I - 2) Khaled

Par Rimeko
Notes de l’auteur : Oui, je sais, j'y aurai mis le temps XD
"Dans cette réalité-ci, les mots les plus significatifs que vous entendrez de la bouche de votre âme soeur sont inscrits sur votre avant-bras, mais seul vous pouvez les lire." (Comme pour l'histoire d'Estelle)
(3/9)

« Elle, c'est moi. Et lui aussi. »

Génial, n'est-ce pas ? Voilà ce qui est écrit sur mon avant-bras. 

Je me rappelle quand j'étais petit et que j’apprenais à lire, j'avais tellement hâte de pouvoir enfin savoir – mais en même temps je m'étais promis de ne tenter de déchiffrer ces petits caractères noirs que lorsque j'aurais terminé le livre qu'Umi m'avait offert à mon entrée en CP. Je voulais être sûr de comprendre correctement ce qui était écrit sur ma peau mate. Et putain, ce que j'ai été déçu quand j'ai découvert ce charabia !

« - Ça veut rien dire, marmonnai-je en m'enfonçant un peu plus dans le canapé du salon. »

Umi leva les yeux vers moi à ce moment, comme si elle avait pu m'entendre – ou alors c'était mon mouvement qui avait attiré son regard.

« - Ça va ? me demanda-t-elle en langue des signes.

- Oui. Laisse-moi. »

J'avais fait exprès de parler à voix haute. Ma mère savait lire sur les lèvres, mais cela la fatiguait et je voulais qu'elle comprenne que je n'avais pas envie de faire la conversation. Peine perdue. Elle reposa son livre et se pencha vers moi, pieds bien à plat sur le sol et yeux noirs attentifs. Je lâchai un soupir agacé – voilà que j'allais avoir le droit au « vas-y mon chéri Umi t'écoute ».

« - Je vois bien qu'il y a quelque chose. Tu peux me le dire tu sais... »

Je croisai les bras sur ma poitrine et gardai obstinément le silence.

« - Il s'est passé quelque chose au lycée ? »

Je tournai la tête vers la fenêtre, faisant mine de me passionner pour ce qui se passait dans la rue. Umi claqua plusieurs fois des doigts pour tenter d'attirer mon attention, mais je l'ignorai. Du coin de l'œil je pouvais voir son visage qui oscillait entre la sollicitude et l'agacement.

« - Khaled. »

Quand elle m'appelait par mon prénom, elle se contentait de signer les trois premières lettres : ses longs doigts fins formaient d'abord le symbole peace and love, puis un pistolet, puis elle serrait le poing - ces deux derniers gestes paraissaient toujours menaçants lorsqu'elle commençait à perdre patience. J'abdiquai de mauvaise grâce et lui fit face à nouveau.

« - Un problème avec une fille, peut-être ? »

Je levai les yeux au ciel et signai sommairement un « non ».

« - Avec un garçon, alors ? »

Je restai silencieux. Depuis que j'avais expliqué à ma mère que j'étais bisexuel, cela revenait un peu trop souvent dans la conversation à mon goût – comme si cette différence pouvait être la cause de tous mes problèmes. Elle m'avait même demandé une fois si les mauvaises notes que j'avais reçues au trimestre dernier coïncidaient avec le moment où j'avais commencé à questionner ma sexualité ; j'en avais été si énervé que, en signant ma réponse, j'avais violemment heurté un meuble au point d'en garder un hématome pendant plusieurs jours. Cette fois-ci, je me contentai de secouer la tête pour détromper ma mère.

« - Il n'y a personne, ajoutai-je rapidement. »

Umi me fixa un long moment, et j'avais l'impression qu'elle pouvait lire dans mes pensées. J'hésitai à lui dire que ce n'était pas ses affaires, avant de penser qu'elle ne méritait pas ma mauvaise humeur.

« - Et c'est justement ça, le problème, n'est-ce pas ? »

Elle avait signé très lentement, sans me lâcher du regard. Je serrai les poings sans répondre.

« - Tu sais, Khaled, tu as le temps... Ton père et moi nous sommes rencontrés tard, tu le sais bien, et... »

Je me levai brusquement.

« - Je sors. »

Je plantai là ma mère. Dans le couloir, je faillis rentrer dans Ab qui descendait les escaliers.

« - Qu'est-ce qui se passe ?

- Je vais faire un tour, marmonnai-je. »

Je le contournai sous son regard interrogateur. En refermant la porte d'entrée, j'eus juste le temps de le voir à l'entrée du salon qui signait le nom de ma mère – Jihane – doigts repliés sauf l'auriculaire, mouvement du poignet, revolver. Ils allaient encore parler de moi sans que je sois là, de mon « manque d'enthousiasme » ces derniers temps, « il est souvent tout seul tu ne trouves pas ? », « tu crois que quelque chose ne va pas ? ». J'enfonçai mes poings dans les poches de mon sweat et commençai à marcher.

Bien sûr que quelque chose n'allait pas, et ce quelque chose c'était mes soit-disant « camarades » au lycée, mais qu'est-ce que mes parents pourraient bien y faire ? Pas étonnant qu'il n'y ait personne côté cœur ; comment voulez-vous tomber en amour de quelqu'un qui se fout de votre gueule à longueur de journée ou qui, au mieux, n'en a strictement rien à faire de vous ? Et tout leur était bon pour se moquer, que ce soient, mes bons résultats, mon orientation sexuelle, ou encore ma mère sourde-muette... Dernièrement, ils avaient appris je ne savais comment les circonstances de la rencontre de mes parents, et ils s'en étaient emparés avec joie : ils avaient tordu l'histoire et désormais ils racontaient que mon père, Fahim, avait choisi ma mère seulement à cause de son handicap. En effet, ni l'un ni l'autre n'ont de phrase secrète sur leur bras – tout simplement parce qu'Umi ne peut ni entendre ni parler –, ce qui est une honte dans nos sociétés, car quel dégénéré n'a pas d'âme sœur sur cette planète ? Ils disent qu'ils en ont profité pour dissimuler cette tare et qu'ils n'ont rien à faire en couple. Je n'avais jusque là jamais eu autant envie de leur faire mal, à mon tour.

J'ignorai la voiture qui me klaxonnait rageusement alors que je traversai au feu rouge. Il faisait froid dehors, nous étions en novembre. Je continuai ma route cependant, en faisant à peine attention aux rues que j'empruntais. Je jouais machinalement avec une petite pièce trouvée au fond de ma poche. Je m'arrêtai finalement en passant devant un café – à travers la vitre embuée j’apercevais des tables vernis, des viennoiseries et des sourires. Je m'aperçus que je claquais des dents et je décidai d'entrer.

