Il était une fois une petite louve qui s’appelait Lilipouss.
Très souvent, les autres louveteaux de sa classe criaient « Lilipouss suce encore son pouce ! ». Parce que maintenant, elle était dans une classe de « grands », et les « grands » ne sucent pas leur pouce.
En réalité, elle ne suçait pas son pouce, mais son gros orteil. Oui oui, le plus gros de ses doigts de pattes ! Mis à part le fait qu’elle trouvait cela très très bon, la plupart du temps, elle le faisait lorsqu’elle réfléchissait ou qu’elle était fatiguée, sans même s’en rendre compte.
Mais ses parents, eux, ils s’en rendaient bien compte, et ils détestaient ça.
— Beurk ! qu’ils lui disaient sans arrêt.
— Tu vas attraper des maladies ! grondait sa mère.
— Je vais te le couper ! menaçait son père en colère.
Or, à force de le répéter et que cela n’ait aucun effet, un jour, papa loup péta un câble et devint terriblement brutal : il sortit un grand, un gigantesque couteau, et il lui coupa… la patte !
Oups.
En plus d’être devenu un vrai méchant loup, il avait raté son coup.
Heureusement pour Lilipouss, ce jour-là, Babagot l’escargot était dans le jardin du voisin, en train de jouer avec Lulu. Vite vite, il glissa sur sa bave le plus rapidement possible, et avec l’aide de papa (oui, car maintenant il n’était plus fou, mais tout blanc, et des larmes coulaient le long de ses poils comme si c’était lui qui avait mal), ils recollèrent sa patte avec la bave de Babagot.
En durcissant, la bave fit comme un plâtre autour de la patte.
Ouf ! Grâce à Babagot, sa patte était sauvée !
Le lendemain, à l’école, alors qu’elle réfléchissait, Lilipouss suça à nouveau son orteil… et c’était délicieux ! Non, mais je veux dire vraiment ! Super extra beaucoup super bon. Encore meilleur qu’avant. Encore meilleur qu’une glace à tête de loup.
Du coup, les autres louveteaux, surpris par sa réaction, demandèrent à Babagot de leur mettre un peu de bave sur leur pouce, juste pour goûter. Et ils se mirent tous à « sucer leur pouce » parce que c’était trop bon la bave d’escargot.
Depuis, une chose est certaine, c’est que la maîtresse, elle rigole bien quand elle arrive le matin et qu’elle voit tous ses « grands » en train de sucer leurs pouces !
Cette phrase ne me paraît pas à sa place dans une histoire pour enfants, cela est trop familier :
"papa loup péta un câble" -- je mettrais plutôt -- papa loup explosa de colère.
Mais tu as raison, il reste encore pour beaucoup un synonyme de maladie mentale, et je vais réfléchir à modifier ce passage.
J'adorais cette histoire alors que je devais avoir 5 ou 6 ans.
Des enfants purs et innocents ...
Mais oui, les enfants ne voient pas les histoires de la même façon que nous 😆
Et puis, même en tant que parent, je me dis que quelque part il est important aussi de ne pas avoir de sujets "tabous". Ici, la violence de la part d'un parent.
Après la question philosophique est la suivante : est ce que le lecteur enfant parviendra t'il de lui même à voir que c'est mal de la part de l'agresseur et que le problème ne vient pas de lui (car lorsqu'un malheur arrive, l'enfant pense parfois que c'est de sa faute) ?
Dans cette histoire d'ailleurs, je souhaitais à la base dédramatiser simplement le fait de sucer son pouce, et pourtant, la plupart des adultes lecteurs me retiennent que la patte coupée... comme quoi... même les adultes retiennent ce qu'ils veulent de l'histoire et je trouve ça super intéressant.
Lorsqu'un malheur arrive et que l'enfant pense que c'est de sa faute, c'est bien trop souvent parce que l'adulte lui dit explicitement que c'est de sa faute et/ou lui fait des reproches dans ce sens.
Ici, l'adulte regrette son geste et ne fait pas de reproches. Après, vu que c'est une histoire courte, pas le temps de développer plus que ça, mais cela peut ouvrir une discussion je pense si l'enfant lecteur accroche sur un détail (par exemple s'il demande : "pourquoi le papa il pleure" ? sans le comprendre de lui-même cela peut interpeller et permettre d'expliquer)
En tout cas je me régale !
Un plaisir !
- mais qui est donc Lulu ?
A bientôt !
Merci encore et à bientôt ! :D
Wow, le passage où Lilipouss se fait couper la patte m'a surpris, un peu moins feel good que l'histoire précédente. Surtout que j'étais en train de m'imaginer la scène donc un peu traumatisant xD
J'aime beaucoup la résolution, c'est simple mais toujours aussi mignon et efficace.
Je poursuis...
En voilà un louveteau flexible ! ^^ Je viens d’essayer de sucer mon orteil, et franchement, je n’y arrive pas. ^^
Ahhhhhhhhhhhh !!!! Quoi ? Il lui a coupé la patte ? Mais c’est horrible ! Oui, je peux être traumatisé avec une histoire pour tous petits… ^^
Je ne savais pas que la bave d’escargot faisait colle. Je ne vais peut-être pas la lire aux jumeaux celle-ci, au cas ou ça leur donnerait des idées… ^^
Cette histoire est vraiment très drôle et en plus, j’aime bien le fait que tout le monde, même considéré comme grands, s’y soit mis.
