L'Ogresse

La bouilloire siffle depuis cinq bonnes minutes dans la cuisine au fond du couloir.

Son couvercle en inox peut bien tressauter follement, son bec émettre des trémolos bouillant de rage, elle ne parviendra plus à capter l’attention d’Alvar. L’écrivain n’a même pas entendu la sonnerie de la minuterie qu'il avait pourtant pris soin de programmer. Peut-être remarquera-t-il le silence qui suivra inévitablement l’évaporation complète de l’eau ?

Le petit homme chauve est absorbé par la seule chose qui soit en mesure de ravir chacun de ses sens, y compris son acuité sexuelle : il écrit. L’érection qu’il a libérée de son pantalon veille sur chacune des lignes griffonnées dans son cahier à spirales. Elle bat la mesure comme un chef d’orchestre miniature, un alter ego gigogne au crâne aussi luisant que celui de son maître.

Vaguement honteux de lui-même, Alvar n’aurait jamais cru qu’il en viendrait à bander en écrivant un nouvel épisode de "Clara, Princesse de Volonté". Il a sous-estimé sa formidable capacité à fantasmer.

La Princesse, cette petite peste qu’il aurait bien collé dans les pattes d’un Collectionneur dès le premier chapitre s’il n’y avait pas eu les contraintes éditoriales – « La Princesse ne meurt pas », avait insisté ce connard de directeur, « elle souffre ! » – la Princesse, donc, a maintenant un visage.

Elle a même un physique complet : taille moyenne, brune à la chevelure volumineuse, latine aux yeux sombres que surmontent des sourcils frondeurs, à la peau hâlée et aux jambes admirablement modelées, à la poitrine conquérante, au sourire plein de dents cruelles quand elle va mordre, sensuelles quand elle va embrasser, et au sex-appeal sans équivalent chez les autres Béates.

Alvar tient sa vengeance : quand la soi-disant étudiante reviendra – car elle reviendra, aucun doute là-dessus – il lui fera déguster la Clara nouvelle cuvée. Un grand cru bien scabreux ! Elle l’aura bien cherché, après tout. Ou plutôt "elles". Dans son esprit surchauffé, les deux femmes se confondent dorénavant.

Ah ! Cette Clara qui ose tuer un Violeur plutôt que de se laisser défoncer le cul, elle va être servie ! Pour souffrir, elle va souffrir. Le directeur des Éditions du Miroir va en faire une syncope. Voyons, que pourrait-il arriver à la Princesse au cœur d'or ?

Alvar a décidé d'aller droit au but.

L'histoire sera simple : après la mort inattendue de son assaillant, la donzelle paniquée se réfugie chez un drôle d'ermite, un de ces paysans célibataires et bourrus qui vivent avec leurs chèvres…

En l'honneur de sa visiteuse de marque, le gars timide sort d'un coffre une nappe rapiécée, une bouteille de gnôle et son meilleur saucisson fumé. La Princesse ricane ouvertement devant ce repas indigne de son rang. Vexé, le paysan se jette sur elle, la bat puis la ligote nue sur son lit puant. Elle n’est pas au bout de ses surprises, la garce : ce Béat de basse extraction va la baiser toute la nuit, de toutes les façons imaginables, avec la vigueur d'un lapin qui veut repeupler sa garenne. Il finit par la détacher un peu avant l'aube pour la traîner dans l'étable où il lui flanque une bonne rouste ; c'est ainsi qu'il évacue sa honte après s'être tapé une chèvre.

Reprenant tant bien que mal ses esprits, la Princesse entend le paysan qui aiguise une lame de couteau tout en sifflotant.

L'homme est d'humeur loquace après ces coups de queue inespérés. Il daigne donc lui expliquer qu’elle va bientôt rejoindre la demi-douzaine de femmes qu’il a égorgées et enterrées au fond du bois. C'en est trop pour Clara. Dans un sursaut de désespoir, elle se précipite tête en avant et percute le paysan dans l'estomac. Il en a le souffle coupé. Elle ramasse alors le couteau qui vient de tomber, puis elle poignarde son tourmenteur une dizaine, non, une centaine de fois, ça donnera plus de piquant à l’histoire.