Quelques minutes plus tard, je me retrouvai attablé dans un coin de la salle, mes mains bleuies serrées autour d'un mug fumant. Depuis quelque temps, j'avais l'impression de passer de plus en plus souvent en pilote automatique ; d'un côté, tout était plus facile ainsi, de l'autre, cela me faisait peur. Je baissai les yeux vers mon café. L'agréable chaleur de la céramique contre mes doigts se muait lentement en brûlure – la douleur était un moyen comme un autre de s'ancrer au réel. Je relevai finalement la tête pour observer les autres clients. Une famille près de la vitre prenait son quatre-heures, à quelques pas un couple se faisait mutuellement goûter leur boisson, quelques habitués au comptoir prenaient un espresso, et une fille non loin de moi sirotait son chocolat en griffonnant sur un carnet. Je n'étais jamais venu dans cet endroit – « Chez Irène », indiquait un écriteau aux allures vintage accroché à un mur. Mon regard dériva jusqu'à la propriétaire des lieux, qui discutait avec animation avec le serveur. Était-ce elle, Irène ? Elle semblait faite pour trôner au milieu de ce café, avec ses joues rouges, son imposant chignon blond et son tablier à carreaux moulant son embonpoint. Son visage épanoui et son rire franc me tirèrent un sourire, si bien que je lâchai enfin ma tasse brûlante. La chaleur de ma paume se transmit à ma joue comme je l'y appuyai.

« C'est la première fois que tu viens ici ? »

Je sursautai. La fille au chocolat s'était levée et se tenait maintenant à côté de moi, son mug vide à la main et un sourire aux lèvres.

« Euh... je... Oui, c'est la première fois, balbutiai-je, » pris de court. 

J'aperçus en un éclair la blancheur de ses dents. 

« C'est juste que je passe souvent et que je ne t'avais jamais vu, expliqua-t-elle. Si tu reviens, essaye le chocolat de la patronne, il est à tomber. »

Elle me fit un clin d'œil avant de s'éloigner sans attendre de réponse. Je la suivis des yeux, troublé. Elle portait une petite robe noire à fleurs avec des Doc Martens, noires aussi, tout comme ses courtes mèches en bataille. Un instant je me demandai la couleur de ses yeux - je n'en avais aucune idée. Je me rappelais surtout de ses lèvres délicatement rosées, de sa peau pâle et de son eyeliner derrière ses grandes lunettes rondes.

Je me laissai aller contre le dossier de ma chaise alors qu'un son de clochette indiquait que la fille sortait du café.

À ce moment-là, je décidai de revenir.

 

* * *

 

« Ah, je vois que tu as suivi mon conseil ! Alors, il est bon ce chocolat hein ? »

Encore une fois, je ne l'avais pas entendue arriver, cependant je ne fus pas surpris de découvrir des lunettes rondes et des cheveux courts.

« Je peux m'asseoir ? » continua-t-elle en désignant la chaise en face de moi.

J'eus à peine le temps d'ouvrir la bouche que déjà elle tirait le siège à elle et s'y laissait tomber. Sans un mot, je la regardai se débarrasser de son sac et de sa veste, avant de se pencher vers moi, coudes sur la table et menton sur ses mains croisées. Elle me dévisagea un long moment, puis elle sourit de toutes ses dents et me tendit la main par-dessus nos mugs fumants.

« Christina. »

Après un court instant d'hésitation, je la lui serrai. Ses doigts étaient froids contre les miens.

« Khaled. »

Elle reprit sa position initiale et prit une gorgée de son chocolat sans me lâcher du regard. La salle sentait la cannelle et le sucre, il y faisait chaud. Derrière le comptoir, Irène riait.

« Comment tu as atterri ici, la première fois ?

- Par hasard ; j'étais juste sorti prendre l'air, mais je n'avais pas prévu qu'il ferait aussi froid. Et toi ?

- Pareil ! Je venais d'emménager dans mon studio, c'était en hiver, la vitre embuée et l'odeur qui venait jusque sur le trottoir m'ont attirée. C'était l'an passé. Maintenant, même si ça me fait un détour, je viens toutes les semaines !

- C'est vrai que c'est agréable ici, dis-je sans trop savoir pourquoi.

- Tu habites loin ?

- Un quart-d'heure de marche.

- Oh. J'espère que ça ne te découragera pas de revenir...

- Pourquoi ? »

Elle ne répondit pas tout de suite. 

« Parce que j'aime bien voir de nouvelles personnes profiter de cet endroit, » expliqua-t-elle finalement.

Je haussai un sourcil surpris.

« C'est juste un caf-...

- Non ! »

Je ne terminai pas ma phrase, surpris par sa brusque intervention. Elle sembla se rendre compte de l'étrangeté de sa réaction, remonta ses lunettes sur son nez et s'éclaircit la gorge. Un instant après, elle avait posé ses deux mains sur les miennes et elle me fixait avec une intensité dérangeante.

Quand elle parla, sa voix se réduisait à un murmure excité.

« Je vais te révéler un secret à propos de cet endroit, mais il faut que tu me promettes d'en parler à personne. »

Je faillis éclater de rire, mais quelque chose dans son expression m'arrêta. Je me contentai donc de hocher la tête sans trop savoir à quoi m'attendre.

« Bien, reprit Christina. Il faut donc que je te le dise... cet endroit est spécial. Avant se tenait à la place de ce café une bibliothèque, celle des Pas perdus – tu peux encore voir l'enseigne, dehors. Elle a brûlé en 1986, avec tous les livres, tous les mondes, toutes les merveilles qu'elle contenait. On chuchote que ce n'était pas un accident. Quoi qu'il en soit, il y a une seule chose que les flammes n'ont pas réussi à détruire : l'âme des lieux. Tous ceux qui sont passés ici, qui y ont rêvé, qui y ont pleuré, tous ces passants y ont laissé leur empreinte et, à certaines heures de la journée, on peut encore voir leurs traces de pas sur le parquet. J'ai dit plus tôt que l'incendie avait dévoré tous les livres ; ce n'est pas exact. Un seul a survécu, quasi intact, comme par miracle. Comme une odeur de cannelle, c'est le titre. Il est toujours là, et ses pages se sont incarnées, son univers d'encre et de papier est devenu réel. Ce livre, c'est tout ce qui t'entoure ; ce bois sombre, ce velours fatigué sur les banquettes, ces lampes de cuivre, cette chaleur, ces rires, cette « odeur de cannelle ». La bibliothèque des Pas Perdus s'est tout entière retranchée dans cette dernière partie d'elle-même, toutefois sa magie demeure. Tous ceux qui sont perdus, tous ceux qui errent, tous ceux qui sont seuls et qui se demandent où est leur place – tous se retrouvent ici. Cet endroit ne se révèle qu'à ceux qui en ont besoin. Et si tu vois ici des couples, des familles ou des groupes d'amis, c'est que ce café a sauvé l'un ou l'une d'entre eux, d'une manière ou d'une autre. »

Elle se tut, avala le reste de son chocolat, puis m'observa d'un air tranquille, un petit sourire aux lèvres. Je devais avoir l'air totalement ahuri. Elle finit par éclater de rire, et tout son visage s'illumina.

« C'est... c'était une blague, c'est ça ? »

Christina se leva sans répondre, enfila sa veste et me tapota l'épaule.

« Rappelle-toi, tu as juré de n'en parler à personne ! »

Avant que j'eus pu rassembler mes esprits, la fille quittait le café, accompagnée du son aigrelet des clochettes de la porte. Je restai encore un moment à fixer bêtement sa chaise vide, en face de moi, avant de me ressaisir. Je secouai la tête, me passai la main sur les yeux, pris une gorgée de ma boisson. J'avais presque du mal à croire que j'avais vraiment parlé avec Christina quelques minutes plus tôt. Je m'aperçus alors qu'elle avait oublié un livre, sans doute tombé de son sac. Je me levai pour le ramasser et mon cœur fit un bond dans la poitrine alors que j'en lisais le titre – Comme une odeur de cannelle. L'ouvrage semblait ancien, cependant il ne présentait aucune trace de suie ou quelque autre chose qui aurait pu indiquer qu'il avait survécu à un incendie. Je me sentis bête.

