La honte du Mikilldys

Par Jowie

La honte du Mikilldys

 

Après avoir minutieusement retiré chaque poil de chat de ses draps, l'elfe se dévêtit, se coucha et souffla sa bougie. Dans le noir, encore étourdie par cette journée fort compromettante, elle se mit à fredonner : blothagren, blothagris, blothagrech, blothagrë... Mémoriser une poignée de mots, les répéter en boucle avant de s'endormir, voilà ce qui constituait son rituel quotidien, sa berceuse. Cette nuit-là toutefois, ses paupières refusaient de se coller et ses tempes de se détendre. L'affaire de l'Opyrienne, la gifle, le coup de poing, sa place au monastère qui chancelait, l'exorcisme à venir, le chat, les fleurs jaunes... Comment somnoler avec des idées de la sorte ?

L'exorcisme. De telles pratiques ne s'exerçaient pas véritablement au Don'hill, si ? Dans ce cas, elle était cuite : en plus de lui briser l'esprit, on lui demanderait forcément à un moment ou à un autre d'ôter sa coiffe et sa touaille. L'angoisse lui envoya un nouveau frisson dans le ventre. Jusqu'où s'étendait le savoir des érudites de cette abbaye ? Celles qui, depuis des décennies, parcouraient les manuels interdits et se soufflaient les secrets de leur sainte profession ? Eleonara songea au chat, voleur tigré et à moustaches. Si quelqu'un découvrait la fleur jaune dans sa gueule et la retraçait jusqu'à elle, l'exorcisme ne serait qu'une mise en bouche.

Elle ne pouvait pas rester les bras croisés. Pas maintenant. D'un mouvement sec des jambes, elle jeta son duvet par terre, se rhabilla en vitesse, endossa sa plus grosse mante et rabattit son capuchon. Elle éprouvait un rare, insatiable besoin de parler, de se confier. Agnan devait être trouvable à l'écurie, comme chaque soir. Il saurait l'apaiser ou au moins la distraire.

Dans le lugubre silence du couloir, Eleonara fut tentée d'emprunter le passage souterrain par l'entrée secrète et peu orthodoxe des latrines, mais changea d'avis. Elle ne connaissait pas les sous-sols aussi bien que les Nordiques et elle ne possédait pas de carte pour guider ses pas non plus. Telle une ombre, elle plongea donc dans l'obscurité des escaliers pour nager dans l'abondante mer noire qu'était le rez-de-chaussée. Là, elle céda sa confiance à sa mémoire sensorielle et à ses instincts pour un long voyage à l'aveuglette.

 

Ce ne fut qu'en ressurgissant devant sa destination qu'elle retira sa capuche. Elle frictionna ses mains et leur souffla dessus. Les vantaux de l'écurie étaient clos. Elle ne savait pas bien ce qu'elle raconterait à Agnan, mais elle avait comme un pressentiment que les mots lui viendraient d'eux-mêmes.

Eleonara s'apprêtait à frapper sur le volet supérieur, lorsqu'une douce psalmodie émanant à travers le bois la médusa. Lentement, elle déposa son oreille contre le battant. Tout bas, une voix d'homme entonnait, avec un timide accompagnement au luth, une chanson mélancolique quoique rythmée, dont elle s'hébéta à saisir les paroles.

 

Prie, prie, prisonnier, prie,

Il vaudrait mieux qu'elle t'oublie,

Guettant ta venue à sa fenêtre,

Alors que bientôt, tu cesseras d'être.

 

Prie, prie, prisonnier, prie,

Que je ris, quand ta douleur crie,

J'empresserai mes griffes de te percer,

Plutôt qu'un jour, te libérer.

 

Peut-être qu'encore, elle t'attend,

Et si la chance te l'autorise,

Aucun autre ne l'aura conquise.

Or voués à la ruine sont ses sentiments.

 

Prie, prie, prisonnier, prie,

Ton courage pour peu l'ennuie.

Elle t'avait prévenu, tu le sais.

Hélas, partir, tu le voulais.

 

Malheureux voyageur, que croyais-tu ?

Depuis le début, tu es perdu.

Affronter ma colère, dans quel but ?

Lui revenir, tu ne pourras plus.

 

Ici haut, je ne fonds pas,

Ici haut, je ne fondrai pas...

 

Eleonara avait l'impression de planer au-dessus au sol : elle venait d'entendre un vieil air nordique, dont elle avait saisi assez de paroles pour en décortiquer le sens contre toute espérance. Elle n'en revenait pas. Surtout que le chanteur...

— Quelle mule, ce Sgarlaad ! pesta une voix en pleine mue, à un pas d'elle. Combien de fois lui ai-je dit de ne pas utiliser le dialecte, même pour pousser la chansonnette ?

— Agnan ! s'écria Eleonara, secouée par un sursaut.

Le garçon au crâne pelé lui supplia par une grimace de baisser la voix.

— Chut ! Les vigiles pourraient nous entendre. (Il l'éloigna de la porte.) Sgarlaad est d'humeur nostalgique ces temps, mieux vaut ne pas le déranger. Qu'est-ce que tu fabriques ici ? Euh, c'est de la confiture aux fruits des bois, que je vois, là, étalée sur ton nez ?

Il s'approcha avec son doigt pointé ; Eleonara s'écarta.

— C'est un hématome. J'ai besoin de ton aide, Agnan. Demain, on me fera la peau.

