II

Par Jamreo

II

 

Le lendemain, la rumeur avait fait le tour de la cité : le roi d’Onias, censé nous faire l’honneur d’une visite diplomatique, n’avait jamais montré le bout de son nez. Avait-il rencontré des difficultés ou s’était-il défilé ?

Tout le monde savait que Penthos était maudite, après tout.

Maudite. Eh bien moi, je maudissais cette étroitesse d'esprit consistant à coller le même visage, la même faute, le même cœur à tout un peuple.

Le monde extérieur nous haïssait : fort bien. Mais les habitants de Penthos eux-mêmes s'entre-déchiraient régulièrement à coups de regards assassins, d'arrêts seigneuriaux, de calfeutrage discret et progressif des couches les plus basses dans les quartiers de l'ouest.

Au centre de tout cela, je pensais me trouver dans une position assez inconfortable. En fait je ne pouvais prétendre ni aux privilèges, ni aux persécutions : j'étais au barreau le moins significatif de l'ordre social. Celui du milieu. L'esprit manichéen m'avait en horreur, les passions ne voyaient en moi qu'un ramassis de fadeur, accumulé au fil des siècles et déposé comme une impureté sur la toile d'un maître. Et le drame, c'était que la haute caste des châtelains et leur famille ne faisaient rien pour améliorer la situation. Ces gens espéraient atteindre la reconnaissance des autres cités, leurs rivales autant que leurs juges. Il fallait absolument acquérir leur très lointaine approbation, ou rien ne serait plus possible. Du moins on se l'imaginait, ils se l'imaginaient, repliés dans leur château comme des ombres.

 

¤¤¤

 

Notre maison était, de l'extérieur, jugée trop petite pour une famille de cinq personnes. En vérité il suffisait de franchir le seuil pour accéder à un salon bas de plafond mais étonnamment spacieux. Les murs n'étaient pas réguliers. Biscornus, ils semblaient s'amuser dans notre dos à façonner des formes toujours plus fantaisistes et donnaient à l'ensemble un air de casse-tête mal terminé. Le résultat était à mon goût.

Nous étions rentrés après notre visite chez la guérisseuse et j'étais montée me coucher. Till avait traîné derrière moi, indécis. Legane. Legane devait avoir besoin de lui quelque part, et Nael était déjà parti.

Lorsqu'ils allaient le rejoindre, j'imaginais les pires choses : je les voyais aux mains d'assassins, capturés par la garde seigneuriale ; morts dans leur propre sang, leurs deux visages si semblables blancs comme des linges et leur regard éteint. Une nuit, j'étais allée trouver ma sœur Iris pour lui faire part de mes inquiétudes, hésitant au moment de dépasser la chambre de mon père – fallait-il s'arrêter, valait-il mieux le consulter d'abord ? Je m'étais éloignée avec un pincement au cœur pour toquer à la porte d'Iris. Elle m'avait ri au nez. Selon elle, je me « montais la tête ». J'essayais de la croire. Après tout, cela faisait plusieurs années que Legane avait mes frères sous son aile, dans sa guilde de voleurs, et il ne leur était rien arrivé de sérieux.

Je me réveillai le lendemain d’humeur maussade et l’estomac contracté. J'avais très mal dormi.

C'était le jour de la cérémonie du Fer. Je restai un moment allongée sur le dos, les doigts pressés contre mes yeux et le souffle lent. Le sacrifice... une bête et pesante formalité qui revenait tous les ans.

Je me levai enfin et avançai à pas traînants vers la chambre de mon père. Je détestais ce rituel journalier. Je toquai deux coups et ajustai ma voix au ton de circonstance, qui lançait l'engrenage du lever matinal.

-          Papa, tu es réveillé ?

Puisqu'il ne me répondait pas, je poussai la porte et restai un moment plantée sur le seuil. L'air chaud empestait la sueur. La lumière ne passait pas par la fenêtre, bloquée par un volet grossièrement taillé ; une bougie à moitié consumée brûlait sur la commode. La main gauche de mon père était reposée contre sa cuisse. Il était assis sur son lit et regardait le volet. Il avait déjà mis son pantalon en cuir et sa chemise de lin. Un  petit couteau pendait à sa ceinture, fixée à l'envers autour de sa maigre taille. Son profil crochu se balançait au gré d'une respiration sifflante et laborieuse. Il se tourna vers moi sans vraiment me regarder, la bouche entrouverte. Ses joues mal rasées s'étaient creusées et donnaient l'impression d'avoir été aspirées depuis l'intérieur de son gosier. Je fis deux pas sur le plancher qui grinça.

-          Pourquoi tu t'es habillé ?

Ce n'était pas la première fois qu'il se préparait et m'attendait calmement, assis sur son lit. J'arrivais la plupart du temps à le faire changer d'avis sans qu'il prononce une parole, le forçais à enfiler sa chemise de nuit, prenais le couteau avec moi pour le ranger dans ma chambre. Il devait se lever durant la journée pour le récupérer, aux heures où il était le plus robuste, car je retrouvais toujours l'arme dans le meuble près de son lit. La vérification de ce détail faisait à présent partie du rituel.

Mais cette fois-ci, il fit « non » de la tête et m'agrippa le bras.

-          Non, grommela-t-il.

-          Arrête...

-          Non.

Il me secoua.

