Le trône immaculé

    Depuis tout petit, j’ai une peur bleue des toilettes. Je ne me rappelle pas clairement quand cette frayeur a débuté. Pourtant, je me souviens très bien des latrines au sous-sol, chez mes parents. La porte de la pièce était colorée en damier, de bleu clair et de blanc.

    Une fois installé sur le trône, l’affaire en soi ne m’effraie guère. C’est un besoin naturel, presque intime. Pourtant, je m’y sentais mal à l’aise. J’ai l’impression que la forme de la pièce elle-même joue un rôle sur mon subconscient. Surtout qu’il ne s’agissait pas des seules toilettes de la maison : les toilettes « principales » se trouvaient en face de la salle à manger. « Quel est le problème ? » me-direz-vous. Je n’étais pas forcément à l’aise avec des invités, aussi je faisais tout pour ne pas me faire remarquer. Mais je digresse.

    La pièce se trouvait au sous-sol, sous les escaliers, et l’intérieur de cette dernière en suivait donc la forme : personne ne pouvait donc aller au fond. Petit déjà, je ne comprenais pas pourquoi cet espace était utilisé pour y placer des toilettes. On entendait facilement les gens descendre les escaliers, et la réciproque devait donc être vraie. Cela allait à l’encontre du principe d’intimité auquel j’avais lié la pièce et ses usages. Tiens ! Vous-ais-je parlé de mon aversion pour les espaces exigus? Ma claustrophobie ne s’est pas aggravée avec l’âge, mais même maintenant que je suis adulte, je suis toujours dérangé par cela. Cependant, tout ceci n’est rien comparé à la chasse d’eau. Je n’ai jamais demandé à mes parents pourquoi, mais le bruit de celle-ci me semblait tout droit sorti de l’enfer. Un bruit qui faisait presque trembler la pièce toute entière. J’en avais tellement peur que je me dépêchais de sortir. Sans réelle raison. J’imagine que j’avais peur qu’un monstre en sorte et vienne me chercher. Imagination débordante, n’est-ce-pas ?

    Je suis maintenant un adulte, frais et accompli (ou presque). Les toilettes dans les autres logements que j’ai utilisées étaient relativement banales, en terme de sensation. Je retrouvais ce côté intimiste que l’on est sensé éprouver lors de nos besoins. Ma vie est devenue nettement plus simple, avec des toilettes aux dimensions normales. Auparavant, l’anxiété me gagnait pour faire mes besoins dans ce maudit sous-sol. Je me demande maintenant si mes parents me trouvaient étrange, d’aller au sous-sol plutôt que de saluer les invités.

 

    Mais une chaude journée d’été de mon adolescence a étrangement marqué ma vie, dans ces fameuses toilettes. J’étais en débardeur et en short, comme à mon habitude lors de grosses chaleurs. Les toilettes en haut étaient occupées, il restait donc celle d’en bas. L’idée de faire dehors m’a parfois effleuré l’esprit, mais même moi, je trouvais cela exagéré. Une fois assis, je m’attelais à ma petite affaire, un livre à la main, une habitude que j’avais pris en copiant mon frère. Un quart d’heure passait, parfois une demi-heure, me perdant alors dans les abîmes de l’histoire que je lisais. La chaleur dans la petite pièce me faisait facilement perler des gouttes de sueur sur la corps. Ensuite, je me levais puis m’apprêtais à tirer la chasse, ayant déjà ouvert la porte pour anticiper l’infernal torrent sonore. Une fois le bouton pressé, je sortis des toilettes, mon livre à la main, mais aucun bruit ne se fit entendre. Seulement le son d’une chasse d’eau normale. Intrigué, je m’approchais à nouveau du trône, et tira à nouveau la chasse. Toujours rien. « Il y a peut-être une fuite au niveau de la tuyauterie », pensais-je alors. Mais le fond de la pièce était inatteignable, et je ne voulais pas déranger mon père pour cela. Peut-être était-ce lui qui avait manipulé le système d’écoulement des eaux. Sans chercher plus loin, je suis remonté dans ma chambre, et la journée se termina sur un timide coucher de soleil.

