Gal-Elrick Drake [Prologue]

À chacun de mes regards à travers ce panorama spatial, les étoiles sont joueuses avec moi. Par la vitesse du navire, elles changent de places pour se redéfinir dans un nouveau tracé. En vacance depuis environ une semaine, la grande vitrine donnant accès aux paysages étoilés de l’univers me sort de ma banalité. Aujourd’hui, nos regards ne s’arrêtent plus sur ces traits sidéraux, car nous sommes trop souvent habitués à les voir. Dans cette tentation, on normalise les beautés de l’univers, nous laissant dans notre quotidien un sentiment de platitude devant ces décors qui devraient être vantés par sa splendeur. Pour moi, ce regard dans les étoiles est plus important de ce qu’on peut croire. Travaillant dans l’espace depuis une centaine d’années, son architecture cosmique me rappelle la solennité de l’incommensurable de l’univers.

De mes petites lunettes, mes yeux se posent souvent sur les petites lumières blanches à peine visible au loin, nous montrant un champ de possibilité infinie de chemins et d’adresses à découvrir. Au plus proche de la position du navire, il existe une autre source de mystères et de joliesses. Une géante gazeuse, où sa composition est entourée d’une couleur rosée, dévoile son meilleur profil par le mouvement ralenti du navire.

Cet immense astre me rappelle le sérieux du mystère dans les neuf galaxies connues. Il ne faut jamais être catégorique dans les énigmes à découvrir à travers les différentes étoiles qui composent cet univers. Souvent dans des aspects légèrement catastrophistes, de nombreux explorateurs se sont toujours tournés vers le pire des scénarios aux nouvelles découvertes dans l’univers. À ce regard si pessimiste, ils ont toujours cherché à intégrer les concepts du mystère vers la négativité, alors qu’ils ignorent malheureusement toutes ces merveilles. Je suis époustouflé par la couleur de la géante gazeuse et ainsi que les formes uniques des petites lunes, entourant la planète. Par ce regard admiratif, je me fais à l’idée : Il ne faut jamais aller sur le chemin de la négativité, car on risque toujours de se perdre dans des pensées macabres et nécessairement pénibles.

D’une mobilité légère et prudente, notre voyage se fait dans une vitesse réduite, me permettant d’admirer amplement cette grande beauté. Mon sourire s’agrandit en percevant la raison du pourquoi de cette approche prudente. Calculé parfaitement par les navigateurs, les images lunaires de la géante gazeuse est dans une habitude protocolaire et sécuritaire, pouvant s’interprétant dans un art unique pour tous artistes possédant une mémoire photographique. À cette manœuvre de douceur, je commence à comprendre la raison de cette avancée quand mes yeux tombent sur cette forme vivante, bougeant avec délicatesse et panache dans l’espace. Loin des braconniers et des chasseurs en recherche de trophée, le Baleuma continue son chemin. Sa peau change de couleurs entre le noir, le rouge et le bleu ciel. Devant l’irisation de son épiderme,  je ne peux pas m’empêcher de prendre mon holophone pour capturer ce moment.

À mes cotés, depuis cette observation rarissime, je prends doucement le petit cercle métallique noir. Mon pouce active délicatement le bouton de fonction de cet appareil sur le coté pour émettre un petit écran holographique. Recherchant pendant quelques secondes l’option convoitée, je le retrouve par l’option photographique et vidéographique pour enregistrée la totalité de cet œuvre vivant. J’ai pu percevoir avant de trouver ce monde un message non-lu de mon petit-fils. Cependant avant d’ouvrir la boite de messagerie, mon fils va comprendre du temps de réponse surtout vu de ce que je suis témoin. Les couleurs du grand mammifère spatial avec la géante gazeuse illustre une raison pourquoi le cosmos alterne de beautés à chacun de ses maigres mouvements.

Depuis fort longtemps, j’ai adopté cette mentalité. Les étoiles et les constructions naturelles de l’espace sont abstraites, indomptables, changeantes et riches par les interprétations. Depuis des milliers d’années, des puissants ; dictateurs, présidents ou encore des entrepreneurs tentent de leur définir des rôles. Ainsi, par des systèmes solaires ou par une géographique unique, on forme des frontières, des repères géopolitiques et encore des ambitions au long-terme. Cependant devant l’immensité de cette création, on ne peut pas définir les environnements qui conceptualisent l’espace. Parce que son temps est illimité, pendant que nous sommes souvent des anonymes temporels piégés dans nos propres limites. 

Je prends bien mon temps au moins d’enregistrer l’une de ces beautés éternelles, se berçant parfois pour avoir un meilleur profil à tous les effets que je peux récupérer. Mon petit-fils va adorer. Malgré ses idées matérialistes, il a toujours aimé regarder des images pouvant illustrer de nombreuses traductions artistiques différentes. Mon souffle s’arrête lorsque le Baleuma, remarquant peut-être notre présence, a décidé de changer sa direction. D’un naturel craintif, cette créature préfère maintenant se cacher et fuir notre présence. Chassés depuis des milliers d’années, la plupart de ces immenses cétacés a compris d’éviter des places où les transports sont fréquents.

Se faire remarquer par des yeux indiscrets peut être parfois un très mauvais plan de survie pour ceux-ci. Parce que de nombreux de chasseurs ne rêvent que faire une expédition pour aller les traquer, allant chercher dents et os de ces pauvres créatures. Devant cette magnifique vision, peut-être que le Commandant Meto recherche à compléter son rapport sur l’exobiologie présent dans ce système solaire. La plupart de ses mammifères sont contrôlées et depuis quelques années, des nombreux groupes de la protection de la faune spatiale poursuivent l’objectif d’aider ce type d’animaux à trouver un refuge. Signés par une majorité de grandes et de moyennes puissances, cette régularité rentre en contradiction avec des groupes d’intérêts voulant la promotion des libertés individuelles pour faire de la chasse spatiale.

Ma famille a eu de longs débats là-dessus, mon défunt-frère a toujours eu une vision très négative de cette « mollusque dépourvue d’intelligence ». Travaillant depuis des années dans l’Atlas-IV en tant que contrôleur-spatial, j’ai commencé à me documenter largement sur le sujet. Je préfère amplement me perdre sur ces débats où les scientifiques tentent d’affirmer ou d’infirmer toutes les théories autour des Baleumas que m’exiger un point de vue sur ce sujet afin de plaire.  Dans cette grande salle d’observation, je me rends compte encore de la chance que je possède d’être un rare témoin de cette œuvre artistique. Possédant depuis quelques années de ma double-nationalité, je sers maintenant la Confédération Jumarienne dans un travail me permettant de reposer mon esprit et d’observer l’ampleur de ces lustres

Avant d’intégrer l’équipage de l’Atlas-IV, j’ai longtemps travaillé dans une autre région, tenue surtout par la crainte d’une éventuelle dégénération majeure. Sur ce territoire, je me souviens d’en avoir parlé avec mon ancien commandant lorsque j’étais opérateur-central dans un Cuirassé de guerre. J’ai touché quelques mots à mon supérieur de comment j’avais réellement du mal à gérer tous les évènements improbables qui pouvaient être sous ma responsabilité à cette époque. Eduartos Olmos, Amiral dans l’Armée Egorienne et mon supérieur immédiat, a eu la gentillesse de m’apporter une quiétude, m’offrant la possibilité de parfois faire des missions à l’extérieur de cette grande frontière qui sépare l’Union Sismantique des Travailleurs et la République Citoyenne d’Egoria. Faisant parti de l’Armée Navale d’Egoria, tout mon service national a longtemps été d’un courroux impitoyable et guerrier entre les deux factions.

