professeur s’éloigna vers le buffet qu’il devait avoir repéré assez rapidement. Bastien me chuchota :

« Il est un peu biaisé, non ?

– Un petit peu, répondis-je en souriant. Mais c’est normal, c’est qu’il aime son métier. »

Et la journée continua. Les personnes défilèrent, entrèrent et sortirent de cette salle jaune étroite, remplie de photo. Pour ma part, je restai souvent avec Bastien, ou avec mes parents. Celui-ci firent d’ailleurs leur rencontre, qui se passa assez bien. Mes parents étaient assez surpris, mais heureux de se rendre compte que j’avais enfin réussi à sociabiliser un tant soit peu, pour une fois. C’est ainsi que Bastien apprit que je n’avais jamais vraiment eu d’ami jusque là, et sans doute bien d’autres secrets familiaux que je n’avais sans doute pas forcément envie qu’il sache. Néanmoins, le courant passa bien, et j’en fus heureux.

 

La journée se termina enfin. Le soleil d’été rougit se couchait sur les montagnes, et le public partait de plus en plus pour ne plus revenir. A la fermeture, je dis chaleureusement au revoir aux gérant de l’exposition. Si la présidente du jury, et d’autres membres du concours furent assez réservés, je crus bien ne pas ressortir vivant de ma salutation avec l’adjoint à la culture. Mais je finis bien par passer la porte, et respirer enfin d’une bonne pause. Alors que Bastien vérifiait son vélo, mon père l’accosta :

« Jeune homme, est-ce que tu as une obligation ?

– Comment ça ? Je suis libre comme l’air, s’exclamait mon camarade.

– Est-ce que tu voudrais bien passer la soirée avec nous ? Nous allons fêter cette journée tous ensemble, et il me semble que ça ferait plaisir à Aïden que tu te joignes à nous… »

Bastien me regarda avec un œil interrogateur, je lui répondis pas un petit sourire d’assentiment. Il clama avec fausse théâtralité, et se courbant bien trop bas :

« Monsieur, ce serait un grand honneur ! »

 

Mon père mit le vélo de mon compagnon dans le coffre, et nous partîmes pour un restaurant chinois. Je passai une soirée heureuse, aux coté d’un Bastien très jovial, et de mes parents qui avaient peut être un peu bu. Alors que le soleil perdait de son éclat, faisant doucement place à la nuit, l’instant m’était léger et inoubliable. Puis, quand nous sortîmes de table après avoir bien mangé, Bastien me chuchota :

« Tes parents ne sont pas au courant de ce que tu vas faire ?

– Non, répondis-je sur le même ton. S’il te plaît, ne leur dit rien.

– Tu es sûr que tu ne veux pas que je t’accompagne ? Ça ne me rassure pas, cette histoire.

– Non, ça ira. C’est quelque chose que je dois faire seul. »

Il me jeta un regard un peu inquiet, mais n’insista pas. Ma mère voulu le ramener chez lui, mais il insista pour utiliser son vélo.

« Ça me fera les mollets ! Ne vous inquiétez pas pour moi, je suis un sportif professionnel, après tout ! »

Il aimait toujours en faire des tonnes. Mais ça marchait. Je vis Bastien partir à tout allure sur son vélo, alors que je rentrai dans la voiture de mes parents. Je savais alors qu’il ne me laisserais pas tomber, et j’en eus chaud au cœur.

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dodoreve
Posté le 10/04/2021
"je me dirigeai vers la sortie pour saluer mon camarade." Même s'il est un peu discret sur leur relation, je trouve que ça sonne un peu curieux de l'appeler "camarade" ^^
"C’était la première fois que je voyais un professeur autre part que dans une école, l’expérience me perturbait quelque peu, assez au moins pour qu’il le remarquât." Trop mignon ahahah
C'est un chapitre que j'ai vécu en suspens tellement j'ai hâte et j'appréhende de voir si Aïden va réussir à faire voir le soleil à Béryl et quelles en seront les conséquences ! Je ne m'attarde pas trop et je file lire la suite de ce pas, du coup ^^

"des trousaines de fans" ? xD
"Une femme d’âge mûr du(t) sans doute"
"Est-ce que vous compte(z) continuer"
"puis repri(t) son sérieux."
"voire vraiment âgée(s)."
"ou me disai(en)t des banalités"
"mais (elle) du(t) plaire" (?)
"je parlerai(/) de ton exposition"
Pouiny
Posté le 10/04/2021
Pour le coup, c'est parce que pour moi le seul mot qui correspond vraiment à Aïden et Bastien, c'est "compagnon" x) mais je peux pas le mettre partout, donc on fait à qui mieux mieux xD

J'adore j'imagine tellement Béryl être comme toi en lisant le chapitre genre "mais du coup qu'est-ce qu'il va se passer" x)
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