Comment pouvais-je croire les sottises qu'elle venait de me raconter ?

Quand je sortis enfin du café, je ne pus m'empêcher de lever la tête ; là, au coin du bâtiment, se balançait une vieille enseigne rouillée, dont la peinture bleue s'écaillait – et cependant je pouvais encore déchiffrer l'inscription.

« La Bibliothèque des Pas Perdus » avait réellement existé.

 

* * *

 

Cela faisait près de deux semaines que je n'avais pas remis les pieds chez Irène. Je pensais bien à Christina de temps en temps, mais elle me semblait presque aussi irréelle que son histoire à propos du café enchanté, et puis j'avais eu des problèmes plus urgents ces derniers jours. Pour commencer, Umi s'était cassé la main gauche et son plâtre l'empêchait de signer correctement. Son air triste, quand Ab ou moi ne comprenions ce qu'elle essayait de nous dire, me faisait mal au cœur. Le pire, c'était peut-être la fois où, essayant de nous rassurer, elle nous avait expliqué que ce n'était pas très grave parce qu'elle avait l'habitude de ne pas être comprise. Elle avait semblé très surprise lorsque je l'avais serrée dans mes bras. Est-ce que cela faisait si longtemps que nous n'avions plus fait de câlins ?Il y avait aussi le lycée, encore une fois. Cela allait de plus en plus mal, toutefois je n'osais en parler à personne. Je ne voyais pas ce que des adultes pourraient faire, à part envenimer encore plus les choses, et puis je n'étais pas une balance. Mes parents commençaient tout de même à se douter de quelque chose – j'avais réussi à cacher les hématomes dans mon dos, résultant d'une rencontre un peu brutale avec un mur, mais j'avais bien dû leur avouer les coups de ciseaux donnés dans mon sac.

Une partie de moi voulait qu'ils l'apprennent. J'en avais ma claque d'avoir peur.

Je repensais à toutes ces merdes alors que mes pas me portaient vers le café d'Irène – étrange comme mes pieds en connaissaient déjà bien le chemin. Peut-être que Christina avait-elle raison, peut-être que ce lieu était vraiment spécial... ou alors c'était elle qui lui donnait une aura si particulière. Je devais bien avouer que j'avais envie de la revoir.

La clochette de la porte du café annonça mon entrée et la patronne me sourit.

« Hé bien, je me demandais si tu allais revenir ! Un chocolat maison ? » me proposa-t-elle alors que je m'approchais.

Je fronçai les sourcils.

« Vous vous souvenez de moi ?

- Bien sûr ! On ne peut tenir correctement un café si on ne connaît pas ses clients, mon petit. »

Je décidai de ne pas relever le sobriquet.

« Je veux bien un chocolat. »

Alors que l'imposante Irène se détournait, je parcourus la salle du regard. Je ne pus retenir un sourire en avisant... non, ce n'était pas Christina. Même stature, même visage pâle, mêmes courtes mèches noires – mais la ressemblance s'arrêtait là. Pour commencer, c'était un garçon. Pour continuer, il ne portait pas de lunettes et, pour terminer, ce n'était pas une fille. Il dut sentir mon regard sur lui car il releva la tête et ses yeux rencontrèrent les miens. Je me détournai hâtivement, gêné ; justement, Irène posait un mug orange sur le comptoir à mon intention. Je marmonnai un merci, m'emparai de l'objet et filai vers la table du fond où je m'étais installé la première fois. Je me sentis idiot d'être déçu. Je m'attendais à quoi, à ce que Christina passe sa vie dans ce café ? Nos précédentes rencontres n'étaient que d'heureuses coïncidences, et...

Je manquai m'étrangler avec une gorgée de mon chocolat lorsque j'avisai la paire de Doc Martens qui venait de s'immobiliser à côté de moi. Je remontai le long du jean et de la chemise noire jusqu'au sourire du jeune homme que j'avais aperçu plus tôt.

« Khaled, c'est ça ? Ma sœur m'a parlé de toi. »

Je mis quelques secondes supplémentaires à retrouver l'usage de la parole.

« Oui, tu... tu es le frère de Christina ?

- Son jumeau pour être précis. Je m'appelle Célio. »

Voilà qui expliquait la ressemblance...

« Tu veux t'asseoir ?

- Pas de refus. »

Le jeune homme laissa glisser sa sacoche sur le sol et s'installa sur la chaise en croisant les jambes, sa cheville gauche posée sur son genou droit. Je me rendis brutalement compte que je le dévisageai et je me penchai vers le sac en tissu que j'avais amené. Il n'eut pas l'air surpris lorsque je lui tendis le livre oublié par sa sœur des jours plus tôt, Comme une odeur de cannelle.

« Tu l'as lu ? » me demanda-t-il seulement en le saisissant.

J'acquiesçai de la tête.

« Ça t'a plu ?

- Oui, beaucoup, et... je sais pas, j'ai trouvé les personnages attachants. »

Plus exactement, je m'étais trouvé un peu trop de similitudes avec le protagoniste pour oser l'avouer.

« Tu y crois, à l'histoire de Christina ? »

Je le regardai un instant sans comprendre.

« Oh, celle que la bibliothèque ? Non, pas vraiment... Enfin... Je pense que Irène, ou qui que ce soir qui ai fondé ce café, a lu le livre et s'en est inspiré, c'est tout... »

Le drôle de sourire de Célio m'arrêta.

« Et toi, tu y crois ?

- Qu'est-ce que ma réponse t'apportera ? Ce n'est pas quelque chose dont on peut se convaincre rationnellement. Pour moi, l'important, c'est le message de cet ouvrage...

- La tolérance ? »

Il hocha la tête. 

« Christina a dû te dire que nous étions tous deux étudiants en art... (Je m'abstins de lui préciser qu'elle n'avait même jamais mentionné son jumeau.) Mon projet de fin d'année, c'est un court-métrage sur le sujet.

- Oh c'est... intéressant. »

J'aurais voulu trouvé un mot plus adéquat, mais j'étais troublé.

« Tu peux m'en parler un peu plus ? me rattrapai-je. »

La conversation continua ainsi jusqu'à ce qu'un coup d'œil à l'horloge murale m'indique qu'il était 19h30 et que j'aurais dû être rentré depuis un moment. Je me levai hâtivement, balbutiai une excuse à l'intention de Célio tout en tentant d'enfiler ma parka, et ramassai le sac en tissu que j'avais failli oublier.

« À la prochaine, Khaled. »

Je lui rendis son sourire.

« À la prochaine ! »

 

* * *

 

À chaque fois que je poussais la porte du café, je n'arrivais pas à savoir qui, de Christina ou de Célio, j'espérais y trouver. Nous étions en février – voilà bientôt quatre mois que je m'installai à cette petite table du fond, toujours la même, en face d'un chocolat qui sentait la cannelle. Les jumeaux avaient pris de plus en plus d'importance dans ma vie, au fil des jours, au fil de nos conversations et de nos rires. Je ne souriais presque uniquement qu'en leur compagnie. Sans eux, je crois honnêtement que j'aurais pensé à mourir.