Elle se sentait faiblir et son sang-froid lui échapper. Le jeune convers la saisit par les épaules.

— Quoi ? Qui ? Pourquoi ? Qu'ils essaient seulement de te toucher, pour voir ! Ils verront de quel bois je me chauffe !

Il adopta une position d'attaque, genoux fléchis et poings contractés prêts à cogner, sans se soucier du ridicule que provoquait sa corpulence d'araignée.

— C'est urgent, Agnan. Les nonnes vont m'exorciser.

Le Nordique abandonna sa posture de guerrier et arrondit les yeux. Ses deux index se bécotèrent nerveusement, tandis qu'il cherchait quoi répondre.

— Qu'y a-t-il ? le pressa Eleonara.

— Nous sommes débordés comme jamais et je n'arrive pas à tout faire seul. Voulï n'arrête pas de mordre les autres convers et tout le monde veut le charcuter. Sgarlaad est déprimé, il refuse de travailler et passe son temps à jouer du luth. Je ne l'ai jamais vu comme ça. Et maintenant, tu vas subir un exorcisme. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais plus où donner de la tête !

Eleonara haussa les sourcils. Sgarlaad devait prêter main forte à Agnan à l'écurie ? Depuis quand les moines-soldats endossaient-ils les tâches des convers ?

L'adolescent emprisonna son crâne entre ses longs doigts et serra avec un gémissement. Eleonara contempla un instant sa chevelure rase, ainsi que les cicatrices et les cercles glabres qui la parsemaient, là où ses cheveux bruns ne repousseraient jamais. Elle s'en voulut de l'avoir dérangé ; Agnan semblait vaciller au bord de l'accès nerveux. Et Sgarlaad n'était pas dans sa peau non plus, apparemment. Si les Mikilldiens commençaient à piquer des crises, Eleonara n'avait plus grand espoir quant sa propre santé d'esprit.

Agnan souffla et se massa les tempes.

— Bon, soyons fous.

Il inspira fort et tapa sur la porte à vantaux. Eleonara le remercia par la pensée. Il faisait nuit noire et ils n'avaient nulle part d'autre où aller ; converser dehors à une heure pareille n'était pas une brillante idée.

Sgarlaad apparut à l'entrebâillement, grand et grave, bien plus grave qu'à l'accoutumée. Il se racla la gorge ; il venait de se heurter le front au linteau et c'était à peine s'il avait froncé les sourcils. Avait-il oublié que les encadrements n'étaient pas taillés à sa mesure, mais pour des humains lui arrivant à l'épaule ?

Ye ? demanda-t-il en dialecte, à la manière de quelqu'un qui émerge d'un sommeil de cent ans.

Sans une parole, Agnan saisit Eleonara par le coude et se faufila sous le bras de l'ex-Sylvain, qui crocha les panneaux derrière eux, visiblement contrarié par leur manque de formalités.

— Que fait-elle ici ?

Agnan se positionna entre ses deux camarades.

— Sgarlaad, ne t'énerve pas, je sais que tu voulais que je te laisse tranquille et tout ça, mais Bronwen a quelque chose d'important à nous dire.

Le chat. La fleur. Le sang. Ces troublantes images clignotèrent entre les paupières d'Eleonara, avant qu'elle ne les effaçât d'un coup de tête. Non, ce n'était pas ça qu'elle devait leur partager.

L'ex-Sylvain baissa les yeux sans rien dire. Ce qui se passait autour de lui n'avait pas particulièrement l'air de l'atteindre. Agnan aurait pu faire des cabrioles avec pour seul accoutrement un touret et une barbette qu'il n'aurait pas bronché.

— J'ai eu quelques ennuis aujourd'hui, débuta l'elfe d'une petite voix, ne sachant pas par où attaquer son récit. L'Abbesse est furieuse que son plan pour couler Sebasha ait raté. Elle me suspecte et attend que l'Opyrienne se manifeste pour m'incriminer, moi, et sauver l'honneur de son couvent. Euh, rassurez-moi, les moines-soldats n'ont pas mis la main votre charte en fouillant vos affaires, si ?

— Ne t'en fais pas pour nous, Bronwen, dit Agnan. Nous avons suivi tes conseils et l'avons dissimulé autre part. Les moines ont saccagé nos affaires sans rien remettre à sa place en partant, mais au moins, comme ça, ils ne peuvent nous accuser de rien. Merci beaucoup pour l'avertissement, hein, ça nous a économisé un moment embarrassant. Donc, c'est pour ça que tes consœurs veulent te punir ? Parce que Sebasha d'Éméride a eu vent de leur complot et que pour s'en laver les mains, elles t'accusent toi ?

— C'est juste, mais j'ai un autre problème. Connaissez-vous par hasard un certain Rikard ? Sire Rikard Methonel ?

— Oui, répondit aigrement Sgarlaad, refondu dans une torpeur effrayante.

— Personne ne le traite de sire, pourtant, fit remarquer Agnan. On le surnomme communément Rik. Ce n'est qu'un petit ambitieux. Il colle toujours aux bottes d'Errmund rien que parce qu'il représente le pont à la famille de Blodmoore. Rik donnerait n'importe quoi pour être son ami. Pauvre type !

