L'Honorable et le Chevalier Aseister

« Il n’y a pas de passages cachés, assura Eleister.

— Aucune magie, ajouta Olis.

— Évidemment… » soupira Ari.

Ils avaient fouillé la pièce de la seconde épreuve de fond en comble, à la recherche du moindre piège, de la moindre ruse. Ils avaient passé une heure à fouiller, retourner, analyser les moindres recoins. Sans succès.

Il s’agissait d’une immense bibliothèque en désordre, avec autant d’étagères surchargées que de piles de papiers qui s’amoncelaient sur le sol. La pénombre de la pièce n’était percée que par des bougies flottant en l’air alors qu’un épais nuage de poussière étouffait tout. 

La seule particularité était un pupitre à l’exact centre de la pièce. Ari n’y accorda pas plus d'attention et les trois héros quittèrent la pièce.

La Conteuse les attendait à table, terminant tranquillement son repas. Elle sourit tandis qu’ils s’asseyaient à côté d’elle, les regards mornes.

La Conteuse sortit du dessous de la table un épais grimoire en parfait état ainsi qu’une longue plume. Elle ouvrit le livre à la première page et Ari remarqua qu’elle était vierge. La Conteuse toussota, puis demanda : « Alors ? Qui veut commencer ?

— Moi, répondit Eleister tandis que ses deux compagnons lui jetaient un regard en coin. Quoi ? Il faut bien que quelqu’un y passe en premier. Je suis nul à ça, alors…

— Quel pessimisme, Eleister d’Oregeon ! Je suis pourtant sûre que vous avez vécu des aventures passionnantes.

— Les raconter, c’est autre chose. Et laquelle choisir ?

— Commençons par le commencement. Vous qui êtes réputé pour vos prouesses guerrières, pourquoi de pas me raconter votre première bataille ? Celle qui vous a valu le surnom de…

— L’Honorable. Ce n’est pas mon meilleur. » répliqua-t-il dans un léger sourire.

Olis et Ari ne purent s’empêcher de lâcher un léger soupir. Eleister mentait : il adorait raconter ses faits d’armes, et cette bataille faisait partie de ses récits préférés. Ils en avaient déjà assez lorsque Eleister commença d’une voix grave : « Cela s’est déroulé il y a maintenant six ans. Je venais d’entrer dans l’armée, et je n’étais alors qu’un simple fantassin. En tant que prince, cette position était inhabituelle, car indigne de mon rang, mais j’avais insisté pour démarrer au plus bas de l’échelle, pour prouver ma valeur. »

Pendant qu’il parlait, la Conteuse ne cessait d'écrire à une vitesse surnaturelle dans son grimoire, rédigeant en quelques secondes des dizaines lignes illisibles pour les trois héros. « J’étais dans une division de cent hommes, dirigée par feu mon cousin Aseister, connu pour son sens de l’honneur. Nous fûmes obligés de…

— Qui était votre ennemi ? intervint la Conteuse. Dans un récit, il est important de préciser l’adversaire.

— Vous êtes sérieuse ? Notre ennemi était Rulere, bien sûr ! Le Père des Cauchemars, le Sans-Visage, la Grande Folie !

— Qui est-il exactement ?

— Personne ne sait exactement, merde ! Il veut détruire le monde, alors nous, on veut le tuer avant qu'il n'y parvienne, je me contente très bien de ça ! Maintenant, arrêtez de m'interrompre...

« Nous affrontions son armée qui ravageait mon royaume depuis des décennies. Ma division dut prendre un large détour, guidée par l’information selon laquelle une division ennemie se tapissait dans la zone. C’était un piège : plusieurs escouades ennemies nous prirent à revers et dévastèrent nos rangs. Je perdis bien des compagnons durant cet assaut, et nous nous repliâmes dans la forêt, éparpillant nos forces.

« Je pris la fuite avec Aseister et quelques autres valeureux chevaliers. Les ennemis, aidés par le flair monstrueux d’un Cauchemar, parvinrent à nous rattraper. Aseister affronta le Cauchemar de face, seul, hurlant que rien ne porterait atteinte à ses hommes tant qu’il était encore en vie.

« Jamais n’avais-je été témoin d’un tel courage. Et nos ennemis non plus, car ils prirent peur et transpercèrent mon cousin Aseister de plusieurs flèches empoisonnées.

