IV – Le bal des capuches

Par Dan
Notes de l’auteur : Mogwai – U-235

Le bal des capuches

Quelque part

 

Le visage était flou, la voix déformée. Parfois, en plissant les yeux, on pouvait capter un reflet chromé ou une forme de nez, mais l’image se défaisait aussi rapidement qu’un mirage. Sous le capuchon et derrière le voilage, les mots grésilleux et les silences s’enchainaient avec une régulièreté mécanique.

« À toutes les populances-ations de l’Union. À tous les planétiens et tous les luniens. Entendez-nous. Vous avez vu nos actes. Vous savez de quoi nous sommes capables. »

Une pause, puis une inclinance de la tète noire, énorme, qui flottait à mihauteté audessus du projecteur.

« Sachez que nous sommes prè-êts à recommencer. Sachez que nous recommencerons. Nous recommençons déjà.

« Saturne a perdu un cargo d’hydrogène, hier, encore un. Pas piraté, celui-cellà ; parti de l’usine-mère de Jupiter et jamais arrivé à destinance-ation. Saturne le retrouvera-t-elle ? »

Le ton monocorde avait laissé place à un accent de jeu. On aurait pu s’attendre à des applaudissances, ensuite, voire à une coupure d’annonces ministérielles ou une miniémettance éducative, mais la nouvelle apparaissance n’avait rien de ludique ou de plaiseux : remplaçant le terroriste, le buste d’Aessa envahissait l’espace, vu de troiquarts par la lentille flotteuse du journaliste qui l’avait interrogée à Nehara.

« Vous pensez donc que les revendicances des libertaires sont futiles ? Que les opposances que certains luniens montrent envers les gouvernances ne sont pas sérieuses ?

— Face à l’urgence, certaines choses doivent passer au second plan. »

Sa voix, ses mots, ses gestes, son regard peiné levé vers les tempètes qui donnaient une nuance rose à ses cheveux blancs, pourpre à sa peau noire, rubis à ses implants. La moitié de son discours tronqué. Et à l’oreille des peuples, seulement les horreurs que les terroristes voulaient lui faire dire.

« Ces terroristes menacent tout, continuait-elle.

— Diriez-vous donc que les lois mises en place par les gouvernances pour éviter les erreurs de la Première Humanité ont échoué ?

Et sa détresse, si crieuse à l’écran. Si évidente.

« Je ne…, bredouillait-elle. »

Avant de disparaitre à son tour, laissant l’encapuchae prendre le relais.

« Nous recommencerons. De la mè-ême façon, ou d’une autre. Vous voulez savoir pourquoi ? Vous l’ignorez toujours, nescepas-n’est-ce pas ? Eh bien, votre incomprenance-préhension prouve que nous avons raison de poursuivre notre combat. Vous voulez savoir qui nous sommes ? Nous sommes ceux que les gouvernances-ements appellent « terroristes ». »

Un arrèt, presque un gel de l’enregistrance.

« Avez-vous été terrorisés ? »

Du sarcasme et de la légèreté. Dans l’ombre de la capuche, une ébauche de sourire se confondit aussitot aux lignes mouveuses et aux pixels morts. Puis plus rien. Le noir et le silence durant dix, quinze, vingt secondes avant que la bande se répète pour la dix, quinze ou vingtième fois. Aessa en avait perdu le compte, depuis le temps qu’elle gisait dans cette cellule avec pour seule compagnie le clone bavard du terroriste en troidé.

Elle pensait qu’elle se serait habituée, et elle s’était habituée, en un sens : si le premier visionnage l’avait effroyée, les suiveux lui avaient inspiré du dégout, de l’inquièteté, de la colère et demoinsenmoins de peur. Elle avait fini par accepter l’idée que les terroristes existaient belébien, assez rapidement dailleurs, peutètre parce que cette idée avait le mérite d’innocenter le conseil. Mais les questionnances avaient alors remplacé la répugnance et Aessa n’avait pas pu trouver de répit.

Elle ne comprenait pas leur méthode. Il était évident qu’ils n’avaient pas choisi de piéger le cargo accidenté d’Europe parasard – sans l’intervenance des Moutons, ledit cargo serait arrivé à bon port sur Saturne, et une explosance d’usine n’aurait pas fait beaucoup de bruit : quelques andros démembrés n’émeuvaient personne. Les terroristes voulaient se faire entendre et pour ça, c’était des humains qu’il fallait anéantir. Le plus d’humains possible.

Ils devaient donc savoir que les Moutons dévoieraient ce cargo et amèneraient leur bombe en pleine foule. Sandoute les avaient-ils étudiés comme Aessa les avait étudiés, pour les manipuler sans qu’ils ne suspectent de rien.

