La course au Parakoï

 

— La course au Parakoï, Gamin ! La cabosse de l'Auguste ingénu n'enregistre décidément rien. Une cruche vide qui raisonne peu et résonne creux.

Fil fixa le dos de la jeune demoiselle qui montait une jument dix toises devant lui. Il marmonna dans sa barbe pour ne pas être entendu de son cadet et ainsi, se tenir à la promesse qu'il lui avait faite :

— Une cruche suffisait amplement.

Les deux amis voyageaient de nouveau côte à côte, étrier contre étrier, sur deux roussins de piètre envergure. Le piémont astiracien pour compagnie, le mont Pyr à l'horizon en sentinelle infaillible, ils approchaient de la porte fortifiée qui faisait barrage aux flots envahisseurs venus de l'Empire. La Porte de Pyr se dressait au loin. Derrière, le pays Randais préservé les attendait. Les nuages s'accrochaient aux épines rocheuses et semblaient s'y fixer éternellement. Malgré le temps maussade et la monotonie minérale, Fil était d'humeur joyeuse. Son carcan d'écuyer ne l'empêchait pas de savourer cette semi-liberté retrouvée. La Justicière dirigeait une petite troupe d'une dizaine de chevaliers d'une main de fer pour rejoindre au plus vite Baëlys-la-Belle via le pays Randais en remontant par la Porte de Pyr. Bien évidemment, elle ne s'était pas privée d'une petite intendance, négligemment choisie dans l'ost nombreux de son père. Un petit marmiton pour gérer les repas de l'expédition, sa scribe personnelle pour gérer ses missives guerrières, un troufion élancé, très discret, pour guetter la nuit sur les bivouacs improvisés et bien évidemment, son fidèle écuyer. Elle avait laissé au plus haut gradé, la responsabilité de guider l'ost vers le nord, en direction de San Marty afin de pourchasser l'Émissaire et son armée en perpétuel mouvement.

Frappé soudainement par des maux inconnus, le Grand Maréchal avait été retrouvé à quatre pattes, contre sa couche. Personne n'expliquait l'état mystérieux de l'Illustre guerrier et de sa régression aussi violente que surprenante. La Justicière, considérant l'urgence absolue de retrouver le Parakoï, avait laissé en toute confiance son père dans les mains expertes des nombreux barbiers du camp. Elle avait lancé son opération au plus vite.

— Tu m'entends Gamin ou ta débilité s'est muée en surdité ?

Sous la réprimande souvent entendue, Krone leva les yeux en l'air, laissant à son aîné le plaisir de la remontrance sans réponse. Même s'ils n'arpentaient plus les sentiers dans l'intimité de leur duo, le jeune homme partageait la sérénité de son compagnon. Assez à l'écart du reste de la troupe pour n'être perçu que de Fil et d'un petit marmiton curieux au masque relevé, Krone se questionna avec sérieux, sans reproche :

— Qu'as-tu fait à mon père ? Quelle magouille manigances-tu ?

—Je n'ai rien à voir avec cette grenouillage Gamin, Parole de Fil. En revanche, je n’serais pas surpris que la Savonnette se soit acoquinée avec la sœurette pour réaliser ce chef-d’œuvre, j'dois le reconnaître.

Un petit rire aussi discret que le chant d'une mésange vint confirmer la théorie de l'expert en filouteries. Fil montra du pouce le marmiton qui partageait la même selle que lui. Bulle de Savon se tenait aux hanches de l'écuyer et avoua, sans détour, sa part de responsabilité :

— Le secret de la confidence m'interdit de vous en révéler le but. Cette petite visite nocturne fut en effet des plus plaisantes.

— Coquin ! Depuis quand un prince dévoué à son roi lui fait des mystères ? Crache le morceau.

Sortie de nulle part, Bulle de Savon présenta sur la paume de sa main ouverte, une paire de dés. La malice dans les pupilles, il proposa son pari :

— En un lancer. Si vous gagnez, Seigneur d'Outremonde, le voile sera levé sur ce partenariat en rien contraire à vos intérêts.

Fil haussa un sourcil. Autant tenté que méfiant, il grogna :

— Si les esprits de la félicité font défaut à leur héraut héroïque, Savonnette, qu'adviendra-t-il de moi ?

— Êtes-vous obligé de tout jouer aux dés ?

Fil tendit son bras vers Krone :

— Gamin, n'interfère pas dans les histoires des grandes personnes. Ta maturité tète encore mon mamelon nourricier.

Puis tournant le cou à s'en faire craquer les vertèbres, il continua :

— Alors Savonnette, fais ton offre !

Bulle de Savon ne put s'empêcher de contenir un petit rire, anticipant la vexation que susciterait sa proposition :

— Je revendique le titre de roi d'Outremonde. Après tout, personne ne l'a jamais vu.

— Quel est cette esbroufe ? Tu oserais commettre un régicide ! Tuer ton propre roi et prendre sa place ! Coquin de félon ! Tu mériterais que j'te défrise la moustache.

Sur les soubresauts d'un cheval au trot, le petit moustachu attaqua la fierté de son ami par une pique bien sentie :

— Notre roi serait-il donc sympathisant de la couardise ? Ne veut-il donc pas mettre au jour le complot qu'il croit avoir intelligemment détecté ? Quel diable a poussé la petite Savonnette à s'acoquiner avec la Justicière et tourmenter ainsi un si brave père ? Jamais ne le saura-t-il ? À moins qu'un simple lancer...

