Le Retour du Roi - Chap 4

Par NaL

L’AGENCE

 

Le Retour du Roi

 

Chapitre 4

 

 

 

Madrid, Espagne.

 

Joaquin Alvarez faisait un selfie devant le musée du Prado, l’améliora et le publia sur Instagram. Il vit les likes arriver par milliers.

Le beau jeune homme était un influenceur qui commençait à avoir du succès. Il avait atteint les vingt milles abonnés en début de semaine et des marques commençaient à lui envoyer des propositions. Il attendait qu’une marque réputée lui fasse une proposition avant de sauter le pas. Il ne voulait pas faire la pute avec des marques que personne ne connaissait.

Il se retourna pour admirer le palais avec le sourire aux lèvres. Il était heureux. Une belle vie se déroulait devant ses yeux. S’il atteignait le million d’abonnés, il pourrait être payé à voyager, se prendre en photo et faire un peu de sport histoire de s’entretenir. Il pourrait se taper plein de femmes parce qu’en plus d’être beau gosse, il allait devenir célèbre et riche.

Soudain, une BMW à vitres teintées s’arrêta à quelques pas de lui. La portière s’ouvrit, un homme encapuchonné tira une flèchette tranquilisante à bout portant, un autre ratrappa le corps de Joaquin qui tombait, le glissa à l’intérieur de la voiture tandis qu’un autre fermait la portière. La BMW fila en trombe. La scène n’avait duré que quelques secondes, mais c’était assez pour mettre fin à l’avenir radieux de l’influenceur.

 

Un jour plus tard, au moment où Zéro lisait le rapport de l’agent 12, dans une ruelle encombrée de Shangaï, une autre BMW se gara devant une boutique de bibelots. Les hommes encapuchonnés ne l’étaient plus : ils pouvaient se montrer sans peur, la ville leur appartenait.

Ils tirèrent Joaquin qui était encore endormi et l’emmenèrent à l’intérieur de la boutique qu’ils traversèrent avant de toquer à la porte de l’arrière boutique. Celle-ci s’ouvrit et un homme massif regarda l’influenceur et leur fit signe d’entrer. Ils pénétrèrent dans une arrière-cour protégée par un toit en tôle qui cachait une planque où la cocaïne était coupée et empaquetée. Puis ils débouchèrent sur une nouvelle porte à laquelle ils toquèrent. Un autre homme massif leur ouvrit, regarda l’influenceur et leur fit signe d’entrer. Ils pénétrèrent alors dans un vaste salon faiblement éclairé par des bougies. Des encens plongeaient la salle dans une ambiance de Chine ancestrale. Seuls les kalachnikovs tranchaient avec la tradition.

A partir d’ici, l’homme massif prit le relais. Il paya les kidnappeurs grassement et transporta le corps de l’influenceur jusqu’à une nouvelle porte, richement décorée. Il toqua doucement et entra. Derrière, il entra dans une petite salle faiblement éclairée où trônait un cercle en bois sophistiqué représentant le yin et le yang.

Derrière ce cercle se tenait une femme âgée qui préparait le thé à la mode « Gong Fu Cha ». L’homme déposa le corps de l’influenceur et se retira docilement. La vieille femme leva des yeux perçants, d’un bleu éclatant, vers Joaquin et fit un discret geste de la main. Le jeune homme se réveilla soudain.

- Ah… émergea-t-il. Où suis-je ? Qui êtes vous ?

Il se releva comme il put et se tint à quelque chose. Mais ce quelque chose bougea. Il se retourna et émit un cri.

Cinq personnes qui semblaient être habillées de ténèbres étaient apparues sans bruit derrière lui. Elles le dominaient par leur grande taille.

Joaquin hurla.

- Mais c’est quoi ce bordel ?! Où suis-je ?! Qui êtes vous ?!

Sa voix prenait des airs hystériques. Aussi la vieille femme adopta une voix autoritaire. Comme s’il avait été hypnotisé, Joaquin se tourna vers elle et se calma.

