Naissance et décheance du peuple des sables

Par Orevann
Notes de l’auteur : Bonjour, n'hésitez pas à me faire des retours concernant notamment ma manière d'écrire, toute critique construite est la bienvenue! Par avance désolé des quelques fautes d'orthographe et de grammaire qui ont pu m'échapper. Bonne lecture.

Quoi que nous puissions croire de nos jours, les terres Naz'Ri furent, dans des temps plus reculés, aussi fertiles que les plaines du Sud. Ces sols, alors humides et verts, permirent une croissance très rapide des premiers colons venus s'installer. Se regroupant en petits groupes structurés, ils créèrent bientôt le peuple que nous connaissons aujourd'hui. Enfin pas tout à fait, c'était à l'origine des êtres aussi humain que nous. Leur transformation, décrite chez eux comme un traumatisme nommé "l'enlèvement", est ainsi décrite dans leur légende :

Les terres fertiles leur permettant de très rapidement fructifier et gagner en puissance, les Naz'Ri n'eurent bientôt comme seule limite que leur mortalité. Convoitant de voler ce secret aux dieux, ils mirent en place un plan dément. La moisson était à cette époque un évènement remarqué, tant par les hommes que par les dieux. Après des mois à profiter de la bénédiction d'Ismaïa, déesse de la fertilité, les céréales dorée et légumes verts portaient l'appel des grands festins. Les Naz'Ri remerciaient leurs dieux en leur organisant de grandes fêtes somptueuses, pleine de mets délicats et d'offrandes précieuses. Et il est peu de dire que la fête des moissons était de loin la plus estimée.

Le plan des Naz'Ri était donc décidé, pour la fête des moisson, Ismaïa fut, comme à son habitude, conviée à recevoir ses aumônes. Dès son arrivée, elle fut invitée à suivre les grands prêtres jusqu'au temple de la ville afin d'y recevoir, lui disaient-ils, les tissus somptueux qu'ils lui avaient confectionnée de leur plus beau coton. Attirée par cette offrande prometteuse, elle les suivit sans sourcilier. Une fois sur place, le piège se referma sur elle. Un escadron entier de membre de la famille Assnad, l'une des plus puissantes familles de la cité, s'abattit sur elle et la fit prisonnière. Coincée dans son enveloppe humaine, dénuée de ses pouvoirs divins, elle ne pût réagir. Elle fut rapidement emmenée dans la cité principale, ou elle fut gardée dans les tunnels les plus profond, emprunts de magie, afin de la rendre invisible aux yeux des dieux. Ces derniers commencèrent ainsi à s'inquiéter de son absence au bout de deux jours. Ils comprirent rapidement la supercherie.

En prévision de l'arrivées des dieux, les Naz'Ri s'était organisé autour de deux grandes familles les composant. Les Assnad et leurs alliés restaient aux côtés de la déesse et l'interrogeait sur le secret de l’immortalité. Jours et nuits ils expérimentaient, torturaient, cherchaient en elle tout indice sur cette bénédiction. Les Toumrï et leurs complices, pour leur part, gardaient les murs et maintenaient les enchantements protégeant la ville de la colère des divinités.

Rien en cette instant n'avait permis à ce peuple de pressentir la puissance qui allait s'abattre sur eux. De concert, tous les dieux lancèrent l'assaut, causant des pertes considérables dans les rangs de leurs anciens dévots, sans que ceux-ci ne puissent leur infliger la moindre perte. Les créatures les plus monstrueuses sortaient du désert pour les décimer. Les venins les plus pervers, et maladies les plus infâmes se répandaient dans la ville comme une trainée de poudre. Les armes les plus vicieuses causaient des douleurs indescriptibles. Même projetés dans la mort, la souffrance continuait pour les défunts.

Mais les Toumrï tenaient. Au prix de pertes génocidaires, les dieux n'avançaient pas. Les murs, protégés par des puissants sortilèges créés par des mages malicieux, défiaient le statut des divins. C'est là qu'Aphis, dieu de la fourberie, eu une idée lumineuse. Entrant discrètement dans la ville en se transformant en une minuscule araignée, profitant d'une brèche causée par la puissance de ses paires, il put rapidement trouver un soldat Assnad perdu. Il lui pervertit alors l'esprit, le convaincant que tout était perdu. Il lui annonça un grand assaut le jour même, et que les dieux mettraient en place une arme titanesque pour annihiler la ville. Epuisé par les batailles et la mort de beaucoup des siens, le mensonge germa dans l'esprit du jeune combattant. Il courut alors prévenir les siens de l’arrivée d’un événement cataclysmique, et de la nécessité de quitter la ville au plus vite.