En plus, je suis arrivé à une très mauvaise période où chacune des deux puissances encourageaient des factions alliées dans leurs sphères d’alliances de créer des guerres civiles meurtrières sur plusieurs planètes non-alignées. Aux larges pertes confirmées et aux destructions des grandes villes de chacune des mondes touchés, le seul intérêt pour les deux plus grandes puissances de l’univers n’étaient pas de savoir les chiffres de pertes, mais de savoir lequel des deux factions prenaient l’avantage sur l’autre. Ainsi, je suis arrivé à une expérience difficilement appréciable. Même au plus éloigné du conflit, je me suis senti largement coupable de participer indirectement à cette guerre idéologique.

Je n’ai jamais été placé directement sur les lignes, que cela soit dans un chasseur ou que cela soit en tant que soldat au sol avec une arme laser dans une guérilla urbaine sur l’une des malheureuses planètes frappées par les foudres spéculatives des deux principales factions. Je ne vais jamais me comparer à ses millions de soldats et de miliciens, ayant soufferts des chocs post-traumatiques de ses lourds conflits sur le terrain ; mais oui la question d’erreur dans l’information fournie a joué beaucoup sur mon mental.

Par une simple mauvaise interprétation, on pouvait provoquer de nombreuses pertes de vies. Les opérateurs au radar avaient l’obligation d’avertir nos haut-responsables, lorsqu’on croyait percevoir des déplacements de troupe ou un futur embargo contre une planète. Ceux-ci avaient après le pouvoir de déclencher un long conflit meurtrier. À ces horreurs et surtout à cette tension extrême néfaste pour la santé mentale, j’ai été heureux de retrouver un emploi bonifiant un meilleur profil de mes principales compétences d’analyseur-radar. 

Loin de ce territoire conflictuel entre Egoria se définissant largement comme une démocratie, mais qui est plutôt dans une logique de dictature militaire contre des sismantistes qui s’appuient d’une vision centralisée vers le matérialisme et d’un éventuel égalitarisme absolu. La Confédération Jumarienne est dans un tout autre horizon et plus légère pour moi. Elle joue purement sur les avancées scientifiques. Très loin de cet antagonisme querelleur, l’approche Jumarienne a toujours été liée à la connaissance et à la compréhension de la matière.

De deux peuples très différents aux premiers abords, ils se sont unis pour se concentrer uniquement à cette idée. Longtemps dans cette expertise, les deux espèces ont longuement étonné à une autre époque d’être le premier revers de l’Empire Akhanien, créant génocides et exécutions publiques sur plusieurs planètes. L’Ozeya Galaxie et ainsi que le peuple des Atmoris, ont été les fondateurs originaux autour de cette union. Par leurs expertises scientifiques, ils sont aussi reconnus pour avoir été les premiers à avoir défait les armes de la Flotte de l’Empire Akhanien.

Aujourd’hui loin de cette guerre historique ou de cette discorde froide entre les deux principaux opposants galactiques, je m’amuse souvent à dire à mes proches que le sujet d’actualité controversé de la Confédération Jumarienne ne vient pas des deux peuples fondateurs de cette organisation, mais surtout de ces deux voisins démocratiques. Asthar et Belgrum sont dans une lointaine rivalité de plusieurs siècles depuis la disparition de l’ancien régime exterminateur de l’Empire Akhanien.

Et malgré ces tirades politiques de ma part, je me passionne plutôt à naviguer en dehors des frontières officielles. L’Atlas-IV, comme de nombreux vaisseaux en recherche des données scientifiques, est surtout localisé à l’extérieur des limites étatiques certifiées. Le but inavoué de ces missions est de rendre le large territoire, séparant le Royaume d’Origorn et la Tri-Nation [Confédération Jumarienne, Huitième République ; surtout appelée communément Asthar et la République Stellaire de Belgrum], civilisé, habitable et formée autour d’un gouvernement pour combler le vide abyssal des cartes stellaires entre ces nombreux territoires.

Cependant, il ne faut pas montrer un grand optimisme à ce projet de grande envergure au court-terme ; je crains même que mes petits-enfants ne voient la finalité de ce projet de leurs vivants vu le temps à prendre pour coloniser d’abord les systèmes solaires de satellites, de débusquer les organisations criminelles et de réglementer les régions pour savoir à qui appartient le territoire en question. Cette vaste région touchant la totalité des frontières des grandes puissances, chaque chef d’État privilège d’agrandir leur territoire ou de leur donner à un partenaire proche pour avoir allié de choix sur ces contrées galactiques.  

Intéressé par la science politique durant ma jeunesse, elle a longtemps été une source d’inquiétude auparavant. Elle fait parti des enjeux qui m’inquiètent moins qu’avant, mais qui me permettent toujours d’avoir un œil critique aux évènements actuels. La guerre froide entre Egoria et les Sismantistes fait partie des éléments, qui peuvent énormément alarmer l’univers connu et il ne faut au grand jamais minimiser le drame des campagnes d’Hamsphare, mais nous sommes encore loin des innombrables guérillas que j’ai connu entre les deux principales factions. En souvenir de cette époque conflit idéologique intergalactique, j’ai un petit déclic qui me revient en tête. Je n’ai pas visualisé le message non-lu envoyé sur mon Holophone de mon petit-fils.

Installé de nouveau sur le canapé qui en face du panorama me permettant de voir ces paysages spatiaux, je reprends la petite boucle métallique pour aller chercher le fameux message. Mon petit-fils, étudiant et adorateur de la science politique, vient de m’envoyer une citation de l’un de ses professeurs préférés, Henry Clemens : « Celui qui connaît le passé, peut connaître le futur ». Cette maxime est intéressante que je vais mettre bien sûr dans mon bloc-notes. À cette phrase-choc, je me l’approprie à ma propre personne, même si elle peut faire parler un grand nombre des évènements actuels ou même pour les puissants de l’univers. Cette fameuse sentence me rappelle ainsi la différence de mon passé en tant que technicien-radar chez Egoria et du rôle de contrôleur-spatial dans la Confédération Jumarienne.

Le rôle de contrôleur spatial fait parti des emplois moins laborieux et exigeants sur ce territoire que sur d’autres. Nos principales fonctions s’occupent surtout d’établir les chemins à suivre et d’identifier les anomalies des systèmes solaires qu’on peut trouver dans les archives. Dans des charges annexes, on peut aussi préparer des satellites avec les ingénieurs pour les envoyer sur des astres importants. Même aujourd’hui, comparativement à toutes mes expériences dans le passé dans mon service national pour Egoria, je suis heureux de trouve ce confort que j’ai toujours rêvé. La retraite sur ma petite planète d’origine n’a jamais été pour moi et cette légère reconversion professionnelle me permet de retrouver toutes les beautés que j’ai rêvé de découvrir durant ma jeunesse.