« Mon sang et celui de mes compagnons ne firent qu’un tour. Je pris la tête d’une charge désespérée et nous fondîmes sur le Cauchemar, tout en prenant garde à éviter les tirs ennemis. Chaque seconde était une souffrance, chaque coup de griffe de ce monstre emportait un de mes amis dans l’au-delà, chacun de ses hurlements glaçait nos âmes. Mon épée fut brisée durant cet échange, mon ardeur assassinée, mes compagnons massacrés… Mais je n’abandonnai pas. Je pris la lame de feu Aseister et, d’un coup désespéré, tranchai la tête du Cauchemar. 

« En vociférant, je demandai aux ennemis restants s’ils oseraient affronter ma rage et notre honneur bafoué. Les lâches n’hésitèrent pas : ils s’enfuirent. 

« Seul, blessé, affamé, je dus alors rejoindre à pied l’armée principale. Je franchis une centaine de lieues ainsi, échappant à mille dangers, manquant de plonger dans la folie à plusieurs reprises. Je dus abandonner toute mon armure pour alléger mon fardeau, et je parvins à rejoindre le corps principal de l’armée. J’étais au bord de la mort, vêtu de haillons ensanglantés, le regard sauvage… et toujours avec l’épée de mon feu mon cousin. 

« On me nomma capitaine pour mes exploits, au service direct de la division royale, et on me surnomma l’Honorable pour avoir ainsi défendu l’intégrité d’Aseister. »

Eleister se tut enfin, la voix essouflée. Un silence de plomb se fit, uniquement dérangé par les grattements de la plume de la Conteuse. Ari lança un coup d’œil à Eleister : il constata que celui-ci souriait fièrement. Ari roula des yeux.

Puis la Conteuse applaudit bruyamment, le regard étincelant, le sourire conquis, et commenta : « Magnifique ! Vous avez le verbe habile, Honorable. Votre histoire m’a transportée.

— Si vous avez aimée, puis-je faire l’épreuve suivante, qu’on en finisse ?

— Voyons, vous devez écouter mon histoire avant. J’espère qu’elle sera à votre goût. »

Avant qu’Eleister pût se plaindre, le grimoire vibra. Ses pages se tournèrent chaotiquement, et les notes de la Conteuse se tortillèrent comme mille serpents d’encre. 

Avant que les héros ne purent réagir, plusieurs pages s’arrachèrent d’elles-mêmes et voltigèrent en l’air. Puis, une à une, elles se plièrent, secouées par plusieurs spasmes, et prirent différentes formes. Des formes humaines de quelques centimètres de hauteur.

Des humains armés, qui se posèrent debout un à un sur la table, juste en face des trois héros.

La Conteuse se racla la gorge et commença : « Voici l’histoire tragique et vraie de celui qui était connu pour sa bonté d’âme, sa virtuosité à l’épée, son charisme et surtout, son honneur. Voici l’histoire du chevalier Aseister.

Un des soldats de papier, plus grand et plus fier que les autres, s’avança. « Le chevalier Aseister n’appartenait à la famille royale que de nom. N’ayant jamais caché son dégoût pour les intrigues de cour, il fut rapidement marginalisé par son propre sang. »

Le chevalier de papier rejoignit un autre groupe de soldats en papier. « Sa vraie famille était en réalité les soldats qu’il se mit à diriger. Ce n’était au début qu’une petite bande de paysans malchanceux, puis, au fur et à mesure que le chevalier Aseister gagnait en popularité et accumulait les prouesses, ce groupe grandit. »

De plus en plus de soldats de papiers se regroupèrent autour du chevalier Aseister. « Aseister aimait ses hommes, et ils le lui rendaient bien. Plus qu’une fine lame, le chevalier avait un grand cœur, prompt à aider les plus démunis. En particulier… »

Un autre homme de papier, plus petit et plus sombre que les autres, se rapprocha du groupe, craintif. « … lorsqu’un de ses cousins, un certain Eleister, bâtard du roi, le rejoignit. Rejoignit est mensonger : Eleister avait été forcé par sa famille d'aller au front, dans une unité qui acceptait les missions les plus dangereuses. C’était une exécution dissimulée, visant à éliminer avec le sourire un élément problématique de la famille. Eleister le savait bien, mais surtout, Aseister aussi. »

Le chevalier Aseister se rapprocha du soldat sombre et lui tendit la main. « Aseister reconnut sa propre solitude dans ce cousin abandonné. Il l’accepta à ses côtés, malgré la méfiance du reste de ses soldats envers le prince déchu. Comme il aurait dû les écouter ! »