    La nuit même, mon imagination m’emporta dans un lieu étrange. Tout était noir autour de moi. Ce n’est pas vraiment que je ne pouvais rien voir, mais plutôt qu’il n’y avait rien d’autre que le néant. Paniqué, j’essayais de courir, mais je n’avais aucun repère dans cet endroit. Encore aujourd’hui, je ne peux même pas affirmer m’être déplacé. Je pouvais aussi bien faire du sur-place. Je me suis alors résolu, et me suis allongé. Cet espace me paraissait lointain et proche en même temps, intangible et palpable. À peine eus-je fermé les yeux, que je me trouvais ailleurs en les ouvrant. Encore sur le dos, je visualisais un plafond, fait de parpaings. Je compris alors que je me trouvais dans le garage de mes parents. Mon père avait pris l’habitude de mettre un long tapis sur le sol, pour éviter de le marquer avec d’hypothétiques taches d’huile provenant des voitures lorsque ces dernières y étaient entreposées. Or, là, il n’y avait que moi. Je me suis levé, puis me suis dirigé vers la porte de service blanche, menant d’ordinaire vers le jardin. Une vitre ornait le haut de la porte. La lumière du jour semblait plus forte que d’ordinaire, s’écoulant par la vitre et se déversant dans le garage, tel un flot inexorable. La poignée de la porte était présente, mais la serrure avait disparu. J’essayais d’ouvrir la porte, mais elle ne bougeait pas d’un iota. La porte du garage elle-même avait disparu, alors remplacée par un mur. La seule autre porte était celle de ces fameuses toilettes. Je l’ouvris, et alluma la lumière. La pièce était cependant plus grande que d’ordinaire. On pouvait facilement dépasser les latrines même et aller au fond sans se tordre le cou. Je m’exécutais.

    La pointe d’excitation qui m’animait, dans l’idée d’atteindre un endroit qui m’était inaccessible, s’estompa. Le fond de la pièce n’était pas visible, la lumière s’arrêtant net, après le trône. Le néant en face de moi me rappelait l’endroit dans lequel je me trouvais quelques instants auparavant. Un frisson me parcouru l’échine, contemplant cette étendue de vide, apparemment sans fin. Je ne savais pas quoi faire. Devais-je franchir ce cap, et pénétrer dans le néant, ou rester bloqué dans les toilettes ? À y penser maintenant, ce dilemme me fait sourire. Décidé, je m’apprêtais à franchir ce sombre rideau, mais je me stoppais. Des yeux rouges me fixait de cet endroit. Je ne pouvais rien distinguer d’autres que ces yeux, grands et ronds. Je reculais par précaution manquant de trébucher. Je me rattrapais sur les latrines, et pressais la chasse par inadvertance. C’est alors que je l’entendis à nouveau, ce bruit assourdissant envahissant la pièce, sauf qu’il semblait cette fois provenir du néant. De plus, le son ne s’arrêtait pas, et les yeux se rapprochaient de la limite entre la pièce et le vide. Je pouvais sentir le souffle de cette chose, traversant le rideau de ténèbres, m’atteindre. Alors que cette chose atteignit le rideau, le bruit s’estompa. Mon cœur battait à tout rompre, et mon corps était frappé par la paralysie.

    Soudain, un bec de la taille d’une grosse pastèque pénétra le rideau. Ce dernier restait immobile. Mon calme et l’usage de mon corps retrouvés, j’avançais ma main vers le bec, sans grande idée de ce que je ferai ensuite. Au moment où je m’apprêtais à poser ma main, le bec s’ouvrit, et le cri qui en sorti me propulsa contre les latrines, et m’extirpa de cet endroit, ainsi que de mon sommeil.

    Mon réveil se trouvait sur huit heures quatorze. Les rayons du soleil me marquait le buste, passant au travers des pointillés de mon store. Le souffle court, je reprenais peu à peu mes esprits, encore chamboulé, cherchant à faire la part des choses entre le rêve et la réalité. Peu de temps semblait s’être écoulé, et pourtant une nuit entière s’était passée. Pris d’une soudaine envie, je sautais hors du lit, puis me ruais vers les toilettes. Occupées. « C’est pas possible... », pensais-je. Mon rêve m’obsédait. Tout paraissait si réel. Le souffle de cette chose à bec, le rideau de ténèbres, dans lequel s’engouffrait la lumière, pour ne jamais en sortir. Maintenant que j’y pense, le bruit de la chasse, et par extension, du cri de cette chose ressemblait à une corne de brume, mais qui était collé à l’oreille. Me retenant la vessie, je compris que du sang coulait de mes oreilles. Pas en grande quantité, mais assez pour que je me rende compte que le liquide dégringolait le long du coup et tachait mon haut de pyjama. Il avait fallu que je le sente pour comprendre que je n’entendais aucun son. Pas même ma propre voix. Je ne paniquais pas, au contraire. Une véritable aubaine. Je descendais en hâte puis j’arrivais devant la fameuse porte en damier bleu et blanc. Je l’ouvrais, mais la pièce était étrangement sombre. Rien n’était perceptible à l’intérieur, pas même les latrines elles-même, qui ne se trouvait d’ordinaire qu’à une vingtaine de centimètres. Le néant de mon rêve était de nouveau présent, sauf qu’il avait englouti la pièce toute entière. Décidé, je traversais le rideau.

