Le Trident de Poséidon - Chapitre 3

Par NaL
Notes de l’auteur : Avis bienvenus ! :)

Professeur Abigaël : le Trident de Poséidon

 

Chap 3

 

 

Abby rentra chez elle quand son portable sonna. Elle le sortit et le portable décrocha automatiquement. Un hologramme de Samir apparut dans le studio de l’archéologue.

- Bonjour, professeur Abigaël, fit Samir. Je t’appelle au sujet de …

Abby leva les yeux au ciel et mit fin à l’appel. Elle posa son portable sur sa cuisine avec un air satisfait et se fit couler un café.

Le portable ne tarda pas à sonner à nouveau. Cette fois, le portable ne décrocha pas automatiquement. Elle laissa sonner et elle prit l’appel.

- J’ai abusé, c’est ça ? Fit Samir d’une voix penaude à l’autre bout du combiné.

- C’est ça, patron, répondit Abigaël. Qu’est-ce qu’il se passe si vous activez mon appareil, apparaissez en holo et que je suis en petite tenue ?

- Je serai content ?

- Ah parce que vous éprouvez du désir pour autre chose que vos chapitres de One Piece ? Ironisa Abigaël. Bref, la prochaine fois, attendez que je réponde avant de vous projeter en holo.

- Ok, professeur Abigaël, désolé, dit-il en ne se sentant pas du tout désolé. Je ne le referai plus. Je peux me mettre en holo maintenant ?

Elle leva les yeux au ciel en sirotant son café.

- Allez-y.

L’hologramme apparut encore une fois. Samir se tenait de côté, la tête penchée vers la droite. Abigaël pouvait voir qu’il réfléchissait. Elle se demandait parfois ce que ça faisait d’être aussi intelligent qu’un génie comme Samir. En effet, le chef des Gardiens, l’une des entités les plus puissantes de l’Agence, devait gérer le confinement et l’étude de tous les phénomènes surnaturels. Autant dire qu’en plus d’avoir une mémoire d’éléphant, Samir avait le cerveau qui devait filer à très, très, très vite allure. Néanmoins, il était complètement nul en compétences sociales. Mais que voulez-vous, personne n’est parfait.

- Professeur Abigaël, commença celui-ci, vous savez que j’éprouve une profonde admiration pour vous ?

- A d’autres, dit-elle en buvant son café.

- Bon, c’est vrai, peut-être pas en vous en tant que personne, mais plutôt votre champ de recherche. La préhistoire, le Néolithique, l’origine de toutes les sociétés actuelles, explorer la nuit des temps. Ces sujets sont réellement intéressants parce qu’ils peuvent apporter des réponses à nos questionnements contemporains. Mais ce sont vos recherches. Elles n’ont pas de lien avec l’Agence. Alors, pourquoi je retrouve votre dictionnaire préhistorique tourner dans mon système ? Hm ? Pourquoi Lexie travaille-t-elle sur un algorithme qui n’a rien à voir avec votre mission, c’est à dire trouver des armes légendaires de classe SS ?

Abby se redressa, prête à se défendre.

- Eh bien, c’est tout simple, patron. Vous m’avez demandé de trouver ces armes légendaires, mais je vais pas fouiller chaque recoin de la planète avec une petit cuillère si ?

- C’est pourtant comme ça que font les archéologue non ? Rétorqua Samir en avalant un bonbon.

- Oui, bien sur, et si je fais comme ça, je vais en avoir pour mille ans minimum, vu que vous ne voulez pas m’accorder un budget pour monter une équipe, répondit-elle du tac au tac.

Samir se souvint de la réunion qu’ils avaient eu tout les deux, dans les bureaux souterrains de l’Agence dans la zone 51. Il se rappelait très bien la réaction du professeur Abigaël quand il avait refusé sa demande de budget. Elle avait failli lui remettre sa lettre de démission sur le champ avant de se rétracter quand elle s’était rappelé qu’en quittant l’Agence, elle allait perdre aussi toutes les informations qu’elle avait récolté en y travaillant, vu que quitter l’Agence signifiait un effacement sélectif de la mémoire.

- Et donc, continua-t-elle, pour avancer plus vite dans ma recherche des armes légendaires, j’ai besoin d’en savoir plus sur l’époque où l’on présume qu’elles ont été construite, n’est-ce pas ? Afin de trouver des indices qui me permettent de les localiser.

- Oui…

- Cette période étant située très probablement avant – 12 000 après J.C., j’ai besoin d’en savoir plus sur cette période, de la comprendre et surtout de savoir lire le peu de message que nous ont transmis les peuples vivant à cette époque. On est toujours d’accord ?

- Oui, souffla Samir qui voyait où elle voulait en venir.

- Et donc j’ai besoin de Lexie pour constituer mon dictionnaire préhistorique et ainsi pouvoir localiser les armes légendaires ! Conclut Abby, fière d’elle.