Rikard recherchait l'amitié d'Errmund, le Mikilldien apprivoisé par les Blodmoore ? C'était surprenant : lors de leur malencontreuse rencontre dans la cour, Eleonara avait davantage eu l'impression qu'Errmund accompagnait Rikard et non pas le contraire. Elle s'était trompée.

Agnan cultivait une bonne dose de rancœur à l'égard du fameux noblaillon.

— Rien ne le gêne. Il s'estime pardonné par tout le monde, même pour ses effronteries les plus grossières. Il rote, insulte, jure, cure son nez en public, mais ne rate pas l'occasion de reprocher ce comportement aux autres, à ses sbires ou à qui que ce soit. Je ne sais pas ce qui retient ses proches de l'assommer. Je n'aime pas mépriser les gens, mais lui, je le déteste ! Il nous embête souvent ; heureusement que Tomislav d'Ox est là pour le remettre à sa place ! Je l'aime bien lui. Il n'est pas comme les autres Einhendriens. Il est le petit frère du sergent Petrus d'Ox, tu vois qui c'est ?

Voyant qu'il déviait du sujet, Sgarlaad se retourna comme s'il baignait dans la poix et parut, à en juger l'arrondissement de ses petits yeux, enfin remarquer la taille des ecchymoses sur la face d'Eleonara. Le choc se répercuta sur son visage en poussant ses sourcils clairs vers le haut et sa bouche vers le bas.

— C'est justement pour ça que je suis venue vous voir, bafouilla Eleonara en amenant un pan de son voile contre sa joue.

Elle supportait mal que l'ex-Sylvain la regardât aussi fixement.

— Petite question, intervint Agnan, en positionnant son index à la verticale. C'est quoi le rapport entre les nonnes qui veulent potentiellement ta peau, tes bleus et Rikard ? C'est cet abruti qui t'a fait ça ?

— Non, c'est moi qui lui ai mis un coup de poing sur le nez.

Un cheval éternua.

— Tope-là ! s'égaya Agnan en s'élançant vers la future condamnée, la paume levée.

Sgarlaad se décongela, déployant brusquement son bras pour arrêter son compatriote qui encaissa son coude dans l'estomac. Courbé en avant, il toussa et rouspéta.

— Aïe-oh ! Ne me dis pas que tu désapprouves son acte ; il le méritait, ce crapaud !

— J'approuve, signifia Sgarlaad en baissant considérablement la voix. Mais parlez moins fort, nous avons de la compagnie.

Sceptique, Agnan marcha en crabe jusqu'à l'entrée de l'écurie. À peine eut-il ventousé le pavillon de son oreille à la paroi qu'il fut écrasé derrière la porte, propulsée par un sérieux coup de pied. Eleonara, très inélégamment éjectée par l'ex-Sylvain, se vit atterrir dans la paille trempée d'une stalle. À quatre pattes, elle pivota à trente degrés et découvrit devant elle l'air outré de Voulï, enchaîné de toutes parts.

Une voix joviale éclata dans un einhendrien parfait.

— Sgarli ! Mon cher, cher compagnon !

Un silence morne accueillit la salutation.

— Bonsoir, marmonna finalement Sgarlaad avec un temps de retard.

— Je viens... Ah ! s'exclama le nouveau venu. Où est ton compère-fanfreluche ?

Eleonara guigna prudemment par-dessus la stalle, avant de s'accroupir à nouveau. Errmund, l'allié de Rikard et le protégé des Blodmoore, lui tournait le dos, faisant face à Sgarlaad. Agnan, par contre, demeurait introuvable. Était-il resté ventousé au verso de la porte ?

— Il a dû s'absenter.

Il n'y avait pas réponse plus désintéressée.

— Quel dommage, dit Errmund en se passant un ongle sur sa mâchoire rasée à la perfection. Je voulais le persuader de vendre son malheureux canasson à un boucher. Bien, ne tournons pas autour du pot, veux-tu ? Tu sais sûrement pourquoi je suis là.

— Je n'en ai pas la moindre idée.

Derrière la demi-cloison de la stalle, Eleonara se pinçait les narines. Si la poussière et le foin se mettaient d'accord pour la faire éternuer, elle les mettrait tous dans se sales draps. Elle rassembla ses jambes et pressa ses genoux contre sa poitrine. Le regard abyssal de Voulï ne lui inspirait pas confiance.

Errmund agita ses gants, qu'il tenait dans une main, en direction de l'accusé.

— Premièrement, je suis là pour te remercier de prendre soin de mon cheval. Deuxièmement, pour te reprocher ton comportement abusif vis-à-vis de Rik.

— Mon comportement abusif.

Sur un ton défensif, Sgarlaad avait laissé échapper un indice d'indignation, voire de douleur, une fluctuation vocale tellement minime, que seule une oreille affinée aurait pu détecter. Savoir que ses efforts et sa discipline n'étaient pas reconnus devait l'écorcher. Il n'avait jamais défié l'autorité des sergents ou de ses confrères. Il suivait leurs ordres à la lettre, se taisait, endurait leurs farces et leurs moqueries sans jamais renâcler ou flancher.

La face joviale d'Errmund se changea en moue désappointée.

— Franchement, tout ce manège parce que Rik t'as devancé à l'entraînement de la course au drapeau... (Il termina la phrase par trois claquements de langue.) La gaffe te revient-elle, à présent ?