Ça n’expliquait pas pourquoi ils avaient dérobé un second cargo d’hydrogène. Les terroristes savaient que plus aucun pirate n’oserait les aborder, dorénavant ; peutètre se lançaient-ils eumèmes dans la détournance, alors. Peutètre avaient-ils une nouvelle cible, une nouvelle arme pour de nouvelles victimes.

Restait également à découvrir à quoi ils destinaient Aessa dans leur plan. Elle pouvait saisir leur rancune à son égard : c’était elle qui avait exhumé le terrorisme des archives de la Première Humanité. Les coupables avaient sandoute eu peur que les gouvernances y trouvent aussi des outils pour les contrer, ou été blessés dans leur orgueil en constatant qu’au cours de la tragique histoire de leur race, ils étaient loin d’ètre les premiers à user du meurtre de masse pour s’exprimer. Aessa ignorait cependant s’ils l’avaient seulement enlevée pour punir ses initiatives, qui faisaient d’eux les ennemis publics du système entier, ou s’ils comptaient faire pressance sur la gouvernance – réclamer une rançon, parexemple.

La prisonnière sursauta quand une chuintance annonça le déverrouillage de la cellule. Avec des gestes précipités, elle se releva et recula contre le mur du fond. Deux individus encapuchés étaient déjà venus lui porter un repas et la conduire aux toilettes. Aucun n’avait eu de geste brusque ni de mot violent ; leur voix était dailleurs indiscernable, désincarnée. Aessa avait bien essayé de distinguer leur visage, mais ils étaient aussi lointains que celui du terroriste en holo : contrairement aux membres du conseil qui usaient du processus pour peindre une fausse figure sur leurs traits, ceuci se contentaient de les brouiller.

— Suivez-moi, dame, dit la silhouette.

— Vous suivre où ?

Elle n’avait rien pu obtenir d’eux depuis son réveil cotonneux. Elle estimait qu’il s’était écoulé une journée standard depuis qu’on l’avait attaquée à Nehara. La première transmettance de l’annonce des terroristes avait eu lieu quelques heures plutot ; le cargo perdu « hier » par Saturne devait avoir été signalé manqueux après son kidnapping. Dans la panique générale causée par la disparaissance d’une ministre, la PI avait dû relacher sa vigilance autour des transports d’hydrogène.

Aessa se souvenait de Megge, étendue inconsciente sur les dalles, mais personne n’avait voulu lui dire ce qui était advenu d’elle, si elle avait été capturée aussi, ou simplement écartée pour atteindre sa cheffe. Elle ignorait si le journaliste était victime ou complice de ses agresseurs. Elle ignorait quelle déclarance les terroristes avaient faite pour revendiquer son rapt. Elle ignorait ce qu’il allait lui arriver dans les deux prochaines minutes.

— Au poste de pilotage de ce vaisseau, répondit l’individu masqué. On a quelquechose à vous montrer.

Aessa jeta un regard à son cachot. En l’absence de turbulences, elle n’était pas parvenue à déterminer certainement qu’ils volaient. Ç’aurait pu ètre une base secrète sur une planète ou une lune quelconque ; elle s’était raccrochée à cette idée : elle aurait eu l’espoir de s’enfuir.

— Pourquoi vous ferais-je confiance ?

Son geolier pencha la tète, orientant sa capuche vers l’image du terroriste qui poursuivait son discours.

— Vous préférez rester avec luelle ? se moqua-t-iel.

Ils avaient tous la mème manière d’agir et de se mouvoir ; si Aessa n’avait pas croisé d’autres figures drapées sur le chemin des cabinets, elle aurait pu croire qu’il s’agissait d’une seule personne endossant tous les roles. L’hypothèse d’un équipage de clones l’avait fleurée, l’espace d’un instant. Mais le clonage humain était strictement interdit et jamais une armée de copies n’aurait échappé à la surveillance des gouvernances.

— Allez, venez.

Iel sortit de la cellule en laissant le champ désactivé. Aessa jeta un regard torve à la figure en troidé qui marquait une pause avant de demander pour la énième fois « Avez-vous été terrorisés ? ».

Elle était malaisée à l’idée de se laisser promener par ses ravisseurs, mais leur résister par principe ne la mènerait à rien dans l’immédiat. Plus Aessa en apprendrait sur eux et sur leur environnance, plus elle aurait de munitions pour se défendre. Elle réajusta alors le pli de sa tenue, coiffa ses cheveux blancs, puis quitta la pièce d’un pas mesuré.

L’encapuchae l’attendait dans le couloir et Aessa vint se camper à son niveau, mème un peu avancée, comme s’il s’agissait de son assisteux·se plutot que de so kidnappeur·se. Ils empruntèrent ensemble le dédale des galeries, plongés dans un silence que seuls troublaient leurs pas sur les grilles et la froissance de leurs habits. Si elle gardait la tète haute, Aessa profitait de ce que le capuchon de son escorte lui fasse des œillères pour enregistrer tous les détails du décor.

