Les dépeuplés

La saison du confort n'a confort que de nom.
La faune s'est terrée dans le froid de l'hiver ;
Quelques arpents de neige ont supplanté la terre
Qui s'y trouvait alors dépourvue de gazon.

Dans quel enfer sournois se sont barrées les bêtes ?
Dans quelle ardente limbe ? Ou dans quel nirvana ?
Les sous-bois sont déserts, les forêts restent coies
Et l'Homme seul gouverne et lui seul est poète.  

Solitude suprême et pouvoir sans limites
Du bipède au long règne, aux immémoriaux rites !
Sa patience est semblable à toute la folie

Que la bonne Nature, en une absurde augure,
A fait don de bon gré à l'humaine nature.
L'hiver est à coup sûr la saison de l'ennui.

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