-          Lisa. Écoute. J'ai vu des choses…

Nerveuse, je me dégageai de son emprise. Ses bras restèrent suspendus un moment puis retombèrent sur ses genoux, son visage était de nouveau hagard et perdu. Je le poussai doucement vers le lit pour qu'il s'allonge. Il grogna et tendit la main vers une fiole de verre posée sur la commode. Je saisis l'objet avant qu'il ait pu le toucher.

-          Ça suffit avec ça ! Pas aujourd'hui.

Je n'étais franchement pas certaine que les remèdes de la guérisseuse l'aident beaucoup. D'abord cette apathie constante... et puis maintenant, ceci ?

Avait-il encore fait un cauchemar ? Cela n'y ressemblait pas. Au réveil de ses rêves il était  très agité, mais là,  il arrivait à peine à parler.

J'étais déjà épuisée en arrivant en bas. J'aurais pu jurer qu'il me volait toute mon énergie. Pour en faire quoi ? Certainement pas pour nourrir son corps affaibli, cloué à ses draps la majeure partie du temps. Rien ne semblait le soulager. Ni les remèdes, ni cette force qu'il me volait tous les matins.

Les volets étaient encore rabattus. Je m'assis sur un tabouret et fixai la table vide, désespérément vide, me demandant si je trouverais le courage nécessaire pour me lever et rassembler provisions et ustensiles. Pas grand-chose, de quoi faire un début de journée acceptable. Finalement je restai sur mon tabouret, amorphe.

-          Petite sœur.

Des doigts fins me serrèrent l'épaule. Je reconnus la pierre d'Iris, verte, sans grande valeur, mais brillante et tape-à-l'œil, qu'elle portait au petit doigt. Elle me secoua durement puis se mit à rire. Elle m’embrassa la joue et rejoignit la chaise en face de moi, un morceau de pain gris dans la main. Ses lèvres froides avaient laissé un contact désagréable sur ma joue, c'était un de ses petits talents. En était-elle consciente ? Mais comment pouvait-on être conscient de ce genre de choses ? J'avais une furieuse envie de me gratter jusqu'au sang à chacun de ses baisers. C'est l'amour, ma chérie, voilà ce qu'elle m'aurait dit si j'avais osé lui demander de ne plus m'embrasser, parce que cela m'était trop désagréable.

-          Tu viens d'où ? demandai-je.

Ma sœur avait une vie nocturne bien remplie.

-          Oh, j'étais à gauche, à droite... et toi, t'étais passée où hier ? jeta-t-elle avant de prendre une bouchée, les jambes étendues toutes à son aise sous la table.

-          Chez la guérisseuse.

Son visage se vida de toute expression et elle se contenta de mâcher son pain, le regard perdu.

-          Au fait, ajouta-t-elle en laissant échapper un sifflement. Ce ciel ferait presque peur, tu trouves pas ?

-          Quoi ?

Elle arqua un sourcil, eut un demi-sourire déplaisant et sauta sur ses pieds pour rejoindre la fenêtre la plus proche, la petite circulaire. Elle l'ouvrit, frissonna au contact de l'air et, d'un geste sec, repoussa le volet. Le ciel était rouge. Les nuages crachaient des tourbillons de sang, des panaches plus ou moins sombres ou vifs, présentant un somptueux dégradé de pourpre et d'écarlate. Abasourdie, je plantai mes yeux dans ceux de ma sœur.

-          Ouais, maugréa-t-elle d'un air presque sérieux, préoccupé. Je sais.

Son front se plissa alors qu'elle arrachait des bouts de mie. Choquée, je vis les ombres de tous les objets de la pièce, la mienne, celle d'Iris, jetées tout autour de nous dans les mêmes tons que le ciel.

-          Till est rentré ? demandai-je.

Iris arrêta net le mouvement de ses mâchoires et éclata à nouveau de rire ; incroyable, je n'avais jamais compris comment elle pouvait contenir au fond d'elle-même une telle réserve de ricanements, qu'elle nous servait même sur des tons sensiblement différents ou à des fréquences variables selon les jours et les occasions.

-          Me dis pas que tu te fais encore du mauvais sang pour lui ?

Ce qu'elle pouvait m'agacer.

-          Non, laisse tomber, dis-je entre mes dents.

Je repoussai le tabouret et fis mine de remonter à l'étage, l'estomac vide.

-          Où tu vas ?

Je marmonnai vaguement « sacrifice » et courus presque jusqu'au premier étage. Cela ne m'étonnait pas d'elle qu'elle ait oublié. Tout le monde avait oublié, j'avais même failli me plier à cette vague collective. Ce n'était plus qu'une vaine formalité, vraiment...

Je passai devant la salle à écrire à côté de ma chambre, que personne n'avait jamais vraiment utilisée, à part Till. La porte était ouverte. Je m'approchai pensivement du carreau grossier de la fenêtre et y posai mes doigts. Les nuages étaient rouges, oui, et jetaient une grande ombre sur la terre et les toits pourpres de la ville. Ici, depuis le flanc du Mont du Lion où notre maison se trouvait, je pouvais voir chaque détail de ce côté de Penthos. La ville descendait presque à pic, ses rues étroites et pavées, ses maisons aux façades garnies de maigres fenêtres. Au loin, très loin en bas, alors que les habitations finissaient leur course en pente douce, une brume écarlate engloutissait la muraille noire qui marquait le commencement de l'extérieur.

