La pomme
La pomme, quel fruit merveilleux : c'est rond, c'est doux, juteux et sucré. Dieu que c'est bon ! Et le goût change suivant la couleur et la forme.
Il en pousse sur tous les continents : de l'Europe à l'Afrique, de l'Asie à l'Amérique, sans oublier l'Australie. Il n'y en a pas en Antarctique, mais hey ! Qui dit qu'il n'y en a pas eu par le passé ?
En effet, d'où viennent les pommes ? Pourquoi sont-elles si différentes les unes des autres ? Comment ont-elles fait pour se retrouver aux 4 coins de la Terre ?
Voilà l'histoire que je vais vous conter aujourd'hui, mais avant cela, je tiens à porter votre attention sur la robe de ce fruit. La pomme a trois couleurs : vert émeraude, jaune or et rouge rubis. Ces couleurs correspondent aux trois plantes qui donnèrent naissance à ce fruit.
Au milieu d'un Lac gigantesque, baigné par les rayons du Soleil, émergeait une île. Une toute petite île, sur laquelle ne poussaient que trois plantes : un Sapin vert émeraude, du Blé jaune or et des Coquelicots rouge rubis.
Maintenant, nous pourrions nous dire qu'il s'agissait de joyeux camarades, d'inséparables amis ; après tout, ils se connaissaient tous depuis le début de leur vie.
Cependant, il n'en était rien ; ces trois végétaux se haïssaient au plus haut point. Certes, ils étaient sages. Certes, ils se comprenaient. Mais... Ils vivaient sur un tout petit îlot. Ils manquaient terriblement d'espace. Ils souffraient de trop se connaître, de trop se comprendre.
« Je suis le Sapin ! Honorez-moi ! Mes fruits sont aussi imposants que ma personne. Je suis un géant inébranlable, ma cime touche les cieux et mon regard scrute l'horizon afin de lire l'avenir. »
« Tais-toi ! » ripostaient les deux autres. « Tes fruits sont creux et factices. Tu n'es rien d'autre qu'un grand couard, qui se cache derrière sa carapace d'épines. Tu n'apportes rien au monde. Rien ! Tais-toi ! »
« Je suis le Blé ! Savourez-moi ! Mes graines ont sauvé plus d'un de la famine. Le vent se transforme en mélodie lorsqu'il souffle à travers mes épis. Je suis une bénédiction. »
« Tais-toi ! » protestaient les deux autres. « Tu es faible et fragile face au froid. Tes graines sont aussi insipides que l'air. Tu n'inspires rien d'autre que le commun et l'ordinaire. Tais-toi ! »
« Je suis le Coquelicot. Regardez-moi ! Mes sublimes pétales écarlates me rendent irrésistible, elles ont le goût des fruits des bois, elles guérissent de la toux et renforcent les poumons. »
« Tais-toi ! » rétorquaient les deux autres. « Tes couleurs sont peut être prometteuses, mais tu ne peux nourrir personne, maigre comme tu es. Et ne te vante pas de tes vertus médicinales, ton cousin le pavot est un poison qui tue par milliers. Tais-toi ! »
Et il en allait comme cela du matin au soir, et du soir au matin ; de janvier à décembre ; des jours de soleil aux jours de pluie. Et il en aurait été ainsi, jusqu'à la fin des temps.
C'est alors, que le Lac, en eut assez de ces disputes qui l’empêchait de dormir. Il se mit alors à enfler, et gonfler. Il déborda des berges et commença à engloutir l'îlot. Les trois végétaux prirent peur, ils tentèrent de calmer le Lac, d'éteindre sa furie, mais rien n'y fit.
Dès lors, ils prirent conscience qu'ils étaient condamnés.
Ils relâchèrent toutes leurs graines, mais elles commencèrent à couler.
Ils prirent alors une décision : ils les mélangèrent tous les trois, et ils obtinrent un fruit sec, qui flottait. Ils en produisirent des centaines, des vert émeraude, des jaune or, des rouge rubis, tous différents, tous semblables. Leurs progénitures recouvrirent le Lac, et le Lac recouvrit l'îlot. Les plantes se noyèrent.
Mais leurs fruits étaient encore secs, ils manquaient d'amour. Et c'est le Lac qui, reconnaissant le début d'une entraide, apporta un peu de son eau à chaque fruit. Un peu de vie. Et les fruits gonflèrent. Et ils devinrent ronds, doux, juteux et sucrés.
Les pommes étaient nées.