- Je te présente mes Cinq Commandants. Ne les provoque pas, ils pourraient te tuer en quelques secondes. Je suis Helena Blavatsky, née il y a deux siècles, anciennement philosophe, écrivaine et maintenant reconvertie en chef de la triade de Shangaï. Officiellement du moins. Officieusement, je suis à la tête du Sacramentum, une société secrète et les Cinq Commandants en forment les adeptes. Nous avons une mission très importante. Tu ne le sais peut-être pas, mais le monde dans lequel tu vis n’est pas celui que tu crois. Il est habité par des monstres en tout genre, et ce depuis la nuit des temps. Sauf qu’une autre société secrète, l’Agence, en accord avec les plus grandes institutions du monde, fait la guerre aux monstres sous couvert de protéger la population. Ce qu’ils font n’est ni plus ni moins qu’un génocide. La mission du Sacramentum est de mettre fin aux agissements de l’Agence pour que les monstres puissent vivre en paix. Et tu es la clé qui va me permettre de détruire l’Agence.

- Moi ? s’étrangla Joaquin. Mais je ne suis qu’un pauvre influenceur. J’ai même pas un million d’abonnés.

- Sans que tu le saches, tu es le digne héritier de la dynastie des rois espagnols.

- Quoi ?!

- Oui, tu es un jeune homme qui a grandi dans l’ignorance de ses origines royales. Autrement dit, ton histoire correspond à celle du Roi Arthur. Il ne manque plus que Merlin qui pourra faire concorder ton histoire avec celle du Roi et Excalibur qui te transformera. Une fois que tu deviendras le Roi Arthur, tu seras tellement puissant que tu pourras m’aider à détruire l’Agence. Je suis ravi de t’apprendre que tu n’es plus influenceur, mais un réceptacle.

Joaquin déglutit. Il se demanda s’il fallait mieux protester mais le regard d’Helena Blavatsky l’en dissuada. Il ferait mieux de se taire et de se résigner à son sort.

- Je pourrais dire adieu à mes abonnés avant s’il-vous plaît ?

L’un des commandant lui donna un coup sur la tête et Joaquin tomba à terre, inconscient.

Helena finit de verser le thé dans la tasse et le porta à ses lèvres. Exquis.

- J’ai scanné le cerveau de plusieurs agents, dit l’un des commandant. J’ai découvert qu’ils cachaient Excalibur dans leurs locaux de l’Agence, au Névada, dans la Zone 51.

- Parfait, allez-y et ramenez moi l’épée.

Quatre des cinq commandant disparurent en fumée. Le dernier resta avec Helena et s’assit. La femme lui donna une tasse de thé et ils trinquèrent.

- A la fin de l’Agence, fit Helena Blavatsky.

 

 

Siège de l’Agence à New-York.

- J’ai retrouvé la trace de Merlin, dit Belzek en s’avançant dans le bureau de Zero.

Belzek était un homme dans la trentaine, impressionnant, grand et massif, avec un visage taillé à la serpe et un regard dur. Il avait sa capuche sur la tête, ce qui lui donnait l’air d’un gangster des pays de l’Est.

- Parfait, fit Zero en le regardant. Tu as fait vite.

Belzek grogna.

- Qu’est-ce qu’on attend ? Demanda le chef des chasseurs.

- Jones et Gene, ils vont t’accompagner.

Un flash eut lieu et l’instant d’après, le Colonel Jones et Gene se tenaient dans le bureau de Zero. Gene était mal en point. 

- Il va falloir que je songe à interdire les téléporteurs, ça devient du n’importe quoi, grommela Zero avant de demander : Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Il a encore chié dans son froc ?

- Un type encapuchonné lui a foutu sa raclée, en disant : « salutations du Sacramentum ».

Zero et Belzek se jetèrent un regard chargé de sous-entendu.

- Il faut agir vite, dit Belzek.

- Je sais, répondit Zero.

- C’est quoi cette histoire de Sacramentum ? Demanda Gene en essayant de se ressaisir.

- On t’expliquera plus tard, Gene, fit Jones puis elle s’adressa à Zero. Ils nous attaquent enfin.

Zero posa ses poings sur son bureau, concentré.

- Oui. Le Sacramentum veut ressusciter le Roi Arthur. Pour ça, ils ont besoin de Merlin, mais on les a devancé. Belzek a retrouvé sa trace. Vous l’accompagnerez.