Nous étions habitués à tout. A l'odeur de la mer, pourtant pas si proche, que ramenait parfois le vent des côtes. Aux orages, aux éclairs déchaînés qui labouraient l'horizon, saccageaient les cœurs et insufflaient la folie aux bêtes. Au soleil, à la chaleur insoutenable. Aux crépuscules noyés de fumée. Nous supportions les dernières traces que les dieux nous accordaient de leur présence passée sur cette Terre. C'étaient les échos d'un âge où ils avaient vagabondé à nos côtés, avaient veillé à notre bien être et à notre obéissance, nous avaient épaulés et punis. Mais ils avaient oublié, le jour de leur départ, de ramener avec eux les colères du ciel et les saisons.

Cependant jamais, jamais il n'y avait eu sur notre ville une telle chose ; des nuages rouges à perte de vue.

 

La cérémonie du Fer était une chose barbare à laquelle plus personne ne s'intéressait ; ou bien elle mettait les gens trop mal à l'aise pour qu'ils aient l'amabilité de s'y présenter et d'y assister. Souvent, il y avait un peu de ces deux raisons. Pour moi en revanche, la question ne se posait pas. J'avais été choisie depuis ma naissance pour participer au rituel. C'était sacré, c'était inviolable. Trois filles et trois garçons.

Je trouvais cela risible de rendre encore aux dieux cet hommage. C'était le vestige d'une époque dont plus personne ne pouvait se souvenir. Alors, pour célébrer une nouvelle année de cet Age de Fer qui commençait, pour célébrer le moment exact où la dernière des habitantes des cieux avait enlevé son talon de la Terre et rejoint les étoiles, effrayée par la violence et le chaos humain, nous donnions un sacrifice à Dionysos, notre dieu vengeur.

Car nous avions, un jour, des millénaires plus tôt sans doute, désobéi à Dionysos, et c'était de là que venait notre sinistre réputation. C'était pour une raison aussi nébuleuse, aussi lointaine, que tous nous haïssaient.

J'avais ressorti mes pinceaux et un fragment de miroir de sous mon lit. J’avais tracé quelques motifs sur mon avant-bras gauche et mes joues. Je fus choquée d'y arriver si facilement. On m'avait appris à le faire, dès l'âge de six ans. A six ans, c'était notre premier rituel – nous étions choisis à la naissance, mais la présence de bébés ou d'enfants trop jeunes pour comprendre, ou ne serait-ce que pour parler, importait visiblement peu à Dionysos.

Ces symboles, une femme que je n'avais jamais plus revue me les avait appris. Elle m'avait montré comment manier pinceaux et pigments, sans jamais toutefois m'expliquer le vrai sens de ce que je traçais sur ma peau. Aujourd'hui les schémas étaient gravés dans mon esprit à jamais, je pourrais les exécuter les yeux fermés s'il le fallait. Année après année, je dessinais sans rien oublier, sans rien trahir.

A l'heure venue, avec une pensée pour mes frères, je sortis vêtue d'une cape tachetée comme la fourrure d'un fauve. Un serre-tête en fer couvrait mon front. J'aurais pu rester chez moi, j'aurais peut-être dû. Rien ne me garantissait que le ciel n'allait pas s'écrouler. Je pris le chemin sinueux qui montait jusqu'au sommet du Mont du Lion ; le Temple s'y trouvait. Je songeai à mes camarades dont certains devraient remonter des rues les plus basses de Penthos pour y accéder. La végétation était plus dense ici que nulle part ailleurs dans la ville. Sur les côtés, des vestiges de pierre subsistaient, un petit muret peut-être. Je serrai dans ma poche le vulgaire couteau de cuisine qui servirait au sacrifice et que j'avais délogé à la hâte de sous la latte branlante de ma chambre. Ce couteau était confié à chacun d'entre nous, à tour de rôle.

Je marchai quelques minutes avant de rencontrer trois autres jeunes gens drapés tout comme moi. La cape de la fille était tachetée comme la mienne, celle des deux garçons brunes et tracées d'un cheval sur le coin droit de la poitrine. L'un d'eux s'avança de quelques pas et je vis d'abord l'éclat d'un pendentif en fer autour de son cou, puis ces cheveux courts dressés vers le ciel et ce visage…

-          Animi !

Animi était mon ami de longue date. Le sort nous avait rapprochés ; il était né le même jour que moi et nous avions été choisis ensemble. Jusqu'à nos vingt ans, âge de majorité, nous devrions porter le fardeau de la cérémonie. Je songeai avec un serrement d'estomac que nos successeurs avaient sans doute déjà été nommés : nous avions tous deux quinze ans. Deux petits enfants avaient été choisis par les gardiennes du Temple, ces femmes qui ne se mêlaient jamais à la population.

Animi eut un grand sourire pour moi et me tendit une main. Je la saisis alors que les autres pivotaient lentement pour reprendre leur route.

-          Tu as vu le ciel ? me souffla-t-il, et je trouvai cette question assez idiote.

-          Oui.

-          C'est... c'est...

Il abandonna.

-          Et le couteau, tu l'as ?

-          Oui.

J'évitai de croiser son regard. Un regard répété en échos par tous les visages que je voyais, et qui se détournaient en apercevant le mien.

Nous rejoignîmes nos deux autres congénères qui nous avaient attendus plus en hauteur. La fille, les cheveux nattés, le front haut et le regard nerveux, tirait un petit animal au bout d'une corde, un chevreau échevelé et hagard. Je serrai instinctivement les doigts autour de mon couteau.