Le soldat sombre se rapprocha, et chuchota quelque chose à l’oreille d’Aseister. « Eleister indiqua la présence d’un bastion ennemi affaibli, perdu dans la forêt, dernier rempart d’un commandant ennemi. Aseister, ne doutant pas de la bonne volonté de son cousin, l’écouta. »

Tout d’un coup, tous les soldats de papier furent encerclés par des ombres menaçantes. Ils sortirent leurs armes, et une bataille acharnée commença. « Eleister, dans sa soif de reconnaissance, avait ignoré certains avertissements et falsifié les informations. Le prix fut grand. L’unité d’Aseister fut massacrée, les rescapés forcés de prendre la fuite dans la forêt. »

Le chevalier Aseister et les quelques soldats qui l'entouraient, notamment le sombre, se mettèrent en ligne face à un monstre de papier de trois fois leur taille. « Ils furent face à l’abominable : un Cauchemar, création maudite de celui qu’on nommait Rulere. »

Les soldats s’élancèrent face à la créature, qui répondit par des coups de griffes ravageurs. À chaque fois qu’un soldat était touché, il explosait en plusieurs petits morceaux de papier et des gerbes d’encre tombaient au sol. « Le combat fut âpre, nombreux son ceux qui perdirent la vie. Que pouvait faire l’humain face à la pure monstruosité ? Le fer face à la calamité ? Le désespoir face à la mort ? Rien… mais le chevalier Aseister n’abandonna pas. »

Alors que tous les soldats tombèrent, le chevalier parvint à se rapprocher et, d’un coup rapide, trancha la tête du monstre. Il ne resta plus qu’Aseister et le soldat sombre, entourés par une mer de papiers immobiles et d’encre noire. « Le combat était terminé, mais la bataille, elle, continuait. »

Le visage en larmes, le chevalier Aseister se retourna vers le soldat sombre. Il se rapprocha de lui et lui assèna un coup de poing. « Fou de douleur, de deuil et de désespoir, le chevalier Aseister se retourna face à celui qui les avait tous menés en enfer. Le brave chevalier n’avait plus qu’une idée en tête… »

Le soldat sombre tomba à terre, implorant, larmoyant. Le chevalier Aseister leva son épée, et l’abaissa d’un coup sec… pour la planter juste en face du soldat sombre. « Mais au dernier moment, son honneur, tout ce qui lui restait, l’arrêta. Dans une clémence sans plaisir, le chevalier condamna Eleister, lui jurant qu’il sera puni pour ses actions indignes. »

Le chevalier Aseister rengaina son épée, et se retourne, cherchant à se situer dans la grande forêt. « Aseister prévoyait de rentrer au quartier général et de tout révéler. Ce n’était que justice. Ce n’était qu’honneur. »

Le soldat sombre se relèva lentement dans le dos d’Aseister. « Et ça, Eleister le comprit aussi. »

Le soldat sombre dégaina rapidement son épée et pourfendit le dos du chevalier Aseister, qui périt instantanément.

Le soldat sombre regarda autour de lui, anéanti, des larmes sur le visage. D’un mouvement tremblotant, il laissa tomber son épée, et prit celle du chevalier Aseister. « Parvenant à rentrer au quartier général, le chevalier Eleister raconta le récit de sa bataille, de la valeur d’Aseister, mais surtout comment il avait tué le Cauchemar et sauvé l’honneur du preux chevalier. »

Le soldat sombre se para alors d’une armure plus raffinée, d’un arc puissant, de dagues aiguisées. Il leva son regard, fixant sans émotion l’Eleister de chair et de sang. « C’était le début de la grande épopée d’un nouveau héros. Eleister d’Oregeon, admiré par ses pairs, accepté par sa famille, craint par ses ennemis. Un héros dont le premier surnom fut l’Honorable… »

La Conteuse ne finit pas sa phrase. Eleister venait de se relever brutalement, un poignard dans la main. Avant que quiconque ne pût réagir, il bondit sur la Conteuse et, d’un coup leste et froid, lui ouvrit la gorge. 

Un sang vif, noir comme de l’encre, en jaillit comme une fontaine, éclaboussant les plats, les deux héros, Eleister, et le petit soldat sombre qui se tenait seul sur la table.