- Vous êtes arrivé à raccorder votre champ de travail et votre champ d’étude privé, quel miracle, ironisa Samir.

Abby planta son regard dans celui de son patron et même si celui-ci se trouvait à plusieurs milliers de kilomètres de là, il frissonna. Abby était bien la seule de ses employées à l’intimider.

- Ecoutez moi bien, patron. Mes recherches privées viennent nourrir directement mon travail à l’Agence. Vous ne me croyez pas à mes théories sur d’anciennes civilisations, mais je suis sur qu’elles sont véridiques et qu’elles vont aider grandement l’Agence à l’avenir.

- Mouais. En attendant, concentrez-vous sur votre travail actuel, voulez-vous ? D’ailleurs je ne vous appelai pas que pour vous faire la leçon, fit-il en reprenant contenance. Je vous appelai pour vous dire que Lexie a fini avec la recherche que vous avez lancé.

Le visage d’Abby s’éclaira.

- Ah oui ? Fit-elle avec enthousiasme. Attendez je vais voir les résultats.

Elle ouvrit l’ordinateur et regarda les données brutes envoyées par Lexie. Il allait falloir trier tout ça et le tirer au clair, mais c’était très prometteur.

- Pas besoin de trier les datas, je l’ai fait pour vous, en dix minutes, frima-t-il.

- Ah bon ? Et alors ?

- Il semble que Lexie soit arrivé à trouver une clé de voûte qui permette de comprendre le langage préhistorique. Je vous envoie ça en direct.

Abby se tourna lentement vers l’hologramme de Samir.

- Ça veut dire que j’ai enfin mon dictionnaire préhistorique ? Demanda Abby avec espoir.

Samir lui lança un regard amusé.

- On dirait bien.

- Yes ! s’exclama Abby en sautant au plafond.

Elle se remit de ses émotions et ouvrit le dossier que Samir lui avait envoyé. Elle regarda les signes traduits et elle sentit les larmes monter à ses yeux. Une dizaine d’années de travail arrivait à leur conclusion.

En bonne professionnelle, elle se ressaisit et alla chercher les signes qui l’intéressait pour le moment.

- Vous devriez me dire merci non ? Demanda Samir avec un vrai questionnement dans la voix.

- Oui, je devrai. Vous faites des progrès dans le décodage des codes humains, mon patron Asperger préféré, fit Abby. Mais donnez moi deux minutes.

Samir patienta en ouvrant le dernier scan de One Piece qu’il lut pour la dixième fois. Son collègue en théorie et esclave en pratique, un robot du nom de TT12, entra dans le faisceau de l’hologramme. Il avançait discrètement derrière Samir. Un bras automatique sortit du caisson avec un café brûlant à l’intérieur. Les yeux jaunâtres du robot flamboyèrent d’un plaisir sadique. Il renversa le café sur les sneakers de Samir en hurlant « vengeance ! ».

Celui-ci hurla de douleur quand le liquide toucha sa peau. Il voulut donner un coup au robot mais ce-dernier s’enfuit en vitesse.

- Vous n’auriez jamais dû m’appeler boîte de conserve !

- Tu vas voir toi ! Grogna Samir. La prochaine fois que je te chope, je te dévisse et te renvoi en pièce détachée, c’est compris ?!

Abby ne remarqua même pas ce petit manège, toute son attention braquée sur le dictionnaire. Elle se retourna enfin et s’adressa à Samir :

- Ok, je crois que j’ai déchiffré les inscriptions de Tassili N’ajjer. Elles semblent raconter l’histoire d’un peuple qui a dû fuir un évènement terrible, probablement cataclysmique. La structure du langage utilisé est stable mais un signe ne colle pas avec le reste et semble appartenir à une branche différente. Il évoque les anciennes langues indiennes et semble désigner une lance. Je t’envoie en direct mes recherches.

- Ok, fit Samir en ouvrant le fichier sur son Ipad. Hm, je vois. Attends, je vais lancer un programme sur Lexie. Oui, voilà. Le signe dont tu parles a des échos avec d’autres signes retrouvés dans le sud de l’Inde. Regarde.

Autre transfert de fichier.

- Ah oui… Kumari Kandam. Ces signes ont été retrouvés sur des statues enfouies dans l’océan Pacifique et selon les légendes locales, ces statues auraient appartenu à une ancienne civilisation disparue ayant fleuri sur le continent englouti de Kumari Kandam. Quand on affine la traduction du signe de Tassili N’ajjer, celui-ci semble indiquer une lance liée à la mer.

Les regards de Samir et d’Abby se croisèrent.

- Un trident ? Dirent-ils en même temps.

Samir sourit, comme quelqu’un qui s’attendait à cette révélation.

- On a l’air d’avoir retrouvé la trace du trident de Poséidon, professeur Abigaël.

 

 

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