Sgarlaad attendit un peu avant de répliquer :

— J'avais l'intention de m'excuser, qu'il était déjà parti. Qu'il pardonne ma maladresse, je ne l'avais pas vu. C'est infortuné, il m'arrive pile à l'épaule.

Un sourire amusé se dessina sur les joues lisses de l'oisillon des Blodmoore.

— Tout de même, ce n'était pas très malin, en te retournant, de lui envoyer ton coude dans la figure. Il venait à peine de se blesser au nez. Oh, rien de mortel. Juste un petit accident.

Avec un pincement de culpabilité, Eleonara rentra la tête dans les épaules. Alors comme ça, tout comme elle, Sgarlaad avait meurtri le nez de l'amoureux d'Agnieszka ?

L'elfe tira la langue à Voulï, qui, immobilisé malgré lui, écumait furieusement parce que ses dents ne réussissaient pas à atteindre son mollet.

Dans le couloir de l'écurie, l'homme aux cheveux corbeau poursuivait :

— ...mais revenons à nos moutons. Si d'aventure tu croisais une jeune novice pâlichonne, maigre comme un auriculaire, avec une veine protubérante sous l’œil droit et recouverte de taches de rousseur, préviens-moi.

Damnation, pensa la fautive. Rik la recherchait toujours. Et un prix juteux sur sa tête, ce serait pour quand ? Elle croisa les doigts, espérant de tout son corps que Sgarlaad, tout tueur d'elfes qu'il avait été, ne la dénoncerait pas. Elle ne voyait pas exactement pourquoi il le ferait, mais c'était à ça qu'elle s'attendait.

— Je saurais peu la détecter ; les religieuses me paraissent toutes pareilles, avoua l'ex-Sylvain avant d'ajouter avec son ton neutre habituel : Pourquoi cette fille ? Est-elle liée à la meurtrissure de ton ami ?

Eleonara ignora l'ardeur avec laquelle le poney nordique effritait les brins de paille sous ses sabots. Le Mikilldien venait de mentir pour la protéger, elle, ou peut-être pour qu'elle n'eût pas de raison pour les trahir, lui et Agnan. Dans tous les cas, ses préjugés l'avaient induite en erreur encore une fois. Seul Voulï eut droit de voir ses jambes frissonner et ses joues prendre de la couleur. D'une certaine façon, elle était contente d'avoir eu tort.

Errmund tiqua comme un chien arrosé d'eau froide.

— Liée à la meurtrissure de Rik ? Naturellement pas, quelle drôle d'idée ! Cette môme n'a absolument rien à voir dans l'histoire. Co... pourquoi cette question ?

— Simple hypothèse. Je suis certain que consulter l'Abbesse t'aidera davantage dans ton enquête.

— Oh, nul besoin d'alerter le haut de la pyramide, l'affaire se réglera sans scandale. Bon, changeons de sujet. Ah, mon ami, il m'est à cœur d'exprimer ma compassion envers ta peine.

— Ma peine, répéta platement Sgarlaad.

— Oui : rétrogradé à convers ! Je suis surpris que tu n'aies pas crié à l'injustice.

— Je n'ai pas mon mot à dire dans cette affaire.

— Ta situation me révolte, mais je peine à imaginer une disqualification sans raison. Aurais-tu quelque chose à déclarer ? Une grossièreté glissée à Blodmoore à cause du jeu de rôle de l'autre jour, par exemple ? Aurais-tu quelque acte de traîtrise à admettre ?

L'elfe pointa discrètement le museau, curieuse. En arrière-plan, une tête rasée s'aventura également hors de sa cachette.

Errmund s'amusait à toucher les pointes d'une fourche à l'envers. Un acte de traîtrise. Il l'avait dit. Savait-il, pour la charte ?

Muet, Sgarlaad l'avait regardé débiter, les paupières fatiguées.

— T'inspire-je donc si peu d'estime ?

Son expression était dure à traduire. Ses bras pendaient à ses côtés, ses genoux réceptionnaient son poids, mais pas plus. Eleonara était persuadée que si elle l'avait poussé du doigt, il se serait écroulé.

— Dis-moi ce que tu as à me dire, Errmund, fils de Err, soupira-t-il en brossant sa barbiche de blé avec ses doigts. Je te connais trop bien pour ne pas imaginer que tu me caches quelque chose.

Son interlocuteur expira longuement et enlaça ses mains derrière son dos.

— Si tu insistes, soit. À ta place, je plierais bagage. Conseil d'ami. La décision des sergents et de l'Abbé de te rétrograder à convers ne peut pas être tombée du ciel. Il s'agit d'une mise en garde.

Un volet, quelque part à l'arrière de l'écurie, se secoua bruyamment sous le vent maritime. Un cheval renifla, un autre se frotta à une poutre.

Les cuisses contre sa cage thoracique, la main devant la bouche et les poumons contractés, Eleonara prenait conscience d'un galet froid au fond de son estomac. Elle n'était pas la seule à avoir des ennuis.

— Cessons toute hypocrisie ici, Sgarlaad. Le sergent de Blodmoore te méprise et il est de grande influence. Au nom de ta sauvegarde, prends garde. Ta place n'est pas au Don'hill.

Agnan choisit ce tournant dans la conversation pour bondir à la lumière et aller marteler son poing sur le blouson d'Errmund.

