La Porte de Pyr

Le Glaive d'Or miniature se balançait sur le plastron brillant de Velya de Clarens à la cadence soutenue de son étalon. Elle se dirigeait à nouveau vers les terres du pays Randais. Elle rejoignait sa Poigne qu'elle avait dû quitter dans le bourg de Tesquieu depuis plus d'une Lune. Quelques semaines plus tôt, elle avait poussé sa monture dans une course haletante à travers les vallons jaunis, jusqu'à la demeure familiale en pays d'Astirac. Son père l'avait accueillie dans une toge noire accompagnée de l’écharpe blanche des Veilleurs. Elle était arrivée trop tard. Sa mère avait déjà quitté ce monde de douleurs. Depuis, en signe de deuil, un tissu noir flottait autour de son pommeau de cuir blanc.

La Première Justicière cheminait sur la voie principale qui reliait Bassus à Baëlys-la-Belle, capitale immaculée du Parakoï. Sur sa senestre, le Mont Pyr dominait outrageusement le paysage dans une posture glorieuse. Son sommet enneigé réfléchissait la lumière orangée du soleil automnal. Elle devait quitter la voie Parakoïale au creux de la vallée pour bifurquer vers l'ouest. Elle longerait alors la rive nord de la Bise tumultueuse qui prenait sa source, en de petits ruisseaux tout aussi turbulents, dans les hauteurs glacées du mont prestigieux. Mais avant, elle devait emprunter la Porte fortifiée du Pyr, passage obligé pour relier les deux pays. Une garnison fournie la gardait en permanence et prélevait, au nom du Parakoï, un droit de péage dû par chacun des voyageurs. La porte majestueuse qui entravait la route s'élevait uniquement devant le bon payeur. Ce haut mur épais et long d'une trentaine de toises coupait perpendiculairement la voie pavée jusqu'à deux parois naturelles abruptes qui empêchaient tout détour impromptu.

Le nez rougi par le vent glaçant des montagnes et la natte ébène tressée sur son épaule, Velya se présenta devant la grille magistrale. Des rapaces, haut dans le ciel blanc, tournoyaient placidement en des spirales envoûtantes. Le cri strident de l'un deux trancha le silence de l'étroite vallée.

Adossé au mur, un grand bâtiment de pierres noires surmonté d'un toit en ardoise grise, abritait dortoirs, armurerie, cuisines et réserves utiles à la garnison de la Porte. Depuis la construction, les hommes pouvaient monter au sommet de la fortification imposante grâce à un escalier en colimaçon. Ils guettaient ainsi les allées et venues, peu nombreuses l’hiver approchant, en amont et en aval du péage.

La Première Justicière flatta sa monture. Les rênes hautes, elle s'arrêta devant quatre gardes. De ses yeux bleus, elle toisa les guetteurs et s'adressa à eux avec un calme autoritaire :

— Au nom du Parakoï, ouvrez cette herse.

À l’aide de ses étriers d'airain, elle exerça une pression sur le flanc de l'étalon pour le remettre au pas. La grille se leva sans que la Justicière ne dût s'acquitter de la redevance onéreuse.

Velya se mit au trot afin de rallier le plus rapidement possible Tesquieu. Si tout se passait comme prévu, les truands, qui se faisaient passer pour des démons arriveraient bientôt pour libérer ses deux prisonniers. Ils croupissaient dans les geôles du Cercle depuis plusieurs semaines et l'ultimatum de leur condamnation approchait à grand pas. Elle devait rentrer pour accueillir ces scélérats et leur faire goûter les délices de sa lame argentée.

Velya de Clarens n'avait ressenti aucune peine en apprenant le décès de sa mère. Le chagrin qui incombait aux proches aimants, ce fardeau étourdissant, lui avait été épargné. Le bûcher funéraire réservé aux Grands de ce monde tout juste refroidi, elle avait enjambé son étalon splendide. Elle avait repris hâtivement la route pour quitter cette demeure fastueuse qu'elle avait toujours aimé fuir. Devenir Justicière l'avait libérée du carcan familial et des projets intéressés de son père, dont un mariage forcé avec un homme ennuyeux aurait scellé une alliance qui la préoccupait peu.

Sa liberté résidait dans ce Glaive d'Or. Elle l'empoignait fermement et ne comptait pas le lâcher. Parcourir, comme bon lui semblait, l'immensité des Trois pays, sans avoir à rendre de compte à quiconque était sa fortune. Les responsabilités dévolues à sa charge n'ombrageaient qu'infimement cette liberté précieuse.

Jamais elle n'avait pardonné à ses parents la destinée qu'ils avaient réservée à ce petit frère tant aimé. Cette déchirure ne pouvait se refermer. Cette rancœur l'animait profondément et avait guidé tous ces petits pas qui l'avaient éloignée définitivement du cercle familial. Pourtant, sa liberté gardait un goût d'amertume qu'elle ne pouvait étouffer. La Justice du Parakoï lui avait offert cet affranchissement de l'autorité parentale. Elle était également à l'origine des peines enfouies qui l'habitaient. Elle était désormais le Bras vertueux du Parakoï qui chassait les possesseurs de Don. Son frère avait été sacrifié à cette Justice. Voilà qu'elle avait juré de sa vie, de la servir. Elle devait sa liberté à son bourreau. Devait-elle l’aimer ou la haïr ?

