Le client dominateur 1

Notes de l’auteur : Je réalise que mon découpage est à chier, mais qu'en fait, je l'ai fait pendant le NaNo pour me repérer facilement en passant d'une scène à l'autre (je n'écris pas forcément dans l'ordre). Ce n'est donc pas un vrai chapitrage, ce qui explique les déséquilibres. J'ai juste nommé les scènes pour savoir de quoi ça parle et naviguer d'un sous-titre à l'autre.
C'était l'excuse pourrie du jour ^^ 
 
TW sexe domination SM (soft) 

Nue, allongée sur le lit, je suis dans les bras du dealer. Il fume un joint pendant que je lui prodigue quelques papouilles amoureuses. Je suis venue ramasser ma commission, et lui la sienne.

-J’ai un client pour toi.

-Cool.

-C’est un client un peu particulier.

-Tant mieux.

-Tu ne veux pas savoir en quoi il est spécial ?

-Je le découvrirai sur place.

-Non.

-Pourquoi ?

-Il a besoin de ton accord.

-Il l’a, voyons !

-Pour des pratiques particulières.

-Sodomie ?

-Domination.

-Il veut que je mette des bottes en latex et que je prenne un fouet pour lui mettre la fessée ?

Je ricane à cette idée. Il laisse échapper un petit rire avant de continuer.

-C’est plutôt l’inverse, en fait. Il aime dominer.

-Pas de souci.

-Il aime ordonner et punir.

-Je n’aurais qu’à faire comme si c’était toi.

Il sourit.

-Alors en plus, tu risques d’aimer ça.

-Je vais adorer.

Je me colle contre lui en souriant. Je cherche ses lèvres. Il me plaque violemment sur le dos, m’enserre les poignets et, sans prévenir, me pénètre. Je souris.

-C’est pour m’entraîner ?

-C’est pour te punir.

-Alors, je vais être vilaine plus souvent.

Il se retire et quitte le lit. Il me tend un papier.

-Il t'attend à cette adresse pour 17h. Maintenant, tire-toi.

Il se rhabille. Je sais qu’il est inutile d’insister. Je l'imite, j’attrappe mon "salaire" et je quitte l’appartement.

17h pétantes. J’arrive devant l’immeuble indiqué, je sonne. Je donne le mot de passe à l’interphone. La porte s’ouvre. Je monte l'escalier et cogne doucement à la porte de l’appartement. Elle n'est pas fermée. J’entre. La porte se ferme derrière moi. Un bandeau se noue autour de mes yeux. OK, le client ne veut pas que je vois son visage. Pas de souci, pour moi, aucun client n’en a. S’ils sont beaux, c’est juste un bonus. J’ai appris avec ce métier que je n’avais aucun problème à coucher avec quelqu’un de laid, tant qu’on me paie. Je me laisse faire. C’est pour ça que je suis là. Il m’entraine dans une autre pièce.

-Déshabille-toi.

Sans un mot, je m’exécute. Je le trouve drôlement pressé. Mais plus vite c’est fini, plus vite je suis payée. Quand je suis complètement nue, il s’approche. J’ai toujours les yeux bandés. Il m’aide à enfiler d’autres vêtements. De la lingerie. Et une robe. Je sens l’étoffe contre ma peau. Douce et fluide. Une robe longue en satin. Un bonheur à porter.

Il m’emmène dans une autre pièce. Il joint mes mains et les lève au dessus de ma tête. Il les attache à quelque chose qui est suspendu au dessus de moi. J’appréhende un peu, mais je ne peux m’empêcher de ressentir une pointe d’excitation. Ses gestes sont lents, mesurés. Ses mains effectuent leur tâche lentement, en traînant sur mon corps. Il tourne autour de moi, m'effleure. Je le sens s’affairer. Pendant qu’il me lie les mains, je sens son souffle sur moi. Il se place dans mon dos, me frôle sans me coller. Il place une étoffe sur ma bouche. J'entrouvre mes lèvres. Il place le bâillon et l’attache sans le serrer, puis il dénoue mes cheveux, les laissant tomber sur mes épaules. Je suis une poupée entre les mains d’un inconnu que je n’ai jamais vu. Je suis à sa merci et être une prostituée ne me protège en rien des malades décérébrés. Rien ne dit qu’il n’y a pas près de moi une table jonchée d’outils tranchants, de pinces, de clous et autres objets potentiellement dangereux et douloureux. Pourtant, je choisis de ne pas écouter ma peur, de confier mon corps à cet inconnu pour les prochaines heures et, si possible, de retirer ma part de plaisir de cette expérience inédite.

Je sens quelque chose caresser l’étoffe de la robe. Ce n’est pas sa main. Il utilise un objet, qu’il fait courir sur mon corps. Il s’en sert pour relever un pan de ma robe. Il est toujours derrière moi. Il soulève le tissu jusqu’à mi cuisse, puis le laisse retomber. Pendant quelques instants, il ne se passe rien. Puis je l’entends se déplacer. Je tourne légèrement la tête pour tenter de suivre sa direction. Il joue un instant avec la fermeture de la robe, qui finit par glisser le long de mon corps. Elle gît maintenant à mes pieds. Je suis en petite tenue, dans les sous-vêtements qu’il a choisis. Machinalement, oubliant le bandeau sur mes yeux, je penche la tête vers le sol pour voir la robe.

-Si tu es sage, je te laisserai la voir une prochaine fois.

Il fait de nouveau courir l’objet sur moi. Il le passe sur mes fesses, tourne autour de moi, le fait glisser entre mes seins. Sa voix est calme, grave et douce à la fois. Une chaude caresse et une menace glaciale.

-Je dois reconnaître qu’elle te va plutôt bien.

