Le monde d'après

Par Rimeko
Notes de l’auteur : (Thème : Quand les oiseaux ne volent plus)

Désert du Wadi Ram, Jordanie, août 2023

“On annonce... va s’abat-… désert…”

Donya donne un petit coup dans son poste de radio pour qu’il arrête de grésiller. Elle ne comprend pas ce que le présentateur tente d’annoncer, pas encore, mais sa voix tendue suffit à l’inquiéter.

“... sortir immédiatement.”

Sortir de quoi ? Du Wadi Ram ? La jeune reporter sait qu’elle s’est trop enfoncée dans le désert pour le quitter si vite. Elle a beau connaître par cœur ses dunes de sable, elle a beau y être née, elle ne leur échappera pas aujourd’hui.

“… un cyclone de...”

Donya retint sa respiration.

“Je répète, un cyclone de catégorie cinq va atteindre le Wadi Ram dans quelques heures.”

La jeune reporter éteint d’un geste machinal le poste de radio et elle reste là, assise en tailleur sur son tapis en poils de chameau, pendant de longues minutes. Puis elle se lève, sort de sa tente, se redresse de toute sa taille une fois ses deux pieds enfoncés dans le sable. Elle plisse les yeux, met sa main en visière.

Oui, pas de doute, une tempête de sable se prépare – et elle emplit déjà tout l’horizon.

Calmement, Donya revient dans sa tente en tissu bleu, récupère sa caméra, se ravise – la carte mémoire risque bien de ne pas survivre au cyclone – et se saisit de son portable à la place. Une fois ressortie, elle active le partage en live sur Internet.

Elle s'assoit dans le sable.

Sa vidéo sera vue par des millions et des millions de personnes tout autour du globe, et le monde se souviendra comme l’un des rares témoignages de l’apocalypse imminente.

Donya filmera jusqu’à la fin.

 

*

 

Ma’an, Jordanie, octobre 2023

Il y a du sable jusque dans sa chambre.

Il s’infiltre sous la porte, par les fenêtres brisées, en-dessous des tuiles manquantes, vient souligner de rouge les interstices du parquet, se lover dans ses draps blancs. Quand elle prend une douche, l’eau le lave en rigoles de sang.

Sinaï est accoudée au rebord de l’unique fenêtre encore intacte. Elle est occupée à ôter les petits grains écarlates de sous ses ongles. Ils se sont incrustés dans la moindre de ses rides, vieillissant son visage, et s’attardent à la racine de ses épais cheveux noirs. Dehors, ils ont recouvert la ville, cette même ville qui par le passé avait érigé mille et un remparts pour les tenir à l’écart.

Aujourd’hui, il n’y a presque plus personne pour continuer le combat.

Sinaï s’appuie au mur, se laisse glisser jusqu’au sol. Elle sait qu’elle est la seule vivante qui hante encore cet immeuble, parce que les autres ont fui, pourtant elle n’ose pas s’aventurer à l’extérieur. Ce n’est pas qu’elle craint un nouveau cyclone, seulement… Le monde est si différent désormais. Elle a peur.

En réalité, elle a toujours eu peur du désert, de cette étendue aride et inhospitalière – ce piège changeant, mouvant – ces dunes écarlates qui fascinent, attirent et dévorent des dizaines de caravanes chaque année, sous un ciel bleu à en faire mal aux yeux. Il lui a volé sa sœur. Debout devant le cercueil vide, elle a juré qu’elle n’y mettrait jamais les pieds.

Elle porte le nom d’un désert, pourtant – mais ce nom dérive du mot « haine ».

Elle a faim. Elle devrait sortir, affronter la ville transformée, le sable entassé dans les rues, la solitude. Les cadavres. Leur sang se confond avec ces monceaux de petits grains. Bientôt, ils auront entièrement recouvert les corps.

Les bras de Sinaï viennent se croiser sur sa poitrine, se presser contre son ventre hurlant. Des larmes lui montent aux yeux, brouillent sa vision. Elle ne sortira pas. Ses ongles s’enfoncent dans ses paumes. Elle ne mettra pas un pied hors de son appartement, de son refuge. Ses jambes se plient, ses genoux touchent presque son visage. Elle cherche à disparaître, à retarder le moment où, inévitablement, elle franchira le seuil de la porte. Elle ne veut pas mourir de faim, alors elle ira dans la rue, cherchera de quoi survivre. Elle brisera sa promesse.

Dehors, le vent rugit, charriant du sable, encore du sable, toujours du sable.