Mais les lieux prenaient autant de soin à brouiller les pistes que leurs occupeux. La décorance était aussi hétéroclite que les mots et les accents amalgamés, comme si on voulait lui faire croire qu’ils venaient de nullepart, ou peutètre de partout àlafois. Au hasard de portes entrouvertes et de pièces traversées, on pouvait voir des voiles neptuniennes ou de grandes jardinières de plantes marsiennes. Plus étonneux encore, on trouvait çà et là des vases de verre soufflé sur Dioné ou des diffuseurs de vapeur mirandiens.

Aessa n’osait plus penser ou ressentir trop fort : si des luniens se cachaient sous ces capuches, sa situance était encore plus critique et plus complexe qu’elle ne l’avait redouté.

Pour ne rien arranger, les maitres des lieux semblaient posséder autant de ressources que d’ingénieuseté : ce batiment était d’une taille formidable, mais Aessa ne parvenait pas davantage à caractériser son usage que sa provenance.

Ils atteignirent finalement le pont supérieur et le belvédère qui accueillait le poste de pilotage. Là, Aessa ralentit puis s’arrèta, trop époustouflée par le paysage pour continuer à jouer l’imperturbableté. Les deux ombres qui tenaient la barre s’écartèrent en pivotant pour la scruter à travers leur voilage holografique et la fenètre panoramique lui offrit une vue vertigineuse sur les anneaux de Saturne.

— Oui, dame, vous è-êtes loin de chez vous.

Le vaisseau se prochait des anneaux les plus solides – en vraieté, il se trouvait déjà dans l’anneau E, le plus externe, le plus incroyablement large, qui englobait jusqu’à Titan, un million de kilomètres pluloin. L’anneau E n’était constitué que de particules microscopiques, ce qui le rendait moins net et moins reconnaissable que les autres. Ils franchirent l’anneau F et l’anneau G, les plus fins et les plus discrets, et gagnèrent l’anneau A.

Sans s’en apercevoir, Aessa s’était avancée vers la vitre. Elle était déjà venue sur Saturne, biensur, mais les vaisseaux protocolaires suivaient des trajectoires loignées de l’équateur et du système annulaire pour éviter les collisances et les effets de courant. Pour fuir les pirates, également.

Saturne et ses satellites se trouvaient dans une configurance unique : les limites du territoire de la planète et des lunes se confondaient, car ça n’était pas de l’astre central qu’on extrayait la matière première locale. Saturne était une géante gazeuse, presque aussi riche en hydrogène que Jupiter, mais, par souci d’économie autant que d’équilibre dans le commerce codépendeux établi, les colons avaient concentré leurs efforts et leur technologie de traitance sur une seule planète. Ils avaient logiquement choisi la plus grosse – la plus chargée en ressources – et les gaz de Saturne n’avaient jamais été exploités.

Mais ses poussières et ses roches alimentaient tout le système. Ces richesses, elle les ramassait dans l’espace et les ajoutait à ses anneaux comme une collectionneuse infatigable. En les observant bien, on pouvait deviner les immenses mécanismes des carrières itinéreuses, les vaisseaux concasseurs, parfois mème la petite explosance d’un astéroïde détruit puis récolté. Les sables et les graviers étaient ensuite cheminés vers les lunes où ils étaient transformés, agglomérés ou mélangés.

Les anneaux eumèmes n’étaient que des colliers de milliards de petits satellites. Les divisances étaient la preuve manifeste de la mitoyenneté des planétiens et des luniens : les deux vides que les ruptures de Keeler et d’Encke marquaient dans l’anneau A étaient dus à l’orbite des lunes naines Daphnis et Pan, tandis que la divisance de Cassini, la plus large et la plus visible, était nettoyée par l’attirance gravitationnelle de Mimas. Janus, Epiméthée, Méthone, Anthé et Pallène créaient ellemèmes leurs anneaux avec les poussières arrachées à leur surface.

Les Saturniens vivaient sur la planète, mais ils étaient nombreux à travailler au large pour orchestrer les manœuvres des vaisseaux. Partager cet espace avec les luniens n’était pas toujours aisé ; pour les Saturniens, c’était un peu comme avoir des moonshiners dans leur jardin. D’un autre coté, ils semblaient moins hostiles à leurs banlieusards que les Jupitériens ; peutètre parce qu’il était plus difficile de troquer des cailloux que de l’hydrogène sur le marché noir.

Aessa avait pourtant envie de croire que leur entente tenait à des principes plus admirables qu’une simple question pratique. Leur procheté les incitait sandoute à se montrer respectueux de leurs voisins, tous autant qu’ils étaient.

— Pourquoi m’avez-vous menée ici ? demanda Aessa d’une voix dont elle tentait de maitriser les trémolos.