 

    Pensant que je ne trouverai comme destination que le vide, j’étais étonné de me trouver sur un immense plateau, d’où l’on pouvait presque toucher l’horizon. Le soleil pointait le bout de son nez, et l’aurore était magnifique. Le vent battait la zone, l’herbe s’aplatissant en suivant le rythme des bourrasques. Cet endroit était fascinant, mais mon attention se tournait vers une ombre qui me recouvrait totalement. « Bizarre », pensais-je. Le peu de nuages qui se trouvaient dans le ciel n’étaient guère assez gros pour cacher le soleil. Et là, l’ombre me recouvrait intégralement, ainsi qu’une partie de l’herbe qui se trouvait autour de moi. Je levais la tête et alors je l’aperçus. Une gargantuesque créature, ailée et munie d’une longue queue, planait dans le ciel azur. Avec une telle envergure, je me demandais même si le vent qui battait le plateau n’était du fait de ses battements d’ailes. Je le regardais faire des cercles dans le ciel, me perdant dans les mouvements de ce Goliath céleste.

    Cependant, quelque chose me sortit de ma torpeur. Je fis quelques pas vers le bord du plateau, qui ne se trouvait guère à plus de vingt mètres. Je n’eus le temps de faire que ces quelques pas, que la créature arrêta ses spirales aériennes et se mit à pousser un cri. Ce dernier me paralysa sur place. Encore ce son, terrifiant, qui me touchait l’âme par sa tonalité. Pourtant, je ne ressentais aucune peur. Sa puissance le fit résonner sur tout le plateau, et atteignit probablement les confins de la terre. Le sol semblait trembler de toute son étendue. L’oiseau se mit à descendre vers moi. Le son s’était tût mais je demeurais immobile. Fondant droit sur moi, il s’arrêta à une dizaine de mètres, battant des ailes pour se maintenir à cette altitude. Je le voyais clairement, cette fois. Son bec était bel et bien celui qui avait traversé le rideau de ténèbres dans mon cauchemar. Il était doté d’un plumage de gueules et d’or, mais je remarquais aussi que ses serres pouvaient me lacérer d’un seul coup. Soudain, l’oiseau se cambra, rejeta sa tête en arrière, puis donna un violent battement d’aile, accompagné d’un rugissement, qui m’envoya valser plus loin sur le plateau. Je recouvrais l’usage de mon corps, et sentais ainsi la douleur provoquée par l’atterrissage. J’étais sonné, pris de vertiges, à tel point que lorsque je repris mes esprits, j’aperçus que l’oiseau s’était posé au bord du plateau. Il était tourné vers l’horizon, et ne me prêtait plus attention. Avant que je ne m’en rende compte, le soleil se couchait lentement, laissant place aux fabuleuses couleurs chaudes du crépuscule. Je me surpris à m’approcher de lui. Aucune réaction de sa part. Je n’étais alors qu’a une poignée de mètres lorsque j’aperçus un petit rocher, plat, juste à coté de lui. Je m’asseyais dessus, et je sentais la chaleur et la respiration de l’oiseau qui me mettait à l’aise. Lui, il fixait toujours cet horizon flamboyant, sans détourner le regard, un regard qui me semblait triste. Je posais ma main sur son flanc, ce qu’il me laissa faire sans opposer de résistance. À son toucher, je sentais le profond chagrin qu’il ressentait. « Quelle magnifique et pourtant si triste créature » pensais-je tout bas. Son immense solitude était réellement palpable, un sentiment que je comprenais parfaitement. D’une manière plus étrange, il semblait me comprendre, lui aussi. Il déploya son aile et m’enlaça, sans détourner le regard du soleil, déjà à demi-couché. La pénombre faisait elle aussi son apparition. Maintenant, je me demande si le plumage de ce noble animal n’avait pas quelques propriétés mystiques, car je me suis aussitôt endormi à son contact. La dernière chose dont je me souvienne fut les derniers rayons de ce soleil lointain, me réchauffant le visage une fois encore, avant la fin.