Le désert a gagné.

 

*

 

Doha, Qatar, novembre 2024

 

Neliah marche.

Au fur et à mesure qu’elle s’approche, ses enjambées raccourcissent, ses jambes ralentissent, ses pas se suspendent et le temps se dilate dans le silence. Elle arrive et elle s’arrête.

Elle est partie voilà bientôt deux ans.

Elle a survécu à l’été de 2023, elle est restée debout à travers la fin du monde. Dans l’œil du cyclone, un moment de calme surréel, elle a pris une décision. Elle a choisi de revoir sa ville d’enfance, de revenir sur ses pas, en sens inverse, le même voyage sauf qu’autour d’elle tout a changé.

Jamais voir n’avait fait aussi mal.

Les monuments n’ont plus de forme, les forêts ont brûlé, les villes se sont écroulées sur elles-mêmes. Les rues sont vides, les boutiques éteintes, les appartements des coquilles creuses. Même les capitales se sont tues.

Elle a aimé voyager, découvrir, apprendre. Certains soirs, elle sortait sa lampe de poche et, dans ce cocon de nuit et de lumière, ses doigts agiles fabriquaient des origamis. Une tour Eiffel jaune comme le lever du jour, une pagode rouge comme son coucher, une petite pomme bicolore pour New York, des tours de télé, des arbres, des portes, des roches, des monuments taillés de main d’hommes ou de Natures, tout un arc-en-ciel de papier aux mille couleurs du monde.

Désormais, Neliah ne plie plus de papier. Elle ne veut plus voyager. Elle rentre chez elle.

Elle est arrivée.

La terreur lui tord le ventre, englue ses mouvements, la colle comme une seconde peau. Elle regarde autour d’elle. Elle ne reconnaît rien. Elle sait que c’est ici qu’elle a grandi, que c’est bien cet endroit qui lui a appris à marcher, à rire, à voir, à vivre. Elle fait quelques pas. Le sable glisse autour d’elle, murmure. Le silence est toujours aussi assourdissant.

Neliah tombe à genoux. Dans son sac à dos tinte une boîte en fer blanc et avec des gestes saccadés, mécaniques, elle l’extrait de sa prison de tissu, l’ouvre. Ses doigts s’enfoncent dans les strates de papier, en sent les coins aigus et les plats veloutés. Elle sort les origamis, un par un, les jette dans l’air, rageusement. Les larmes brouillent sa vision, elle ne s’entend pas tout à fait hurler.

Il n’y a pas de vent, alors les origamis retombent lamentablement autour d’elle. Le sable, déjà, commence à les recouvrir.

Au milieu des morceaux épars de papier coloré, elle pleure en silence. Elle regarde le ciel – il est vide, tout comme sa ville. Elle pleure et n’arrive plus à s’arrêter.

 

*

 

Hal Jahra, Koweït, décembre 2040

Azur se lève.

Le sable colle à sa peau sombre, luisante de sueur. Ses draps sont entortillés, jetés sur le sol. La chaleur est déjà écrasante.

Le fredonnement s’élève du fond de sa poitrine, vibre dans sa gorge, tinte contre ses dents, et s’efforce de remplir le vide de la pièce. Azur souffle les mots plus qu’il ne les prononce. Ils résonnent au creux de son estomac, peignent un autre monde sur l’écran de ses paupières closes. Il traverse la pièce comme un rêve, ses doigts trouvent le montant de la porte, il essaye de se convaincre que les craquelures du mur sont celles de l’écorce d’un arbre, que le sifflement du vent à travers les vieilles pierres sort en réalité du bec d’un petit oiseau.

Il ouvre les yeux. En face de lui, à perte de vue et d’espoir, le désert.

Il enfile ses sandales, sa tunique, blanche comme les rares nuages, attrape son sac, repousse la porte du pied. Le sable s’infiltre entre ses orteils comme pour lui rappeler son implacable présence.

En passant, sa main effleure la plaque de bois, fine, arrondie, plantée bien droite dans l’instabilité du sable. Il doit la redresser souvent. Il y a gravé un croissant de lune et une étoile, juste au-dessus d’un nom qu’il n’a jamais prononcé, d’aussi loin qu’il s’en souvienne. Cette femme engloutie par le désert, sous la stèle mortuaire, il l’appelait simplement Maman.

Elle lui parlait de cet ancien monde dans lequel elle avait vécu. Lui aussi l’a connu, très brièvement, mais la mémoire d’un enfant de deux ans est bien incertaine, et les images s’y dissolvent jusqu’à ce qu’il n’en reste pas même la trace d’un souvenir.

