.I. Partie 7

Par Filenze

A quelques pas de là, Sieur Emelric épongeait la sueur qui dégoulinait de son front et tombait en grosses gouttes sur son livre. Il tremblait comme une feuille. Eberlué, la seule chose qu’il était parvenu à faire pour retrouver un semblant de calme, c’était de se replonger dans ses notes. 

Dans son état de stress actuel, n’importe quel démon pouvait profiter de lui, et cela l’angoissait d’autant plus. La vision du mercenaire gobé par cette chose immonde lui avait été plus éprouvante que l’attaque des salamandres. Il n’aurait su dire pourquoi, mais l’absence de répit, la menace sourde et continue qu’ils subissaient la nuit, avaient plus d’effet sur lui que les agressions fulgurantes de quelques monstres le jour. Il était entré dans cette quête jeune, pétri de fantasmes et d’ambitions. Quelques jours plus tard, il avait la sensation d’avoir cent ans et un pied dans la tombe. Il avait demandé plusieurs fois à Brejvik et Lowras s’il n’était pas envisageable de rebrousser chemin. Mais à présent qu’ils étaient dans l'Enclave, il y avait autant de périls au-devant d’eux que derrière. Malgré les circonstances folles, ses associés affichaient une entière confiance en eux et en leur quête.

Ses yeux noisette cherchèrent la Banshee avec timidité. Il n’avait jamais été très proche des femmes, prétextant une supériorité intellectuelle trop grande pour s’intéresser à des sujets aussi triviaux. Cette attitude n’avait été que le déguisement de sa timidité. Mais l’idée de sa mort imminente remettait les choses en perspective. Il trouvait du courage en contemplant la frêle silhouette de la jeune femme perdue au milieu des armures, elles-mêmes égarées dans cette cathédrale végétale. Celle-ci leur criait à chaque instant qu’ils étaient les intrus, les envahisseurs et les proies. Dans son délire fébrile, Emelric s’imagina tel un mage surpuissant capable de faire flamber l’Enclave, ou tel un guerrier sans peur avançant au-devant des monstres et des démons. Peut-être que cette jeune femme sauvage l’aurait remarqué s’il avait été d’apparence plus virile ou d’un caractère plus tranché ? Il chassa ces pensées triviales puis, considéra le Sieur Tombétoile. Il avait à nouveau son visage harmonieux d’oiseau de proie élégant comme si le coup de griffe qui lui en avait arraché la moitié n’avait été qu’une illusion. Emelric fit la moue. Il avait une allure beaucoup moins virile que la majorité des mercenaires et il avait pourtant démontré sa supériorité au combat et la puissance inhérente de son caractère. L’érudit secoua la tête, il était à présent en train d’admirer un monstre ! Il cligna des yeux et revit la mort atroce dont il avait été témoin. Il voulut vomir, mais avait peur de s’éloigner de la pierre où il était assis. Il respira profondément et sursauta quand Tombétoile vint à sa rencontre.  

 Mangez cette baie, ça ira mieux.

 Q… Qu’est… qu’est-ce que c’est ?

 C’est contre les attaques de panique.

 Ce n’est pas dangereux ?

 Il ne faut jamais en prendre deux fois de suite, mais je pense que vous en avez besoin maintenant.

L’érudit se précipita sur le fruit et l’avala tout rond. La léthargie le gagna. Amédée ne voulait pas abuser de ce remède d’urgence. La malboise transformait le plus perspicace des hommes en légume en quelques prises rapprochées. Le rôle clé de Sieur Emelric pour cette mission ne lui avait pas laissé le choix. S’il flanchait maintenant, c’était l’expédition toute entière qui échouait.

