La plume blanche, la boussole et la poudre d’étoile

Notes de l’auteur : N'hésitez pas à me dire en commentaire si ça vous plais, ça fais toujours plaisir 😊

Alors que je m’apretai à fouiller une vitrine remplie de bijoux, je fus interrompus par une lumière qui emplissait la pièce entière. Cette lueur vive venait du vieux grimoire. Je restais à le dévisager tandis que les pages se tournaient toutes seules. Tout à coup, le livre de sorts et potions se ferma brusquement en un bruit qui résonnait jusque dans les nombreux couloirs du château. L'écho se perdit ensuite dans l'immensité de la pièce pour retrouver le calme pesant. Il se rouvrir aussitôt sur une page bien précise. Je saisis le livre avec grande joie et je commençai à lire la page concernée. Il y avait écrit : " Cherches, chercheras et tu trouveras "faisant office de titre. J’étais plus que ravie d’apprendre que le grimoire magique allait tout arranger. J’avais le cœur léger à l’idée que le collier soit bientôt entre mes mains. Mais pour cela, il fallait déjà que je prononce une formule magique correctement ou bien que je concocte une potion sans se tromper dans les ingrédients. 

Avant de m'emballer trop, je décidai de regarder ce dont j’avais besoin. Il me faut une boussole, une plume blanche et de la poudre d’étoile filante. Je possédais déjà une boussole, une plume était simple à prendre mais pour ce qui était de la poudre je n’en n’avait aucune idée. Je m’approche de plus en plus de la page pour essayer de trouver une alternative à cette poudre d’étoile filante. De haut en bas, je balaie la feuille du regard jusqu’à m’apercevoir que sous le dessin de l’étoile filante y était inscrite une petite phrase presque invisible à l'œil nu. Je sortis alors la loupe de mon sac, la rapprocha des mots et réussi à décrypter le texte. La phrase chuchotée, rien ne se passa pendant quelques minutes puis un toussotement se fit entendre. Je fus surprise d’apprendre qu’il s’agissait du livre quand il commença à parler. 

 

- «  De la poudre tu as, dans ton sac caché, tu l’a reconnaîtra avec sa poudre argentée, récita-t-il d’une voix grave  »

Aussitôt je me jetai sur mon sac pour retrouver le flacon que j’avais vu tout à l’heure, ce livre m’avait guidé vers la bonne réponse. Bien que c’était très surprenant, j’étais ravie qu’il m’éclaire le chemin. Je trouvai la plume en un rien de temps et la détacha de la robe de plume. Tous les ingrédients réunis, je me remis à la lecture du grimoire. D'après le vieux livre, il fallait d'abord poser délicatement la plume sur la boussole et les mettre au contacte de la lune. Après 10 minutes il fallait saupoudrer la plume de la poudre d’étoile filante. Si la poudre devenait légèrement rosée alors il fallait passer à la dernière étape qui était de réciter cent fois le nom de l’objet qu’on recherchait. Normalement, une fois terminé, la plume nous guide vers l’objet recherché. La seule précaution était qu’il fallait garder la boussole en main pendant que la plume se dirigeait vers l’objet. 

Je pris un certain temps pour me remémorer toutes les étapes, qu’elles soient bien exécutées était cruciale pour la suite.  Je voulais à tout prix mettre toutes les chances de mon côté pour que je puisse rentrer chez moi et retrouver ma famille. Bien que l’aventure était passionnante, mes vacances commençaient à me manquer sérieusement. À ça s'ajoutait la crainte de ne pas réussir et de rester coincé à Ophira. Une fois mes esprits canalisés, je m'immisçai à la préparation de l’espèce de mixture mi potion mi sortilège. Je pris la plume blanche et la posa sur ma boussole. Ensuite je m'approchai de la fenêtre et découvris que dehors il faisait déjà noir. Le temps s’était écoulée à une vitesse folle. Je ne m’étais pas rendue compte que j’avais passé autant de temps au château. La lune se détachait des nuages et je pus mettre les objets à la lueur grisâtre. Puis je versai minutieusement la poudre jusqu’à ce que la couleur change et répétais cent fois les mêmes mots. Les cents mots terminés, je saisis délicatement la plume et gardai la boussole dans mon autre main. La plume commença à s’agiter et je m’élançai aussitôt en sa direction ne faisant pas attention là où je mettais mes pieds. Je sortis de la salle aux trésors pour revenir dans le couloir, je pris soin de contourner le trou béant de la pièce souterraine et repris le trajet qu’indiquait la plume.                                                          