— Hé ! Personne ne peut se plaindre de Sgarlaad, personne ! Il donne son tout, plus que quiconque ici : plus que vous, et certainement plus que moi. Alors ne vous pavanez pas ici avec vos airs de nobliau et vos menaces enrobées de miel, espèce de bouffon ! Et dire que vous êtes aussi du Mikilldys, quelle honte, quelle honte ! Allez crever dans un trou, vieux pet !

Cramoisi de colère, Agnan cracha sur la botte luisante d'Errmund. Un tantinet exaspéré, ce dernier souleva le garçon comme un enfant mal élevé, le ficha dehors d'un balancement de bras et ferma les volets.

— Sérieusement, il faudrait songer à le tenir en laisse, ton freluquet, dit Errmund en se frottant les paumes comme pour les nettoyer.

— Si les sergents me rétrogradent, cela ne regarde qu'eux, déclara Sgarlaad, insensiblement impassible. Tant qu'ils ne me renvoient pas, je ne quitterai pas ce lieu.

— Ton entêtement et ton orgueil seront ta perte.

Son orgueil, Sgarlaad l'avait abandonné à la frontière, pensa Eleonara. Elle se reconcentra sur la voix rauque qui se défendait.

— Si Blodmoore me déteste, il n'est pas en mon pouvoir de l'en empêcher. Mais je n'ai pas que des ennemis ici.

— Ah ?

— Tomislav d'Ox, le frère cadet du sergent Petrus d'Ox, m'a honoré d'un présent pour ma troisième place à la course des drapeaux.

— Un cadeau, carrément... ? constata Errmund. Ahah.

Il marqua un temps d'arrêt, avant de continuer :

— Écoute, fais ce que tu veux ; mon intention n'était que de t'avertir. Mon devoir ici est terminé. S'il te plaît, réfléchis et entends raison. Je ne veux pas que les choses s'amochent pour toi. Allez, bonne nuit, mon ami.

Il s'en allait vers la porte, quand Sgarlaad le rappela.

— Combien Blodmoore t'a-t-il payé pour me convaincre de partir ?

Errmund, soudain devenu le servant de l'ennemi, fit halte en malaxant ses gants dans son poing fermé. Il considéra Sgarlaad puis sourit.

— Quel bâtard tu fais.

Le silence tomba, sec, tel la hache d'un bourreau. On n'entendait plus que des respirations contenues, réprimées. Où n'importe qui se serait permis une tempête, l'insulté excédait de contrôle. L'injure, il l'avait engloutie et noyée en lui comme le désespéré appuie l'épée d'un autre entre ses côtes. Il l'avait absorbée dans cette patience infinie qu'il respirait, dans ce visage qui ne traduisait pas d'émotions.

— Je te croyais plus difficilement soudoyable, admit l'ex-Sylvain.

Jusque-là, Errmund et Sgarlaad avaient tourné en rond, se mesurant, se jaugeant depuis le revers de leurs éventails de politesse. Une parole de travers cependant avait suffi pour qu'ils retirent leurs masques et confrontent ce qu'ils étaient et avaient été, sans échappatoire, sans censure.

— Oh, cesse de jouer au juste, au parfait, grogna Errmund, du tac-au-tac. Tu n'es pas mieux que moi. Je sais ce qui te démange. Aujourd'hui, tu me vois récompensé, toi maudit, et ça te déchire. Tu aurais voulu être l'orphelin accueilli par les Blodmoore, n'est-ce pas ? Tu aurais voulu prendre ma place, te défaire des filets et des barques de ton père, te laver de la puanteur de la mer et marcher aux côtés de ceux qui nous toisaient de haut. Je sais. Ne me juge pas, alors. J'apprécie ce que j'ai et je fais mon possible pour le garder. On ne peut pas en dire autant de toi.

Sgarlaad ne mordit pas en retour. Il resta là à l'observer, tel un arbre sans feuilles, avec des orbites qui n'avaient jamais semblé aussi creuses et des joues criblées de trous. Son interlocuteur croisa les bras et reprit :

— Errer dans les prisons, les moulins, les écuries, rejoindre la Compagnie de Flavin... À quoi bon ? Qu'as-tu obtenu à part la honte du Mikilldys ? Tu ne fais que prouver vrai aux rumeurs et aux saletés forcées sur la face de notre province depuis des siècles. Pourquoi donc te traîner si bas et vivre des miettes laissées par tes maîtres, quand tu aurais pu devenir un pêcheur respectable, te marier, exister en paix ? Quel est ce futile désespoir qui t'a fait tout quitter, toi qui avais déjà tout ? Quelle que soit la raison qui te pousse à persister, tu n'as pas ta place ici. Ni toi, ni Agnïnwur, ni l'Opyrienne. Vous devriez partir.

 

Après ça, personne ne dit plus rien. Eleonara entendit des claquements de bottes s'éloigner, mais se retint de se manifester ou de quitter sa cachette. Ce ne fut qu'après un long silence hivernal, lorsque l'insonorité commença à lui colmater les oreilles, que Sgarlaad parla.

— Il est parti.

— Quelqu'un aurait-il la gentillesse de m'expliquer pourquoi ce lécheur de popotins adoubé a jugé nécessaire de montrer sa fraise ? demanda Agnan.

Enfin rentré d'exil, il étira son chainse chiffonné.

— Pompeux, en plus d'être un traître. Le sommet !

