Fuite, fruits et fête

Notes de l’auteur : Bonjour ! C'est mon premier chapitre et ma première histoire sur plume d'argent, j'espère qu'elle vous plaira ^^ n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaires.
je sais que mon style d'écriture est assez lourd en descriptions et narrations, mais je vais essayer de mettre plus de dialogues, promis !

"Eh, toi ! Viens ici tout de suite ! Sale voleuse !"

La jeune fille cachée sous la table, dont la main venait de sortir pour attraper deux fruits, s'enfuit précipitamment. Iylie se mit à courir, ses cheveux blond pâle, presque transparents, flottant dans les airs, dévoilant ses oreilles pointues. Elle évitait habilement les étals et les bourgeois venus se fournir au marché et qui étaient accompagnés de leurs gardes du corps. Ses yeux gris aux légers reflets violets fouillaient les ruelles vides d'un regard désespéré, à la recherche de son amie. Sa peau blanche se couvrit légèrement de sueur et ses lèvres se serrèrent : elle ne pouvait perdre plus de temps. Soudain elle la vit: elle vira à droite, ayant déjà perdu son poursuivant plusieurs rues avant. Elle connaissait la ville comme sa poche, et un homme gras, rouge et hurlant, même elfe, ne pouvait la rattraper.

"Alors, les as-tu ?

_ Oui.

_ C'est parfait, j'en rêvais depuis bien longtemps, de ces fruits ! 

_ Et toi, tu as pu tout prendre ? 

_ Bien évidemment !

_ Dépêchons-nous de rentrer alors !"

Iylie suivit sa meilleure amie, Manoa, une jeune fille à la peau brune, aux cheveux noirs et aux yeux vert émeraude. Elles sautèrent toutes deux sur le toit. Devant elles, un spectacle magnifique s'offrait à leurs yeux: la grande mer des toits blancs et plats des maisons, où se reflétait le soleil, séparées çà et là par les espaces des rues. Au loin, on voyait l'eau bleue et brillante du lac de Maêman, celui de la "ville au bord de l'eau". Comme sur les autres îles qui avaient été dévastées il y avait de cela plus de mille ans, l'eau se jetait dans le vide après le bord de la région en une immense cascade. Mais elle était toujours renouvelée. 

Tout en sautant et courant par-dessus les toits et les rues, les deux adolescentes contemplaient cette vue exceptionnelle.

« Je ne m'en lasse jamais... Souffla Iylie.

_ Moi aussi. Cette vue est réellement un cadeau des dieux. Quel dommage qu'on ne puisse la voir de chez nous! »

Bientôt, elles arrivèrent à leur cachette. Manoa tapota du pied deux coins d'un grand toit blanc, qui n'avait l'air que d'être une pièce attenante à une des maisons. La moitié de la dalle bascula comme une trappe. Toutes deux descendirent par l'échelle de corde dans la pièce en dessous. 

"Mano, tu peux refermer la trappe s'il te plaît ?

_ Je m'en occupe."

Manoa referma la trappe en cognant deux fois sur le mur, puis se tourna vers la pièce. Les deux jeunes filles l'avaient aménagé de manière à pouvoir s'y sentir chez elles. Des guirlandes de petits morceaux de verre qu'elles avaient ramassés sur la plage étaient accrochées au mur, le sol avait été recouvert de tapis aux motifs orientaux et passés, de gros coussins, de grandes lanternes cuivrées à la lueur chaleureuse et de deux couvertures un peu élimées mais toujours moelleuses. Sans compter les livres étalés un peu partout, ceux qu'elles enchaînaient chaque soir. Sur un des murs, un cadre était accroché, avec une photo à l'intérieur. On y voyait Iylie et Manoa aux alentours de 6 ans, quatre adultes souriants et une petite dame âgée. Dans ce même mur était creusé un trou assez grand, où des plateaux coincés horizontalement permettaient de poser des livres. 

Manoa fixa tristement le cadre.

"Et tadaaam ! » dit Iylie, toute fière, en sortant les deux fruits qu'elle avait eu tant de mal à voler.

Elle s'arrêta en remarquant la tristesse qui voilait les yeux de son amie. 

« Ils me manquent... chuchota cette dernière.

_ Moi aussi, mais on ne doit pas se laisser abattre ! Leur mort était un coup du destin, à nous de forger le nôtre. Je te rappelle qu'on a promis à mimi qu'on partirait de cette ville et qu'on vivrait heureuses !

