Mars | Chapitre 2

Par Hinata

L'ascenseur s'immobilisa avec un tintement. Raphaëlle fit disparaître son téléphone dans sa poche, et avec lui, la ribambelle infinie de poussettes de seconde main qu'elle avait commencée à parcourir. Elle fit à moitié glisser la nacelle de Jeanne sur le morceau de palier qui les séparait de son paillasson et se dépêcha d'ouvrir la porte avant que Madame Gambette n'ait l'idée de surgir de chez elle à ce moment-là. Raphaëlle savait bien qu'elle finirait par la croiser. Mais pas tout de suite, par pitié, pas aujourd'hui.

Une fois le lourd battant refermé derrière elle, Raph laissa son sac glisser au sol et s'accorda un soupir de soulagement. Engoncée dans son siège, Jeanne dormait encore, sûrement plus pour longtemps à en juger par l'heure indiquée sur le four. L'étau qui comprimait la poitrine de Raphaëlle se resserra un peu plus à l'idée qu'elle se réveille pour de bon. Plus de Papa ou Maman dévoués corps et âmes, plus de gentille personne de l'institut, plus de nourrice pétrie de sympathie. Plus d'Emma. Ce serait à elle de gérer, à présent. Et pour toutes les années à venir.

Sentant ses jambes faiblir dangereusement sous elle, Raphaëlle tituba jusqu'à son canapé. Elle s'enfonça dans les coussins, les mains agrippées désespérément à son manteau comme à une bouée de sauvetage. Son regard vola dans la pièce en quête de distractions, n'importe quoi qui pourrait l'aider à canaliser son flot de pensées et l'empêcher de sombrer dans les mêmes tourbillons d'angoisse et de chagrin.

La petite pile de magazines, sur la table basse, parfaitement alignée avec celle de tout le courrier qu'elle n'avait pas ouvert. Le moindre centimètre carré du tapis à motifs bariolés, parfaitement aspiré. Ses cadres adorés, sur le mur du fond, tous choisis et accrochés avec soin, où les illustrations très design fricotaient avec les photos et les affiches rétro. Il n'y en avait pas un qui soit de travers, et si Raph allait y coller son nez, elle n'y trouverait sûrement pas un seul grain de poussière. Ses plantes en pot ne manquaient pas d'eau, il n'y avait pas de vaisselle sale dans l'évier, même pas celle du petit-déjeuner. Même dans la pénombre de l'appartement, la cuisine rutilait.

Dans sa chambre, elle savait que son grand lit était fait, et que dans le bureau, il n'y avait plus le moindre signe du matelas installé pour ses parents. Il n'y avait plus que le lit à barreaux de Jeanne, bien centré au milieu de la pièce, qui n'était d'ailleurs plus un bureau mais une chambre. C'était là que ses parents avaient soigneusement rangé les quelques affaires de Jeanne récupérées chez Emma. Sa veilleuse en forme de poire, son troupeau de doudous, ses habits miniatures. Si elle gardait cette porte fermée, Raphaëlle pouvait encore faire semblant que rien n'avait changé. Mais c'était sans compter le reste de son appartement, tellement propre et rangé qu'elle le reconnaissait à peine. Ils n'étaient pourtant pas maniaques dans la famille, au contraire. Mais entre deux appels du crématorium ou du sacro-saint Institut départemental de l'enfance et de la famille, et quand dormir ou manger n'était pas tellement une option, il fallait bien s'occuper. Raphaëlle ferma les yeux et inclina doucement la tête en arrière pour chasser son début de nausée.

Elle avait eu hâte que ses parents repartent. Elle s'en était voulue pour ça. Et voilà que leur présence insupportable, exsudant un amour et un désespoir sans fond, cette présence-là lui manquait déjà. Rien ne serait comme avant, ici ou ailleurs, alors avait-elle eu tort de rester ?

Un grognement étouffé près de la porte d'entrée la fit sursauter. Reconnaissant rapidement les hoquets de Jeanne en train de se réveiller, Raphaëlle bondit sur ses pieds, ôtant à la va-vite son manteau qu'elle abandonna au passage sur le dossier d'une chaise. Elle s'accroupit devant la nacelle et prit sa voix la plus tranquille :

— Hey trésor ! Ça y est, tu te réveilles ? Tu as bien dormi, Jeanne, c'est génial. Mais oui, regarde, je te sors de là. Hop, hop… Et voilà !