Quand elle sort enfin de l'étable, groggy et toute poisseuse de sang, elle tombe nez à nez sur le village au grand complet, des bouseux armés de faux, de fourches, de haches, de marteaux… Tous les hommes sont à poil, leurs bites tendues vers elle comme des doigts accusateurs, tandis que leurs femmes hystériques les exhortent à se saisir de la Princesse et à l’empaler sur leurs outils. Ils entourent la fille éplorée, le cercle se ressert… Suspens incroyable ! C'est alors qu'un Prédateur tombé du ciel s'interpose avec panache. Un deux ex machina d'un nouveau genre. Petit, chauve… mais dégageant un charisme phénoménal, avec son regard terrifiant qui fait aussitôt reculer les villageois. Clara se précipite dans les bras de son sauveur providentiel. Ensemble, ils…

Bong bong bong !

Quelqu'un frappe à la porte. Quoi ? Déjà ? Alvar ne s’attendait pas à ce que l'étudiante revienne aussi vite. Il n’a pas fini d’écrire sa putain d’histoire, et surtout il est tard !

L'écrivain entend alors le sifflement de la bouilloire. Merde ! Il a oublié de faire infuser son thé ! Bon, ce sera l’occasion d’en boire avec la fille… Avec un peu de chance, il lui restera quelques uns de ces somnifères qu’il prenait pendant sa troisième dépression. Un ou deux dans la tasse et hop ! La fille n’aura même pas besoin de lire l’histoire : elle la vivra à la première personne ! D’accord, Alvar n’a encore violé ni tué personne, et il en serait bien incapable. Et alors ? La nénette est cinglée : elle adorerait sûrement se faire culbuter comme la Princesse, son héroïne, et elle en redemanderait ! Il écrirait des dizaines de "Clara" rien que pour elle, des scénarios sur mesure qu’ils pourraient expérimenter ensemble avant de les soumettre aux Éditions du Miroir.

« Trêve de conneries » grommelle Alvar en se levant pour aller ouvrir. La vie, ce n’est pas un roman. Il n’osera même pas lui faire lire le torchon qu’il a pondu sous l’effet de l’excitation. En parlant d’excitation… son sexe qui fait des étirements au balcon risque de faire mauvaise impression. Il refoule le machin déjà mollissant dans la poche de son slip kangourou, avant de refermer la braguette du pantalon et de recouvrir le tout avec les pans de sa chemise.

 BONG BONG  ! 

Dehors la femme insiste, c'est plutôt bon signe.

« J’arrive ! J’arrive ! »

L’écrivain sort dans la véranda tout en réajustant son col et ses manches.

Après avoir vérifié une dernière fois son haleine en soufflant dans le cornet de sa main, il s'approche de la porte vitrée. La nuit ne permet pas de distinguer la silhouette derrière le verre opaque. À peine Alvar a-t-il tiré le loquet de sécurité que la porte s’ouvre à la volée, manquant d'écraser le petit homme contre le mur. Il s’écarte vivement tout en pestant contre la femme.

La femme, oui, mais pas celle qu'il attendait. Mais alors vraiment pas !

Celle qui se tient devant lui fait au moins trois fois son poids. Elle s’avance lourdement dans la lumière blafarde de la véranda, renversant au passage quelques pots de fleurs et un arrosoir en fer-blanc. Le faux plancher grince si fort que l'écrivain se demande s'il ne va pas céder sous la masse de chair. La chose a des yeux minuscules, et un nez retroussé qui renifle bruyamment.

Alvar est saisi d'horreur en voyant le hachoir qu'elle tient dans sa main boudinée. Il comprend qu'il a sous les yeux le pire spécimen de Prédatrice : une Dépeceuse.

Cette scène, il l’a imaginée tellement de fois que la surprise ne dure qu’une fraction de seconde. D’un bond en arrière, il évite le coup de hachoir qui fait office de présentation – salut, moi je dépèce, et toi ?

