Nouvelle 1 - Âmes sœurs (Pt.2)

Par Saphir
Notes de l’auteur : Attention : vulgarités et contenu à caractère homosexuel (homophobes, passez votre chemin). Vous êtes prévenus.

Voici la partie 2 de Âmes sœurs.
Bonne lecture !

Je rentre dans le bâtiment de la maison d'édition. À l'entrée, une femme haute en taille m'attend. Comme d'habitude, Cassandre est arrivée avant moi. Elle me salue de la main et ses lèvres peintes en rouge s'étirent dans un sourire chaleureux.

– Ton petit copain t'as encore conduite trop tôt au boulot, pas vrai ? Tu tires une tête de six pieds de long.

– Cassy, il me semble te l'avoir déjà dit des millions de fois, Sam n'est pas mon petit ami, je réplique.

– Oui, et moi je t'ai déjà dit que je n'y croyais pas.

Je soupire.

– Sam est gay, Cassy. Arrête avec ça.

– Tu ne me feras pas changer d'avis, Lune !

Je commence à marcher dans le couloir et à me diriger vers mon bureau pour mettre fin à cette discussion déplaisante, mais cela n'empêche pas Cassandre de continuer à me harceler à propos de Sam.

– Un coloc' qui te réveille le matin et qui t'emmène à ton boulot en voiture, ça n'existe pas, affirme mon amie en pointant son index sur mon nez.

– Eh bien, Sam est l'exception qui confirme la règle. Et puis, tu sais très bien que je n'ai pas le permis et qu'on est obligé de faire comme ça. Ça nous embête, moi autant que lui.

– Tu n'en sais rien, peut-être qu'il aime t'emmener le matin. Et, ne pas avoir le permis à 24 ans, ça devient grave ! me sermonne Cassandre. 

Elle est pire que ma mère, c'est pas possible !

– Pardonne-moi de ne pas savoir conduire une voiture ! je marmonne.

Dans mon sac de toile, mon téléphone vibre. Je le prends et regarde la notification. C'est un message de Sam. Je le lis en essayant de le cacher aux yeux de Cassandre, mais c'est trop tard, elle l'a vu. Son visage s'illumine d'un grand sourire. Heureusement, elle s'abstient de tout commentaire. Je lis le message de Sam qui me dit que Orion me souhaite également le bonjour, puis je le range aussitôt avant de subir un interrogatoire de la part de mon amie. 

J'ouvre la porte du bureau que je partage avec Cassandre et m'installe à ma place. J'allume mon ordi et entre mon code. L'écran s'ouvre sur une photo de coucher de soleil. Je regarde l'heure une dernière fois avant de me mettre au travail. 7h52.

Vivement que j'ai le permis pour pouvoir arriver au boulot à l'heure que je veux…

 

Au bout de quelques dizaines de minutes Cassandre me propose d'aller au café plus loin dans l'avenue avec Marianne une amie à elle. Je regarde l'heure en bas de l'écran de mon ordinateur. 12h28.

– Déjà ? je murmure, interdite.

Je ne vois pas le temps passer quand je corrige des textes. J'aime vraiment beaucoup ce métier.

– Alors ? Tu viens ou pas ? répète Cassandre, voyant que je ne réponds pas.

En temps normal, j'aurais décliné l'invitation, mais une part de moi a envie qu'aujourd'hui soit un jour différent.

– Avec plaisir, je réponds enfin.

Je me parle de mon sac en tissu, glisse mon téléphone dedans et quitte le bureau à la suite de Cassandre et Marianne. 

 

Tandis qu'elle nous conduit au café, à pied évidemment, vu le peu de distance qui nous sépare de notre destination, Cassandre nous fait les louanges de son nouveau petit ami. Je ne peux même pas compter sur les doigts de mes deux mains le nombre de mecs qu'elle a eu depuis que je la connais. Et je la connais depuis trois ans.

– À ce propos, Lune ! s'exclame la jeune femme en se tournant vers moi avec un grand sourire qui creuse ses fossettes. Il faudra que je te présente le serveur du café, Lucas. Il est vraiment beau gosse, tu sais !

– Tu me l'as déjà présenté, Cassy, et j'ai déjà dit que j'étais pas intéressée, je réplique, pensant mettre un terme à cette discussion embarrassante.

Pourquoi Cassandre n'a-t-elle toujours que les garçons en tête ?

– Ah bon ? Marianne n'est pas de cet avis-là, elle ! s'amuse mon amie.

A côté d'elle, la jeune blonde s'empourpre. 

– Non je… je le trouve juste beau…, murmure Marianne d'une petite voix.