 

    Où commençait le rêve ? Où se terminait la réalité ? Je ne le saurais jamais. Il est étrange de comprendre à quel point il est aisé de les confondre. Je me souviens uniquement de m’être réveillé dans mon lit. Comme si je n’en étais jamais sorti. Je ne m’étais jamais senti aussi triste et aussi seul, véritablement dévasté par une rencontre si forte et pourtant si courte. Était-ce le fruit de mon imagination ? Ai-je vraiment autant d’imagination pour construire un monde pareil dans un rêve ? Ces questions n’en finissaient pas. J’évitais de croiser mes parents, voulant rester cloîtré dans ce sentiment mélancolique. Cela doit sembler bizarre pour beaucoup, de ne pas vouloir sortir de cette douleur, mais je ne voulais pas qu’il ne reste que le chagrin et la douleur de cette rencontre. Aussi, je me rendais compte que la peur du son de la chasse avait disparu. J’associais à présent ce son avec une rencontre formidable, presque transcendante.

    Quelques mois passèrent. J’avais enfin parlé à mes parents du son de la chasse d’eau. Selon eux, c’est un problème entre le siphon et la tuyauterie, ou je-ne-sais-quoi. Bref, le « problème », comme ils disaient, était résolu. Début janvier. L’hiver était là, ma saison favorite. Hélas, nous n’avons plus eut de chutes de neige décentes depuis quelques années. Dans tous les cas, ce matin là, les toilettes du haut étaient occupées. Encore. Je commençais à avoir une certaine routine dans ce cas de figure. Je descendais au sous-sol, dans ces toilettes qui me terrorisaient auparavant. Ma petite affaire réglée, je tirais sur la chasse, espérant quelque chose qui n’arrivait plus. « Une chasse d’eau silencieuse, quel ennui... », déplorais-je en soupirant. Allant pour fermer la lumière, j’entendis un bruit qui attira mon attention. Il venait du fond de la pièce. Je pensais à un rat, ou encore à un autre nuisible, bien qu’ils se faisaient rare dans la maison. Je passais alors ma tête, jusqu’à apercevoir un regroupement de paille et de brindille, avec en son centre deux petites formes ovales, de couleur beige-rose. Cependant, une de ces formes était craquelée et les fissures se faisaient plus nombreuses, à mesure que le bruit s’intensifiait. Un bec perçait la coque de l’œuf, et j’apercevais un petit oiseau en sortir péniblement. Bouche bée, j’approchais mon visage autant que je le pu. Son plumage était de gueules et d’or. Un trésor trouvé derrière un trône immaculé.

 

 