Zero se pencha et sortit un poignard de son bureau. Il le lança à Gene. Celui-ci l’attrapa au vol et sentit une énergie se déverser en lui. Toute sa fatigue et ses blessures dues au combat contre l’encapuchonné disparurent.

- C’est une arme de catégorie A. Fais-y attention, le merdeux. Allez vous changer en vitesse et suivez ce que Belzek vous dit. Il faut que je prépare la réunion de crise. On est en Code Léviathan.

 

 

Une dizaine de minutes plus tard, Belzek, Jones et Gene étaient dans les rues de New-York. Belzek, capuche levée, marchait devant à une allure rapide, Jones et Gene essayant de ne pas le perdre parmi la foule.

Il tourna soudain à une intersection et les deux agents faillèrent le perdre. Il ne les attendit pas.

- C’est qui ce mec ? Demanda Gene. Il est pas particulièrement sympa.

- Belzek ? C’est le chef des chasseurs. Pas grand monde ne sait qui il est réellement. Certains disent que c’est un vampire, mais personne ne sait vraiment. Il est très taciturne.

- Taciquoi ?

Jones le regarda avec un mépris légendaire.

- En plus de t’entraîner à manier les armes légendaires, il va falloir t’apprendre à parler ?

Gene lui tira la langue au même moment que Belzek se tournait vers eux. En le voyant faire il haussa un sourcil.

- T’es sur qu’il fait l’affaire ? Demanda-t-il en s’adressant à Jones.

- Il en a pas l’air mais il fait l’affaire, je t’assure.

- Bon, répondit Belzek en haussant les épaules. Voilà Merlin.

Jones et Gene sursautèrent. Ils se retournèrent et regardèrent la rue. Vide. A moins que Merlin ne se cache dans une des poubelles.

Le Colonel Jones regarda Belzek d’un air perplexe. Celui-ci donna un coup de pied dans un amas de sacs poubelles. Un grognement s’éleva d’entre les détritus.

- Qui ? Grogna la voix gutturale. Qui est le bâtard qui m’a tapé dessus ?

Un vieil homme sortit d’entre les poubelles, les cheveux hirsutes et sales, la peau couverte d’une couche de poussière, les yeux fatigués et rouges, vêtus de plusieurs couches de vêtements d’occasion. Une odeur nauséabonde se répandit dans la rue au fur et à mesure que le vieil homme se dressait sur ses jambes. Il était grand, très grand même. Il devait mesurer bien deux mètres. Il s’appuya sur un bac à poubelle et rota de tout son coeur. Puis il jeta un regard noir à Belzek.

- C’est toi qui m’a frappé ? Tu ferais mieux de filer avant de te prendre la raclée de ta vie.

Belzek haussa les épaules et s’adressa aux agents :

- Voilà Merlin l’enchanteur, ou plutôt ce qu’il en reste. Un être immortel qui a dédié le début de sa vie au Roi Arthur puis s’étant rendu compte de la terrible erreur qu’il avait commise, a passé le reste de son existence, c’est-à-dire environ mille cinq cent ans, à se morfondre comme une grosse merde. Maintenant, c’est un SDF qui passe ses journées à roupiller et à boire.

Merlin attrapa Belzek par le col, dans un geste rapide qui surpris Jones et Gene.

- Qu’est-ce que tu sais de moi ? Comment peux-tu savoir ce que ça fait de vivre éternellement et de voir tous tes êtres chers disparaître ? Cracha Merlin.

- Crois moi, 1500 ans, c’est rien, répondit Belzek avec quelque chose dans la voix qui fit frémir Merlin. Et tu pourrais te laver les dents.

Merlin le lâcha et pointa un doigt tremblant vers lui :

- Qui es tu ?

Belzek lâcha un petit sourire.

- Celui qui va te donner une raison de vivre. Voyez-vous, dit-il en s’adressant à Jones et Gene, Merlin se morfond de culpabilité parce qu’il a donné naissance au Roi Arthur et qu’il n’a jamais été capable de réparer son erreur.

