Lieu hospitalier ou hostile ?

Par Fannie
Notes de l’auteur : Cette rédaction a été écrite en classe en deux heures de cours (soit 95 minutes en comptant l’intercours). J’avais 16 ans et j’ai obtenu la note de 5,5 sur 6. Je me suis inspirée de deux de mes personnages de l’époque : l’un pour la couleur des yeux et la naïveté, et l’autre pour le contraste entre son apparence et son caractère, mais j’ai largement grossi le trait.

 

 Lieu hospitalier ou hostile ?

 

Avez-vous déjà observé les yeux de quelqu’un ? Des yeux, ce n’est pas vaste, comme lieu, mais on s’y perd. On croit que ce sont des fenêtres alors qu’on se trouve devant des miroirs. Je vais vous en décrire.

Ils appartiennent à un être à qui l’on donnerait le bon Dieu sans confession. Ils sont d’un bleu si clair, si limpide, qu’on s’imagine en voir le fond, déchiffrer ce qui s’y cache. On croit y lire la naïveté et la confiance, la rêverie et la douceur, l’innocence et la pureté. Quand on y plonge, on est envahi par ce bleu, par cette limpidité. On est emporté, on croit s’y noyer et tout à coup, on heurte le fond. À cet endroit-là, on ne voit plus rien. Il y fait sombre même lorsque la lumière extérieure est violente. Si on continue d’avancer toujours, on arrive bientôt dans un lieu où s’échafaudent des plans et des calculs, où se forme un véritable fichier. Depuis l’intérieur, on remarque que ce bleu, qui paraissait si limpide à l’extérieur, brille d’un éclat perfide. Ces yeux observent alors qu’ils expriment la rêverie et derrière eux, tout ce qu’ils voient est enregistré, fiché, puis classé.

On croyait être en face d’un ange et on se retrouve dans une âme démoniaque. Heureusement, ce n’est pas difficile d’en sortir. On n’a même pas le temps de se poser le problème que tout à coup, on se retrouve devant un être à l’apparence angélique, sans comprendre comment. On regarde cette personne dans les yeux et on est repris par cette impression de douceur et de naïveté. Chaque fois qu’on traverse leur paroi, on est surpris par ce qui nous arrive et chaque fois qu’on ressort, on croit être face à face avec un ange. Seulement, si on a visité une fois l’âme qui se cache derrière ces yeux, il peut nous arriver de dire un mot de trop. Alors on voit qu’ils savent lancer des éclairs ou se transformer en glace. Ce sont les seuls moments où on ne peut y pénétrer.

Je vous raconte cela pour que vous ne soyez pas déçus, pour que vous sachiez que même derrière le regard le plus angélique peut se cacher la plus grande cruauté.

 

 

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Isapass
Posté le 29/06/2018
Décidément, je m'amuse bien à lire ces textes ! 
Là, on sent nettement dans la forme les années en moins par rapport aux deux textes précédents. Non qu'elle soit mauvaise, loin de là, mais elle est peut-être plus instinctive et moins variée. Il y a quelques redondances et des répétitions.
Il n'empêche que le propos est intéressant et bien traité, et finalement, explicite et très évocateur. A la fin du texte, on a une image forte du personnage en question, et presque des frissons ! Peut-être que l'absence du "filtre" de l'analyse et de la recherche de style donne justement un résultat plus brut et plus sensitif ? En tout cas ça me parle.
La phrase de conclusion est assez définitive ! La généralisation laisserait entrevoir une méfiance à l'égard de l'humanité que je trouve un peu cynique à 16 ans. Mais ça n'a peut-être aucun rapport avec ta personnalité de l'époque, et cette phrase a peut-être pour but de d'ajouter à la dimension mélodramatique du texte (dans le bon sens du terme) ? 
Un petite remarque sur tes notes de début de chapitre : tu n'y donnes pas le sujet (je ne crois pas non plus l'avoir lu pour les autres ou alors j'ai oublié). Tu t'en souviens ?
A bientôt 
Fannie
Posté le 29/06/2018
Quand je faisais des rédactions en classe, j'écrivais d'abord un brouillon du texte entier, j'apportais quelques corrections (les coquilles, des tournures de phrases) et je recopiais ; pour que mon écriture soit lisible, je devais m'appliquer, alors j'écrivais lentement. Je n'avais donc pas de temps pour une réécriture, ce qui explique l'aspect un peu improvisé du texte.
Que dire de la dernière phrase ? Il fallait bien que je trouve une conclusion. Je me suis bien aperçue qu'elle était outrancière et mélodramatique, mais je n'ai pas trouvé mieux.<br />Il n'y avait pas de cynisme de ma part. Je me suis juste amusée à caricaturer un de mes personnages pour les besoins de ce travail.
Concernant le thème, je crois que c'était à choix : décrire un lieu hospitalier ou un lieu hostile ; j'ai pris quelques libertés. Pour les autres textes, je ne suis pas sûre. Probablement que le dialogue devait être une dissertation sur une phrase de notre choix. Comme j'avais maintes fois démontré ma maîtrise de la forme thèse-antithèse-synthèse, et que j'ai eu le courage (ou le culot ?) de le lui demander, le prof m'a permis d'écrire autre chose qu'une dissertation.<br />Quant à la lettre, je ne me souviens pas. C'était soit une rédaction libre, soit un thème assez vague.
Merci pour ton commentaire et ton analyse. D'une manière générale, ton regard me fait découvrir des choses auxquelles je n'avais pas pensé.
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