A partir de cet incident, le Lame noire ne s’éloigna plus jamais du camp pour effectuer ses patrouilles. Sa stratégie consistait à laisser les démons approcher dans un rayon de sept cents pieds, et à les frapper avant qu’ils ne soient à portée des membres de l’expédition réfugiés dans le cercle. Puis, à la première lueur de l’aube, Tombétoile décimait les quelques possédés qui rôdaient encore dans les ombres de la forêt. Si cette tactique les épargna la nuit suivante, les démons les plus puissants s’adaptèrent rapidement. Le sixième soir, Drovak senti un inconfort grandissant lui enserrer la gorge. Depuis deux nuits, il voyait une silhouette familière se dessiner entre les arbres. Ce soir-là, il l’a reconnu enfin. C’était Tilda, sa défunte femme, l’amour de sa vie de misère. Drovak aurait tout donné pour passer ne serait-ce qu’une minute de plus avec elle, tout en sachant pertinemment que c’était un démon qui lisait son cœur et tentait de le leurrer. Il entendit alors une voix chuchoter dans son crâne :

– Pourquoi doutes-tu mon amour ? Ici, dans l’Enclave, tout est possible, la vie et la mort n’ont plus de sens, seule la magie triomphe et elle peut nous réunir.

Il se figea. La silhouette se précisait à mesure que sa garde flanchait, appliquant des traits de plus en plus exacts à l’incarnation de son souvenir. Soudain l’agitation gagna le campement et ramena la conscience malmenée de Drovak à son corps. Un des mercenaires avait été saisi d’une étrange lubie. Tout à coup, il s’était mis à manger de la terre pour éteindre « le feu qu’il avait dans la bouche ». Ses comparses le secouèrent, et lui tinrent les mains pour l’empêcher de s’étouffer. Il commença à se débattre comme un dément, les yeux révulsés. Drovak, dépassé par les évènements, s’empara de sa dague et l’assomma avec le pommeau. Le retour au calme fût de courte durée. Un autre se mis alors à chercher dans l’air « un objet qu’il avait perdu », puis voulu déclencher une bagarre, persuadé d’avoir trouvé le voleur. Au même moment, un troisième avait ramassé une branche qu’il berçait tendrement, et la montrait à ses compères, persuadé qu’il s’agissait du fils qu’il n’avait pas pu voir naître. 

«  Tombétoile ! Qu’est-ce que vous fichez abruti ?! »

La voix de Drovak s’érailla de panique. La silhouette du Lame-noire était perchée sur un rocher, dans la forêt. Il ne bougeait pas. Puis, d’un pas rapide, il s’approcha de la barrière de protection. L’homme portant son bout de bois-enfant tituba dans sa direction, alors que les autres mercenaires s’évertuaient à désarmer leur camarade belliqueux qui avait dégainé son épée. 

« Sieur Tombétoile, regardez mon fils comme il est beau. ». 

L’homme tendit ses bras en avant pour présenter le bout de bois au Lame noire. Ce dernier se tourna vers lui et sa bouche se fendit d’un large sourire pointu. 

Soudain, les épines des pins volèrent et, bondissant de sa cachette, Amédée trancha le démon qui avait pris ses traits. Sa tête de faune hurleur roula au sol dans un suintement noir. C’était celui qui lui avait labouré le ventre. Amédée cracha sur son cadavre en souvenir de la souffrance endurée l'avant-veille et réalisa avec panique que son exécution n’avait pas mis fin à l’enchantement qui frappait l’autre mercenaire. Il avait été plaqué au sol par ses compagnons, mais il était difficile de l’y maintenir. Il se tordait si fort qu’il semblait sur le point de se disloquer. 

L’autre démon n’était visible nulle part, dissimulé dans le décor. Amédée huma l’air, mais celui-ci était saturé et l’empêchait de s’orienter. Un autre mercenaire contaminé par le charme du démon commença également à se battre pour libérer celui qui était entravé au sol. Leur folie se répandait et bientôt, l’anarchie règnerait. Drovak tenta de discipliner ses hommes en les insultant vertement, laissant libre court à son angoisse. En réalité, il était mort de peur. C’était comme le Lame-noire l’avait annoncé à Tête-cendrée : il ne pouvait les protéger d’eux-mêmes et de leurs pulsions. Il suait à grosses gouttes en captant du coin de l’œil la silhouette féminine entre les arbres de la forêt. Puis il serra mâchoires et ceintura un autre de ses hommes qui se retournait contre eux. 

