Jour 231 : Deux

Dimanche 1er novembre 2020, 21h30 / Aujourd'hui, fête des défunts, début du onzième mois de l'année. Avec le mois d'avril 2020, il s'agira d'un autre mois intégral en temps de confinement. J'hésite à parler de deuxième ou de second confinement ; le premier terme est un excès de pessimisme et le second est un excès d'optimisme. Dans tous les cas, il s'agit d'excès. Cela me fait penser qu'il est toujours compliqué de manipuler le chiffre deux sans paraître excessif. La binarité est souvent perçue comme simpliste or elle semble être partout : jour et nuit, vie et mort, été et hiver ; c'est vrai qu'on en oublierait presque les aubes et les crépuscules, la jeunesse et la vieillesse, le printemps et l'automne. La nuance possède aussi quelques formes de binarité... D'ailleurs, il est assez curieux de voir que ce nouveau confinement se produit pendant le onzième mois de l'année. Le nombre onze se dessine comme un premier équilibre dans une suite de nombre entier ; les deux "un" se font face sans jamais pouvoir s'unir comme s'ils étaient l'un est l'autre d'ores et déjà confinés. Novembre comme un mois à vivre chez soi...Bref.

Novembre est aussi synonyme de grisaille, la faute au raccourcissement des jours. Alors, cet autre confinement ajoute de la morosité à la morosité. Il paraît bien plus insurmontable que l'expérience que nous avions vécue au printemps dernier ; le choc de la première vague demeure et certains se demandent s'il peuvent économiquement survivre à de nouvelles restrictions, notamment les commerces dits non-essentiels. Ce week-end des maires ont même pris des arrêtés allant à l'encontre des décisions gouvernementales, comme un baroud d'honneur pour leur centre-ville. Certaines angoisses se font concrètes.

Et outre cela, une grande lassitude s'installe vis-à-vis de ce reconfinement automnal. Nous retrouvons nos attestations de déplacement comme un mauvais souvenir. Signer ces documents est d'autant plus pénible qu'avec des mesures plus souples qu'au printemps dernier, nos vies n'ont pratiquement pas changé pour Charlotte et moi. Nous attendrons fin décembre pour voir nos proches - nul n'ose croire qu'il nous sera interdit de les retrouver lors des fêtes de Noël - pour le reste tout continue comme avant, en apparence, du moins.

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Debout la Nuit
Posté le 13/07/2021
Bonjour Imre.
C'est bizarre de retrouver, à travers ton journal, tout ce que nous avons vécu. C'est si proche et lointain en même temps.
Surtout que les mesures nouvelles ne cessent d'apparaître.
Imre Décéka
Posté le 09/08/2021
Bonjour Debout la nuit,
Un message ici pour te dire que je lis tout tes commentaires. C'est intéressante de voir que l'on a tous à peu près ressenti la même chose.
Merci pour l'intérêt constant que tu portes à ce texte.
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