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Fannie
Posté le 18/10/2020
Coucou Karlsefni,
Quelle étrange histoire et surtout quel drôle d’endroit pour abriter sa progéniture !  :-)
C’est vrai que le démarrage est un peu lent, mais j’arrive à voir la relation entre les peurs enfantines du narrateur et cette sorte de rêve (ou peut-être ce portail vers une autre dimension) qui survient justement dans le lieu qui l’effrayait. Je m’interroge cependant sur l’utilité du paragraphe qui commence par « Je suis maintenant un adulte » et qui se termine par « d’aller au sous-sol plutôt que de saluer les invités ». Peut-être que c’est ce qui coupe le lien entre le début et l’évènement principal.
Bravo pour ce récit inattendu, mis en scène dans un lieu atypique, et qui nous laisse voir une magnifique créature !
Coquilles et remarques :
Je ne connaissais pas le terme « gueules » pour désigner une couleur. Tu m’as appris quelque chose.  :-)
Il y a vraiment des soucis de conjugaison et de concordance des temps. Avec cette confusion quasi constante entre imparfait et passé simple, c’est souvent difficile de comprendre quand tu parles d’habitudes ou d’évènements uniques.
— « Quel est le problème ? », me-direz-vous [me direz-vous ; pas de trait d’union après « me »]
— Je n’étais pas forcément à l’aise avec des invités, aussi je faisais tout [Je mettrais un point-virgule après « des invités » et une virgule après « aussi ».]
— et l’intérieur de cette dernière en suivait donc la forme : personne ne pouvait donc aller au fond. / On entendait facilement (...), et la réciproque devait donc être vraie. [Pour éviter cette cascade de « donc », je propose : « et l’intérieur de cette dernière en suivait la forme, si bien que personne ne pouvait aller au fond ».]
— Vous-ais-je parlé de mon aversion [Vous ai-je ; pas de trait d’union après « Vous »]
— Un bruit qui faisait presque trembler la pièce toute entière [tout entière ; ici, « tout » a valeur d’adverbe]
— Imagination débordante, n’est-ce-pas ? [n’est-ce pas ; pas de trait d’union avant « pas »]
— étaient relativement banales, en terme de sensation. [L’expression s’écrit « en termes de », mais elle signifie « dans le vocabulaire de (tel domaine) » ; je propose « en matière de sensations » ou « pour ce qui est des sensations ». Voir ici : http://www.academie-francaise.fr/en-termes-de]
— ce côté intimiste que l’on est sensé éprouver [censé ; à ne pas confondre avec « sensé »]
— Ma vie est devenue nettement plus simple, avec des toilettes [Je ne mettrais pas la virgule.]
— Les toilettes en haut étaient occupées, il restait donc celle d’en bas [celles]
— une habitude que j’avais pris en copiant mon frère [prise]
— Un quart d’heure passait, parfois une demi-heure, me perdant alors [Ce n’est pas le quart d’heure qui perd le narrateur ; je propose « alors que j’étais perdu ».]
— me faisait facilement perler des gouttes de sueur sur la corps [le corps]
— Intrigué, je m’approchais à nouveau du trône, et tira à nouveau la chasse. / « Il y a peut-être une fuite au niveau de la tuyauterie », pensais-je alors. [Pas de virgule avant « et » / de nouveau ; « à nouveau » veut dire de manière différente / m’approchai, et tirai, pensai-je ; passé simple]
— je suis remonté dans ma chambre, et la journée se termina [je remontai ; il ne faut pas mélanger passé composé et passé simple]
— Je me suis alors résolu, et me suis allongé. [Je me résolus (à quoi, d’ailleurs ?) et m’allongeai ; il ne faut pas mélanger passé composé et passé simple / pas de virgule avant « et »]
— À peine eus-je fermé les yeux, que je me trouvais ailleurs [Pas de virgule avant « que ».]
— J’essayais d’ouvrir la porte, mais elle ne bougeait pas d’un iota. [J’essayai / elle ne bougea pas ; passé simple]
— Je l’ouvris, et alluma la lumière [allumai]
— On pouvait facilement dépasser les latrines même et aller au fond sans se tordre le cou. [Ça ne me paraît pas clair : « les latrines mêmes » ou « et même aller ».]
— Je m’exécutais. [Je m’exécutai ; passé simple]
— la lumière s’arrêtant net, après le trône. [Pas de virgule avant « après ».]
— Un frisson me parcouru l’échine, contemplant cette étendue de vide, [me parcourut / ce n’est pas le frisson qui contemple ; je propose « tandis que je contemplais »]
— Devais-je franchir ce cap, et pénétrer dans le néant [Pas de virgule avant « et ».]
— Décidé, je m’apprêtais à franchir ce sombre rideau, mais je me stoppais [je m’apprêtai ; passé simple / « je stoppai » ou « je m’arrêtai » ; « stopper » veut déjà dire « s’arrêter » et la forme pronominale ne figure pas dans les dictionnaires que j’ai consultés]
— Des yeux rouges me fixait de cet endroit [fixaient]
— Je ne pouvais rien distinguer d’autres que ces yeux [rien (…) d’autre]
— Je reculais par précaution manquant de trébucher. Je me rattrapais sur les latrines, et pressais la chasse par inadvertance. [Virgule avant « manquant de  » / reculai, rattrapai, pressai ; passé simple]