Eleonara se déplaça jusqu'au seuil de la stalle de façon à avoir les fesses dans la paille et les souliers sur la terre battue du couloir. Tandis qu'elle débarrassait son voile des brins de paille, Agnan se mit à trancher la tête d'un Errmund imaginaire à l'aide d'une lame elle aussi imaginaire. Sgarlaad, lui, s'était immergé dans une réflexion profonde. Ses lèvres demeuraient entrouvertes, comme s'il s'évertuait à formuler un vœu impossible. Il avait l'air de quelqu'un qui aurait voulu qu'il en fût autrement, que les choses n'eussent pas changé entre lui et Errmund. Qui sait, les longs regards qu'il lançait vers les vantaux racontaient peut-être à quel point il avait tenu à purifier la mémoire de cet ami altéré et de raviver l'enfant que celui-ci avait incarné. Un enfant dont Sgarlaad se voyait contraint de faire le deuil.

Concentrée sur la propreté de son habit, Eleonara se surprit lorsque l'ex-Sylvain émergea de sa rêverie pour l'aborder.

— Tu avais dit être en danger. Le problème semble s'être réglé de lui-même. Rikard tient à maintenir l'incident secret. Au nom de sa réputation.

— Imaginez un peu si tout le monde apprenait que Rik s'en était pris une en pleine poire par une nonne ! pouffa Agnan derrière lui, considérant le potentiel fou de cette idée. Bronwen, tant que Mme Sebasha ne dénonce pas le complot de tes consœurs, tu es sauve et personne ne t'exorcisera ! Hourra !

À la vue de son maître, Voulï se secoua avec une expression qui exprimait : « Détache-moi, humain, détache-moi, je veux mordre la fille, je veux la mordre ! » On l'ignora et un silence s'installa.

— Non, pas hourra.

Eleonara retraça le point de convergence des pupilles d'Agnan jusqu'à Sgarlaad, l'homme qu'il avait voué de suivre où qu'il allât. Ce dernier avait blêmi et son souffle s'était interrompu. Sa main droite avait relevé la manche gauche de sa chemise sale. En se penchant légèrement de côté, Eleonara comprit que Sgarlaad redessinait du doigt le tatouage qu'il portait au-dessus du coude, une « T » inversé.

— Tu ne dois surtout pas être exorcisée, lâcha-t-il abruptement à l'adresse de la novice, sans pourtant la regarder. Si par hasard, tes consœurs t'y condamnent, cache-toi dans les catacombes ou enfuis-toi. Tu ne dois surtout pas être exorcisée.

Ses paroles résonnèrent longtemps dans l'esprit d'Eleonara. Que savait-il à propos des exorcismes ? Elle vit la même confusion traverser Agnan qui étudiait son compagnon comme s'il ne le reconnaissait plus.

— Euh, d'accord, fit-elle, déstabilisée. Et si je me retrouve tout à coup seule face à Rikard ou à un de ses sbires ? Et si je ne parviens pas à les fuir ? Que ferai-je alors ?

— Ne sors jamais seule. Évite les moines armés. Trouve un moyen de te rendre invisible.

L'invisibilité. C'était ce que la Dame lui avait toujours conseillé. Eleonara inspira à se dessécher les voies respiratoires.

— Non, il doit y avoir un autre moyen. Je dois être capable de me défendre. Grâce à moi, le document appartenant à votre peuple – la charte-rouleau velue, là – est en votre possession. Pour cette faveur, vous m'aviez promis d’exaucer mes conditions.

Elle se leva, fit coulisser la porte de la stalle derrière elle qu'elle crocha, au grand désarroi de Voulï.

— J'ai gardé votre secret jusqu'à maintenant. En échange, vous ne m'avez pas dénoncée à Errmund. Merci. J'en déduis que vous m'avez accordé votre confiance ; vous avez la mienne. La première condition est donc en ordre. Il reste cependant la deuxième. Apprenez-moi à me défendre. S'il vous plaît, rajouta-t-elle avec une voix plaidante. C'est une question de vie ou de mort.

— Frapper les gens ne t'amèneras nulle part, Bronwen, l'avertit l'ex-Sylvain. Je croyais que tu l'avais compris.

— Mais Rik Methonel a voulu m'étrangler !

— Je sais, mais tu ne peux pas te permettre de t'oublier, d'oublier ta place et de leur porter atteinte comme ça !

— Mais... mais alors, que dois-je faire ?

Sgarlaad laissa planer le silence.

— Je ne sais pas.

Eleonara le fixa et eut l'impression qu'il parlait plus pour lui que pour elle. Elle comprit alors qu'Agnan, Sgarlaad et elle vivaient tous les trois la même situation. Tous trois subissaient les abus des Einhendriens et n'y pouvaient rien.

— Allez, Sgarlaad, aidons-la, s'écria Agnan. On lui doit bien ça.

Lorsque les yeux du cerf, comme le surnommait Melvine, s'abaissèrent sur elle, Eleonara y perçut la même clairvoyance que dans ceux de l'Opyrienne ou de l'Abbesse. Il hocha la tête.

— Soit. Nous ferons honneur à notre parole. Nous commencerons demain.

— Merci.

Tandis qu'Agnan se plaignait qu'il serait peut-être trop tard, l'elfe sentit une agréable chaleur se répandre dans sa poitrine. Soulevée par cette sensation de soulagement et coite de gratitude, elle enchaîna les pas chassés jusqu'à la porte à vantaux. Une fois sur le seuil, elle planta ses talons et regarda en arrière. Sgarlaad s'en était allé au fond de l'écurie.