Ce panorama me donne toujours l’impression de la grandeur. Souvent cette salle est actée pour nos pauses ou même pour ceux qui ont une patte bien plus artistique. La vitrine en face est longue, similaire à aquarium de la nature indélébile et libre de chacune de ses mouvements. Au plus proche de cette vitrine, une petite lueur bleue reflète à la grande fenêtre. Dans le but de garder une petite forme d’obscurité pour cette salle liée surtout à la relaxation, les lumières sont plutôt atténuées et discrètes. Ce jeu de luminosité me rappelle énormément mon premier rendez-vous romantique avec mon épouse sur la lune d’Imata. Dans cette ambiance décontractante à souhait, où je suis seul à profiter de ce spectacle, mes yeux sont toujours fixés sur au décor mobile, nous faisant quitter la géante gazeuse.

Silencieux, assis dans le canapé central de cette salle, j’entends les portes magnétiques d’un coté s’ouvrir. Peut-être qu’un membre de l’équipage cherche aussi à contempler ce paysage magnifique. Cependant, je ne suis pas réellement surpris de voir de son un mètre et quarante centimètres, un petit Oze avec ses plumes jaunes, blancs et noirs marcher nerveusement dans la salle. La respiration du plumé est lourde, peut-être parce qu’il me cherche depuis une heure ou deux.

Actuellement dans mes deux semaines de congés, j’ai énormément profité de la première semaine dans mes temps-libres entre diverses activités telles que la lecture de quelques livres, que les mini-jeux sur mon holophone, que les discussions avec quelques collègues de sujet anodin et qu’observer ce magnifique panorama. Les deux premières activités sont surtout concentrées dans mon quartier, mais pour les deux autres activités, je me déplace souvent vers la cafétéria ou vers ce centre d’observation pour faire vivre ces activités.

Et dans cette logique de vacance et en pénurie d’employés dans le domaine du radar, le Commandant Meto a choisi l’archiviste Kled Juirior pour me remplacer. Malheureusement pour ce pauvre Oze, il est très loin d’être habitué à ce travail. Ses récentes réactions sont toujours liées à une inquiétude depuis le début de cette nouvelle fonction. Exacerbé, il est venu me poser des questions deux fois sur l’agenda à suivre et les consignes autour de mon emploi habituel.

« Il a un problème, Kled? » Demande-je doucement, sachant éperdument que cela doit être une autre question technique où les consignes ne sont pas aussi simples qu’à l’habitude. Le jeune Oze, par son aile droit, frotte sa légère tête pour essayer de formuler son inquiétude. De son petit uniforme lié à l’ingénierie de couleur bleu foncé avec des petites bordures jaunes pour identifier son rôle dans l’Atlas-IV, il se distingue beaucoup des membres originaires d’Ozeya Galaxie.

Contrairement au calme habituel des membres de son espèce, je perçois facilement que Kled est d’une grande nervosité et certainement effarouché des nouveautés. « Excusez-moi de vous déranger dans vos vacances, Contrôleur Drake. Je ne suis vraiment pas habitué encore avec la salle des données. J’ai plus l’habitude d’aller ranger les données de vos radars que les analyser. » Répond l’Oze encore extrêmement crispé d’un futur jugement de ma part.

« Aucune inquiétude, Kled. C’est très complexe cette salle. Il faut juste s’habituer à ces petits aléas. Ce sont les lumières des coordinations changées qui clignotent tout le temps? » Hypothèse-je donc dans une première théorie par l’expérience d’instruments de mesure sont troubles. Lui laissant le temps de penser avant de répondre, il réfléchit comment me faire imager le problème en question. Le souci technique semble assez complexe à expliquer. D’une main, je redresse les maigres mèches blanches qui me restent sur le crâne, attendant une réponse de celui-ci. De quelques têtes de plus que le jeune Oze, je n’inspire pas vraiment la crainte vu mon apparence. C’est pour cette raison que je ne suis jamais réellement sur le terrain durant un conflit armé. Petit, efflanqué et assez vieux pour un être humain, ma jeunesse a toujours été dédiée aux laboratoires et aux salles de données d’Egoria.

« Ce n’est pas au sujet du tableau de bord et ces lumières, monsieur Drake. » Commence-t-il en frottant son long bec. « C’est au sujet de la carte stellaire, j’ai eu des légers problèmes avec. » Termine l’Oze. Je me gratte le nez, réfléchissant un peu sur les problèmes ou les complexités les plus généralisées autour de cette fameuse carte. À une autre question rapide, s’il voit que des satellites ou des détecteurs d’énergies n’apparaissent pas sur la carte, l’Oze me répond par la négativité. Essayant de me l’expliquer comme une surcharge d’énergie, dans les enregistrements de la carte stellaire, je ne vois pas à quoi cette anomalie peut être réellement coordonnée.

Curieux encore de cette étrangeté, je me convaincs d’aller voir personnellement la fameuse salle pour vérifier. Kled, extrêmement gêné, essaie de me convaincre ne pas prendre du temps de mes vacances pour me rendre aux lieux de travail. Néanmoins, au vu la curiosité notée de l’Oze a vécu et les données enregistrées dans les archives, je préfère me rendre sur place au lieu d’essayer de deviner le problème avec des descriptions très abstraites de mon collègue. Profondément embarrassé, il s’excuse plusieurs fois en plaçant mon nom de famille après un « Monsieur » ou encore un « Contrôleur ». Peu habitué à cette hiérarchisation surtout dans le modèle de la Confédération Jumarienne, je lui demande d’utiliser mon prénom et de me tutoyer.

« Bien sûr, Galerik » Me répond l’Oze, me laissant un petit ricanement à la prononciation de mon prénom. Je ne fais pas attention d’abord, rangeant mon holophone dans mes poches et commençant ensuite à prendre la direction du local de la salle des données. Dans les couloirs entre noirs et gris foncés, peu de membres de l’équipage passent pour que le jeune Oze en rajoute quelques mots supplémentaires pour s’excuser de me déranger. « Vraiment désolé de te déranger, Galrick. On me dit souvent que je peux énerver les autres avec un tel comportement, mais les consignes ne sont pas simples dans cette petite salle. » Me répète-t-il dans le couloir vide, faisant un petit écho à sa voix. Devant cette anxiété, je décide de lui laisser une petite réponse réconfortante. 

« Ne t’en fait pas. Je peux comprendre que les détails ne soient pas simples autour des instructions. Nos agendas sont souvent pour les habitués à ce travail ; alors oui, on peut facilement perdre ceux qui viennent d’un autre domaine. Et je pense que tu as un petit tracas avec mon prénom. Il est composé, ce n’est pas juste un mot. On dit Gal en premier et Elrick en second. » Ses yeux manifestent un petit malaise, laissant son petit bec se cogner une ou deux fois pour essayer de formuler une demande de pardon. « Ne t’excuse pas, plein de gens font cette erreur au début. Et c’est vrai que mes parents ont été un peu méchants envers ma personne. Tous les êtres plus oraux ont massacré mon prénom. » Rajoutant ces informations, je laisse un petit rire que l’Oze essaie d’accompagner, toujours pris dans sa gêne.  

Marchant environ dix minutes pour rejoindre la localisation, les petits chemins de l’Atlas-IV sont encore calmes de toute vie, hormis pour Toudarin Boulok, le grand Oumarus s’occupant de la petite armurerie du navire. À notre rencontre pour se diriger vers la cafétéria, il nous a laissé un bref salut avec sa grosse patte. Bien plus imposant par sa morphologie et surtout par ses habitudes alimentaires que nous deux, Toudarin s’occupe des armes et des canons du navire depuis plusieurs années. De ses petites oreilles rondes et de sa grande truffe, de nombreuses rumeurs théorisent sur notre armurier préféré se sont manifestés. On spécule beaucoup sur le fait qu’il est peut-être borgne depuis une dizaine d’années. Néanmoins comme tous les Oumarus en question, son flair lui permet d’identifier les êtres autour de lui et même de mieux guider son chemin que sa vue d’origine.