Bulle de Savon mit la paire de dés sous le nez de Fil. Cette tentation, plus efficace que tous les trésors du monde, fit s'exprimer une fierté qui ne demandait qu'à exploser :

— Jamais Fil ne se défile, Savonnette ! J'apprécie ton audace prince des Ténèbres. Jouer un royaume sur un lancer de dés, cette idée me plaît !

L'exaspération sur le bord des lèvres, mais l'habitude dans la bouche, Krone souffla :

— Comment comptez-vous lancer vos dés en plein trot ?

— Gamin ! N'interfère pas dans ce combat de géants.

Le jeune homme pouffa. L'humeur indéniablement légère, il commenta :

— Vos égos sont en effet démesurés, proportionnellement inverses à vos courtes jambes.

L'écuyer balaya d'un revers de main cette attaque infamante. À ce moment, un lièvre au pelage blanc traversa le sentier avant que la foulée des disputailleurs ne le piétinât. La boule de poils, petit miroir du soleil hivernal, dressa ses grandes oreilles, comme pour capter les échos de la chicane. Malheureusement pour le léporidé, le trot emportait pour lui seul, la réponse du cavalier au gros ventre :

— Ma vessie est comme ton impertinence, Gamin. Trop grosse pour ne pas éclater. Arrêtons-nous et réglons fissa cette affaire. Le Parakoï peut attendre. Le destin d'un autre royaume, bien plus important, se joue à l'ombre de ces montagnes. Nous retrouverons la Justicière et ta dulcinée sitôt que cette histoire sera réglée.

Sans sommation supplémentaire, Fil tira sur les rênes de son roussin aussitôt imité par Krone, résigné. Le reste de la troupe s'éloigna sans que quiconque, hormis Velya et Ombelyne, ne remarquât, l'absence soudaine d'un sous-fifre, un marmiton et un écuyer.

Fil sauta de selle et, la botte aussi lourde que la vessie, il s'enfonça derrière un buisson d'amélanchier. Bulle de Savon, aussi leste qu'un cabri, s'effaça à son tour dans le massif en de petits bonds guillerets. Krone, quant à lui, adressa un signe de la main vers sa sœur pour lui signaler la futilité de l'arrêt. Elle poursuivit alors sa course en avant et indiqua, du menton, la Porte devant laquelle elle les attendrait.

Perché sur sa monture, Krone eut l'amiable réjouissance d'entendre le jet libérateur de son aîné clapoter sur des feuilles. Un gémissement grossier vint ponctuer l'activité manuelle.

— Bon Savonnette, ma main est fin prête et disposée. Que mon prochain jet soit aussi prometteur que celui-ci.

L'improbabilité de la scène ne surprenait le jeune homme, fidèle à ces excentricités. Pourtant, devant l'œillade qu'Ombelyne lui lança avant de remettre son cheval au trot, une gêne le parcourut. Était-ce de la pitié qu'il décela dans ce regard ? Il y avait des expressions que les cœurs ingénus ne comprenaient pas. Ce langage étranger venu d'une contrée lointaine, un homme, en une vie entière, pouvait-il seulement le décoder ? Ou du moins, l'appréhender ? Car s'il y avait des gestes équivoques, facile à interpréter, rien au monde n'était plus délicat pour un jeune homme que de décrypter la pensée féminine.

— Bougre de galapiat !

La grossièreté ramena Krone au régicide en cours. Des buissons sortit un Fil aux sourcils froncés. À ses côtés, une étincelle malicieuse brillait dans les yeux moqueurs du petit moustachu. Une branche à peine feuillue s’enroulait autour de sa tête. L'Outremonde couronnait un nouveau monarque.

Krone, en fidèle serviteur de la monarchie souterraine, inclina la tête. Solennellement, la main sur la poitrine, il déclara :

— Le roi est mort. Longue vie au roi !

— N'en rajoute pas, Gamin. La Savonnette suffit à ma peine.

Le souverain déchu glissa son pied dans l'étrier et dans un grognement, autant par effort que par agacement, il se hissa sur sa monture. Peu rancunier cependant, Fil tendit la main vers Bulle de Savon. Le petit monarque l'attrapa et, en un rien de temps, se retrouva sur la selle.

Les sommets enneigés, éternels observateurs des angoisses guerrières, scintillaient comme une mer de coton sous des rayons glacés. Dans leur cocon inaccessible, tandis que le monde s'effondrait à leurs pieds, la quiétude y régnait froidement. Krone se sentait insignifiant, lui et ses pensées, devant ces géants de roches impassibles.

Le trio, isolé dans l'immensité calcaire, resta au pas. Ni pressé ni contraint de rejoindre la troupe de la Justicière dans l'immédiat, chacun profitait de la présence rassurante des deux autres compagnons. Krone inspira la sérénité du moment. Après une lieue sans aucun mot, il mit fin à la parenthèse paisible pour en ouvrir une nouvelle :

— Il y a quelques Lunes de cela nous jurions de débarrasser les Trois pays du Parakoï. Que le destin est farceur pour que nous courions désormais à son secours.