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Feydra
Posté le 01/05/2022
C'est une histoire très prenante. Le personnage de la Conteuse est très intéressant: je trouve que la majuscule se justifie, car j'ai l'impression que son pouvoir est lié à sa fonction de conteuse, justement. Ses mots me semblent exprimer la vérité. Mais je pense qu'elle n'est pas morte, que peut-être elle ne peut pas mourir, car elle n'est pas vraiment humaine ! :) Raconter l'affrontement entre les deux cousins entièrement au présent de narration rendrait ce moment encore plus intense, à mon avis. J'aurais aussi ajouté les réactions d'Eleister au fur et à mesure du récit, pour montrer progressivement l'effet de ces mots sur lui. Mais ce n'est évidemment que mon avis, car l'histoire est déjà très réussie telle qu'elle est.
Fannie
Posté le 27/05/2021
La table à laquelle les visiteurs n’ont pas prêté attention dans la fameuse pièce va jouer un rôle, j’imagine. Autrement, je ne vois pas pourquoi tu l’aurais mentionnée. J’attends de voir.  ;-)
C’est intéressant de confronter les différentes visions de la même histoire. Si celle de la conteuse est vraie, les compagnons d’Eleister devraient se méfier de lui et ruser s’ils ne veulent pas subir le même sort. Je regrette la conteuse, dont j'espérais faire une plus ample connaissance. C’est étonnant qu’elle n’ait rien prévu pour se protéger.
Coquilles et remarques :
— avec autaut d’étagères surchargées que de piles de papiers [autant]
— La pénombre de la pièce n’était que percée par des bougies flottant en l’air tandis qu’un épais nuage de poussière étouffait tout [n’était percée que par des bougies / Comme tu emploies « tandis » un peu plus loin, je propose « alors que »]
— Ari n’y accorda pas plus de pensée que cela [Je dirais plutôt « n’y accorda pas plus d’attention ».]
— La Conteuse les attendaient à table [attendait]
— Elle sourit tandis qu’ils s’asseyèrent à côté d’elle [« tandis qu’ils s’asseyaient » ; il faut mettre l’imparfait et d’ailleurs, au passé simple, ce serait « s’assirent »]
— La Conteuse sortit du dessous de la table un épais grimoire / Elle ouvrit le grimoire à la première page [Pour éviter la répétition, je propose « un épais volume / Elle ouvrit le grimoire » ou « un épais grimoire / Elle ouvrit le livre ».]
— Moi, répondit Eleister tandis que ses deux compagnons lui jetèrent [tandis que ses deux compagnons lui jetaient ; imparfait]
— Ils en avaient déjà marre lorsqu’Eleister commença [« En avoir marre » est une expression familière ; je propose « Ils en avaient déjà assez » ou « Ils étaient déjà lassés ». / Selon la graphie traditionnelle, « lorsque » s’élide devant « il(s), elle(s), on, un, une », et « en » ; je propose « lorsque Eleister commença ».]
— Pendant qu’il parlait, la Conteuse ne cessait de noter à une vitesse surnaturelle dans son grimoire, écrivant en quelques secondes des dizaines lignes [Le verbe « noter » devrait avoir un COD ; je propose « ne cessait d’écrire (...) rédigeant en quelques secondes ».]
— Qui était votre ennemi ? l’interrompit la Conteuse. [En principe, la citation devrait être le COD du verbe d’incise ; les verbes qui appellent un autre COD ne fonctionnent donc pas bien dans les incises. Je propose « interjeta la conteuse ».]
— Le Père des Cauchemars, le Sans-Visage, la Grande Folie ! [Les majuscules ne se justifient que si ces appellations sont des noms propres (ou si elles sont employées comme telles). Même si les cauchemars sont des créatures mythiques, on ne doit pas mettre de majuscule au nom d’une espèce.]
— Il veut détruire le monde, alors nous on veut le tuer avant qu'il n'y parvienne [Virgule entre « nous » et « on ».]
— « Nous affrontions son armée qui ravageait mon Royaume depuis des décennies [mon royaume ; sans majuscule / Comme tu emploies « ravager » un peu plus loin, je propose « dévastait ».]
— Ma division dût prendre un large détour [dut (passée simple) ; « dût » est la forme du subjonctif imparfait]
— guidée par l’information qu’une division ennemie se tapissait dans la zone [l’information selon laquelle une division (...)]
— hurlant que rien ne portera atteinte à ses hommes tant qu’il était encore en vie. [Concordance des temps : « hurlant que rien ne porterait atteinte à ses hommes tant qu’il serait encore en vie »]
— « Jamais n’avais-je été témoin d’un tel courage héroïque. [Jamais je n’avais été ; sans inversion / « d’un tel courage », « d’un courage aussi héroïque » ou « d’un tel héroïsme ».]
— Et nos ennemis aussi, car ils prirent peur [Et nos ennemis non plus ; « aussi » ne peut pas se référer à une proposition négative.]