 

Curieusement, le sacrifice ne se faisait pas la nuit, pas à l'aube ou au crépuscule, mais peu avant l'heure de la mi-journée. Un temps bien moins mystérieux et propice aux rituels, mais c'était mon humble avis.

Un plateau rocheux et dénudé nous attendait. Les torches éteintes entouraient une place vide, à l'exception d'une table en pierre, souillée de vieilles taches. Un grand homme en noir se tenait là. Derrière lui, sur le fond presque bordeaux du ciel, deux colonnes supportaient une arche en pierre et d'autres colonnes plantées à intervalles réguliers après une volée de marches recouvertes de lierre. Le Temple de Dionysos. Animi joua nerveusement avec le minuscule fer à cheval que représentait son pendentif et laissa échapper un soupir. Nous nous plaçâmes en rond, immobiles. J'avais un curieux tournis. Je secouai la tête plusieurs fois, mais rien n'y fit.

L'homme ne bougea qu'au terme de quelques minutes. Il nous accueillit d'une voix caverneuse et commença ses récitations dans l'ancienne langue : je ne la comprenais pas, mais elle sonnait de moins en moins durement à mes oreilles comme si j'avais, au fond, une habitude réconfortante des sacrifices. Comme si cela ne me faisait plus rien d'attendre. Les personnes encore capables de nos jours de comprendre et de parler la langue de nos ancêtres, celle qui avait été communément utilisée avant de s'éteindre peu à peu parmi les vagues d'invasions étrangères, devaient se compter sur les doigts de la main. J'avais été toute retournée, la première fois, du haut de mes six ans, de l'entendre distincte et claire. C'était comme un retour aux origines, un retour à l'âge d'or ou d'argent dans lequel je m'étais souvent imaginé me perdre, me noyer même, pour ne plus remonter. Mais cela ne me faisait plus rien à présent. Plus rien.

J'avais toujours le tournis. Je fermai les yeux.

Lorsque je les rouvris, intriguée par le silence, l'homme avait tendu une main osseuse vers moi. Animi, posté à ma droite, m'adressait un regard interloqué. Je réagis enfin et cherchai le couteau qu'on m'avait confié.

J'eus alors l'impression que mon esprit s'enfonçait dans une sorte d'état second et fus seulement consciente du reste comme à travers un panache de fumée. Des images dansaient devant mes yeux, des sensations plongeaient à travers mon cerveau et se succédaient dans un ordre approximatif. L'homme en noir qui brandissait fièrement et ridiculement le couteau, écho déformé et impuissant d'une religion qui n'avait plus aucun sens, sinon celui de la peur. Les silhouettes de mes congénères, capes tachetées ou sombres. Des cris d'animal terrifiés et répétitifs.

J'eus aussi le sentiment de deux autres présences, sorties à pas de loup du Temple sous le feu d'un flambeau brandi à deux mains entrelacées le long du manche en bois. L'une était noire, l'autre blanche. Quelque part au fond de moi une voix s'en étonna : cela ne faisait pas partie du rituel.

-          Ça va ? souffla une voix.

Animi ?

Tout revint brutalement en place. Trop vite, trop nettement ; les choses retrouvèrent leur ordre devant mes yeux et le chevreau maintenu sur l'autel eut à peine le temps de pousser une dernière plainte avant d'être transpercé par la lame du couteau. Du sang coula de sa gorge béante, souillant la pierre, les mains de son bourreau et de la jeune fille qui l'avait amené. Personne ne protesta. Animi respirait calmement, les joues un peu pâles mais le regard sûr. Je m'éloignai un peu du cercle, fis volte-face et me baissai pour vomir de la bile, dans l'herbe qui poussait en lisière du plateau.

 

¤¤¤

 

Je n'avais pas compris ce qui m'était arrivé. Cette sensation de flottement, et puis le dégoût violent à la vue du sang. Animi m'en avait longuement parlé sur le chemin du retour, alors que les autres se dispersaient et se défaisaient de leur cape. Il portait la sienne sur l'avant-bras et passait une main dans ses cheveux, une larme de sueur sur la tempe.

-          Tu es sûre que ça va ? demanda-t-il après un temps de silence.

Je ne répondis pas. Je n'avais répondu à aucune de ses sollicitations depuis que nous avions quitté le Temple. Je savais bien que mon ami pensait la même chose que moi : je m'étais endurcie au fil des sacrifices, en tous les cas, ces scènes ne m'avaient jamais traumatisée au point de retourner mon estomac. Je me félicitais de n'avoir rien mangé ce matin. C'était peut-être le ciel, peut-être cette atmosphère d'attente qui nous souillait l'esprit depuis que les nuages avaient pris leur masque rouge. Car nous attendions, impuissants, sans trop savoir où chercher.

-          Ça te dit de descendre à la ville ? me proposa Animi en s'arrêtant devant chez moi.

-          D'accord, dis-je alors, soulagée qu'il ait changé de sujet. Mais je vais poser mes affaires, hors de question que je sorte comme ça.