Il se replie alors dans le salon sans perdre de temps à refermer la porte intérieure derrière lui : la femme n’aura aucun mal à la pulvériser.

La cave !! C’est son seul salut. Alvar n’est pas un sportif, loin de là, mais la panique lui donne des ailes. Il s'élance vers le canapé les deux mains en avant comme s'il franchissait un cheval d’arçon. Et dire qu'au lycée il était mauvais en gymnastique ! Il retombe par miracle sur ses pieds joints en une figure presque parfaite. En guise d'applaudissement, des feuilles de papier posées sur l’accoudoir claquent en s’éparpillant dans l'appel d’air.

Le petit homme entend ahaner dans son dos la Dépeceuse qui vient à son tour d'entrer dans le salon. Elle ne cherche pas à contourner les obstacles. Balayant l’espace de sa lame de boucher comme une exploratrice avec sa machette, elle fracasse les bibelots, envoie valser les napperons, brise les chaises déjà branlantes, explose les coussins dans un nuage de plumes.

Alvar se précipite dans sa chambre dont il referme à la hâte la porte capitonnée. Le boucan devient aussitôt inaudible. Pause ! Il n’a que quelques minutes devant lui avant que le film d’horreur ne reprenne. Il tourne deux fois la clé dans la serrure. Quelle bonne idée d'avoir posé un verrou sur la porte de sa chambre à coucher ! Poussant son lit sur le côté, il fait apparaître une trappe découpée dans le plancher, avec son anneau de métal logé dans le bois. Elle s’ouvre sur une volée de marches raides qui tient plus de l’échelle que de l’escalier.

Dehors, la chose s’acharne à grands coups de hachoir sur la porte de la chambre. L'écrivain espère qu'elle sera incapable de passer par l'ouverture étroite.

Il descend.

*

La cave est tout en longueur, et d'un seul tenant. On peut s’y tenir debout sans problème, cependant l’amoncellement de cartons, de cagettes et d'étagères branlantes le long des murs interdit à deux personnes de s’y déplacer de front.

Au fond, le passage s'élargit sur une sorte d'alcôve où Alvar aime passer les après-midi les plus chauds de l’été. Son bonheur souterrain se résume aux quelques objets présents : un petit fauteuil maintes fois rafistolé, une table basse en bois d'érable, une lampe de mineur accrochée au mur juste en dessous d’un minuscule soupirail, une antique radio à piles. Sur la table est posée une tasse auréolée de café séché, relique d’un lointain dimanche de farniente.

L’écrivain tâte le flanc moelleux du fauteuil à la recherche d'une fente minuscule. Quand il l'a localisée, il agrandit l'ouverture en déchirant le tissu avec son index, puis il enfonce sa main complète dans le rembourrage. Il fouille, refouille, fouille encore. La fébrilité fait place à l’anxiété… Ouf, le voilà ! Il extirpe de la mousse un authentique pistolet, guère impressionnant avec son barillet pansu et son canon atrophié. Mais ce gadget absolument prohibé lui a coûté une petite fortune. D’ailleurs, il n’a jamais fini de le payer au trompe-la-mort qui l’a récupéré auprès d’un Tireur endetté. Le truand a disparu un beau jour, sans laisser de traces, probablement victime de ses combines hautement dangereuses. Ceux qui fréquentent les Prédateurs jouent avec leur vie, d’où leur surnom.

À l'étage, les coups de bûcheron ont cessé d'ébranler la maisonnette. Alvar retient sa respiration pour mieux entendre.

Grincement de la porte dans ses gonds – ou ce qu’il en reste. Bruits d'éclats de bois heurtant le plancher. Gémissement des lattes tandis que la Dépeceuse pénètre dans la chambre. Après quelques pas, la femme s'immobilise devant l'escalier. Elle semble réfléchir.

Alvar vérifie une dernière fois que son arme est chargée. Il relève le percuteur métallique, éteint la lumière, puis il attend dans le silence pesant.