Tout à coup un piège se déclencha au moment même où je posais mon orteil sur le sol. Je sentis le sol se dérober sous moi encore une fois. A cause ce pénible étourdissement, je me retrouvai prise au piège dans un tas de cordes qui semblaient impossible à détacher. Je me trouvais tellement bête d’avoir pu baisser ma garde aussi facilement et je restais à m’en vouloir un instant en cette posture quelque peu ridicule. En faisant preuve de faiblesse, je donnais raison à la sorcière couronnée. Pourquoi me laisser indemne si je me laisse piéger de cette façon. C'était la question que je me posais. L’occupante de ces lieux m’avait épargnée de la cage de ronce mais je m’étais refait prisonnière d’une façon encore plus bête. Après tout elle avait raison, le fait qu’elle m’emprisonne ou pas n’avait aucune importance puisque d’une minute à l’autre je me retrouverais empêtrée dans un piège que je n’avais vu venir. Après toutes les épreuves que j’avais surmontées avec les  gardiennes des éléments, il avait fallu que je me retrouve telle une mouche prise au piège par la toile d’une araignée. Nébula, à ce moment-là devait se moquer de mon moment de faiblesse. Après m’être lamentée sur mon sort ultérieurement, je me ressaisis et réfléchis  à un moyen efficace de me libérer. Je commençai à me débattre dans tous les sens sans trop d’espoir mais espérant quand même faire céder sous mon poids le tas de cordes. Je me pressai de plus belle pour pas que la plume ne s'échappe de mon champ de vision, elle qui n’était presque plus à portée de vue n’avait besoin de qu’un instant pour disparaître de ma vue. Même si je me forçais à rester positive, des centaines de pensées négatives inondaient mon esprit. Je savais très bien que comparé à mes amies j’avais reçu une dernière chance mais je l’avais épuisée bêtement. Je vins à penser que si on avait réussi tant de dures épreuves ce n’était pas grâce à moi puisque toutes avaient fait leurs preuves en dérobant courageusement un des cinq colliers ancestraux. Mais moi tout ce que j’avais fait depuis le début de l’aventure était de les inviter à s’activer pour sauver le royaume. Ce discours qu’elles répétaient tant n’était qu’un rêve qui n’avait aucune chance de réaliser m’étais-je dis avec tristesse.

Alors que je comptais les secondes comme pour rassurer que ça allait durer peu de temps, j'entendis d'étranges bruits semblant provenir des cordages. D’une seconde à l’autre, je me retrouvai soudainement étalée sur le parquet froid du château. La première réaction que j'eus fut qu'un sentiment de joie s'empara de moi. Puis après un peu d'hésitation je me résiliais à penser que le piège avait été détruit sous mon poids comme je l'avais imaginé plus tôt. Quand je me relevai je fus stoppée par une intense douleur à la cheville. En tombant au sol je m'étais foulée la cheville mais ce léger handicape me stopperait pas dans l'immense sensation de faire mes preuves.  Durant toute l’aventure, les gardiennes des éléments s'étaient relayées pour obtenir les bijoux ancestraux pendant que je les encourageais et les retardais à la fois mais cette fois ci la roue avait tourné et elles comptaient sur moi pour dérober le dernier collier des mains de la sinistre sorcière. J'étais plus que décidé à reprendre le collier ancestral pour sauver pour de bon Ophira. De ce fait, l’histoire de Nébula au pouvoir ne serait qu’un cauchemar lointain perdu dans les souvenirs de jours joyeux des habitants de ce royaume. Pleine d’espoir et de détermination je jetai un dernier coup d'œil aux cordes comme pour m’assurer que le piège dans lequel je m'étais empêtrée appartenait désormais au passé. Malgré le vif regard, je remarquai que certaines des cordes étaient endommagées. Mon hypothèse sur qu’elle aurait cédé sous mon poids était totalement valable. Je me remis en route très rapidement et rejoignis la plume in extremis malgré mon boitillement lié à la douleur de ma cheville. Pendant ma course folle, je sentais un léger poids sur mon épaule mais je n’y prêtai pas attention puisque je n’ai plus de temps à perdre à cause de de mes nombreuses erreurs. La plume traversa l’une des nombreuses portes du couloir et s'engouffra dans la pièce. Hors je savais très bien que cette pièce ne contenait pas le dernier collier de notre quête puisque toutes les portes de ce couloir avaient été ouvertes et les pièces fouillées. Je m'avançai vers la porte et l’ouvris. Aussitôt elle se referma derrière moi en un fracas pas possible. Tout à coup la mon guide duveteux s’arrêta avant de retomber dans le creux de mes mains. Je regardai aussitôt autour de moi avec un grand sourire apparent sur mon visage mais la pièce était entièrement vide. Je pensais que le sortilège que j'avais employé avait fonctionné mais au lieu de m’emmener dans la bonne direction, la plume m’avait laissé dans une pièce sans le moindre moyen de s’échapper. Peut-être que Nébula y était pour quelque chose, mais ça ne m’emportais peu puisque le résultat était le même. Exténuée et abattue par l’émotion, je m’éffondrai au sol. Accablée par les torrents de larmes que je versais, je ne parvins pas à me reprendre. J'avais toutes les raisons du monde pour me lamenter de cette sorte mais ça ne justifiait pas mes actes. Alors que je commençai à sangloter de moins en moins j'entendis une voix rassurante :

- «  Emma, pourquoi te mets-tu dans ces états, à présent je suis là tu n’as plus à t’en faire. »

Je me retournai un peu surprise et découvris une petite créature agrippée à mon épaule droite. Je m'attendais à retrouver un petit animal, mais au lieu de ça, une personne de la taille d'un pouce et vêtu d'une armure complète se tenait sur moi. Je bredouillai comme intimidée par la gentillesse de cette créature.

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