Amédée n’avait pas d’autre choix que de faire sortir le démon de sa cachette. Mais comment ? L’ennemi savait qu’il allait arriver à ses fins, il avait juste à patienter, attendre que l’un d’entre eux finisse par sortir. A la surprise de tous, le Sieur Tombétoile rentra dans le cercle et s’empara du freyr. Celui-ci se raidit à ce contact, laissant échapper un gémissement. Ses yeux s’agrandirent d’étonnement. Puis, soumis, il emboita le pas au guerrier. Tous deux sortirent de la protection du rituel, et Amédée arracha sa cape des épaules de l’être. La forêt se figea, les mercenaires sous le charme s’apaisèrent. 

« Je vous propose un marché ! Le freyr contre un droit de passage ! »

L’assemblée se figea d’étonnement. Comment pouvait-on imaginer parler à ces démons, et encore plus, marchander avec eux ? Ils n’étaient par essence que pure folie, sans raisonnement autre que leur faim dévorante ! En un battement de cils, trois démons apparurent. Ils étaient haut de sept pieds, avec des bras démesurés effleurant le sol et des faces grimaçantes débordantes de crocs. Ils fixaient le freyr avec avidité, mais aussi… avec admiration. Des volutes de ténèbres tournoyaient autour de leurs corps. L’un d’eux ouvrit sa gueule où semblait rougeoyer un feu perpétuel et gronda. Le métal de sa voix arracha les tympans de l’assemblée. Le freyr pleurait silencieusement, à présent pelotonné derrière les jambes d’Amédée qui, lentement, tendait la main pour passer un marché avec la créature du milieu. Tout se passa très vite. Le mercenaire qui avait tenté de manger de la terre était revenu à lui et avait rampé hors du cercle, poussé par une pulsion que lui seul connaissait. Le démon à la gauche d’Amédée se jeta sur lui et l’emporta dans la forêt. Le second démon avait tendu la main pour s’emparer de celle du Lame noire tandis que le troisième s’était jeté sur le freyr, tous crocs en avant. Amédée, d’un geste violent, avait poussé son protégé du pied et le fit rouler dans le cercle rituel sous la puissance de son coup et, dans un mouvement tournoyant, trancha les chaires des deux démons d’un même élan. Le moins grièvement blessé des deux pris la fuite, tandis que l’autre se trouva embroché par Tombétoile et ouvert sur toute la longueur. Enfin, d’un geste définitif, Amédée le décapita. 

La forêt retrouva son calme menaçant. Le freyr se mit à vomir, les tripes fracassées par la puissance du coup qu’il avait pris. Les mercenaires charmés revinrent progressivement à eux. Leur perception de la réalité demeurait altérée cependant. Ils étaient intimement persuadés que c’étaient les autres qui avaient été possédés et qu’eux avaient eu raison de résister. Lowras s’approcha du Sieur Tombétoile qui restituait sa cape au freyr. L’être se réfugia dans le vêtement, n’osant plus regarder Tombétoile dans les yeux. Le sorcier voulu lui adresser la parole, mais ce dernier l’arrêta :

« Nous parlerons demain. Je dois continuer à patrouiller ».

Mais le lendemain, Amédée était en tête de l’expédition, loin de Lowras et de ses questionnements. Le chemin serpentant dans la fondrière était étroit et ils étaient obligés d’avancer les uns derrières les autres. Le sorcier se félicita de l’efficacité de ses enchantements. Les victimes des démons avaient strictement suivi l’ordre qu’il avait imposé. Quant aux autres créatures de l’Enclave, il serra les mains sur ses rennes, les mercenaires assistés de sa magie pouvaient les mater. Des cris stridents le firent sursauter. Au-dessus de leurs têtes, d’étranges oiseaux-reptiles bleus passèrent à tire d’aile. Le calme revint. En fin d’après-midi, ils abordèrent une colline qui rompait avec la platitude des marécages. Tous y virent un signe encourageant et l’espoir d’avoir bientôt les pieds au sec. Ils l’escaladèrent. Elle offrait un terrain dégagé des arbres, seulement recouverte de pierres moussues et de racines.  Brejvik constata à l’adresse de Drovak :

« Ce lieu me semble idéal pour monter le camp. »