C'était notre petit rituel à nous. Animi proposait, je répondais par l'affirmative, comme si c'était la première fois. Je lui fis signe d'entrer chez moi en maintenant la porte ouverte, faisant tinter le carillon de cuivre et de bois suspendu au-dessus du morceau de jonc rugueux qui accueillait les visiteurs. Animi y fit consciencieusement passer ses semelles, les sourcils froncés. Il faisait exprès de prendre le plus de temps possible pour m'énerver ; en fait, je dus me retenir de sourire. Sur les murs en bois étaient accrochés des porte-bonheurs en fer, piquetés de branches et d'herbe séchée, qui pendaient au bout de cordelettes grossières. On avait appliqué des carrés de tissu colorés contre les fentes les plus larges entre les lames de bois. Cela n'était pas très utile, ne coupait pas le vent ni le froid ; mais ces bouts avaient été assemblés là par ma mère et c'était un souvenir que ses quatre enfants chérissaient. Pour rien au monde je n'aurais laissé mon père les décrocher.

La pièce était déserte. J'étais reconnaissante à Iris d'avoir débarrassé le plancher, où qu'elle soit, quoiqu'elle fasse à cette heure. Je cherchai un signe de la présence de Till – un mot, un vêtement lui appartenant. Rien de concluant. Nous laissâmes notre cape et nos breloques en fer sur le dossier de la chaise et je filai vers le bac d'eau posé dans un coin pour m'asperger le visage. Les peintures ne partiraient pas aussi facilement mais je préférais tout de même les estomper.

Il n'y ait pas de raison particulière à ça, mais nous passâmes par l'Allée des Tanneries qui s'entortillait au Nord. Elle regagnait la Place de la Forge par l'Est mais nous n'allions jamais jusque-là, pas lorsque notre but était de rejoindre le Cageot renversé. But implicite, parce que l'alcool de racines qu'on y servait s'imposait comme une évidence pour Animi, et je m'étais pliée à ses goûts. Je n'aimais en fait pas tellement l'alcool – j'avais même une aversion profonde pour le vin – mais ça n'avait pas d'importance. Je supportais cette liqueur de racines sans trop de mal.

Il y avait dans l'Allée trois tanneries presque mitoyennes. Chacune s'occupait d'un cuir particulier. Personne ne venait par ici à moins d'avoir une bonne raison. Il n'y avait que nous deux pour nous y aventurer : la puanteur nous faisait rire, et nous tâtions prudemment les peaux étendues sur les étals, les yeux fuyants vers les côtés pour nous assurer que les artisans ne sortaient pas de leur échoppe pour nous hurler leur mécontentement, ou pire, menacer de lâcher leur chien sur nous. Fort heureusement, le chien en question se contentait la plupart du temps d'aboyer, à peine contrarié, avant de se rasseoir aux pieds de son maître. En effleurant les peaux, je songeais que c'était cruel, un peu. On devinait encore la forme des animaux écorchés auxquels elles avaient appartenu. Mes paumes frissonnaient, entre deux rires nerveux, tandis qu'Animi se glissait derrière les étals et passait ses mains sur les tentures en poussant des grognements comiques.

-          Tu pues, m'informa solennellement le garçon lorsque nous fûmes sortis de l'Allée.

-          Et toi encore plus !

Il rit et nous reprîmes notre route. Machinalement, sans baisser les yeux, il bifurqua vers la droite et m'emmena dans une rue pavée de gris. Derrière les lucarnes brûlait parfois une bougie anormalement rouge sous ce ciel où se vautrait à présent une lueur plus sombre. Un porche en bois éclairé nous offrit une porte violette, au-dessus de laquelle se balançait un écriteau de métal, au grincement désagréable.

Le Cageot renversé était composé d'une salle basse de plafond mais très longue, aérée, dotée de fenêtres à meneaux carrées. Il n'y avait pas de tables, comme son nom l'indiquait ; le concept me paraissait suffisamment particulier pour être évoqué, c'était un mystère qu'il me restait encore à déchiffrer. Les clients s'asseyaient sur des cageots renversés et posaient leur gobelet en bois sur des tables ressemblant à s'y méprendre à des souches d'arbre, rustiques et à peine travaillées. Pourquoi des cageots ? Sans doute que les fruits importés d'Athena ou de Saonius nous les amenaient en grand nombre, et qu'on ne savait pas quoi en faire.

Il y avait aussi à cette taverne une arrière-cour pavée, entourée de murs où montaient plusieurs lianes à feuilles rouges et ocre. Les tenanciers nous laissaient y boire les soirs d'été particulièrement chauds. Mais on n'était pas en été, et nous n'avions pas envie de sortir.

Cette fois-ci, nous trouvâmes l'endroit assez sinistre. L'intérieur était habité d'une lumière presque crépusculaire, comme un jour où l'orage gronde et tourne à la manière d'un oiseau, au-dessus de Penthos sans vraiment se poser. Il y avait plus de monde qu'à l'accoutumée. Les vêtements de tissu rouge, les bracelets de cuir, les cheveux nattés des femmes et de certains hommes, les silhouettes passaient de cageot en cageot avec à la main une chope ou un bout de parchemin griffonné. Tous parlaient, se retournaient vers d'autres groupes pour échanger des paroles, d'un air énervé ou sur le ton de la confidence coupable. Était-ce une fête ? La pensée ridicule que l'on célébrait le jour du Fer passa dans mon esprit, mais mourut bien vite. Plus personne ne prenait cette date en compte. Animi partit s'enquérir de boissons pour nous deux tandis que je me perchais sur un cageot libre.