Elle caressa la perle nacrée qui cohabitait avec le glaive miniature sur la chaîne d'or, jumelle de celle qu'elle avait offerte à Augustin la nuit de sa fuite. Qu'était-il devenu ? Le saurait-elle jamais ? Arrivée au croisement avec la route de l'ouest, la Première Justicière tira légèrement sur ses rênes. Elle accorda à sa monture une courte marche reposante. Elle quitta la voie Parakoïale et suivit la Bise le long de son large lit.

La chaine montagneuse longeait vers l'ouest, jusqu'à l'horizon, la rive sud du fleuve. Les hauteurs rocailleuses s'amoindrissaient jusqu'aux collines pelées du pays Randais. La végétation hibernait. Les conifères parsemés régnaient sur ce monde de calcaire.

Un tétras-lyre égaré dévalait une pente rocheuse et battait des ailes sans pouvoir s'envoler, dans une peur véritable qui ne pouvait tromper quiconque. Le petit coq noir à reflets bleutés claquetait son effroi en atterrissant tant bien que mal sur le chemin, une dizaine de toises devant Velya. La Justicière identifia l'origine de cette fuite vaine. Sur les hauteurs, un loup immense guettait sa proie et, d'un pas léger mais serein, descendit sur la route. Le prédateur à l'épaisse fourrure grise se délectait par avance des os qui craqueraient sous ses crocs puissants et du sang goûteux du petit animal impuissant. Un long filet de bave suspendu à ses babines noires témoignait de son appétit vorace.

Velya stoppa sa monture et assista froidement au spectacle implacable de la nature. Les plumes blanches de la queue s'envolèrent et la carcasse fut broyée en un coup de mâchoire terrible. Le festin fut expédié en trois morsures.  La truffe ensanglantée du canidé se tourna alors vers la Justicière. L'éclat dans la pupille de la bête et son grognement intimidant dissimulaient difficilement les ambitions sauvages du loup. La maigre chair du coq n'avait assouvi sa faim tenaillante. Il convoitait désormais l'étalon majestueux. Les sens aux aguets, la bête avança d'un pas menaçant. La taille imposante du cheval ne le dissuaderait pas face à sa fringale tenace.

Velya rechercha autour d’elle une meute éventuelle, en vain. Elle faisait face à un loup solitaire mais non moins dangereux.

La Justicière, aussi calme que son étalon dressé pour le combat, porta son index sur son nez rougi et invoqua son Don. Le loup s'arrêta net, troublé dans la perception de son environnement. Il huma l'air à la recherche des odeurs familières et celles distinctives de sa future proie. Son flair si fin l'avait abandonné. Velya toucha du bout de son doigt son oreille droite et le loup vacilla. Un silence assourdissant obstruait son ouïe redoutable. Ses deux principaux sens lui faisaient défaut. La bête se sentait acculée, blessée de l'intérieur, faible, amputée de sa force, en danger. Le loup gémit devant ces pertes vitales. Il grogna plus ardemment, dans une ultime menace avant l'attaque décisive.

Velya acheva la témérité de son adversaire. Elle apposa délicatement son doigt fin sur l'une de ses paupières closes. La bête fut plongée dans le noir le plus absolu. Toute la lumière fut absorbée par un voile opaque qui obstruait la vision du loup, réduite à néant. Cette prison sensorielle fut un supplice insurmontable pour l'animal qui se croyait mourir. Il hurla une plainte déchirante. Fébrile, le loup ne percevait que ses pattes au contact de la terre refroidie. Cet ultime lien avec la vie s'évapora instantanément lorsque la Justicière frotta délicatement son pouce contre son index. Le canidé sauvage, dans une bulle de vide hermétique au monde, hurlait inlassablement sans percevoir la moindre vibration. La mort serait certainement une épreuve moins insupportable que cette vie privée de sens. La peur pour seul ressenti, le loup s'affaissa sur le sol dans une extinction éveillée.

Velya patienta. Certaine que la volonté du loup était anéantie, elle frotta à nouveau son pouce, son oreille et son nez. Le loup, toujours aveugle, se redressa subitement. Ce retour inespéré au monde lui insuffla une vitalité nouvelle. La Justicière caressa délicatement sa paupière et le voile de cécité se déchira. Conscient du danger absolu que représentait cette étrange humaine, l'animal abandonna ses projets culinaires et détala au plus vite. Dans un éboulis de cailloux terreux, il remonta la pente rocailleuse aussi rapidement que ses pattes agiles le lui permirent. Le loup disparut dans les hauteurs en un point minuscule.

Velya de Clarens talonna son étalon et reprit une marche sereine. Les buses, haut dans le ciel, paradaient lentement, indifférents à la mésaventure du canidé. La Justicière remonta sur la moitié inférieure de son visage une large écharpe de laine pour se prémunir du vent qui la fouettait de bises glacées. Le soleil dardait des rayons orangés, incapables de réchauffer une atmosphère saisie par les rigueurs de l'hiver.

Le peu de voyageurs que Velya croisait en cette matinée inclinaient respectueusement la tête. La Justicière, habituée à ces marques de déférence, les remarquait à peine. Son glaive miniature lui ouvrait toutes les portes et forçait l'admiration, sincère ou craintive, des gens, Petits comme Grands. Son pouvoir, frôlant l'absolu, désinhibait sa timidité naturelle. Elle devait le reconnaître, elle l'appréciait et aurait du mal à s'en défaire. Boire une fois au calice du pouvoir, et son ivresse ne nous quittait plus.