— Je pouvais sentir le souffle de cette chose, traversant le rideau de ténèbres, m’atteindre. Alors que cette chose atteignit le rideau, le bruit s’estompa. [Pour éviter la répétition, je propose « m’effleurer » / alors qu’elle atteignait le rideau ; imparfait (et répétition de « cette chose ») / La tournure de la phrase m’a sortie de ma lecture ; je propose : « Je pouvais sentir le souffle de cette chose m’effleurer à travers le rideau de ténèbres » ou « Je pouvais sentir le souffle de cette chose traverser le rideau de ténèbres et m’effleurer ».]
— j’avançais ma main vers le bec, sans grande idée de ce que je ferai ensuite [j’avançai ; passé simple / je ferais ; dans un récit au passé, on emploie le conditionnel présent pour exprimer une action future]
— et le cri qui en sorti me propulsa contre les latrines, et m’extirpa de cet endroit [en sortit / pour éviter d’avoir deux fois « et », je propose « des latrines, m’extirpant de cet endroit »]
— Les rayons du soleil me marquait le buste [me marquaient]
— Pris d’une soudaine envie, je sautais hors du lit, puis me ruais vers les toilettes / « C’est pas possible... », pensais-je [je sautai / me ruai / pensai-je ; passé simple]
— le rideau de ténèbres, dans lequel s’engouffrait la lumière, pour ne jamais en sortir. [J’enlèverais les deux virgules.]
– le bruit de la chasse, et par extension, du cri de cette chose ressemblait à une corne de brume, mais qui était collé à l’oreille. [Pas de virgule avant « et » ni après « par extension » / le cri (pas « du cri ») / il faudrait placer « et par extension le cri de cette chose » entre deux virgules / mais qui serait ; ce n’est pas réel]
— que le liquide dégringolait le long du coup [du cou ; à ne pas confondre avec « coup »]
— Je descendais en hâte puis j’arrivais devant la fameuse porte / Je l’ouvrais [Je descendis / j’arrivai / Je l’ouvris ; passé simple]
— pas même les latrines elles-même, qui ne se trouvait d’ordinaire [elles-mêmes / se trouvaient]
— sauf qu’il avait englouti la pièce toute entière [tout entière ; ici, « tout » a valeur d’adverbe]
— Décidé, je traversais le rideau [je traversai ; passé simple]
— Pensant que je ne trouverai comme destination [je ne trouverais ; conditionnel présent pour exprimer le futur]
— « Bizarre », pensais-je [pensai-je ; passé simple]
— Je levais la tête et alors je l’aperçus. [Je levai ; passé simple]
— Une gargantuesque créature, ailée et munie d’une longue queue [gigantesque ; « gargantuesque » se dit plutôt pour un repas]
— si le vent qui battait le plateau n’était du fait de ses battements d’ailes. [Cette tournure me paraît étrange ; je propose : « si le vent qui battait le plateau n’était pas dû à ses battements d’ailes ».]
— Le son s’était tût mais je demeurais immobile [s’était tu ; « se tût » est la forme du subjonctif imparfait / je demeurai ; passé simple]
— mais je remarquais aussi que ses serres [remarquai ; passé simple]
— puis donna un violent battement d’aile, accompagné d’un rugissement, qui m’envoya valser [d’ailes / pas de virgule avant « qui »]
— Je recouvrais l’usage de mon corps, et sentais ainsi la douleur [Je recouvrai, et sentis ; passé simple / pas de virgule avant « et »]
— Il était tourné vers l’horizon, et ne me prêtait plus attention. [Pas de virgule avant « et ».]
— lorsque j’aperçus un petit rocher, plat, juste à coté de lui [à côté de]
— Je m’asseyais dessus, et je sentais la chaleur [Je m’assis / je sentis ; passé simple]
— Je posais ma main sur son flanc, ce qu’il me laissa faire sans opposer de résistance. [Je posai ; passé simple / j’éviterais de mettre « posai » et « opposer » dans la même phrase.]
— À son toucher, je sentais le profond chagrin qu’il ressentait [« qu’il éprouvait », pour éviter d’avoir « sentais » et « ressentait »]
— « Quelle magnifique et pourtant si triste créature », pensais-je tout bas [pensai-je ; passé simple]
— sans détourner le regard du soleil, déjà à demi-couché. [Pas de virgule avant « déjà » / à demi couché ; sans trait d’union]
— Je ne le saurais jamais. Il est étrange de comprendre [saurai ; ici, il faut mettre le futur simple]
— Cela doit sembler bizarre pour beaucoup, de ne pas vouloir sortir de cette douleur, mais je ne voulais pas qu’il ne reste que le chagrin et la douleur de cette rencontre. [Pas de virgule après « beaucoup » / répétition de « douleur »]
— Selon eux, c’est un problème entre le siphon et la tuyauterie, ou je-ne-sais-quoi [ou je ne sais quoi  ; on ne met les traits d'union que si c’est un substantif]
— Hélas, nous n’avons plus eut de chutes de neige [n’avons plus eu]
— Dans tous les cas, ce matin là, les toilettes du haut étaient occupées [ce matin-là]
— Ma petite affaire réglée, je tirais sur la chasse / quel ennui... », déplorais-je en soupirant [je tirai / déplorai-je ; passé simple]
— Je pensais à un rat, ou encore à un autre nuisible [Je pensai ; passé simple]
— bien qu’ils se faisaient rare dans la maison [rares]
— Je passais alors ma tête, jusqu’à apercevoir un regroupement de paille et de brindille [Je passai ; passé simple / de brindilles]
— Bouche bée, j’approchais mon visage autant que je le pu [j’approchai / je le pus ; passé simple]
En général, on ne met pas de virgule avant « et » quand les verbes ont le même sujet.
Karlsefni
Posté le 18/10/2020
Bonjour,