Je tournai la tête vers le plus volumineux groupe de cette assemblée et remarquai le jeune homme blond qui m'avait bousculée la veille, lors de mon excursion chez les nomades. Il était assis contre le mur, par terre, et tenait ses genoux dans ses bras.

Que faisait-il ici ? Les nomades étaient-ils finalement autorisés à s'infiltrer à l'intérieur de la muraille de Penthos en journée ? Il portait un bonnet qui lui couvrait les cheveux. Personne ne pouvait voir leur couleur de paille, si atypique dans le bal de ces têtes brunes ou châtain qui faisaient la marque de Penthos. Les nomades eux-mêmes avaient les cheveux foncés. Il était peut-être étranger.

-          Qu'est-ce qu'on va faire, qu'est-ce que tu proposes ?

Une femme venait de parler, debout et les mains appuyées sur les épaules d'un homme. Il regardait fixement ses pieds.

-          On n'a pas le choix, il faut réclamer des explications aux châtelains.

Un frisson parcourut l'assemblée.

-          Mais les châtelains vous détestent, gronda une autre femme.

Quelques sourires et regards en coin lui répondirent. Je compris qu'il y avait effectivement des nomades, et que leur présence était à peine tolérée – tolérée pour situation d'urgence.

-          Mais pourquoi il n’est pas venu ? reprit la femme qui tenait toujours les épaules de l'homme immobile. Pourquoi ?

Animi était de retour et s'asseyait à côté de moi, la bouche entrouverte. Il faillit renverser le gobelet qu'il me tendait ; je réussis à l'attraper de justesse. Visiblement, nous avions mis les pieds dans une réunion généralisée et il devait certainement partager mon sentiment de malaise. Nous n'avions rien à faire ici. Soucieuse de ne pas attirer l'attention, j'osais à peine esquisser les gestes requis pour boire. Pourtant ce n'était pas nous qui les intéressions. Aucun ne nous avait regardés, ils se fichaient royalement de ces deux adolescents pâlots à l'air un peu ahuri.

La porte s'ouvrit alors que les voix s'échauffaient à nouveau. Deux hommes minces s'engouffrèrent dans la taverne. Ils semblaient être la réplique presque exacte l'un de l'autre. Un col de fourrure leur enveloppait le cou et leur crâne rasé renvoya la lumière du ciel juste avant qu'ils ne referment derrière eux.

-          Till ! criai-je avant d'avoir pu m'en empêcher.

Animi m'attrapa le bras et me tira en arrière ; je m'étais à moitié levée. Mes frères dirigèrent leur regard noir vers moi. Nael se retourna vers Till et sembla lui parler tout bas, indécis, mais haussa ensuite les épaules et ils commencèrent leur progression jusqu'à notre cageot. Ils se ressemblaient terriblement, oui : les mêmes sourcils fournis, les mêmes tempes hautes et blanches, le menton en galoche et les lèvres étroites. Seulement le visage de Till paraissait blêmi de fatigue alors que Nael gardait un peu de couleur sur les joues. Ils s'assirent en face de nous et adressèrent un hochement de tête à Animi, qui avait les yeux ronds. Il connaissait mes frères, mais n'avait jamais vraiment apprécié leur compagnie – en fait il ne s'était certainement pas posé la question. C'était moi qu'il appréciait.

Je brûlai de les questionner sur la nuit précédente, sur ce que Legane avait bien pu leur demander d'accomplir et de voler, mais je ne pouvais pas le faire. Animi ne savait rien et j'avais beau lui vouer une confiance sans limites, je ne pouvais prendre le risque d'inquiéter mes frères en mettant ainsi à nu leurs activités nocturnes.

La prise a été bonne ?

-          Je me suis fait du souci pour vous, dis-je.

-          Hm, grogna Till en se concentrant sur le bois de la table.

-          Impeccable, traduisit Nael avec un sourire. On a eu plus de travail que prévu mais ça s'est bien passé, pas vrai ?

C'est pour ça que vous n'êtes pas rentrés cette nuit ?

-          Je vois que le peuple s'agite, souffla-t-il après un temps d'hésitation, ses yeux levés sur le reste des clients. Cette histoire prend vraiment des proportions...

Nael étira les bras au-dessus de sa tête.

-          C'est la faute du roi, tout ça.

-          Les gens ne parlent que de ça. Ce n'est pas un secret. Et je comprends leur déception, depuis le temps que plus aucune visite diplomatique n'est venue s'aventurer jusque sur nos terres. Certains commencent même à dire que ce sera la cause d'une nouvelle malédiction. Une malédiction ! Enfin, je les comprends ces braves. Vrai que le ciel n’a pas un air très engageant…

Il rit.

Une tentative de renouer les liens avec l'extérieur qui ne se concrétisait pas, un espoir qui partait en fumée... un ciel d'apocalypse que personne ne pouvait expliquer. Il n'en fallait pas plus à l'inquiétude collective pour créer son nouveau lot de superstitions. 