Au lieu de ressentir le poids de Jeanne dans ses bras, Raphaëlle se sentit bizarrement beaucoup plus légère. D'un mouvement de pied, elle se déchaussa, une basket après l'autre, et annonça :

— J'espère que t'es en forme, parce qu'on a un super programme. On va te faire goûter, et puis faire bonnes crêpes pour Daya qui vient manger ce soir. Tu vas voir, elle est trop sympa, Daya. Et puis on va te donner le bain aussi. T'aime bien, le bain, hein ?

Tout ne se déroula pas exactement comme prévu. Dès que Raphaëlle faisait mine de poser Jeanne sur son transat ou sa chaise, Jeanne se mettait à brailler, son visage rougissant à vue d'œil. Chaque fois, Raphaëlle ne pouvait s'empêcher de penser que voilà, ça arrivait, Jeanne avait réalisé que cette imposture n'était pas sa mère et elle allait pleurer à s'en briser la voix jusqu'à ce qu'on la lui rende. Chaque fois, elle s'empressait donc de la serrer à nouveau dans ses bras, caressant sa tête soyeuse d'une main tremblante. Jeanne n'accepta d'avaler sa compote que sur ses genoux. Elle reprit ensuite sa place sur la hanche de Raph pendant la préparation de la pâte à crêpes. Il va sans dire que la cuisine rutilante fut rapidement de l'histoire ancienne.

Jeanne n'apprécia pas non plus de se retrouver sur la table-à-langer au moment de changer sa couche. Sur ce coup-là, Raphaëlle tint bon. Pas question de supporter cette odeur infecte une minute de plus. Ce fut un moment compliqué pour toutes les deux, mais une fois l'épisode passé, Jeanne se montra de meilleure humeur. Elle accepta même de rester sur sa chaise haute le temps que Raph fasse cuire les crêpes. Il fallait se baisser toutes les deux secondes pour ramasser les jouets qu'elle balançait par terre, mais c'était mieux que de porter sept kilos sur la hanche. Quelques crêpes pâtirent de cette attention syncopée, mais une légère odeur de brûlé valait également mieux que les pleurs déchirants de Jeanne.

Quand Raph lui donna son bain, largement après l'horaire qu'elle s'était fixé, Jeanne lui décocha sans prévenir son premier sourire de la journée. La boule dans son ventre s'allégea un peu tandis que Raph la regardait battre des mains et des pieds dans ses cinq centimètres d'eau. Soucieuse de prolonger sa béatitude, elle lui prépara son biberon du soir dans la foulée. Plutôt que le salon trop bien rangé, elle préféra le confort de sa chambre.

À cette heure-ci, les derniers rayons du soleil illuminaient toute une partie de son lit et couraient sur le tapis jusqu'à son armoire à glace. La pièce irradiait doucement et la moindre couleur semblait douce et flamboyante à la fois. Raph installa Jeanne sur le dos et s'allongea près d'elle. Quand elle lui présenta le biberon, la petite ouvrit aussitôt la bouche et leva même ses mains minuscules pour l'agripper d'un air possessif. Raphaëlle essaya de le lâcher pour voir, mais se ravisa aussitôt. Jeanne n'avait pas encore la force de le tenir toute seule. Appuyée sur un coude, elle la regarda un moment, dans son adorable pyjama, ses yeux mi-clos brouillés par des larmes de satisfaction, pomper sur sa tétine comme si elle n'avait pas mangé depuis trois jours. La première fois que Raph lui avait donné le biberon, Jeanne venait d'avoir deux mois. Emma commençait à arrêter l'allaitement et lui donnait tantôt le sein, tantôt son lait maternel en biberon, tantôt du lait de croissance que la pédiatre lui avait indiqué pour faire remonter la courbe du poids de Jeanne. C'était une telle galère, mais Emma s'en était sortie comme une cheffe. Elle voyait même le bon côté des choses : quand Jeanne serait sevrée, elle pourrait la faire garder et se remettre à chercher du travail. Le chômage et les allocations, c'était bien beau, mais ça ne suffirait pas sur le long-terme.

Un toussotement confus sortit Raph de sa torpeur juste au moment où elle allait s'y enfoncer pour de bon. Elle éloigna la tétine le temps que Jeanne reprenne son souffle.