Son sang s’était glacé. C’était une chose que les terroristes attaquent des Europiens et apeurent l’Union, mais c’en était une autre de les voir menacer Saturne – d’abord en mots, dans leur vidéo infernale, avec l’évoquance de ce cargo disparu, et maintenant par leur présence sournoise près des grandes carrières de l’anneau A. « Nous recommençons déjà », avaient-ils dit.

— Soyez patiente, vous allez comprendre.

Les machineries sofistiquées grossissaient rapidement, éclairées de biais sur le plan supérieur de l’anneau. D’énormes griffes métalliques moissonnaient les débris les plus gros et les rassemblaient dans les containers comme les mandibules d’une araignée mangeuse de monde. Les poussières s’égaillaient en miettes de rochers, les chenaux convoyaient les gravats comme des boyaux digérant un repas et le monstre glouton avalait patientement tous les éclats de planètes froides et d’étoiles mortes qui passaient à sa portée.

En périférie, les vaisseaux concasseurs s’activaient comme des abeilles autour de leur reine. L’un d’eux faisait route vers la carrière ; une route un peu trop droite et trop preste pour un engin de ramassage, songea Aessa. Elle plissa les yeux et fit un pas.

Elle n’eut aucun mal à identifier le batiment : il s’agissait d’un cargo d’hydrogène jupitérien. Un cargo comme celui qui avait explosé avanhier. Très certainement le cargo que toute la PI cherchait dans la crainte d’un nouvel attentat. Peutètre mème un des trois vaisseaux resteux qu’Aessa avait fait équiper sans se douter un instant que les terroristes s’en serviraient de bombes à retardance.

Elle comprenait, maintenant. Les Saturniens n’avaient pas aussi systématiquement recours aux robots que les Jupitériens. S’il y avait des ouvriers sur le vaisseaucarrière…

— Arrètez ! s’exclama-t-elle. Arrètez toudsuite !

Elle se précipita sur les deux pilotes, mais ses prières et ses secousses n’y firent rien.

— Ce ne sont pas eux qui controlent le cargo, dame.

Elle s’acharna pourtant, parvenant un instant à défaire l’hologramme devant un visage troué de deux yeux réfléchisseux. Stupéfaite, Aessa redressa la tète quand la sifflance d’un pistol chargé s’éleva derrière elle.

— Ne me forcez pas à tirer. Si vous mourez, vous ne pourrez plus transmettre notre message à vos peuplances-populations et on sera obligés d’enlever d’autres politiciens et de tuer davantage de citoyens pour prouver à ces autres politiciens qu’on est sérieux.

Les bras balleux, le cœur au bord des lèvres, Aessa regarda le cargo jupitérien se ponter aux quais. À cette distance, elle ne parvenait pas à déterminer si les formes humanoïdes qui vinrent à sa rencontre étaient vivantes ou mécaniques. Elle les vit brancher les cuves pour le test, puis commencer le transfert. Et elle s’interdit de fermer les yeux, mème quand l’explosance irradia devant eux, mème quand les flammes l’éblouirent un très bref instant avant que le vide de l’espace étrangle l’incendie.

Quand elle cilla, il ne restait plus de la carrière que des chapelets de débris.

— Hm…, fit so geolier·e. Voilà qui est intéresseux-ant. Vous avez tout noté ?

Les pilotes acquiescèrent.

— P… pourquoi…, bégaya Aessa. Pourquoi faites-vous ça… ? Si vous vouliez seulement que je délivre votre message…

— Il fallait que vous soyez convaincue qu’on est sérieux, dame, que vous ayez vécu personnellement la situance pour que vous vous portiez garante.

Aessa frissonna. Elle avait deplusenplus de mal à touffer la crainte qui refaisait surface. L’Union n’était pas prète à faire face à des ennemis de cet acabit ; elle n’avait aucun moyen de lutter contre une force et une cruelleté pareilles. Elle n’avait mème pas de quoi protéger ses élus : dans un monde de naïveté partagée, les crimes humains n’existaient presque plus. Les terroristes avaient profité de l’excès de confiance des planétiens pour s’organiser et des arrangeances fumeuses des luniens pour frapper. Personne ne savait comment leur tenir tète.

Aessa n’était pas sure qu’il faille les défier, detoutefaçon. Rien ne semblait pouvoir les arrèter, ni l’état d’alerte, qui n’avait pas empèché l’enlevance d’une ministre, ni les mesures que la PI avait surement prises pour la retrouver depuis. Le système entier était en bouillance et ils étaient toujours capables de frapper et de tuer sans mème qu’un escadron de la PI apparaisse sur leurs écrans. Ils avaient l’avantage de l’effet de surprise et de l’effet de violence sur des peuplances et des dirigeux qui n’avaient jamais eu à fronter crime plus vicieux qu’un homicide involontaire par quelque lunien aviné.