Le long du chemin, le tambour incessant du fleuve dynamique couvrait le martèlement ferré de l'étalon. Son Don, qu'elle maintenait bien évidemment dans un secret impénétrable, ne dénaturait pas sa mission auprès du Parakoï. La Paix était menacée sous bien des aspects. Velya évitait de mener une chasse inlassable aux rares possesseurs de Don, cela aurait été trahir sa propre nature, et son frère.

Au loin, dans un virage, légèrement camouflé par des pins épars, un carrosse aussi resplendissant qu'imposant, tiré par deux magnifiques juments aux crinières tressées, roulait dans toute la largeur du chemin. Un cavalier en livrée mauve escortait la voiture deux toises en amont. L'élégance outrageuse du guide-file témoignait du rang de ses maîtres. Sur une banquette surélevée, dans une même livrée au teint violet, un petit homme était emmitouflé dans son cache-col. Coiffé d'un chapeau à bords larges qui dissimulait son visage, il tenait les rênes du véhicule d'apparat. De riches décorations dorées ornaient la caisse dont d'épais rideaux de velours lilas occultaient l'intérieur. Dans ce paysage froid, cette perle rayonnante sur roues, attirait indubitablement l'attention. Velya s'étonna de la petitesse de l'escorte. Des maraudeurs malveillants y auraient vu une occasion de braver la Paix du Parakoï. Le riche propriétaire de la voiture ne devait pas avoir conscience des dangers qu'il encourait sur ces chemins. Piquée de curiosité, la Justicière approcha de cette procession singulière.

 

***

 

       — Une Justicière droit devant, Fil.

Depuis l'intérieur de la caisse isolée, l'homme bedonnant, travesti en Marquis de Fleurys, répondit à travers les rideaux tirés.

— Une Justicière, Gamin ? Sans sa Poigne ?

Krone se gratta la cuisse à travers le collant de laine violette qui lui irritait la peau. Il scruta plus attentivement la cavalière et commenta :

— Bien seule oui. À en croire son pendentif et son pommeau blanc, elle serait même Première Justicière.

Fil remit en place la longue perruque de cheveux bruns. Elle lui tombait en deux vaguelettes miniatures sur ses épaulettes brodées de fils argentés. Le Marquis observa Ombelyne, méconnaissable dans ses toilettes raffinées. En reboutonnant ses manchettes dorées, Fil s'adressa à sa partenaire de duperie :

— Madame la Marquise, souriez poliment à la Justice et laissez votre époux parlementer. N'oubliez pas les étoiles de fascination dans vos yeux amoureux lorsque vous les porterez sur ce mari sorti de vos rêves les plus fous.

Ombelyne se redressa. Elle leva le menton, munie d’un dédain qui lui seyait à merveille :

— Si la Justicière devait douter de notre couverture, le Marquis grossier ne pourrait en vouloir qu'à ses manières faussement altières. Votre accoutrement est ridicule. Père a au moins pour lui une grâce naturelle qui vous fait terriblement défaut. Quand je vous ai soumis l'idée de nous infiltrer dans la cour de Bassus, j'avais plutôt imaginé le jeune garçon en Marquis ! Au moins nous aurions formé un couple crédible ! Comment une demoiselle sophistiquée comme moi peut s'amouracher de ce pastiche de grand seigneur ?

Heureux de l'agacement d'Ombelyne, Fil lui offrit son plus beau sourire narquois :

— L'argent, Marquise. Votre vénalité dégouline de tous les pores de votre peau délicate et poudrée. Il n'y a rien de surprenant à ce que ma bourse remplie ne vous ouvre le chemin des deux autres !

Le rire grivois du Marquis accabla une Ombelyne atterrée par tant de grossièretés.

Fil inspecta une dernière fois son jabot blanc et réajusta sa veste de brocard aux reflets mauves. Il s'éclaircit inélégamment la gorge et ouvrit largement les rideaux pour dialoguer avec la Justicière qui avait arrêté son cheval à hauteur de sa portière. Il remarqua d'abord ses yeux bleus imprégnés d'une autorité sans faille. Si sa Marquise possédait l'air orgueilleux des Grandes dames oisives, la Justicière rayonnait d'une aura nourrie d'une force inflexible. Fil salua la Justicière, comme un Grand soumis au Parakoï l'aurait fait :

— Que la bonté infinie de notre Parakoï adoré nous submerge...

— ...et que son éclat céleste nous éclaire.

— Marquis de Fleurys, en voyage de noces avec ma dulcinée Ambrine dont j'ai l'honneur de vous présenter le museau espiègle. Ma Colombe, je t'en prie, réveille-toi, nous avons l'honneur de croiser la représentante en personne de notre Bon Parakoï. Quelle chance nous avons ! Notre mariage béni par notre Guide en personne ! Ne pouvions-nous rêver meilleur présage ? Un peu de tenue ma petite perle, salue dignement notre Justice, notre chance.

