Mauvaises nouvelles + le client dominateur 2

La consultation s’est mal passée. La chimio est inefficace. La tumeur n’a quasiment pas regressé, il faut opérer. Comme pour un mariage, on a fixé une date. Le chirurgien a été chaleureusement implacable. Ablation totale. Hospitalisation le mois prochain. Il prévoit une petite semaine. Moins long qu'un séjour au Club Med. Il m’a proposé un soutien psychologique, conseillé une cellule associative spécialisée qui, dit-il, pourra m’aider à surmonter l'après. Il a laissé entendre qu’elle le ferait en tout cas sans doute mieux que les substances que j’ingère.

En sortant de son cabinet, je gobe deux pilules et je me rends au bar. J’entre, le coeur battant. Même s’il m’en veut, je sais qu’il me pardonnera, qu’il cèdera, qu’on se retrouvera. J’arrive au comptoir. C’est un autre gars qui me fait face :

—L’autre serveur n’est pas là ?

—Bonjour, mademoiselle. Enchantée. Pas aujourd’hui, mais… je peux vous servir quelque chose à boire ?

Et merde. Pendant un instant, je suis désemparée.

—Il sera là demain.

Je regarde le type qui est à sa place. Je lui en veux d’être là. Sans même le remercier, je lui tourne le dos et je quitte le bar. Je rentre chez moi, je me douche et j’attends. Je rumine. Dans deux heures, j’ai rendez-vous avec un client.

 

Devant la porte de l’appartement, je chasse la mauvaise nouvelle avec une autre pilule, puis j’entre. J’attends sagement qu’il me bande les yeux. Il m’entraine dans une autre pièce, comme la dernière fois. Il me déshabille avec la même langueur et la même application. Je me concentre sur les sensations que me procurent l’obscurité et l’inconnu. J’en oublie presque l’échéance qui s'égrène avant qu’on me tranche le sein. Presque.

Il me remet des sous-vêtements, et la robe. Je suis certaine que c’est la même. La sensation de l’étoffe sur ma peau me procure une vague de plaisir. Je me délecte de cette douceur tandis que mon client ajuste exagérément lentement le tissu. Je me laisse conduire dans la pièce suivante. Je lui tends mes mains jointes. Il les lève au dessus de ma tête et m’attache comme la première fois, tout en se pressant contre moi et en murmurant :

—Ton obéissance devance mes ordres. C’est très plaisant.

Il serre les liens un peu plus fort.

—Mais fais attention à ne pas prendre une initiative qui pourrait me contrarier.

Le contrarier. C'est une bonne idée. Après tout, je le suis bien. Pourquoi pas lui ? Et puis je suis certaine que c’est ce qu’il veut. Une esclave soumise qui désobéit en voulant bien faire et qui ne demande qu’à être punie. Il a oublié de mettre mon bâillon. C'est un test ? Ou un signe ? J’acquiesce silencieusement. J’attends sagement. Le bon moment. Le contrarier aussitôt après une mise en garde serait déplaisant. Une provocation de ce genre serait le signe d’une soumission défaillante et d’un manquement dans ma volonté de le satisfaire. Il recommence le même manège que la première fois. Mais cette fois, c’est face à moi qu’il soulève l’étoffe de ma robe avec sa cravache. Il la soulève au dessus de mon sexe.

“La prochaine fois, j’irai plus loin”

Il place l’objet sur mon pubis, au dessus de ma culotte. Avec l’aide de la cravache, il la fait descendre très légèrement, dévoile un centimètre ou deux de mon intimité. Il la retire brusquement, laissant l’étoffe retomber et dissimuler mon corps.

—La prochaine fois, tu veilleras à t’épiler mieux que ça !

Je suis épilée. Sans doute veut-il une épilation plus stricte encore. Je me demande si c’est le bon moment pour le provoquer.

—Oui, Monsieur.

Il est dans mon dos. Il abat sa cravache sur une de mes fesses. Le coup n’est pas violent mais me fait sursauter.

—Pardon, Maître.

Il frappe à nouveau. Un peu plus fort. Je me mords la lèvre. Mais je me tais. Il s’approche dans mon dos, se colle contre moi. Cette fois, je le sens légèrement. J’ai réussi à l’émoustiller.

—Personne ne t’a autorisée à parler.

Je reste silencieuse, et immobile. Il se serre plus fort contre mes fesses. Il est dur, son souffle est court.

—Tu peux être contente, tu as tout gâché.

Je le suis. Je me demande s’il va mettre son érection à profit. Il me détache, me traîne dans l’autre pièce, me balance sur un lit. Cette fois, je ne vais pas y couper.

—Habille-toi et quitte cet appartement.

J’ai subitement peur d’avoir réellement gâché son plaisir. Je m'exécute malgré tout. Sur le pas de la porte, avant qu’elle ne claque derrière moi, j’entends pourtant :

—N’oublie pas. La prochaine fois, épile-toi mieux que ça.

En attendant l'ascenseur, je gobe une pilule et sa petite soeur. J’aurais été mortifiée de perdre ce client. Une ablation, c'est déjà bien suffisant.

Quand je rentre chez moi, je vois un message sur le répondeur. C’est mon protecteur-dealer.

"Le client SM veut que tu y retournes demain, à 15h. Ne sois pas en retard."

Ce n’est pas une requête, c’est un ordre. Je l’exécuterai volontiers. Pour leur plaisir à tous les deux.

Je pose mes clés sur le meuble de l’entrée, j'ôte tous mes vêtements. Dans un miroir, j'observe ma poitrine. Qui pourrait soupçonner qu'elle héberge la mort. J'abandonne sur le sol ma tenue de soubrette soumise au profit d'une tenue encore plus pute que celle que je suis devenue. Il est encore tôt. Je me prépare pour retourner au bar.

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Soah
Posté le 03/10/2019
Ah la pauvre :<
J'espère que ça se passera quand-même bien. Et que le monsieur SM il est gentil. Même s'il est louche.
Je me demande ce que va donner sa relation avec le barman.
En tout cas c'est toujours un plaisir de te lire !
DoublureStylo
Posté le 04/10/2019
Ah lala tant de questions et si peu de réponses (pour l'instant :p)
Merci pour ton commentaire et ta lecture, Soah ^^
Keina
Posté le 03/10/2019
Eh ben, les mauvaises nouvelles s'accumulent. J'aime la façon dont la perception de son corps guide ses actes.
La scène de sexe SM n'était pas hyper émoustillante, mais ce n'est pas l'effet que tu recherches dans ce récit (ou alors il faut être vraiment tordu), donc c'est très bien comme ça !
En tout cas j'entrevois une histoire plus profonde avec le barman, à voir où tu comptes nous emmener avec ça...
À la prochaine !
DoublureStylo
Posté le 04/10/2019
Coucou Keina et merci pour ton commentaire.
Effectivement, les scènes de sexe n'ont pas vocation à émoustiller le⋅a lecteur⋅ice ^^ Elles me servent principalement de mode d'expression : états d'âme du personnage, personnalité, oppressions sociales...
Quant au barman... qui sait ? On en saura peut-être plus bientôt ^^
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