La Citadelle des Beaulieux

Notes de l’auteur : Ceci est la première partie du chapitre intégrale.

 Dame Lune s’avança. Andromède cligna plusieurs fois des yeux. Elle n’était pas habituée à une lumière aussi éclatante que celle qu’elle dégageait. Andromède leva le menton, en espérant qu’elle gagnerait quelques centimètres mais c’était inutile car jamais personne ne dépasserait la taille gigantesque de Dame Lune.

- Vous allez bien ? demanda Dame Lune en voyant qu’Andromède biglait.

- Oui je… je vais bien, mentit Andromède

- Bon. Alors allons-y, mon Clypéastre.

  Dame Lune appelait Andromède Clypéastre car le jour de leur rencontre, après une de ces rares accalmies qui rappelle l’éden, Andromède était venue sur un oursin titanesque qui l’avait déposé au bord de la mer. Andromède dormait profondément et tenait dans ses petites mains une loupiotte de petite taille, elle n’était qu’une enfant.

  Toute son enfance, Dame Lune l’a chéri, elle est tombée sous le charme de cette « enfant de la mer » comme elle savait très bien le formuler. Dame Lune aimait tout de cette petite fillette : sa crinière léonine couleur carotte, ses yeux verts pleins de questions, son sourire angélique, ses conversations guillerettes, sa candeur et surtout, sa présence : Andromède avait le don de produire en elle un bonheur ineffable !

  Dame Lune aimait Andromède comme sa propre fille, celle qu’elle n’a jamais eue. En dépit de son amour, elle la vouvoyait : c’était une de ses habitudes inéluctables qui ne la quittaient jamais.

   Andromède suivit Dame Lune en faisant attention à ne pas se mettre derrière elle ‑ là où toute lumière était engloutie.

  Au bout du verger, derrière les citronniers ornementaux de Dame Lune, se trouvait une immense demeure opaline. C’était la Citadelle des Beaulieux la maison de Dame Lune. De loin, pour les yeux myopes d’Andromède, ce palais pourtant bellissime n’était qu’une petite tache nivéenne. En s’avançant davantage, Andromède nostalgique discerna enfin la beauté des jardins dans lesquels ses rêveries infantiles venaient lui chatouiller le bout du nez. Tandis que les nuages ondulaient dans le ciel de son enfance, elle aperçut la fenêtre de sa chambre nichée au sommet du château. Andromède sentit ses chromosomes s’égrenaient comme des perles. Son cœur, comme une machine à traduire les images en sentiments, s’agita et fit trembloter avec lui tout son corps.

  Quand Dame Lune ferma le portail, celui-ci se transforma : des épines d’acacias l’ornèrent subitement. Le château était vivant et animait selon son humeur tout ce qui l’entourait.

 

  Aussitôt entrée, Dame Lune proposa un thé à la framboise.

  La cuisine sentait toujours le citron même quand on y préparait de la ratatouille.

  Le thé n’intéressait pas Andromède, ce qu’elle voulait savoir c’était quel est l’état des constellations.

  - Avez-vous remarquez les disparitions des étoiles, Dame Lune ? Ce matin je n’ai pas vu l’Horloge, j’ai essayé d’essuyer mes lunettes célestes mais rien. Elle a disparu !

  Dame Lune se retourna et plongea ses yeux dans ceux d’Andromède.

  - Je vais en parler à Barnabé, il m’en dira plus.

  - Ce qui se passe est vraiment grave, j’ai vu hier soir les seize étoiles d’Hercule disparaitre une par une comme si quelqu’un derrière le ciel les éteignait.

  Dame Lune, sensible à ces disparitions, ne put s’empêcher de verser une larme. Tandis que leur tristesse s'accroîssait, le robinet coulait sans que personne n’y touche. La Citadelle des Beaulieux, toujours aussi curieuse, ne put résister à suivre la conversation de ses maîtresses. Elle aussi était affectée par ces tristes nouvelles.

  - Bon, allons continuer tes leçons, tu as des progrès à faire en poésie mon Clypéastre, fit remarquer Dame Lune.

  Dame Lune s’est toujours occupée de l’éducation d’Andromède, elle lui avait réservé une antichambre au deuxième étage, et depuis, toutes les leçons ont eu lieu là-bas. Andromède aimait bien la poésie mais quand il s’agissait de la rabâcher sans cesse pour la réciter de mémoire, elle détestait ! Elle préférait les étoiles. Celles qui obliquaient dans le ciel, celles qui brillaient intensément mais surtout celles qui réunies entre elles, dessinaient le ciel de leur beauté.                               

 

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Jali
Posté le 20/02/2021
Me revoilà,

L'univers se dessine, un château vivant, des étoiles qui disparaissent.. c'est original et j'aime beaucoup !

"Son cœur, comme une machine à traduire les images en sentiments, s’agita et fit trembloter avec lui tout son corps." -> juste pour dire que j'ai bien aimé cette phrase !

Attention à quelques verbes qui sont au présent aussi dans ce chapitre, et sinon, j'aime beaucoup le vocabulaire que tu emploies :)
Myrtille-Eden G
Posté le 21/02/2021
Merci Jali pour tes messages, je suis ravie que ça te plaise :) Tu as raison quelques verbes sont au présent... Je vais les corriger prochainement!
Myrtille
Nyubinette
Posté le 28/01/2021
Bonsoir, je débarque sur ton histoire :). J'aime beaucoup l'ambiance que tu donnes à ton histoire. J'ai l'impression de lire un conte et avec les chapitres aussi courts, j'aurais envie de voir une illustration à côté. je ne sais pas si c'était ton objectif mais c'est agréable :D. Ca doit être surtout dû au fait que tes descriptions permettent d'avoir une belle image en tête.

J'ai hâte de lire la suite :) Merci pour ton partage.
Myrtille-Eden G
Posté le 28/01/2021
Bonsoir,
Je suis ravie que ça te plaise! L'idée des illustrations est géniale mais ce n'était pas mon objectif . C'est vrai que mes chapitres sont très courts et j'écris lentement en plus :)
Melo
Posté le 24/01/2021
Bonsoir ! Je reviens pour lire la suite ! ^^

Essaye de peaufiner certaines phrases pour éviter l'effet "saccadé" des phrases courtes. De telles phrases sont utiles lorsque l'atmosphère est stressante pour faire ressentir de l'oppression, or ce n'est pas le cas ici.

"Andromède leva le menton, en espérant qu’elle gagnerait quelques centimètres. Mais c’était inutile, car jamais personne ne dépassa la taille gigantesque de Dame Lune." Le point avant le mais ne m'apparaît pas utile et coupe le rythme de la phrase.

Je pense que tu pourrais ne pas couper le chapitre en deux étant donné ça taille. Il reste court est parfaitement digeste donc c'est dommage de couper, on reste sur notre faim.

Sinon, c'est toujours aussi bien écrit surtout niveau description. J'ai beaucoup aimé l'image de la tâche nivéenne très parlante.
Myrtille-Eden G
Posté le 24/01/2021
Bonsoir!
Merci encore pour ton aide, je corrigerai les fautes de ponctuation qui cassent le rythme. Et pour le chapitre en deux parties je corrigerai dès que l'autres sera terminée:) Merci encore!
Melo
Posté le 24/01/2021
Je t'en prie ^^
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