- Quelle erreur ? Demanda Jones, perplexe. C’est pas sensé être un truc positif le Roi Arthur ?

- Elle est mignonne ! Le Roi Arthur était un vrai tyran, un roi-sorcier qui causa plusieurs génocides à son époque. Personne ne le sait parce qu’il s’est arrangé pour ré-écrire son histoire à sa sauce, mais c’était un vrai taré assoiffé de sang. A l’époque, les enfants n’avait pas peur que les loups viennent les enlever de leurs chaumières, mais bien que le Roi Arthur ne vienne décimer le village entier. Il causa tellement de tort qu’on se demande s’il n’est pas à l’origine de la peste, mais c‘est une autre histoire. Et qui c’est qui est à l’origine du Roi Arthur ? Merlin ici présent. C’est lui qui lui a donné ses pouvoirs.

- Je ne pensais pas à mal… murmura le vieil homme.

- Je sais, fit Belzek en se retournant vers lui. C’est pourquoi je t’offre une seconde chance. Quelqu’un veut ressusciter le Roi Arthur pour dominer le monde ou quelque chose dans le genre. Ils sont à ta recherche. Le meilleur moyen de contrer cette menace est de détruire Excalibur. Toi seul sait où elle se trouve. Emmène nous à elle afin que l’on mette fin à cette menace dès maintenant. Si tu n’as pas pu réparer tes erreurs dans le passé, tu peux au moins empêcher un désastre maintenant.

Merlin le regarda en se grattant la barbe remplie de cochonneries.

- Et si je dis non ?

Belzek lui fit un croche-patte. Merlin tomba par terre et l’agent lui fit une clé avec ses bras.

- Si tu dis non, je te casse les os un par un et ce, pour l’éternité.

- Tu mourras avant, ricana le vieil homme.

- Ne te fie pas aux apparences.

Belzek lâcha sa pression et laissa Merlin le regarder en face.

- Mais qui es-tu… murmura Merlin. Tu caches quelque chose de terrible et de très ancien.

Ce fut la première fois que Jones vit Belzek être destabilisé. Mais l’homme se reprit de suite et rajouta à Merlin :

- Si tu nous aides, en plus de te donner une nouvelle raison de vivre, l’Agence t’enverra des caisses de vin chaque mois. Le meilleur de France.

Les yeux de Merlin se remplirent d’étoiles. Le vieil homme se leva soudain avec une énergie nouvelle et en riant.

- Ah ! Ben voilà ! Il fallait le dire dès le début ! Allez mes petits, suivez-moi !

Le vieil homme s’avança d’une démarche chaloupée avec dans son dos ce qui ressemblait à une cape sale et trouée flottant derrière lui. Belzek se tourna vers Jones et Gene, haussa les épaules et se mit à suivre Merlin.

 

 

Nevada, Zone 51.

 

- Le code Leviathan ?! s’exclama Arthur. Je sais bien que Zero est content de me savoir en pleine forme, mais il exagère un peu là non ?

- Ce n’est pas pour vous qu’il a déclenché le code Léviathan, dit Samir. Vite ! Il faut se rendre à la réunion en holo !

Nila, Arthur et Samir sortirent de la chambre de repos d’Arthur. Les deux chasseurs et le chef des Gardiens empruntèrent plusieurs couloirs, parcourus de personnels en panique. L’un d’eux s’arrêta en voyant le chef des Gardiens.

- Chef ! Qu’est-ce que c’est que le code Leviathan ?! Je viens juste d’arriver et...je…

- Voyez ça avec TT12.

Le robot répondait à toutes les questions, tournant sur lui-même à toute allure. Celui qui avait interpellé Samir se jeta sur le robot en demandant quoi faire. TT12 lui envoya un jet d’électricité.

- T’avais qu’à savoir, tocard ! T’es viré ! s’exclama le robot avant de se tourner et de répondre à une autre question.

Tout le personnel de la Zone 51 était en ébullition. Le code Leviathan signifiait qu’un énorme danger planait sur la Terre et sur l’Agence. Il fallait donc sécuriser toutes les chambres de confinement et de recherche. C’était un énorme travail.