Fil apposa sa grosse main sur celle délicate d'Ombelyne. À ce contact insupportable, la jeune demoiselle contint un saut d'humeur coupable. Elle se tourna vers la Justicière puis inclina rapidement la tête en une salutation respectueuse. Elle resta immobile et s'étonna de ne ressentir aucune angoisse face à cette Justice qui l'avait écrouée et souillée. Elle releva le menton et d'une voix simulant une déférence craintive, elle compléta son salut :

— Recevez mes salutations les plus dévouées, ma dame.

La Justicière ne répondit rien face à ce couple atypique. Son attention se portait sur le cocher de la voiture. Ce petit homme statique éveillait en elle une suspicion qu'elle devait lever. Sans détourner son regard du visage plongé dans les ombres, elle questionna froidement :

— D'où venez-vous ? Où allez-vous avec une escorte si peu fournie ? Les routes ne sont pas assez sûres pour se permettre de voyager avec un simple valet pour unique protection.

— Nous voyageons depuis Col de Brume. Nous nous y sommes mariés dans la plus belle des cérémonies, entourés de nos deux familles aimantes. Nous retournons maintenant sur mes terres en pays d'Astirac, près de la bourgade de Manidres.

La Justicière leva un sourcil et s'étonna :

— Manidres ? Intéressant. J'y ai grandi et n'ai-je jamais entendu parler d'un Marquis de Fleurys.

La Justicière posa sa main sur son pommeau orné d'un rubis brillant.

Perturbé par la vilaine coïncidence qui mettait à mal son escobarderie, Fil remarqua le geste potentiellement belliqueux de la Justicière. Il justifia :

— Je viens d'acquérir ces humbles hectares par mon épouse qui me les offre pour dot. Je n'y ai jamais mis les pieds. Je vais découvrir, pour la première fois, l'air revigorant qui fait la réputation de la région. Ma domesticité nous devance de quelques jours pour nous faire le meilleur des accueils dans notre nouvelle villégiature où nous aurons enfin le plus grand plaisir de nous découvrir.

Fil posa sa main sur le genou d'Ombelyne pour appuyer le sous-entendu graveleux de ses propos. La Demoiselle supporta en silence ce nouvel affront.

— Nous retournerons à Col de Brume au printemps, dans notre demeure principale avec, nous l'espérons, le ventre arrondi de madame la Marquise.

La Justicière écoutait d'une oreille distraite cette logorrhée plausible. Voulant lever définitivement le voile du doute, elle demanda sèchement :

— Puis-je voir le visage de votre conducteur, monsieur le Marquis de Fleurys ? La Justice vous l'ordonne et n’entend pas à se justifier.

Le Marquis feignit l'étonnement, mais, obéissant, passa sa tête fardée à travers la fenêtre. Il se pencha pour s'adresser au petit homme assis sur la banquette :

— As-tu entendu ce que t'a demandé Madame la Justicière ? Ne la fais pas attendre et obéis comme tout bon sujet que nous sommes !

Le cocher lâcha les rênes et se tourna vers la dame en armure. Il enleva son large chapeau et abaissa son col relevé. Le jeune homme sourit poliment et inclina le menton.

La Justicière semblait déçue par la banalité du visage du cocher. Elle ne s'attendait pas à découvrir des taches de rousseur consteller ses joues creuses et des mèches orangées tomber follement sur son jeune front. Elle relâcha l’étau sur son pommeau puis s'adressa au Marquis extravagant :

— Soyez prudent monsieur, bonne route.

 Avant d'éperonner son étalon, elle jeta une œillade au valet à la tête rasée qui n'avait pas bougé depuis leur rencontre. Sa prestance naturelle lui plut mais elle ne s'attarda pas davantage. Les démons ne devaient pas lui filer entre les doigts.

Fil tapota trois coups légers sur le panneau vertical de son assise. La planche bascula vers l'avant, libérant un Bulle de Savon qui étira quelques muscles de plaisir. En livrée violette, le petit bonhomme se redressa et adressa un regard malicieux à Ombelyne :

— Madame la Marquise, pardonnez mon intrusion dans ce moment de complicité douce avec votre tendre époux.

Ombelyne leva les yeux en l'air d'indignation et n'opposa qu'un silence offusqué pour unique réponse.

Bulle de Savon reprit sa place à côté du Marquis, tira à nouveau les rideaux pour que son sourire singulier ne fût vu d'aucun curieux inattendu.

— J'savais bien que ce P'tit Rouquin nous serait utile. La frimousse du moustachu est si remarquable que s'époumoner dans la corne en or de la cité de Myr serait moins efficace pour ameuter toutes les poignes à cent lieues à la ronde. La Porte de Pyr est certainement gardée par une garnison débordante d'énergie. Savonnette doit se faire discret car son sourire malicieux, aussi sympathique soit-il, ne trouvera sur son chemin, que porte close et armes brandies.

Ombelyne décida de sortir de son mutisme boudeur.

— Êtes-vous sûr qu'il gardera le silence ?

Fil balaya d'un revers cette question suspicieuse.

— Il vient de prouver qu'il en était capable. S'il l'avait souhaité, il nous aurait vendu à cette Justicière. Preuve en est que nous y avons mis le prix juste. Cette pension où nous avons laissé nos chevaux, légitimement acquis à Tesquieu par le travail et la persévérance, ne devait pas rémunérer le p’tit rouquin à sa juste valeur. Il faut dire qu'une bourse pleine à craquer de pièces d'argent facilite la fidélité et le silence. De plus, par sa profession, il sait s'y prendre avec nos amis les équidés. Un bel investissement j'vous dis. Fil, au bon nez, a le sens des affaires et sait repérer les bonnes acquisitions. Ce n'est pas le Marquis de Fleurys qui me contredirait, n'est-ce pas ma mie ?