Fil talonna son roussin pour le mettre au niveau de celui de son cadet. Sautillant au rythme de la foulée de l'animal, il sourit de toutes ses dents obliques :

— N'oublie jamais Gamin que je resterai, quoiqu'il advienne, le plus grand de tous les farceurs ! Le destin apprend tous les jours à mon contact. Ce n'est pas parce que nous venons en aide au Parakoï que nous lui réservons un meilleur traitement.

Bulle de Savon, tout heureux de son nouveau sacre, hocha frénétiquement la tête. Il approuva les dires de l'écuyer :

— Mon serviteur dévoué a bien raison jeune prince. Je me réjouis par avance de la future coopération entre nos deux royaumes. L'entente n'empêche cependant pas l'inféodation. À la charge du Parakoï de choisir la nature du partenariat. La douceur ou...

Les prunelles brillantes de Bulle de Savon suffirent à faire comprendre l'alternative envisagée. Krone repensa alors à Joyeuse et à ses tortionnaires. À n'en pas douter, son ami saurait être convaincant.

Fil, qui se voyait déjà imposer ses conditions à l'ennemi qu'il avait juré d'anéantir, rit de bon cœur :

— Mon pantin nous obéira. Le Parakoï peut s'auréoler d'un manteau divin, il n'en reste pas moins un homme de chair et d'os. Quand la lame de l'Empereur lui aura frôlé la gorge, il sera prêt à toutes les concessions pour continuer à humer les vapeurs enivrantes du pouvoir. Parole de Fil.

Les certitudes de son aîné obligèrent Krone à émettre des réserves sur ce plan parfaitement huilé. Combien de fois avait-il entendu ce ton de voix et s'être retrouvé par la suite dans des situations, au mieux, embarrassantes.

— Et après ? C'est bien adorable d'avoir un Parakoï à notre botte mais entourés de soldats sanguinaires, l'intérêt est fortement limité. Comment repousses-tu l'ennemi ? Bulle de Savon a promis devant l'ost l'arrivée de l'armée souterraine pour la prochaine Lune. Nous savons bien qu'elle ne viendra jamais.

Fil cracha et fit une moue désinvolte :

— Ah ça, Gamin, c'n'est plus mon problème ! C'est à notre roi de trouver une solution. Je n’suis qu'un simple écuyer après tout. Comme tu l'as si bien rappelé, c'est la Savonnette qui a promis des renforts imminents. Écoutons la Parole de notre seigneur car, rien n'a plus de valeur que l'engagement solennel d'un monarque.

Bulle de Savon tira sur sa moustache et entre deux secousses cavalières, il chuchota :

— Un grand sage a dit un jour, d'abord agir après réfléchir. Nous sommes dans le temps de l'action. Patientons pour les plaisirs de la réflexion.

Un rire aigu ponctua l'ordre du seigneur d'Outremonde suivit, bien évidemment, de celui, tonitruant, d'un ancien Marquis-roi.

Les sommets des tourelles ancrées dans la Porte de Pyr apparurent au trio. La défense barrait la vallée de son ombre démesurée. Le Marquis de Fleurys et sa suite l'avaient traversée la saison précédente dans une escorte flamboyante. Il y revenait sous de traits plus humbles mais non moins ambitieux. Ce retour en pays Randais, virgule spatiale dans son projet révolutionnaire, ponctuait un chapitre mais en ouvrait un nouveau.

Les deux chevaux s'ébrouèrent de concert. Cette coïncidence simple vint sublimer la concorde de cet instant partagé. Krone dispensa alors une pensée, une crainte, qui acheva définitivement la quiétude du moment :

— Quelle sera l'attitude du Premier Sujet Loren ? L'armée du pays Lectois est sous son commandement. Défendra-t-il ardemment son Parakoï ? La missive qu'a reçue Ombelyne ombrage de mauvaises surprises.

La blessure vive que le temps peinait à cicatriser se manifesta à Fil. La simple évocation de Loren lui arracha la croûte fine qui recouvrait sa peine immense. Les dents serrées, la mâchoire bloquée, il marmonna :

— Quand le mal est à la table, considérons le pire comme certain.

Bulle de Savon abaissa son masque de cuir pour inspirer l'air vivifiant de la montagne. Son sourire en trophée et ses cernes en parade, il ajouta :

— Nous ne pourrons compter que sur l'Ost du Grand Maréchal et le soutien du Premier Sujet du pays Randais. Loren est un fruit pourri. Le Parakoï, ne nous en déplaise, est peut-être déjà entre les mains véreuses de l'ennemi.

Fil s'empourpra. Une colère brève mais non moins intense jaillit de sa gorge crispée :

— Je n'me laisserai pas barboter mon pantin ! Il sera entre mes doigts experts, dois-je le manipuler avec les tendons de Loren !

Krone voulut au plus vite calmer le courroux et la douleur de son aîné et s'épargner une nouvelle catilinaire. D'un hochement de tête, il compatit à son désarroi :

— Éperonnons nos braves bêtes alors car nous ne sommes pas les seuls engagés dans la course au Parakoï.

Fil talonna les flancs de son cheval et dans un sourire insouciant, où la rage à peine exprimée s'était déjà volatilisée, il apostropha :

— Gamin, n'oublie pas le panache ! Car sans éclat, notre légende ne traversera jamais les âges.

L'aventurier bedonnant disparut dans un nuage de fumée, traînant avec lui son roi souterrain, ses idéaux de lendemains meilleurs et une envie encore plus présente que jamais d'enfoncer un surin dans des viscères, dans une trachée ou bien les deux à la fois.