D’environ deux mètres et trente centimètres, on se sent toujours très minuscule devant cette masse. Le nom cette espèce a été trouvé surtout par les Kriems, une autre espèce de plumés. À l’époque, ces larges mammifères se définissaient d’abord comme des Forestiens. Très rigolo au début par cette projection d’eux-mêmes, ceux-ci se sont sentis offusqués par les blagues autour de leur nom d’origine des autres espèces. Cette identification s’est faite surtout par le fait qu’ils habitaient originalement dans des petites huttes aux creux de leurs principales forêts sur leur planète natale, Relly. Les Kriems ont préféré largement les identifier aux noms des Oumarus, déformant légèrement le nom d’une espèce des animaux connus sur la planète des plumés bleus. 

Arrivant devant les portes magnétiques de la salle de donnée après avoir rencontrer le sympathique Toudarin, le glissement des portes mécaniques rappelle celle de toutes les autres portes du navire. Les lumières s’allument automatiquement dès qu’on rentre dans le local. Kled Juirior se dirige d’abord sur le tableau de bord des enregistrements des dernières heures, pendant que je me dirige doucement vers la carte stellaire affichée sur un mur. Je remarque une petite étrangeté dans cette carte stellaire, surtout dans les recoins les plus étrangers de l’univers connu.

Des neuf galaxies approfondies par les scientifiques, par les pionniers et par les explorateurs, l’une d’entre-elle fait partie d’un mystère profondément incomplet et obscur pour tous les domaines qui ont fixé des paradigmes et des modèles à chacune des recherches méthodologiques. Dans ce secteur, séparant les grandes entités politiques, une galaxie ne fait pas partie d’une unanimité de la part des chercheurs.

La Galaxie d’Akkiru est énigmatique, non uniquement pour les experts en physique ou en chimie, mais aussi pour les experts des domaines sociaux. Psychologiquement, ceux qui décident d’habiter un moment dans cette galaxie ont plusieurs symptômes se calquant à l’aliénation, à la folie ou même à la dépression. Aucun psychologue n’est unanime ce qui apporte ce lot de problème. Un groupe de spatial-psychologue a théorisé que des particules pouvaient peut-être expliquer ce dérèglement mental, cependant rien ne confirme encore cette thèse. Cette question d’éloignement du domaine n’est pas uniquement liée au service comportemental. Pour mon petit-fils et d’autres chercheurs dans le domaine de la science politique, la Milice d’Akkiru est dans la question du tabou.

La Milice d’Akkiru est reconnue pour être une anomalie aussi. De leurs sombres armures ou de leurs visages masqués par un casque, ils commandent en silence des groupes de mercenaires pour éviter que des touristes s’approchent de leur secteur malade. Longtemps en réclusion, ils sortent parfois de leurs mondes pour des raisons encore très étranges. Ils vont volés dans des secteurs civilisés, non des êtres pour l’esclavage et non des Zenith pour profiter d’une économie prospère ; ils viennent dérobés des œuvres d’arts, des livres ou même des sculptures.

Devant cette étrangeté isolée et unique, mon petit-fils m’a avoué que les chercheurs dans le domaine sont très vagues sur le sujet, par son impossibilité de définir ce qu’ils sont idéologiquement. Ils ne revendiquent jamais un territoire et ils ne s’identifient même pas d’une théorie politique. Cette milice ne se veut pas aussi d’une pratique sociétaire ou d’un aspect économique fixes. Leurs seules certitudes sont surtout dans son isolement et dans son mysticisme.

De cette galaxie, je vois que la totalité des détecteurs forme une ligne directe avec les Lunes d’Akhan ; une région connue pour attirer les pires bestialités et d’innombrables groupes terroristes. Par ces nombreuses détections étranges, je me tourne vers l’Oze toujours en recherche de la cocasserie qui m’a amenée dans ce local. « Est-ce que tu as rapporté les voyages entre la Galaxie d’Akkiru et les Lunes d’Akhan? C’est très important de les envoyer au Commandant Meto et aux officiers d’Origorn. » Le Royaume Stellaire d’Origorn est subtil par son éloignement et aussi par ses traditions.

Devenu un grand allié depuis la Révolution Sismantiste, elle a longtemps représenté une menace pour les pensées matérialistes pour sa culture encore dans les principes de la royauté et d’une forte religion. Préférant largement le système monarchique, Origorn est toujours resté avec leurs paradigmes du chevalier et du droit divin. Voisins des Lunes d’Akhan, ils revendiquent ce territoire depuis la fin de la guerre contre l’Empire Akhanien. Avant de le revendiquer, ils ont toujours cette mission très compliquée de pacifier le territoire. Cette mission est pratiquement impossible vu toutes les formes de radicalisme qu’on retrouve dans ces systèmes solaires.

À la fin du conflit avec l’Empire Akhanien, tous craignaient énormément les tentations impérialistes du nouveau Roi. Avec la Révolution Sismantiste, voisin de leurs frontières, le Royaume d’Origorn est maintenant un allié naturel pour contrer l’expansionnisme rouge qui se revendique de l’égalité absolue. Ce rapprochement est difficile à conceptualiser pour une monarchie toujours liée avec le droit du sang et une Confédération liée à une méthodologie scientifique même dans leurs décisions politiques. La diplomatie aide beaucoup depuis plusieurs années, surtout avec la Confédération Jumarienne voulant à tout prix que toutes les puissances puissent discuter entre elles.

Revenant sur la carte après, mes yeux se fixent de nouveau vers ce trait énergétique. Ces transports entre les Lunes d’Akhan et la Galaxie d’Akkiru m’intriguent énormément. « Oui, j’ai envoyé mon rapport au Commandant Meto et aux officiers d’Origorn. Je n’ai cependant pas eu de réponse de la part des officiers monarchistes. » Répond l’Oze, toujours concentré à chercher l’archive problématique des cartes. Avec le sourire, je lui réponds que cette réaction est normale de la part d’Origorn. 

Ils sont plutôt taciturnes au niveau d’une accusation de réception. « J’ai trouvé! » S’exclame Kled en affichant la carte stellaire qui l’a effrayé. Sans complication aux débuts, je pose un regard sur les innombrables lumières habituellement sur l’atlas galactique. Puis tout d’un coup, toutes les lumières sur tous les satellites et sur tous les détecteurs ferment. Je recule mon visage, surpris par cette réaction immédiate. Trois secondes plus tard, une centaine de lumières aléatoires, représentant logiquement les systèmes électroniques de plusieurs machines, s’illuminent intensivement avant de s’éteindre… sauf pour une unique et étrange lumière. Cette anomalie reste figée sur place pendant au moins une minute. En dehors des frontières de la Confédération Jumarienne et de Belgrum, elle reste présente jusqu’à temps qu’elle s’éteigne toute seule.

Puis, une dizaine de seconde plus tard, tous les satellites et les détecteurs reviennent à la normale, s’allumant avec la même intensité. Songeur,  je dépose mon pouce et mon index sur mon menton. Alors oui, c’est une vraie intrigue pour moi. Je me souviens cependant que l’ancien contrôleur spatial m’a déjà touché quelques mots aux plus grandes étrangetés qu’il a pu voir dans sa longue carrière. Le bec de Kled se tourne vers moi peu après, attendant une explication logique de cette surcharge curieuse.