_ Je sais, mais...  Quand je les vois, si souriants, j'en viens à haïr les incendies, » soupira Manoa. 

Iylie garda le silence, se remémorant ces évènements. Neuf ans plus tôt, leurs quatre parents étaient morts dans un incendie et, d'un jour à l'autre, les deux jeunes filles s'étaient retrouvées orphelines. Leur vieille nourrice (celle qu'elles appelaient si affectueusement mimi) et elles avaient été mises à la porte de la petite maison qu'ils occupaient tous ensemble puis s'étaient retrouvées à devoir habiter toutes les trois dans ces deux pièces cachées sous les toits. Mais trois ans plus tôt la vieille dame, une des très rares humaines du pays, était morte de vieillesse à cent soixante-dix ans. Et donc Iylie et Manoa, seules, avaient dû vivre sur leurs menus larcins et de leurs ventes clandestines d'objets, de sorts et parfois de leurs services de voleuses, qui leur permettaient tout juste de se nourrir.

« Allez, Mano, on a des fruits délicieux ! Et c'est notre anniversaire... on a quatorze ans après tout ! Il faut bien fêter ça ! Après on fera la prière à Argia, la déesse de la lumière, pour qu'elles les guident encore une fois à la cité des âmes. Et si tu veux, on ira leur rendre un hommage aux urnes dans la semaine, quand on aura le temps. 

_ Bon, d'accord ! Tu m'as convaincue, je vais essayer de ne pas trop m'apitoyer sur mon sort ! »

Manoa fit un grand sourire, et Iylie répliqua en lui tirant la langue. Reprenant les deux fruits qu'elle avait posés sur un coussin, elle passa dans la deuxième pièce par une petite porte sur le côté pour se laver les mains. C'était leur pièce « salle de bains » : une bassine magique au sol qui permettait de se laver entièrement si on y mettait le pied, de vieilles toilettes au sortilège faiblissant qui se vidaient automatiquement et un petit lavabo. 

« Je les fais comment ? On les mange nature avec ce qu'on a pu avoir de viande au marché, en plat ?

_ Oui, c'est très bien ! Prend aussi les deux fraises qui nous restent ! »

Iylie attrapa les provisions de sa main libre, l'autre tenant toujours les fruits. Elle revint dans la pièce avec une grande planche de bois, qu'elle posa pour en faire usage de table. Elle posa les aliments dessus. 

« Bon appétit ! dit-elle en s'inclinant légèrement.

__ À toi aussi ! dit Manoa qui fit de même.

Elles mangèrent la viande, que Iylie avait fait cuire d'un sortilège simple, puis les deux fraises. Ensuite, elles prirent chacune un fruit. Iylie croqua dedans et savoura la saveur sucrée de la croûte au goût de bananes. Le jus de la pulpe parfumée aux framboises et cerises lui coula sur le menton. Elle eut un soupir de contentement.

« J'avais oublié cette sensation sur les papilles... dit Manoa avec un air d'extase dans ses yeux et un grand sourire malgré sa moustache de jus.

_ Moi aussi... c'est vraiment trop bon ! Je ne regrette pas d'avoir réussi à les voler... c'était mal parti pourtant au début, il y avait au moins trois gardes autour des étals !»

Elle frissonna.

« Un peu plus et je me faisais prendre... j'ai vraiment eu chaud !

_ C'est vrai... j'ai beaucoup paniqué en t'attendant, tu le sais, mon côté pessimiste a pris le dessus ! Je n'arrêtais pas de penser à ce que j'allais devenir... Je suis la moins rapide de nous deux et j'ai eu la mission la plus simple, celle d'aller prendre des marques pages à la librairie et de récupérer nos rares commandes, et j'ai eu du mal. Je ne sais pas ce que je ferais si tu disparaissais !

_ T'inquiète pas, tu es largement plus douée que moi pour duper les gens... tu t'en sortirais sans doute mieux que moi ! Ah, au fait, les cadeaux !!

_ah oui, cornebidelle !" Manoa se serait giflée pour l'avoir oublié. Elles partirent toutes deux chercher le paquet qu'elles avaient fait à l'autre, puis se les tendirent. 

Iylie tâta le paquet et ses yeux s'éclairèrent. 

« Naaan... c'est pas ça, quand même ? »

Manoa eut un sourire supérieur.