Et du Lac, elles prirent des rivières et des ruisseaux, elles traversèrent des pays entiers, des plaines et des forêts, des montagnes et des mers.
Et lorsqu'elles touchaient terre, un arbre poussait, et donnait des fruits vert émeraude, jaune or et rouge rubis.
La Mousse
Merci pour tes très jolis moments de poésie. Tu les appelles recettes, mais ce sont des contes, des poèmes en prose.
L'imagination permet de faire tous les voyages, toutes les interprétations, dans les contes justement, depuis la nuit des temps.
Bravo et merci encore pour cette évasion.
J'espère que la suite te plaira tout pareil, je vais peut être m'y remettre bientôt.
Entre temps porte toi bien !
Génial aussi celui-là !
J'ai particulièrement apprécié le classement entre les plantes xD C'était à la fois violent et mignon xD
Sinon j'aime beaucoup le pseudo que tu as choisi. Et tu as une très belle plume !
Un plaisir,
A bientôt !
Avec grand plaisir je découvre ce deuxième conte à croquer ♥
J'aime beaucoup le mélange de naïveté et de dureté de ce monde, ainsi que ce lac qui finit par imposer sa loi parce que bon, ça va bien quoi x'D
C'est très réussi, merci pour cette nouvelle découverte ^^
Je suis content que tu aimes aussi mes histoires. Porte toi bien !
Obliger la prochaine fois que je déguste une pomme je penserai à cette histoire
Je vois dans tes réponses aux commentaires que tu as lu la Bible par curiosité, j'ai fait la même chose l'année dernière ! Choquant mais amusant quand on a le recul nécessaire :D
Pour moi après, ce sera le Coran, entre 2 mangas =)
Merci pour ce petit mot doux en tout cas, il fait chaud au cœur =)
Je me souviens tout de même d'une petite dame shuar d'amérique du sud qui soignait le diabète avec des plantes. Quand on a pas les moyens de faire autrement et que l'on a encore la connaissance nécessaire, il ne faut pas se priver.
Tu vas me croire obsédée par les tirets mais j'en ai repéré quelques-uns manquants :
Pourquoi sont-elles si différentes
Comment ont-elles fait pour se retrouver aux 4 coins de la Terre ?
Honorez-moi !
Tais-toi !
Savourez-moi !
Honorez-moi !
Tes couleurs sont peut-être prometteuses
ainsi que : Mes sublimes pétales écarlates me rendent irrésistibleS
Dans cet enchaînement-là : "Ils prirent alors conscience qu'ils étaient condamnés. Ils relâchèrent alors toutes leurs graines, mais elles commencèrent à couler. Ils prirent alors une décision", la répétition du "alors" est volontaire ? Si non, j'en enlèverai.
Je suis en train de penser, en lisant tes références à la Bible, que c'est drôle justement d'avoir fait de la pomme un fruit de coopération et de solidarité alors qu'elle est généralement considérée comme le fruit de la discorde. Ca me plait bien de lui trouver une autre origine.
Grâce à toi je rajoute maintenant les tirets dans les nouveaux textes, je me prendrai du temps pour rajouter ceux qui manquent. Et enlever un des "alors" que je n'avais pas vu.
Ensuite, lorsque le Coquelicot parle, il est seul, ces pétales le rendent irrésistible, il est irrésistible, grâce à ses pétales. C'est pas ça ?
Pour finir avec l'histoire de la pomme, je t'avoue ne pas me souvenir si je l'ai fait exprès ou pas, je l'ai écrit il y a longtemps. En tout cas c'est chouette de me l'avoir fait remarquer.
Porte toi bien et au plaisir de pouvoir lire tes messages.
Pour moi ce nouveau conte est une réussite.
Les différentes caractéristiques de chaque arbre, les joutes verbales, les descriptions...pour moi tout marche très bien, et en plus j'ai appris deux trois petites choses (le pavot et le coquelicot sont cousins ??!!!?!??!!!!).
Mention spéciale à la fin qui m'a surpris par son ton plus sérieux et triste. Enfin je comprends très bien que le Lac soit un peu en colère mais wouaw je ne m'attendais pas à un tel sort...
Alors pour m'avoir fait ressentir un picotement au coeur pour trois végétaux agressifs, je dis bravo !
Ensuite mon inspiration pour le Lac vient de mes lectures de la Bible avec le caractère impétueux de Dieu.
Sérieux, j'ai commencé à lire ce bouquin par curiosité, il y a des moments dans l'Exode ou les Nombres qui me choquent. Et je vous jure qu'il m'en faut pour me choquer.