Fil apposa à nouveau une main indélicate sur le genou de ladite Marquise, accompagné d'un rire gras. Ombelyne chassa l'inopportune d'un soufflet non retenu.

— Surveillez vos phalanges baladeuses. Au prochain contact, je vous les briserai sans hésiter.

Bulle de Savon gloussa devant les yeux coléreux de la jeune Demoiselle. Le Marquis, qu'une telle réponse amusait plus qu'autre chose, rit si fort que Krone, dix toises plus loin, l'entendit distinctement. Malgré la rencontre sous tension avec la Première Justicière, le caractère jovial et gouailleur de l'aîné de la troupe reprit le devant de la scène.

Krone ne pouvait décrisper la mâchoire aussi facilement que Fil. La Première Justicière et ses yeux bleus lui avaient donné des sueurs froides. Pourtant, plus que son autorité imposante et le pouvoir de nuisance qu'elle représentait, ce fut la perle nacrée qu'elle portait conjointement avec son glaive miniature qui assaillait son âme de troubles et de doutes profonds. Était-ce un hasard supplémentaire que cette servante de la Justice fût originaire de Manidres, là où il avait grandi également ? Cette incertitude ne pouvait plus le quitter et obnubilait ses moindres pensées. Était-ce Velya ? Il posa sa main sur sa tunique et sentit, au travers, la petite proéminence que formait sa propre perle. Chaque nuit depuis quinze ans, aux heures propices aux réflexions vaines, il se demandait ce qu'elle était devenue. Ce qu'il entrevoyait le mortifia. Retourner en pays d'Astirac faisait déjà ressortir ses vieux démons. Pourtant, il n'avait pas encore franchi la Porte qui l'y mènerait. Sa sœur, celle à qui il devait sa survie, était-elle dévouée au Parakoï qu'il ambitionnait d'anéantir ?

Une colère rageuse l'envahit. Contre ce Destin capricieux et moqueur, contre ce Don qui l'avait privé d'une vie paisible, contre ces parents lâches et irresponsables. Il en voulait au monde entier de subir ce qu'il n'avait choisi. Qu'est-ce qu'un gamin avait pu faire pour mériter de telles épreuves ? Cette rage sourde accumulée depuis tant d'années surgit alors en une larme incontrôlable. Krone essuya, d'un revers de manche, cette marque de tristesse. Sur le côté du chemin, une buse becquetait une charogne d’une poule. Le Destin picorait son âme meurtrie aussi efficacement que cette chair offerte aux vents. Le Mont Pyr, sur sa dextre, toisait de son imposante splendeur, le misérable point insignifiant tourmenté qu'il représentait.

Dans la caisse conduite par Edwän, les rires et les réprimandes fusaient allègrement. Loin devant, la vallée s'étrécissait en un goulot étroit. La Porte, forte et fière, barrait la voie. Derrière elle, le pays d'Astirac ouvrait ses bras au retour de son enfant tourmenté.

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Camille Octavie
Posté le 13/03/2023
Bonjour :D

Enfin ils se croisent hahaha ! Je l'attendais !

Je ne suis pas surprise du Don de Velya, mais il soulève un point quand même: ça commence à faire beaucoup de personnages principaux avec un Don, alors que c'est en théorie rare... heureusement qu'il y a Ombelyne pour équilibrer.

Je suppose que le cout de Velya c'est qu'elle perd aussi le sens concerné ? Je me demande comment elle l'a découvert et l'étendue de ce qu'elle peut faire avec ^^

Quelques remarques au passage:

> "Son Don, qu'elle maintenait bien évidemment dans un secret impénétrable, ne dénaturait pas sa mission auprès du Parakoï. La Paix était menacée sous bien des aspects. Velya évitait de mener une chasse inlassable aux rares possesseurs de Don, cela aurait été trahir sa propre nature, et son frère."
>> Je pense qu'on se doute bien qu'elle cache son Don, ce n'est qu'une opinion personnelle, mais tu n'as probablement pas besoin d'expliquer cela. C'est un cas typique d'ironie dramatique. Et la dernière phrase me fait me poser plein de questions "risquées" pour un auteur (Est-ce que ce n'est pas risquer d'attirer l'attention sur elle de refuser de poursuivre les possesseurs de Don ? Ne "devrait"-elle pas au contraire les poursuivre, dans l'espoir de retrouver la trace de son frère ? Du coup pourquoi poursuit-elle les démons puisqu'il est évident qu'ils sont des possesseurs de Don ? Que fait-elle du coup si elle ne chasse pas les possesseurs de Don ? Est-ce qu'il y a des "spécialités" dans les poignes, et elle s'occupe d'habitude des faux-monnayeurs ?)
Bref, avis personnel, mais je trouve que ce paragraphe pourrait être suggéré autrement au fur et à mesure, et que sous cette forme il pourrait être plus un désavantage qu'autre chose.

> "Coiffé d'un chapeau à bords larges qui dissimulé"
>> "dissimulait" ?