Par fièreté, Aessa aurait opté pour la résistance ; mais par sageté, elle aurait choisi la prudenteté et les pourparlers. Ici, malheureusement, elle n’avait aucun moyen de faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre. Elle n’était que leur instrument et le seul pouvoir qu’elle possédait résidait dans son calme et dans sa digneté – dans le mensonge éhonté qu’elle tentait de leur adresser en domptant les tremblances de ses membres et de sa voix lorsqu’elle répondit :

— Vous ne me terrorisez pas.

— Ça viendra.

Elle serra les machoires.

— Pourquoi moi ?

— Parce que vous è-êtes la première à avoir parlé pour la solidai-solidarité. Mè-ême si les autres ministres de Jupiter se sont empressés de renchérir, c’est vous qui avez lancé la mode. C’est vous qui avez convaincu le Preministre de dire la vraie-érité à notre sujet.

— Comment savez-vous que…

— Alors si c’est vous qui appuyez nos revendicances-revendications, on sait qu’elles seront entendues. Vous è-êtes la mieux placée pour délivrer notre message.

— Pourquoi me discréditer, dancecas, si vous comptiez sur moi ?

Elle entendait toujours ses frases amputées résonner à ses oreilles. Elle n’était que leur marionnette. Elle pouvait presque sentir leur main glissée dans ses entrailles comme le membre habile du ventriloque dans sa poupée.

— Pourquoi me faire dire que la dissidence des luniens n’importe pas ?

— Parce qu’elle n’importe pas. Vous le savez aussi bien que moi. Elle n’importera biento-ôt plus du tout. C’est tout le contenu de notre message.

— Votre message, toujours votre message ! Vous n’avez pas daigné le transmettre après avoir tué vingtdeux personnes à Conamara, pourquoi maintenant ?

— Oh, Europe, c’était seulement pour attirer l’attention de toumonde-tout le monde, répondit l’encapuchae avec un geste dérisoire de la main.

— Vous avez l’attention de toumonde, avec cette vidéo.

— Oui, mais s’en servir pour notre annonce, la faire à tout le système, ça aurait seulement causé la panique. Ce qu’on espère avoir, une fois le message transmis aux chefs d’état, c’est une discutance-tion raisonnable avec les autorités.

— Et quel est ce fameux message ? demanda Aessa entre ses dents. Àmoins que vous n’ayez pas encore assassiné assez d’innocents pour me le dire ? Devons-nous reprendre rendévous dans deux jours et une petite centaine de meurtres ?

— Allons, ne le prenez pas comme ça, dame. Laissez-moi vous expliquer.

Iel s’assit à la table de coordonnées qui tronait au centre du poste, mais Aessa resta debout. Les pilotes les observaient fixement.

— On est ce qu’on pourrait appeler des nihilistes. C’est une f-philosof-phie pluto-ôt pénible à vivre et pénible à mettre en pratique, également. Ne croyez pas qu’on prend ces vies sans sourciller.

Son faux chagrin lui fit nouer les poings.

— Seulement, quelqun-quelqu’un doit agir. Finalement, c’est un sacrifice qu’on fait là : le sacrifice de notre conscience pour stopper rapidement le fléau de la Nouvelle Humanité.

Aessa cligna des yeux, déglutit, mais ne dit rien. Les archives l’avaient également renseignée au sujet des destructeurs mégalomanes des anciens temps. La prévalance du plus grand nombre, l’intérèt du groupe avant l’intérèt individuel, le sacrifice nécessaire, la fin justifiant les moyens… D’autres s’étaient dédouanés de crimes impardonnables avec les mèmes arguments. Elle n’allait pas les plaindre, encore moins les admirer.

— Vous savez quel est ce fléau, nescepas-n’est-ce pas, dame ? Le seul véritable, la plus grande plaie ?

Le cœur battant à tout rompre, elle tenta de percer le flou du voilage à la recherche des yeux félins qu’elle avait aperçus. Elle avait ses convainquances personnelles et politiques sur le sujet, le conseil avait les mèmes et, quelquepart, Aessa pressentait que so ravisseur·euse les connaissait. Peutètre était-ce aussi pour cela qu’ils l’avaient enlevée, elle. Elle chercha cette réponse, parmi tant d’autres, dans le regard invisible qui restait rivé sur elle. Finalement, Aessa baissa les yeux.

— Le fléau de la Nouvelle Humanité, c’est la Nouvelle Humanité, répondit-iel. Nous souhaiterions donc discuter avec les gouvernances-ements d’une manière de guérir le système de ce virus.

Il y eut un silence peseux, épais, interminable, durant lequel Aessa ne fut plus consciente que des vestiges de vaisseau qui dérivaient derrière la vitre et du tonnerre du sang dans son corps.

— Vous comprenez pourquoi on vous a choisie comme ambassadrice, maintenant, hein ? Je pense qu’on va pouvoir trouver un terrain d’entente, vous et nous.