« Je ne vais pas te mentir, Kled… mais c’est la première fois que je vois ça de ma carrière. J’ai cependant quelques souvenirs que l’ancien contrôleur spatial a déjà vu une panne similaire. Cette rareté est très anodine. Je t’assure qu’il n’existe aucun danger réel. C’est soit un problème dans la triangulation ou soit un tracas dans les mises à jour. Selon mon ancien mentor, cette anomalie ne se répète jamais deux fois. Donc, ne t’inquiète pas d’avantage, mon ami. » Je décide d’aller vers la réponse la plus prosaïque envers ce phénomène. Sans le dire à l’Oze, je théorise aussi l’idée que les lumières dispersées sur la carte, qui ne s’éteignent pas, font parties des plus vieilles machines. Par l’usure, on voit souvent des pannes étranges, mais logiques vu l’âge des dispositifs.

Entre soucieux et soulagé, Kled s’excuse encore de m’avoir déranger. Bienveillant, je lui demande encore d’arrêter de s’excuser pour une marque de prudence. Cette qualité est même très suggérée dans le rôle de contrôleur-spatial. « Et ne t’en fait pas, Kled. On commence tous quelque part et on apprend toujours des nouvelles choses à chaque jour. Tu ne dois pas être gêné de demander de l’aide aux autres pour t’améliorer. On le fait tous à nos débuts. » Déchargé de mes mots d’une pression, je crois même voir un sourire se dessiner par son bec.

Quittant la salle des données, je peux enfin me remettre à mes activités vacancières pour profiter au maximum du reste de ma semaine avant de retourner au travail. Sortant complètement cet évènement de ma tête, j’ai profité largement du lendemain à essayer de devenir un peintre amateur. J’ai cherché à dessiner les traits de mes dernières images enregistrées dans la salle d’observation de l’Atlas-IV. Devant mes innombrables tentatives de toiles, malheureusement très laborieuses, je me suis arrêté à un élément fondamental dans ma vie : Après cette vaine tentative artisanale, je vais rester plutôt dans le processus de la photographie spatiale que tenter de devenir un grand peintre reconnu.

Au second jour, je me suis tourné vers Komon, un Rezanerd aussi en vacance et occupant habituellement un poste d’exobiologiste. On a décidé tous les deux nous de faire un petit jeu de stratégie. De sa fourrure rouge et blanche, il m’a rappelé plusieurs fois d’être attentif à son espèce lorsqu’on simule des petits conflits virtuels. Jouant entre le bluff et l’intelligence, il s’est servi de ma perspicacité pour la retourner contre moi. Recréant sa carte des provocations lorsqu’il a écrasé mes derniers pions, j’ai critiqué sa petite taille, ne pouvant pas observer ces yeux pour mieux me fixer dans ce jeu. Mauvais perdant, me répète-t-il plusieurs fois avant que j’accepte d’emblée ce titre.

Puis au troisième jour, je me retrouve à la cafétéria, m’ennuyant légèrement de contact social devant ma faillite artistique du premier et tactique du deuxième jour. J’ai fait exprès pour me retrouver dans les mêmes heures que mes amis, actuellement au travail, se retrouvent ici durant leur pause-dîner habituel. Cette cafétéria est assez immense dans le navire, surtout dans le but de pouvoir supporter les conversations de tous les usagers de l’Atlas-IV sans déranger nos voisins respectifs. Pouvant avoir entre deux cent à trois cent êtres au maximum, aujourd’hui, on n’est qu’une cinquantaine. À ce rendez-vous confortable je me retrouve en face des deux sièges principaux du commandement du navire. Le Commandant et le Vice-Commandant ont l’habitude de partager les repas ensemble, pendant que le troisième siège s’occupe de formalité.

Alla-Satirum-Lia-Aya-Meto-Delik est le nom entier de notre fameux commandant. Souvent les étrangers du système des noms des Atmoris se perdent à quel patronyme ils doivent se référer pour le prénom. Pour cette espèce, il faut toujours utiliser l’avant-dernier nom pour les identifier correctement l’appellation personnel d’un Atmori. Chacune des dénominations ont un sens bien précis, exposant leurs origines, leurs communautés et même leurs écoles.  D’une nature stoïque et calme, les Atmoris ont eu une longue histoire spatiale avant de se retrouver dans un mariage étrange avec les Oze.

Ces deux peuples représentent largement une majorité des êtres habitants dans la Confédération. Les Atmoris peuvent être décrits en général comme des poissons humanoïdes, variant toujours des couleurs différentes. Ce peuple est surtout reconnu pour vivre dans les océans. Avant une alliance guerrière et après politique avec les Oze, ils ont longtemps vécu dans les zones aquatiques de plusieurs mondes. Même, je me souviens que plusieurs historiens nous rappellent que malgré leur colonisation spatiale, ils ne connaissaient pas beaucoup la surface de leur planète d’origine.

Ingénieux, travaillant et intelligent, ils ont longtemps été utilisés par les précédents empires comme les Pollackiens ou par les Rezanerds pendant leur ascension au pouvoir. Même les Atmoris ont construis largement les principales armes que les grands Félins de Pollack ont utilisé et utilisent encore aujourd’hui. À la fin des grands empires conquérants, ils sont devenus plus autonomes et ils ont trouvé des Oze pour les aider à manifester des principes étatiques. Meto, de ses grands yeux moelleux et noirs, est toujours en discussion avec le vice-commandant Oze Deril Fuyior. De couleurs rouges et gris, les plumes du second démontrent un certain âge. Avant mon arrivé dans le navire, les deux principaux capitaines du navire se connaissaient bien avant de recevoir cette promotion pour monter en grade.

« Ce n’est pas certainement la meilleure publication d’Oscar Hemingway. » Continue Deril sur la petite discussion légère qu’il a avec Meto. « Mais, il faut comprendre que le sujet est très difficile à confirmer les informations dans ce régime. » L’un des journalistes et correspondants les plus connus de Belgrum est toujours une sommité sur le sujet de l’intergalactique. Son dernier article est cependant futilement critiqué par le Commandant Meto.

De sa voix calme, le commandant répond à son vieil ami pendant que je bois mon petit jus d’uranja, en écoutant ce débat inoffensif. « Deril. Je ne suis pas contre son dernier article, mais je t’avoue avoir de la difficulté de comprendre la raison d’écrire sur un sujet aussi controversé et complexe à la fois. Je ne veux pas défendre le régime totalitaire de Demetrious Stakrine ; je suis d’accord que c’est l’un des plus grands génocidaires de notre époque. Il ne faut pas oublier d’analyser et de confirmer tous les éléments avant d’accepter une vérité. En interrogeant des ressortissants de Carslam-II, je trouve cela réellement imprudent de sa part. On connaît cette planète, elle est pire de ce que Stakrine peut faire pour justifier le sismantisme radical à travers sa région, mais on n’est pas certain que ces réfugiés disent la vérité premièrement. Et deuxièmement, il faut penser que la famille de ces témoignages, bien qu’anonymes, va peut-être être massacrée. Leur secret n’est pas assuré au long-terme, surtout si l’orgueil des violents représentants sismantistes de Carslam fait pressions à Stakrine pour pousser une enquête dans ce domaine. » Le Commandant Meto est d’une double-critique, d’un coté, il pense à la difficulté de vérifier les informations fournies et de l’autre, il croit à cette dangerosité pouvant anéantir les familles des proches, habitant toujours sur le territoire.