> " ses yeux bleus imprégnés d'une autorité sans faille."
>> J'ai un doute sur l'âge qu'elle avait quand elle a vu Fil pour la dernière fois. Je ne suis pas étonnée qu'elle ne le reconnaisse pas, accoutré comme il est, mais je m'attendais à ce que lui ait une désagréable impression de "je la connais, mais de où ???". Pour Krone, c'est l'inverse, il était petit je ne pensais pas qu'il aurait un doute, je pensais qu'elle aurait l'impression de déjà vu. Maintenant c'est intéressant :D j'aime bien quand ça ne se passe pas comme je l'ai anticipé ^^
Petite remarque cependant, vu ce qu'elle se dit en le voyant je ne sait pas trop si elle lui trouve l'air "trop noble pour un valet" ou "woah canon" ça m'a perturbée XD (quoique ce serait marrant qu'elle les recroise exprès pour essayer d'avoir le nom du valet mignon, et se rende compte que c'est son frère XD)
ClementNobrad
Posté le 13/03/2023
Coucou Camille,

Oui, une petite rencontre furtive, histoire d'introduire un peu de piment :D

Oui, c'est vrai, ça fait quelques personnages principaux avec un Don, mais ils sont principaux justement parce qu'ils ont un Don :D Ahah, bon ok, c'est un peu facile ^^

Pour le Coût de Velya, je te laisse découvrir ça dans les chapitres suivants, ça sera bien évidemment indiqué :)

Un possesseur de Don, sauf s'il fait n'importe quoi avec, est assez difficile à remarquer, et à fortiori, à trouver. Même si les pouvoirs de notre trio sont assez puissants, ils sont utilisés assez rarement et "discrètement" en temps normal pour attirer l'attention des autorités.

Lorsque Velya a confié Krone à Fil, elle était jeune adolescente. J'ai jamais précisé l'âge, mais bon, on peut imaginer qu'elle avait un peu moins de 15 ans. Ca remonte à 15 ans cette histoire. Elle a à peine croisé Fil pour lui remettre Krone. Les soldats de son père était sur leur pas, elle ne pouvait pas traîner... Je ne pense pas qu'elle puisse, après autant de temps, reconnaître cet inconnu qu'elle avait croisé si brièvement :)

J'avoue que je m'étais fait la même réflexion au moment d'écrire la scène où Velya voit Krone pour la "première" fois. J'avais peur que ça fasse "coup de foudre incestueux" mdr :D Ca serait une intrigue sympa ceci dit ^^

A très vite !
Syanelys
Posté le 05/02/2023
Hey Clément !

Tu sais parler au Syanelys d'entrée de jeu toi : "Le Glaive d'Or miniature se balançait sur le plastron brillant de Velya de Clarens à la cadence soutenue de son étalon.".

Merci ! Tu nous peins un super décor et tu nous offres un aperçu très appréciable de la jeune soeur ! Les renvois que tu fais entre la liberté obtenue par Velya et l'ambition souhaitée par son frère font un très bel écho dans ce sublime chapitre !

Qu'elle ait un don ne m'étonne pas, même si désormais je verrais en elle un certain Shaka de la Vierge. Pas de coût pour autant ? Pas grave, Velya peut faire tout ce qui lui chante. Surtout quand elle arrive à faire parler Fil normalement. Quel plaisir de le voir se rabaisser ainsi devant les yeux de la Justice ! J'ai tellement jubilé.

J'adore Velya. Merci de l'avoir inventée !

Au plaisir de te lire. Chapitre PARFAIT. Bravo.
ClementNobrad
Posté le 05/02/2023
Ah bah je suis content que tout ça t'ait plus !

Et si, Il y a un coût. Chaque Don a son coût, visible ou non. Tu apprendras celui de Velya bien rapidement.
Syanelys
Posté le 05/02/2023
Nan mais pour elle c'est gratuit.
ClementNobrad
Posté le 05/02/2023
Rien n'est jamais gratuit :D Il y a toujours quelqu'un pour payer la facture.
Syanelys
Posté le 05/02/2023
Si la vie de Fil ne pouvait tenir qu'à un fil pour endosser le Coût de la Justicière, je ne pense pas que Krone resterait
de marbre devant le rire sadique du bouffeur d'entrailles :/
Peridotite
Posté le 26/01/2023
Coucou Clément,

On découvre le Don de la sœur de Krone (qui est très cool je trouve). Et son Coût, quel est-il ??

Puis rencontre amusante entre le trio ou plutôt le quatuor devrais-je dire, et la sœur de Krone. Celle-ci semble saoulée par ce couple fort bavard. Au moment où elle demande au cocher de relever son foulard, je me suis dit « ça y est ils sont cuits », car je pensais que le cocher était Bulle, mais tout va bien qui finit bien. Leur mensonges sont gros comme une maison, mais Fil ne se laisse jamais démonter. Si on était dans un jeu de rôle, j’imagine qu’il aurait le max de points de charisme. En ratchant, il arrive à se sortir de toutes les situations, même en débittant les plus gros mensonges 😊 Enfin, ils ont failli se faire griller.

Plus tard, Krone croit reconnaître sa sœur. En tout cas, il a vu sa perle. Perso, je resserrerais un peu ce paragraphe en terme d’émotions. Là, on dirait que Krone a soudain toutes les émotions en même temps, du coup j’ai été un peu perdue. D’autant que c’est un moment fort, la première fois que les deux se revoient.