 

***

 

En pays Randais, une légende vieille comme le monde, transmise au coin du feu lors de soirées hivernales interminables, racontait qu'un vol de mouche a, jadis, changé le cours d'une guerre. Le diptère insouciant et inconscient de l'univers qui l'entourait et des drames humains, butinait comme une abeille, le cadavre éventré d'un jeune soldat tombé sur le champ des honneurs. Plus exactement, comme nombre de ses congénères, elle parcourait les macchabées pour y déposer ses œufs, profitant de la mort pour donner la vie. Satisfaite du refuge pour ses larves, la mouche s'envola vers le bleu azurin du ciel estival. Elle tournoyait, virevoltait, bourdonnait dans le cloaque qui s'étendait à perte de vue. Depuis des jours sanglants, les hommes tombaient, aucun ne se relevait. Un royaume humain s'effondrait, celui des mouches pullulait. Dans sa danse folle, presque euphorique, la petite bête vint à rencontrer la charge d'un chevalier lancé au grand galop. Ses pattes minuscules, pourtant inoffensives, vinrent choquer l’œil aux aguets du valeureux champion. Cette gêne infime, presque indolore, fit lever par réflexe le bras armé du soldat. La pointe assassine d'une flèche en plein vol, destinée à l'iris vert du champion, fut arrêtée net par l'acier redressé de manière impromptue. Sauvé in-extremis d'une mort prématurée et certaine, le chevalier brisa, par sa force formidable la dernière ligne de défense avant une victoire légendaire. Tous affirmaient et prêtaient à croire, que sans cette percée solitaire victorieuse, la gloire aurait choisi un tout autre camp. Une mouche avait fait peser son poids insignifiant sur le plateau instable des honneurs guerriers. Ce détail infime, imperceptible condition qui changeait le perdant en gagnant, était identique à celui qui muait une qualité appréciée en un défaut méprisable.

La curiosité, source d'ouverture sur un monde à découvrir se tarissait en un espionnage éhonté. La persévérance, alliée indispensable pour une fière réussite se grimait en une obstination stérile. La persuasion, art remarquable, si abusée par une âme vile devenait manipulation fourbe.

Ombelyne de Pastelbour, beauté angélique au teint lumineux méritait son titre de reine démoniaque. La pièce lancée au-dessus de son berceau avait longtemps hésité entre la face vertueuse et celle plus sombre. N'ayant pu trancher, la fortune lui conféra une enveloppe douce et un intérieur noir. La jeune demoiselle était l'exemple parfait où l'innocence infantile avait basculé dans des travers sournois. La limite si fine entre le mérite et le mépris, Ombelyne l’avait depuis longtemps franchie.

L'une des qualités qui tendait vers le défaut que possédait mademoiselle de Pastelbour était son sens de l'observation. Rien n'échappait à son attention aiguisée, surtout ce qui ne la concernait pas. Complétant son appétence pour la curiosité, l'information fraîchement obtenue se traduisait généralement par un agissement irréfléchi.

Comme deux nuits de ça, quand un marmiton sautillait joyeusement dans les allées du campement endormi du Grand Maréchal. La promenade nocturne du petit démon, certes peu enclin naturellement à dormir, mit en branle les sens de la scribe. La curiosité de la demoiselle fut piquée quand elle le vit se fondre dans les ombres de son capuchon et s'introduire dans la tente du seigneur de Clarens. Ombelyne écarta deux pans de la toile pour jeter un œil indiscret dans le secret de la tente. Le sort funeste du Grand Maréchal ne la peina guère. En revanche, le pli que la Justicière introduisit sous sa tunique et qui fut l'objet d'une tractation si farouche devint, instantanément, l'objet de toutes ses convoitises. Son contenu inconnu ne pouvait décemment pas le rester. En tout cas, pas pour elle.

L'opportunité se présenta le lendemain. Dans l'effervescence du départ précipité annoncé par la Justicière, la scribe rassembla les effets personnels de sa maîtresse. Après quelques mains baladeuses, elle découvrit le pli qui n'avait jamais vraiment quitté son regard. Une lecture à la hâte du document fit battre à tout rompre le cœur décidément amoureux de la jeune Demoiselle. Le Grand Maréchal, par sa signature, réintroduisait son fils disparu dans son héritage et dans la jouissance de plein droit de ce qui lui était dû. La découverte du Don qui lui avait valu l'exil ne fut, officiellement, que la résultante d'un malheureux quiproquo. Le père aimant reconnaissait son erreur. Le pardon dans la plume, il léguait tous ses titres et ses richesses à ce fils retrouvé.

Il n'en fallait pas moins pour que l'intérêt d'Ombelyne pour le jeune homme s'épanouît, se renforçât. L'union de ces deux cœurs qui ne demandaient qu'à s'aimer devint une obligation naturelle. Un mariage, d'abord envisagé dans les horreurs de Manidres, devait impérativement sceller leur amour sincère. Seul un détail manquait dans cette idylle, elle n'était, pour l'instant qu'à sens unique. Ombelyne, ambitieuse et pour rien au monde amoureuse, ne s'arrêterait pas à ce désagrément si futile. Combien de damoiseaux, après un regard avenant, lui avaient conté fleurette ? Si sa théâtrale représentation dans la chambre de Manidres avait introduit un émoi sincère dans les yeux du jeune homme, elle devait désormais lui apparaitre comme une évidence dans sa vie terne. Comme lui l'était désormais pour elle.

