Le nouveau départ

Notes de l’auteur : Ceci est le second texte que j'ai écris dans le cadre d'un thème imposé en moins de 4000 signes.

Ce 14 mai 2492, fera date dans l'histoire de l'humanité. Nous revenons bientôt sur terre, après trois cents ans de sommeil artificiel en cryostase. Cette fichue guerre, débutée en 2150, aura eu raison de la quasi-totalité de l'humanité. C'est en 2191, que le reste des êtres vivants sur terre prirent des navettes en direction de Mars, pour ce doux repos de trois siècles. Nous ne pouvions vivre sur Mars, car les projets de terraformation débutés en 2063 n'auront jamais eu l'effet escompté.

Pourtant tout avait bien commencé, les deux alliances internationales avaient convenus d'un accord pour le désarmement nucléaire mondial. Cette mesure avait été prise trois ans avant le lancement du projet de terraformation. Ces deux mesures phares furent décidées lors de la convention de Hanovre, où les états membres de chaque alliance avaient ratifié un document établi après plusieurs mois de débats. L'humanité dans son entièreté (ou presque), avait fini par comprendre que notre planète ne pourrait survivre bien longtemps. Depuis 2020, les catastrophes naturelles s'enchaînaient. Les ressources naturelles fondaient à vue d'œil ; si bien que cet or noir tant convoité avait été une fois de plus, en filigrane, source d'un conflit en Afghanistan. Pour le simple, et bien-pensant prétexte, qu'il fallait déradicaliser le pays ou les droits des femmes étaient aussi épais que du papier à cigarette. Nous étions en 2099. Mais, le monde Islamique n'avait que peu goûté à cette énième croisade, pour qui se prenait ces mécréants d'occidentaux à vouloir décider ce qui était bon ou pas pour leurs pays. S'ensuivit des guérillas et des attaques terroristes un peu partout sur le globe, cela commençait à rendre précaire l'économie mondiale. Certains pays, voyait un avantage à vendre des armes aux pays détenteur de l'or noir, afin de bénéficier d'une certaine priorité. De l'autre côté, les autoproclamés bienfaiteurs de l'humanité, considéraient les pays vendeurs d'armes comme des cobelligérants actifs ; la tension était palpable sur tous les continents, le point de non-retour serait bientôt atteint.

Après presque 50 ans, nous vivions sur une poudrière, la moindre étincelle embraserait la planète. Ce qui arriva le 13 mars 2150, lorsqu'un avion de la diplomatie « AMERO » (Union des Amériques et de l'Europe) explosa quelques mètres au-dessus de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, territoire de l'alliance U.P.E.P.A (Union des Peuples de l'Est et des Peuples Arabes). Chaque alliance s'accusaient réciproquement : d'une attaque éhonté d'un côté, de l'autre un coup monté, arguant qu'aucun corps n'avait été retrouvé dans les débris de l'aéronef. Chaque alliance ne voulait pas laisser son nom comme initiateur de la guerre dans les hypothétiques livres d'histoires qui en survivront. Tout allait crescendo, les guerres devenaient de plus en plus abjectes, et chaque camp avait la certitude d'œuvrer pour le bien de l'humanité. Personne ne fut surpris de voir tomber des ogives nucléaires la nuit du 14 octobre 2191, malgré la convention de Hanovre. Durant les 41 années qui s'étaient écoulées, les deux alliances avaient grandement accéléré leurs projets spatiaux martiens. Le 17 octobre 2191, les navettes transportant « les élus » sur les modules de cryostase martien, quittèrent la terre qui vivait ses dernières heures avec ses locataires condamnés.

Trois siècles de paix avaient été signés par les deux alliances. Seulement au bout de trois siècles, nous reviendront sur terre pour recommencer à zéro. Mais, la rancune est tenace et la guerre ne meurt jamais. Nous avons anticipé notre réveil d'un mois ; maintenant, je me trouve sur les monts de Prométhei Terra avec mon escadron. Nous surplombons le dôme de réhabilitation physiologique de l'AMERO, étape nécessaire après un sommeil en cryostase. Nous allons les cueillir au réveil et mettre fin une bonne fois pour toutes à cette guerre et recommencer.

Journal de la commandante Tatare, Zia Galiullin, force d'élite de l'U.P.E.P.A.

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Belisade
Posté le 21/10/2022
Bonjour Jonathan-L
J'ai lu ton texte en voyant la couverture = tableau de Caspar David Friedrich, peintre romantique allemand. Le contraste entre la violence de ton texte et le propos du peintre (contemplation du monde depuis un sommet de montagne) est vertigineux. Mais après tout c'est peut-être ça aussi le lien entre l'écriture et la peinture.
Evidemment le propos du texte est actuel compte tenu du contexte dans lequel nous vivons. Espérons que nous n'en arriverons pas là.
Heureusement une note d'humour à la fin (si j'ai bien tout compris) peut sauver une situation qui aurait pu paraître désespérée.
Merci pour ce flash planétaire.
Jonathan-L
Posté le 28/10/2022
Merci pour ton retour, ce texte a été écrit avec pour thème justement le tableau de Friedrich.
J'ai opté pour une "dystopie" si ont peu dire. Non malheureusement, la fin n'est pas des plus joyeuse. Le tableau justement (dans mon histoire) représente la commandante Galliulin surplombant le dôme de réhabilitation de l'autre faction, et il sont la pour les "cueillir" au réveil.
Le tableau est en fait une fin en soit, il représente une femme plutôt masculine commandant une unité de l'UPEPA, un contrepied à un des prétextes mentionné dans le texte pour "déclencher" la guerre.
Je voulais en filigrane que malgré la noirceur de la situation, d'autres choses avaient évolués en parallèles dans les mentalités.

J'espère avoir été clair :)
LucidNightmare
Posté le 05/10/2022
La contrainte des 4000 signes est très restrictive. C'est difficile de produire quelque chose de consistant en aussi peu de mots, mais tu t'en sors bien. Je trouve que la description détaillée des conflits prend un peu trop de place, mais c'est un avis très personnel.

Le plot twist final est très réussi, je ne m'attendais pas du tout à une position aussi virulente après tous ces discours réprobateurs sur la guerre.

Le style est perfectible, il y a quelques fautes d'orthographe et des structures de phrases qui pourraient être améliorées. J'enlèverais par exemple certaines virgules qui cassent un peu le rythme (Ce 14 mai 2492, fera date [...] / C'est en 2191, que le reste [...] / Mais, la rancune est tenace [...]).
Jonathan-L
Posté le 05/10/2022
Merci pour ton retour Lucid. En effet les 4000 signes sont très pénalisants par moment.

Pour être honnête ce texte est celui que j'aime le moins, je l'ai écris dans la précipitation et je ne l'ai pas laissé reposer assez longtemps. j'aurais pu le retoucher avant de poster sur PA mais je voulais avoir des retours en rapport à mon travail initial.

Je suis content que le Twist final te plaise :) Tu à eu le ressentis que j'espérais en l'écrivant.

C'est le second texte que j'ai écrit après "le Chaton"
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