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Quine
Posté le 10/04/2016
Comment résister à la magie de cette atmosphère ? Jam, c'est un plaisir, je suis en plein dedans et découvre avec joie tout plein d'éléments. Je ne m'attendais pas trop à trouver de la mythologie, toi et ton monde me surprenez ! Mais tu traites ça tellement bien, c'est remarquable !
Il y a toujours ce mystère qui règne et en plus maintenant le côté mystique (tout ce que j'aime en fait :D), et c'est terriblement addictif. 
Merci encore pour ces phrases superbes, ces rythmes ternaires (je suis une fanatique xD), et toutes ces images, c'est fabuleux.
Bravo, je te retrouve bientôt parce que je n'ai pas prévu de lâcher cette histoire ! 
Jamreo
Posté le 10/04/2016
Pardon pour la traînassitude, mais me voilà pour répondre !
C'est vraiment un plaisir pour moi de lire tes commentaires Quinoa ! Je suis vraiment contente que ça t'ait plu, et si en plus j'ai pu te surprendre, alors c'est cool ^^ et si, Bromios est extrêmement nourri de mythologie, un peu arrangée à la sauce Penthos. 
Non mais vraiment je te retourne les mercis ! Merci merci à toi :D
Kittylou
Posté le 17/09/2014
Hello Jamreo :D
Tout d’abord, je tiens à te dire que je suis désolée, je viens de m’apercevoir dans un sursaut que j’avais déjà lu le chapitre 1 (j’avais oublié le titre de ton histoire ^^). Donc, j’enchaîne avec le chapitre 2.
Je suis vraiment contente que le triptyque m’ait donné l’occasion de revenir vers cette histoire, car elle a un sacré potentiel !
J’apprécie beaucoup les descriptions qui donnent un aspect réaliste à ton univers (et puis, j’aime bien tout ce qui a un côté mythologie grecque).Tu as une écriture fluide, on arrive à la fin du chapitre sans se rendre compte du temps qui passe =)
La scène du sacrifice m’a beaucoup plu et notamment que Lisa ait été choisie à sa naissance pour participer à la cérémonie. Par contre, je me suis demandé sur quelques critères reposait cette sélection (oui, je suis curieuse ^^). Est-ce que Lisa serait une sorte d’élue (ce qui ne serait pas si étonnant, puisque c’est elle l’héroïne. :P) ? En tout cas, on se glisse très facilement dans ses pensées et même si sa réaction face au sang la surprend elle-même, son ressenti est très bien rendu. J’espère qu’Animi va revenir dans les chapitres suivants, j’ai l’impression qu’il partage beaucoup de choses avec Lisa ^^
Quant à sa famille, je ne peux pas vraiment dire que je la trouve sympathique. Iris semble faire preuve d’un parfait désintérêt quant au sort de ses frères (pas de chance pour la pauvre Lisa qui doit supporter ses ricanements). Je serai très curieuse d’en savoir plus sur la guilde qui emploie Till et Nael.
Le chapitre se termine sur une note assez angoissante avec cette histoire de malédiction (et puis lire que le ciel était rouge, ça m’a fait lever le nez vers ma fenêtre pour m’assurer que le ciel n’avait pas changé de couleur ^^)
C’est un vrai plaisir de te lire et je suis très contente de m’être inscrite à ce triptyque :D
À bientôt !
Kitty
Jamreo
Posté le 17/09/2014
Ah oui c'est vrai que tu avais commenté le début ! Bah c'est parfait vu qu'il y a 4 chapitres ^^'
Merci pour les descriptions ! et il va y en avoir pas mal, de la mythologie grecque, ça c'est certain. Pour la sélection du sacrifice, je ne me suis pas vraiment penché sur la question (hontatoi, auteure de pacotille ><), je voyais ça comme un choix plus au hasard ou selon des règles très privées, donc que la majorité des gens ne connaissent pas. Contente de voir que tu t'es bien raccrochée à ses pensées en tout cas ! Animi va revenir bien sûr, ils sont très proches tous les deux. 
Tout le monde fait un peu la même réflexion sur sa famille, et je suis d'accord ^^ Ce qu'on en voit n'est pas particulièrement sympa, et peut-pêtre surtout du côté d'Iris.
Alors, le ciel n'a pas changé de couleur par chez toi ? :p
Merci beaucoup pour ton commentaire, et désolée d'avoir laissé traîner la réponse ! Je suis à la ramasse en ce moment, il faudrait que je réorganise mes idées >< 
Sierra
Posté le 13/06/2014
Coucou Jam' !
Du coup, avec tes explications sur le monde dans lequel vit Lisa, tout va beaucoup mieux et je n'ai plus aucune remarque à faire dessus :) Bon... ce chapitre II est presque encore plus intriguant que le premier !
J'ai adoré le passage du sacrifice, même si ce qu'a ressenti Lisa semble bien étrange et reste inexpliqué. Tu brosses un monde qui a l'air super complexe, super organisé dans ta tête et sur le papier, complet et se suffisant à lui-même, c'est assez bluffant je dois dire ! On se laisse porter par le récit, ça je te l'ai peut-être déjà dit, avec beaucoup de souplesse. Arrivé à la fin du chapitre, on ne s'est même pas aperçu qu'on a autant lu ! :)
Je doit avouer que je trouve la fratrie de Lisa plutôt antipathique dans l'ensemble. Iris semble juste être une tête à claque ! J'ai cru comprendre que Till était le moins étrange de tous, mais finalement, il a eu l'air de tellement mauvaise humeur à la toute fin du chapitre que je ne sais plus quoi penser de lui ! ^^ Après, bien sûr, j'attends d'en savoir plus sur la mystérieuse guilde qui emploie les deux frères, peut-être que leur comportement peut être expliqué par leurs missions pas toujours très tendres. Bon, si ça se trouve je suis sur la mauvaise voie, on verra ça par la suite, que j'ai hâte de lire ! :)
À bientôt ! 
Jamreo
Posté le 13/06/2014
Salut Sierra,
Bon tant mieux si les explications t'ont permis de mieux te retrouver !
Et merci pour le passage du sacrifice ! C'est un pour lequel je doutais beaucoup (je le trouvais... un peu bizarre). Le malaise de Lisa reste inexpliqué, mais ça a son importance et ça se précise dans le premier tome :p Haha au début, j'avais pratiquement rien esquissé autour de ce monde (pas les environs de Penthos, pas vraiment lee relations de commerce... pas grand-chose quoi), ça me faisait peur d'ailleurs de ne pas rendre ça suffisamment crédible et pas trop pauvre, du coup ce que tu dis sur le résultat me fait bien plaisir ! J'espère en tout cas qu'il saura rester cohérent. Que ça se lise souplement (^^)  je le prends vraiment comme un compliment, donc merci !!
Non, la fratrie de Lisa n'a pas l'air sympatoche, je suis d'accord. Iris, tête à claques... peut-être :p Till, en tout cas, est celui que Lisa aime le plus. Après, est-il le moins bizarre... il a en tout cas une humeur assez sombre comme tu as pu voir dans cette fin de chapitre. Mais peut-être que son occupation y est pour quelque chose !
Merci beaucoup pour ton commentaire en tout cas ! :) 
Rimeko
Posté le 27/09/2014
Bonjour,
 