Je suis soulagée, c’est un dominateur, pas un humiliateur. L’objet, sans doute une sorte de cravache, en cuir, à en juger par l’odeur, remonte le long de ma cuisse. Mon visage cherche à suivre sa direction. Je me fige quand la cravache, qui glissait à l’intérieur de ma cuisse, se retrouve contre mon sexe. J’espère qu’il ne va pas me pénétrer avec des objets. Je ne suis pas certaine d’apprécier. Il s’approche de moi. Je sens son visage près du mien, la cravache toujours posée sur ma petite culotte. Il la bouge doucement contre mon sexe, puis il la laisse redescendre contre ma jambe. Il la laisse choir, sans doute près de la robe. Cette fois, c’est sa main qui se plaque contre mon pubis. Il me caresse doucement, longtemps. Je soupire, je gémis doucement de plaisir. Sa main habile me masturbe gentiment à travers l’étoffe. Son souffle tiède contre ma joue, près de mon oreille, ajoute à la sensualité qu'il dégage. Dans un murmure, il m’intime l’ordre de jouir. Sans que je comprenne comment et pourquoi, son ordre agit comme une formule magique. L’orgasme est aussi doux que les caresses qu’il m’a prodiguées, et aussi intense que l’excitation qu’il a provoquée. Alors que je jouis, il me félicite doucement.

-C’est bien. Tu es une bonne fille.

Il retire sa main et s’écarte de moi. Je reste ainsi un moment, immobile, silencieuse, sans savoir s’il est là, ce qu’il fait, ni ce qu’il veut. Je le sens soudain à nouveau dans mon dos. Il se place contre moi, sans me serrer. Je ne sens pas son sexe. Il ne bande pas. Doucement, ses mains se posent sur mes hanches et remontent, lentement, très lentement le long de mon corps. Il remonte le long de ma taille, effleure mes seins, glisse le long de mes bras. Il défait les liens. Mes poignets me font mal. Ils sont engourdis, endoloris par la position qu’il m’a infligée, mais je ne l’avais pas senti jusque là. Il me ramène dans ce que je devine être la première pièce. Lentement, avec application, il me retire les sous-vêtements. D’abord les bas, qu’il fait rouler le long de mes jambes en se tenant à genou devant moi. Puis il libère ma poitrine du soutien-gorge qui l’emprisonnait sans pour autant la cacher. Il caresse à peine mes seins. Il dénoue mon bâillon, effleure mes lèvres d’un léger baiser, mordille ma lèvre inférieure. Puis il se remet à genou devant moi et place une main de chaque côté de la petite culotte qu’il m’a enfilée. Il la fait descendre lentement, place son visage contre mon pubis, respire longuement l’odeur de mon sexe. Il se relève et m’ordonne de me rhabiller.

-Compte jusqu’à cinq, ote ton bandeau et rhabille-toi. Puis remets ton bandeau.

Je suis surprise. Je pensais qu’il allait me pénétrer. J’obéis. Je me rhabille rapidement, puis je remets le bandeau sur mes yeux.

-C’est fait, monsieur.

Le voilà à nouveau près de moi.

-Je suis très fier de toi. Pour une première fois, tu t’es très bien débrouillée. Si ça te convient, je ferai de nouveau appel à toi.

J’acquiesce d’un signe de tête.

-Tu es obéissante. C’est très bien.

Je ne réponds pas. Je dois rester silencieuse et ne parler que si je n’ai pas le choix ou si je veux faire cesser le jeu.

-La prochaine fois, j’irai un peu plus loin. Si tu n’es pas prête à ça, ne reviens pas. Si tu reviens, je prendrai ça pour un accord. Tu auras toujours la possibilité de tout arrêter quand tu veux.

Le bandeau se dénoue et la porte se referme derrière moi. Captivée par ses mots, je n’ai même pas réalisé qu’il m’avait reconduite à la sortie. Sans me retourner, je me dirige vers l'ascenseur. Je suis certaine qu’il m’observe et que me retourner serait un faux pas, moins tragique que pour Orphée, mais tout aussi irréversible.

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Elga
Posté le 24/07/2019
À jour dans ma lecture!
RAS sur les 2 derniers "chapitres"mais je voulais quand même te laisser un com pour dire qu'on s'en fout de ce découpage pourri, continue au contraire parce que jai toujours du mal à me lancer dans la lecture de chapitres de 4000 mots.
Un petite remarque quand même qui me vient à l'instant, tes chapitres sont agréables à lire (si si, surtout depuis qu'elle y prend du plaisir) mais je commence à me demander où tu veux en venir. Finalement même si tu le rappelles par moment, on oublie le fil du départ, le cancer, comme si ca devenait juste un prétexte. Est ce ce que tu veux?
Bises,
Elga 
DoublureStylo
Posté le 24/07/2019
Et rebonjour Elga ! Ma plus fidèle lectrice, je crois :D
Ah ouf ! Tant mieux si mon découpage pourri ne te rebute pas !
Et pour te répondre... Oui, c'est ce que je veux. Quand ce roman est né dans ma tête, le cancer en était le thème et la source. Des proches autour de moi touchés et bim, il n'en fallait pas plus pour faire naître une angoisse. C'était donc une sorte d'exorcisme. Sauf que je traîne l'idée depuis 20 ans et que je ne l'ai finalement écrit qu'en 2016 et 2017. Et entre temps, j'ai mûri. Ma vision et mon rejet du monde patriarcal se sont affirmés et c'est cette oppression qui est devenu le véritable cancer et que je veux, sinon dénoncer, au moins dépeindre. Donc le cancer est passé de thème principal à élément déclencheur/révélateur.
Bises et à bientôt pour la suite, alors ^^ 
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