Samir, Nila et Arthur se dirigèrent vers une grande salle de conseil. Plusieurs agents haut placés s’y trouvaient déjà. Ils se tenaient tous debout, des lunettes spéciales sur le nez. Le chef des Gardiens et les chasseurs s’approchèrent d’une connaissance à eux, le professeur Abigail. Dans la branche des Gardiens, les professeurs étaient l’équivalent des Colonels pour les guerriers. Abigail était une belle femme aux cheveux longs et magnifiques, athlétique, intelligente et passionnée par son travail. Par une partie de son travail, du moins. Une partie dédiée à une civilisation ancienne et aujourd’hui disparue. Mais cela est une autre histoire. Ce n’est pas le moment de vous la raconter.

- Vous êtes en retard, patron, fit Abigail en enlevant ses lunettes et en faisant un clin d’oeil à Nila.

- Oh ça va, Abby, grogna Samir en mettant ses lunettes.

- Abby ! Comment ça va ma belle ? Fit Nila en faisant la bise à Abby.

- Oh tu sais, comme d’habitude. En train de traîner dans des ruines ici et là. Tu ne me présentes pas ? Fit-elle en se recoiffant.

Arthur apprécia l’attention en la gratifiant d’un grand sourire charmeur. Nila leva les yeux au ciel.

- Gardez vos hormones dans vos poches, on est en code Léviathan, je vous signale.

Ils mirent tous leurs lunettes et se retrouvèrent en projection holographique dans le bureau de Zero, à New-York. En face du vieil homme se trouvaient une trentaine d’agents, tous plus ou moins haut placés et importants, certains en holo, d’autres en vrai. Nila et Arthur firent un coucou de la main à l’agent 12 et se demandèrent où se trouvait le Colonel Jones.

Zero tapa des poings sur la table pour attirer l’attention.

- Les amis, commença le chef de l’Agence, l’heure est grave.

 

A l’extérieur de la Zone 51, quatre commandant apparurent comme des mirages dans le désert. Drapés de longues capes noires et la capuche leur cachant le visage, ils avançaient droit vers l’entrée des locaux de l’Agence.

 

Pendant ce temps, Zero continuait son monologue :

- Merci à tous d’avoir pu vous libérer. J’ai déclenché le code Leviathan parce que l’Agence fait face à une menace comme rarement elle en a connu. Nous sommes attaqué par le Sacramentum. Certains d’entre vous connaissent la signification de ce nom, mais vous êtes peu nombreux. Alors je vais vous expliquer. Le Sacramentum est une vieille organisation, presque aussi vieille que l’Agence, dont le but est complètement à l’opposé de celui de l’Agence. Ils veulent dévoiler la vérité sur les monstres à la face du monde et les libérer. Et pour qu’ils arrivent à leur but, ils souhaitent détruire l’Agence, nous détruire ! Ce n’est pas la première fois qu’ils essayent. Vous n’étiez pas encore né que l’Agence et le Sacramentum se livraient déjà la guerre. La seconde guerre mondiale était en coulisse un conflit entre l’Agence et le Sacramentum. Nous avions gagné, mais le Sacramentum s’est refait depuis et ils sont plus déterminés que jamais. Ils ont trouvé un nouveau moyen de nous anhiler : invoquer le Roi Arthur ! S’ils y arrivent, je ne donne pas cher de notre peau. La puissance de cette entité est sans équivalent avec ce que nous avons connu. Excalibur, particulièrement, est une arme sauvage, capable de diffuser un virus qui peut détruire les ¾ de l’humanité. Voilà la raison du Code Leviathan. Il faut empêcher le Sacramentum d’invoquer le Roi Arthur. Pour l’invoquer, ils ont besoin de trois choses : Excalibur, une personne avec la même histoire que le Roi Arthur et Merlin. Nos meilleurs agents sont sur Merlin. Il ne reste plus qu’à protéger l’Agence et à les empêcher de se procurer Excalibur. Heureusement, la dernière guerre entre les deux sociétés secrètes s’est soldé par un cuisant échec pour le Sacramentum. En conséquence, ils sont peu nombreux même s’ils disposent de beaucoup de moyens.