Ce jour-là, je me trouvais dans un lit d'hôpital, avec des côtes fêlées et une lèvre fendue. Au lycée, ils avaient décidé que leurs insultes et leurs mauvaises blagues ne me faisaient plus assez mal, et que les cicatrices sur mes avant-bras ne leur suffisaient pas. Ils m'avaient agressé à la sortie du lycée, dans une rue déserte, à trois. J'avais bien tenté de me défendre, mais cela avait été inutile. Je me souvenais avec une précision douloureuse de ce que j'avais ressenti, prostré sur le macadam en attendant le coup suivant ; de ma vie je n'avais eu aussi peur. À un moment, j'avais même pensé que j'allais mourir là-bas.

Un claquement de doigt attira mon attention.

« Tu as une réponse, signa ma mère, ses yeux noirs fixés sur mon portable. Je peux la lire ? »

Je hochai lentement la tête. Un peu plus tôt, je lui avais demandé d'envoyer un sms à Christina, que j'étais censé retrouver au café cet après-midi. J'avais ainsi dû lui expliquer rapidement de quoi il en retournait, avec la jeune fille... Son sourire entendu m'avait un peu agacé - mais j'avais besoin de son aide pour ce texto, parce que les lettres se mélangeaient devant mes yeux.

« Elle te demande si tout va bien,» déclara Umi après avoir déverrouillé mon téléphone.

Je voulus rire, toutefois une violente douleur au niveau de ma poitrine me fit savoir que ce n'était pas une très bonne idée. J'étouffai un gémissement - et pour une fois, je fus soulagé que ma mère soit sourde. J'avais eu ma dose de regards inquiets ou compatissants pour la journée. Ce qui, par ailleurs, ne m'encourageait pas à avouer la vérité à Christina...

« Tu devrais lui dire ce qu'il en est. »

Est-ce qu'elle avait lu dans mes pensées ?

« Non.

- Pourquoi ?

- Je ne veux pas qu'elle se fasse du souci. »

J'avais articulé ces mots sans produire le moindre son ; Umi n'en avait pas besoin pour lire sur mes lèvres et c'était plus facile pour moi.

« Je crois qu'elle s'inquiète déjà. »

Je ne répondis pas.

« Est-ce que tu aimes cette fille ? » demanda-t-elle après plusieurs minutes.

J'ouvris de grands yeux interloqués. Je mis de longues secondes à comprendre qu'elle m'avait vraiment posé cette question et qu'elle attendait une réponse – une réponse que moi-même je ne connaissais pas. Était-ce vraiment de l'amour ? Certes, j'avais toujours hâte de voir les jumeaux, je me sentais bien en leur présence, un peu gêné aussi, mais c'était un trouble chaud et doux, presque agréable. Je m'étais surpris plusieurs fois à sourire bêtement en pensant à eux. C'était leur image que j'invoquais dans les moments difficiles, que ce soit au lycée, ou dans la salle de bain, en larmes, un morceau de plastique cassé à la main. J'étais presque sûr d'être amoureux, en fait, le problème c'était... de qui ? De Christina ou de Célio ? Je me sentais plus proche de l'un, plus à l'aise pour parler avec lui, pour être moi-même ; mais l'autre m'attirait irrésistiblement par ses fantaisies et son espièglerie.

« Je ne sais pas, avouai-je finalement. Dis-lui la vérité, ajoutai-je quelques instants après. »

Elle hocha la tête et je la vis pianoter sur mon portable, puis le reposer sur la table de chevet.

« Khaled ? »

Je haussai un sourcil interrogateur alors que ma gorge se serrait. Qu'elle m'appelle par mon prénom annonçait une discussion sérieuse, or je n'étais pas sûr de la souhaiter.

« Pourquoi tu ne nous as pas parlé plus tôt de... de ce qui se passait au lycée ? »

Je détournai les yeux. Les murs de la chambre d'hôpital me renvoyaient leur indifférente blancheur tandis qu'une odeur âcre de désinfectant flottait dans l'air. À ce moment, j'aurais voulu ne plus rien ressentir. Presque sans m'en rendre, j'effleurai les entailles sur la peau matte de mes avant-bras, celles que j'y avais moi-même gravées pour oublier un peu celles qui se creusaient en moi sous les insultes et les regards méprisants.

« Parce que je pensais que ça servirait à rien, répondis-je finalement. Et aussi parce... parce que j'avais honte... comme si c'était de ma faute, comme si j'avais tort d'être ce que je suis, et... parce que j'avais peur. »

Umi resta immobile pendant que je faisais de mon mieux pour refouler mes larmes.

« On aurait dû s'en apercevoir. »

Ses gestes étaient esquissés seulement, comme si elle signait plus pour elle-même que pour moi. Elle suspendit son dernier mouvement, main levée au niveau de ses yeux – une sorte de hoquet étranglé franchit ses lèvres et elle se cacha le visage derrière ses longs doigts fins. Ses épaules tremblaient.

« Umi... Ce n'est pas ta faute... »

Je savais pertinemment qu'elle ne m'entendait pas.

 

* * *

 

Cela faisait maintenant trois jours que j'étais sorti de l'hôpital. Je n'étais évidemment pas retourné au lycée – je n'y retournerai jamais. Mes parents m'avaient donné le choix entre changer d'établissement et prendre des cours par correspondance ; je ne savais pas encore quelle réponse je pourrais bien leur donner. J'avais peur que tout recommence, que changer de classe ne change rien au problème. Je n'étais pas sûr de le supporter. Et en même temps, m'enfermer dans ma solitude n'arrangerait probablement pas les choses. Je pensai aux jumeaux. Est-ce que je devais leur parler de mes hésitations, leur demander un conseil ? Je tendis la main vers mon portable, posé sur ma table de nuit, ignorant les protestations de mes côtés fêlées. Mon regard tomba alors sur l'inscription sur mon avant-bras, celle qui était censée m'indiquer mon âme-sœur. Une cicatrice en rendait le dernier mot pratiquement illisible.

Un son de cloche me sortit de mes pensées. Umi m'appelait. Je me redressai de mauvaise grâce, sortis sur le pallier et avisai ma mère dans l'escalier.

« Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je pars faire quelques courses. Tu viens avec moi ?

- J'ai pas très envie, et...

- Ça te fera du bien de prendre l'air. »

J'allai protester encore, mais quelque chose dans son regard m'arrêta, aussi maugréai-je pour la forme tout en signant mon assentiment. Elle me sourit – la blancheur de ses dents contrastait avec sa peau matte. Elle s'inquiétait tant pour moi ces derniers jours... Je pouvais bien faire cela pour elle. Dans le couloir, une fois mon blouson endossé, je la regardai enrouler son foulard rouge et or. Elle le plaçait à l'iranienne, en laissant apparaître une bande de cheveux noirs entre son front et le tissu - néanmoins il lui aurait semblé impossible de sortir sans dissimuler sa longue chevelure dans l'étoffe.

Je regrettai un peu d'avoir accepté sa proposition quand nous nous retrouvâmes dehors, premièrement parce en plein mois de février il faisait froid, et ensuite parce que je ne me sentais pas à l'aise au milieu de tous ces gens qui s'étaient donné rendez-vous en centre ville ce samedi après-midi. Je répondais à peine à ma mère lorsqu'elle me parlait, à cause des regards étonnés ou parfois même un peu méprisants qui se posaient sur nous lorsque nous communiquions par gestes. Je fus soulagé d'arriver dans notre épicerie favorite, où il n'y avait heureusement pas grand-monde. Une fois à la caisse, Umi en profita pour bavarder un peu avec la propriétaire – son mari était devenu sourd, elle connaissait donc des rudiments de langue des signes même si ses mouvements étaient approximatifs.