La porte de Pyr s'était refermée derrière Ombelyne. Le Premier Sujet Cazoel avait laissé une garnison fournie sur les tourelles mais devançait la Justicière d'une nuitée dans la course au Parakoï. La troupe enfin au complet, marmiton, écuyer et guetteur retrouvés, serpentait sur un sentier caillouteux vers le lit bruyant de la Bise. La faible lueur de la lune pénétrait difficilement les nuages effilochés. La Justicière, contrainte par la visibilité réduite, ordonna une halte jusqu'à la prochaine aube. Ombelyne arrêta alors sa jument dans le champ de vision de l'homme à séduire.

Elle se racla discrètement la gorge au passage d'un chevalier. Celui-ci avait passé toute la chevauchée à complimenter la belle dans l'espoir, à peine voilé, de l'attirer dans sa couche. Après tout, une modeste scribe ne devait pas manquer de s'émouvoir devant le clinquant de son armure. Entretenant cette convoitise dans le champ des possibilités, Ombelyne lui tendit la main pour que, galant serviteur, le chevalier la lui prît et l'aidât à descendre de sa jument. La Demoiselle s'assura que ce contact furtif, presque intime, n'échappât pas à l'attention de sa proie, son amour.

La séduction, comme tous les arts, se divisait en plusieurs branches plus ou moins nobles. Qu'importait le chemin emprunté tant que l'œuvre trouvait son public. Un rire espiègle en réponse à un compliment grossier vint compléter la première esquisse de sa création.

La soirée ne fut que mignonneries subtiles pour ne pas, ô grand seigneur, passer pour une ribaude aux yeux du futur Grand Maréchal. La Demoiselle, prude en apparence, laissait la lourdeur du chevalier glisser sur sa légère innocence. Rien ne chamboulait plus un cœur à mûrir que voir son amour naissant convoité par un autre. Du moins, pensait-elle. Il ne faisait aucun doute que le jeune homme entretenait des sentiments enfiévrés à son égard. Par ce jeu de dupe, elle le poussait à se révéler. Depuis le moment où elle s'était jetée dans ses bras et lui avait exposé ses courbes féminines, le regard gêné qu'il posait sur elle, à la dérobée, ne trompait pas l'experte en séduction. La timidité, d'abord touchante, devait faire place à une démonstration affirmée !

L'écoulement de la Bise couvrait à peine les ronflements du camp improvisé. Dans le halo d'une torche, Krone veillait à la sécurité de tous. Le bruissement des feuilles fut bientôt recouvert par celui de cailloux roulant sous une semelle qui espérait être discrète. Ombelyne, sans un mot, posa un plaid au sol. Emmitouflée dans une couverture épaisse, elle vint s'assoir à côté de Krone. Deux nuages de condensation s'élevaient dans la nuit scintillante. Après avoir soufflé sur les braises de la jalousie, la chasseuse d'amour jouait la carte de l'instant privilégié. La timidité de son futur époux allongeait un silence qui commençait à être embarrassant. Si elle avait l'habitude de repousser des prétendants trop démonstratifs, elle ne savait comment faire sortir de sa coquille cet aspirant trop réservé. S'il se recroquevillait dans sa pudeur alors, elle l'extirperait par la force des mots. Sa voix enfantine et faussement timide pour pic à glace, elle minauda :

— Je voulais te remercier.

Le jeune homme la regarda mais elle abaissa le menton, simulant une gêne convaincante.

— Me remercier ?

— J'avais l'impression que ma vie m'échappait. Je me sentais brisée de l'intérieur. Ma détention dans les geôles de la Justice, mon exil forcé, les moqueries incessantes de ton compagnon grossier, m'ont profondément affectée. Tout le monde me méprisait. Injustement.

Attendrir, émouvoir, des ingrédients indispensables pour chambouler sa proie. Maintenant que l'alevin avait mordu à l'hameçon, elle ne lâcherait plus. Flatter l'égo masculin, deuxième étape d'une recette réussie.

— Tu n'es pas comme les autres. Tu as su voir en moi celle que j'étais vraiment. Enfermée dans ce placard, j'ai vraiment cru vivre mes derniers instants. Quand j'ai entendu ta voix à travers le panneau, je me suis sentie soudainement légère. Je te dois la vie, je te dois mes jours sereins car, grâce à toi, ton méchant ami ne me tourmente plus. Je retrouve enfin la dignité qui m'avait depuis longtemps quittée.

Étape suivante, le don de soi. Si l'objet de convoitise se savait apprécié, particulier au cœur du déclarant, alors elle serait plus à même d'envisager un avenir commun.

— Je te dois beaucoup. Je veux t'offrir mon amitié sincère et une promesse.

Ombelyne laissa sa déclaration en suspens. Elle releva le menton et plongea son regard dans celui du jeune homme. Si elle devait laisser son empreinte dans l'âme de son futur époux, elle le ferait par ses yeux irrésistibles. Sa déclaration à l'esprit, elle humecta ses lèvres. Le moment était venu de lier à jamais les lignées Pastelbour et De Clarens.

— Jolie Demoiselle, te serais-tu égarée ?

La voix sûre et l'allure confiante du chevalier s'invitèrent dans l'instant de grâce. L'enchantement fut brisé.