Il aurait aimé faire perdurer cette mémoire que lui-même n’a pas.

Il s’est essayé à la peinture, à l’écriture. Dans sa chambre, dans le vieux coffre, reposent des pages et des pages couvertes de son écriture maladroite, des bribes de souvenirs, pas les siens, mais ceux de sa mère – ou plutôt si, ce sont bien les siens, ses souvenirs à lui de ses souvenirs à elle, un bouche-à-oreille déformé, amplifié, réducteur, délavé.

Les couleurs de ses peintures ne sont jamais assez vives. Comment peindre quand la nature n’avait plus que du sable et de la pierre à vous offrir ? Il aurait aimé emprunter un peu de bleu au ciel pour le mettre sur sa palette.

Il s’arrête, s’assoit en tailleur. Au milieu du creux des dunes s’élève comme un obélisque brisé. Azur ne sait pas ce qu’il fait là, mais il lui donne un repère au milieu du désert, et pour ça il lui en est infiniment reconnaissant. Il l’appelle la Fontaine, sans trop savoir pourquoi. Il aime bien ce mot. Il ne se rappelle plus de sa vraie signification.

Il sort sa feuille, blanche. La fixe. La retourne. Débouche son stylo. Le referme. Il s’étire, rajuste sa position. Fixe le blanc. Puis la Fontaine, le ciel, le sable. Le vide.

La feuille reste immaculée.

Avant, il trouvait l’inspiration dans les récits de sa mère, mais il a promis à sa tombe de chercher ailleurs. Il ne se sent pas le droit de raconter ses histoires à sa place. Il se tromperait, mentirait, sans son œil critique et ses remarques – sans sa main sur son épaule et sa voix douce, un peu rauque – sans sa présence et son amour. Mais voilà qu’aujourd’hui encore, Azur se rend compte qu’il n’arrive plus à créer. Il observe le sable à s’en brûler les yeux, espérant y trouver l’ombre du passé pour pouvoir trouver les mots, les gestes, l’élan.

Il n’y arrive pas. Rien ne vient. Pas d’élan, pas de gestes, pas de mots.

Rien.

Peut-être est-ce le reflet de son monde, ou peut-être est-ce tout ce qu’il reste de l’ancien. Plus d’animaux, plus de plantes, même plus de cette humanité qui pousse à espérer. Plus de sens.

Seulement un monde qui n’en finit plus de mourir et un désert pour l’ensevelir.

Qu’y a-t-il à créer quand les oiseaux ne volent plus ?

Azur esquisse une tombe, rapidement, du noir sur le blanc, des traits à en trouer le papier. Il n’y écrit pas de nom. Il laisse le dessin au pied de la Fontaine. Il vient de comprendre.

Si l’ancien monde n’existe plus, alors il y a tout à créer.

Il ne retourne pas chez lui.

Il ne se retourne pas non plus.

 

*

 

Saïda, Liban, août 2081

Michael est le dernier vestige de l’ancien monde.

Il est assis sur une chaise en plastique blanc, sur la plage de son enfance. L’eau clapote autour des pieds de l’objet et de ses pieds à lui, monte à l’assaut de ses jambes. Son pantalon est mouillé jusqu’aux genoux, frangé d’écume.

Il tourne résolument le dos au désert.

Devant lui s’étend l’immensité de l’océan et là-bas, tout là-bas, pour toujours hors d’atteinte, il y a l’Amérique. Son pays. Il a fui en 2022, il a fait partie des premiers réfugiés climatiques alors que le continent tout entier tremblait sous l’assaut des catastrophes. Un jour, il se souvient, il est revenu en panique de l’université après qu’un puissant séisme a secoué la ville toute entière. Le sol vibrait encore ses pieds quand il s’est immobilisé, muet d’horreur, devant le gouffre béant. La faille de San Andreas avait englouti la moitié de San Francisco et l’entièreté de son monde.

Le Liban lui rappelle ses très jeunes années, alors qu’il suivait sa mère engagée dans une mission humanitaire. Maintenant, il a dépassé les quatre-vingts printemps et il sait qu’il mourra ici, dans ce pays qui n’est pas vraiment le sien.

Le Nord de l’Afrique n’est plus qu’un immense désert – et le dernier bastion d’une humanité agonisante. Les autres continents n’existent plus qu’à peine, inhabités et inhabitables, ravagés par d’inépuisables tempêtes, par la colère des volcans et les secousses du sol.