— Mais je n’abandonnais pas. [Mais je n’abandonnai pas ; passé simple parce que c’est une action unique dans une série de verbes au passé simple.]
— « Je hurlai ensuite aux ennemis restants s’ils oseraient affronter ma rage [Cette tournure est incorrecte ; en plus, tu as employé « hurlements » et « hurler » un peu avant. Je te propose quelques pistes : « En vociférant, je demandai ensuite aux ennemis restants s’ils oseraient affronter ma rage », « Je criai ensuite aux ennemis restants le défi d’oser affronter ma rage » ou « Je vociférai ensuite sur les ennemis restants, les défiant d’affronter ma rage/leur demandant s’ils oseraient affronter ma rage ».]
— échappant à milles dangers [mille]
— manquant de plonger dans la folie à pluiseurs reprises [plusieurs]
— au service direct de la Division Royale [majuscules abusives]
— et on me surnomma l’Honorable, pour avoir ainsi défendu [Pas de virgule avant « pour ».]
— Eleister se tut enfin, la voix essouflée [essoufflée ; ce n’est pas sa voix qui est essoufflée, mais lui]
— Ari roula ses yeux [Cette tournure me semble étrange ; « roula les yeux », peut-être ? Ou « roula des yeux » avec un adjectif qualificatif ?]
— Puis la Conteuse applaudit bruyamment, son regard étincellant, le sourire conquis [le regard / étincelant]
— Si vous avez aimée, puis-je faire l’épreuve suivante qu’on en finisse ? [aimé / virgule après « suivante »]
— Avant qu’Eleister put se plaindre, le grimoire vibra. [Avant qu’Eleister pût/puisse ; il faut un subjonctif, imparfait ou présent. Le subjonctif passé (« ait pu ») ne convient pas, parce que l’action n’a pas eu lieu.]
— Avant que les héros ne purent réagir [Avant que les héros ne pussent/puissent réagir ; il faut un subjonctif. C’est dommage d’employer deux fois de suite la même tournure.]
— Puis, une à une, elles se plièrent, sécouées par plusieurs spasmes, et prirent diffèrentes formes [secouées / différentes]
— Le chevalier de papier rejoignit un autre groupe de soldat en papier [de soldats]
— puis, au fur à mesure que le chevalier [au fur et à mesure]
— De plus en plus de soldats de papiers se regroupèrent autour du chevalier Aseister. [Il y a trois fois « groupe » dans ce passage ; avec « se regroupèrent », ça fait beaucoup.]
— le chevalier avait un grand cœur, prompte à aider les plus démunis [prompt]
— Une autre homme de papier [Un]
— Tout d’un coup, tous les soldats de papiers étaient encerclés pas des ombres menaçantes [de papier / furent encerclés / par des ombres]
— avait ignoré certains avertissements et falsifé les informations [falsifié]
— Le chevalier Aseister, entouré par quelques soldats et surtout le sombre, se mettèrent en ligne [Comme « entouré par quelques soldats et surtout le sombre » est une apposition, il y a un seul sujet. Le verbe doit être au singulier, ce qui est ridicule quand on parle de se mettre en ligne. Il faut donc modifier la phrase. Je propose : « Le chevalier Aseister et les quelques soldats qui l’entouraient, notamment le sombre, se mirent en ligne ». Attention aux formes du passé simple !]
— il explosait en plusieurs petits morceaux de papiers et des gerbes d’encre tombant au sol [de papier / tombaient]
— « Le combat fut âpre, nombreux perdirent la vie, et bien plus encore. [Cette tournure n’est pas correcte. Je propose « de nombreux soldats/combattants perdirent la vie » ou « nombreux sont ceux qui perdirent la vie ». / Dans ce contexte, que veut dire « et bien plus encore » ?]
— Alors que tous les soldats tombèrent [tombaient ; il faut mettre l’imparfait après « alors que » et « tandis que »]
— Il se rapprocha de lui et lui assèna un coup de poing. [Il y a deux graphies possibles : « asséna » ou « assena ».]
— Le chevalier Aseister rengaina son épée, et se retourne [et se retourna / pas de virgule avant « et »]
— Le soldat sombre se relèva lentement [se releva]
— il laissa tomber son épée, et prit celle du chevalier Aseister. [Pas de virgule avant « et ».]
— mais surtout comment il a tué le Cauchemar [comment il avait tué ; concordance des temps]
— Avant que quiconque ne put réagir, il bondit sur la Conteuse [« ne pût » ou « ne puisse » ; il faut un subjonctif / « il bondit sur elle » suffirait et permettrait d'éviter une répétition]
— éclaboussant la table, les plats, les deux héros, Eleister, et le petit soldat sombre, qui se tenait seul sur la table. [Pour éviter la répétition, je propose « éclaboussant la nappe » s’il y en a une ; autrement, tu peux simplement enlever « la table » au début de l’énumération.]
Le Saltimbanque
Posté le 11/06/2021
pffffiou, ce chapitre aussi y est passé...