Le guerrier qui se pensait en terrain conquis s'assit sur un bout du plaid. Ignorant ostensiblement le guetteur, menu fretin de la hiérarchie militaire, il fit la démonstration de sa lourdeur cavalière :

— Le jour, les étoiles se languissent de la nuit et n'attendent que le coucher du soleil pour pouvoir, enfin, vous admirer.

 Ombelyne répondit dans une fausse timidité :

— Je ne vous savais pas poète, Sir.

— J'ai à vous faire découvrir d'autres talents qui, j'en suis sûr, seront vous satisfaire.

Sans prévenir, dans un assaut fougueux, le chevalier fondit sur la scribe convoitée. La langue pour épée, il tenta de forcer l'entrée buccale, aux lèvres pincées. Le mollusque assaillit la porte fermement close. Peu découragé, une main sauvage arracha la couverture et l'envoya au loin, dans les ombres floues. Puis, l'aventureuse se glissa sous les jupons, sourde aux gémissements plaintifs.

Un cri venu d'un autre monde déchira alors la nuit. Le chevalier se redressa soudainement, la main profanatrice levée devant ses yeux interloqués. L'épiderme rougi bouillonnait de multiples cloques. Une douleur aussi soudaine qu'insupportable menaçait de plonger l'agresseur dans un évanouissement inopiné. La brûlure pulsait une souffrance profonde. La paume, habituellement si blanche, rougeoyait comme un charbon sorti du feu. Une auréole noircie marquait l'épicentre de ce supplice démoniaque. Comme exposé à une chaleur intense pendant une longue durée, le creux de la main perdait, pour toujours, sa jeune clarté. La peau crépitait, fondait et s'ouvrait sur des muscles meurtris. L'odeur de la chair brûlée vint achever la résistance du chevalier. Il se rua vers la Bise, pour un réconfort lacunaire, criant à la nuit son calvaire.

Dans sa fuite en avant il n'avait bien évidemment pas remarqué que le guetteur, impassible à son malheur, n'était plus assis exactement au même endroit. Il ne put également constater que la torche qui l'accompagnait était désormais plantée à côté d'un premier trou, indécelable dans le noir.

Le campement s'agita. Les épées furent sorties des fourreaux. En alerte d'un combat à venir, chacun attendait, poings serrés autour des pommeaux d'acier, les échos d’un râle de souffrance dans les oreilles.

Dans le tumulte que ni elle ni Krone ne tenta d'apaiser, Ombelyne se tourna vers le jeune homme. Le menton affaissé sur la poitrine, les paupières mi-closes, il luttait contre la fatigue. Une émotion qu'elle ne parvenait à définir s'empara d'elle. Un frisson, une chaleur soudaine.

La demoiselle ne sut qui de l'ambition ou du sentiment sincère guida son geste. Délicatement, elle posa sa main fraîche sur celle de son sauveur, promesse d'une tendresse qu'elle offrait à partager.

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Syanelys
Posté le 11/05/2023
Hey Clem' !

J'ai bien aimé tes deux petites passations de pouvoir avant de se diriger vers la fin :

- Fil joue aux dés son royaume et perd enfin honnêtement au profit d'un prince qui respectera la parole d'un "sage" à son couronnement,
- Krone devient l'héritier du Grand Maréchal et le nouveau prince démoniaque.

Est-ce volontaire de ta part de les évoquer en parallèle ? J'aime bien le rendu.

Je ne pensais pas cependant lire pareil chapitre puisque nous approchons de la fin. Il est plaisant de redistribuer les cartes sur la route pour défendre le Parakoï mais ça intrigue sur la suite et fin de leur épopée. Y a le jeune Emissaire ET le courageux Loren au bout de la route ! Mon Krone ne va tout de même pas les soloter en les laissant flirter ensemble dans son royaumede marbre ?

J'ai adoré l'amour "sincère" d'Ombelyne qui nous expose sa version de la drague pour les Nuls. La parfaite arroseuse arrosée qui voit brûler la flamme de la jalousie sur l'étincelle d'un jeu de l'amour et du hasard (as-tu la ref' ? :o).

Très beau moment de lecture ici !

Petite coquille : Les prunelles brillantes de Bulle de Savon suffit* à faire comprendre l'alternative envisagée. -> suffirent

Au grand plaisir de te lire :)
ClementNobrad
Posté le 11/05/2023
Hello !

Non, ce n'était pas volontaire de ma part d'évoquer ces deux passations en parallèles, si le lien est fait par le lecteur, ça enrichit le texte dirons-nous, bien malgré moi je l'avoue ;)

Non, Krone ne va pas immobiliser tout le monde dans son monde de marbre. Je te promets autre chose ;) après ce tome, je rappelle que l'aventure est censée continuer, tout ne sera pas résolu ici ! ;) j'espère ne pas trop décevoir avec la fin que je proposerai...

Alors j'ai le début de ta référence mais pas le jeu de l'amour et du hasard. Ca fait référence à quoi? Tu n'approuves pas le petit couple Ombelyne Krone ? Il ferait de beaux monsieur et madame Marechal De Clarens non ? Fil serait le grand-père gaga des petiots de la pimbêche ahahah

Merci pour la.coquille, c'est corrigé !
Syanelys
Posté le 12/05/2023
Ma référence est théâtrale et me vient de Marivaux (le jeu de l'amour et du hasard) ! Ta Ombelyne a un petit côté de sa Silvia :)

Après, parole de Fil, seul m'importe celui qui volera le coeur de Velya !