Je me permis d'admirer ma mère – non seulement ses traits réguliers et sa peau caramel en faisaient une beauté méditerranéenne, mais de plus elle signait avec une grâce qui me fascinait. Ses bras se soulevaient sans effort, ses fines mains dorées dansaient dans l'air, semblables à deux oiseaux, ses longs doigts voltigeaient.

« C'est ta mère j'imagine ? »

Je sursautai et me retournai vivement. Célio se trouvait à un pas de moi, une boîte de conserve à la main et un sourire aux lèvres. Je me troublai et balbutiai quelques mots inintelligibles .

« Qu'est-ce que tu fais là ? parvins-je finalement à articuler.

- La même chose que toi, j'imagine. Des courses. (Il brandit sa boîte de ratatouille à ces mots.) Je ne me nourris pas que des chocolats d'Irène tu sais...

- Oh, euh, oui, bien sûr. J'ai été surpris, c'est tout. »

Je lâchai un petit rire... et réprimai une grimace de douleur. Aussitôt le sourire du jeune homme disparut et son regard se fit inquiet.

« Ça va ? »

Je hochai la tête.

« J'ai pas envie d'en parler, » ajoutai-je rapidement comme je le voyais ouvrir la bouche.

Ce fut ce moment qu'Umi choisit pour réapparaître.

« Bonjour, » signa-t-elle à l'intention de Célio avec un grand sourire qui explicitait son geste - main amenée au niveau de la bouche, puis écartée.

Je fis l'interprète, en réponse au regard interrogateur de mon ami.

« Elle lit sur les lèvres, précisai-je.

- Bonjour madame, je m'appelle Célio...

- J'ai entendu parler de toi.

- En bien j'espère ! »

Elle rit, de ce drôle de rire qui ne faisait pas de bruit, puis ils échangèrent quelques banalités avant que le silence retombe.

« Bon, je dois y aller moi, » finit par déclarer mon ami.

Umi acquiesça et nous nous séparâmes. Nous marchâmes quelques minutes sans parler – je sentais le regard de ma mère posé sur moi. 

« Il a l'air gentil, signa-t-elle au bout d'un moment.

- Hum. »

Elle s'était arrêtée, hésitant visiblement à ajouter quelque chose. Je m'immobilisai à mon tour et me tournai vers elle en fronçant les sourcils.

« Qu'est-ce qu'il y a ?

- Non, rien. »

Umi secoua la tête et ses boucles d'oreille tintèrent.

« J'imagine qu'il doit ressembler beaucoup à sa jumelle, » déclara-t-elle seulement.

J'échouai par la suite à l'amener à expliquer ces étranges paroles.

 

* * *

 

Nous étions désormais en mai et j'avais été invité dans l'appartement des jumeaux, un petit studio situé sous les toits non loin du café.

J'y pénétrai presque timidement et m'arrêtai dans le salon. Mon regard s'attarda quelques instants sur le canapé d'un rouge vieilli, sur le bureau où s'entassaient des feuilles volantes, des crayons, des feutres et une palette qui attendait d'être lavée, sur les piles de livres qui s'élevaient dans tous les coins, sur l'ordinateur portable resté ouvert sur le sol...

« Pardon, c'est un peu le bazar ici.

- Oh, tu sais, ce n'est pas ça qui va me déranger. »

Il rit doucement. 

« Tu veux un verre d'eau ? Je t'aurai bien proposé un café, quitte à concurrencer celui d'Irène, mais la machine a rendu l'âme il y a quelques jours...

- De l'eau, ça me va très bien. »

Célio sourit, resta quelques instants immobile, balbutia quelque chose puis partit en direction de la cuisine. Je ne l'avais jamais vu aussi nerveux et je devais bien avouer que cela m'amusait un peu.Quand il revint, il m'indiqua d'un signe de tête le canapé avant d'aller lui-même s'y asseoir. Nous restâmes silencieux pendant une ou deux minutes, un peu gênés, tandis que je tournai et retournai mon verre d'eau entre mes mains, soudain pris de passion pour le petit tourbillon qui se créait au milieu du liquide. Je me forçai finalement à relever la tête et j'avisai l'affiche du film Autant en emporte le vent, en face de moi.

« On voue un culte à Scarlett O'Hara ? » lançai-je pour briser le silence.

Célio m'observa d'abord sans comprendre, puis il suivit mon regard et un sourire vint creuser des fossettes dans ses joues.

« Un peu, oui, répondit-il. J'ai dû voir ce film près d'une dizaine de fois... Bon, en même temps, j'ai dû faire une dissertation dessus, alors il fallait mieux que je le connaisse bien ! Tu l'as vu toi ?

- Oui, mais une fois seulement, avec ma mère. Je crois qu'elle a pleuré à la fin.

- Ça m'arrive aussi... et en même temps, je trouve que c'est un message d'espoir. Pour moi, c'est la preuve que je peux me débrouiller seul avec ce studio, mes études, et tout...

- Vos parents ne vous aident plus du tout ? »

Le visage du jeune homme se ferma.

« Non. Ça fait maintenant presque un an que je ne les ai pas vus. »

J'aurais bien demandé pourquoi, mais je n'osai pas, aussi Célio détourna habilement la conversation, et nous continuâmes à parler un long moment. Je me sentais bien, toutefois la pendule d'un autre siècle posée au sol dans un coin m'indiquait que le temps passait trop vite. Mon cœur me semblait battre de plus en plus fort dans ma poitrine. Il fallait que... Mais tout à coup, je commençai à douter. Est-ce que je ne m'étais pas trompé, est-ce que je n'avais pas interprété de travers cette invitation à venir chez lui ?

« Je vais remplir mon verre, déclarai-je finalement, je reviens. »

Alors que l'eau du robinet coulait dans le récipient, je me sentis un peu bête. J'avais trouvé ce prétexte pour me lever, en espérant que cela fasse bouger les choses, cependant j'allais probablement revenir dans la pièce principale, retrouver mon ami dans le canapé où je l'avais laissé, je m'y assoirais à nouveau, la conversation reprendrait jusqu'à ce que je doive rentrer chez moi, et ce serait tout. Quelque chose se tordit dans mon ventre à cette idée. Je secouai la tête. Si au moins je pouvais être sûr de ce que je souhaitais !

Je me retournai... et me retrouvai à quelques centimètres de Célio, que je n'avais pas entendu s'approcher. Je me figeai. Le regard du garçon croisa le mien et je cessai brusquement de respirer. Ses doigts effleurèrent les miens, envoyant d'étranges frissons le long de mes bras, puis il me prit mon verre d'eau des mains et le posa sur l'évier derrière moi. Après, je n'eus plus conscience que de ses lèvres qui se posaient sur les miennes, timidement d'abord, puis avec plus d'empressement alors que mon corps répondait à ses avances. Sa langue se glissa entre mes dents tandis que je l'enlaçai. Sa peau était chaude contre la mienne.

Quand il recula d'un pas, je lâchai malgré moi un gémissement frustré.