Elle se pencha à l'oreille d'Agnan, qui avait insisté pour la raccompagner.

— Qu'est-ce qu'il chantait, tout à l'heure, avant l'arrivée d'Errmund ?

— Qui, Sgarlaad ? Une berceuse de chez nous. Elle relate le désespoir d'un homme errant dans les Sommets Invisibles qui ne demande qu'à retrouver celle qu'il aime.

L'elfe allait opiner du chef et partir, mais Agnan lui confia, une main en rideau devant la bouche :

— Sgarlaad a une fiancée au Nord, tu sais ? Il ne l'a pas revue depuis des années et depuis qu'il est au Don'hill, il n'a pas pu lui envoyer de nouvelles par oiseau. À mon avis, il pense beaucoup à elle, ces temps.

Eleonara le dévisagea. Un curieux fourmillement se resserrait vers le haut de son poumon droit. Piquée par la douleur, elle y porta sa main.

— Il a une fiancée ? Qu'est-ce qu'il fabrique dans un monastère ?

Agnan évita son regard et haussa les épaules.

— Le Nord lui manque ?

— Ça le déchire.

— J'entends tout, si jamais, les informa Sgarlaad.

Ce dernier trônait, la mine éperdue, sur un immense tas de foin à l'autre bout de l'écurie. Il plongea sa main dans le fourrage et dégagea un luth neuf, griffé des armoiries de la maison Ox, qu'il posa sur ses genoux.

Eleonara jugea qu'il serait plus sage de se renseigner à propos de son tatouage en « T » plus tard, quand Agnan et elle marcheraient seuls en direction du monastère féminin. Une autre question lui titillait néanmoins la conscience, qu'elle posa une fois à l'extérieur.

— Cette histoire de rétrogradation, qu'est-ce que ça signifie ? Errmund a dit...

— Il y a une pénurie de moines armés sur le terrain, expliqua Agnan en crochant les vantaux derrière lui. Dans l'urgence, les sergents ont décidé de promouvoir un grand nombre de convers – sauf moi, surprise ! Et bizarrement, Sgarlaad n'est plus moine-soldat, mais convers.

— Ça n'a aucun sens !

Les deux adolescents lorgnèrent de tous les côtés, avant de courir en direction du grenier, qu'ils longèrent dans l'obscurité.

— Ça ne doit pas forcément avoir de sens. L'Abbé, ce couard de blaireau, doit regretter d'avoir inclus les sauvages à la Confrérie. Tout ce qu'il veut, à présent, c'est sauver sa peau et ne pas se mettre les sergents et la Couronne à dos.

Ils contournèrent le préau et tirèrent sur la haute porte du réfectoire, qui croassa. Surpris, les adolescents se figèrent.

Comme personne ne paraissait rôder dans le secteur, ils poursuivirent leur chemin à la hâte.

— Alors, qu'allez-vous faire ? s'enquit Eleonara tout bas.

— Attendre. Nous allons attendre.

Ils traversèrent l'abbatiale, transformée en géant caveau vide, ténébreux et lugubre, puis le scriptorium, tout aussi accueillant de nuit.

— Nous voilà arrivés, murmura Agnan devant le bâtiment des dortoirs. Allez, je te laisse, dors bien !

S'étant souvenue de quelque chose, Eleonara le rattrapa par le col de son chainse dans lequel il grelottait.

— Attends. Le tatouage de Sgarlaad, c'est quoi ?

— Un T . T comme Traître. La preuve qu'il a été cassé.

L'elfe soutint le regard attristé du jeune convers. Une idée sombre la démangeait.

— Est-ce que Sgarlaad a été exorcisé ?

La bouche d'Agnan fit une vague lorsqu'il baissa le menton.

— Je crois que oui.

 

 