Personnellement, la seule personne qui m'intéresse, c'est la femme que je vois chaque nuit dans mes rêves. Mais comment le dire sans que ce soit bizarre ou fumeux ?

 

Nous arrivons devant la terrasse du café. Un serveur nous accueille avec un sourire charmeur. Sa technique semble marcher sur Cassandre et Marianne qui ont les joues roses, mais je ne lui trouve franchement aucun intérêt. C'est lui, Lucas ?

 

Voyant qu'aucune de mes collègues ne va s'exprimer, je lui demande une table pour trois. Quand les yeux du serveur croisent les miens, son sourire fond comme neige au soleil.

– Suivez-moi, dit-il simplement.

Je lui emboîte le pas ; Cassandre et Marianne m'imitent. Lucas nous conduit à une table vide à côté d'une autre table où il est installé une femme seule buvant un thé. Ma première pensée est que je trouve cela étrange de boire du thé dans un café. Ensuite, je me dis qu'elle est très belle.

 

Nous nous asseyons toutes les trois autour de la table, moi de sorte à pouvoir admirer la femme à côté de nous, Cassandre et Marianne de façon à pouvoir mater le serveur, qui a la peau étonnemment bronzée pour un mois d'avril.

 

Je ne peux détacher mon regard de la femme. Je ne prête même pas attention à la décoration du café, à Cassandre et Marianne qui discutent à côté de moi ou à l'assiette que le serveur dépose devant moi.

 

Quand elle se lève, j'ai une envie irrépressible de la suivre, mais j'hésite. Je sens que c'est elle que je cherche depuis si longtemps. Je ne peux pas laisser cette occasion, mais j'ai peur de sa réaction si elle ne sait pas qui je suis.

Je me lève, ne sachant si je dois y aller ou non, puis je la vois pousser la porte du café. Ni une ni deux, je me précipite à sa suite.

Cassandre me remarque.

– Lune, qu'est-ce qu'il y a ? demande-t-elle.

– Je reviens dans quelques minutes, je souffle d'une voix rendue tremblante par les différentes émotions qui m'envahissent en ce moment-même.

Appréhension.

Joie.

Impatience.

 

J'emboite le pas à la femme de mon rêve. Le soleil brille au-dessus de ma tête, reflétant ma joie. Ses cheveux noirs s'illuminent de paillettes sous la lumière de l'astre solaire.

– Attends ! je m'écrie.

Elle se retourne, surprise. Son regard, pâle, croise le mien, foncé.

Ses yeux ressemblent à deux morceaux de verre brisé acérés qui blesseraient n'importe qui au moindre contact, mais ils semblent s'adoucir lorsqu'elle me remarque.

M'a-t-elle reconnue ?

- Quel est ton nom ? je lance, directe.

Je sais qu'ainsi, elle me reconnaîtra.

Les joyaux célestes qui lui servent d'yeux s'écarquillent, puis pétillent de joie. Elle a compris qui je suis.

- Skye. Je m'appelle Skye, répond-t-elle d'une voix ressemblant au murmure du vent dans les feuilles des arbres.

Skye. Ce nom sonne à mes oreilles comme une douce mélodie, gracieuse et envoûtante.

- Ravie d'enfin te rencontrer, Skye. Moi, c'est Lune.

Son regard vif trace les contours de mon visage mate.

Je l'ai enfin trouvée. Ces mots résonnent en moi comme une délivrance.

 

Je lui souris, et elle m'imite, tel un miroir, tel un reflet. Le reflet de mon âme.

 

Une seule pensée m'envahit, et je sais qu'elle l'a deviné également. J'ai trouvé mon âme sœur, le fragment de moi-même qu'il me manquait, et elle aussi.

 

Aujourd'hui, j'en suis pleinement consciente, et cette pensée me fait enfin me sentir vivante, nous sommes enfin complètes.

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Francois6po
Posté le 23/05/2023
Une chouette nouvelle, que j'ai pris plaisir à lire. Merci de l'avoir partagée ici. :)

Sur la forme il y aurait besoin d'une petite passe de relecture
Pendant ma lecture j'ai relevé les points suivant

- Le paragraphe qui commence par "Au bout de quelques dizaines de minutes Cassandre me propose d'aller au café (...)"
Je pense qu'il y a un "qu'est-ce que c'est du" qui est en trop dedans.
Et il manque peut être une ponctuation entre "à elle" et "je regarde l'heure"

- il manque un t dans "une femme seule buvan un thé"
Saphir
Posté le 23/05/2023
Merci beaucoup pour ton commentaire ! Contente que ma nouvelle t'ai plue. Je vais aller corriger tout ça !
À bientôt j'espère !
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