Effectivement, il serait beaucoup plus facile à défendre en cas d’attaque de monstres ou de démons. Sans demander l’avis du Sieur Tombétoile, Drovak ordonna l’arrêt des troupes. Le Lame-noire avait poursuivi sa route et c’est la Banshee, chevauchant Kenchra à ses côtés, qui lui fit remarquer qu’ils étaient seuls en se raclant la gorge. Amédée soupira et rebroussa chemin. Ils auraient pu marcher encore une heure avant de s’arrêter. Escaladant à nouveau la colline, le lieu lui laissa une impression étrange. C’était une sensation inconnue, ce qui était rare quand on avait vécu autant de vies. Amédée se pressa d’effectuer le rituel puis arpenta le promontoire, inspectant son aspect pierreux, touchant la mousse et l’hummus. Comment un tel roc était-il arrivé ici ? S’agissait-t-il d’une partie des ruines ? Les insectes géants qui vrombissaient aux alentours semblaient éviter de s’y poser ou alors n’y restaient pas longtemps. Amédée releva la tête. Sans surprise, des silhouettes démoniaques commencèrent à s’amonceler dans les bois. Il n'y avait pour l’heure que quelques possédés qui cherchaient furtivement à se rapprocher sans quitter les ombres. 

Drovak se félicita de cet emplacement. Il avait le sentiment de mieux contrôler les choses depuis ce point d’observation. Il appréhendait la nuit et l’idée d’être à nouveau tenté par les démons, par son démon... Il s’absorba dans le vide, l’esprit engourdi. 

– Monsieur Drovak ? Tout va bien ?

Un de ses hommes l’avait saisi par l’épaule. Dans un tressaillement, le mercenaire revint à lui et essuya la sueur qui lui perlait au son front d’un revers de la main. Il s’éclaircit la gorge et coassa :

– Ouais, occupez-vous de vos fesses ! Que fait ce foutu Lame-noire? Il n’est pas censé patrouiller ?

– Je crois qu’il contrôle le campement. 

Le mercenaire tourna un regard plein de colère vers Tombétoile sereinement en train d’examiner le sol à l’autre bout du camp. Il détestait tout ce qu’incarnait cet être, rien n’allait plus depuis son arrivée. Il aurait voulu le frapper au sang tant sa propre impuissance l’alarmait et le révulsait. Ses yeux tombèrent alors sur la Banshee, recroquevillée dans son châle au creux des racines. Il contempla son visage épuisé et la trouva beaucoup moins repoussante que la première fois où il l’avait soumise. Aussitôt, cette pensée l’ancra dans la réalité et lui apporta un étrange soulagement. Il préférait les femmes plus mûres, joyeuses et consentantes, mais à défaut de détenir ces qualités, la Banshee n’en était pas moins une femme. Une femme qu’il pouvait contrôler, dominer et sur laquelle il pouvait passer sa frustration… dans laquelle il pouvait oublier sa panique.

Comme si les pensées de Drovak avaient la faculté de se matérialiser en menace tangible, la Banshee s’éveilla dans un sursaut. Elle surprit alors le regard fiévreux du mercenaire sur elle depuis l’autre côté du camp, et, mû par un instinct de survie, elle se releva immédiatement, serrant son châle troué autour d’elle. Il n’y avait pas d’échappatoires… elle songea tristement que pour les filles comme elle, il n’y en avait jamais eu. Cette situation condensait et caricaturait à elle seule l’ensemble de son existence. Et pourtant, elle ne pouvait s’y résoudre ! Combattant ses angoisses, se dirigea vers la seule personne qui pouvait servir de repoussoir au chef des mercenaires. Le sieur Tombétoile se préparait à partir. La Banshee, timidement, s’approcha du cheval qui l’avait porté ces derniers jours. Elle avait mal aux fesses et aux jambes, mais cette sensation incroyable de surplomber le monde et de pouvoir, à tout instant, s’enfuir en courant plus vite que les autres, avait été parmi les expériences les plus exaltantes de sa vie. Rien que pour cela, elle ne regrettait pas de côtoyer les démons et le Lame-noire. Elle vit que le guerrier préparait une nouvelle nuit de patrouilles et l’entendit chuchoter alors qu’il portait une de ses mains à sa poitrine :

« Pas encore, pas maintenant ».