Là, sur sa chaise en plastique posée au milieu des vagues, les yeux perdus dans l’horizon, Michael peut encore prétendre que l’ancien monde n’a pas disparu. L’océan est immuable – toujours aussi bleu, toujours aussi beau. Là seul subsistent encore les espèces animales de jadis – là et au plus profond des sables du désert. Les Hommes lui doivent leur survie.

Le vieil homme ferme les yeux, essayent de faire remonter à la surface de sa mémoire l’image de prairies verdoyantes, de forêts d’une teinte si profonde qu’elles en paraissaient mouvantes, de champs à perte de vue, poudroyant dans le soleil de la fin d’après-midi. La délicatesse d’une fleur. La majesté d’un arbre centenaire. Ses souvenirs s’estompent, les couleurs se fanent, l’encre coule, le bord des photos se racornit. L’âge a délavé les fragments de son passé, comme des polaroïds exposés trop longtemps à la lumière du soleil.

Et pourtant, chaque jour, les enfants du nouveau monde viennent s’asseoir tout autour de lui et de sa chaise en plastique. Il y a des yeux noirs et des yeux verts, des yeux couleur de ciel et d’autre de terre, d’ombre ou de lumière, larges, bridés, en amande – et tous sont tournés vers lui, avides d’entendre ses histoires. C’est devenu son rôle dans cette société encore toute jeune, et il l’accepte avec gratitude.

Ainsi, chaque jour, depuis qu’il ne peut plus effectuer de travail physique, Michael devient conteur. Il fait revivre l’ancien monde, pour quelques minutes, au travers de ses mots choisis avec soin et des gestes de ses larges mains calleuses. Parfois, il se met à pleurer.

Au moins, ainsi, ce qui a été perdu ne l’est pas encore tout à fait.

Les traits de Berylle sont devenus flous, eux aussi. Il se raccroche aux morceaux qu’il lui reste – les boucles folles, le grain de beauté entre ses seins, ses longues mains de pianiste – mais cela ne suffit pas, et sa femme disparaît chaque jour un peu plus dans les méandres de l’oubli.

Michael agite l’un de ses pieds, regarde les petites bulles d’air échappées de sa chaussure se débattre pour retrouver la surface. Un petit poisson curieux, effrayé par le mouvement, disparaît dans un éclair argenté. Il se lève, lentement à cause de ses articulations vieillissantes, revient vers les habitations. Il laisse la chaise derrière lui.

À sa mort, on oubliera les animaux et les plantes, les champs et les forêts, on oubliera le parfum des fleurs et le chant des oiseaux, le bruit des vents dans les feuilles et l’odeur de l’herbe fraîchement coupée, on oubliera le reflet du soleil sur la fourrure d’un chat, le goût de la viande et la saveur des fruits. On oubliera la beauté d’une nature que le sable a étouffée.

À sa mort, l’ancien monde disparaîtra pour de bon – mais en attendant, il lui reste encore quelques histoires à raconter.

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Hortense
Posté le 02/06/2023
Tout semble commencer comme une banale tempête, puis peu à peu on comprend qu'il n'en est rien. Les tempêtes se sont succédées et le sable a tout enseveli sur son passage. Quelques survivants hagards semblent attendre la mort et pourtant, au bout de cet amas de sable un vieil homme, assis face à la mer, apporte une lueur d'espoir. Il est la mémoire de l'ancien monde que le nouveau monde, loin des considérations stériles du passé, écoute...
une nouvelle page de l'humanité commence à s'écrire.
C'est un très beau texte, bouleversant parfois, souvent même, et qui ne peut laisser indifférent. Quelque part la nature est toujours la plus forte, mais tel le phénix elle renaît toujours de ses cendres offrant à l'humanité une nouvelle chance. On veut y croire !
Un plaisir.
A bientôt