Au plaisir de lire la suite et finir ton premier roman à fin ouverte :)
Camille Octavie
Posté le 05/04/2023
Bonjour :D

On s'approche de la "fin", j'ai hâte !

J'aime bien le "passage de relai" du roi souterrain :') En même temps, j'ai toujours pensé que les paysans voyaient Bulle en roi, pas Fil (à cause du sourire) ^^

Je ne suis pas sûre d'avoir compris pourquoi toute l'armée reste derrière pendant qu'un petit groupe court tenter se sauver le Parakoi. Certes, une armée, c'est lent, mais il vaudrait quand même mieux qu'elle bouge... enfin sauf si elle attend déjà l'ennemi là où elle est, je n'ai peut-être juste rien suivi haha.

Le plan de Ombelyne pour séduire Krone est magistral, mais en même temps en tant que lecteur on sait que quelque chose va merdoyer XD C'est aussi ça qui est amusant. Le tout me fait un peu penser à Garion/ Ce'Nedra dans la Belgariade. En général je me lasse vite du classique "la fille a des ambitions, et le héros est trop naif pour le voir, mais au final tout finit bien parce que ils tombent vraiment amoureux", je compte sur toi pour pas en faire trop ! (olala, la pression XD)

Quelques interrogations ici et là (je n'ai pas le temps de vérifier antidote pour proposer des alternatives):
> "cette grenouillage"
>> surprise de cette expression, si tu es sûr que ça se dit je me range à ton avis, mais à priori je suis dubitative;

> "Fil montra du pouce le marmiton qui partageait la même selle que lui"
>> J'aurais aimé cette information un peu plus tôt, là je croyais qu'il était sur une autre monture pas loin, du coup le "recalibrage" du cerveau a été un peu sec ^^'

> "Combien de fois avait-il entendu ce ton de voix et s'être retrouvé par la suite dans des situations, au mieux, embarrassantes."
>> Tu as je pense un problème de concordance des temps, je ne m'avance pas sur des explications que je ne maîtrise pas mais ça sonne pas beau :')

> "Il sera entre mes doigts experts, dois-je le manipuler avec les tendons de Loren !"
>> Pareil

> "champ des honneurs"
>> Pour moi on disait "champ d'honneur"

Voilou :)
A bientôt !
ClementNobrad
Posté le 06/04/2023
Coucou Camille,

J'ai pris plaisir également à écrire le passage de la passation de couronne. Si effectivement, le peuple prend plutôt Bulle pour le roi (car après tout c'est toujours lui qui est apparu), entre le trio, la couronne revenait au départ à Fil :D

L'armée du Maréchal n'est pas à l'arrêt, elle continue sa route sur la route pour rattraper l'Emissaire. Pour aller plus vite, Velya prend une petite troupe avec elle et passe par la porte de Pyr, qui est une sorte de raccourci plus sécurisée. Il y a une carte des Trois pays sur le forum pour aider à la compréhension de ce qui se passe :)

J'espère que les deux derniers chapitres te plairont :)
Peridotite
Posté le 24/03/2023
Coucou Clément,

Les 3 comparses marchent vers la cité du Parakoi, avec son armée.

La première partie, quand Fil joue aux dés avec Bulle en jouant le titre de prince des ténèbres, j’ai eu comme un sentiment de déjà-vu. Ça leur arrive souvent de jouer aux dés, mais ce titre n’avait pas été donné à Bulle dans un précédent chapitre déjà ?

Ombelyn tente de séduire Krone et je me demande si ça va marcher. Ça me paraît bizarre d’être à 2-3 chapitres de la fin, alors qu’il y a encore tant de boucles ouvertes.

Petit point de cohérence : à la fin, on comprend que Krone a brûlé la main du type, mais comment a-t-il fait pour ne pas bruler Ombelyn au passage, sachant que la main du type est sous sa jupe ?

Mes notes de lecture :

« — Êtes-vous obligé de tout jouer aux dés ? »
> Qui parle ici ?

« avant que la foulée des disputailleurs ne le piétinât. La boule de poils, petit miroir du soleil hivernal, dressa ses grandes oreilles, comme pour capter les échos de la chicane. »
> Là, je ne comprends pas bien : le lapin est piétiné, donc j’imagine de la bouillie de lapin. Comment peut-il lever ses oreilles ensuite ?

« ne remarquât, l'absence soudaine d'un sous-fifre »
> J’ôterais la virgule qui hache la phrase

« L'improbabilité de la scène ne surprenait le jeune homme, fidèle à ces excentricités. »
> Fidèle ? Tu es sûr du terme ? J’aurais mis « habitué » ou quelque chose comme ça.

« Le souverain déchu glissa son pied dans l'étrier et dans un grognement, autant par effort que par agacement, il se hissa sur sa monture. »
> Dans ton premier chapitre, si je me rappelle, Fil n’atteignait pas les étriers à cause de ses toutes petites jambes. Comment fait-il ici ? Ses jambes ont donc poussé 😉

« Écoutons la Parole de notre seigneur car, rien n'a plus de valeur que l'engagement solennel d'un monarque. »
> La virgule se met avant car, pas après.