C’étaient des paroles de petit enfant face à la fatalité. Elle observait le Sieur Tombétoile de ses yeux perçants tout en flattant timidement l’encolure de l’étalon. Lorsqu’Amédée leva ses yeux vers elle, elle ne sut comment justifier sa présence et demanda maladroitement avec son accent de charbonnière :

« Pourquoi vous dites « pas maint’nant » ? ».

Le Lame noire se redressa et surplomba la Banshee. Cette dernière se campa plus solidement sur ses pieds comme un arbre crispant ses racines à l’approche d’une tempête. Elle contraignait visiblement son envie de déguerpir. Amédée ignora sa question et lui demanda avec sa voix profonde habituelle :

« Vous aviez quelque chose à me demander ? ».

La Banshee regarda par-dessus son épaule la vingtaine d’hommes en train d’installer le campement et Drovak parmi eux, les épreuves des jours précédents creusant leurs traits.

« Non, j’voulais juste m’éloigner d’ces hommes à cran. »

Cette menace la poussait dans les jupons de Tombétoile qui ne la terrorisait pas moins, mais le Lame noire n’avait pas le regard lubrique de certain de ces hommes désespérés.

« Ils ont bien compris que sans vous ils se transformeront en démon à leur mort ».

La Banshee avait du mal à soutenir son regard. Elle acquiesça en silence. Amédée se replongea dans ses sacs de selle avec cette certitude : protéger tout le monde était impossible. Sa présence ici garantirait la sécurité de la Banshee durant la nuit mais les condamnerait tous. Le dilemme n’en était pas un pour le Lame noire. Alors pourquoi ses mâchoires étaient-elles aussi serrées ? Dans un geste qui ressemblait à une excuse, Amédée tendit un couteau de chasse à la jeune femme en lui disant sans réussir à la regarder :

« Si jamais un prédateur tentait de vous attaquer, utilisez ceci »

La Banshee s’était emparée avidement du lourd couteau qu’elle soupesait avec détermination. Amédée vit à nouveau le feu du défi qui brûlait dans ses yeux, celui-là même qui lui avait fait penser qu’elle aurait toutes ses chances de survivre à cette expédition. Elle n’était pas venue chercher de l’aide, elle avait décidé de s’afficher aux côtés du Sieur Tombétoile pour que leur apparente proximité fasse réfléchir ceux qui auraient dans l’idée d’abuser d’elle. Amédée admira sa stratégie. S’en était une autre, celle de Brejvik, qu’il lui aurait fallu comprendre. Ses yeux rencontrèrent ceux du marchand qui demeuraient impénétrables. Les Lames noires ne devaient jamais questionner les raisons de leurs clients, seulement remplir leur tâche. Mais cette mission semblait trop désespérée pour se résumer simplement au pillage d’une ruine. Il y avait autre chose.

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Eldir
Posté le 28/10/2020
Hello, j'ai trouvé ce chapitre beaucoup plus dérangeant que les autre. Le fait de voir la Banshee à travers les yeux de quelqu'un qui veut la violer est perturbant d'autant plus qu'il a était humanisé peu avant par l'histoire du fantôme de sa femme. Lire un passage pareil ça m'a remué, bravo.

Il me semble que 2 phrases sont un peu étrange :
- "Le freyr se mit à vomir, les tripes fracassées par la puissance du coup qu’il avait pris, et les mercenaires charmés revinrent progressivement à eux." ==> C'est la première partie de la phrase qui me semble bancale, on dirait que la virgule n'est pas au bon endroit ou que le verbe "fracasser" n'est pas approprié. Je me permet deux propositions :
"Le freyr se mit à vomir, les tripes remuées par la puissance du coup qu’il avait reçu. Les mercenaires charmés revinrent progressivement à eux."
"Le freyr se mit à vomir ses tripes, fracassé par la puissance du coup qu’il avait reçu. Les mercenaires charmés revinrent progressivement à eux."