— Hé là, doucement, murmura-t-elle en lui essuyant le coin des lèvres avec la manche de son pull. Voilà. Oui, je sais, je te le rends.

Redoutant le retour de ses souvenirs, Raph attrapa son ordinateur portable sur la table de chevet et l'ouvrit devant elle. Tout en supervisant Jeanne, elle navigua de sa main libre sur le touchpad. Merde, impossible de se rappeler comment elle était censée télécharger l'attestation à envoyer à sa directrice pour le congé parental. Un bruit de succion dans le vide lui indiqua que le biberon avait donné tout ce qu'il avait. Avec des grognements de gobelin, Jeanne se retourna laborieusement sur le ventre et entreprit d'embrasser à pleine bouche la couette de Raphaëlle.

— Oh que non.

Raph n'avait aucune envie que son lit pue le fromage pourri à cause d'un crachat régurgité sans prévenir. Elle se redressa en tailleur, cala Jeanne entre ses jambes et lui fourra dans les mains son biberon vide, désormais assez léger pour qu'elle le manipule tout son soul. Abandonnant son idée première d'attestation qui s'annonçait plus retorse que prévu, Raph se connecta sur le forum de son club de lecture, plus par habitude  qu'autre chose. Sa dernière visite sur le site remontait, sans surprise, à exactement dix-sept jours. Elle se râcla un peu la gorge puis, tout en massant distraitement le dos de Jeanne, déroula le bordereau des notifications qu'elle avait ratées. L'une d'elle retint aussitôt son attention. Négligeant le reste des annonces, elle ouvrit la conversation privée pour y lire le message non-lu :

« Salut Raph ! J'ai remarqué que tu n'étais plus active depuis quelques temps et je me demandais si tout allait bien pour toi. Ça manque de ne plus t'avoir dans les parages, fais-moi signe quand tu reviens parmi nous ! (En plus il faut absolument que je te parle d'une fanfiction débile mais incroyable que je viens de découvrir, tu vas adorer.) Bisous ! »

Dès le début de sa lecture, Raph avait senti poindre un sourire attendri. Cette résurgence inattendue de sa vie d'avant lui faisait l'effet d'une bouffée d'air frais, comme si elle vivait depuis des jours dans un placard à balai puant le renfermé et qu'enfin, quelqu'un en avait ouvert la porte. Ce doux sentiment ne dura pas bien longtemps. Déjà l'amertume revenait se rouler en boule au creux de sa poitrine. Mais les mots de Théo s'étaient eux aussi logés quelque part derrière sa cage thoracique, la réchauffant légèrement de l'intérieur. Elle n'en attendait pas tant, deux ans plus tôt, en s'inscrivant à ce club de lecture.

L'affichette qu'elle avait récupérée en friperie annonçait simplement l'existence du forum, l'organisation de quelques rencontres à Lyon et la thématique féministe et inclusive. Raphaëlle s'était rapidement intégrée à cette petite communauté, une joyeuse bande de rats de bibliothèque, queers jusqu'au bout des griffes, avec qui elle discutait principalement sur internet, en théorie de ses lectures, et en pratique d'un tas d'autres choses. Ce n'était pas de l'amitié folle, mais leurs conversations avaient rendu pas mal de dimanches soirs beaucoup moins déprimants qu'ils auraient pu l'être, voire carrément réjouissants. Et bien sûr, dans ce club, il y avait Théo.

Les joues en feu, Raph enfouit son visage dans les cheveux fins de Jeanne. Tout en s'enivrant de sa délicieuse odeur de savon pour bébé, elle s'accorda une seconde lecture du message que son ordinateur, fidèle au poste, affichait toujours. Allez, du nerf, c'était l'occasion de prouver qu'elle n'était pas une ado émoustillée mais une adulte mature qui savait se mouvoir dans les eaux troubles de la sociabilité avec la grâce d'une anguille. Raphaëlle se décolla de Jeanne pour enfin pianoter une réponse. À peine avait-elle envoyé son message qu'un petit cri mécontent lui indiqua que Jeanne s'était lassée du biberon. Raphaëlle tâtonna vers l'étagère murale pour trouver autre chose à lui donner. Elle tomba sur sa paire de lunettes.