« Viens. »

Ses yeux m'hypnotisaient tant que je ne comprenais qu'à peine ce qu'il disait.

Je le suivis dans la pièce principale. Les rayons du soleil printanier qui traversaient la vitre nimbaient le visage du jeune homme d'une étrange aura, adoucissant ses traits et faisant pétiller ses prunelles – ou alors c'était seulement mes sentiments qui influaient sur mes perceptions. Je me rapprochai de Célio et mes mains, naturellement, vinrent se poser sur ses hanches. Je l'embrassai. Il ne réagit pas, il me paraissait s'être raidi. Alors que je glissai sous son T-shirt, je perçus son rythme cardiaque qui s'emballait. Mes doigts rencontrèrent alors un morceau de tissu au niveau de sa poitrine – un morceau de tissu qui n'aurait pas dû être là. Je m'arrêtai et jetai un coup d'œil interrogateur à mon partenaire. Celui-ci me sourit faiblement avant de se dégager et de retirer entièrement son haut. Je découvris ce qui ressemblait à un soutien-gorge de sport, je découvris de tout petits seins pressés contre son torse pour les dissimuler. Je fronçai les sourcils, désorienté. Célio était-il trans, ou... ? Mes yeux tombèrent alors sur le canapé à côté de moi – le seul dans tout le studio, qui était de plus dépourvu de lit. D'autres détails me revinrent en mémoire ; un ordinateur portable, une brosse à dents et un peignoir dans la salle de bain que j'avais entraperçue dans un coin, un couvert qui attendait d'être lavé dans l'évier...

Je compris alors qu'une seule personne vivait dans ce studio, et que cette personne n'était ni une fille, ni un garçon.

« Christina... ? »

Ce fut tout ce que je parvins à articuler. L'autre hocha la tête.

« Elle, c'est moi. Et lui aussi. »

Son mouvement de poignet désignait ses vêtements masculins, mais je n'y prêtai pas attention. Ses derniers mots résonnaient encore à mes oreilles.

« Il ou elle ? demandai-je sans lever la tête.

- Ça change... »

Je cherchai son regard, puis fis un pas en avant.

« Ce qui ne change pas, c'est que j'ai toujours envie de t'embrasser. »

Je vis son sourire juste avant que nos lèvres se joignent à nouveau.

 

 

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Solamades
Posté le 04/10/2023
C’est mignon ! Si tendre ! Je me laisse toujours happer par tes textes. J’ai adoré l’histoire du café/bibliothèque qui est un superbe parallèle avec la personnalité de Christina/Célio

Je note quelques coquilles : 

Un paquet d’accords du passé sont de travers, je n’ai pas tout relevé.

Les rues que j’empruntai (s)
Je claquai(s) des dents
Je me lever
Je me sentir bête
Je sais pas, je trouvai ( j’ai trouvé ?)
Mes côtÉs fêlées
Et DE cheveux courts

Tu abordes des thèmes difficiles et tu t’en sors bien, bravo !

Merci pour cette lecture ! <3
Solamades
Posté le 04/10/2023
Je repense à un truc… dans le chapitre d’avant, les élèves qui maltraitent Khaled… ils se moquent qu’il n’y ait rien d’écrit sur le bras de son père ? Comment le savent-ils ? Ces mots sont censés être tabou, non ? Et invisible, de surcroit.

Et j’ai peut-être pas fait vraiment attention, mais… les âmes sœurs sont deux. Il y a chaque fois deux personnes qui sont liées l’une à l’autre. ( Ou plus, j’en sais rien, mais dans ces exemples là, c’est plutôt deux.) Dans ce cas, il doit y avoir une phrase de Khaleb sur le bras de Célio, non ?

Et s’ils sont trois… c’est possible un trouble d’âmes sœurs ? Mais qui a la phrase de qui sur le bras ?

Ok, ok, j’arrête là.
Rimeko
Posté le 07/10/2023
Oof, la dyslexie était présente pendant l'écriture de ce texte apparemment - non mais, carrément, des infinitifs au lieu de formes conjugués, mais x'D J'ai honte !

Uuuuh, je ne me rappelle plus de ce que j'avais en tête par rapport aux mots du père de Khaled, mais soit 1) c'est une erreur (oups), soit 2) c'est tabou seulement dans certaines cultures, du coup le père de Khaled l'a dit à quelqu'un de sa communauté, et ça a voyagé jusqu'aux mauvaises oreilles... D'ailleurs, même des secrets "tabous" finissent souvent par se savoir, peu importe le groupe...

Et oui, Cristina / Célio doit avoir une phrase de Khaled sur sa peau, je ne sais pas / plus laquelle...
Pour le polyamour, je vois que tu as eu ta réponse haha, je file à ce commentaire !
PlumedeLoup
Posté le 08/07/2019
 Hello !
  J’avais déjà lu cette histoire il y a un petit moment et j’ai décidé de la relire récemment pour le plaisir (parce qu’elle est vraiment très bien ^^).
Je trouve le système des mots comme celui des fleurs très poétique (petite préférence pour celui des mots sur Le Bras... je sais pas pourquoi... on va dire que j’aime les énigmes !) et les thèmes abordés derrière tout ça sont importants selon moi et traités, je le crois, avec justesse.
Une lecture plus qu’agréable pour moi, donc !
PlumedeLoup 
Rimeko
Posté le 08/07/2019
Hello !
Oh, merci d'avoir pris le temps de laisser ce commentaire, ça me fait vraiment plaisir de savoir que quelqu'un a relu une de mes histoires <3
C'est vrai que les mots amènent plus le lecteur à se creuser la tête, tandis que les fleurs sont plus visuelles et poétiques... Et je suis contente que tu trouves les thèmes abordés justes, parce que oui, c'est un peu l'un de mes "objectifs" quand j'écris les histoires de ce recueil. Puis je trouve ça intéressant d'explorer la diversité des êtres humains, c'est une vraie richesse !
Flowrale
Posté le 07/09/2018
Hello !
Tes nouvelles sont une jolie découverte. Il y a parfois quelques maladresses mais qui pourront vite se corriger. J'aime beaucoup les concepts différents lié à l'âme soeur (pourtant je ne crois pas en l'âme soeur alors tu vois... Tu peux toucher tout le monde xD).
 
Je trouve que les histoires sont très jolies ! Ca doit pas être évident de trouver une parole qui va tramer toute ton histoire ! J'ai préféré le développement du concept de la phrase plutôt que celles des fleurs, mais il me manque la lecture de la 4ème nouvelle :) Je reviendrais surement après le Plumest Show.
 
Merci pour cette lecture toute douce qui fait du bien.
A bientôt,
Flowrale 
Rimeko
Posté le 07/09/2018
Hello !
Des maladresses ? Au niveau de la forme (vive les coquilles -.-') ou du fond ??
(Je ne crois pas en l'âme-soeur non plus, je ne suis pas très romance non plus... Cherchez l'erreur :P Mais c'est drôle à écrire, ça fait une "excuse" pour explorer différents sujets !!)
Au final, pour les phrases, c'était assez facile de trouver, vu qu'il y a le mini "plot twist" lié au genre de l'âme-soeur (femme trans, personne genderfluid/voyagenre...) Je crois d'ailleurs que tu es la première à préférer le concept des phrases, c'est cool que ça touche aussi les gens !
Je suis ravie de te revoir par ici <3 Merci beaucoup pour ton passage et ton commentaire, en tous cas !
Rim'
GueuleDeLoup
Posté le 03/09/2018
Hello rim!!
 Je viens de lire tes trois premières nouvelles et c'est très symmpa! tu abordes des thêmes qui méritent d'être davantage exploré et c'est très très bien ^^.
 