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Rimeko
Posté le 28/05/2017
Hello Danah !
Hé, mais c'est que j'aurai pris du retard moi XD
J'ai eu moins de mal que je ne le craignais à me remettre dans le bain de Moonshine et de ses modifications linguistiques ! J'adore ces dernières d'ailleurs, les mots compactés (pistolaser, Preministre) me plaisant particulièrement :P Et puis même, les changements de terminaison (comment fais-tu pour t'y retrouver d'ailleurs), ça reste compréhensible tout en rendant l'ensemble vraiment... exotique ? ^^ Ah, et le genre neutre (il me semble que tu l'avais déjà utilisé dans un chapitre avec Aessa, non ?), je trouve toujours ça très sympa !
Et ton travail sur le background forcera toujours mon admiration... J'ai beaucoup apprécié la description de Saturne (en plus, elle est poétique, j'aime bien l'analogie avec une araignée dévoreuse d'étoiles) et de son fonctionnement, on y croirait vraiment ! Notamment avec leur rapport aux luniens, comme quoi la proximité améliore les rapports... ça semble très réaliste !
Quant aux terroristes... Ils sont inquiétants et mystérieux à souhait ! Et puis la détresse d'Aessa, malgré le calme qu'elle affiche, l'impuissance de leur système à lutter contre cette menace, c'est intéressant aussi. J'ai hâte d'en savoir plus à leur sujet ! Notamment par rapport à ce fameux "terrain d'entente"...
Dan Administratrice
Posté le 28/05/2017
Coucou Rimrim ! Ne t'en fais pas, vu mon rythme de publication plus qu'aléatoire, y a pas de retard qui tienne, mais je suis contente de te revoir par ici !
C'est tant mieux si c'est pas trop compliqué de reprendre le rythme, surtout avec un chapitre plein de planétien. Je pense qu'il y a encore beaucoup de mots que je pourrais modifier, c'est en perpétuelle évolution (mais pour les terminaisons, comme il y a des "règles", une fois qu'on les a intégrées c'est plus facile. Ca empêche pas que même après quarante relectures, je trouve encore des mots mal modifiés, cela dit...). Compréhensible ET exotique c'est vraiment tout ce que je pouvais souhaiter ! Aaah donc j'avais pas rêvé, je l'avais bien laissé dans un chapitre précédent avec Aessa, ce genre neurtre, en effet ^^ Je regrette de pas avoir pu le placer plus souvent.
Merci beaucoup pour tes compliments ; je suis un peu frustrée je crois de ne pas pouvoir passer plus de temps à chaque endroit pour aller plus loin qu'une description générale ou un aperçu d'un petit coin, c'était le risque en décidant de les faire passer par toutes les planètes et pas mal de lunes... Mais du coup je suis soulagée si certaines de ces rares descriptions font "bonne impression" ; et puis oui, c'était l'occasion de dire que vis-à-vis des luniens, ça ne se passe pas tout à fait de la même façon partout...
Merci pour mes terroristes :P J'aimais beaucoup écrire du point de vue d'Aessa, ça me manque un peu (teasing ultime :P), j'espère en tout cas que les découvertes qu'il te reste à faire sur tout ça te plairont ! Merci pour ta lecture et ton commentaire ♥
Nethy
Posté le 12/05/2017
Mooooh ce titre en référence au dernier épisode de la saison 2 de Person Of Interest aaaaaah !
Bon j'ai lu les deux derniers chapitres, c'est biiiieeen ! Je suis pas trop trop rassuré quand à ce qui va arriver après (et mon dieu cette fin de partie III ! ), mais ça pique ma curiosité, particulièrement les déclarations de notre ami masqué !
Techniquement, j'ai rien à dire, je pense. C'est maîtrisé, c'est fluide, c'est captivant et on ne voit pas la fin venir. Personnellement j'ai eu un peu de mal à me remettre dans le bain de ton orthographe améliorée et dans le contexte de l'histoire, mais c'est dû au fait que ma dernière lecture datait un peu.
Des bisouilles Danouille, bonne continuation ! 
Dan Administratrice
Posté le 12/05/2017
Coucou Nëthy ! Contente de te retrouver par ici :D
Ahah la référence, heu... mon inconscient doit être plein de PoI parce que j'avais même pas fait le rapprochement ! Mais c'est un bon rapprochement ♥
Merci pour ton avis sur ces chapitres, je suis vraiment heureuse que ça t'ait plu (tu as raison de craindre des drames, et plus encore :P), et c'est tant mieux si l'ami masqué a réussi son effet ! Merci merci merci pour ces compliments v.v Je comprends que la reprise soit un peu difficile avec le planétien, oui ; faudrait que je me fixe un rythme de publication plus régulier peut-être pour éviter de laisser les lecteurs se déshabituer trop longtemps ^^'
Des bisouilles à toi aussi, merci pour ta lecture et ton commentaire ! ♥
Léthé
Posté le 12/05/2017
Déjà, je commencerai en disant que je vais toutes les semaines voir si tu as posté un nouveau chapitre et là, ma joie est à son comble :')
J'y suis allée en mode "c'est sûr qu'elle n'a rien mis, jamais je vais avoir Nick" ET QUE VOIS-JE. LE CHAPITRE. LA SUITE. Dans ma tête, c'est un peu la fête du slip.
 