Sinon, c’était sympa.

Mes notes :

« Velya de Clarens n'avait ressenti aucune peine en apprenant le décès de sa mère”
> Il me manque une indication de temps. Est-ce arrivé la veille ?

« ce fardeau étourdissant »
> Je sais pas si c’est la meilleure façon de qualifier le deuil, mais bon, c’est ptêtre juste moi…

« Jamais elle n'avait pardonné à ses parents la destinée qu'ils avaient réservée à ce petit frère tant aimé. »
> Que veux-tu dire ici ? Qu’elle est contre le fait qu’ils l’aient abandonné ? Ou qu’au contraire, que les parents avaient réservé à son frère une destinée meilleure qu’à elle ?

« Elle était désormais le Bras vertueux du Parakoï qui chassait les possesseurs de Don. Son frère avait été sacrifié à cette Justice. Voilà qu'elle avait juré de sa vie, de la servir. Elle devait sa liberté à son bourreau. Devait-elle l’aimer ou la haïr ?”
> J’avais d’abord imaginé qu’elle s’était engagée pour traquer les gens qui ont le Don, à l’instar de son frère. Mais je trouve que ce que tu fais-là est mieux. En gros, elle sert l’Empire, même si elle est mitigée contre cette chasse aux sorcières menée par le Parakoi (cf « Devait-elle l’aimer ou la haïr ? »). Pourquoi est-elle mitigée d’ailleurs ? Elle ne sait pas encore si les porteurs du Don sont bons ou mauvais ?
Attention, plus tard, tu as : « Velya évitait de mener une chasse inlassable aux rares possesseurs de Don, cela aurait été trahir sa propre nature, et son frère. »
> Donc en gros, elle n’hésite pas. Elle n’a rien contre les porteurs de Don, et éviterait de les traquer si elle avait le choix. De plus, on apprend ici sa peur d’être démasquée, à raison.
> Du coup, quelques clarifications seraient nécessaires dans le premier paragraphe que j’ai relevé, car à mon sens, tu te contredis au sein même du chapitre.
> Après, en relisant, je me suis dit, peut-être veux-tu dire qu’elle hésite entre aimer ou hair sa liberté ? Mais ce n’est pas logique, car elle aime sa liberté, rapport à ce qu’elle disait avant.
> Je pense que quelques clarifications sont nécessaires

« jumelle de celle qu'elle avait offerte à Augustin la nuit de sa fuite »
> Mais attends-voir, son frère a été abandonné dans la neige tout petit non ? Il n’a pas fui.

« La Justicière, aussi calme que son étalon dressé pour le combat, porta son index sur son nez rougi et invoqua son Don »
> Voilà qui est intéressant 😊
Il est classe son pouvoir dis-donc

« La bête se sentait acculée, blessée de l'intérieur, faible, amputée de sa force, en danger. »
> Oula, ça fait peut-être beaucoup !

« La bête fut plongée dans le noir le plus absolu. Toute la lumière fut absorbée par un voile opaque qui obstruait la vision du loup, réduite à néant. »
> La 2nde phrase répète l’idée de la première. Tu te paraphrases.

« incapables de réchauffer une atmosphère saisit par les rigueurs de l'hiver. »
> saisie

« Son pouvoir, frôlant l'absolu, désinhibait sa timidité naturelle. »
> Je me demande si ce chapitre ne devrait pas venir avant celui où Fil se fait passer pour un premier justicier. On comprendrait mieux pourquoi on lui ouvre la porte aussi vite, sans vérification ni rien.

« À en croire son pendentif »
> Depuis le début, j’imagine un tout petit pendentif, mais il doit être énorme s’il peut être perçu de loin, du haut des murs pour le chapitre Fil ou ici. C’était pas clair pour moi, je pense que la première description pourrait être revue (quand Fil le vole sur le cadavre), car j’imaginais vraiment un tout petit collier quoi, mais ce n’est visiblement pas le cas.

« Elle leva le menton, munie d’un dédain lui seyait à merveille »
> Phrase bizarre

« Comment une demoiselle sophistiquée comme moi peut s'amouracher de ce pastiche de grand seigneur ? »
> Haha je l’imagine trop dire ça.

« J'y ai grandi et n'ai-je jamais entendu parler »
> Tu peux enlever le deuxième « je » : « J'y ai grandi et n'ai jamais entendu parler »

« car son sourire malicieux, aussi sympathique soit-il »
> C’est encore un jugement porté par Bulle sur son sourire qui ne devrait pas avoir de jugement selon ce que j’ai compris

« Malgré la rencontre sous tension avec la Première Justicière, le caractère jovial et gouailleur de l'aîné de la troupe reprit le devant de la scène. »
> Il y a une contradiction entre cette phrase et la suite. Là, tu dis qu’il est joyeux. La phrase d’après, il est stressé et après il est carrément en colère (« Une colère rageuse l'envahit. ») puis triste (« Krone essuya, d'un revers de manche, cette marque de tristesse »). Perso, j’enlèverais cette phrase ou je mettrais même : « malgré l’hilarité de la bande, les mâchoires de Krone restaient crispées. La perle au cou de la justicière le renvoyait au passé. » ou un truc comme ça, sinon ce n’est pas logique pour moi. Puis Krone passe soudain par tous les spectres émotionnels. Un ou deux suffiraient je pense, là c’est too much.