- Mais, souleva Nina, nous avons Excalibur non ? L’épée sacrée ne se trouve-t-elle pas dans la Zone 51 ?

- Non, fit Zero avec un sourire malicieux. Nous ne savons pas où est Excalibur.

Des murmures parcoururent l’audience.

- Oui je sais, je vous ai tous dit qu’Excalibur se trouvait dans la zone 51, mais c’était un mensonge préventif. Au cas où des ennemis maîtrisant les arts mystiques pourraient lire dans les pensées. Les membres du Sacramentum ont pu lire dans les pensées de certains de nos agents et ils sont persuadés qu’elle se trouve dans la zone 51. Ils vont donc mener une attaque sous peu. Le piège s’est refermé.

Les holos de Samir, Nila, Arthur et d’autres membres présent dans la Zone 51 se brouillèrent soudain. Plusieurs disparurent.

- Je crois que ton piège s’est refermé maintenant, Zéro ! Fit Nila avant de disparaître.

- Grand chef ! On devrait pas aller les aider ?! s’exclama 12 et plusieurs agents appuyèrent ses propos.

- Non, fit Zero d’une voix autoritaire. J’ai déjà un des meilleurs agents sur le coup. Le plus puissant des guerriers.

 

De retour dans la zone 51, Nila enleva ses lunettes. Elle se retrouva face à un corps qui volait vers elle. Elle se déplaça d’un mouvement souple et le corps d’un agent alla s’écraser au sol. Elle regarda d’où il venait. Un des commandant se tenait debout dans la salle de réunion. Derrière lui, trois autres commandants s’attaquaient à des agents dans les couloirs.

- Restez groupés ! Nous sommes plus puissants ensemble ! s’exclama le commandant. Et trouvez moi cette foutue épée !

Nila sortit les deux wakizashi de Miyamoto Musashi et se mit en position d’attaque. Arthur voulut attraper ses tomahawks mais il ne toucha que du vide.

- Samir ! Où sont mes armes ?! Rugit Arthur.

- Dans mon bureau !

- Qu’est-ce qu’elles foutent là-bas ?!

- Je voulais les examiner ! Désolé !

- Je vais t’y emmener ! s’exclama le professeur Abigail en sortant deux flingues.

Elle se jeta sur le commandant en tirant des salves de balles. Celui-ci ne broncha pas. Il leva un bras et une énorme griffe sortit de sa manche. Il frappa Abigail qui fut sauvée à la dernière minute par Nila qui bloqua le geste.

- Filez aller donner des armes à Arthur ! Je m’occupe de ce gars.

- Ok ! Merci ma jolie !

Ils filèrent vers le bureau de Samir. Nila jeta un regard à l’intérieur de la capuche mais elle ne vit que du vide.

- Tu es qui toi ?

- Le commandant V, la Nuit.

Elle sentit une attaque télépathique de la part du commandant, mais elle para aisément.

- Ce n’est pas comme ça que tu vas me battre, dit-elle en souriant avant de donner un coup de sabre fulgurant.

Elle trancha en deux le commandant qui s’effondra au sol.

- Au suivant, fit Nila en fonçant vers les autres commandants.

De son côté, Arthur, accompagné du professeur Abigail et de Samir, arriva au bureau du chef des Gardiens.

- C’est ici ? Demanda Arthur.

- Oui, attends que je trouve le pass, dit Samir en hurlant presque pour couvrir les coups de feu.

- Pas besoin.

Arthur donna un coup de pied dans la porte qui s’écrasa sur le mur en face.

- Ma porte ! s’exclama Samir.

Arthur regarda dans le bureau. Il vit les tomahawks posés sur un bureau et fonça vers eux. Mais il s’arrêta avant. Il tourna la tête vers un autre bureau. Un objet était posé dessus.

- Qu’est-ce que c’est que ça ? Demanda Arthur, des étoiles plein les yeux.

- Non ! Ne touchez pas ça ! s’étrangla Samir. C’est une arme de catégorie A !

Arthur prit l’objet qui se révéla être une hache magnifique, avec un manche fourmillant de détails et de sculptures effectuées avec soin. Il soupesait l’arme d’une main en tenant à distance Samir de l’autre sous le regard amusé du professeur Abigail.