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Isapass
Posté le 31/01/2020
Je trouve que ce chapitre marque un tournant. Pas tant pour Elé (ça ça viendra après, héhé) mais parce que tu nous montres enfin la profondeur de Sgarlaad. En tout cas moi, c'est là que j'ai réalisé son importance dans l'histoire. J'avais bien vu qu'il cachait plein de choses, mais pour moi, son rôle (en tant que personnage, j'entends) était de freiner les ardeurs d'Agnan : s'il n'était pas là, Agnan aurait déjà révélé plein de choses à Elé, et ça irait trop vite. Un genre de gardien du secret, quoi.
Mais dans ce chapitre, on entrevoit que son histoire à lui est très complexe, comme ses motivations et sa personnalité, et du coup, on se doute qu'il va avoir un rôle trèèèès important.
Ceci dit, ça me fait prendre conscience que si on ne sait pas grand chose de lui, on n'en sait pas beaucoup non plus sur Agnan. Comment s'est-il retrouvé à l'auberge où il a rencontré Elé ? Que fait-il avec Sgarlaad ?...
Bref, les deux Nordistes sont de plus en plus intéressants !
Et je commence à avoir très envie que Elé leur révèle son secret (volontairement ou avec un peu d'aide) : je sens que ça ferait avancer tout le monde (après une petite phase de surprise, certes...)
Jowie
Posté le 02/02/2020
Sgarlaad est très très important, c'est juste ^^ Je le voyais comme un personnage que l'on prend d'abord pour un personnage secondaire, avant qu'il ne prenne de plus en plus d'importance. Agnan avait besoin d'un frein, sinon, si ça se trouve, l'histoire serait déjà finie (non quand même pas xD)
Agnan a grandi dans un village nordique près de la frontière einhendrienne et a été enlevé par un marchand d'esclaves qui l'a vendu au propriétaire d'un relais à Franc-Boise (là où il rencontre Eleonara). Tout ça, il le lui dit très tôt, alors c'est normal si tu as oublié, surtout qu'il donnait beaucoup d'informations d'un coup ! Sachant qu'il ne peut pas retraverser la frontière sans être attrapé et voulant fuir son maître, il décide de retrouver Sgarlaad, un ami de son père qui se trouvait à Terre-Semée à ce moment-là. Et depuis, il suit Sgarlaad partout :)
Quand Eleonara révélera-t-elle son secret? ça, c'est la grande question !
Isapass
Posté le 04/02/2020
Ah oui, c'est vrai qu'on savait déjà tout ça sur Agnan. Pourtant, j'avais comme l'impression que c'était prévu de longue date qu'ils se retrouvent et que la période d'esclavage d'Agnan n'était qu'un obstacle dans un plan plus vaste. Un plan dans lequel Agnan a un vrai rôle, pas seulement fortuit. Je crois que mon idée vient du fait qu'il sait parfaitement où se trouve Sgarlaad. Comme s'ils avaient rendez-vous. Je ne sais pas si je suis claire...
GueuleDeLoup
Posté le 02/05/2019
Coucou Jowie!
 
J'ai terminé les chapitres postés et j'attends tranquillounettement  que les choses se mettent en place. On sent que la situation est un peu tendue de tout els côtés et que d'une façon ou d'une autre, ça va pêter à un moment. Qu'est ce que tu vas bien pouvoir nous concocter ;) 
 
(désolé pour la courtitude, mais je suis au boulot et j'ai plus le teeeeemps!)
Jowie
Posté le 02/05/2019
Je suis toujours impressionnée par ton appétit de lecture; quand tu lis, tu dévores ! Et voilà, tu es maintenant à jour!
Je suis contente parce que je voulais justement donner cette impression de tension montante. Quand à ce que je concocte, je ne dis rien pour le moment (héhé) à part que j'ai très très hâte de voir ta réaction!
Et t'inquiète pas pour la courtitude, je comprends xD
Merci pour tes impressions!
à tout bientôt et bonne semaine!
Jowie
Sorryf
Posté le 02/05/2019
HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII SGARLAAD QUI CHAAAAAAAAANTE !!! Cet homme a-t-il donc toutes les qualités ?
HIIIIIII ! SGARLAAD EST NOSTALGIIIIIIIQUE ! Viens me faire un calin bb maman est là <3
il joue du luth en plus, mais STOP XDD Ah mais il a une fiancé qui l'attend au pays... pas de Sgarbasha, donc ? ça a l'air de peiner Elé, j'aurais pas cru, mais crois moi que je la comprends :p !
Agnan m'a trop fait rire dans ce chap, ainsi que Sgarlaad quand il dit "j'entend tout" xDDD. j'ai ADORAY que Elé demade de l'aide a Agnan, ces trois là sont vraiment au top !
Errmund est un ami de merde, mais je garde espoir c'est plus fort que moi je crois au pouvoir de l'amitié surtout quand c'est des amis d'enfance ! Et merci à mister Ox qui a offert un Luth à notre chouchou ! C'est un cadeau super o/
"Il n'y avait pas de réponse plus désintéressée" -> le sais pas, je trouve que "désintéressé" colle pas, je n'ai jamais entendu ce mot dans un autre sens que "altruiste", ça se dit vraiment ? Sinon "indifférente" ou "plate" éviterait les confusions... a toi de voir !
"une T inversée" -> un
"T pour traitre" -> owi o/ j'adore les traitres *v* ! so angst !
Et j'ai une théorie : je pense que Sgarlaad sait que 2léonara est une elfe. Aprè tout il doit les connaitre, les avoir étudiés... peut-être qu'il le sait depuis le début. Il aurait fait quoi ?
Courage tous les trois ! entraidez vous et rien ne vous résistera !! 
 
Jowie
Posté le 02/05/2019
Hey Sorryf!
Hahah, tes réactions sont toujours si épiques xD  Je vois que tu t'occupes bien de Sgarli!
Eh non, il n'y a rien entre Sgarlaad et Sebasha; du moins rien de cet ordre-là !
Merci de m'avoir listé tout ce qui t'a plu dans ce chapitre, c'est intéressant de voir ce qui marque les lecteurs ;) Je suis contente aussi de voir que mon humour fonctionne héhé
Ouais, Errmund mérite un peu une claque. On va continuer de le voir ! J'admire comme tu crois en lui xD
Je crois que désintéressé a plusieurs significations mais ça ne me côute rien de le changer ;) Indifférente ça va bien aussi!
"J'adore les traîtres" -> Cette phrase m'a fait trop rire !
Merci de m'avoir fait part de tes impressions, remarques et de tes théories (c'est très intéressant pour moi, je me retriendrai de me prononcer :P))
Bon weekend et j'espère que la suite te plaira aussi !
Jowie
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