Pour les majuscules, je me dois d'insister. Je ne sais pas pourquoi cela me brosse autant dans le sens du cheveux, mais j'adore ces majuscules pour la plupart. Pour l'instant. (et un grand big up à Tolkien, qui mettait aussi des majuscules, et c'est pour ça que son histoire est aussi connue, pas vrai ?)

J'espère que ce n'était pas trop dur pour toi de lire tout cela, mon dieu je ne pensais pas avoir laissé passer tant d'erreurs.
Alice_Lath
Posté le 07/03/2021
Excelleeeent ce chapitre haha ! Maintenant que l'histoire est lancée et que je vois où ça va, c'est top, on est vraiment embarqués dans la double face des histoires racontées entre Eleister et la Conteuse. L'ambiance est là et à présent, on sait le danger qui les guette et d'où vient le péril, ce qui rajoute des enjeux comme on les aime. Bref, rien à redire, c'était top à lire !
Audrey
Posté le 12/11/2020
Bonjour cher Saltimbanque !

Quel chapitre ! L'histoire est super prenante. Surtout la partie racontée par la conteuse. Tu réussis vraiment à nous plonger la tête la première dans ton récit. Chapeau ! Vraiment. Tu es un super conteur !

Je t'ai noté quelques trucs à modifier en dessous (si ça te vexe/déplaît, n'hésite pas à le dire et j'arrête illico !). Sache que ça ne gêne pas la lecture, c'est juste du perfectionnement quoi.

Je me doute que tu l'as fait volontairement mais ton changement du passé au présent pour raconter le visuel de la conteuse était perturbant. Dans cette partie descriptive tu passais du passé au présent dans la même phrase. Il faudrait peut-être relire cette partie pour la rendre plus cohérente.


Quelques détails :
"autaut" = autant ?
"les regards mornes." = Suis pas sûre que ça se mette au pluriel. Ça fait bizarre en tout cas.
"Je suis pourtant sûre que vous aviez vécu des aventures passionantes." = concordance des temps (je suis...vous avez, j'étais...vous aviez) et il manque un "n" à passionnantes.
"Les ennemis, aidées par le flair monstrueux d’un Cauchemar" = aidés
"Aseister affronta le Cauchemar de face, seul, hurlant que rien ne portera atteinte à ses hommes tant qu’il était encore en vie." = porterait
"chaque coup de griffe de ce monstre emportait un des mes amis dans l’au-delà" = un de mes amis
"Mais je n’abandonnai pas." = On est plus sur une description là, du coup je mettrais à l'imparfait.
"Je hurlai ensuite aux ennemis restants s’ils oseraient affronter ma rage et notre honneur bafoué." = C'est pas très clair cette phrase. On comprend quand même mais il manque quelque chose, non ?
"échappant à milles dangers" = mille est invariable
"Je dut abandonner" = dus
"Avant qu’Eleister put se plaindre" = ça ne s'est pas encore produit donc subjonctif et négation (avant qu'il n'ait pu se plaindre).
Idem là : "Avant que les héros ne purent réagir" = avant que les héros n'aient pu réagir.
"Puis, une à une, elles se plièrent, sécouées" = secouées
"Comme il aurait du les écouter" = dû
"Aseister se retourna face à celui qui les avait tous mené en enfer" = menés
"craints par ses ennemis." = craint
"en jallit comme une fontaine" = jaillit
Le Saltimbanque
Posté le 13/11/2020
Merci beaucoup, ça fait hyper plaisir !
N'hésite pas à me corriger, ça m'aide énormément. Et oui, le changement passé/présent était volontaire, mais si ça n'apporte que de la confusion, je change de suite.
Audrey
Posté le 13/11/2020
Je pense que dans ta partie au présent tu as laissé quelques verbes au passé en fait. C'est peut-être ça qui créé la confusion.

Dans tous les cas ton histoire est super !
Audrey
Posté le 13/11/2020
*Crée (je déteste ce verbe ^^)
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