Au plaisir de lire la suite,
ClementNobrad
Posté le 26/01/2023
Coucou Peridotite,

On découvre le Don de la sœur de Krone (qui est très cool je trouve). Et son Coût, quel est-il ?? > Je ne le dévoile pas volontairement tout de suite ! Tu l'apprendras dans un futur chapitre :)

"« Jamais elle n'avait pardonné à ses parents la destinée qu'ils avaient réservée à ce petit frère tant aimé. »
> Que veux-tu dire ici ? Qu’elle est contre le fait qu’ils l’aient abandonné ? Ou qu’au contraire, que les parents avaient réservé à son frère une destinée meilleure qu’à elle ?" > Première réponse, qu'elle est contre le fait que ses parents aient abandonné son frère.

"> Mais attends-voir, son frère a été abandonné dans la neige tout petit non ? Il n’a pas fui." > Velya l'a aidé à fuir, c'est elle qui a rencontré Fil (c'est ce qu'il raconte en faisant son poème dans le chapitre 8) Vélya a fui de la maison avec son frère et l'a confié a Fil qui trainait là par hasard car ils étaient poursuivi pas les hommes de son père.

"« La Justicière, aussi calme que son étalon dressé pour le combat, porta son index sur son nez rougi et invoqua son Don »
> Voilà qui est intéressant 😊
Il est classe son pouvoir dis-don" > Oui, très puissant ! Il y aura un chapitre plus lointain qui jouera avec son Coût aussi (qu'on ne connait pas encore ici :) )

"« car son sourire malicieux, aussi sympathique soit-il »
> C’est encore un jugement porté par Bulle sur son sourire qui ne devrait pas avoir de jugement selon ce que j’ai compris" > Si Bulle de Savon peut porter des jugements de valeurs, c'est l'inverse qui ne le touche pas. Tu peux l'insulter ou autre, ça ne lui fera jamais rien, mais il peut trouver quelqu'un de sympathique ou d'idiot...

"« Malgré la rencontre sous tension avec la Première Justicière, le caractère jovial et gouailleur de l'aîné de la troupe reprit le devant de la scène. »
> Il y a une contradiction entre cette phrase et la suite. Là, tu dis qu’il est joyeux. La phrase d’après, il est stressé et après il est carrément en colère " > Je ne trouve pas non. Fil est dans le carosse avec tout le monde et ils se marrent tous, pendant que Krone est seul devant sur son cheval. Il les entend rire, mais lui il est dans ses pensées plus tristes :)

Merci pour toutes les autres remarques ! Je les prends en considération même si je ne réponds pas systématiquement à tout :D

J'espère que la suite te plaira !
Flammy
Posté le 22/01/2023
Coucou !

J'ai beaucoup beaucoup le personnage de Velya ! Le fait qu'elle soit devenue Justicière pour une raison "simple" (fuir un mariage) mais qu'elle finisse par admettre que la liberté et le pouvoir, c'est cool, et qu'elle l'abandonnera jamais du coup, qu'elle fait juste une entorse pour les porteurs de Dons, j'ai trouvé ça très auto-cohérent et ça fonctionne très bien ! Tu peins rapidement un personnage complexe et ça marche bien ^^

Je dois t'avouer que j'étais sur le cul quand j'ai vu pour son Don =o Ca explique aussi pourquoi, malgré les années, elles continuent d'en vouloir à ses parents et à avoir de l'affection, c'est pas juste une soeur dévouée, ça aurait pu être elle à la place de son frère. Il y a juste un truc qui m'a fait tiquer, c'est que j'ai cherché un indice pour son coût, mais j'ai pas vu. C'est moi qui l'ai pas vu ou il y a un truc là ?

Le combo avec "elle croise par hasard le quatuor", j'avoue, ça a très bien marché =D Je me doutais qu'il se passerait pas forcément grand chose, mais niveau tension, ça a très bien passé avec moi, Fil qui fait le noble, Ombelyne qui a très envie de l'étriper, Bulle cachée (Ouiiii, un truc super pertinent <3 ), j'ai trouvé que tout fonctionnait bien avec moi ^^

Bon, par contre, coup dur pour Krone qui croit avoir reconnu sa soeur mais qui doit juste penser qu'elle a viré du mauvais côté sans plus d'explication x) Ca va pas être simple tout ça. De toute façon, le moment où Velya va capter que son frère fait partie des démons, ça va tout sauf être simple, ça promet d'être explosif x) Je suis très curieuse de voir ce que tout ça va donner !

Un autre chapitre qui fonctionne très bien avec moi ^^ Bon courage avec la suite =D
ClementNobrad
Posté le 22/01/2023
Coucou Flammy,

Content que ça t'ait plu ! Velya entre un peu plus dans l'histoire ici et va prendre de plus en plus de place. Chaque Don a son Cout, et je l'ai volontairement ici caché au lecteur. Ca viendra plus tard (en tout cas c'est pas un Cout visible de l'extérieur apparemment) car ça aura son importance pour un chapitre :) Je n'ai pas oublié ce point, ça aurait été une grosse incohérence :))

J'espère que la suite te plaira.
Petit spoil : Ombelyne va passer un mauvais moment dans le prochain chapitre ^^
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