Grand Bang

Orage en vue.

Panorama de mauves et d'ors, de cuivres solaires, d'ambre et de bronze. D'ombres et de braises ; ambiance de persiennes entre l'œil noir d'un cyclone empaillé d'éclairs, et l'ivoire de tes yeux veinés de silice d'où jaillira l'étincelle du feu originel.

Nuage d'été tu t'élèves aérienne et déploies tes zèles, prête à fondre en lames dérisoires et à pleuvoir tes vices à verse ; tu dévoiles un ciel de miel aux étoiles brunes chagrins de beauté constellations de mélanine ; j'en lirai les augures à ma renaissance.

Roulement de ton air sur ma nuque : l'ogive de tes lèvres percute mon derme à fleur de peau. Effusion nucléaire, nouvelle ère d'osmose à l'éros atomique, Pikadon de sang, don de soi sur l'avers des deux corps, à l'arôme étrange amer, aux lueurs d'uranium enrichi, ni homme ni ange ni d'ailleurs. Soufflé par les bombes aux bouts de laiton j'enlace au vol ton corps qui descend sur les courants alternatifs, et nous retombons, nuées ardentes, sur les flancs d'un volcan qu'on croyait aux cieux.

Prières d'aimer : ton chapelet s'avère trop court, pas assez de perles à rebours du temps pour revenir au Grand Bang ab origine, quand tout fut. Et la lumière soie d'un ver immense revêt l'univers, et ta chevelure s'invite sur mes pâles épaules en flux sombres enflant à l'infini, voûte et vase à la fois.

Ton souffle court encore sur ma peau, j'en sens les vrilles et les tornades, et les saveurs de l'amande, les encens suaves, le baume des vraies amants, l'ivraie des profondeurs où se noie le néant ; l'âme nue j'envie l'océan qui s'étale sur des planchers de velours, la mer humaine aux abysses par milliards ; je voudrais me lever marée de lumière, briser les dunes et draper ta plaine lunaire d'embruns salins, embrasser l'estuaire amarante ; mascaret de chair, remonter à la source.

Quand tout fut.

Orage en vain. Diorama infini dans les lueurs d'un nuage pyroclastique, c'est la nuit qui s'en vient sur la ville assiégée. Je t'invite au voyage éternel.

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Andrea
Posté le 14/04/2020
Salut Saehrimnir !

Quelques idées à chaud pour imaginer comment améliorer ton texte.

A la lecture de ce 2ème 'chapitre', il me semble que tu pourrais tailler légèrement ici et là, pour rendre la lecture encore plus incisive, percutante.

Par exemple, première phrase, tu pourrais retrancher "Panorama sur" et direct : "Mauve et ors..." , en passant ça permet d'enlever les "d'", ça va alléger encore.

Fin du premier paragraphe, tu pourrais enlever "d’où jaillira l’étincelle du feu primordial". Pour une question de rythme, je trouve la phrase un peu longue avec.
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