- Elle a beau connaît : connaître
Rimeko
Posté le 02/06/2023
Hello !
J'aime écrire des choses qui commencent (très) mal et finissent sur une note optimiste, haha. Et oui, à partir du moment où il reste des survivant.e.s, il y aura forcément quelqu'un quelque part qui trouvera la force de répartir !
Merci pour le relevé de coquille, et surtout pour ton passage <3
ClaraDiane
Posté le 22/11/2022
En si peu de mots, tu arrives à transmettre une palette d'émotions impressionnantes, tant positives que négatives ! Le monde qui est dépeint est si mélancolique... la touche d'espoir à la fin est bienvenue. J'ai aussi lu ta réponse à un autre commentaire : j'aime beaucoup tes choix pour les noms de personnages ! ^^
Rimeko
Posté le 05/03/2023
Les fins optimistes, mes fins préférées <3 Ravi que ça t'ait plu !
J'adore la symbolique des noms de persos haha, y en a spécialement beaucoup dans mes nouvelles parce que j'ai moins d'attachement aux noms des personnages pour une histoire courte donc je peux choisir uniquement par rapport au sens ^^
Feydra
Posté le 27/10/2022
Ce récit est magnifique, à la fois si triste et si beau. Raconter la fin du monde à travers ces personnages auquel on s'attache et qui nous émeuvent et ce sable qui envahit tout, c'était une bonne idée. Et la dernière partie est tellement juste et tellement vraie que ça en est émouvant. Merci pour ce moment de lecture.
Rimeko
Posté le 28/10/2022
En y revenant je me dis que ce texte pourrait quasiment être un préquel à mon projet de post-apo désertique actuel mdr, on voit les thèmes de prédilection x'D Merci pour le com' !!
MelaisHidden
Posté le 20/09/2020
Coucou !
J'avoue que pour commencer, le titre m'a juste ultra attirée, ça m'a un peu fait penser à "Le Jour D'Après", ce film qui a marqué mes jeunes années !

Du coup, forcément, quand je l'ai vu, je m'attendais plutôt à du froid. Et pourtant, c'est avec une très bonne surprise que j'ai compris qu'il s'agissait plutôt du désert, de la chaleur.
Pour moi qui suis passionnée par les déserts, je t'avoue que je suis servie ! La description que tu en fais dans chacun des points de vue est juste magnifique, et bêtement, alors qu'il y a une tempête de sable qui arrive, on a juste envie de plonger les doigts dans celui-ci, et de persister, tout comme Donya.
J'aime aussi énormément les différents traits, les différentes caractéristiques et les réactions de chacun des personnages qui, même au travers des petits passages que tu mets sur eux sont très vite développés, c'est captivant !

L'appréhension de l'apocalypse imminente résonne vraiment bien au travers de nous, et j'avoue que Neliah est sûrement celle qui m'a le plus touchée, quand elle revient et qu'il n'y a plus rien. Azur aussi, d'ailleurs.

J'aime beaucoup l'approche progressive, différents persos, différents moments de cette apocalypse qui a eu lieu, je trouve ça vraiment chouette ! C'est vraiment prenant, en fait, et d'un côté, on a envie d'en savoir plus sur chacun d'eux !

Pour finir, j'aime beaucoup ta conclusion avec Michael, c'est la conclusion parfaite pour l'histoire !
Rimeko
Posté le 20/09/2020
Coucou à nouveau, ravie de te revoir par chez moi !
Maintenant que tu le dis, j'ai effectivement vu ce film xDD (Sans savoir pourquoi, je me rappelle surtout une scène où ils sont attachés avec des cordes d'alpiniste et où la vitre cède... enfin je crois que c'est dans le Jour d'après ?)
Le désert de Jordanie, avec son sable rouge et son ciel violet, c'est tellement beau <3 J'adorerai le voir en vrai ! (Et je suis rassurée qu'on comprenne le geste de Donya aussi, parce que j'avais peur qu'on trouve bizarre qu'elle accepte de mourir si facilement...)
Ravie que cette galerie de personnages / d'instantanés t'ait plu ! J'aime beaucoup les textes choraux ^^
C'est un peu la dépression de Donya à Neliah, donc oui, j'ai voulu finir sur une note un peu plus positive :P (C'est aussi Neliah qui me touche le plus, d'ailleurs, je me suis un peu mis les larmes au yeux toute seule en écrivant la fin de son passage haha)
(D'ailleurs, petit bonus : Donya veut dire "monde", Neliah "celle qui découvre", Sinaï "haine" (en plus d'être le nom d'un désert), Michael et Beryle sont tous deux des prénoms bibliques liés à l'apocalypse :P)
Encore une fois, merci beaucoup de ta lecture ! <3
MelaisHidden
Posté le 21/09/2020
Oui c'est bien ce film !
Non mais c'est très bien retranscrit, vraiment ! Je les trouve tous très touchants, leur rapport a cette apocalypse est vraiment bien abordé dans pour autant s'attarder et s'alourdir dans le texte !
Neliah aussi m'a mis les larmes aux yeux je t'avoue, je la trouve très proche de son histoire a cette ville et même sans avoir vécu l'apocalypse on peut s'en sentir proche..
Et puis avec les évènements récents je trouve aussi que ton approche permet d'être un début de témoignage de qu'il s'est passé a Beyrouth par exemple, bien que ce soit a des kilomètres de distance. Enfin, vraiment, c'est très bien écrit, c'est prenant, c'est réussi en fait ;)
Rimeko
Posté le 21/09/2020
C'est vrai qu'au-delà d'une apocalypse climatique et totale, ça doit pouvoir se lire comme un parallèle avec la guerre / la destruction en général...
Vylma
Posté le 05/01/2020
C'est super riche en émotions ! Honnêtement je ne suis pas très bien après cette lecture, que je trouve très pessimiste, dans le sens où la fin de l'humanité semble inévitable et que, malgré la petite nouvelle société décrite à la fin, la vie semble dure et plus remplie de nostalgie, de deuils, de pertes que de renouvellement et de nouvelles créations (notamment avec l'histoire du jeune qui n'arrive plus à créer).