« Regarde et nous verrons ensuite... »

Iylie ouvrit le paquet en quatrième vitesse et eut un petit couinement de ravissement. Dans la boîte se trouvait une belle sacoche en cuir mauve, ornée de broderies dorées en runes et arabesques.

« Elle est trop belle, merci ! Comment as-tu su que c'était ce que je voulais ?

_je te connais par cœur après tout... depuis le temps, nous sommes comme des sœurs ! 

_Oui, tu as raison... mais quand même ! C'est génial, Mano ! » Soudain Iylie fit la moue.

« A côté le mien c'est de la mouise...

_ Ne dis point de stupidités ! Je l'aime beaucoup ! »

Elle l'avait ouvert et c'était un carnet bleu vif, comme la ceinture qu'elle portait tout le temps et les pierres de son bracelet. Le carnet se fermait par un cordon. Un jolie plume et un petit flacon d'encre y étaient accrochés. Il servait à écrire les sorts, c'était un produit courant. 

« Merci, Iylie ! C'est vraiment magnifique ! »

Les deux jeunes filles avaient économisé depuis trois ans la moindre piècette pour s'offrir ces cadeaux. Elles s'en étaient privées rien que pour cet anniversaire. Et ces offrandes, qu'elles considéraient comme des trésors, joignaient l'utile à l'agréable. 

Les adolescentes se firent un câlin puis se placèrent à genoux, les mains sur les cuisses. Elles récitèrent ensemble la prière à Astria.

« Astria, lune du jour et soleil des nuits, nous te demandons et t'implorons de mener nos proches dans ta clarté. Puisses-tu leur montrer ta beauté et ta bonté. »

Elles s'inclinèrent légèrement, puis se relevèrent en sautant sur leurs pieds.

« Allez, après-midi et soirée de lectuuuure ! »

Iylie leva le poing, pleine d'enthousiasme, et se rassit sur un coussin. Elle attrapa le livre à côté, nommé « autobiographie de Kimure, le grand, pirate et corsaire (SD avant l'effondrement) ». Manoa prit elle « les familles royales des pays dans les anciennes ères (SD avant l'effondrement)». 

Toutes deux s'installèrent confortablement et lurent plusieurs heures d'affilée, jusqu'à s'endormir la tête sur les livres ou les coussins.

Lorsque Manoa tomba dans le sommeil, sa manche glissa, révélant son bracelet, un entrelac d'or, de pierres bleues et de pierres blanches. Il scintilla doucement sous les sombres étincelles émises par les lanternes.

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robruelle
Posté le 05/03/2021
Hello !
Un bon premier chapitre dans lequel on rencontre celles qui seront probablement les principales protagoniste de ton histoire.
Elles ont pas la vie facile les pauvres :( mais elles se serrent les coudes et elles ont une belle amitié!
Je ne trouve pas spécialement que le dosage description / action / dialogue soit prédominé par les descriptions, le mélange est pour moi agréable à lire.
Chapeau pour la stricte application des dialogues ! avec les guillemets en ouverture et fermeture et tiret au milieu. J'ai jamais réussi à le faire héhé
Sinon peut être pourrais tu utiliser les fameux tirets cadratins au lieu des tirets bas, ce serait probablement plus joli encore ainsi qu'une mise en page "justifiée". Tu sais c'est quand les lignes vont toutes jusqu'au bord de la page. Ca se fait au moment où tu édites ton chapitre.
D'un point de vue orthographe, je n'ai rien relevé de particulier. Bravo :)

Voilà sinon beh j'attend la suite :)
A bientôt !
Aylinn37
Posté le 07/03/2021
Merci beaucoup!

Oh d'accord, je le ferai, comme c'est un texte déjà écrit j'ai juste copier coller... Je vais modifier ça!
Pour les tirets, il se trouve que je ne peux pas les utiliser sur mon téléphone, où j'ecris principalement. Sur l'ordinateur que j'utilise, il n'est pas disponible non plus... Donc pour l'instant je me contente de ces tirets x)

À bientôt!
robruelle
Posté le 08/03/2021
Ha oui sur le téléphone je reconnais que c'est pas évident !
Sur les ordis, il y est, mais il se cache bien :) sur word par exemple c'est un caractère spécial. Il n'est pas accessible par défaut. Ici, j'ai pas vraiment trouvé de bonne solution... je le copie colle à partir d'une page web, pour te dire !

M'enfin ne t'inquiète pas, c'est du chipotage, ca reste super en l'état


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