- "Combattant ses angoisses, se dirigea vers la seule personne qui pouvait servir de repoussoir au chef des mercenaires." ici je rajouterais juste un "elle" après la virgule; " angoisse, elle se dirigea"

Et pour finir sur du positif, parce qu'il y en a moult à dire sur votre texte, l'ambiance horrifique est géniale, très bien retransmise.

Merci de partager cette histoire.
Filenze
Posté le 02/11/2020
Bonjour Eldir, merci pour ce commentaire encourageant et ces suggestions très pertinentes pour l'amélioration du texte :) Je m'en vais de ce pas les intégrer! Effectivement la scène avec la Banshee à de quoi être dérangeante, j'avais moi-même le cœur battant en l'écrivant. Contente que l'ambiance horrifique fonctionne :) . Et merci de prendre le temps de me lire et de faire des retours!
Soul_i_an
Posté le 05/08/2020
"Il trouvait du courage en contemplant la frêle silhouette de la jeune femme perdue au milieu des armures, elles-mêmes égarées dans cette cathédrale végétale."

"Elle avait mal aux fesses et aux jambes, mais cette sensation incroyable de surplomber le monde et de pouvoir, à tout instant, s’enfuir en courant plus vite que les autres, avait été parmi les expériences les plus exaltantes de sa vie. Rien que pour cela, elle ne regrettait pas de côtoyer les démons et le Lame-noire."

Deux exemples de ton style, où tu sais parfaitement retranscrire, le ressentis d'un personnage et sa psychologie et les belles images que tu nous offres concernant l'environnement. Bravo !
Je lis ce roman avec beaucoup de plaisir.
Filenze
Posté le 11/08/2020
Merci beaucoup! J'aime les phrases à rallonge où un constat en entraine un autre, puis un autre plus général encore :) Je suis contente que tu suives toujours cette aventure :)
VavaOmete
Posté le 21/07/2020
Olala j'ai vraiment cru qu'Amédée allait sacrifier le Freyr ! Tu lui a fais un caractère tellement détaché des humains que c'était parfaitement crédible comme situation !!!

Si je ne poste que maintenant c'est parce que j'ai dévoré les 7 chapitres >.>
J'ai eu un peu de mal au démarrage, le chap 1 et le 2 sont assez contemplatifs, et j'ai mis un petit peu de temps a capter que l'expression les "deux voyageurs " incluait le cheval. Mais une fois parvenue au village des charbonniers impossible de m'arrêter.
Benebooks ayant fait avant moi les remarques de forme et une partie des remarques de fond, je ne reviendrais pas dessus :p
Juste, peut-être décrire plus tôt Amédée, histoire de faire tout de suite le distinguo avec "The Witcher" qui a une ambiance et un scénario approchant (même si vos styles sont très différents).
Sinon j'aime beaucoup l'ambiance et l'univers. J'ai hâte de découvrir la suite !!
Filenze
Posté le 21/07/2020
Hello! ça me fait très plaisir ton retour! Effectivement, l'influence de Geralt de Riv est bien là. Les Lames noires sont mes sorceleurs à moi XD (la référence aux mutagènes par Lowras, l'infertilité, j'y pioche beaucoup d'idées, de même que dans Claymore de Norihiro Yagi et un tas d'autres références! ). J’essaierais d'amener la description d'Amédée plus tôt dans le récit lorsque je réécrirais cette première histoire :) (et de rendre le début plus rythmé aussi)
Quant à l'écriture alambiquée du début... avec les deux voyageurs... et bien cela va s'expliquer au début de l'histoire suivante :) et j'espère que je t'y retrouverai pour que tu me dise ce que tu en penses :) héhé
VavaOmete
Posté le 21/07/2020
Oooooh ! Est ce que ce serait la pochette par hasard ???

Aaah honte a moi j'avais pas vu la ref a Claymore (quoi que j'aurai dû m'en douter avec le sourire démoniaque et la capacité de régénération... shame shame !)

Oh oui je vais rester pour voir la seconde partie ♡♡
Benebooks
Posté le 21/07/2020
Salut ! Me revoilà !