— Ah non, ça c'est pour moi, trésor. Tiens, toi, tu peux jouer avec ça.

Le paquet de mouchoirs lancé en pâture à Jeanne fut tout de suite adopté et Raphaëlle put se reconcentrer sur son ordinateur, cette fois avec ses lunettes sur le nez. Évidemment, il n'avait fallu qu'une minute à Théo pour répondre. Sûrement qu'elle ne se mettait pas dans tous ses états derrière son écran, elle. Cela dit, au fil des messages, Raph finit par se détendre aussi. C'était si bon d'interagir avec quelqu'un qui ne savait pas ce qui s'était passé, qui s'était soucié d'elle indépendamment d'Emma ou de Jeanne, et qui ne continuait pas la conversation par pitié. Et puis c'était Théo. Leurs conversations prenaient toujours des tournants inattendus dans lesquels Raph adorait se laisser embarquer. Bizarrement, elle n'eut pas trop envie de quitter son ordinateur pour aller changer la couche de Jeanne. Quand les relents commencèrent à se faire critiquement sentir, elle se résolut tout de même à traverser le couloir vers la salle-de-bain, une Jeanne rassasiée dans les bras.

Quand elle eut terminé de la changer, Raphaëlle ne put s'empêcher d'aller s'asseoir à nouveau devant son ordinateur, toujours ouvert sur le lit. Tout en berçant un peu Jeanne contre elle, Raph baissa les yeux vers l'écran et son cœur rata un battement. En bas de la conversation, la petite icône de Théo annonçait l'air de rien dans une petite bulle colorée : "Ça te dit de se voir demain soir ?". Demain. Le temps de leur conversation, elle s'était plu à redevenir la Raphaëlle d'avant. Et voilà qu'en quelques mots, cette fille qu'elle connaissait à peine venait de la ramener brutalement à la réalité.

Raph n'était plus cette jeune professeure des écoles ordinaire, lectrice sur son temps libre et membre d'un club où tout le monde pissait des arc-en-ciel. Ces deux dernières semaines, elle avait oublié jusqu'à l'existence des livres, bon sang. Sa vie ne devait tourner à présent qu'autour d'une seule chose : cette enfant de six mois. Et quand Raphaëlle songeait à « demain », ce qui lui venait à l'esprit, c'était qu'il fallait refaire un stock de lait en poudre, de petits pots et de couches — en prenant bien la taille au-dessus comme ses parents le lui avait dit. Elle devait aussi aménager un peu mieux la pièce du fond, parce qu'une personne des Services Sociaux allait passer pour vérifier que le nouveau cadre de vie de Jeanne était adapté à son épanouissement. Cela voulait dire aussi changer l'ampoule grillée de la salle-de-bain et celle qui clignotait depuis deux jours dans l'entrée, acheter des cache-prises et des machins en plastique moches pour les angles de la table basse, laver le rideau de la douche, parce qu'on ne sait jamais, s'il prenait à Jeanne l'envie d'aller lécher le rideau de la douche, ça arrivait ces choses-là. Et puis il y avait leur voyage en Italie à organiser : ses parents lui avait fait promettre de passer plusieurs jours chez eux mi-mai, soit disant pour fêter les sept mois de Jeanne, un prétexte qui ne trompait personne. Officiellement en congé parental, Raphaëlle n'avait plus d'excuse, d'autant qu'ils lui paieraient le trajet. Sauf qu'il fallait s'y prendre à l'avance si elle voulait avoir des billets d'avion et éviter de se taper dix voire quinze heures de train avec un bébé. Et puis elle devait aussi prendre une photo de Jeanne pour sa carte d'identité. Emma avait déjà pris un rendez-vous à la mairie pour lui faire faire des papiers. Elle comptait bien passer un bout d'été dans la nouvelle maison des parents avec sa fille, et bien sûr Raph se grefferait au voyage. Emma s'y était pris à l'avance. Pour être sûre de pouvoir y aller. Merde. Raph, arrête de pleurer. Arrête !