Bon, il faut savoir que j'ai copié collé ton texte pour le mettre dans un doc word, comme ça je fais des commentaires dessus en même temps que je lis (plus pratique que sur FPA, parce qu'en finissant de lire j'ai souvent oublié ce que je voulais dire xDD).
 
J'aime beaucoup tes titres de partie et aussi ceux des chapitrons. Je les trouve trop cool, ils me plaisent beaucoup et ils me font rire souvent. Je trouve tout trop cool. Vive Moonshine. Le "Can You Hear Me ?" fait référence à Major Tom de Bowie ou je me trompe ?
 
« Vous pensez donc que les revendicances des libertaires sont futiles ? Que les opposances que certains luniens montrent envers les gouvernances ne sont pas sérieuses ?
Je me demandais, pourquoi au début le mec encapuchonné essaye de traduire en planétien et en lunien, et finalement là il s'en branle complet ? Est-ce que c'est pour dire que les planétiens n'ont qu'à aller se faire voir et trouver un traducteur ?
Aaaaaaah, non c'est la rediffusion de l'image d'Aessa. Zut, j'ai mis du temps à comprendre (il faut dire que ce passage remonte un peu).
 
 — Vous préférez rester avec luelle ? se moqua-t-iel.
 Ooooh ! De l'utilisation de pronoms non-genrés ! C'est plutôt une bonne idée et c'est très bien exploité ici. 
 
Mais le clonage humain complet était strictement interdit, et jamais une armée de copies n'aurait échappé à la surveillance des gouvernances. Et ça ne peut pas être des androïdes au lieu de clones, tout simplement ? Ou alors les androïdes ne sont pas aussi "vrais".
 
Mais ses poussières et ses roches alimentaient tout le système. Ces richesses, elle les ramassait dans l'espace et les ajoutait à ses anneaux comme une collectionneuse infatigable.  Je fais une petite pause dans le récit pour préciser que j'adore ton style d'écriture. Je n'avais pas été conquise par celui de Porteurs (l'histoire m'avait plu, beaucoup, ceci dit), mais pour Moonshine et GG, ah, j'en suis juste fan. À chaque fois je fais des pauses dans le texte et je relis, car je trouve que ça en devient presque poétique, tant les mots sont choisis méticuleusement et forment de vraies images dans la tête.
Évidemment, je ne parle même pas, pour Moonshine, du travail considérable que demande le point de vue des planétiens (pitié, faites que je ne me trompe pas et que je n'ai pas encore confondu lunien et planétien xDD) comme Aessa et Haccan.
 
Personne ne savait comment leur tenir tète. Enfin, tu peux toujours engager des luniens type Moutons comme mercenaires et prier pour qu'ils arrivent à les ramener ! Ça peut être une solution. J'aime beaucoup les alliances entre les tarés et les politiciens x)
 
le sacrifice de notre conscience et de notre humanité "et de notre altruisme" ? Pour éviter la répétition avec "le fléau de la Nouvelle Humanité"
 
— Vous voyez, je pense qu'on va pouvoir trouver un terrain d'entente, vous et nous.
 Hmmmm cette fin de chapitre me laisse une impression mitigée. D'une part, on savait déjà qu'Aessa n'était pas d'accord avec toutes les choses mises en place dans l'Union (vu qu'elle a participé à la réunion avec d'autres membres pas d'accord), mais je suis assez surprise de comprendre qu'elle est d'accord avec les terroristes. Bon, ok, l'Union et ses lois c'est pas le top du top, il faut bien le reconnaître. Mais bon, les lois elles sont là aussi pour que des choses terribles n'arrivent pas. Après, je suis toujours étonnée de voir qu'il y a si peu de criminalité (hormis les moonshiners, qui sont quand même de la gentille criminalité xDD), dans le sens où il est facile de maîtriser / contrôler une planète, mais là on parle de tout un système. Ça fait beaucoup.
À part ça, j'aime bien les terroristes, ils sont flippants mais surtout très mystérieux. J'avoue que j'aimerais secrètement connaître l'identité de l'un d'entre eux, parce que moi je les aime bien ces mecs (ne pas faire d'amalgame, je n'aime pas le fait qu'ils tuent des gens hein xDD mais j'aime l'image et l'espèce de puissance et de certitude qu'ils dégagent).
 