Écoutant les deux opinions fortement passionnantes pour le calme et la diction des deux commandants, je reste silencieux. J’aime beaucoup ressentir la paix entre ces deux êtres, malgré leurs oppositions sur plusieurs débats. Parce que ce n’est pas la première fois que je remarque cette opposition idéologique entre les deux commandants. En réalité, ce duo atypique de dirigeants n’est jamais en conflits majeurs entre eux. Ils préfèrent amplement miser sur leur complicité du passé que se diviser sur des sujets politiques ou sociaux pouvant les déchirer. En plus, j’ai toujours l’impression que les deux opinions peuvent se valoir, car leurs argumentations, à tous les deux, se tiennent. Seules leurs conclusions et leurs interprétations sont en contradiction.

Pleinement dans cette conversation, Meto et Deril arrêtent brutalement leurs discussions en voyant un petit mouvement s’approché de ma position. Finissant mon jus, je suis curieux de pourquoi leurs concentrations sont brisés et je me tourne la tête vers où les yeux, circonspects, se dirigent. Peut-être que Toudarin a encore essayé vainement de voler la nourriture des autres utilisateurs de la cafétéria, par une approche aussi discrète que grossière vu ses manières. Tournant trop ma tête vers les autres tables en arrière de moi, je reçois presque les plumes noires d’Oze en plein visage. Heureusement, ce contact rapide arrive sur mon épaule et sur mon dos. À cette interaction maladroite, les deux commandants lancent un petit ricanement. Surpris, je regarde vers la direction d’où vient cette aile pour voir Kled. Le jeune Oze, qui me remplace dans mes fonctions, est encore à bout de souffle, m’ayant peut-être cherché dans mes quartiers ou dans la salle d’observation.

Écorchant quelques mots maladroits et inaudibles par l’agitation, je comprends rapidement son intention de ce geste. Je me lève de mon siège, entendant les légers rires de Meto et de Deril sur la nervosité visible du jeune Oze. Kled Juirior, jeune archiviste, arrivé depuis trois mois dans l’Atlas-IV, a une réputation assez élevée de fausses frayeurs pour une petite erreur sur un ordinateur ou encore par une interprétation altérée dans la panique intense pour aller sur une pente descendante infernale. Quittant la cafétéria avec mon remplaçant, je saisis qu’il me dirige encore vers la salle des données. M’adressant quelques mots rapides, il m’est encore difficile d’identifier le problème par le lot de phrases qu’ils me formulent.

Arrivant dans la salle des données, le jeune Oze me dit de patienter avant d’aller chercher les enregistrements qui sont encore problématiques. Ayant pointé de l’une de ses ailes la carte stellaire, il est facile de conclure que le problème vient encore de l’atlas stellaire. Je vide mon petit jus avant de m’ouvrir à lui. Visiblement nerveux, je lui suggère uniquement de reprendre son souffle et de se calmer. Son émoi est perceptible parmi chacun de ses mouvements. Il peut se perdre beaucoup dans le maniement du tableau de bord. Puis, plus paisible, il me dit le problème : Il a vu la même panne que la dernière fois. D’une nature sereine, je lui réponds que c’est possible que ce phénomène se répète, mais les satellites qui vont apparaître sur la carte ne vont jamais être les mêmes. Donc, inutile encore de paniquer. En plus, si on se retrouve dans le cas d’une connexion répétitive et diverse de ces satellites et de ces détecteurs, peut-être qu’on a une confirmation d’une mise à jour intergalactique avec la coopération de toutes les grandes puissances.

Affichant l’enregistrement litigieux de la carte stellaire, je regarde le récent problème d’un œil nouveau jusqu’à temps que je me rends compte de la mauvaise manipulation de mon collègue. Cette carte, je l’ai déjà vu la dernière fois. J’ai un peu de difficulté de le reconnaître à ses premiers environs, mais c’est surtout lorsque je vois la dernière lumière s’affichée que je me rends compte de son erreur. Je me souviens de cette lumière s’affichée sur un petit territoire, voisin de Belgrum et de la Confédération Jumarienne.

Cette intensité à l’extrême-sud des deux grandes puissances s’affiche toujours avec la même vaillance, et tout en étant la seule survivante de toute la carte stellaire. J’attends que cela revienne à la normale avant de me tourner vers Kled. « Tu dois avoir fait une erreur, c’est le même enregistrement que la dernière fois… » Dis-je avec une once de gentillesse pour éviter qu’il se sente attaqué par mes propos.

D’une voix rapide, la tension devient pesante lorsqu’il me mentionne une rareté technique jamais-vu : « Ce n’est pas l’enregistrement de la dernière fois. » Commence-t-il où ses mots se disputent entre un calme relatif et une certaine forme d’anxiété. « Cette panne se répète depuis les deux dernières heures. Au début de cette étrangeté, sous tous vos respects, j’ai cru peut-être à un problème interne du vaisseau. J’ai demandé donc à un ingénieur de vérifier si on a un problème de coordination dans le tableau de bord. En même temps, j’ai envoyé un rapport externe pour demander si des vaisseaux dans les environs détectent le même problème que nous. » Avant de sortir son holophone de son uniforme d’Atlas-IV, Kled m’avertit que l’ingénieur n’a absolument rien trouvé de problématique à l’intérieur du tableau de bord. Il recherche ensuite dans sa messagerie maintenant coordonnée avec la messagerie du poste de contrôleur-spatial.

« Ils sont tous incontestables sur ce dysfonctionnement. Ils l’ont tous subis. Plusieurs contrôleurs m’ont même envoyé les enregistrements, les rapports et les dates de cette erreur. Le deux septembre et le quatre septembre 211 après la Grande… » Immergé dans ses messages, il lit d’abord la date du message venant de l’officier sismantiste, le faisant stopper dans son élan. Tous les grands, les moyens et les petits États utilisent la chronologie de la Chute du Feu-Rouge, l’ancien empire expansionniste des Rezanerds, s’indiquant donc par « Le deux et le quatre septembre 786 après la CFR… » Rectifie mon compagnon, se rappelant que seul l’UST – L’Union Sismantique des Travailleurs – utilise la nouvelle chronologie clamée par leur Secrétaire-Général Demetrious Stakrine. « Ils ont tous eu le même problème dans leurs cartes stellaires respectives. Leurs enregistrements sont complètement identiques à ce qu’on a vu ici la première fois… »  Cette fois, je suis complètement muet de stupeur. Mon silence me perturbe moi-même. Ce problème massif n’est pas dans une registration habituelle. Il passe en boucle et créé toujours le même dessin des cartes. 

« Il faut en parler au Commandant Meto, Kled. Je ne peux pas te donner de réponses sur ce qu’il se passe, mais c’est généralisé et peut-être plus urgent que je le pensais. Si des satellites ou des détecteurs tombent en panne, des organisations criminelles risquent de profiter des territoires déconnectés. » Essuyant mes mains sur mon pantalon des petites graines accumulés sur mes mains à cause de mon précédent repas, je dépose un index en haut de la carte stellaire pour faire rejouer cette scène étrange. Je le fais reculer au moment qui me rend le plus perplexe. L’enregistrement se stoppe à la carte complètement vide de lumière sauf sur cette seule et unique lueur blanche. Je pointe doucement mon index vers celle-ci.