Cette histoire me plaît de plus en plus ^^
Un ciel rouge... Brr, ça doit pas être rassurant. Je trouve que tu as vraiment le style pour décrire cette ville maudite, recluse...
Les informations nous sont données au compte-goutte, et je crois que c'est cela que je n'ai pas trop apprécié au début, mais finalement ça rajoute du mystère :)
 
J'ai hâte de savoir la suite... je ne vois pas du tout ce qui peut arriver, au moins tu n'es pas prévisible ! =D
 
A la semaine prochaine,
Rimeko
Jamreo
Posté le 27/09/2014
Merci Rimeko, je suis contente que ça te plaise malgré le démarrage !
Eh oui, un ciel rouge, ça doit faire étrange pour eux. J'essaie d'imaginer à quoi ça ressemblerait pour moi... hm, pas trop envie. Concernant les infos, j'ai pris le parti en quelque sorte de les donner au compte-goutte. On peut ne pas trop aimer ce procédé, mais c'est un choix d'écriture ^^'
Merci pour ta lecture Rimeko ! 
Sati
Posté le 11/02/2015
Coucou Jam !
Oh tu sais, mon problème de concentration vient essentiellement de ma piètre capacité à rester attentive sur un sujet plus de 10 minutes d'affilées ces temps-ci. XD
Concernant le chapitre 1, c'est aussi ce que je me suis dit : c'est le début, normal qu'il y ait plus de descriptions. Et ayant ça en tête, oui ! Lisa est très observatrice, en fait, elle est plus que ça ! Je dirais que c'est une personne très sensible de l'environnement où elle évolue.
Sur ce, il est temps de démarrer la lecture de ce second chapitre ^^
Oah ! Pas de problèmes de concentration cette fois-ci ! Très très bonne lecture ! J'ai beaucoup aimé l'ambiance apocalyptique, avec ces nuages rouges... Je me suis demandée si le papa de Lisa n'avait pas aussi participé au sacrifice de fer quand il était jeune, parce qu'il avait l'air de se préparer en conséquence quand Lisa l'a rejoint dans sa chambre.
Iris et lui font froid dans le dos. Ils me font l'effet d'être des sortes de vampires énergétiques, à pomper l'essence vitale de Lisa comme si c'était une cannette de boisson énergisante. Ses frères sont plutôt cools aussi dans leur genre.
Sinon, le coup du sacrifice était vraiment très bizarre. J'ai apprécié la façon dont tu t'es débrouillée pour décrire son déroulement (déjà bien bizarre) et parvenir à donner cette effet du "ça ne se passe pas comme d'habitude, c'est pas normal".
Maintenant me voilà bien intriguée et motivée pour lire la suite ! Merci pour ce moment de détente =)
à bientôt ^^
Jamreo
Posté le 11/02/2015
Re-coucou,
J'espère que ça s'arrangera en tout cas *hug*
Lisa étant le personnage principal et aussi la narratrice, j'ai en tout cas voulu que le lecteur puisse voir le monde et le détailler par ses yeux. Donc, tant mieux si elle te semble être sensible à son environnement ^^
Et très heureuse d'apprendre que ce deuxième chapitre t'ait plu :D apocalyptique c'est le mot ; est-ce que papa a participé au rituel en son temps, eh bien il aurait pu mais en fait non. Il était en train de se préparer pour sortir de son lit et reprendre une vie normale, mais pas pour le sacrifice (mais maintenant que tu le dis, ça peut y faire penser)
Iris et papa qui pompent son essence comme si elle était une cannette de boisson énergisante, j'aime l'image ! c'est vrai qu'eux deux particulièrement, sont un poids pour elle. Et inversement, elle est sans doute un poids pour Iris.
Ah ben je suis  contente si le coup du sacrifice passe bien, comme tu dis c'est déjà une situation étrange en soi mais il fallait que ça le soit encore plus que d'habitude.
Merci à toi d'avoir lu Spilou !
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