D'un battement de cils, elle ramena son attention sur les bulles rectangulaires de la conversation. Son regard accrocha l'icone familière de Théo et les petites lettres en couleur qui formait son prénom. Elle s'accrocha à ces pixels ridicules, les fixant comme si c'était la chose la plus importante qui soit, le temps que sa respiration reprenne un rythme à peu près normal. Qu'est-ce qui n'allait pas, déjà ? Ah oui. Jusqu'ici, elle était restée dans le déni et n'avait pas du tout parlé de Jeanne ni d'Emma à ce crush revenu d'entre les morts. En même temps, ce n'était pas le genre d'informations faciles à caser l'air de rien dans une discussion. Ce n'était d'ailleurs pas en attendant les mains suspendues en l'air au-dessus de son clavier qu'elle allait y remédier.

Elle devrait gentiment refuser, voilà tout. Quelque chose de sobre, détaché et bienveillant à la fois. Cela valait mieux pour tout le monde. Théo ne savait pas dans quoi elle s'embarquait en lui envoyant ce message. Sauf que… Sauf que Raphaëlle ne pouvait pas supporter l'idée de refermer la porte du placard à balai tout de suite. Elle voulait respirer encore un peu ce bon air frais qui lui chatouillait les poumons. Après ces longues minutes d'inaction, et avant de changer d'avis, Raphaëlle fit enfin ce que la plupart des gens auraient accompli dans la seconde. Elle répondit tout bêtement : "Ouais, pourquoi pas ? Ça peut être sympa". La seconde suivante, Jeanne lui crachait sur l'épaule et Raph quitta aussitôt sa chambre en quête d'un torchon.

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Adela Rune
Posté le 11/07/2023
Salut,
On poursuit avec la même ambiance douce amère qu'au chapitre précédent. J'ai compris qu'en fait ses parents venaient de partir (alors que je pensais qu'ils arrivaient au chapitre d'avant).
Je viens de lire le commentaire d'en dessous et je me permets du coup de dire ce que j'ai pensé en première lecture moi qui n'ai pas lu la précédente version. J'ai compris dans ce second chapitre qu'Emma était morte (crématorium), l'hypothèse d'un abandon étant jusque là possible. A la fin du chapitre je pensais réellement qu'Emma était l'amante de Raph, d'autant plus qu'elle parle de cruch avec Théo, qui est une fille. Je n'étais pas du tout sur la piste de la sœur. Tu donnes la date de 17 jours depuis le drame. Cela me paraît un peu court pour faire les démarches d'adoption et se retrouver déjà seule : mais c'est peut-être le seul moyen d'avoir le congé parental dont elle parle.
C'est vrai que je me pose encore beaucoup de questions à ce stade et que rien n'est vraiment clair. Je ne sais pas à quel point c'est volontaire. Mais dire qu'il d'agit de la soeur et non de la compagne me parait utile parce que j'ai vraiment imaginé tout autre chose.
La question du père, se pose aussi, du coup ?
J'attends de lire la suite très bientôt.
Hinata
Posté le 16/07/2023
Re :)

Tu fais très bien : c'est très utile pour moi d'avoir des retours de personnes qui n'ont pas lu la première version !
C'est vrai que j'avais dit à Liné que l'ambiguité soeur/compagne pour Emma ne me dérangeait pas tant que ça, mais c'est vrai que ça change quand même pas mal de choses dans la relation et le background supposé entre Jeanne et Raphaëlle, et puis j'avais oublié qu'on apprenait aussi le crush de Raph dans ce chapitre, qui peut paraître un peu bizarre dans le cas où elle aurait perdu sa partenaire quelques jours plus tôt ^-^"
Je caserai l'info l'air de rien dans ce chapitre ou le précédent, merci pour ton retour !
Liné
Posté le 05/06/2023
Je continue sur ma belle petite lancée ^^

Je trouve définitivement que c'est une bonne chose, d'entamer le récit après l'accident : on commence directement dans cette urgence, dans cette confusion que traverse Raph. On sent qu'elle a quelque chose de déterminé et de posé, elle veut s'occuper de Jeanne et agit pleinement en adulte. Et en même temps on sent bien le deuil, la douleur en-dessous, mais qui ne peut pas tout à fait s'exprimer.

D'ailleurs, je me suis demandée si les lecteurices qui n'avaient pas lu la première version avaient bien en tête, de manière ferme et définitive, qu'Emma était la sœur de Raph... ? Parce qu'après tout, elles pourraient avoir été en couple et avoir eu Jeanne en PMA ? Ou avoir encore un autre lien ?