Je crois que j'ai une préférence pour la deuxième et la troisième.
Petite critique: je trouve ça domage qu'on ne sache pas ce qui est écrit sur le bras des âmes soeurs. On a envie de savooooiiiiiir!
Des poutoux et à bientôt!
Lou
Rimeko
Posté le 03/09/2018
Hello !
Je crois que personne ne préfère cette première nouvelle XD (J'ai pour projet de la retravailler, mais je ne vois pas trop comment :/)
Haha, je note pour cette frustration ! (Pour Aurore, toutefois, ça serait cette réplique "Je ne sais pas quoi te dire... seulement, sache que si tu décides de t'installer ailleurs, tu ne seras pas seul", entière ou non, je sais pas trop :P)
Merci pour ton passage et ton commentaire !
Lyrou
Posté le 02/09/2018
Heyhey re rimrim
Encore une nouvelle toute mimi dit-moi, le tout enrobé dans tout un tas de propos divers et variés dont certains souvent peu traités, un chouette moment de lecture en somme d'autant que ta plume est vraiment fluide et le texte coule tout seul, sonne juste, les persos sont chouettes et bien introduits (beaucoup apprécié Christina/Célio dès la première rencontre ce qui est une jolie réussite)
Comme pour la 1e nouvelle j'ai compris assez rapidement qu'en l'occurence iel était genderfluid et que Christina et Célio étaient la même personne mais encore une fois ça n'enlève rien à la qualité de l'historie, ça rajoute même un petit côté amusant quand Khaled s'évertue à les appeller "les jumeaux" (ce qui est 'rigolo' en plus quand on sait que côté vrais jumeaux et donc ressemblance physique frappante il faut que l'un des deux soit trans pour que les deux soient de genre différents comme c'est le cas ici, ptit Khaled aurait pu se rendre compte que "something was up" comme qu'on dit)
Aussi le fait que tu pointes du doigt les "failles du système" avec l'absence de parole prononcée/entendue et donc de phrase quand l'une des personnes du couple est sourde et muette, j'ai trouvé ça chouette, ça et montrer que les personnes qui n'en ont pas sont hyper mal vues rip les aromantiques (d'ailleurs en écrivant ce commentaire j'en vient à me demander comment ça se passe pour les personnes polyamoureuses? Elles ont plusieurs phrases sur le bras et/ou sont aussi mal vues que lespersonnes qui n'en ont pas?)
Pfiou j'ai finit par écrire plus que prévu aha, chouette nouvelle quoiqu'il en soit.
à très vite pour la suite rimrim!
Rimeko
Posté le 02/09/2018
Re :D
Oh, mais tu vas me faire rougir ! (Surtout pour Célio-Christina, je suis ravie qu'iel plaise dès le début !)
Tiens, 2 sur 5 à avoir deviné :P Je pense qu'il faut être un peu au courant de l'existence des gens non-binaires / genderqueer / genderfluid pour le comprendre avant la fin, en même temps... Et oui, Khaled peut être très long à la détente XD (Quant au côté jumeaux, je pense que le changement de style (notamment de lunettes-lentilles) peut suffire à donner l'impression de personnes assez différentes pour être de faux jumeaux... (Type Oprhan Black)(oui, je sais, c'est des clones, mauvais exemple lol) enfin, de toute façon c'était pas le cas :P)
Vive les failles du système :D Quant aux aros, non, je pense qu'on peut avoir une âme-soeur sans en être "amoureux"... (Etant moi-même fort probablement aro, ç'aurait été un peu bête de les exclure XD) (Pour les polys... EUH. J'avoue ne pas y avoir trop pensé , woops. Du coup ça me donne des idées tiens !)
Merci, à nouveau !
itchane
Posté le 05/07/2018
Hello Rim : )
Et de trois !
Cette nouvelle-ci ("Khaled") me semble vraiment très maîtrisée. Tout fonctionne à merveille, les persos, les sentiments, les thèmes soulevés... j'avoue avoir deviné assez vite qu'en fait les jumeaux ne faisaient qu'un.e mais ton écriture est par ailleurs tellement fluide et agréable à lire que ça ne m'a en rien gaché le plaisir. Je suis allée jusqu'au bout sans aucune frustration de savoir d'avance où cela me mènerai.
J'ai aussi beaucoup aimé la couche de mystère qui frolle le fantastique concernant le café (dont j'adore le nom d'ailleurs, vu que j'ai le même ^^"), bref, une très belle nouvelle, tout en maîtrise et sensibilité, bravo !
itchane 
Rimeko
Posté le 05/07/2018
Hello !
(Désolée, je voulais répondre plus tôt, mais je n'avais pas accès à un ordi ^^)
Ah, tu avais deviné ? Qu'est-ce qui t'y a fait pensé, tu crois ? (C'est pas grave si tu ne t'en souviens pas !)
Je suis contente que tu aies aimé en tous cas ! Je crois que ma satisfaction par rapport à ces nouvelles va croissante XD Peut-être que je m'améliore effectivement quant à écrire de la romance (un des buts de ce recueil), uh ? Ou alors je comprends juste mieux où je veux aller avec cette affaire !
Toi aussi tu as un café "Chez Irène" ? o.O C'est trop drôle ! Surtout que ce nom est un clin d'oeil à une des histoires de Célinours (Le Dernier Gardien), où la patronne d'un café un peu spécial s'appelle rène... Quant au fantastique, j'avais un peu les romans de Carlos Ruis Zafon en tête alors que cette histoire se développait (et pourtant je n'en ai pas lus depuis un moment, va savoir), je ne sais pas si tu connais (ils sont géniaux en tous cas !)...
Merci de ton passage et de ton commentaire tout gentil <3 Je file au suivant ! 
Elia
Posté le 02/07/2018
Helloo Rimeko ! (ça Rime -ko) (je sors très loin)
Bref, alors cette chute-là, je ne m'y attendais pas. Je dois t'avouer que j'ai passé l'essentiel du récit à chercher le pourquoi du comment, avec ta phrase du début. Donc je ne m'attendais pas à ce que Christina et Celio soient une seule et même personne (d'ailleurs, comment c'est possible ? Je vais devoir relire pour tout saisir je pense)
Je constate qu'on a les mêmes goûts en matière de prénom (j'adore Célio <3). Pour répondre à ta réponse, oui je trouve que tu abordes le thème des âmes-soeurs de façon très intéressante, avec une vraie réflexion. D'ailleurs, je me demande dans quel monde prend place tes nouvelles ? Notre monde à nous ? Ou un monde alternatif ? Car tu expliques à un moment que tout le monde possède une ou un âme-soeur et que si l'on n'a pas de phrase, c'est anormal ?
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle aussi (quelques coquilles - comme "qui que ce soir qui ai fondé ce café : qui que ce soit qui ai (d'ailleurs ça fait beaucoup de qui dans une seule phrase); malgré tout mon coeur se porte vers la deuxième nouvelle, j'ai adoré ton personnage masculin (oui je suis nulle pour mémoriser les prénoms et j'ai peur de mal l'orthographier xD)
A trèèèès vite pour les autres nouvelles ! 
Rimeko
Posté le 02/07/2018
Hello ! (Héhé, je crois que t'es la première à me la faire, celle-là, même si on m'a déjà fait remarquer le "rime" (tout à fait inintentionnel) dans mon pseudo ^^)
Hé, c'est cool, j'arrive à faire du suspens XD Par rapport à tes interrogations, C (je l'appelle comme ça dans ma tête lol) est ce qu'on appelle genderfluid, c'est-à-dire qu'iel se sent féminin, masculin ou rien du tout ou les deux alternativement ;) Iel s'habille en conséquence (robe, boucles d'oreille et eye-liner pour Christina, chemise-pantalon pour Célio), en accentuant de plus la différence (Docs Martens-lunettes-mèches rebelles pour Christina, chaussures de costume-lentilles-cheveux en arrière pour Célio) parce que je crois que ça l'amuse, et puii c'est plus facile de se faire passer pour deux personnes différentes plutôt que de devoir toujours expliquer son identité de genre... (Bref, je crois que je passe trop de temps dans la communauté lgbt+ moi lol)
Hiii, j'adore passer plein de temps à chercher des prénoms ! (Au point que Google me propose des pubs pour des poussettes et des biberons maintenant XD)
À vrai dire, j'y crois pas aux âmes-soeurs moi, et puis je suis pas très romantique (... c'est ironique hein ?), du coup j'essaie de détourner un peu la thématique de ses clichés habituels... Je suis contente que ça te paraisse intéressant :) Quant au monde, je le considère comme un univers alternatif (AU, Alternative Universe, dans le jargon d'Internet), où tout est pareil que dans le notre sauf que les âmes-soeurs existent, avec en plus des phrases ou des fleurs ! Du coup, à part cette touche de surnaturelle, tu peux considérer mes nouvelles comme réalistes (enfin, j'espère lol)
Coquillette corrigée ! Et je dois bien avouer que j'ai un faible pour la nouvelle d'Alkash aussi (oui, moi aussi, j'ai bien mis la moitié de la nouvelle à l'orthographier correctement XD)...
(Oups, j'ai encore écrit un pâté !) En tous cas, merci pour tes com' en rafale ces derniers jours, ça me fait super plaisir <3 J'ai hâte de te retrouver sur la dernière nouvelle postée ! (Et après faut que je me remette à écrire :P)
Kitsune
Posté le 05/01/2018
AAAAHHH (ehe j'ai tenu ma promesse de la lire vite ! Une fois n'est pas coutume X)) c'est trop beau !
J'ai adoré ! Le ton change radicalement de celui de la nouvelle précédente, mais j'aime l'une et l'autre. Une nouvelle qui se termine aussi bien, ça remonte le moral.
Le fait que tu abordes tout un tas de sujets importants tels que le harcèlement scolaire, l'acceptation de son orientation sexuelle, le handicap et l'androgynie (si je ne me trompe pas) au travers de cette nouvelle, et des autres, est vraiment génial. C'est intéressant, bien tourné, sans préjugés, sans apitoiement et ça fait beaucoup, beaucoup de bien. 
Khaled est extrêmement attachant, c'est sûrement le personnage que j'aime le plus depuis le début. Il est touchant et je ressent un profond sentiment d'injustice face à son harcèlement ( et aussi face au fait que c'est un personnage de nouvelle et que donc je ne le recroiserais probablement jamais) ! J'ai aussi bien aimé Célio-Christina ^^ et bien évidemment Jihane, à qui j'ai envie de faire un énorme câlin parce qu'elle me donne l'impression d'une personne juste géniale !
Le petit café "Chez Irène" est très joliment décrit. Et je crois que pour un commentaire constructif, il faudra repasser parce que je ne vois pas quoi dire d'autre, à part peut-être qu'il serait possiblement intéressant d'un peu plus parler des décisions que prend Khaled après avoir été battu, et ce que cela change chez lui ? (Ce que je dis est-il clair ? Pas trop embrouillé ? XD) Cela sans tomber dans l'apitoiement, comme tu le fais bien, mais il serait peut-être constructif de plus appuyer sur ce point, ce qui donnerait peut-être encore plus de profondeur à ta nouvelle. Je lance juste une petite idée, ta nouvelle me paraît déjà super belle et porteuse de message comme ça ^^
Voilà, j'ai croisé quelques petites coquillettes mais pas assez choquantes pour que je m'en souviennes et te les notes...
J'ai hâte que tu écrives la suite (et espères être là à temps pour la lire X)). D'ailleurs, il me semble avoir compris que tu as modifié ta première nouvelle, est-ce bien cela ? que j'aille y jeter un oeil, si oui!
 Bisous !!
Kit'
 