Les Assnad, pensant leur fin arrivée, s'enfuirent par les tunnels, abandonnant leurs alliés Toumrï. Là fut leur plus grande erreur. A peine eurent-ils quittés la zone protégée par les incantations qu'ils furent repérés. Les dieux se jetèrent sur eux et bien vite Ismaïa pu être secouru. Leur otage perdu, les Naz'Ri se rendirent bientôt. Vint le moment de leur jugement. Pour avoir défié les dieux, leur corps devint sable, leur cœur devint pierre, toute trace de leur humanité disparut. Pire encore, pour avoir enlevé et torturé la déesse, ils subirent son courroux. Ismaïa retira sa bénédiction de la terre. Elle assécha les ruisseaux, rendit les champs infertiles, décima les troupeaux.

Ayant perdu toute richesse, ainsi que toute humanité, le désormais peuple des sables quitta ses grandes villes aux hautes murailles pour se mettre à errer dans les terres à la recherche de subsistance. Pire encore, la trahison des Assnad fut très mal vécue par les Toumrï. Les deux grandes familles entrèrent en conflit ouvert, et le jeu des alliances entraina bientôt tout le peuple Naz'Ri dans une guerre civile.

Les humains interrompirent ce conflit de la pire manière qui soit. Alertés par les caravanes, attirés par les anciennes richesses, l'Empire déclara la guerre aux hommes des sables. Divisés, peu nombreux, regroupés en petite communauté incapable de se défendre contre de grandes armées, les Naz'Ri n'avaient aucune chance. Très rapidement tous se rendirent. Les hommes les dépossédèrent de tous leurs biens restants. Pire encore, un puissant sortilège fut créé pour détruire leurs ennemies héréditaires. Ce sort leur détruisait toute capacitée de reproduction, les rendant infertile.

Transformé par ces batailles, les corps des Naz'Ri s'adaptèrent à leurs rôle et stratégies. Les Assnad et leurs alliés, fervent partisans de tactiques de raid et d'assauts rapides, virent un de leur bras devenir une arme, et leur rapidité augmenter. Les Toumrï pour leur part, optant en priorité pour des stratégies de défense et d'occupation, virent leur peau s'épaissir et durcir, formant une véritable carapace autour de leurs organes.

Cette défaite, néanmoins, ne mit pas fin à la guerre civile. Les morts continuaient, année après année, à s'amonceler. La légende raconte que le désert, lassé de tous ces cadavres, les fusionna pour former le Monstre du Désert. Ce dernier chassait sans répit tous les Naz'Ri, d'un camp comme de l'autre, pour les éliminer. La guerre devint rapidement futile, le peuple des sables étant en danger critique d'extinction.  Les deux grandes familles se rencontrèrent pour signer un traité de paix convenant du partage des pouvoirs. A cette occasion, un prince Assnad et une princesse Toumrï se rencontrèrent. Découvrant l'un comme l'autre un sentiment nouveau, perçant à travers leur cœur de pierre, ils tombèrent follement amoureux. Ignorant les conflits passés entre leur famille, ils rejoignirent un ancien temple, de l'époque des villes aux hautes murailles, pour s'unir sous la bénédiction des dieux. Touchés par cet appel, charmés par cet amour pur et sincère, les dieux se tournèrent vers eux et leur firent un cadeau pour sauver leur peuple. Dissipant partiellement la malédiction, ils leur offrirent une fille. Nommé Larme du Désert, elle devait guider son peuple à travers la lumière des dieux. Contrairement aux siens, cette enfant avait le pouvoir d'enfanter, à la seule condition qu'elle ne le fasse qu'avec une personne qu'elle aimait d'un amour pur et sincère, et ce avant sa 21ème année, année de l'union de ses parents. Elle perdrait alors la vie mais donnerait naissance à une nouvelle génération de Naz'Ri, ainsi qu'à une nouvelle Larme du Désert.

Ainsi, année après année, les Naz'Ri repeuplèrent le désert, protégé du monstre par leur Larme bénie, rencontrant tous les 21 ans une nouvelle génération née des sables.

 

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RGwriting
Posté le 25/01/2021
Et bien c'est génial ! Cette introduction à ton univers nous place dans un monde sombre, axé sur le courroux des dieux et leur vengeance face à l'avidité des humains. Par la suite, on y voit la miséricorde des dieux, qui acceptent de laisser une nouvelle chance aux Naz'ri face à l'amour du prince et de la princesse.

Une première chronique passionnante en tout cas, qui nous pousse à vite vouloir en lire plus sur ton univers !
Orevann
Posté le 25/01/2021
C'est un extrait de légende, mais effectivement il dépeint bien le ton que je veux donner au reste des textes!! En espérant que tu aimes tout autant la suite!!
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