« Est-ce que tu peux me dire ce qu’il a dans ce système solaire avant de faire ton rapport au Commandant Meto? » Toute cette singularité me rend curieux de savoir pourquoi une seule lumière reste en place, comme si elle cherche à se distinguer des autres localisations habituellement visibles. Pendant que Kled va chercher les informations sur la carte stellaire, j’essaie d’élaborer une théorie rationnelle à cette surcharge mystique. Après une minute et sans avoir trouvé quelque chose de logique, la voix de Kled me réveille de ma torpeur. « Selon les données officielles, on retrouve quelques stations scientifiques dans les géantes gazeuses et sur des mondes désertiques du système solaire en question. Mais au plus proche de son soleil, il existe une planète fortement habitée, entourés de deux lunes, du nom de Constantinox. »

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Nascana
Posté le 21/06/2020
Alors, déjà j'aime beaucoup la première phrase qui retient bien l'attention. On se demande quel lien particulier le personnage entretien avec les étoiles.

Après le personnage, c'est intéressant d'avoir un homme assez âgé comme personnage principal, ça change de d'habitude et cela peut permettre de montrer qu'il s'appuie sur son expérience. Après il y a son jeune collègue, j'aime bien l'idée qu'il y a une transmission de connaissance entre les deux.

Tu parles du petit-fils plusieurs fois dans ce prologue, j'en conclu qu'il doit avoir son importance par la suite et que peut-être même nous le suivrons.

J'ai bien aimé les réflexions philosophique du personnage, qui nous apporte un petit côté "sagesse" et nous fait réfléchir.

Les personnages sont présentés de manière à ce qu'on les distingue les uns des autres même s'ils ne sont pas humains. Chacun à son petit trucs qui permet d'être différencié des autres.

J'aime bien l'idée de cette panne généralisé qui cache peut-être autre chose de plus important. A la fin, on a vraiment envie de comprendre ce qu'il en est.

Par contre, j'avoue que j'ai eu du mal à retenir toutes les informations concernant la géopolitique. Ça fait beaucoup d'un coup et sans carte à laquelle se reporter, c'est plus dur.

Par ailleurs, Kled court beaucoup et je me demande pourquoi il ne téléphone pas tout bêtement à Gal-Elrick pour lui demander son aide. Après tout, il a son holophone sur lui.

Sinon il y a des problèmes aux niveaux de l'écriture de certaines phrases comme des manques de mots ou des "que" à la place de "dont". Beaucoup commence aussi par un participe présent, ce qui n'est pas forcément un problème sauf quand ils se font trop nombreux.

Je continuerai à lire demain et j'espère que mon commentaire a pu t'aider.
BearOmega
Posté le 21/06/2020
Merci beaucoup pour ton commentaire, Nascana. ;)
Contente que ce chapitre te plait.
Knaaki
Posté le 11/06/2020
Hello !

Ce prologue n'est pas si mal, mais ça reste un chapitre 0 plus qu'un prologue. Je retrouve le même problème qu'avec ton introduction, qui est de vouloir beaucoup, beaucoup en dire sur ton univers, sur ses particularités, en oubliant, finalement, ce fil rouge qui te fait avancer dans l'histoire.

Particulièrement avec un prologue, on doit avoir un avant-goût de ce qui nous attend, et on peut s'en passer. Or là, bah on a beaucoup d'explications, beaucoup d'informations pour finalement peu d'interrogation, et de familiarisation avec l'histoire.

Dans ce chapitre, ta principale erreur est donc de vouloir trop en dire. On peut facilement ôter plus de la moitié du chapitre sans perdre l'intrigue. Alors certes, certains points, dans ce cas, mériteraient d'être éclairés, mais pas par des explications de plusieurs paragraphes. Il nous faut un peu plus d'immersion. On doit pouvoir sentir et vivre le personnage (surtout à la première personne) tout en apprenant et se familiarisant avec l'univers, ce n'est pas un cours de théorie.

Après, toute dépend dans quel type de narration tu veux t'inscrire. C'est vrai que cette entrée en matière fait penser aux vieux auteurs de l'imaginaire, comme Tolkien, qui prend longtemps pour présenter des bases complexes liées à l'environnement et la politique des différents peuples, mais je pense que tu dois aussi prendre en compte que les lecteurs contemporains ont plus de mal avec ce type de présentation, et qu'ils préfèrent davantage comprendre en vivant les personnages et l'histoire. C'est à toi de voire, mais le paramètre est bien là : soit tu coules ton lecteur sous de nombreuses informations, quitte à retarder le début de l'histoire, soit tu l'immerges au risque de le perdre de temps en temps sur certains détails.

Concernant la stylistique, tu as une jolie plume, mais quelques maladresses récurrentes :
• Niveau structure d'idée, tu as tendance à avoir 1 nouvelle information = 1 nouvelle explication. Répéter les mêmes structures peut entraîner une monotonie de lecture, ce qu'on ressent malheureusement pas mal ici. La structure n'est pas mauvaise, mais la répéter si.
• Tu as une forte tendance à ce que j'appelle les descriptions passives, celles qui ne font pas grand-chose. Notamment, tu utilises beaucoup le verbe "être" et des phrases simples qui sont détachées de la narration active, et ce n'est pas toujours terrible. Exemple : « Les lumières sont plutôt atténuées et discrètes » => « Des écrans opaques filtrent la lumière en hauteur »
• Tu as quelques répétitions d'idées, notamment au niveau de l'idée du paysage, qui revient pas mal

En bref, l'introduction n'est pas mauvaise, elle apporte des éléments qui sont sûrement nécessaires à la suite, mais tu enfouis ces éléments sous une quantité d'informations qui ne sont pas forcément nécessaires à l'instant T de la lecture et qui sont assez détachée du tronc de ta narration, ce qui fait que tu passes souvent en mode "off" pendant les explications, et en mode "on" pendant la narration. Faudrait trouver peut-être un équilibre plus juste entre les deux. Il faut garder à l'esprit que ton lecteur n'a pas besoin d'avoir toutes les réponses, tous les éléments d'un coup, mais qu'il peut tout à fait les découvrir, les imaginer ou les deviner au fur et à mesure. :)
BearOmega
Posté le 11/06/2020
Merci de tes gros commentaires, la poulpe.
Désolée si cela t'a déçu.
Knaaki
Posté le 12/06/2020
Mais ça ne m'a pas déçue, je te partage juste mon point de vue sur la chose :(
Nyx M. Cavalier
Posté le 11/06/2020
Coucou !