Tout d'abord, merci d'avoir pris le temps de relever tout cela. Je ne prétend nullement maîtriser le français, et je m'en rend bien compte tous les jours. J'espère simplement qu'à travers cette jungle d'erreurs grammaticales et de problèmes de concordance des temps, tu as pu t'évader le temps d'une lecture!

Elodie
Posté le 18/10/2020
Bonjour,
J’ai eu un peu de peine à entrer dans l’histoire. Pas vraiment à cause de la thématique mais plutôt à cause de la narration. Je trouvais qu’on tournait un peu en rond au début. J’aurais aimé en savoir plus sur les angoisses du personnage et qui il est vraiment... durant tout le texte, j’oscillais d’ailleurs entre des moments où, dans ma tête, c’était un petit enfant terrorisé et d’autres où c’était un adulte qui a du recul sur ce qu’il ressentait enfant... De ce fait, je n’ai pas bien réussi à voyager dans la partie plus fantastique... ou onirique car, au final, c’était bien un rêve, juste?! Cette partie est pourtant très originale et a bien plus piqué ma curiosité :-) Le tout reste plutôt amusant en soi. Je me dis qu’il serait intéressant de dédier un ouvrage aux oubliés du quotidien à qui on ne pense pas à donner vie dans nos récits... toi, tu l’as fait alors bravo pour ce petit défi ;-)
Karlsefni
Posté le 18/10/2020
Bonjour!
Oui, je me rend bien compte, avec les retours, de la lourdeur de la narration...mais j'apprend, avec ce genre d'erreurs!
En ce qui concerne le "rêve ou non", je ne peux pas vraiment répondre, je donnerai ainsi un avis qui pourrait devenir la référence pour ce passage, et je ne le souhaite pas ^_^ J'aime l'idée que les lecteurs s'approprient la nouvelle et en tirent leurs propres conclusions !
Merci pour le commentaire ! :D
Herbe Rouge
Posté le 14/10/2020
Bonjour,

