Introduction

Par Kieren

Mesdames et Messieurs, petits et grands, je vous souhaite la bienvenue dans cette humble demeure où se jouera, pour vous ce soir, le récit d'un vieil homme qui a tenu à faire vivre ce qui lui tenait à cœur, ce qui le rattachait à la vie, à l'amour et au souvenir.

 

Pour certain, la vie est un combat, constant, où l'on bataille contre la mort, la haine, l'oubli, et ce sans pour autant en souffrir mille maux, comme un soldat qui lutte contre les balles, mais plutôt comme une mère qui porte son enfant dans ses bras pendant qu'elle traverse un long chemin tortueux, semé de racines et de ronces. Elle se blessera à la place de son enfant, cependant son amour atténuera les blessures, sans les effacer bien sûr, mais elle fera ce qui lui semble juste dans son cœur, et elle oubliera.

 

Il en va de même pour notre héro, Noé.

 

Ce vieil homme habitait depuis son plus lointain souvenir dans une ville portuaire. Celle-ci n'a pas de nom, car en effet, elle disparut sous les flots d'une mer capricieuse ; pas brusquement comme l'Atlantide, qui s'effaça aussi vite que la tempête qui l'emporta, mais...plutôt insidieusement comme un souvenir d'enfance chaud et sucré happé par le temps de la vie.

 

Pourtant cette ville était d'une beauté tranquille où le vent dispersait l'âme des fleurs qui poussaient sur les toits des maisons blanches. Celles-ci s'empilaient les unes sur les autres un peu comme les marches d'un escalier. Entre chaque maison, de doux tissus, des vêtements légers et des foulards multicolores étaient suspendus par des cordages de voilier. Ces derniers sillonnaient la mer en direction de l'horizon, partant à l'aube avec le soleil, rapportant avec eux les fruits de la mer et les distribuant aux mines enjouées des habitants. La nourriture y étaient succulente, dotée d'un éventail de saveurs à faire pâlir les meilleurs cuisiniers de la capitale, à faire pleurer de joie un homme perdu dans ses malheurs, et à faire grandir la vie au sein des cœurs les plus desséchés.

 

Pour ainsi dire, l'amour dans cette ville, poussait comme un cerisier dont l'âme de chaque habitant était des pétales roses, volant tout autour de la cité, et dont on s'offrait sans limite les fruits rouges et sucrés lorsque le bonheur finissait par rayonner.

 

C'était ce qu'avait vécu Noé lorsqu'il était enfant, et il me charge de vous dire de ne pas le jalouser. C'est vrai qu'il a eu de la chance d'être né là bas, mais c'était le travail des hommes qui a rendu ce lieu si attrayant. Il a l’intime conviction, peut être candide, que chaque lieu, chaque village, chaque maison, peut devenir bienveillant pour l'âme, à condition que les hommes qui l'habitent apportent leur pierre à l'édifice du bonheur.

 

Bien sûr, les fléaux arrivent, jamais lorsqu'on y est préparé, mais le tout est de s'y ajuster. Certains sont brutaux, comme les guerres, alors que d'autres arrivent plus doucement, sans qu'on ne sent rende compte. La suite d'événements que je vais vous conter raconte la vie de cet homme, qui a vécu ce genre de fléaux. Voici son histoire.

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Silver Smile
Posté le 11/11/2020
Hello,

J'aime beaucoup ton introduction et la tendresse avec laquelle tu dépeins ce petit village. Ta plume est très douce et agréable et donne envie de découvrir la suite :)

À bientôt ;)
Kieren
Posté le 11/11/2020
Au plaisir de servir =)
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