Tout d'abord, je tiens à dire que je suis une lectrice extrêmement exigeante et chipoteuse. Ce qui a pu me poser problème peut tout à fait rouler comme sur des roulettes pour la majorité, car mes goûts ne sont ni une norme ni une généralité.
Je n'ai malheureusement pas réussi à accrocher à ce prologue, tout d'abord parce qu'il ne s'agit pas d'un prologue. En effet, ceux-ci ne sont pas censés faire de l'exposition ou de la mise en situation ; leur rôle, le plus souvent, est d'accrocher le lecteur en soulevant une interrogation qui sera résolue au cours du roman, le plus souvent vers la fin. Dans ce but, ils sont souvent courts, plongeant directement le lecteur dans l'action.
Cependant, ce prologue qui n'en est pas un me montre quelque chose dont je n'ai pas douté un seul instant : vous avez des idées et vous savez les exprimer. Votre vocabulaire est riche et votre grammaire variée, quoique parsemée de quelques erreurs que j'ai listées dans la dernière partie de mon commentaire.
Je pense sincèrement que votre histoire gagnerait à commencer un peu plus près de l'action. L'exposition peut attendre, surtout dans un récit de SF qui promet d'être épique. J'ai vu la liste de vos inspirations, si bien que je pense que vous en êtes capables ! Par ailleurs, je pense que vous tombez dans le piège de dire/raconter plutôt que montrer. Ce dernier choix est plus viscéral : vous gagneriez à l'employer pour impliquer vos lecteurs dans les informations que vous leur donnez tout comme dans l'action qui, je n'en doute pas, va très vite pleuvoir.
Voilà, c'est tout pour moi. Je suis désolée de ne pas avoir accroché, je suis sûre cependant que cette histoire plaira à énormément de gens ! Ne vous découragez pas, qu'il s'agisse de travail sur le fond ou la forme. Vous avez déjà accompli énormément de travail et vous tenez le bon bout, sans le moindre doute !

Erreurs grammaticales et stylistiques :
- Présence de verbes faibles là où une alternative simple de verbes spécifiques existe ("les étoiles sont joueuses avec moi" → "jouent avec moi")
- Erreurs de relativité : un complément contextuel comme "en vacances depuis environ une semaine" doit le plus souvent être relatif au sujet de la phrase. J'ai vu l'erreur passer dans plusieurs phrases en plus de celle dont j'ai cité le complément.
- Erreurs d'adresse : quand on utilise une expression nominale alliant contenant et contenu, d'un point de vue gramatical, l'accord peut se faire librement au singulier et au pluriel, en fonction de ce qu'on veut faire ressortir. Quand on prend le point de vue du style, ce n'est pas toujours vrai. Par exemple, dans "la plupart de ces immenses cétacés a compris", il faudrait plutôt dire "ont compris", car la compréhension s'applique aux cétacés et non à la plupart, qui n'est qu'un contenant, un outil de comptage.
- Attention, une phrase "simple" (un seul verbe conjugué activement) ne peut pas commencer par "parce que", qui introduit un complément de cause.
- Les verbes de parole qui se terminent en "e" en incise de dialogue avec inversion sur la première personne du singulier prennent l'accent comme ceci : demandé-je
- La mise en forme des dialogues correspond ici aux codes anglophones, pas francophones. Cela dit, j'ai cru comprendre que vous étiez québécois, et je dois avouer que je ne connais pas votre mise en forme privilégiée à ce sujet. Cependant, une incise ne commence jamais par une majuscule comme j'ai pu le voir quelques fois.
BearOmega
Posté le 11/06/2020
Merci pour ton commentaire.
Désolée si le prologue ne t'a pas plu. Je me suis beaucoup inspirée du coté de John Scalzi au niveau de la science-fiction américaine.
Lydasa.
Posté le 07/06/2020
Coucou!
Voilà j’arrive au bout du prologue. Je comprends ce que tu veux dire par texte organique.

Ta plume est très belle, fluide a lire. On n’accroche aucun mot, c’en est presque poétique. J’aime beaucoup ton style, ta façon de décrire les choses, tu les embellies avec juste quelque mots. Il n’y en a pas de trop, ni pas assez.

Le seul problème pour moi c’est cette longueur. J’avais envie de lire, mais mon dieu, c’est long. Au début les pensées du personnage parte dans tout les sens, l’action est super longue a s’installer. Clairement ce n’est pas mon style, j’aime aller droit au but et ne pas m’embêter de details superflue. Tu as peut-être donné trop d’informations? Je ne sais pas peut-être une impression avec cette longueur.

Après ton texte a un gros potentiel, tu écris bien, certains vont adorer car oui tu a une superbe plume.
BearOmega
Posté le 07/06/2020
Merci beaucoup pour ton commentaire.
Je peux comprendre que tu n'aimes au niveau de la longueur, mais je trouve que c'est très important pour moi de préciser ce genre de détails.

Le prologue a le but vraiment de mettre une mise en contexte et surtout le début de l'intrigue. Il a beaucoup d'explications par les pensées et par les ouvertures laissées. Je comprends que tu n'aimes pas à ce niveau, mais j'espère que cela ne va pas te rebuter pour tes prochaines lectures.

Merci pour ton commentaire.
BearOmega
Posté le 07/06/2020
Sinon pour les détails superflus, je peux comprendre cette idée, mais disons que chaque détail a son importance dès le prologue. Entre la description des espèces, jusqu'aux petits détails comme l'Akkiru, cela va avoir une importance dans le récit. Même la discussion entre les deux commandants, cela va se retrouver plus expliqué dans la suite.

En tout cas, merci d'avoir lu. ;)
Lydasa.
Posté le 07/06/2020
Je vais lire jusqu’au bout ne t’inquiète pas pour ça, je suis du genre a ne jamais arrêter une lecture en cours sauf si c’est vraiment mal écrit mais comme je te l’ai dit, ta plume est magnifique alors je vais tout lire :)

Y’a vraiment que la longueur qui me gêne, le reste non, sur ce, je passe au chapitre suivant.
arno_01
Posté le 29/05/2020
Waouh ! Ca c'est du prologue !

Je me permet de donner mes premières impressions brutes, dès la lecture de ce prologue (je n'ai pas encore lu la suite, mais la commence juste après).

Tout d'abord : je vais lire la suite, c'est sur.

Je m'attendais pas à un prologue aussi long (je n'a pas regardé le nombre de mot, avant de me lancer dedans), mais ce n'est pas forcément génant.

Il est dense. On découvre un univers complexe (riche, précis, => intéressant), expliqué par une personne qui aima analysé (et dont je dirais qui aime s'écouter aussi). Ce prologue donne des aperçus sur différentes facettes de l'univers, et j'ai donc forcément envie de la lire la suite.

J'ai sur une partie des explications l'impression de relire du Tolkien, dans ses Silmarillons : une histoire riche, avec beaucoup de lien entre les parties, les implications, et présenté de manière très dense. J'ai parfois personnellement un peu de mal quand c'est aussi dense, mais je sas que d'autres apprécieront.

Le controlleur Drake, fait vraiment penser à quelqu'un qui aime regarder, analyser l'histoire, les nations en mouvements. Avec peut-être un petit air d'autosuffisance, quand à la qualité de ses analyses (pas en relaton humaine (ouextra humaine) comme il le montre avec Kled). Je me demande si nous le reverront uniquement dans ce role d'observateur, où d'acteur.

Je me met à la suite demain.
BearOmega
Posté le 29/05/2020
Wow. Merci beaucoup pour tes commentaires. C'est extrêmement gentil. Alors pour commencer, désolée pour un prologue aussi long ; je le reconnais que j'aime beaucoup précisé et marquer le temps avec mes personnages. Naturellement, ce prologue a été réécrit deux ou trois fois avant que j'arrive à ce compromis.

Aussi très heureuse que tu apprécies les nuances et les analyses des personnages. Éventuellement, Gal comme Kled vont revenir dans l'histoire, mais cela risque d'être bien plus tard.

Pour chaque chapitre, tu risques de découvrir la vision d'un autre personnage à chaque fois, essayant un peu de jouer avec le code de trône de fer, mais avec une allure plus space opéra et fantasy.
En tout cas, merci beaucoup pour ton retour. ;)
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