J'avoue, celle-ci je ne la ferais écouter à mon petit dernier qu'à partir de ses six ans (on n'est jamais trop prudent) 😉
Mais je reste quand même un peu écœuré par tous ces enfants qui sucent leur pouce plein de bave d'escargot, brr...
Ah ah, c'est amusant que tu sois écœuré par la bave d'escargot plus que par le découpage de membre ;)
C'est marrant cette façon d'allier conte pour enfant et découpage de membre. Joli retournement de situation final en tout cas.
Et cela plait beaucoup à mes enfants, qui préfèrent cette histoire à celle de Purlububu :)
Sinon les contes "classiques" n'auraient pas perdurés aussi longtemps :)
Par ailleurs, j'ai du mal à voir ce que ça apporte en plus : que ce soit la patte ou l'orteil, j'imagine que le papa, une fois ses esprits retrouvés, se sentirait tout aussi mal?!
Et en effet, cela ne change rien du tout, c'est juste qu'il a raté son coup, et ça ne change rien au déroulement de l'histoire qui aurait été le même s'il n'avait pas raté...
Cela "n'apporte" rien en plus. Ou alors peut-être le fait que la colère peut rapidement "déraper", et même, laisser supposer que cela aurait pu être encore "pire", voire même "irréparable" ?
Merci pour la précision ! :)
Par contre, en réalité, je le dis déjà avant cette phrase, qu'il lui a coupé la patte ?
Du coup, je préfère ne rien modifier pour le moment, et attendre de voir si d'autres personnes voient les choses comme toi ?
Merci d'avoir pris le temps de m'expliquer ton point de vue en tous les cas (je garde ta remarque en tête!) :)
Ce récit est un peu cruel et donc moins mignon que le précédent, mais il est finalement amusant. Heureusement que la patte de Lilipouss n’a pas vraiment été coupée et qu’elle se répare !
Pour le style et la typographie, j’ai les mêmes remarques que dans le conte précédent. Les mots en capitales et entrecoupés de tirets posent le même problème que ceux où tu multiplies certaines lettres. Même si c’est un récit pour jeunes enfants, tu devrais pouvoir exprimer ces nuances avec des mots si nécessaire. Autrement, il vaut mieux laisser le lecteur qui le dit à haute voix donner sa propre interprétation.
Les noms des personnages sont chouettes.
Coquilles et remarques :
— Et très souvent, les autres louveteaux de sa classe criaient « Lilipouss suce encore son pouce ! ». Parce que maintenant elle était dans une classe de « grands », et les « grands » ne sucent pas leur pouce. [Virgule après « maintenant » / Il vaudrait mieux enlever le « Et » au début de la phrase, d’autant plus qu’il y en a un autre vers la fin.]
— Et mis à part le fait qu’elle trouvait cela très très bon, la plupart du temps, elle le faisait lorsqu’elle réfléchissait ou qu’elle était fatiguée, et sans même s’en rendre compte. [Même remarque que dans la phrase précédente pour les « et » ; à ce stade, c’est un tic de langage.]
— Beurk ! Qu’ils lui disaient sans arrêt. / Tu vas attraper des maladies ! Grondait sa mère. / Je vais te le couper ! Rageait son père en colère. [On ne met jamais de majuscule aux incises de dialogue, même après un point d’exclamation ou d’interrogation. Voir ici : http://forum.plumedargent.fr/viewtopic.php?f=31&t=691 / « rageait son père en colère » est redondant ; je propose quelque chose comme « s’écriait », « s’égosillait », « menaçait », etc.]
— Vite vite, il glissa sur sa bave le plus vite possible [Il y a beaucoup de « vite ».]
— (qui maintenant n’était plus fou mais était tout blanc et avait des larmes qui coulaient le long de ses poils comme si c’était lui qui avait mal) [C’est difficile à dire d’un seul souffle. Une virgule me paraît nécessaire ; je la placerais avant « mais ».]
— Ouf ! Grace à Babagot, sa patte était sauvée ! [Grâce à]
— Non mais je veux dire, VRAIMENT ! [Je mettrais une virgule avant « mais », mais pas avant « vraiment ».]
— Et ils se mirent tous à « sucer leurs pouces » / et qu’elle voit tous ses « grands » en train de sucer leurs pouces ! [Il faudrait mettre « leur pouce » au singulier, à moins que chacun suce ses deux pouces.]
C'est vrai que pour les multiplications de lettres et les majuscules, c'était plus un pense-bête pour moi, pour ne pas oublier ce que je voulais accentuer lors de la lecture orale.
Mais maintenant que c'est en ligne, tu as raison, c'est mieux de laisser le lecteur faire sa propre interprétation. :-/
Il parait que c'est très bien pour la peau en effet la bave d'escargot en effet (pour le psoriasis j'ai entendu, notamment) :)
C'est vrai qu'elle est un peu cruelle cette histoire. Et pourtant, c'est l'histoire préférée de mon ainé. Comme quoi, les enfants ont peut-être réellement besoin de contes parfois un peu cruels pour se construire ?
Je suis partagée entre l'amusement et le dégoût pour le coup ! De la bave d'escargot ??
Et quel vilain papa loup, sans blague !
Tu n'as jamais gouté à de la bave d'escargot ? Tu devrais essayer, c'est délicieux ! ;)
C'est vrai qu'elle est un peu dure cette histoire. Mais pas plus qu'un conte, finalement.