Je finirai par dire que… Tu as dit que Nick arrivait bientôt, et là on est quand même sur un vaisseau. Si un nouveau personnage doit se pointer, je dirais que c'est ici :3
NICK LE TERRORISTE OWI
 
Bref, encore une fois j'ai beaucoup aimé, même si ce chapitre a fait surgir des dizaines de questions et que, du coup, il va me falloir la suite xDDD
 
C'était une excellente lecture ! Quand est-ce que tu penses mettre le prochain chapitre ?
Des bisouuuuilleeeees
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Dan Administratrice
Posté le 12/05/2017
Coucou ma Léthouille !
Je suis vraiment navrée pour l'ascenseur émotionnel x'D Faudrait que je me cale un rythme de publication plus régulier. Je suis contente que ce nouveau chapitre ait déclenché la fête du slip, tout autant que je suis désolée de t'avoir privée de Nick, parce qu'apparemment je ne sais plus compter les chapitres (ce sera pour le prochain, promis-juré, même si c'est vrai que ça aurait fait un bon retournement de situation que Nick soit un terroriste :P)
Merci pour les titres ! Arrivée au tome 3 je commence à galérer un peu pour rester dans le même principe, mais bon, ça m'avait fait marrer d'en trouver à la base, je vais pas m'arrêter au milieu... Par contre, non, le "Can. You. Hear. Me?" c'est une référence à Stephen Hawking, qui commence la plupart de ses interventions comme ça ^^ (mais c'est AUSSI une chanson de David Bowie, TOUTELIE.)
Oui effectivement t'as bien remis en ordre pour le premier passage que tu cites (et je m'excuuuuuse encore pour mon temps de postage qui ne facilite rien D':) Ah et c'est cool que t'aies relevé pour les pronoms ! En fait dans une version précédente j'arrivais à les introduire plus tôt (je sais plus si je l'ai gardé, tout se confond en une réécriture éternelle), au moment où le mari d'Aessa lui parle de son nouvel amant, avant qu'elle sache si c'était un homme ou une femme. Au tout départ je voulais même modifier le français pour qu'il y ait moins de... genrification (?) mais moi-même je comprenais plus ce que j'écrivais x'D Mais ça m'embête, je me rends compte que malgré les trucs futuristes que je veux faire, je reste assez coincée là-dedans (je parle de gays et de bi mais j'ai pas de trans par exemple et dans un univers que je veux ultra-ouvert j'ai l'impression que ça pourrait être mal interprété de pas les représenter du tout, même dans le fond. Bref.)
Pour les androïdes, tu vises juste ^^ Je les vois d'une forme humanoïde, d'où leur nom, mais quand même d'apparence très clairement mécanique (genre C3PO, quoi *sifflote*), contrairement aux robots qui peuvent ressembler à des aspirateurs à pinces (genre R2D2). J'avais déjà pas fait assez d'efforts pour décrire Hal, au premier jet, du coup après ton commentaire je me dis que ça vaudrait le coup de dire clairement ce que j'entends par androïde...
C'est vrai qu'une alliance pourrait être une idée, mais bon, à ce stade, personne n'est complètement sûr que les Moutons sont pas liés à l'explosion (même si ça aurait pas beaucoup de sens qu'ils le soient). Et puis pas sûr qu'ils soient à la hauteur non plus... Mais ton envie d'alliance sera peut-être exaucée un jour :P
Du coup je suis pas sûre d'avoir bien compris ce qui te dérangeait avec la fin ? Pour Aessa et ses convictions, je peux vraiment pas en dire plus dans l'immédiat, ça serait un peu dommage x'D Mais je comprends que ce soit perturbant de les voir prendre des mesures drastiques alors que l'ensemble semble tenir assez bien, malgré quelques sévèrités d'un côté et quelques petits écarts de l'autre. Après, faut essayer de se mettre dans leurs babouches : ils ont pas du tout les mêmes perspectives, et en ce qui concerne Aessa, elle fait partie des gens qui savent à peu près comment les choses se passaient sur Terre et comment elles ont commencé à dégénérer...
Cela dit, je suis contente si tu "aimes" les terroristes, meurtres à part, j'aime bien trifouiller de leur côté aussi, ehe ! Et du coup, je te remercie aussi pour tes compliments sur les desriptions ♥ Pour être honnête je suis pas conquise moi-même par le style de Porteurs x'D Entretemps j'ai essayé de me guérir de certaines mauvaises habitudes et je suis assez contente de pouvoir aller plus droit au but dans Moonshine, même si parfois j'ai un peu l'impression de "bâcler", ou d'aspirer toute la poésie du monde v.v' (contrairement à GG où j'ai fait plus d'efforts sur les ambiances, mais c'est aussi plus simple dans le sens où on est souvent dans les mêmes endroits). Du coup ta remarque tombe à pic pour me rassurer. Merci merci merci ! (et bravo, c'est bien le planétien :P)
Je vais essayer de pas trop traîner pour la suite, j'en fais le serment ! Merci infiniment pour ta lecture et pour ce beau commentaire, ça me touche ♥
Bisouilles !
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