J'ai aimé chacun des petits paragraphes, je trouve que les personnages sont bien définis tout de suite dans leur individualité. J'ai été surtout touchée par la première histoire, la journaliste qui n'essaie même pas de sauver sa peau mais qui assure le partage de ce qu'elle voit, qu'elle affronte.

D'ailleurs, je trouve que vos deux écritures ne jurent pas, elles se fondent bien l'une dans l'autre :)

Et les souvenirs du conteur à la fin étaient émouvants aussi.

Bravo en tous cas !
Rimeko
Posté le 07/01/2020
Quand on était en train de se concerter pour savoir quoi écrire, le premier point sur lequel on s'est mises d'accord a été "centré sur les personnages / les émotions", donc... c'est réussi ? :P
C'est bizarre, moi je la voyais comme plutôt optimiste, au final... ? (Après c'était peut-être pas la vision de ma binôme, donc il y a moyen qu'on se soit un peu contredites dans l'ambiance générale, notamment avec le jeune que tu évoques...) Personnellement, j'ai fait dire cette phrase ("Ils ont fait ce qu’ils font le mieux ; ils se sont adaptés") à Michael, mais je la pense sincèrement. C'est ce qui me fascine le plus chez l'Homme, sa capacité à survivre, avec sa curiosité aussi (et les deux vont de pair)... Donc pour moi, ouais c'est l'apocalypse, mais les humains y ont survécu et ils vont reconstruire une société, peut-être toute petite et fragile, mais vivante, et peut-être même heureuse, malgré tout.
Petite note sur la journaliste : son prénom signifie "monde", donc sa mort coïncide avec le début de la fin du monde... :P Ouais, je me fais toujours un kif sur les prénoms. (Aussi avec Sinaï = désert / haine, et Michael comme l'archange, et Berylle vient de la Bible aussi...)
Ravie que ça t'ait plu en tous cas ! C'était très plaisant de faire ces courtes scènes, de développer un monde à travers des personnages... ;)
Vylma
Posté le 07/01/2020
Ah oui cool les noms des persos ! J'aime bien avoir une raison de leur donner leur nom aussi, même si généralement personne ne fait le lien XD
Avec cette lecture, j'ai eu du mal à voir ce qui pouvait donner espoir en l'avenir en tout cas ^^'
Liné
Posté le 16/11/2019
C'est vraiment joli - un mélange de nostalgie pour notre monde qui va disparaître, et l'assurance de savoir que malgré tout, l'humanité continue son bonhomme de vie.

Comment vous avez travaillé, toutes les deux ? Vous vous mises d'accord sur l'intrigue dès le départ, ou bien vous avez joué au cadavre exquis ?
Rimeko
Posté le 17/11/2019
Coucou ! Ça me fait plaisir de te voir toujours au taquet pour ces petites textes <3
On est quand même une des espèces avec le plus de capacités adaptatives génétiques, hein... :P (Bon, loin derrière le cafard, mais quand même !)
Dès le départ on voulait faire un texte centré sur les personnages et les émotions, et le thème nous évoquait une apocalypse, au départ on pensait partir sur du théâtre absurde (oui oui) puis on s'est dit que ça allait prendre trop de temps... Puis ça a stagné, et la deadline arrivait, alors j'ai écrit le passage de Sinaï en une demi-heure un matin, je lui ai envoyé, elle a bien aimé et après on a brainstormé quelques idées de personnages (la journaliste présente au moment des faits, l'artiste, la voyageuse qui revient, le dernier conteur...) avant de se mettre à écrire :)
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