On sent qu'on approche de la fin de ta première partie ! Et c'est tant mieux, je suis impatiente de savoir les réelles motivations du marchand... ;)

Pour ce qui est des coquilles :

A quelques pas de là, Sieur Emelric épongeait la sueur qui dégoutait de son front et tombait en grosses gouttes sur son livre. : dégoulinait ?

Il trouvait du courage en contemplant la frêle silhouette de la jeune femme perdue au milieu des armures elles-mêmes égarées dans cette cathédrale végétale. : je serai tentée de mettre une virgule après « armures »

Il chassa ces pensées triviales puis, considéra cette fois le Sieur Tombétoile. : cette fois-ci je l’enlèverai

Emelric fit la moue, il avait une allure beaucoup moins virile que la majorité des mercenaires et il avait pourtant démontré sa supériorité au combat et la puissance inhérente de son caractère. : je mettrai plutôt un point après « moue »

« Tombétoile ! Qu’est-ce que vous fichez abrutit ?! » : abruti

L’un d’eux ouvrir une gueule où semblait rougeoyer un feu perpétuel, et gronda : d’où ?

Mais quelle frayeur ! J’ai vraiment cru qu’Amédée allait échanger ce pauvre freyr ! J’aurais été triste !

Au-dessus de leurs têtes d’étranges oiseaux-reptiles bleus passèrent à tire d’aile : virgule après « au-dessus »

Elle offrait un terrain dégagé des arbres, […] Ce terrain dégagé pour monter le camp me semble idéal. : « terrain idéal » est répété, je remplacerai le deuxième par « cet endroit » ou autre chose s’en approchant

Comment un tel roc était-t-il arrivé ici ? : était-il

Amédée releva la tête, sans surprise, des silhouettes démoniaques commencèrent à s’amonceler dans les bois : je mettrai un point après « tête »

Lorsqu’Amédée leva ses yeux vers elle, elle ne sut comment justifier sa présence et demanda maladroitement avec son accent de charbonnière : il manque un espace après « lorsqu’ »

Le Lame noire se redressa et surplomba la Banshee, cette dernière se campa plus solidement sur ses pieds comme un arbre crispant ses racines à l’approche d’une tempête : un point après « Banshee »
Filenze
Posté le 21/07/2020
Bonjour Benebooks, et merci pour ta relecture attentive et toujours aussi super et très rapide (wouhaou) !

Il y a encore quelques rebondissements avant de connaitre le fin mot de l'histoire du marchand qui arrive avec le dénouement de l'histoire. Je suis tiraillée entre le fait de prendre le temps de faire circuler le regard sur la situation entre les personnages, conserver l'ambiance sous tension ET, faire avancer le scénario quand même... Là je vois que le schéma commence à être répétitif marche, dodo, démons ^^'... Je cherche le "chemin" vers le dénouement ahahaha :) mais il arrive :D.
Et j'essaye de construire le personnage d'Amédée comme un être ni"bon", ni "mauvais", plutôt réduit à sa fonction pour l'instant... j'espère que ça marche :) (je voudrais pas en faire un chevalier blanc ^^) .
En tout cas, merci encore pour ton regard affuté et tes supers conseils!
Benebooks
Posté le 21/07/2020
Je trouve ta construction d’Amédée très pertinente. Cela change effectivement des chevaliers blancs, on en voit beaucoup dans les récits (enfin je dis ça mais Venzio en est un peu un aussi... :*)
Mais il n'est pas non plus complètement noir, il a une part d'humanité qui va au-delà de son engagement de lame-noir (cf la dague qu'il donne à la Banshee), on peut s'identifier à lui. Personne n'est jamais tout blanc ou tout noir
Filenze
Posté le 21/07/2020
Venzio est très bien amené dans ton récit, sa ruse, sa pertinence, sa désinvolture (et aussi la présence d'Etel) en font tout de suite un personnage à multiples facettes et un survivant. Un survivant est toujours gris, et souvent, son côté bon l'est d'autant plus qu'il connait le mal ;)... C'est un peu philo, mais du coup, un personnage comme ça ne fait jamais chevalier blanc justement parce que... dans ses potentialités, il est capable de faire le mal si besoin. Vive les personnages complexes! :D
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