- J’ai toujours rêvé d’avoir une arme de catégorie A ! rugit Arthur. A qui elle a appartenu celle là ?

- Rendez-la moi ! C’était la hache du mythique Ragnar Lodbrok !

- Je vous l’emprunte ! s’exclama Arthur avant de filer à travers l’encadrement de la porte.

Samir avait le visage rouge.

- Et toi Abigail ?! Tu le regardes faire sans réagir ?!

- Je l’aime bien, lui, fit Abby avec un sourire avant de foncer combattre.

Arthur empoigna fermement la hache, s’élança vers un des commandants et asséna un furieux coup. L’arme prit une aura rouge et une explosion eut lieu lorsque la hache toucha le corps du commandant. Celui-ci fut projeté au travers d’un mur et s’écrasa sur le sol. Arthur eut un cri d’excitation en constatant le pouvoir de la hache.

Il bondit à travers le trou du mur, vit le commandant qui se relevait et lui asséna un coup explosif. Le corps du commandant se retrouva disloqué sous la puissance du coup.

- Ah ! s’exclama Arthur. Mais ils sont faciles !

Il bondit pour rejoindre Nila. Celle-ci se battait contre un des commandants et donna un coup. Mais celui-ci le contra avec ses griffes. L’agente donna un coup de pied et le monstre recula. Nila se mit en position de combat, prête à asséner le coup fatal. Soudain, une violente douleur lui arracha un cri. Elle se retourna. Un des commandant l’avait griffé au niveau de l’abdomen. Mais… Elle était pourtant sûre de l’avoir tranché en deux.

- Tu ne peux pas me tuer, lui dit le commandant V. Pour nous tuer, il faut nous porter un coup mortel en même temps, sinon, pris un à un, nous sommes immortels. Et bien sur, nous ne nous déplaçons jamais tous les cinq.

- Excalibur ne se trouve pas à cet étage, fit un autre commandant.

- Donc pas besoin de prendre de gant, annonça le commandant V en se retournant vers Nila qui crut voir deux yeux rouges au fond de la capuche. Sois témoin du pouvoir de la Nuit.

La Nuit leva son bras et une formidable tempête d’énergie noire frappa Nila de plein fouet, l’envoya voler dans les airs et percuter violemment un mur. D’autres agents tombèrent par terre également. Arthur apparut à ce moment là.

- Nila !

- Attention, dit-elle en essayant de se relever. Ils sont forts.

Les quatre commandants se rassemblaient. Arthur leva sa hache. Il se concentra et son arme brilla d’un feu rouge. Nila fronça les sourcils.

- Arthur… C’est une arme de catégorie A ! Qu’est-ce que tu fais avec ?! Tu n’es pas prêt !

- Tu… vas… voir ! Dit-il en serrant les dents.

Malgré qu’il ait du mal à contrôler la hache qui vibrait de pouvoir, il réussit à donner un coup vers les commandants. Un arc de cercle rouge fonça vers eux, détruisant tout sur son passage. Les quatre commandants levèrent tous les bras au même moments, dans une position défensive. L’arc de cercle implosa avant de les toucher.

- Pathétique… fit La Nuit. Vous allez voir la vraie puissance.

Les quatre entités se jetèrent sur les survivants.

- Préparez-vous ! Hurla Nila. Ça va faire mal !

Soudain, le sol trembla. Les quatre commandants s’arrêtèrent. Ils levèrent la tête, à la recherche de l’origine du tremblement. Les agents se regardèrent avec étonnement.

- D’où ça provient ? Demanda le professeur Abigail à Samir.

Un puissant vacarme la coupa. Suivi d’un éclair qui éclata au beau milieu des quatre commandants. Ceux-ci se retrouvèrent projetés en arrière et s’écrasèrent au sol. Au milieu du léger cratère qu’avait provoqué l’éclair se dressait une colonne de fumée. Elle se dissipa peu à peu, révélant une vieille femme en jupe tenant un marteau posé au sol parcouru d’électricité.

- Ca, c’est la chef des guerriers, Miss Berry, fit Samir en souriant.

 

 

 

 

 

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