Ses yeux s’accoutument lentement à l’obscurité. Il distingue maintenant la faible lueur qui jaillit de l'ouverture à l'autre bout de la cave, et l’ombre massive qui se tient immobile en haut de l’escalier. Le chant nocturne d'un rossignol, lointain écho du monde des vivants, tombe du soupirail au-dessus de sa tête. C'est vrai qu'on est en mai, se rappelle Alvar. La saison des nids est bien entamée.

La femme se décide à descendre.

« Enfin » murmure l’écrivain en serrant un peu plus fort la crosse de son pistolet.

Depuis des années qu’il écrit sur les Prédateurs, et qu’il crache son mépris sur les Béats et leur fatalisme, il était temps que quelqu'un s'occupe de lui ! Un chasseur daigne enfin s’intéresser à sa misérable carcasse de déviant.

Statistiquement, il avait peu de chance de croiser un jour un Prédateur, et ses provocations à répétition n’y ont rien changé.

Jusqu’à ce soir.

Comme par hasard, une Dépeceuse lui rend visite le jour même où cette prétendue étudiante vient lui raconter à demi-mot qu’elle a tué un Violeur, et qu'elle est passée à l'acte sous l’influence d’un de ses écrits les plus sulfureux.

Alvar doute qu’il s’agisse là d’une coïncidence. Au bout du compte, lui qui voulait faire bouger les choses en défiant le fameux "Ordre naturel", il a peut-être réussi son coup au-delà de toute espérance ! Tel un pêcheur d'âmes, il a jeté ses lignes dans des eaux troubles sans trop y croire, et finalement une brunette sortie de nulle part a mordu à l'hameçon… aussitôt suivie par une cohorte de Prédateurs à l'affût. Dommage qu’il n’ait pas retenu le nom de cette fille… Maria Jiménez, ou Lopez, un nom hispanophone en tout cas. Il lui demandera quand elle reviendra. S’il en a l’occasion.

En observant la Dépeceuse qui descend lourdement les marches, Alvar se dit qu’elle n’est pas si énorme que ça. Sa première impression était faussée par la peur. Tout de même, la femme est assez large pour frôler les parois de ses deux hanches, et son souffle bestial n’a rien d’engageant.

« Alors, mon coco, on se cache dans son trou à rat ? »

L’animal parle !!

Alvar est fasciné par cette voix mi-moqueuse, mi-glaciale. N'ayant encore jamais rencontré de Prédateurs, il les a toujours considérés comme des machines sans âme, des êtres insensibles, à tout le moins des créatures sans humour. Le doute l'assaille à présent.

Non !! Il ne doit pas hésiter un seul instant s'il veut survivre. Si la brune un peu fofolle a réussi à tuer un chasseur, alors il devrait en être capable lui aussi. Elle s'est quand même inspirée de son livre à lui, nom d'un chien !

Une fois parvenue en bas de l'escalier, la Dépeceuse se dirige sans hésiter sur Alvar. Elle en a assez de jouer. Sa silhouette grossit à vue d’œil.

« Tire, bon sang ! Tire ! » Alvar sent qu’il va flancher. Il rallume la lumière pour gagner quelques précieuses secondes.

La Prédatrice s’arrête net en plissant ses yeux bouffis. Son regard trouble balaye l'alcôve à la recherche de sa Proie. De toute évidence, elle est myope comme une taupe, mais ça fait une belle jambe à l'écrivain qui ne pourrait pas s'échapper même si elle était aveugle.

La grosse femme sourit de toutes ses dents bien alignées en reconnaissant le nabot recroquevillé dans son fauteuil. L'éclairage vif se reflète sur le crâne luisant de l'homme en sueur. Une vraie tronche d'intello pervers, constate-t-elle, comme sur la photo agrafée dans son dossier.

Il est temps d'en finir avec cet avorton. Brandissant son hachoir, elle se jette sur l'écrivain sans remarquer le pistolet qu'il tient dans ses mains.