Autrement, rien qu'avec ce chapitre (et je me doute que ça va se poursuivre), il me semble que tu montres bien ce que c'est, s'occuper d'un bébé, avec l'aspect sale, être sur le qui-vive en permanence, devoir prévoir des choses stupides comme "mon bébé va-t-iel lécher les rideaux de la douche"... C'est assez rare, surtout en littérature, qu'on parle de maternité et de parentalité avec des termes réalistes. Rien que ce week-end, je lisais une autrice (Amandine Dhée, je sais pas si tu connais) qui se posait la question de cette absence...

A très vite !
Hinata
Posté le 02/07/2023
Re !
C'est amusant, j'ai relu mon premier chapitre tout à l'heure et je me suis justement fait la réflexion qu'Emma pourrait très bien être la compagne de Raph, et en vrai l'ambiguïté ne m'a pas spécialement dérangé.e (j'ai l'impression que le deuil d'un.e conjoint.e est pas mal représenté, alors que celui d'une personne adulte envers quelqu'un de sa famille : peut-être pas autant, alors que cela peut être tout aussi courant et impactant, donc prendre éventuellement le lectorat par surprise ne me parait pas si mal...)

Enfin bref, merci merci pour ton retour sur ce qui ressort du personnage de Raph dans ce chapitre, c'est exactement ce que je voulais laisser transparaître ! Pareil pour le côté réaliste de la parentalité, que j'ai en effet rarement rencontré en littérature ! (un peu plus dans les films, séries, peut-être, et encore...) Ce n'est pas toujours facile de partir dans le pragmatisme du quotidien sans perdre de vue l'arc du personnage et de l'histoire, mais c'est quelque chose qui me tenait à cœur !

Merci merci merci d'avoir pris le temps de lire et commentaire, et à bientôt j'espère !

Flammy
Posté le 12/03/2023
Coucou !

Bon, c'est tout sauf facile cette vie de nouvelle maman non prévue, mais Raph s'en sort plutôt bien en vrai je trouve, le bébé est pas encore passé par la fenêtre, c'est pas mal =o On sent bien toute la peine de Raph, qui à la fois veut pas trop réfléchir, mais ya pleins de choses, toutes les petites contradictions, la confusion, la peine... On sent qu'elle tenait à sa soeur et que ça mort est tout sauf facile. D'ailleurs, je me demande bien ce qui lui est arrivée. En tout cas, il faut avoir du courage pour récupérer le bébé ensuite, je ne sais pas si moi je ne l'aurai pas lâchement laissé à mes parents ^^'

En tout cas, le chapitre est vraiment très touchant. Je trouve qu'on suit bien toutes les émotions de Raph, que c'est fluide, crédible, et que bon, je sais pas encore comment elle va s'organiser pour aller voir son crush avec un bébé, mais elle a bien le droit de se changer un peu les idées la pauvre... Même si bon, ça risque de pas forcément se passer comme prévu x)
Hinata
Posté le 12/03/2023
Salut salut !

Mais oui, ma pauvre choupette a l'impression que tout part en vrille mais en vrai elle gère trop <3
Oui oui oui, c'est vrai qu'il ne faut pas que j'oublie de mentionner plus tard pourquoi c'est elle qui s'occupe de Jeanne à la place d'Emma et pas leurs parents !

Merci merciii pour ton com !! (je file répondre au deuxième huhu)
Sorryf
Posté le 08/03/2023
Hahaha, le forum me fait penser a PA ,
JE VEUX LE NOM DE LA FANFIC BIZARRE !!!

Sinon, alala, la vie de Raph change d'un coup, et c'est normal qu'elle soit démunie. J'espere que ca lui fera du bien de revoir ses potes de lecture !
Jeanne est deja un petit amour 🥰 quelle tristesse le paragraphe ou Raph a peur qu'elle ne reconnaisse pas sa maman T.T
Je suis curieuse de savoir ce qui s'est passé, et surtout ce qui a décidé Raph a garder la petite seule.
Hinata
Posté le 08/03/2023
Hehhee yes, c'était pas intentionnel dans l'idée mais en l'écrivant j'étais en mode... OMG c'est tellement PA XD XD
Pff haha, la fanfic n'a pas de nom hehehe, je te laisse imaginer ce. que. tu. veux. XD

Merci pour ton comm <3


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