II. — VI. — À VALA

Par Hastur
Notes de l’auteur : Version 1 - 18/09/21

J’ai d’abord cru à un mauvais rêve, né de la traître espérance. Puis, j’ai observé la couleur de volonté de la constellation. Je t’y ai reconnue, une fois mes mirages de fatigue passés ; alors ton Corbeau s’est engouffré dans une fenêtre ouverte à son attention et a rejoint sans peine mon être éthéré.

C’est une bien curieuse façon de s’échanger nos mots. Tout s’opère par la pensée, inscrite en plasma d’étoiles, portée par nos constellations voyageuses. Je t’en ignorais la capacité. Je me croyais seul maître de cet arcane. Toutefois, je devine que notre procédé diffère en certaines manières. Rien de plus ordinaire. Nous n’avons jamais trouvé la moindre constance dans les arts de la Nuit. Si le temps m’en est offert, je coucherai sur le parchemin nos nébuleux échanges. Ils rejoindront à juste titre le reste de ma correspondance matérielle.

Je suis heureux de goûter les mots d’une âme familière. Ton pressentiment ne pouvait être mieux fondé. Je traverse une bien mauvaise passe. J’ignore si je vais parvenir à me sortir du péril. Et les noires nouvelles, que tu m’apportes, n’en alourdissent que davantage mon fardeau.

La bataille a été terrible, longue et chaotique.

Je n’étais pas préparé à cela ; et je doute qu’une quelconque âme, douée d’empathie, ne puisse y être jamais préparée.

Les harmonies guerrières hantent encore mes sens. Interminables échos de cris, d’êtres et de fer, de chocs de la chair mutilée et de fluides fuyants. J’ai joué mon rôle dans ce théâtre d’horreur. J’ai tenu bon, jusqu’à ce que nous nous retrouvions enlisés dans ce marais, où fleurissaient les bouquets de défunts. La pluie n’a cessé du premier au dernier sang. Le terrain trahissait nos appuis, ou bien nous entravait de sa terre boueuse à la frontière des états.

Notre aile droite a cédé ainsi, embourbée qu’elle était, incapable de la moindre souplesse de mouvement. Séparé de ma ligne, j’ai lutté pour ma survie avec la vigueur d’un lion au Cirque. Un effort vain.

Toutefois, je me trompais sur un point. Mon heure n’était pas encore arrivée. Les Astrusques m’ont capturé et emporté au loin des combats. Et depuis, je chemine enchaîné et aveugles à leurs côtés.

Je suis navré ma chère Vala. Je ne pourrai pas t’en révéler davantage. L’effort demandé m’est trop pénible. Je reviendrai vers toi, dès que mes forces me le permettront.

Je sens déjà mon esprit fuir pour retrouver un semblant repos.

Mais ce n’est pas là le précieux sommeil, seulement la froide inconscience.

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AnonymeErrant
Posté le 14/10/2021
Hello !

Bon je ne reviens pas aussi vite que je le voulais pour découvrir que Scaevius est effectivement prisonnier !!! Je me demande bien comment ça va tourner. Au risque de me répéter, ce système de communication intra kosmos (propre à chacun qui plus est) est vraiment cool ^^ Même s’il semble défaillant niveau réponse du correspondant. Mais pas grave, ça a bien d’autres avantages.

La lettre est courte, et montre peut-être l’urgence/précarité de Scaevius mais je me suis fait la réflexion que c’était assez surprenant qu’étant captif (il avance enchaîné et aveugle), notre héros puisse rédiger ces lignes. Peut-être que glisser une petite phrase à ce sujet pourrait être intéressant ? Ou peut-être que c’est juste moi, mais je me dis que les Astrusques font des geôliers sympathiques s’ils lui donnent de quoi écrire durant une escale sans même regarder par-dessus son épaule à qui il s’adresse et ce qu’il raconte. Surtout que Scaevius ne semble pas correspondre « à rebours » en relatant ces évènements. Enfin, je cherche la petite bête, tu me diras, mais je pose ça là comme ça m’est venu et tu en fais ce que tu veux, hein xD
Hastur
Posté le 14/10/2021
Hello ! :)

Et oui, l'hypothèse était juste :).

Lettre courte, car comme il le dit, il est fatigué.
Pour le pourquoi le laisse-t-on converser, la justification est dans la lettre suivante ;). Je ne l'ai pas mise ici, car comme il est plutôt fatigué, je préférai le faire aller à l'essentiel et puis dodo ! ^^

Mais tu as raison de chercher la petite bête ! :)

A tout de suite !
AnatoleJ
Posté le 06/10/2021
Re !

Scaevius était donc bien prisonnier, mais les Astrusques ne faisaient rien pour l’empêcher de communiquer, j’ai juste sous-estimé le pouvoir de la fatigue x) Il est au bout de sa vie le petit bonhomme... Mais il n’en oublie pas d’écrire de façon dramatique, il met longtemps à enfin rassurer Vala (et nous au passage) sur sa situation qui n’est... pas si rassurante que ça finalement, même s’il est au moins en vie et en relative bonne santé au vu de la situation dans laquelle il se trouve !
Je crois que je n’aurais jamais la confirmation de comment exactement le corbeau apparait ou non dans le monde des vivants, même avec la description de Scaevius le mystère se maintient, il faut le vivre pour comprendre ^^
Et la conclusion de cette lettre est particulièrement glaçante, pauvre Scaevius... privé de la sainte sieste réparatrice depuis trop longtemps x)

A bientôt :D
Hastur
Posté le 07/10/2021
R'hello :)

La bagarre ça fatigue !
Tout à fait d'accord, il a beau être en vie, il reste totalement dans l'inconnu, et non maître de son destin...

Effectivement, comme je le mets dans le commentaire précédent, je ne pense pas que je ferai une description détaillée de comment "entre" le messager accomplit sa mission postale ;).

Encore merci pour tes retours !

A bientôt.
Mathilde Blue
Posté le 19/09/2021
Coucou :D

Eh bien, toi aussi tu nous laisses sur notre faim maintenant... Voilà de bien mauvaises nouvelles... On imagine tout à fait l'horreur de la bataille avec le témoignage de Scaevius, et je me demande bien quelle tournure va prendre cette correspondance maintenant qu'il a été capturé par les Astrusques. C'est une hypothèse peut-être un peu optimiste, mais je me demande s'il n'y a pas moyen qu'il obtienne une meilleure maitrise des Arcanes de la Nuit à leurs côtés, s'ils remarquent son don ?

Heureusement, il peut communiquer avec Vala, j'ai beaucoup aimé ce concept de discussion par le biais de leurs cosmos :)

Deux petites notes :

"J’ignore si je vais parvenir à me sortir du péril."
Alors j'avoue que j'ai trouvé la tournure un peu étrange, j'avais l'impression que la phrase n'était pas finie :/

"Et depuis, je chemine enchaîné et aveugles à leurs côtés."
Plutôt "aveugle", non ?

Voilà ! À bientôt :)
Hastur
Posté le 19/09/2021
Hello !

Une hypothèse pas farfelue du tout. Il y aura peut-être une sorte de porosité de connaissances qui va s'installer d'une certaine façon, plus ou moins... (sourire crispé mystérieux) :D.

Je vois ce que tu veux dire pour péril. Maintenant que tu l'as souligné, ça me le fait aussi ! Je note ça.

Mais il est turbo vilain ce *s* en trop ! :'(

Merci beaucoup pour ton retour :). Toujours au top !
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