« Bang !! »

Une puissante détonation ébranle l'air confiné de la cave. Un roulement de tonnerre affolé semble rebondir sur toutes les surfaces pendant une éternité avant de s'échapper par le soupirail.

Dehors l’oiseau s’est tu.

La femme abasourdie lâche aussitôt le hachoir pour presser ses mains contre ses oreilles. Un sifflement désagréable lui vrille les tympans. Tout en grimaçant, elle s'adosse au mur sans quitter des yeux sa Proie qui gît dans une mare écarlate. C’est la première fois qu’elle voit un Béat se donner la mort.

On l’avait bien prévenue que ce client était bizarre, voire dangereux. Mais cette Dépeceuse ne connaît pas la peur – encore moins que ses collègues. Alors elle s’est portée volontaire pour prélever le bonhomme, en espérant secrètement qu’il lui donnerait un peu de fil à retordre. Jamais en vingt ans elle n’a reçu le moindre coup, jamais ! Elle ne sait même pas ce qu’est un hématome ou une égratignure. Dans le même temps, elle a écartelé, démembré, tronçonné, désossé un bon millier de Béats.

L’étreinte virile, le corps-à-corps, les ruades, la danse de la mort avec un Béat transcendé par la terreur… Non, ce ne sera pas encore pour cette fois. Elle devra attendre la prochaine mission.

Soupir de la femme. Tiens, son ouïe est déjà revenue. Ramassant le hachoir, elle en contemple le tranchant immaculé, propre comme s'il sortait du lave-vaisselle. Voilà une chose inédite, et bien embarrassante. Que va-t-elle faire du cadavre ? Elle est Dépeceuse, certes, mais les règles précisent bien qu’elle doit TUER puis DÉPECER. Or, l’écrivain n’est pas mort de sa main. Elle n’a donc pas le droit d'y toucher. Un peu comme si elle était tombée par hasard sur le corps d'un Béat mort de causes naturelles : il ne lui viendrait pas à l'idée de le découper ! En plus, ce crâne explosé, elle trouve cela dégueulasse… Elle aime le travail propre, carré, pas la marmelade de cervelle et d'esquilles d'os.

Bon, elle ne va pas en faire tout un plat : cet Alvar est bel et bien mort. Hors service. Kaputt. C'est tout ce qui compte, non ? Le Superviseur a intérêt à lui accorder la prime de Prélèvement ! Après tout, elle a poussé le Béat terrorisé à se tuer lui-même (il n'y a même pas de verbe pour décrire cette action abberante). Cela mériterait la création d’une nouvelle catégorie de Prédateurs. Elle serait "Épouvanteuse", quelque chose du genre… Non, Ogresse ! Ça sonne mieux.

*

De retour dans le salon, la Prédatrice ne montre aucun intérêt pour les papiers qui jonchent le sol, ou le cahier à spirales ouvert sur le canapé. Elle fait plutôt un crochet par la cuisine pour s’y laver longuement les mains. Question d’habitude et d’hygiène.

Avisant le coffre à infusions posé sur le comptoir, elle prend le temps d'en parcourir le contenu d'un œil connaisseur. Oolong, Darjeeling, Rooibos – bof ! –, quelques sachets d'Earl Grey bon marché, ... et une boîte de Gyokuro ! Elle adore la saveur douce et délicate de ce thé vert japonais. L'écrivain raté n'était pas si fauché que ça, finalement, et en plus il avait bon goût.

Bien qu'elle réprouve toute forme de pillage ou de vol, la Dépeceuse glisse la petite boîte de métal dans la poche de son tablier. Elle mérite bien un petit extra ! Elle se délecte déjà à l'idée de déguster ce nectar sur sa terrasse, avec un récital de biwa en fond sonore.

Quand la Prédatrice quitte enfin la maisonnette pour s'enfoncer dans la nuit, la bouilloire vient de rendre son dernier sifflement. Dehors, le rossignol s'est remis à chanter, tandis qu'un pédalo passe en clapotant sur le canal à l'autre bout du jardin.

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