« La missive qu'a reçue Ombelyne ombrage de mauvaises surprises. »
> La phrase est bizarre. Je ne sais pas pourquoi, mais elle m’a arrêtée à la lecture.

« le champ des honneurs »
> En général, on dit « champ d’honneur »

« elle n'était, pour l'instant qu'à sens unique »
> Attention aux virgule ici, soit tu l’enlèves, soit tu encadres « pour l’instant », car je pense que ce n’est pas correct ainsi.

« Le Premier Sujet Cazoel avait laissé une garnison fournie sur les tourelles mais devançait la Justicière d'une nuitée »
> Je mettrais une virgule avant « mais » (décidément, je ne sais pas ce que j’ai avec la ponctuation aujourd’hui)

Je suis curieuse de connaître la fin 😊
ClementNobrad
Posté le 25/03/2023
Coucou Peridotite,

Non ils n'ont jamais joué le titre de roi souterrain auparavant. Peut-être confonds-tu avec la dispute dans l'auberge quand ils recherchaient le Cocher. Ils avaient joué au dé la paternité de la réplique de Fil sur le Manifeste de l'aventure. C'est vrai que ces deux scènes sont assez similaires dans l'esprit. :)


Tout ne sera pas conclut dans ces pérégrinations, notamment le rapport Krone / Ombelyne. Ce ne sont que les premières aventures de notre trio, je pense en faire la suite dans un futur plus ou moins lointain où je donnerai suite, et réponse, à tous les aspects que j'ai commencé à ouvrir ici. Tu verras que le dernier chapitre, et notamment la dernière scène, va ouvrir une autre intrigue. Donc oui, tout ne sera pas clôturé ici en deux chapitres.

Pour l'histoire du jupon, dans mon esprit, Krone enlève la main du chevalier lorsqu'il arrête le temps avant de la brûler avec la torche :)

Merci pour toutes ces histoires de virgules, il y a des fois où ça veut pas :p

J'espère que la fin des Pérégrinations te plaira !

A tres vite
Flammy
Posté le 23/03/2023
Coucou !

Bon, première grande révélation, ce n'est a priori pas grâce à Krone que Bulle gagne toujours les parties de dé contre Fil, fil est juste très nul =o J'avais toujours pensé à une combine entre Krone et Bulle, mais même pas ! Et Fil qui perd ainsi le trône du royaume souterrain ='D Ca fait vraiment troupe de joyeux lurons pas très doués plutôt que des révolutionnaires incroyables ='D Mais bon, ça fonctionne ! Est-ce qu'on va avoir de grands changements de direction dans le royaume souterrain maintenant ? Est-ce qu'Ombelyne, reine des ombres, va devenir la reine de Bulle ? :p

J'aime comment ils font toujours n'importe quoi, mais heureusement que Velya est là pour gérer un peu les choses et faire avancer tout ça dans la bonne direction, ça serait quand même plus compliqué sans elle ='D (Puis bon, elle a plus de pouvoir qu'eux, ça aide).

Ombelyne, toujours égale à elle-même, entre manipulations ++ et désire de grandeurs ='D Je trouve qu'on sent bien que, même si elle dit au début qu'elle a des sentiments pour Krone, on sent qu'elle se ment à elle-même, qu'elle l'aime pas vraiment, qu'elle s'intéresse juste à son statut (d'ailleurs, le plan de la soeur pour ça, ça l'arrange très bien !) et qu'elle veut juste une belle place dans la société. Mais bon, à la fin, quand son plan jalousie se retourne contre elle, on sent qu'en vrai, ya peut-être pas que de l'intérêt. En même temps, Krone est vraiment trop gentil et naïf avec elle ='D

D'ailleurs, petite question, si Krone en arrêtant le temps a brûlé la main qui était passée sous les jupons, comment il a pu atteindre la main qui était sous les jupons sans brûler aussi les jupons d'Ombelyne ?

Toujours aussi curieuse de voir comment tout ça va se terminer, j'ai du mal à voir comment tout ça va se terminer en deux chapitres, même si tu m'avais bien dit que c'était une fin ouverte =o
ClementNobrad
Posté le 25/03/2023
Coucou Flammy,

Effectivement, Bulle devient le nouveau roi et hérite de tout ce qui va avec, c'est à dire de la reine aussi. Fil ne va pas priver de faire la boutade graveleuse que tout cela entend ! Ca sera dans le dernier chapitre ;)

Ombelyne a un cœur - si si - derrière son image d'ambitieuse. Même si elle s'intéresse à Krone uniquement pour le statut qu'il représente, le geste qu'il vient de faire va éveiller en elle quelque chose d'autre :) Bon, c'est très instable et pas encore sincère, mais on va dire que le début d'une brèche sentimentale s'est ouverte en elle. Et puis après tout, ça vient du futur Marechal, ça ne peut que l'attendrir davantage ^^

Pour la main sous le jupon, je n'avais pas vu cette incohérence. Je suppose que dans mon esprit, quand Krone arrête le temps, il enlève lui-même la main baladeuse de sous les jupons avant de la brûler avec la torche :)

Effectivement, la fin est toute proche. Toutes les "intrigues" ne seront pas fermées, notamment la partie Ombelyne / Krone / testament, mais cette pérégrinations n'est pour moi, que la première, et laisse à entendre qu'il y en aura d'autres dans le futur...

J'espère que la conclusion de tout ça te plaira !

A tres vite !
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