Bon, j'avoue que j'ai trouvé le début très long, j'en avais marre de ces toilettes ! Sinon j'aime la mi-réalité mi-cauchemar car on ne sait plus trop où on en est au final.
Et la fin ouverte sur ce qu'on souhaite c'est sympa aussi :)
Karlsefni
Posté le 15/10/2020
Bonjour,
Hehe, je peux comprendre la lourdeur du début, mais content que l'autre partie t'ai plu !
Isapass
Posté le 14/10/2020
La vraie surprise de ta nouvelle, c'est qu'en démarrant sur un thème aussi scabreux, on ne s'attend pas du tout au tour sérieux et onirique que prend ensuite le récit ! Franchement, je me suis demandé pendant un moment où tu m'emmenais (à part aux toilettes, ça j'avais bien compris XD).
Comme quoi, avoir une imagination débordante, ça change même les moments les plus terre-à-terre de la vie !
J'aurais aimé savoir ce que le narrateur à fait du petit après sa sortie de l'œuf.
Karlsefni
Posté le 14/10/2020
Merci beaucoup pour ton commentaire et d'avoir pris le temps de lire mon travail; je suis d'autant plus heureux d'avoir pu garder une certaine imprevisibilité !
La fin me suffit en soi, libre à toi, et aux autres lecteurs, de s'imaginer ce que le narrateur à fait de l'oiseau :)
Hulotte Owl
Posté le 12/10/2020
J'aime ^^, j'étais absorbé me demandant ce qui allait arriver dans ses toilettes. Et surtout, je les ai imaginé et oui j'ai eu du mal à respirer, c'est très bien décris et on ressent cet endroit: étroit et sombre. Bref, j'ai ressentie un éventail d'émotions à travers ces quelques lignes. Et la fin m' a fait sourire, parce que oui je suis fan des "happy end". Merci :)
Karlsefni
Posté le 12/10/2020
Haha, la question de la fin ! je dois avouer que j'ai un avis tranché sur la question mais j'aime avant tout pouvoir surprendre ! Content que mon histoire t'ai plu !
Tac
Posté le 11/10/2020
Salut Karlsefni !
J'aime beaucoup que cette histoire se passe dans des toilettes, aka la chose la plus quotidienne et incontournable qui est pourtant totalement évitée dans les livres. C'est ce qui s'appelle prendre un parti pris, à contre-pied de toutes les attentes !
En revanche, je trouve que ta nouvelle met un peu trop longtemps à mon goût pour démarrer, et j'ai eu du mal à comprendre les liens entre la peur des toilettes de ton personnage avec tout ce qui s'ensuit. J'ai également trouvé un peu dommage que la rencontre avec la créature fantastique se déroule dans un rêve-peut-être pas dans un rêve.
J'ai trouvé que l'appui sur la relation du personnage avec les toilettes se faisait un peu au détriment du passage avec les créatures fantastiques, que j'aurais aimé voir un peu plus.
Néanmoins, j'ai bien aimé la fin, avec cette promesse d'un avenir par ce petit bébé oiseau qui a l'air a-do-ra-ble.
Plein de bisous !
Karlsefni
Posté le 11/10/2020
Coucou !
On m'a déjà fait la remarque, sur la lenteur du démarrage de la nouvelle, et je dois avouer que le début était pénible à rédiger ! Cependant, je me dis que ce "one-shot" est littéralement une première pour moi, et je suis plutôt satisfait avec ce que j'ai pu créer.
Et peu importe si le cadre spatial des toilettes semble plus marquer les lecteurs que la créature elle-même, je suis content de pouvoir vous faire retenir au moins une chose de cette histoire !
Merci beaucoup pour ton commentaire et d'avoir pris le temps de le formuler, et j'espère que tu as pris autant de plaisir à lire cette histoire, que moi j'en ai pris à la construire !
VavaOmete
Posté le 11/10/2020
Hello !
J'avoue qu'à la première lecture de la nouvelle, j'ai eu vraiment beaucoup, beaucoup de mal à rentrer dedans. Non pas à cause de l'histoire ou de la façon dont elle est racontée, mais à cause du style qui n'est pas dans mes habitudes de lecture (un peu trop empesé pour moi). Peut-être que le texte gagnerait en légèreté avec des retours à la ligne plus fréquents ?
Mais en dehors de ça, j'ai trouvé la nouvelle originale et amusante : il est effectivement assez rare que l'on nous parle de toilettes et de phénix dans les nouvelles ou les romans ! D'ailleurs c'est à croire que les personnages principaux de nos récits n'ont jamais besoin de passer au petit coin ! =D
A ma grande déception, point de nid dans les toilettes de mon appartement. Mais une belle histoire à faire découvrir à ma clientèle !

Merci d'avoir participé à l'AT !
Karlsefni
Posté le 11/10/2020
Bonsoir !
Effectivement, je trouve compliqué d'aérer un texte, et mon style peut être lourd à suivre, ce que je comprend tout à fait. Il faut que je continue de travailler là-dessus, mais ça fait partie du plaisir d'écrire, je trouve :)
Merci beaucoup pour avoir laissé un commentaire, j'apprécie d'avoir des retours sur ce que je produit ! Et encore merci d'avoir créé un évènement de ce genre, c'est une première pour moi, mais c'était drolement stimulant !
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