Rimeko
Posté le 05/01/2018
(Bravo ! XD)
Ouais, un peu de positivité, ça fait du bien aussi ! (Ça change de mes nouvelles qui finissent souvent mal...) Je suis contente aussi qu'on remarque un changement de ton, j'essaie toujours de l'adapter au narrateur et c'est facile...
Ça me fait aussi très plaisir ce que tu dis sur les "sujets importannts" ! C'est toujours dangereux de les aborder, je trouve, parce qu'on a peur des préjugés, justement...
Ah, je ne suis pas la seule à adorer Jihane ^^ J'adorerais croiser une personne comme ça dans ma vie ! (Même si je ne parle pas la langue des signes, à part deux-trois "mots", du coup ça serait un peu compliqué) Et désolée pour le côté personnage de nouvelle ; effectivement, je ne pense pas écrire à nouveau avec ceux-là... même si j'aime beaucoup Khaled aussi, je pense que son histoire se déroule maintenant sans avoir besoin de mes mots ^^
Haha, tant pis pour le commentaire constructif ! Je note ta suggestion quand même, je vais voir si j'ai envie de reprendre la bestiole un jour :P
Merci encore une fois, ton commentaire m'a filé le sourire !!
Quant à la prochaine nouvelle, EUH. Pour l'instant j'ai de vagues pistes pour jouer sur les postulats de départ, mais aucune histoire précise. J'attends que les personnages viennent frapper à la porte ! (Parce que oui, je construis mes histoires autour des personnages... Ici je voulais avoir Christina-Célio, et puis Khaled s'est "construit" de lui-même !)
Et pour la première nouvelle, oui, j'ai changé la deuxième moitié de l'histoire à peu près ;)
ClaireDeLune
Posté le 26/12/2017
Hihi c'est trop bien ! 
(bon, soyons sérieuse deux minutes)
Comme tu l'as deviné, je suis fan de cette nouvelle. Khaled est parfait ; Christina-Celio aussi. Le harcélement est vraiment bien évoqué, tout comme le handicap de sa mère. La fin est... Ouah ! ( il n'y a pas d'équivlent en français correct, pardon)
Vraiment, j'adore. 
Rimeko
Posté le 26/12/2017
Ha, c'est trop cool de voir quelqu'un d'enthousiaste comme ça <3
Et je suis ravie de voir que la fin plaise ! J'avais peur qu'elle dégouline un peu trop de guimauve XD Ou qu'on s'y attende trop... Contente aussi que les thèmes plus "sombres" s'intègrent bien dans cette romance...
Merci en tous cas, et pour ta lecture, et pour tes commentaires gentils comme tout, ça me fait chaud au coeur !! 
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